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no angels. (kane)

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MessageSujet: no angels. (kane) no angels. (kane) EmptyLun 25 Mai - 13:18


KANE & ANNIE
When all of your flaws and all of my flaws are laid out one by one, a wonderful part of the mess that we made we pick ourselves undone.

Le plus souvent, elle se rendait au centre à pied. Toute princesse qu'elle fut, née dans les plus beaux quartiers de Manhattan, une petite cuillère en argent que l'on imaginait facilement au coin de ses lèvres, elle n'en aimait pas moins la saveur que prenait chacune des ruelles de sa ville. D'abord timidement, vers la fin de son adolescence, elle avait commencé à s'aventurer un peu plus au Sud de son quartier, puis un peu plus au Nord. Était ensuite venu l'Est, pour terminer par l'Ouest. Accrochée au bras d'une de ses amies, elle déambulait dans des rues qui ne comportaient pas la moindre vitrine luxueuse, pas le moindre mannequin sans visage, hautain devant qui l'admirait dans ses fringues signées. Elle avait poussé la porte de petits restaurants, et de petits cafés, tirant des chaises à elle car le serveur ne se serait pas donné cette peine quand il lui apportait des cartes ridiculement petites. Elle avait senti ses joues rosir de ravissement ou de gêne parfois, quand un homme l'avait abordé en pleine rue pour lui dire qu'elle était sûrement la plus jolie créature qu'il ait vu depuis son réveil ce matin, qu'importe le crédit que l'on pouvait apporter à de tels mots. Il y avait, dans ces endroits, plus de vie que dans le protocole de son milieu. Il y avait quelque chose d'inspirant, pour elle et sa musique. Quelque chose qui battait comme le son des tambours, soufflait comme la légèreté d'une flûte traversière, glissait comme l'archet sur les cordes d'un violon. Pouvait-on vraiment faire de la musique, enfermé dans sa prison de verre ? Et pourtant, Annie se leurrait bien. De Manhattan, elle ne connaissait que peu de choses, et ses ballerines n'avaient foulé que les endroits les plus tranquilles de la grosse pomme. Dans ses aventures, il y avait toujours eu une ceinture de sécurité qu'elle n'avait jamais cherché à décrocher. C'était ce dont elle s'était rendue compte, en acceptant de prendre ce poste bénévole dans ce centre de réinsertion pour anciens prisonniers. Rêveuse et protégée, jamais elle n'aurait imaginé que certains hommes puissent être aussi vulgaires, aussi brutaux, aussi peu enclin à l'idée d'accueillir de l'aide et une nouvelle chance. Ils étaient comme des loups, que l'on aurait tenté d'apprivoiser, après les avoir parqué pendant des semaines, des mois, ou des années derrière des barreaux ; entre eux, pour rendre plus sauvage leur expérience de la vie. Annie continuait, pourtant, coûte que coûte, à se présenter devant les portes de l'établissement réservé pour ces rencontres. Continuait à s'asseoir à l'exacte même table, pour découvrir la mine souvent ennuyée, souvent revêche de ce Kane Vaughan qu'elle cherchait à comprendre, cherchait à aider, guider. En avait-il véritablement besoin, de son aide ? Lui qui connaissait certaines vies bien mieux qu'elle, qui avait pu goûter à certains de ses aspects dont elle était sauve. Le plus souvent, elle se rendait au centre à pied, mais aujourd'hui, elle avait opté pour le taxi. Sur sa banquette arrière, elle lissa du plat de la main sa robe couleur crème, remit ses cheveux derrière son oreille. A son doigt, scintillait la bague de fiançailles et le regard du chauffeur, dans son rétroviseur, s'assombrit quelques secondes. « Qu'est-ce qu'une jeune fille comme vous vient faire dans un quartier comme ça ? » demanda-t-il enfin, quand il eut arrêté moteur et compteur, et qu'elle fouillait dans son sac à la recherche de son porte monnaie. Elle esquissa un léger sourire, d'une politesse calculée, en lui tendant quelques billets. « Faire de mon mieux. » répondit-elle simplement, en lui souhaitant une bonne journée, glissant hors du taxi et claquant la porte derrière elle. Elle aurait sûrement fait tâche, si son amie Joseline ne s'était pas avancée vers elle, glissant son bras autour du sien. Joseline et ses sept années à Yale, pour finalement ouvrir ses centres de réinsertions -son père avait menacé de la déshériter- ; c'était pour elle, également, qu'elle avait dit oui. Elle qui lui permettait de ne pas faire tâche, au milieu de ces types taillés à la serpe. Un baiser sur sa joue, après quelques mots, et les deux amies se séparèrent. Annie balaya la salle du regard, cherchant à rencontrer celui de Kane. Il n'était pas là, pas encore arrivé. Cela n'avait rien d'étonnant et ne l'alarma pas, ni ne l'agaça. Elle prit simplement place, l'exact même place depuis ces dernière semaines, croisa les jambes, sorti son portable pour vérifier que son fiancé ne lui avait pas envoyé de message, et attendit.
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MessageSujet: Re: no angels. (kane) no angels. (kane) EmptyLun 25 Mai - 22:10

It's unfortunate that when we feel a storm
We can roll ourselves over 'cause we're uncomfortable
Oh well, the devil makes us sin
But we like it when we're spinning in his grip.

Kane a toujours eu une aversion profonde pour l'autorité. Parentale, sociétale, gouvernementale, aucune n'a jamais réussi à obtenir quoi que ce soit de lui. Il ne s'y conforme qu'à moitié, comme bon lui semble, se moquant éperdument de flirter plus que régulièrement avec les limites de ce qui est bien et ce qui ne l'est pas. Kane ne reçoit pas d'ordre, de qui que ce soit, et décide seul de ce qu'il fait, et de comment il le fait. Mais il possède quelque chose de plus fort encore que ce goût prononcé pour l'obstination : l'instinct de survie. Celui-là même qui le laisse miraculeusement en vie jour après jour, même quand tout devrait l'amener six pieds sous terre. Alors à choisir entre rester une année supplémentaire enfermé dans une cellule en attendant que la Faucheuse vienne récupérer son du, et la perspective d'une centaine d'heures dans un programme de réinsertion, Kane n'a pas hésité très longtemps. Dire qu'il n'y va pas de son plein gré relève de l'euphémisme, mais ses présences sont soigneusement enregistrées, et tout manquement à l'appel lui vaut la menace suprême d'une nouvelle condamnation. Son avocat semble prendre un plaisir presque malsain à le voir ainsi contraint, pour la première fois, à se plier à une règle qu'il n'aurait pas lui-même décidée. Le programme de réinsertion pour jeunes délinquants (le seul nom suffit à lui arracher un rire cynique) a pour seule vocation de permettre à des jeunes qui ont un jour choisi la mauvaise voie de retrouver le droit chemin. Ils en fait leur crédo, leur slogan, et la mission de toute une vie. Evidemment, parce qu'il aurait été dommage de manquer l'ironie, ce même programme a été créé par des personnes qui n'ont jamais mis les pieds dans une prison, qui n'ont pas la moindre idée de ce que l'on y vit, ou même de comment l'on y vit. Mal, serait sans doute la réponse la plus appropriée. On survit quand, comme lui, on ne dispose pas de moyens conséquents soit pour sortir, soit pour améliorer son quotidien. Le microcosme de la prison est une ville à taille réduite, avec ses lois, ses décideurs, ses suiveurs, et la violence omniprésente. Là-bas, Kane a appris à la fermer quand il le fallait, mais chaque remarque restée coincée au fond de sa gorge a créé une frustration qui n'a eu de cesse de grandir jusqu'à sa sortie, quelques semaines plus tôt. Lui, il était le type qui ne faisait pas de vagues, qui évitait de se faire remarquer mais qui s'était fait tabasser, et plutôt deux fois qu'une, pour avoir eu le malheur de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment (l'histoire de sa vie). Alors il trouve ça amusant, que des personnes qui ne savent rien de ce que vivent les prisonniers puissent venir donner des leçons sur comment 'retrouver le droit chemin'. Plus encore quand lui a toujours tout fait pour s'en éloigner, et rester sur sa voie à lui, faite d'incertitudes, d'imprévus, de violence et de dangers. Alors quoi, il sort, suit ce programme merdique et une fois terminé, il sera réinséré dans la société ? Il deviendra pour la première fois de sa vie une personne à peu près fréquentable, avec job, appart', copine, fric ? Cette seule idée le fait ricaner. Il se rend chaque semaine au centre à reculons, et le fait que son interlocutrice soit l'incarnation même de la tête à claques n'arrange rien. Comment voulez-vous qu'il trouve ce programme crédible quand la nana qui lui fait face est systématiquement tirée à quatre épingles, bien habillée, bien coiffée, les ongles manucurés et qu'elle a l'air de vivre dans une bulle dorée ? Quelle crédibilité pourrait-elle bien avoir pour juger de la meilleure façon pour lui de vivre sa vie ? Plus les semaines passent, plus la seule vision d'Annie Hollister l'irrite. Et le fait de se montrer désagréable ne l'a pourtant pas encore convaincue d'arrêter les frais, par un mystère qu'il ne s'explique pas. Peut-être du masochisme, ou une volonté farouche de jouer les héroïnes, histoire de faire sa BA de l'année et de s'acheter une conscience tâchée par l'argent, le luxe et le champagne. Elle est déjà là, assise à leur table, lorsqu'il daigne se pointer avec rien de moins que vingt minutes de retard. Il aurait bien poussé le vice un peu plus loin mais alors, son absence aurait été signalée, s'en serait suivi des heures de discussion avec son avocat et rien que l'imaginer suffit à l'agacer. Apprêtée, comme d'habitude, Annie lui fait face avec son visage doux, le visage d'une fille qui n'a jamais rien connu de la merde, grand bien lui fasse. Aujourd'hui, le challenge prend une autre envergure : comment pourrait-il réussir à se débarrasser d'elle ? Un tas de possibilités lui sont venues en tête, mais avant de les mettre à exécution les unes après les autres, il préfère commencer par le plus simple : l'éviter, purement et simplement. Sans prendre la peine de la saluer, il s'assied de l'autre côté de la table. « Y a un truc que je capte pas avec toi, Hollister. T'es maso ou simplement conne ? Pourquoi tu te sens obligée de venir m'emmerder toutes les semaines ? Tu sais que si t'arrêtais de venir, ils seraient obligés d'arrêter mon programme. Alors si tu tiens tellement à faire du bien autour de toi, pourquoi tu commencerais pas par arrêter de vouloir aider ceux qui n'en ont rien à foutre ? » D'ordinaire, Kane parle moins que ça. Il est même du genre peu bavard, à grogner plus qu'à parler. Mais s'il veut lui faire comprendre pourquoi sa démarche est une vaste perte de temps, il imagine qu'il faudra bien prononcer plus qu'un grognement.
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MessageSujet: Re: no angels. (kane) no angels. (kane) EmptySam 18 Juil - 12:38

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