« Bon sang mais vous me faîte mal ! » Esteban hurlait depuis plus de 20 minutes sur cette infirmière qui ne savait apparemment plus comment faire pour le contrôler. Elle était en train de lui recoudre l’arcade après lui avoir posé une attelle au niveau de la main droite. La jeune femme semblait dépassé par cette homme plus qu’agité qui en plus ne voulait pas lui expliquer d’où venait ses blessures. Il lui balança même d’aller se faire foutre lorsqu’elle lui demanda pour la troisième fois ce qui sembla ne pas lui faire plaisir du tout. Elle aurait certainement appelé la sécurité ou l’aurait mis à la porte si seulement elle n’avait pas eu un peu peur de lui. Esteban ne désirait qu’une chose. Se tirer d’ici le plus vite possible. S’il n’avait pas été ouvert à plusieurs endroits il se serait d’ailleurs certainement rendu à l’aéroport immédiatement mais la plaie béante au-dessus de son œil n’aurait peut-être pas fait bonne impression auprès des vigiles de l’aéroport. Une fois ses soins terminé il sortit de la salle avec un bref « Merci » pour l’infirmière qui sembla se contenter de cela. Quelques papiers signés. Ça y est il pouvait enfin quitter cette ville, retourner chez lui, à la Nouvelle-Orléans et commencer une nouvelle vie qu’il c’était promis de débuter aujourd’hui. Son bandage le gênait, il était sur le point de l’enlever, marchant d’un pas décidé lorsque son regard croise le sien dans le couloir. Silver. Il se fige et son cerveau commence à formuler tout un tas de question qui font monter en lui une angoisse qu’il est incapable de contrôler. Toutes les questions qu’il se pose sont légitimes c’est ce qu’il se dit. La croiser ici, dans cet hôpital alors qu’elle lui avait annoncé être mourante lors de leurs retrouvailles c’était presque un comble. S’il l’avait croisé dans un autre endroit il aurait certainement hésité à s’approcher d’elle, n’aurait certainement pas su quoi dire mais pas là. Tactile plus qu’il ne l’aurait voulu il posa sa main sur son bras et demanda précipitamment « Qu’est ce qui se passe Silver ? Qu’est-ce que tu fais ici ? Ça va ? Non, non si t’es là c’est que ça va pas. Parle-moi. S’il te plait » Pourquoi était-elle ici, à New York ? Elle vit dans cette ville ?  Esteban fit alors un rapprochement qui lui glaça le sang. L’homme contre qui il c’était battu aujourd’hui, celui qui l’avait menacé de tuer Silver si jamais il la revoyait. Il était a New York. Tout comme elle. Se pouvait-il qu’il ai été au courant de leurs retrouvailles à Tijuana ? Avait-il prévu d’aller la voir très prochainement ? Esteban soupira finalement en pensant que désormais il ne l’approcherait plus, elle était hors de danger. Il savait qu’elle allait lui demander à nouveau ce qu’il faisait ici, elle voudrait certainement elle aussi des explications sur ses blessures alors il commença à réfléchir à ce qu’il pourrait lui dire. Au mensonge qu’il devait inventer. Un mensonge. Un nouveau. Malgré la sincérité dont chacun avait fait preuve lors de leur dernière rencontre voilà qu’il se retrouvait à mentir à nouveau. Pour la protéger ? Non pas vraiment cette fois. Une fois de plus il se questionnait. Etait-il judicieux de lui dire la vérité ? Avait-elle vraiment besoin de le savoir ? Non. Il finit alors par répondre à sa question avant qu’elle ne la lui pose à nouveau « Je suis venu passer quelques jours à New York et je suis tombé dans un escalier. Mauvais horaire certainement. Il y avait du monde, on m’a bousculé et du coup j’ai dégringolé plusieurs marches. Je vais avoir quelques jours de travail de repos au moins » Précise-t-il avec un sourire en montrant sa main. « Je suis barman » Rajoute-t-il après s’être rendu compte qu’il y a quelques semaines à peine elle ignorait qu’il était vivant alors comment pouvait-elle connaître son métier. Pourtant il n’avait pas l’intention de passer plus de temps à parler de lui, il voulait savoir ce qu’elle faisait là. Et il avait également l’intention de la questionner davantage sur leur dernière conversation. Elle lui avait balancé cette bombe, en plein sur lui, elle avait tenté de lui faire du mal et elle avait réussi puis pour échapper aux dégâts qu’elle avait causé elle c’était enfui. Sans donner de réponses à toutes les questions qui avaient fini par le submerger. « J’ai besoin que tu me donnes des réponses Silver » Egoïste qu'il était il attendait des réponses immédiates tandis qu'elle elle n'en avait pas eu pendant près de de deux ans. Mais ce dont il avait besoin plus encore c’était de savoir qu’elle n’avait pas joué avec lui pendant tout ce temps. Il refusait de croire un seul instant que ce qu’ils avaient vécu n’était pas réelle. Elle ne pouvait pas avoir joué ainsi avec lui, c’est inconcevable. Pas elle. Pas Silver. Et pourtant comment pouvait-il en être aussi sûr alors qu’il se rendait compte que au final il connaissait à peine cette personne dont il était pourtant si vite tombé amoureux.

je m'excuse pour la médiocrité de ce rp

Voila qu’elle l’engueulait presque alors qu’il essayait juste de savoir ce qu’elle faisait ici. Il était paniqué et tout ce qu’elle trouvait à faire au lieu de le rassurer c’était lui dire de se taire. Elle semblait presque honteuse qu’il l’interpelle comme ça au milieu du couloir, comme si elle ne voulait pas que qui que ce soit découvre sa présence ici. Elle voulait se faire discrète et minuscule. Silver n’a jamais aimé que l’intention se porte sur elle et il comprit qu’elle en avait peut-être encore moins envie si c’était pour que l’on se concentre sur son état de santé. Esteban comprit rapidement qu’il n’avait pas réagi de la bonne façon. Si elle lui avait caché sa maladie pendant si longtemps c’était certainement parce qu’elle ne voulait pas le dévoiler au monde entier et parce qu’elle n’avait surement pas envie qu’il agisse comme il venait de le faire en s’inquiétant et en la questionnant comme un enfant de 3 ans qui aurait chuté. Il sait qu’elle déteste certainement ce statut de malade et elle déteste surement tout autant l’attitude qu’on envers elle les personnes au courant. En tout cas lui il détesterait tout ça, il détesterait la pitié que pourrait avoir les gens. A vrai dire il aurait certainement gardé tout ça pour lui pour ne pas avoir à supporter le regard larmoyant des personnes autour. Son caractère l’aurait peut-être même poussé à ne pas se faire soigner et à crever seul dans un coin, dans la rue. Au final c’est toujours comme ça qu’il a imaginé sa mort. Il a toujours été persuadé qu’il mourrait jeune, seule sans personne pour se rendre compte de sa disparition, sans personne pour pleurer sur sa tombe à part ses frères et sœurs. Silver avait déjà pleuré sa mort finalement, la pleurerait-elle encore s’il venait à mourir une seconde fois ? Finalement la jeune femme le rassura, il souffla alors en se trouvant stupide d’avoir paniqué ainsi. Stupide de lui donner encore autant d’importance alors qu’entre eux tout était définitivement fini. Comment pourrait-elle lui pardonner. Et puis est-ce que lui il lui pardonnait ? Comment recommencer une histoire qui avait pris fin si brutalement, qui a causé tant de douleur. Il lui expliqua ce qu’il faisait ici, ou plutôt sorti l’un des meilleurs mensonges qu’il n’avait jamais dit jusqu’à lors. Certainement qu’elle ne le croirait pas c’est vrai mais certainement aussi qu’elle ne le questionnerait pourtant pas plus. De peur d’être déçu une nouvelle fois, de peur de le haïr encore un peu plus. Alors qu’il pensait qu’elle allait sortir seule et le laisser ici après lui avoir dit au revoir une nouvelle fois voila qu’elle l’inclue dans sa phrase. Elle emploie la première personne du pluriel comme si a nouveau un nous était possible entre eux. Non. Esteban ne devait pas se bercer d’illusion, il ne devait pas imaginer la possibilité du nous une seule seconde car le réveil sera bien trop brutal. Pourtant il ne comprend pas. Il se questionne. Elle le déteste, lui pardonne, puis s’en va et à nouveau elle rentre à nouveau dans son espace et l’emmène avec elle. Elle semble vouloir s’échapper de ce cercle infernal. Mais le cercle est clos. Il n’y a aucun passage, aucune porte de sortie et au final elle finit toujours par retomber sur lui. Ils courent chacun à une vitesse différente mais finisse par se croiser encore et encore et à s’éloigner encore et encore. Bien sur qu’elle déteste cet endroit. Comment pourrait-il en être autrement. Il la suivit à l’extérieur, marchant derrière elle sans même savoir où il allait, sans même être conscient de ce qu’il faisait. Il lui semblait impossible de s’arracher de sa présence. Elle monta dans sa voiture et machinalement il fit la même chose alors qu’il aurait certainement du s’enfuir. L’espace clos de cette voiture lui faisait peur. Se retrouver avec elle, seul, chose qu’il avait espéré pendant temps de temps venait de se transformer en l’une de ses plus grandes peur. Il en était certain lorsqu’il ressortirait de cette voiture son cœur hurlera de douleur et il devra certainement à nouveau recoller chaque bout piétiné de son cœur. « Te suivre ? Mais enfin bien sur que non. Je ne savais même pas que tu vivais à New York. Et puis si j’avais voulu te suivre alors je l’aurais fait il y bien longtemps… » Il voulait la toucher. Sentir sa peau sous ses doigts, il voulait se convaincre qu’il était bien là, assis à côté d’elle. Etais-ce une bonne chose ou une mauvaise ? Surement un peu des deux. Surement que cela lui ferait autant de bien que de mal mais il lui était impossible de partir. « Je ne reste pas… Tu peux m’emmener à l’aéroport » Voila qu’il allait la quitter une nouvelle fois, prenant l’avion seule, comme elle l’avait fait il y a 2 ans. La voiture se faufila entre toutes les autres, la circulation si dense qu’il avait l’impression d’être bloqué ici. Avec elle. Comme si le temps c’était arrêté. Si seulement il pouvait s’arrêter. « Je ne faisais pas semblant » lâcha t-il soudain alors que la fiat était stoppé à un feu rouge. « Tu as dit que toute notre histoire n’était qu’un mensonge. Que je n’avais été qu’un moyen nouveau de te faire ressentir certaines choses… Moi je ne mentais pas. Je n’ai jamais fait semblant. Chacun de mes mots, chacun de mes gestes… Tout était vrai » Il la regarda à peine. Il voulait qu’elle sache. Peu importe si elle le croyait ou non mais il avait besoin de le dire. Pourtant chaque parole qu’il venait de prononcer venait de rouvrir une plaie qu’il pensait pourtant cicatrisé. Il avait eu besoin de dire tout ça mais il n’était pas sur de vouloir entendre sa réponse. « Je n’aurais jamais dû monter dans cette voiture… » Rien de ce qui pourrait se passer n’allait être bon il en était certain. Il n’était pas prêt à l’affronter, pas prêt à entendre de nouvelles paroles blessante sortir de sa bouche.

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