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stop pretending. (kane)

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MessageSujet: stop pretending. (kane) stop pretending. (kane) EmptyJeu 3 Sep - 23:37

Kane,
J’ai failli commencer cette nouvelle lettre par cher, comme avant, tu sais. Quand on ne s’était pas encore rencontrés, pas vraiment. Mais je ne sais plus si c’est toujours d’actualité. J’aimerais te raconter mes déboires, comme avant. Prendre des jours pour écrire ma lettre, histoire d’y coucher tout ce qui le mériterait, ou pas. Et pourtant, je suis hésitante, comme si cette rencontre avait tout changé. Je crois que c’est la vérité. Tu t’attendais à quelque chose de différent, enfin tu l’espérais. Ça s’est vu dans ton regard, tu vois ? La déception, grande, envahissante. Plus le temps avançait, et plus il n’y avait que ça devant mes yeux. T’arrivais même plus à le cacher, t’essayais pas. Ça sortait de partout, de tes mots, de ton regard, de ton attitude. De chaque pore de ta peau, je le voyais, ça suintait. Contre ça, j’ai pas pu lutter. C’est qui je suis, c’est ce que je suis. Au-delà des mots qu’on écrit, au-delà de l’image que j’ai pu renvoyée à travers mes lettres. T’étais juste déçu. Je crois que je le suis un peu aussi, de moi et de toi. De moi, parce que je pensais pas que je renvoyais cette image de fille imbuvable, tellement thunée qu’il n’y a plus que ça qui fait tourner son monde. Et surtout de toi. Parce que je croyais justement que t’avais réussi à voir au-delà de ça, à faire abstraction de mes manières et de mon compte en banque. Mais tu t’es focalisé que sur ça, comme si j’avais rien de plus intéressant à donner. Tu m’as fait rentrer dans ce moule, celui dont tu m’avais faite sortir quelques temps plus tôt, parce que t’avais compris que c’était pas ça qui me définissait. T’as rien compris finalement. T’es comme le reste, t’es comme les autres. La couverture t’a suffi. T’as balayé les lettres, t’as balayé les pensées, t’as balayé le partage. Avant cette rencontre, on dirait que rien n’a existé. Je peux dire ce que je veux mais ça me touche, parce que je me suis en quelque sorte livrée à toi, et même si c’est beaucoup plus simple comme ça qu’en face à face, ça fait toujours mal de voir qu’on plaît plus autant. Tu sais c’est comme si je te disais que j’aimais ta tête de "voyou" alors que je savais pertinemment qui tu étais puisque la première fois que je t’ai écrit, t’étais en prison. Tu savais que j’étais blindée, tu savais que c’était pas l’argent qui me posait problème dans la vie, et pourtant, t’as eu cet air choqué quand la vérité t’a explosé au visage. Peut-être que j’étais plus froide, trop cordiale, pas assez naturelle. Je ne sais pas en fait. J’étais trop ou pas assez, au choix. Mais je ne t’avais jamais vu, tu vois. Et puis j’étais censée faire quoi ? Semblant ? Je suis comme ça, sauf avec ceux qui partagent ma vie depuis bien longtemps. Ce n’est pas tellement ton cas. On a certes beaucoup échangé, mais physiquement, rien. Le néant. Alors le mieux, tu vois, c’est qu’on se cantonne à ça. Et par ça, j’entends les lettres. Le partage facile, sans pression. On s’est plu comme ça, sans se voir, sans s’observer. Alors gardons ça, faisons table rase de cette rencontre ratée. Oublions cet échec cuisant, cette déception qui, même si elle est différente, est aussi grande chez l’un que chez l’autre. Je crois qu’on fonctionne mieux ainsi, en se cachant derrière des mots réfléchis dix minutes avant d’être posés sur la feuille, tu vois ? Pour moi, en tout cas, c’est certain. Je ne suis pas prête à affronter une nouvelle fois ton regard glaçant. Sans doute parce que je ne suis pas encore prête à me remettre en question. Je sais pas trop, tu soulèves trop d’interrogations, et maintenant j’ai l’impression d’être pleine d’incertitudes. Je ne peux pas affronter tout ça, pas encore. Alors restons encore un peu dans le déni, tu veux ? Même si c’est une semaine, un mois ou un an. Ça me rassure l’inconnu avec toi, c’est con. Je m’accroche à tout ça, à tout ce qu’on a construit depuis tout ce temps, je veux pas lâcher prise, pas encore. Pourtant, tout semble fait pour que rien ne nous rassemble. La société, les autres, notre mode de vie, nous. Mais dans nos lettres on s’est trouvés, et je crois que j’suis pas encore décidée à te perdre. Ni même à m’accepter comme celle que t’as vu il y a quelques jours. A croire que ça m’a effrayée, ta vérité m’a effrayée. C’est qu’elle doit compter quelque part, tu vois. Tu comptes. Barrons tout ça, et continuons à être nous. Je serai Louise, aussi froide que douce, aussi hautaine que vraie. Tu seras qui tu veux, Kane, ou alors simplement celui que t’as toujours été.

Louise.
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MessageSujet: Re: stop pretending. (kane) stop pretending. (kane) EmptyMer 9 Sep - 22:44

Louise,
Impossible de dire si je suis plus content ou surpris d'avoir reçu une lettre. Je croyais que notre dernier échange avait tué toute chance d'entendre encore parler de toi. Je suis désolé, moi je fais pas dans le sentimentalisme, la poésie et toutes ces conneries. La vérité, c'est que te voir en vrai, c'était un peu comme détruire le fantasme. J'crois qu'avec le temps, et les lettres, j'avais fini par t'idéaliser, faut dire qu'entre quatre murs, le temps j'en avais à tuer. Plus maintenant. Je voulais pas te faire de peine, mais je sais pas faire semblant. Pendant des mois, t'as été la seule lumière dans un monde bien triste, et puis finalement... t'es devenue comme toutes les autres. Simplement humaine. Une gosse de riche blindée, comme y en a des millions ici. J'croyais que y avait quelque chose de différent mais le truc, c'est que c'est pas le cas. Je pourrais m'excuser de penser ce que je pense, ou d'avoir hésité longtemps à répondre à ta lettre, mais j'aime pas mentir, tu le sais déjà. Le problème, c'est pas que t'es ce que t'as l'air d'être, c'est que t'es pas ce que j'imaginais. C'est pas ta faute, je suppose que c'est la façon qu'a le destin de se payer un peu ma tête. Tu vois Kane, tu l'idéalisais, mais cette fille-là elle est normale, même banale, elle a rien d'extraordinaire. J'ai pas jeté les lettres. Elles sont rangées précieusement dans un tiroir, dans ma chambre, pour me rappeler de la sensation que ça me faisait quand j'en recevais une et ça mettait un peu de baume au cœur. Peut-être qu'on est fait pour pas se voir. Peut-être qu'on s'apprécie plus quand le concret vient pas tout massacrer. Je pourrais recommencer à te raconter ma vie, carrément plus animée que là-bas, et toi la tienne, mais dans le fond, on sait très bien que ça restera que ça : des mots échangés sur des lettres, des parcelles de vie racontées mais qu'on fera jamais vivre à l'autre. J'ai pas besoin de faire partie de ta vie, et t'as encore moins besoin de faire partie de la mienne. C'est pas méchant, je te jure Louise, mais faut dire ce qui est, y a bien plus de choses qui nous séparent que de choses qui nous rassemblent. On est à des millénaires de la vie de l'autre, sans déconner, et tu le sais aussi bien que moi. Toi, t'as ta vie de nana friquée à mort et plongée dans ce monde-là, moi j'ai ma vie d'ex-taulard reconverti en videur d'une boîte où des nanas comme toi viennent claquer le fric donc j'aurais besoin pour me reconstruire. Ca valait la peine d'essayer. Tu devrais pas faire un tel plat de tout ça, des remises en question à la con, et tout le reste. Je te demande rien. Je m'en fous Louise, je m'en fous vraiment. J'ai pas besoin que tu changes, parce que j'ai pas grand-chose à t'apporter à part quelques lettres, quand je trouve le temps. Et le temps en ce moment, il passe à une vitesse folle. Je me rappelle que quand j'étais là-bas, je priais pour que le temps s'accélère enfin, parce que ça me rapprochait de la sortie, de la fin de l'enfer. Maintenant, je vois les jours défiler et je cherche désespérément le bouton pause. Et pourtant, elle a rien d'extraordinaire ma vie. Chaque nouvelle journée ressemble à la précédente, je me lève en début d'après-midi, je vais à mes conneries de réinsertion, je mange, je vais bosser, je vais me coucher. Rien de palpitant, tu vois. Rien d'aussi palpitant que toi en tout cas, enfin j'imagine. Elle ressemble à quoi ta vie maintenant, Louise ? La mienne est emmerdante à crever, mais je l'échangerais pour rien au monde, parce que même si elle est emmerdante, au moins je peux m'emmerder à l'air libre et ça, ça a pas de prix. Et puis il m'est tombé un truc sur la gueule. Malo est revenue. Mais elle est pas revenue pour se remettre avec moi. Elle m'aime plus Louise. Je me suis pris le constat en pleine gueule, et ça m'a détruit. Mais elle est pas venue les mains vides. J'ai un fils, Louise. Je suis père. Un putain de gosse d'un an et quelques dont je connaissais même pas l'existence jusqu'à y a quelques semaines. T'imagines ? Elle m'a rien dit, pendant tout ce temps elle a fermé sa gueule alors que c'était un truc important, c'était même le truc le plus important du monde. Il s'appelle Milo, paraît qu'il me ressemble, mais j'en sais rien, je l'ai pas encore vu. Malo est censée venir avec lui ce weekend. Je vais voir mon fils. Et depuis que je le sais, quand je me réveille, il me faut un moment pour capter que je rêve pas, et que ça arrive vraiment. Et le pire de l'histoire, c'est que je me découvre des délires de papa poule, j'imagine tout ce que je pourrais lui faire faire, l'emmener au parc ou je sais pas quelle connerie. Alors voilà, j'ai une vie emmerdante et un gosse tombé du ciel, et je sais pas trop ce que je fais ni où je vais, mais ça pourra pas être pire que là-bas.
Tu vois Louise, moi je sais faire comme si de rien n'était. Si tu lis que la fin de la lettre, t'auras l'impression qu'on s'est retrouvés. C'est peut-être pas vrai, mais je peux pas faire beaucoup mieux que ça. La balle est dans ton camp, comme toujours.
Kane.
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Nathaniel Atwoodth
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MessageSujet: Re: stop pretending. (kane) stop pretending. (kane) EmptyMar 26 Jan - 13:22

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