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flame and candle meet (kane)

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MessageSujet: flame and candle meet (kane) flame and candle meet (kane) EmptyLun 3 Aoû - 4:33

flame and candle meet (kane) Tumblr_inline_mvgqibx6z41rt2432Un autre week-end, une nouvelle semaine chargée. Plus ça passait et plus c'était difficile. Elle savait dans quoi elle se lançait bien-sûr, en intégrant cette agence de publicité en tant que stagiaire. On lui avait rapporté quelques mésaventures, des amis ayant vécu des situations plus ou moins délicates. Heureusement, tout n'était pas mauvais. L'excitation prit alors le dessus sur l'angoisse, et la passion sur les doutes. Delia bouillonnait d'idées, elle voulait tout faire en même temps et paraissait inépuisable. Du moins au début. Maintenant, elle bénit chaque pause lui permettant de respirer un peu. Entre son rapport à finaliser, les dossiers à rendre pour l'agence, il lui arrivait parfois de perdre pieds. Et souvent, elle avait simplement besoin de souffler quelques heures pour remettre ses idées en place. Alors le programme était simple. Elle devait rester chez elle, se reposer et ne rien faire une grande partie de la journée pour être en forme le soir-même. L'organisation de la soirée se révélait être peu originale : faire la tournée des coins branchés de la ville et terminer – sans le moindre doute – en boîte de nuit. Ils venaient d'en découvrir une nouvelle dans un coin de Manhattan, mais Delia préférait se détacher du groupe pour se donner à une autre occupation. Ce soir, elle ne danserait pas jusqu'à l'épuisement. Elle avait simplement envie de parler, d'en savoir un peu plus concernant une personne. Il lui arrivait parfois de laisser divaguer son esprit quelques secondes, quelques minutes, assez pour ce sauveur d'un soir ne l'intrigue un peu plus. Alors elle se mit en tête de lui rendre une visite, une nouvelle fois. C'en deviendrait presque une habitude. Elle avait même fait en sorte de venir un peu plus tôt, histoire d'avoir tout le loisir de le retenir un peu. Pour marquer le coup, elle n'était pas venue les mains vides. Peut-être n'avait-il pas autant qu'elle l'envie de le revoir. Sûrement pas, en fait. Alors elle espérait qu'il choisirait au moins le café, quitte à ignorer chacune de ses paroles. D'ailleurs, elle ne saurait vraiment définir la nature de ses sentiments envers lui. En fait, sa curiosité devait l'emporter. Elle avait vu quelque chose de différent en lui, que ce dernier n'avait peut-être même pas remarqué. Alors si à ce stade il restait difficile de mettre un mot sur cette relation inexistante, elle espérait bien que ça change. Ce soir-là, il l'avait aidé. Sans même se poser de questions. Et elle lui était évidemment très reconnaissante. Tellement, qu'elle aimerait pouvoir lui rendre la pareille. Bon, sa force de mouche et ses petits poings n'allaient sûrement pas le sauver d'un colosse de deux mètres, il savait se débrouiller. Elle ne savait pas encore comment, mais elle trouverait bien. En fait, elle s'y rendait sans même savoir s'il serait présent. Elle croisait très fort les doigts pour voir sa silhouette se dessiner au coin de la rue. Après tout, il avait une vie après le boulot. Il pouvait avoir pris une journée, ou alors son week-end et partir en vacances quelques jours. Qui sait, après tout. Des questions, Delia s'en posait un peu trop. A chaque pas, une nouvelle pensée venait s'ajouter, s'emmêlant avec anarchie au reste.

« Je ne viens pas pour vous remercier une troisième fois, je vous l'assure. » qu'elle lâcha immédiatement en voyant l'expression étonnée, ou peut-être exaspérée, de son visage. La groupie de retour, un chewing-gum collé aux basques, qu'il devait penser. Alors elle prit une inspiration, pour tenter d'engager la conversation. « Votre prénom. Je ne le sais pas. Alors que vous si. Enfin, ce n'est pas tellement juste, non ? » Question rhétorique, puisqu'elle reprit rapidement la parole sans lui donner le temps d'en placer une. Il ne lui répondrait peut-être pas. Il pourrait l'envoyer balader, gentiment ou un peu moins, lui conseiller de retourner auprès de ses amis friqués et d'arrêter de faire semblant de s'intéresser aux personnes comme lui. Parce qu'au final, il n'avait rien demandé. Elle lui avait donné son prénom, spontanément.  « On peut se tutoyer ? C'est plus convivial, je trouve. Vraiment, pas toi ? » Encore faut-il qu'il ait envie de se montrer convivial avec cette jeune femme qui empiète un peu trop son territoire. « Je ne connais absolument rien de toi. Et toi non plus, logiquement. Mais à voir la manière dont tu nous regardes, dont tu regardes cette foule faisant la queue donne l'impression que tu en sais bien plus. J'imagine que tu as tout un tas d'idées préconçues à mon sujet mais là n'est pas l'essentiel. » Elle tendit alors le café qu'elle avait acheté quelques minutes avant au coin de la rue. « Pas sûre qu'il soit encore très chaud, ou que même ça te plaise, mais j'ai pris le plus basique alors bon. Sinon, le sol sera sans doute ravi d'absorber toute cette caféine. » Alors qu'elle venait d'arriver, Delia était plutôt difficile à arrêter. Elle s'était mise à parler sans ne plus s'arrêter, pratiquement, et c'est seulement après cette introduction qu'elle marqua un silence plus long. Son regard se posait sur chaque trait de son visage, cherchant une quelconque expression lui permettant de connaître le fond de ses pensées. En venant jusqu'ici, elle s'était peut-être fait de fausses idées, mais elle préférait tenter plutôt que de se poser chaque fois les mêmes questions. « Alors, qui peux-tu bien être ? Il doit y avoir une histoire derrière le videur de boîte, le sauveur de ces demoiselles ? »
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MessageSujet: Re: flame and candle meet (kane) flame and candle meet (kane) EmptyJeu 6 Aoû - 23:01

Ce job de videur, il l'a pris parce qu'il a promis de bien se conduire pour sortir plus tôt de taule. C'est pas la panacée, il s'emmerde comme pas possible – et ça, dans les bons jours – mais ça a le mérite de payer le loyer d'un appartement misérable et de l'empêcher de tourner en rond pour ruminer. Et maintenant, son job, c'est aussi le moyen de montrer à Malo qu'il peut être un père décent, à défaut de l'avoir été en tant que mec. Maintenant, y a quelque chose derrière, il est plus seulement videur, obligé de voir des merdeux se la jouer devant lui. Il est père, et ça, ça change tout. Il apprend en permanence, découvre un milliard de choses qu'il aurait jamais soupçonnées, se dit souvent qu'il y arrivera pas mais la vérité, c'est que la seule idée de savoir qu'il verra Milo, même quelques heures, ça rendrait n'importe quel boulot, même le plus merdique, bien assez supportable. Mais ça veut pas dire qu'il l'aime, son job. Il joue les gorilles, empêche les types trop alcoolisés de rentrer, règle les potentielles bastons rapidement, et le reste du temps, il se contente de regarder l'autre côté de la rue, la mine renfrognée. Il assiste à des choses étranges, dans cette boîte faussement branchée, il voit un défilé de nanas qui ont même pas l'air d'être majeures glousser comme des dindes une fois des mecs repérés, il voit des mecs qui se lancent des paris tellement navrants qu'il voudrait les foutre dehors avec un coup de pied au cul, comme celui qui se tapera le plus de nanas, ou qui réussira à choper on ne sait quelle autre nana. Ou combien de temps il se passera avant que la copine de l'un comprenne qu'elle est la fille la plus cocue de New York. Ca le désespère, Kane, mais il dit rien parce que c'est pas son job. S'occuper de ce qui le regarde pas, c'est ce qui l'a foutu à cet endroit, dans un costume trop serré, avec une oreillette qui lui donne l'impression d'être dans un mauvais film. Il a la dégaine d'un Man in Black, mais l'ennui profond sur ses traits ne laisse planer aucun doute quant à son envie d'être ici. Et parfois, il se découvre des tendances de samaritain, comme la fois où il a empêché un type complètement bourré d'agresser une fille qui visiblement voulait pas de lui. Kane s'est interposé et l'a toisé de toute sa hauteur, avant de lui faire froidement comprendre qu'il était temps de dégager, et qu'il valait mieux ne jamais plus ni s'approcher d'elle, ni de cet endroit. Le message semble avoir été reçu, parce que le type s'est pas repointé depuis. Mais elle si. On aurait cru qu'avoir passé une heure à le remercier la première fois aurait suffi, mais même pas. Elle est revenue le lendemain, pour recommencer son cinéma. Kane s'est contenté de grogner de la façon la moins engageante du monde. Visiblement, là aussi le message a fini par passer, parce que ça fait un moment qu'il l'a plus vue. Tant mieux, qu'il se dit. Elle l'aurait presque foutu mal à l'aise, à s'acharner à le faire décrocher plus de deux phrases d'affilée. C'est ça le problème, avec Kane : il est pas très bavard, l'a jamais été et le deviendra probablement jamais. Causer, ça l'emmerde. Lui il préfère l'action, surtout quand les poings sont impliqués. Il savait pas quoi lui dire, à cette fille, à part qu'il avait juste fait son job, pas de quoi s'emballer pour si peu. N'importe quel autre videur aurait fait la même chose : ils sont payés pour ça. Littéralement. Alors quand il voit sa silhouette se dessiner dans l'ombre de la rue et s'approcher de la rue, il peut pas retenir un soupir exaspéré. Il l'observe remonter jusqu'à sa hauteur sans ciller, de son air toujours un peu renfrogné. Elle se met à parler avant même qu'il ait eu le temps de l'ouvrir. Delia, puisque c'est son prénom – elle a pris soin de le lui dire, comme s'il en avait eu quelque chose à foutre – n'est donc pas là pour le remercier à nouveau. Tant mieux, qu'il aurait presque envie de répondre. Mais il se contente de garder le silence et continue de la regarder avec exaspération. Elle est pas là pour le remercier, mais elle a visiblement encore beaucoup de choses à lui dire, bien plus que lui, de toute évidence. L'idée de l'envoyer chier lui traverse l'esprit, mais elle lui tend un gobelet de café et même la plus rudimentaire des politesses l'empêche de mener à bien son projet. « Merci » offre-t-il pour toute réponse avant de saisir le gobelet. Ouais, il est froid. Mais ça doit être l'intention qui compte, un truc du genre. « Kane » ajoute-t-il après un instant de réflexion. Sentant sa surprise, il reprend. « Je m'appelle Kane. » Non que ça ait grande importance. S'il pensait qu'elle en resterait là – non, il le pensait pas – Delia est repartie dans une espèce de monologue qu'il écoute que d'une oreille distraite. C'est quoi cette manie de chercher à en savoir plus sur lui, sans déconner ? Videur d'une boite de nuit, sauveur de demoiselles en détresse à ses heures perdues, c'est pas suffisant comme CV ? « Si je te réponds, tu me foutras la paix ? » qu'il demande avec agacement. Parce qu'il est accessoirement payé pour un job qu'il ne pourra pas faire s'il lui tape gentiment la conversation, et aussi parce qu'il commence à saturer de l'avoir dans ses basques. On dirait un petit chien qui revient sans arrêt vers son maître, même quand le maître l'a foutu à la porte. « J'ai pas d'idée préconçue sur toi parce que je m'intéresse pas à toi. Je suis videur, je fais mon job, je crois pas que t'aies besoin d'en savoir plus sur moi. » Il sait pas trop, il se dit que s'il est un peu brusque, elle prendra peur et se fera la malle. Lui, à sa place, c'est ce qu'il ferait. Mais Delia a l'air d'être à peu près tout sauf comme lui, donc mieux vaut ne pas trop se fier à ce qu'il ferait.
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MessageSujet: Re: flame and candle meet (kane) flame and candle meet (kane) EmptyVen 11 Sep - 2:19

La visite surprise de Delia semblait ravir son ami le videur, ce qui eut le mérite de la faire rire doucement. La jeune femme pouvait s'estimer heureuse, il avait accepté son café sans rechigner et avait même le droit à des remerciements. Un élan de gentillesse qui eut le mérite de la surprendre, qu'elle considéra simplement comme de la politesse en jugeant le ton adopté. Les rares mots qu'ils prononçaient n'égalaient en rien son regard, qui en disait bien plus long. Alors histoire de faire passer un peu le temps, de réfléchir à ce qu'elle pourrait bien lui dire, elle porta son gobelet aux lèvres. Qui sait, elle pourrait y trouver l'inspiration ou du moins la force de lui arracher un mot ou deux encore. Elle n'avait cependant pas besoin de remontant pour le second point, la personnalité de celle-ci faisant tout à fait l'affaire. Alors sa surprise fut bien grande lorsque ce jeune homme poursuivit la discussion, pour lui apporter une information des plus utiles qui plus est. Le sourire sur ses lèvres se fit encore plus large, satisfaite. Il s'appelait donc Kane. Un prénom qu'elle n'oublierait pas de sitôt. Mais, parce qu'il fallait bien un mais, la situation ne pouvait pas durer éternellement. Le semblant d'ouverture qu'elle eut l'impression d'avoir quelques secondes avant reprit ses allures de mur épais. Mais un mur pas très courtois. Si elle allait lui foutre la paix ? Sûrement pas. Et Delia avait l'intime conviction qu'il s'en doutait déjà. Malheureusement pour lui, elle était plutôt du genre tenace. « Peut-être bien. Mais être aimable n'a jamais tué personne, Kane. » Ça ne le tuera pas non plus, et qui sait, ça pourrait même lui plaire à la longue. Quoique, elle doutait vraiment de ce dernier point finalement. Kane, il avait l'air de rien aimer. Et de ne vouloir rien aimer. « Tu devrais essayer. » renchérit-elle alors, d'une voix étonnamment calme, légèrement sarcastique. Elle aimerait bien rire, parce que la situation l'amusait pas mal, mais elle préférait s'abstenir. Parce que la suite de la conversation lui parut soudainement bien moins agréable. Jusque-là, ça avait été limite. Mais il ne fallait pas non plus abuser de sa gentillesse. « Ce n'est pas une question de besoin. J'en avais l'envie. C'est ce qui arrive dans la vie, on s'intéresse au monde autour, on rencontre des gens. Rester dans son coin, à grogner, je ne vois pas tellement l'intérêt en fait.  » qu'elle répondit tout aussi brusquement que ce dernier. Leur manière de voir les choses semblait être diamétralement opposée, mais elle n'allait sûrement pas se laisser abattre par cette attitude peu chaleureuse. Elle n'était pas non plus du genre à se défiler à la première difficulté venue ou à un refus. Pas alors qu'elle avait pris la peine de se déplacer jusque ici. Bien-sûr, elle pouvait sentir en lui l'agacement monter au fil de ses paroles. Delia ne prétendait pas être la meilleure compagnie qui soit, mais elle était loin d'être la pire. Elle ne lui en demandait pas tellement, au final, seulement quelques minutes, quelques heures. Le temps de s'évader quelques instants de ce quotidien trop répétitif. Etait-ce trop demander, le simple fait de vouloir passer une bonne soirée ? Alors elle eut une petite idée, qu'elle allait très certainement imposer à Kane, et non pas proposer. « Et si tu laissais tomber tout ça. Le temps d'une heure ou deux. » Elle montra d'un signe de tête le jeune homme là-bas, un collègue sans le moindre doute. « Ton ami me semble bien sympathique. Il pourrait bien te remplacer un court instant, tu ne crois pas ? Et puis, ce n'est pas comme s'il y avait foule pour le moment. » La soirée ne faisant que commencer, Delia était pratiquement persuadée que la présence de deux personnes était inutile. Chaque nuit ne se terminait pas en bataille infernale. Quelques débordements avaient lieu, comme partout, mais la situation retrouvait très souvent son calme rapidement. Alors elle croisa les bras, fixant son interlocuteur plusieurs secondes avant de lâcher un soupir. « Ce n'est pas non plus pour t'embêter, si c'est ce que tu penses. Mais une petite pause, ça fait toujours du bien, non ? » Et elle était sincère. Il ne pouvait pas rester toute sa vie à pester, ronchonner pour x raison. Delia ne savait rien de Kane. Et pourtant, elle en mourrait d'envie. Que ce soient de simples faits sans grande importance ou des souvenirs plus forts, ce sont ces petites choses qui rendent une personne si unique qu'elle aimerait découvrir. Parce qu'elle ne pouvait se résoudre à l'idée que Kane voulait de tout ça. Il devait bien savoir rire, ou du moins sourire. Il ne pouvait pas être cet homme froid, distant et sans la moindre lueur de joie dans les yeux. Il n'avait pas vécu une enfance facile, ou alors des événements l'avaient marqués plus qu'il ne l'aurait voulu. Mais qui pouvait se vanter d'avoir une vie sans la moindre difficulté ? Pas même Delia. Ils en avaient tous vécu, des moments de ce genre, et ça ne l'empêchait pas d'avancer. En le regardant, elle avait comme l'impression qu'il s'était mis dans une longue et interminable pause. « Allez, ne me fais pas croire que tu préfères supporter les frasques de ces insupportables gosses de riches toute la soirée à la compagnie d'une fille tout à fait banale. » qu'elle lâcha ironiquement, puisqu'elle pouvait se compter parmi cette catégorie. Bien qu'elle espérait être bien plus agréable que ces derniers. La jeune femme irait bien au sommet d'un de ces buildings, le temps de s'évader un peu, admirer la vue de cette ville qui ne dort jamais. Elle y emmènerait même Kane volontier, et espérait vraiment qu'il la suive. Même si ça lui paraissait fou, puisqu'il n'avait aucune raison de le faire. Mais une fois là-haut, on avait l'impression que tout était possible, que les rêves même les plus improbables pouvaient réaliser, qu'il ne suffisait que de tendre la main pour se laisser guider. C'est ce qu'elle voulait lui montrer, sa manière de voir la vie différemment, la rendre plus légère et fascinante. Parce que malgré son mode de vie, Delia était bien plus qu'une insupportable gosse de riche superficielle à qui tout semble être du.

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MessageSujet: Re: flame and candle meet (kane) flame and candle meet (kane) EmptyLun 21 Sep - 22:47

Etre aimable, lui ? Non mais elle a vu sa gueule ou quoi ? Kane a pas le profil d’un type aimable, avec ses traits renfrognés et son incapacité chronique à décrocher le moindre sourire. Y a que Milo qui y parvient, quand il le regarde avec ses grands yeux bleus comme s’il essayait de lui faire passer un message, genre regarde papa, je vais faire une connerie et toi, t’es déjà trop accro pour m’engueuler. Un gosse aussi malin que sa mère, qui a déjà compris comment faire pour amadouer Kane. Il ira loin dans la vie. C’est bien tout le mal qu’il lui souhaite. « Je suis pas payé pour ça » qu’il répond le plus sérieusement du monde. On le paie pour veiller à ce que les choses dégénèrent pas, ou, le cas échéant, de jouer des poings pour imposer le respect, pas pour jouer les types aimables qui sourient non-stop à des pétasses friquées qui le toisent avec mépris et des mecs qui se la jouent grands seigneurs en lui filant un petit billet histoire de se la raconter devant les nanas qu’ils essaient d’amadouer. C’est d’une tristesse, ce boulot. Il y pense souvent quand il rentre se coucher à l’aube. Seul dans son lit, il se repasse la soirée dans sa tête et songe à toutes les personnes dans lesquelles il a eu envie de rentrer sans pouvoir le faire. Il a bien envisagé d’envoyer chier tout le monde et de se tirer de ce boulot de merde, mais la vérité, c’est qu’un type comme lui, personne voudrait l’embaucher. Ex taulard avec la gueule de l’emploi, un appartement minable et une vie compliquée, ça fait pas assez envie pour lui filer un autre job. Alors si Delia est pas contente, il lui conseille vivement de se tirer tant qu’elle le peut encore, parce qu’il compte pas faire le moindre effort pour une fille qui vit son quart d’heure d’adrénaline en essayant de discuter avec lui. Comme il le supposait, elle n’est pas là juste pour lui apporter son café, une perspective qui lui fait lever les yeux au ciel. « Mais t’es insupportable comme gosse, sans déconner » grogne-t-il, blasé. « Faut que je te le dise en quelle langue pour que tu me foutes la paix ? » Elle a pas autre chose à foutre, sérieusement ? Des potes avec lesquels sortir, des examens à réviser, ou il ne sait trop quoi ? Pourquoi elle s’obstine comme ça, elle essaie de se prouver quelque chose, c’est un challenge, un pari, une connerie du genre ? Le truc, c’est que même s’il est taciturne, il a jamais été capable de s’en prendre réellement à une femme. Y a qu’avec Malo qu’il a été trop loin, mais c’était pas pareil. Elle l’avait poussé à bout, comme elle le faisait sans arrêt, et il a pété les plombs. Kane, c’est un ours mal léché, un mec qui pourrait tabasser quelqu’un dans la rue juste parce qu’il se trouve au mauvais endroit au mauvais moment, mais qui possède un truc qui ressemble à des valeurs. Alors il ose pas l’envoyer chier plus sévèrement, il a trop peur de franchir les limites et les limites, il est obligé de se les imposer s’il veut rester à l’air libre. Les limites, celles-là même qu’il a toujours eu du mal à discerner et qu’il continue de trouver un peu trop floues pour un mec comme lui. De mauvaise grâce, il pousse un soupir exaspéré. « Tu me foutras la paix après ça ? » Il a le sentiment qu’elle va dire oui juste parce que c’est ce qu’il veut entendre mais qu’elle serait bien capable de revenir encore après. Mais avec un peu de chance, passer une heure en sa compagnie la dégoûtera à vie et la fera fuir à des kilomètres de lui. Il émet un ricanement railleur quand elle se définit comme une fille tout à fait banale. « Une fille tout à fait banale perdrait pas son temps avec un type comme moi, elle ferait ce que font les filles banales, elle irait prendre un verre avec ses potes entre deux révisions ou elle irait en boîte avec ses copines. Elle serait pas plantée devant moi pour la troisième fois en même pas un mois. » Il faut quand même reconnaître que la technique de Delia est efficace : elle a réussi à lui faire décrocher plus que trois mots et des grognements. Mais ne pas être banale, ça veut pas dire être intéressante non plus. Delia, elle a rien pour l’intriguer plus que ça. Il se laisse intriguer par des nanas qui lui ressemblent, des nanas paumées, qui ont connu la rue et la violence, qui ont du caractère. Pas des gosses de riches lancées dans leur quart d’heure de charité, avec des gueules de chaton pris entre les phares d’une voiture. Résigné, il adresse un signe de tête à son collègue, qui répond d’un sourire entendu, et lève le pouce dans le dos de Delia, façon de dire bien joué mec, éclate-toi bien avec elle. « Ta gueule » qu’il rétorque, agacé, avant de pousser Delia d’une main sur ses omoplates. « Allez princesse, t’as le droit à une heure de mon temps, faudrait pas gaspiller. »

1000ème pour nos deux loulous :mimi:
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MessageSujet: Re: flame and candle meet (kane) flame and candle meet (kane) EmptyDim 4 Oct - 3:33

Il n'était pas payé pour être aimable. Bien sûr, Delia avait fini par le comprendre. Ce qui semblait être si peu pour elle paraissait être un effort incroyable pour lui. Elle se doutait bien qu'il ne pourrait jamais être comme ces personnes que l'on croisait dans les boutiques, ou bien les restaurants, toujours un large sourire aux lèvres. Un sourire aussi grand que l'hypocrisie dans laquelle ils vivaient tous. Alors non, elle ne s'attendait pas à ce que Kane se comporte de cette manière avec elle, ni qu'il se mette soudainement à être plus sympathique. Mais au moins, si elle parvenait à lui décrocher un rire, ou ne serait-ce qu'un début de sourire au coin de ses lèvres, elle saurait que c'est sincère. Et finalement, c'est peut-être ce qu'elle cherchait avec lui, de la sincérité. À ce niveau-là, elle était plutôt bien servie. Sa présence était loin d'être désirée et il lui fit d'ailleurs clairement comprendre. En guise de réponse, elle haussa tout simplement les épaules. Il ne la connaissait pas encore assez pour savoir que Delia n'était pas du genre à prendre fuite à la première difficulté, et qu'elle était plutôt tenace comme fille. Ce qu'il commence à découvrir petit à petit, malgré lui. « Venant de toi, je prends ça pour un compliment. » Au moins, il sortait enfin de son discours classique pour alimenter la discussion à son tour. Même s'ils ne faisaient pas des éloges, Delia pouvait être fière d'elle. Ses efforts finirent par payer, étant presque arrivée au bout de la patience quasi-inexistante de ce dernier. Kane devait avoir prononcé plus de mots en cinq minutes qu'il ne l'avait fait ces dernières heures. Mais évidemment, ce n'était pas suffisant. « Tu sais que t'es pas trop mal non plus, dans ton genre. Jouer le monsieur grincheux à longueur de journée, ça doit être fatiguant. Lâche prise. » Parce que oui, des jours comme celui-ci, Delia était persuadée qu'il y en aurait d'autres. Des jours où elle prendrait un malin plaisir à repousser cette limite qu'il semblait s'être imposée. Kane n'aimait peut-être pas la compagnie des personnes de son milieu, ou plutôt de personne tout court, mais il fallait bien que quelqu'un le secoue un jour. Quelqu'un de plus insistant, voir même agaçant – car elle était bien consciente qu'il n'avait qu'une hâte, celle de la voir partir enfin – et qui n'allait pas se défiler. « Mais comme tu le dis si bien, tu n'es pas payé pour ça, n'est-ce pas? » qu'elle lâchait, riant doucement, un brin moqueuse et surtout consciente qu'elle allait un peu trop loin. S'il pensait qu'elle n'était qu'une pauvre petite chose fragile, il se trompait. Ou du moins, c'est ce que Delia pensait être, une femme – et non pas une gamine – bien plus forte qu'il n'y paraissait. Mais milles paroles ne semblaient être d'aucune utilité, tant il s'obstinait à accueillir chacun de ses faits et gestes de manière la plus négative qui soit. « J'en sais rien, essaye le chinois, ça pourrait bien marcher qui sait. » Mais tout portait à croire que non, rien ne ferait jamais effet, quoiqu'il puisse tenter ou espérer. Ce soir-là, il avait peut-être aidé la mauvaise personne. « On verra bien la tournure que prend cette soirée. Qui sait, un peu de compagnie pourrait même te plaire. » Pas forcément la sienne, mais juste le fait d'avoir quelqu'un à qui parler le temps d'une toute petite heure. On avait tendance à vivre trop rapidement, toujours pressés dans cette immense ville. Entre ses études et le stage, ses amis ainsi que sa mère et la boutique, Delia avait l'impression de passer la majeure partie de ses journées sur la route, à courir partout. Parfois, elle voulait simplement suivre ses envies, mettre sa vie en pause et profiter de plaisirs simples. Avec quelqu'un que l'on apprécie, ou un parfait inconnu. Tout, dès l'instant où l'on a une personne avec qui partager ce moment. Kane était sans doute du genre solitaire, elle en était même sûre, à passer la majeure partie de son temps à éviter le monde autour. Delia ne voulait pas marcher sans s'arrêter, puis un beau jour se retourner pour ne voir personne à ses côtés. « Qu'est-ce qui te fait penser que c'est une perte de temps ? »  Les boîtes, les sorties entre copines, ça la connaissait. Rien ne l'empêchait de changer ses habitudes de temps en temps. Elle était là de son plein gré, personne ne l'avait forcée et encore moins lui. Mais la troisième fois en un mois, ça faisait un peu beaucoup en effet. Elle ne perdait pas son temps pour autant. La preuve, elle était même parvenue à le rendre un peu plus loquace. A ce rythme, elle pourrait très bientôt ne plus réussir à en placer une. Il faut toujours rester optimiste, qu'elle se répétait souvent. Et cette fois-ci, elle avait eu raison d'y croire, aussi désespérée que soit la situation. Un large sourire se dessina sur les lèvres de Delia lorsqu'il finit par accepter son invitation, même avec toute la mauvaise volonté du monde. Elle passa au-delà du dernier juron lancé, espérant bien qu'il ne lui était pas destiné. Elle était bien trop fière ne l'avoir fait flancher. « Trop aimable ce collègue, je le savais. » ajouta-t-elle avant de se laisser guider un peu plus loin par la main de Kane. Oh non, elle n'allait pas gâcher cette précieuse heure.

Si Delia avait quelques idées en tête, elle ne comptait pas non plus rendre cette soirée complètement folle. Pas de boîte de nuit ou de bar au programme. « Ce n'est plus très loin. » qu'elle précisait avant de reprendre activement la marche. Cela devait faire presque dix minutes maintenant que Delia parcourait les rues de New-York en compagnie d'un Kane qui subissait plus qu'il n'appréciait l'instant. « Et voilà, nous y sommes. » Elle leva la tête pour voir l'immeuble s'étendre sur plusieurs étages. Le nombre exact ne lui revenait pas, mais il devait y en avoir une bonne soixantaine. Qu'importe, elle empruntait la plupart du temps un ascenseur qui menait directement au dernier étage, sur les toits. Elle connaissait une amie qui y vivait et cela lui procurait quelques avantages. Delia fit un signe de tête, salua le jeune homme à l'entrée de l'immeuble puis s'assura que Kane n'entre en même temps qu'elle. L'ascension pouvait avoir lieu. « J'espère que tu n'as pas le vertige. » finit-elle par lui dire avant de presser le bouton. (…) La tête dans les étoiles, elle avançait rapidement vers les rebords, laissant son esprit divaguer ci et là. Delia voulait lui montrer une vision différente de New-York, de celle qu'ils côtoyaient tous les jours sans prendre le temps de profiter de ses merveilles. Elle n'avait pas envie de l'entraîner dans son monde, lui imposer quelques moments de cette vie pleine d'excès. Il n'était pas intéressé, de toutes façons. Mais elle espérait simplement lui montrer cet endroit où elle se sent si bien. Partager son havre de paix. Loin de tout ce monde, à l'abri de cette agitation. « Tout a l'air si calme, si paisible vu d'en haut. Tu ne trouves pas ? On en oublierait presque l'affolement en bas. La sensation d'avoir le monde à nos pieds, de pouvoir réaliser nos rêves les plus fous. Être en sécurité. » Delia n'était pas qu'une jeune femme insupportable ou un peu trop bavarde, elle pouvait très bien se montrer douce et parfaitement calme. La jeune femme prit place sur le rebord puis fit signe à Kane de la rejoindre. « Ne profite pas de l'occasion pour te débarrasser de moi. Même comme ça ça ne marcherait pas ! » Son rire vint briser un peu plus le silence de cette terrasse sur laquelle il n'y avait qu'eux. Qu'il profite de ce moment de répit, puisque l'heure tournait et elle n'allait pas la gâcher en faisant la conversation seule. Peut-être que l'altitude le rendrait plus aimable, ou du moins conciliant. « Une question. C'est tout ce que je demande. En retour, tu peux me demander n'importe quoi. Si tu le veux bien-sûr. » Ou presque, se retint-elle d'ajouter. Qu'il n'exige pas partir de suite, une fois sa réponse terminée également. Mais l'offre lui semblait bien plus alléchante sans ces conditions, qui faisait perdre son charme à ce n'importe quoi. Avant de reprendre, Delia marqua une petite pause. Cette question, elle l'avait en tête depuis un certain temps. Depuis leur rencontre, en fait. Kane ne cessait de l'intriguer. L'envie, ou plutôt le besoin d'en savoir plus était si fort qu'elle ne pouvait y renoncer. Parce qu'elle savait que derrière cette attitude des plus rudes se cachait une personne bien plus profonde. Il ne se limitait pas au simple videur de la boîte de nuit qui sortait les muscles en cas de besoin. On a tous une histoire. « Alors j'aimerais savoir pourquoi. Pourquoi as-tu l'air si triste mais serein, calme et énervé à la fois ? Toutes ces choses totalement contradictoires, j'arrive pas à comprendre. » Delia se montrait sans doute un peu trop curieuse. Elle était comme ça, du genre à poser des questions qui ne la regardaient pas comme si c'était normal. Peut-être qu'il se braquerait et refuserait de lui dire quoi que ce soit. Cette option se révélait même être la plus logique. Mais une petite partie d'elle-même espérait vraiment une réponse de sa part. Une réponse lui permettant de lever un voile de mystère, mais également de le comprendre un peu plus.


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MessageSujet: Re: flame and candle meet (kane) flame and candle meet (kane) EmptyVen 16 Oct - 0:52

Il pousse un soupir exaspéré, encore un, parce que la môme a le don de lui taper sur le système quand elle veut. Il n'est plus trop certain de savoir comment lui faire comprendre qu'elle l'emmerde profondément et qu'il se passe volontiers de sa présence auprès de lui. « Tu devrais pas » qu'il rétorque dans un grognement. Parce que c'était clairement pas un compliment et même s'il capte qu'elle se fout plus ou moins de sa gueule, il a quand même un message à faire passer. Il ne comprend pas ce qu'elle cherche, et c'est ça qui l'emmerde le plus. Pourquoi une nana à peine sortie de la puberté (bon, admettons, sortie de la puberté il y a quelques années) s'acharnait à passer sa soirée auprès d'un type comme lui plutôt qu'ailleurs ? Elle a pas de vie la môme ou quoi ? C'est peut-être ça le truc, finalement. Et si c'est le cas, il devrait ressentir un peu de tristesse pour elle, même lui a mieux à faire que ça. Mais de toute façon, y a pas le moindre signe de tristesse, il veut juste faire son boulot en paix, est-ce vraiment, vraiment trop demander ? Malgré tout, Kane reste aimable. Aussi aimable qu'il en est humainement capable. Premièrement parce qu'il tient à son job, et s'engueuler avec une cliente potentielle est à coup sûr un motif pour se faire virer, deuxièmement parce qu'il ne peut pas promettre de savoir s'arrêter à temps s'il commence. C'est ça le truc avec Kane : il ne sait jamais quand il faut s'arrêter. Quand il faut arrêter de traîner dans des affaires pas nettes, ce que ses petits copains dealers ont bien compris en échappant par la même occasion à la prison, quand il faut arrêter de s'énerver et ne pas cogner sur sa copine enceinte qui s'est bien gardée de passer l'information au principal intéressé. Bref, Kane n'a jamais été bon dans la réflexion. Lui il préfère agir, et éventuellement réfléchir après, si ça en vaut la peine (rarement). Alors il vaut sans doute mieux pas déverser un torrent d'aigreur sur la pauvre gosse qui, bien que chiante, ne mérite sans doute pas un tel traitement. « Je joue pas, c'est mon état naturel. » Grincheux. Le sourire, c'est en option dans son contrat. On le paie pour jouer les gorilles et intimider les crétins qui voudraient doubler ou s'en prendre aux filles (ou aux femmes, c'est selon), on ne lui a jamais précisé que son job nécessitait d'être poli et aimable avec les gens. Et il perdrait en crédibilité, aussi. « Ecoute, tu me connais pas, alors cherche pas à m'analyser tu veux ? » Qu'est-ce que ça peut lui foutre qu'il soit grincheux, sans déconner ? C'est son principal mode de communication, à Kane. Y a pas eu assez de bonheur sur son chemin pour le convaincre de communiquer autrement, et généralement les messages sont plutôt bien compris par ceux qui le reçoivent. Sans doute qu'elle est l'exception à la règle, une connerie du genre. « Ouais, je suis pas payé pour ça. » Mais si ça lui pose un problème, libre à elle de se casser et faire un truc normal de sa soirée, il la retiendra pas. Mais non. Delia s'acharne et, comble de l'ironie, ça finit par marcher. A peu près. Il se dit que parfois, vaut peut-être mieux céder pour s'épargner la perte de temps. Visiblement, quand elle a une idée en tête, elle a pas l'air de l'avoir ailleurs – c'est tout à son honneur, même si ça l'emmerde profondément. Il garantit pas de se montrer plus aimable, ou moins grincheux, mais il daigne lui accorder un peu de son temps et elle obtient finalement gain de cause. Voilà. Il a cédé, et il garde l'espoir qu'elle lui foute la paix après ça. Il pourrait même lui foutre la frousse ou une connerie du genre, pour la faire décamper rapidement. L'idée l'amuse – ce qui ne se voit pas sur ses traits renfrognés – mais il est pas assez mesquin pour ça. Le truc, c'est qu'il aime pas les gens qui tentent de s'incruster dans sa vie. Peut-être qu'il est trop défaitiste pour son propre bien, mais ça a jamais fini bien. Y a eu ses parents adoptifs, ses deuxièmes parents adoptifs, ses troisièmes parents adoptifs, y a eu Franky, ses partenaires, Malo. Pas une personne pour rester. Tout le monde a fini par se barrer et finalement, la solitude ça a ça de bien qu'elle est fidèle. La solitude vous lâche jamais tant que vous lui donnez pas de raison de le faire, c'est parfait pour un type comme lui. « J'en doute » qu'il répond en haussant les épaules. Il n'est pas à l'aise en compagnie des gens, encore moins quand il ne les connaît pas. Les relations humaines, ça a jamais été son truc, et faut dire que son passé n'aide pas à vouloir changer les choses. Il est maladroit, sait jamais ce qu'il faut dire, ni quand il faut le dire, il a l'air d'un con avec les gens. Kane Vaughan est fait pour la solitude, c'est une certitude acquise désormais. Et si Delia le sait pas encore, probablement qu'elle le découvrira bien assez vite. « Parce que... J'en sais rien moi, putain t'as pas une vie, des trucs à faire, des gens à voir ? T'es désolante sérieux ! » Voilà, il commence à perdre le peu de calme qu'il a. Pour parer à tout éclat, il l'entraîne donc à sa suite, emmerde profondément le connard qui lui sert de collègue et garde le visage fermé tout le long du chemin.

C'est finalement elle qui prend les choses en main, et le dirige où elle le veut. Il pensait qu'elle l'amènerait dans un de ces restaurants/cafés qui ferment jamais, peu importe l'heure du jour ou de la nuit, mais non, elle l'entraîne tout en haut d'un building et il regrette déjà d'avoir capitulé. Evidemment, faire les choses simplement aurait été trop demander. Arrivés au sommet, il reste de marbre, aussi imperturbable que d'habitude. Les conneries pseudo philosophiques, les réflexions débiles sur combien l'univers est vaste et nous ne sommes que des pions le fait doucement ricaner. Elle lui épargne le sujet, mais pas la connerie pseudo philosophique. Elle parle d'avoir le monde à ses pieds et de réaliser ses rêves les plus fous simplement parce qu'elle surplombe la ville. Putain, c'est pas une couche, c'est un blindage la connerie chez cette fille. Il sait pas s'il devrait tout de suite tuer son optimisme naïf et donc écoeurant, ou lui laisser miroiter l'illusion qu'elle pourra un jour avoir réellement le monde à ses pieds. Il opte finalement pour un entredeux. « Ouais, 'fin t'es au sommet d'un building quoi, je vois pas pourquoi tu t'emballes pour si peu. » Parce que c'est définitivement pas grand-chose. Si au moins ça avait été l'Empire State Building, il aurait peut-être fait l'effort de comprendre, mais lui, tout ce qu'il voit depuis son poste, c'est l'agitation incessante et presque anxiogène de New York, qui lui fait regretter les années passées dans le fin fond de l'Amérique. Il était bien mieux loin de la foule et du bruit. Il accepte de s'asseoir à côté d'elle sur le rebord, et se sent pris d'un vague sentiment de nausée. Il le dira pas, mais il est pas très fan de la hauteur ou de l'idée qu'un faux pas le fasse s'écraser des centaines de mètres plus bas. Elle doit prendre ça comme une invitation à la conversation, à en juger par la question qu'elle vient de lui poser. Ah Kane, pourquoi es-tu un tel mystère ? Il en ricane presque. Autant de naïveté, c'est quand même désolant. Il n'est pas triste, et il n'est certainement pas calme. Il se contient, c'est pas pareil. Parce que s'il se contenait pas, il retournerait droit dans sa cellule et cette fois, il en sortirait probablement pas. Par réflexe, il tire une clope de son paquet et l'allume, en se foutant royalement du fait que ça puisse la déranger. « Vous êtes vraiment toutes les mêmes » qu'il raille en tirant une taffe. « Vous voyez un type qui parle pas trop et tire la gueule et vous vous imaginez je ne sais trop quelle connerie, de sérénité et de tristesse et ce que tu viens de dire, là. Je vais t'apprendre un truc Delia, parfois vaut mieux pas savoir ce qu'il y a derrière, et le plus souvent, bah y a rien du tout. » Elle comprendra ce qu'elle veut derrière cette réponse. « Faut arrêter avec vos séries et vos films à la con hein, les trucs de bad boy ça fait fantasmer mais seulement quand c'est pas réel. » Il sait bien, lui, qu'il a rien d'un fantasme. « Et de toute façon, je t'ai accordé une heure de mon temps, ça n'inclut pas de psychothérapie. Alors t'as qu'à parler de toi, et de pourquoi t'as rien de mieux à foutre que ça. » Pas dit qu'il l'écoutera, mais tant qu'il n'est pas forcé de parler, lui ça lui va.
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