Lia avait décidé d’aller faire les boutiques en cette belle journée de décembre, pour les derniers jours de l’année 2010, où il faisait à peu près beau. Elle avait besoin de chaussures pour aller avec sa robe du bal masqué de sa confrérie qui allait être pour le réveillon du jour de l’an. Enfin elle devait être parfaite ce jour-là et elle devait donc obligatoirement trouver une paire de chaussures assorties à sa belle robe blanche. Bref, c’était une obligation, elle s’était donc préparée puis elle s’était dirigée vers les rues d’un quartier voisin où elle allait souvent car elle trouvait là-bas les boutiques mieux que vers chez elle.

La jeune femme après un peu de marche arriva dans la rue piétonne et très vite elle se dirigea vers un magasin de chaussures qu’elle connaissait bien et y entra. Elle fit un rapide tour dans celui-ci avant de s’arrêter devant une paire de chaussures pour qui elle venait d’avoir le coup de cœur. Après avoir rapidement tourné la chaussure dans tous les sens elle était sûre, elle voulait celle-ci et pas une autre. Elle se baissa donc pour chercher dans la pile sa pointure. Elle resta comme cela pendant un certain moment ne trouvant pas de suite ce qu’elle cherchait. Tout se passait bien jusqu’au moment où quelqu’un surement très tête en l’air vint la bousculer par derrière ce qui la fit basculer en avant et donc s’étaler en renversant toutes les boites à chaussures qui se trouvaient devant elle. Pour une honte, c’était une belle honte, elle venait de la prendre correctement là et cela l’énervait. Mais lorsqu’elle se releva et qu’elle se retourna afin de voir qui était la personne qui venait de la bousculer elle n’en cru pas ses yeux. C’était ce bonhomme, enfin cet homme qu’elle ne pouvait pas voir. Il se nommait Aaron en plus, pas de chance pour lui, la jeune maman n’avait pas vraiment de bon souvenir du dernier Aaron qu’elle avait connu qui n’était personne d’autre que le père de son fils qui l’avait abandonné lors de sa grossesse. Enfin cela il ne devait pas le savoir et il n’allait surtout pas le savoir car elle n’allait pas se confier à lui ce n’était vraiment pas dans ses plans vu comment il l’insupportait.

Elle se releva et se mit bien en face de lui, le regardant droit dans les yeux avec un regard perçant comme elle savait bien le faire. Elle lui en aurait bien mis une mais… Mais quoi ? Et bien tout simplement elle ne savait pas pourquoi mais elle ne pouvait pas, elle ne s’en sentait pas capable, elle ne se sentait pas capable de frapper cette personne qu’elle n’aimait pas du tout mais pour quoi pourtant elle avait eu un petit coup de cœur. Un coup de cœur ? Oui mais uniquement pour le physique, oui elle le trouvait plus que mignon, elle avait un peu honte de penser cela parfois mais c’était bien le cas, elle ne s’en sentait pas capable tout simplement pour cela et pourtant dieu sait ce que cette baffe l’aurait soulagé, lui aurait permis de cacher cette attirance qu’elle ne pouvait expliquer pour lui. Enfin pour le moment, cette attirance était plutôt bien cachée par la vague de colère qui l’envahissait ou plutôt qui l’avait envahi au moment même où elle avait atterri dans les boites de chaussures. Après l’avoir fixé un moment elle ne put se retenir de lui lancer au visage des mots qui dépassaient sa pensée.

Non de dieu mais tu es vraiment qu’un idiot! Tu ne sais pas marcher ou quoi qu’à chaque fois que tu me croises tu me rentres dedans ? T’es content de toi là ? M’avoir affiché en plein milieu du magasin et avoir fait que maintenant toutes les chaussures et toutes les boites sont éparpillées sur le sol ? J’espère bien que tu vas bouger tes fesses pour ramasser et que ce ne soit pas les vendeuses qui aient à le faire ou alors tu es vraiment un incapable.

Elle avait dit ces mots comme si elle avait craché au visage du jeune homme, elle avait été virulente, encore plus virulente qu’elle ne l’aurait cru à vrai dire mais elle ne regrettait en rien ce qu’elle venait de dire et elle n’allait surement pas s’excuser, bien au contraire elle comptait bien en remettre une couche et sans plus tarder !

Je suppose que tu n’as pas de mal à comprendre dans quelle catégorie je te mets !

Après un léger hochement de tête la jeune maman se dirigea vers une vendeuse, afin de lui dire ce qu’il venait de se passer et de s’excuser auprès d’elle-même si elle le savait, tout cela n’était pas de sa faute mais bien de celle de cet incapable de Aaron.

Je m’excuse mais un idiot vient de me pousser dans une pile de boites à chaussures et donc tout est tombé, de plus il ne veut pas ramasser alors pourriez-vous venir m’aider à tout remettre en place ?

Oui c’était bien ça : un petit rapporte paquet qui venait dire à la maitresse ce que son vilain camarade venait de faire, mais ce n’était pas vraiment fait méchamment, c’était pour qu’il ait un peu honte mais surtout pour s’enlever à elle un peu de honte et que les dégâts qu’elle avait causé par sa chute soient vite réparés.

Lia n’en croyait pas ses yeux. Elle n’en revenait de la manière dont il lui parlait ! Il venait de lui dire plus ou moins gentiment d’arrêter d’hurler comme un veau, sympa la comparaison, il insinuait qu’elle était énorme parce qu’elle prenait toute la place, alors que bon, elle ne voulait pas le contrarier mais il y avait largement de quoi passer à côté d’elle et que, au pire il y avait d’autres passages dans le magasin pour aller à l’endroit où il voulait aller et pour finir il lui dit que c’était elle et elle seule qui venait de faire tomber les boites. Il se foutait d’elle ouvertement et il croyait qu’elle allait se laisser faire, il rêvait et donc la connaissait très mal si il avait ne serait-ce qu’une seconde imaginé cela. La jeune femme resta toujours aussi énervée et lui répondu sur un ton toujours aussi sec.

Je parle comme je veux, j’hurle si j’ai envie d’hurler comme je te mettrais une baffe le jour où j’aurais envie de t’en mettre une! Ce n’est surement pas un pauvre gars comme toi qui va me dire ce que j’ai à faire ! Et puis tu sais, même si j’étais accroupi dans l’allée il y avait largement de quoi passer derrière moi alors si tu avais fait un minimum attention et si tu avais été moins pressé tu aurais surement pu voir que j’étais là et donc faire attention ! Alors tes accusations de merde là tu les gardes et tu ramasses les boites plutôt que faire l’enfant.

Comment pouvait-on donc être aussi beau mais aussi bête ? Il était la digne incarnation du mec beau mais bête et donc Lia se confortait dans son choix qu’il valait surement prendre un mec un peu moins beau mais qui en ait dans la tête, enfin au moins un minimum ! Bref, elle n’avait pas fini sa phrase qu’il enchainait déjà, à ce rythme-là ils n’auraient plus rien à se dire très rapidement et ils leur resteraient plus qu’à se taper dessus, enfin cela ils allaient éviter, surtout ici en public, dans ce magasin de chaussures. Il avait pris la parole pour parler inutilement, il disait que toutes ses rencontres, toutes ses bousculades étaient que du hasard qu’elle se faisait des films qu’il ne le faisait pas exprès pour la voir, enfin un tas de truc que la jeune maman entendit uniquement d’une oreille car elle ne le croyait pas. Une fois cela pouvait être du hasard mais une deuxième fois cela l’était moins et puis quand cela s’enchainait, le hasard, elle n’y croyait plus du tout et encore moins venant de lui ! A la fin de sa phrase il avait eu l’air satisfait, il avait eu l’air d’avoir cru qu’elle allait se taire maintenant, mais il n’en avait pas fini avec elle.

J’ai pas dit que tu t’intéressais à moi et donc que tu faisais exprès de me bousculer pour me voir, j’ai simplement dit que tu faisais exprès à chaque fois que je suis là de me bousculer, et ça ça ne veut pas obligatoirement dire que tu es intéressée par moi mais bon si tu l’insinues…

Elle venait de complètement tourner sa phrase pour lui faire comprendre qu’il venait un peu de se vendre tout seul car, elle, elle n’avait jamais pensé à la moindre chose de ce qu’il venait dire, enfin surtout au fait qu’il pouvait faire cela exprès parce qu’il était intéressé par elle, d’ailleurs cela ne lui était jamais venu à l’idée tout simplement car ils se détestaient et ne pouvaient pas s’empêcher de se sauter à la gorge à chaque fois qu’ils se voyaient. Bref une longue histoire. Après avoir répliqué la jeune femme le laissa sur sa fin en se dirigeant vers la vendeuse et lorsqu’elle revint à l’endroit où les piles étaient tombées elle ne le vit plus. Il tentait de se carapater en douce, la demoiselle s’excusa donc auprès de la vendeuse et elle s’en alla le rattraper. Lorsqu’elle arriva à sa hauteur elle le prit par le bras et se mit de façon à être bien en face de lui.

Tu ne crois quand même pas que tu vas pouvoir te barrer comme ça sans rien ramasser et sans avoir fait au minimum des excuses aux vendeuses de ce magasin qui sont en ce moment même en train de ramasser tout le bordel que TOI tu as foutu ?

Lia savait très bien qu’elle n’avait pas su expliquer son raisonnement correctement et qu’elle allait passer pour une idiote mais elle se disait que peut être si elle parraissait sûr d’elle son apparence pourrait la sauver et il éviterait de se foutre d’elle, enfin le connaissant un minimum elle savait au fond d’elle-même qu’elle pouvait toujours rêver pour cela mais bon il fallait bien tenter de sauver l’apparence quand même. Au final, même si elle avait mal sur s’expliquer dans sa tête tout était bien clair, oui si il la bousculait en faisant exprès c’était qu’il y avait une raison mais la raison n’était pas obligatoirement qu’elle lui plaisait, il pouvait y avoir une tonne de raisons mais le jeune homme en face d’elle n’avait pas franchement l’air d’accord, ou alors il n’avait rien compris, vraiment rien compris à ce qu’elle disait et dans quel sens elle avait voulu aller. Finalement lorsqu’il prit la parole se fut pour lui envoyer un reproche dans les dents et en plus sur les blondes, c’était vraiment ridicule de sa part mais cela il n’avait pas l’air de s’en rendre compte. Puis après avoir fini sa mauvaise blague il l’a réattaqua sur le fait qu’elle hurlait, qu’elle lui faisait mal aux tympans, la jeune femme ne put s’empêcher de se foutre de lui intérieurement mais elle ne le montra pas sur sa tête et elle ne le dit pas, enfin pas pour le moment et pas sur le ton qu’elle l’avait pensé. Enfin il termina sa phrase en lui disant que sa fille était plus intelligente et intéressante qu’elle. Alors comme cela il avait une fille, ils avaient au moins un point commun tous les deux, ils étaient tous les deux parents, à les voir comme ça à se chamailler dans le magasin personne n’aurait pu le croire.

Aller une sale blague sur les blondes, tu es fière de toi ça y est tu as dit ta connerie qui est conne comme un manche à balai. Et pour savoir je ne crie pas là je suis juste énervée alors si t’as l’impression que je crie il faudrait que tu te fasses soigner car là c’est toi qui a réellement un problème mon petit gars ! Et sinon je suis heureuse d’apprendre que tu as une fille et je ne te dirais pas que je la plains du père qu’elle a puisqu’à tous les coups tu me renverrais la vanne dans la tête en ce qui concerne mon fils. Enfin bref…

La jeune maman se tut, elle était abasourdie par lui et il avait presque réussi à la laisser sans voix. Mais bon, elle allait vite reprendre le dessus c’était obligatoire puisque sinon il en profiterait pour l’enfoncer encore plus. Ce fut d’ailleurs sa réplique qui lui fit retrouver ses moyens, monsieur ne voulait pas s’excuser puisque pour lui c’était son erreur de n’avoir pas tenu en équilibre à cause d’un homme débile et trop pressé qui était passé par là, mais à savoir avant qu’il arrive, cela faisait un petit moment qu’elle était dans la position et elle n’était pas tombée la faute lui revenait donc bien dessus puisqu’il était la cause du dommage, raisonnement de juriste je vous l’accorde mais il faut bien que les études servent de temps en temps sauf que si elle lui avait dit cela comme elle le pensait elle le savait qu’il ne comprendrait pas un mot de ce qu’elle disait puisqu’elle le savait, elle ne l’avait jamais vu dans les mêmes cours qu’elle il n’était donc pas en études de droit.

Tu sais ce que tu es ? Un petit péteux qui se croit tout permis et qui prend tout le monde de haut. C’est bien d’être comme toi hein mais tu verras très vite que le charme que la plupart des filles doivent te trouver ne cachera ou ne rattrapera jamais ton sal caractère !

Sa phrase, il ne l’avait pas entendu bien trop presser de partir et de ne plus la voir. Lia était restés là sur le cul d’une telle débilité et de voir que quelqu’un pouvait ne pas assumer ses actes à un tel point, elle n’y croyait pas ou ne voulait pas y croire mais pourtant c’était bien vrai, d’ailleurs elle devait avoir l’habitude puisque à chaque fois qu’ils se croisaient cela se passait comme ça maintenant alors il n’y avait plus rien de surprenant chez lui. La jeune femme dans ses pensées tentait d’oublier ce qui venait de se passer lorsqu’elle vit le jeune arrogant revenir dans la boutique son portable à la main elle le prit et le mit à son oreille sans écouter ce qu’il lui voulait le faisant attendre qu’elle est terminée sa conversation téléphonique avant de lui rendre son propre téléphone. Lorsqu’elle eut raccroché elle ne put s’empêcher de s’énerver de nouveau contre lui, pour qui se prenait il de décrocher son téléphone comme ça. Il avait bien dû se rendre compte de par la photo de fond d’écran que ce n’était pas le sien.

T’étais obligé de décrocher ? Tu pouvais pas te dire que c’était pas ton téléphone avant de décrocher et en plus tu pouvais pas t’éviter de dire des conneries à la personne qui était à l’autre bout du téléphone non ?

La jeune femme chercha ensuite le téléphone du jeune homme dans son sac tout en bougonnant en même temps.

Monsieur ne peut s’empêcher d’exposer la connerie humaine dont il est représentatif à tout le monde !

Après quelques instants de recherche elle retrouva enfin son téléphone dans son sac et le sorti ne lui donnant pas tout de suite histoire de voir ce qu’il allait encore trouver à lui redire ou si il s’était décidé à faire des excuses.