Il y a une semaine j’avais fêté mes dix huit ans avec tous mes amis, et certaines personnes que je ne connaissais de nulle part. Je n’avais pas eu besoin d’organiser quoique ce soit. C’est bien connu que mes camarades profitent de tous les anniversaires pour organiser des fêtes. Bien évidemment j’avais été invitée à mon propre anniversaire. Pour l’occasion j’avais mis une belle petite robe rouge, et je m’étais légèrement bouclé les cheveux. Moi, qui d’habitude les lisse toujours. Je voulais changer. Je souhaitais du changement pour mes dix huit ans. La soirée avait très bien commencée jusqu’à un certain point. Jusqu’à ce moment où je ne me souviens plus de grand-chose. Seulement ce dont il vous faut pour ne plus vouloir retourner à une fête, et être en contact des autres. Faire ça à l’anniversaire de la propre personne, je trouve ça vraiment triste, et écœurant. Depuis, je ne suis plus retournée au lycée. Tant pis si je dois redoubler l’année prochaine. Tant pis si on appelle mon père, ou ma grande sœur. De toute façon ils ne savent pas où je suis. Lysa a beau savoir que mon endroit de prédilection est New York, elle ne me retrouvera jamais dans cette grande ville. D’autant plus que je me cache bien. Personne ne sait que je suis ici. Ni Kevin ou encore Joaquim. Personnes. Je me cache dans les endroits où il y a le plus de monde possibles. Aujourd’hui j’ai décidé de me fondre dans la masse du MET. Qui est ce qui ferait attention à une petite blonde, assise par terre, à dessiner un tableau quelconque. Oui, je me suis trouvée un petit talent : la peinture. Je ne suis pas encore assez douée pour créer mes propres peintures, du coup je m’entraine en recopiant les chefs d’œuvres que l’on peut trouver dans ces grands musées. J’ai bien fait de venir à New York, car il faut avouer qu’à San Francisco, nous n’avons pas autant de musées. L’heure du repas sonnait, et mon ventre se faisait entendre, mais je ne bougeais. C’est à peine si je faisais attention à l’appel que faisait mon intestin. Alors que je levais les yeux pour regarder la peinture, je vis quelqu’un juste devant moi. Qu’est ce qu’ils ont ces gens à se croire transparent ? Ce n’est pas la première fois que ça m’arrivait aujourd’hui, et ça commençait pas mal à m’énerver. Je me levais, et je me mis à gueuler. Heureusement que nous ne sommes pas dans une bibliothèque, où le silence est requis. « Vous vous croyez invisible ou comment ça se passe ? J’en ai ras le cul de ces gens qui pensent qu’à eux. Barreez vous !! » Et alors que le jeune homme se retournait, je reconnus Andrew. Super, c’est quelqu’un que je connais, et par sa faute, je me suis donnée en spectacle. Génial pour quelqu’un qui se veut être discrète. « Bouge Andrew, tu me déranges. » Lui demandais-je de nouveau, mais plus calmement. Avant, j’aurais été plus gentille en le voyant. Je me serais même excusée, pour ensuite lui parler, et le draguer un peu. Mais plus maintenant. D’ailleurs, il allait bien apercevoir un changement en moi. Physiquement. Je ne m’habillais plus pareil. Aujourd’hui j’avais un long pantalon noir, avec un petit chemisier blanc. Très classe Stana. Ces vêtements je les avais piqués à Lysa. Ce sont ceux qu’elle met lorsqu’elle va travailler, lors d’un entretien très important, etc. Je ne veux plus me comporter comme une lycéenne, et encore moins une aguicheuse. Plusieurs personnes me diraient : « told you so », et ils auraient bien raison. Je veux paraitre telle une femme. Mais pas n’importe laquelle : une femme posée, et qui ne cherche pas forcément la compagnie d’hommes.