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anything is better than lies and deceit. cece + stan

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MessageSujet: anything is better than lies and deceit. cece + stan anything is better than lies and deceit. cece + stan EmptyLun 1 Juin - 22:50


certaines personnes font des promesses pour le plaisir de les briser.


L'avion d'Ilya avait atterri à plus de vingt-trois heures à la Nouvelle Orléans. Étant revenu pour un cours laps de temps, il n'avait emporté que très peu d'affaires, ce qui lui permit de rapidement sortir de l'aéroport. Il s'engouffra dans un taxi, et donna l'adresse du bar où sa petite amie travaillait. L'objet de ses desseins et de ses envies les plus primaires et les plus lubriques n'avait aucune idée de ce qui l'attendait pour la fin de soirée, et Ilya se réjouissait déjà de son petit effet. La dernière fois qu'ils s'étaient quittés, il y a de cela quatre semaines – soit la semaine suivant celle du nouvel an – il lui avait indiqué qu'il ne rentrerait pas de si-tôt. Ses affaires à Vegas se portaient bien, les demandes des clients étaient toujours plus précises et toujours plus extravagentes, et il ne pouvait décemment pas cracher dans la soupe. Cece avait fait la moue, mais avait compris : elle venait d'un milieu modeste, et savait que des opportunités en or ne se refusaient pas. Le chauffeur de taxi roulait à une vitesse qui dépassait largement les limites, mais le russe s'en fichait. Il aimait la vitesse, il aimait outrepasser les règles. Il aimait l'idée d'arriver au bar avant minuit, pour être le premier à souhaiter à Cece son anniversaire alors qu'elle ne s'attendait pas du tout à sa présence. Le taxi le déposa rapidement devant les lieux, et Ilya s'engouffra tout aussi vite dans le bar. Il resta un moment dans l'ombre, son regard inquisiteur balayant les environs. Il y avait pas mal de monde, et il mit un petit moment à repérer Cece, qui fendait la foule pour apporter aux clients leur commande. Il attendit qu'elle regagne son bar pour s'y avancer, lentement. Tel un prédateur observant sa proie, avant de fondre dessus. Il profita de l'inattention de sa petite amie pour s'installer au bout du bar, face à elle. Ilya n'avait pas prévenu Cece de son retour en Louisiane, optant plutôt pour l'effet de surprise. Il connaissait les femmes, et il savait que ce genre de petit comportement pouvait complètement jouer en sa faveur. Sa jolie blonde, souvent entière et dévouée, ne dérogeait pas à la règle. Il ne doutait pas du succès de sa surprise. Elle se détourna du client qu'elle était en train de servir, lorsqu'un individu accapara à nouveau son attention. Ilya soupira d'agacement, et l'autre barman s'empressa de se ruer sur ce client mécontent. « Que puis-je vous servir ? » Ilya le regarda avec froideur, et hésita à lui répondre. Ce n'était pas à lui qu'il voulait avoir affaire ; c'était à sa petite amie. Mais il décida de changer de tactique, se détendit, et commanda un whisky. « Mettez-en aussi un à la fille là-bas. » Indiqua-t-il, pointant du doigt la collègue du serveur. Celui-ci était sur le point de protester lorsque Ilya, sans subtilité aucune, lui tendit un billet de vingt dollars en ajoutant : « S'il vous plait. » Le serveur hésita une demi-seconde ; à peine le temps de regarder à droite et à gauche, sans doute pour vérifier qu'aucun des propriétaires n'était dans le coin. Il fourra le billet dans sa poche, et servit deux whisky ; un qu'il tendit à Ilya, et le second qu'il amena directement à Cece. Le russe attendit patiemment que sa petite amie ne relève la tête pour voir qui osait le (presque) impensable, et lorsque son regard clair croisa celui d'Ilya, ce dernier leva son verre en sa direction avant de goûter au liquide ambré. Il était comme ça Ilya. Confiant. Sur de lui. Arrogant. Et séducteur. A ta santé, bébé.

Quatre jours plus tard. ► Allongé aux côtés de Cece, Ilya repensait aux mois qui s'étaient écoulés depuis qu'il s'était mis en couple avec sa jolie blonde. Il songea qu'il serait peut-être temps de mettre fin à cette relation, conscient que ceci ne le menait nulle part. Il n'avait jamais rien eu à en tirer sur un plan financier ou social, mais avait su apprécier les moments en compagnie de Cece. Il n'était pas malheureux avec elle. Il n'était pas mécontent de passer quelques heures ou quelques jours avec elle, et se  surprenait même parfois à regretter son absence lorsqu'il était à Vegas et qu'il avait besoin de légèreté. Cece était de bonne compagnie. Légère. Insouciante. Mutine. Ilya trouvait en elle son exact opposé, et c'était peut-être ce débordement de sincérité et d'enthousiasme qui lui avait d'abord plu. Elle le regardait avec des yeux transis d'amour, et n'hésitait jamais à lui montrer combien elle pouvait tenir à lui. Et ça lui convenait bien, à Ilya. Son égo s'en satisfaisait parfaitement. Mais jamais, jamais il n'avait éprouvé un quelconque sentiment d'amour à son égard. Elle était belle, elle était douce. Docile et en même temps sauvage. Il appréciait réellement le temps qu'ils passaient ensemble. Les balades dans le quartier français main dans la main, les heures passées au Café du Monde, le carnaval où ils s'étaient rendus une fois ensemble. Ils avaient passé de bons moments ensemble, mais pour Ilya, ça s'arrêtait là. Il se retourna légèrement, fit glisser les longs cheveux blonds de Cece sur l'oreiller, et déposa ses lèvres sur sa nuque une fois que celle-ci fut dégagée. La nuit était déjà bien entamée, mais Ilya ne trouvait toujours pas le sommeil. En revanche, Cece dormait depuis déjà au moins une bonne heure. Vegas se trouvait peut-être à des milliers de kilomètres, mais ses heures de débauche l'avait tout de même suivi jusqu'à la Nouvelle-Orléans. Ses lèvres délaissèrent la nuque de Cece pour s'attaquer à sa clavicule mise à nue, et un sourire fier et conquérant glissa sur les lèvres d'Ilya lorsqu'il sentit sa petite amie frémir. « Je dois filer d'ici une heure. » Qu'il souffla, une fois qu'il fut certain que Cece lui accordait un minimum d'attention. Il espérait secrètement que ses idées lubriques pour conclure ces quatre jours en beauté feraient écho à celles de Cece. « Je risque de ne pas pouvoir rentrer avant un bon moment. » Qu'il ajouta, sur un ton désolé. Un ton surjoué, mais qui avait jusqu'à maintenant endormi tous les soupçons qui auraient pu peser sur lui. « Tu vas me manquer. » Qu'il glissa subtilement en posant une main brûlante sur le ventre de Cece. Pour autant, il ne lui proposa pas de lui rendre visite à Vegas. Il n'ajouta pas non plus qu'il ferait son possible pour rentrer au plus tôt. Il ne lui susurra pas les mots que toute fille rêvait d'entendre.
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MessageSujet: Re: anything is better than lies and deceit. cece + stan anything is better than lies and deceit. cece + stan EmptyMar 2 Juin - 22:50

Have you ever been in love ? Horrible isn't it ? It makes you so
vulnerable. It opens your chest and it opens up your heart and
it means that someone can get inside you and mess you up.

Si le tumulte règne dans le bar, Cece a pourtant bien du mal à s'en réjouir. Cela fait deux heures qu'elle parcourt celui-ci de long en large, des plateaux à bout de bras, des verres à portée de main, prête à servir avec le sourire de circonstance même les plus lubriques des clients alors qu'elle pourrait être en train de fêter son anniversaire. Elle se débrouille bien, Cece, peut-être même que les pourboires de la soirée suffiront à payer son loyer de la semaine, avec un peu de chance, mais cette idée ne suffit pas à la satisfaire. En vérité, elle ne prête que peu d'attention à ce qu'elle fait, traverse le bar sans même s'en rendre compte, la tête ailleurs. Comme toujours avec elle, ses pensées l'amènent bien loin d'ici, à des milliers de kilomètres, et elle se demande ce qu'Ilya est en train de faire, là-bas, à Las Vegas. La ville du pêché, dans laquelle il passe le plus clair de son temps. La prudence devrait l'inciter à se méfier, mais au lieu de cela, elle s'est plongée corps (cœur) et âme dans une relation vouée à l'échec d'entrée de jeu. Cela n'a pas d'importance, se répète-t-elle encore et encore. Parce qu'on ne sait jamais. C'est son credo, la petite phrase qu'elle n'a de cesse de se répéter. L'optimisme a toujours été la pire de ses qualités, ou le meilleur de ses défauts, en fonction des circonstances. En l'occurrence, son optimisme actuel frôle dangereusement les limites de la naïveté, voire de la stupidité. Ilya ne prend presque jamais de ses nouvelles. Il se contente de passer de temps en temps à la Nouvelle-Orléans, comme s'il se rappelait parfois que son cœur n'est supposément plus à prendre. En dépit du bon sens qui lui souffle à l'oreille qu'un homme qui ne prend pas de ses nouvelles ne peut être décemment un homme fiable, Cece continue de s'accrocher à l'illusion d'un couple bancal. Elle, démesurément investie, comme elle l'est toujours lorsqu'elle choisit d'offrir son cœur à quelqu'un. Lui, démesurément absent de leur couple, la laissant vivre le rêve pour deux. Si elle l'aime ? Peut-être bien, oui. Elle peine encore à faire la distinction, refuse de mettre des degrés d'intensité dans ses sentiments. La seule chose dont elle soit persuadée, c'est qu'elle est heureuse. Presque. Assez du moins pour ne pas vouloir s'inquiéter de ses si longues absences, ou même du fait qu'il ne lui a jamais dit qu'il l'aimait. Cece fait des efforts pour ne pas se montrer oppressante, et pense pouvoir affirmer qu'elle ne s'en sort pas trop mal. Ilya le lui a dit : il n'aime pas les filles trop collantes. Alors elle lui laisse toute la liberté qu'il demande, se complait dans l'idée folle qu'il suffira de cela pour le garder. Ou qu'elle-même lui suffira tout court. Qu'il ne regarde pas les autres femmes, pas plus qu'il ne les désire, qu'il pense à elle aussi souvent qu'elle pense à lui, qu'il a fini par s'attacher à elle, lui aussi. Et ce soir, quand elle l'aperçoit assis au bar, après que son collègue lui a amené un verre qu'il a commandé spécialement pour elle, elle sent son cœur s'agiter dans sa poitrine. Il lui en faut peu, à Cece. Quelques gestes, quelques attentions qui suffiront à la convaincre d'un semblant de réciprocité. Elle se montre désespérément aveugle, en amour. Son besoin presque viscéral d'être aimée autant qu'elle aime la pousse à cautionner ce qu'une femme doué d'un semblant d'amour-propre n'aurait jamais ne serait-ce que considéré. Elle répond d'un sourire mutin accroché à ses lèvres, mais laisse le verre de côté. Elle n'a pas le droit à l'alcool, pendant son service du moins. Ce qui ne l'empêchera pas de se rattraper lorsque l'occasion se représentera.

Ses paupières s'agitent au fur et à mesure des baisers qui roulent dans son cou. Cece garde les yeux fermés, feint de dormir quand son corps se tend déjà, avide d'Ilya. Lui s'en amuse, continue son petit manège comme si de rien n'était, jusqu'à lui arracher un sourire amusé. Peu importe que la nuit soit déjà bien entamée, ou qu'il la tire d'un sommeil pourtant mérité après une soirée intense à servir des verres. Cette sensation, aussi rare que précieuse, Cece s'en repait. Les occasions de passer du temps avec son petit-ami se font bien trop rares, et ses séjours à Vegas, loin d'elle, bien trop longs. Ce simple fait aurait du la rendre suspicieuse, au moins un peu, mais Cece adopte la politique de l'autruche avec une facilité déconcertante. Ce qu'elle ne sait pas ne peut pas lui faire de mal, n'est-ce pas ? Pourtant, elle aspire à plus que quelques jours à se promener main dans la main, plus que quelques nuits volées dans ses bras, plus que quelques mots, quelques promesses vides de sens. Son cœur, elle le lui a donné tout entier et lui ne connaît rien de la demi-mesure. Il s'offre, pleinement et intensément, et continue d'espérer un semblant de réciprocité. Elle se contentera d'un rien, Cece, même de faux, pourvu que ça ait l'air sincère. Mais Ilya ne s'aventure jamais sur ce terrain-là. Sa conscience, sournoise, ne cesse de lui rappeler que malgré les mois écoulés et les promesses faites, elle n'existe dans sa vie que lorsqu'il vient la voir à la Nouvelle-Orléans. Les questions ont fini par se frayer un chemin jusque dans son esprit. Que fait-il, quand elle n'est pas là pour le regarder ? Est-il sincère avec elle ? Est-il seulement fidèle ? Ilya souffle qu'il doit partir bientôt, et Cece marmonne une réponse indistincte. Elle finit par se tourner vers lui, les traits boudeurs. « Déjà ? » Ilya pose une main aventureuse sur son ventre et elle lui adresse une moue faussement sévère. « Si c'était vrai, tu resterais. » L'air de rien, elle glisse dans ses mots un sous-entendu qui lui brûle les lèvres depuis des semaines. Si elle lui manquait vraiment, il ne partirait pas. Pas comme ça, pas si vite. Il tenterait de rester, il ne compenserait pas par quelques allusions lubriques, histoire de noyer le poisson. Ilya la pense naïve – ce qu'elle ne s'amuserait pas à réfuter – mais elle ne l'est pas au point de ne pas sentir la pointe d'inquiétude percer, quelque part dans sa poitrine. « Ilya » murmure-t-elle doucement. Elle se dégage à contrecoeur de ses bras. Il y a un tas de questions qu'elle voudrait poser, dont les potentielles réponses l'effraient. Elle hésite un long moment, et finit par abandonner. « Non, laisse tomber, c'est sans importance. » Elle retourne se lover contre lui, savoure la chaleur de sa peau contre la sienne tant qu'elle le peut. Qui sait quand elle la retrouvera ? Avec lui, elle n'est jamais sûre de rien.


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MessageSujet: Re: anything is better than lies and deceit. cece + stan anything is better than lies and deceit. cece + stan EmptyMar 23 Juin - 17:05

Ses doigts tapotaient à une cadence régulière sur le bar, tandis que ses yeux restaient rivés sur l'écran tactile de son téléphone. 23H59. Ilya esquissa un léger sourire, fier de lui et de ses manigances. Cette fois-ci, il serait, une fois n'est pas coutume, gagnant sur tous les plans. Il avait quelques histoires de business à régler ici, avait momentanément délaissé l'emmerdeuse inintéressante qu'il s'était dégoté à Las Vegas, retrouvait sa Louisiane natale, et ferait plaisir à Cece. Il s'était même payé le culot d'arriver quelques minutes avant que sa petite-amie ne fête son anniversaire – signe évident qu'il était un petit-ami attentif et attentionné, à ses heures les plus clémentes. Il porta à nouveau le liquide ambré à ses lèvres, le regard toujours fixé sur son téléphone. Ilya n'était pas franchement patient. Il capta le regard de Cece, et lui fit signe de s'avancer vers lui. Elle hésita un moment, puis il désigna d'une main son verre presque vide. Une bonne excuse pour qu'elle se rapproche, en somme. Il vérifia une nouvelle fois l'heure qu'il était, et se félicita intérieurement lorsqu'il constata qu'une toute nouvelle journée venait de débuter. « Bon anniversaire, bébé. » Qu'il murmura en se hissant légèrement sur son tabouret. Il posa une main sur le comptoir du bar pour garder un certain équilibre, et fondit sur les lèvres pulpeuses de sa petite-amie. Il y déposa un baiser chaste, limite aérien, aux antipodes de son comportement habituel. Ilya était porté par la fougue, et ne faisait que très rarement preuve de retenue. « Je commençais à me languir. » Déclara-t-il à voix basse, avant de reprendre sa place initiale. Il n'était pas là pour causer du tort à Cece ; il souhaitait juste la surprendre. Il s'apprêtait à parler lorsqu'un énième client vint les interrompre. Ilya grimaça, mais se montra respectueux. Il attendit que l'emmerdeur eut tourné les talons pour reprendre. « A quelle heure finis-tu ton service ce soir ? » Demanda-t-il, un brin d'espoir dans la voix.  


« Cece. » Souffla-t-il d'une voix compatissante, s'écartant légèrement. Ilya baissa les yeux, jouant avec habileté la carte de la corde sensible. Elle était triste qu'il s'en aille ? Bien. Il n'avait qu'à se confondre en excuses, et lui faire croire que lui aussi était peiné. Qu'on ne se méprenne pas ; son manque de sincérité ne trahissait rien vis-à-vis de Cecelia. Il n'avait rien à lui reprocher. Il n'avait aucune rancœur à son égard. Il n'était juste pas amoureux d'elle. « Tu sais que je suis très occupé à Vegas. » Qu'il finit par dire, acceptant sans broncher l'allusion subtile de Cece. Elle n'avait pas tort, à vrai dire : elle ne lui manquait pas. À Vegas, sa vie était rythmée par les apparences, les sorties, les rencontres, les entourloupes. Sa vie était artificielle et idéalisée, mais vécue à cent à l'heure. À la Nouvelle-Orléans, Ilya était un peu plus lui-même. Un peu moins clinquant, un peu moins menteur. Mais ça l'ennuyait d'être un type banal qui pouvait aisément se fondre dans la masse. Il n'était pas fait pour ça ; il était fait pour de grandes choses. « Et j'ai déjà fait une sérieuse entorse à mon planning pour venir te souhaiter ton anniversaire. » Faux. Il s'était lassé de sa roturière du moment, qui lui demandait toujours un peu plus d'attention et d'affection. Il s'était lassé de son attitude naïve et candide, s'était lassé de ses bonnes manières agaçantes, s'était lassé de ses étreintes chastes et de ses mots doux et mielleux. Elle l'envahissait, se montrait non intentionnellement oppressante et lui, il détestait ça. Le fauve qui sommeillait en lui avait rapidement été frustré et ennuyé par cette relation qui n'avait ni goût, ni réel intérêt. Il avait donc prétexté une virée à moto dans le désert avec quelques amis, et s'était détaché de son boulet pour aller se réfugier dans des bras où il se savait mieux accueilli. Il avait aussi profité de sa présence en Louisiane pour faire quelques affaires pour quelques clients vivant au Nevada. Autrement dit, comme à son habitude, Ilya avait savamment marié l'utile à l'agréable. « Mais ça en valait la peine. » Qu'il ajouta avec un petit sourire malicieux. Subtilement, il oscillait entre faire culpabiliser Cece, et la rassurer quant à ses attentions prétendument louables. Il ne niait pas avoir passé un bon moment en sa compagnie, mais n'irait pas plus loin dans ses déclarations – parce que derrière tous ses mensonges, il restait tout de même une empreinte d'honnêteté : il n'était pas amoureux de Cece. « N'est-ce pas ? » Demanda-t-il d'une voix hésitante. Et si jamais elle lui répondait par la négative, il était prêt à se lancer dans de grands discours plein de sentimentalisme avec tout ce que cela impliquait – air de chien battu, main posée sur le cœur, et grandes promesses qui ne seraient, a priori, jamais tenues. Ilya sait que tôt ou tard, son petit jeu malsain avec Cece devra prendre fin. Il sait qu'un jour, il lui faudra lui rendre sa liberté – parce que même si elle n'en est pas pleinement consciente, elle est sa prisonnière. Elle s'accroche à lui, s'accroche à leur relation, et l'aime sincèrement. Tout ce que lui ne fait pas, en somme. Il est nocif, Ilya. Il le sait. Mais il aime bien ses escapades romantiques à la Nouvelle-Orléans, et voudrait en profiter encore un peu. Cece se retourna pour lui faire désormais face, et Ilya comprit immédiatement à son ton que quelque chose ne tournait pas rond. « Dis-moi. » Qu'il souffla, ses doigts venant délicatement caresser la joue de Cece. Son regard plongea dans celui de sa petite-amie, avec pour seul et unique but de la déstabiliser. Ce qui sembla fonctionner à merveille, puisqu'elle ne tarda pas à venir se lover contre lui, prête à noyer le poisson. « Je n'aime pas ça. » Qu'il souffla, alors que ses bras passaient autour du corps de Cece pour la serrer délicatement contre lui. D'habitude, c'était lui le roi des mensonges et des petites cachotteries. Et il ne comptait pas que cela change. « Je ne veux pas que tu me caches quelque chose, surtout si c'est important à tes yeux. Parle-moi, bébé. » Ses mains remontèrent sur ses joues, et il se pencha légèrement pour déposer un rapide baiser sur ses lèvres.  
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MessageSujet: Re: anything is better than lies and deceit. cece + stan anything is better than lies and deceit. cece + stan EmptyJeu 9 Juil - 23:24


Il l'appelle bébé et tout en elle s'embrase. Elle n'y peut rien, ne contrôle pas, ce simple surnom manque la faire ronronner comme un chaton en manque d'affection. C'est pour ces moments-là qu'elle se montre patiente, pour ces moments-là, qu'elle l'attend chaque fois plus longtemps. Il s'en est souvenu. Il est venu la retrouver à la Nouvelle-Orléans précisément pour son anniversaire et cette seule idée fait naître un sourire sur ses lèvres. Ilya n'est sans doute pas le meilleur des petits amis, pas le plus présent, pas le plus attentionné, pas le plus sécurisant, mais il est capable de balayer ses doutes et ses craintes de seulement quelques mots et personne auparavant n'en avait jamais été capable. Il effleure ses lèvres, et Cece se dégage péniblement. « Pas ici, Ilya » feint-elle de lui reprocher. Elle glisse un regard anxieux en direction de son patron mais celui-ci a le dos tourné. Quémandeuse, elle réclame un nouveau baiser, plus fougueux cette fois. « C'est ça, mon cadeau d'anniversaire ? » qu'elle demande d'un ton amusé. Elle n'imagine pas qu'il ait pu pousser la démonstration d'affection jusqu'à lui acheter un véritable cadeau, mais sa présence suffira amplement à compenser le préjudice. Elle jette un nouveau regard en direction de son patron qui, cette fois, la fixe d'un air mécontent. Cece soupire, frustrée de devoir se résoudre à traiter Ilya comme n'importe lequel de ses clients. Sa seule consolation est de savoir qu'elle pourra profiter de lui une bonne partie de la nuit, contrairement aux autres clients qui n'auront que le loisir de profiter de sa plastique et de se rincer l'oeil avant de retourner auprès d'une femme qui les dégoûte. Bien que réticente, elle se détourne à contrecoeur de lui pour reprendre son service, s'approchant seulement de lui pour répondre à sa question. « Deux heures. » Et elle a le sentiment qu'il sera prêt à attendre aussi longtemps que nécessaire pour le plaisir de retrouver sa compagnie. De préférence nue, et dans ses draps.

A peine a-t-il évoqué le fait de repartir, sitôt arrivé, que l'état de grâce dans lequel ils se trouvaient disparaît, comme une bulle de savon finit inévitablement par éclater. Partagée entre l'envie de jouer et la lassitude de s'être entichée d'un courant d'air, Cece ronge son frein. « C'est toujours la même chose » répondit-elle, plus sévèrement que d'ordinaire. Toujours son travail à Las Vegas, si bien qu'elle finit par penser qu'il ne s'agit là que de l'excuse idéale qu'il a trouvé pour ne jamais rester trop longtemps avec elle. Peut-être que c'est sa vision idéalisée de l'amour, nourrie aux romans fleur bleu et aux films romantiques, qui la fait s'imaginer qu'une relation de couple devrait être plus que quelques moments une fois tous les mois. Chaque fois qu'il s'en va, Ilya joue les abonnés absents. Il répond à ses messages, mais moins souvent, mais rapidement, avec moins d'entrain. Il n'est jamais capable de lui dire précisément ce qu'il est en train de faire, laissant libre court à l'imagination débordante de Cece qui se ronge les sangs en pensant au pire. Elle sait que quelque chose cloche, dans leur histoire, elle le sait sans réussir à mettre le doigt dessus. Sans même le vouloir. Alors au lieu de ça, elle joue les autruches, enfouit sa tête profondément dans le sable pour ne pas voir plus loin. Après tout, elle n'est pas malheureuse avec lui, et lorsqu'il daigne la gratifier de sa présence, c'est même la fille la plus heureuse du monde et c'est bien ça, le but, non ? Il parvient à lui arracher un rire enfantin. « Bien sûr que ça en valait la peine. Je ne pensais même pas que tu t'en rappellerais. » Sa présence la surprend plus que son absence ne l'aurait fait. Cece ne boude pas son plaisir de profiter de l'avoir rien que pour elle, même si ce ne sont que quelques heures volées avant de le voir reprendre sa trépidante vie à l'autre bout des Etats-Unis. Mais malgré ça, il y a un goût de trop peu, un goût de trop mal coincé dans sa gorge, des petits bouts de mots qu'elle ne parvient pas à énoncer, des pensées qui se forment, s'entrechoquent sans qu'elle réussisse à les concrétiser. Ilya insiste, demande ce qu'elle a en tête, et Cece se montre hésitante. Pourquoi tout gâcher, alors que tout se passe bien ? C'est peut-être elle, le problème. Peut-être qu'elle se persuade que le vent finissant inévitablement par tourner, il vaudrait mieux le provoquer plutôt que le subir. Peut-être a-t-elle tellement peur de voir le bonheur se faire la malle qu'elle le chasse d'elle-même en créant de faux problèmes. Elle coule un regard inquiet sur lui, sourcils froncés, mais fond lorsqu'il l'appelle à nouveau bébé. « Non, c'est ridicule, ça ne vaut pas la peine de gâcher nos dernières minutes ensemble pour ça » se résigne-t-elle finalement, sans savoir si elle s'adresse à lui, ou bien à elle. Elle repose sa tête contre son torse, se nourrit du parfum qu'elle connaît par cœur, et des battements réguliers qu'elle entend dans sa poitrine. Les secondes s'égrènent sans qu'aucun d'eux ne rompe le silence mais, n'y tenant plus, Cece finit par se lancer. « Est-ce que c'est vraiment le travail qui t'oblige à repartir à Vegas ? » Elle prend son inspiration, prête à aller un peu plus loin. « Pourquoi tu ne me proposes jamais de venir t'y voir ? Moi je ne demande que ça, pouvoir découvrir ta vie là-bas, et pourquoi tu fais autant de mystères à chaque fois. » Histoire d'en avoir enfin le cœur net, de savoir si elle devient parano, ou si Ilya a des choses peu reluisantes à cacher. Dans le fond, elle sait qu'il vaut probablement mieux ne pas le savoir, que la vérité est souvent plus douloureuse que le mensonge, mais Cece est trop sincère, trop vraie dans ses sentiments pour se contenter d'un à peu près. « Je sais que c'est stupide de demander ça, mais admets qu'il y a de quoi se poser des questions. Si la situation était inversée, tu n'aurais pas envie d'en savoir un peu plus sur ce que je fais de mon temps quand t'es pas là ? » Oh bien sûr, elle n'aurait rien de transcendant à lui raconter : son service, quelques sorties ici et là, et son lit. Rien à voir avec la vie qu'il doit probablement mener. Mais voilà, c'est aussi ça, d'être avec quelqu'un. Partager le quotidien, si futile soit-il, se dévoiler entièrement sans avoir peur d'être mis à nu par l'autre. Et souvent, Cece a le sentiment qu'elle est la seule à faire cet effort.  
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MessageSujet: Re: anything is better than lies and deceit. cece + stan anything is better than lies and deceit. cece + stan EmptyMer 29 Juil - 18:15

Il fit la moue alors qu'elle s'éloigna, lui reprochant gentiment son manque de distance. Ilya savait pertinemment qu'elle était au travail, qu'elle ne pouvait pas se permettre de se montrer frivole et légère avec un client. Mais Ilya s'en fichait royalement ; il n'était pas un grand ami des régles de bienséance, et il ne respectait aucun code de conduite. Il esquissa un sourire gourmand en la voyant à nouveau se pencher vers lui, et ses lèvres accueillirent avec délice celles de sa petite amie. « Une partie, oui. » Avoua-t-il, sa paume couvrant délicatement celle de Cece. Il n'ajouta cependant rien de plus, trop ravi d'éveiller la curiosité de sa petite-amie. Ilya connaissait suffisamment Cece pour savoir que, contrairement à lui, elle savait se contenter de petites choses, de petits plaisirs. Il comprit que leurs petites effusions de tendresse allaient prendre fin en voyant le visage de Cece pâlir légèrement. Elle désigna du menton un homme dans un coin de la pièce, qu'Ilya devina être son patron. Fin du jeu pour Cece – en tout cas jusqu'à la fin de son service. « C'est tard. » Soupira-t-il, affichant une moue boudeuse. Il ne lui en voulait pas – il savait qu'elle n'avait pas d'autre choix. Mais Ilya ne lâchait pas si facilement le morceau. « Et si je menace ton patron ? » Proposa naturellement le russe, sur un ton parfaitement neutre. Ses mauvaises manières revenaient toujours au galop – et encore plus lorsqu'il s'agissait de passer un peu de temps avec une femme aux courbes parfaitement dessinées, qu'il n'avait pas vu depuis quelques semaines. « Et si je te kidnappe ? » Demanda-t-il en haussant les épaules, comme si cela était un fait qui arrivait régulièrement. « Puis-je au moins essayer de le soudoyer ? Ton collègue pourrait parfaitement s'en sortir tout seul. » Grommela-t-il, jetant un regard noir et méprisant en direction du collègue curieux de Cece, qui n'avait cessé de les fixer depuis qu'il avait vu qu'une relation particulière les unissaient. Ilya tenta d'oublier ce regard perçant en plongeant ses lèvres dans le liquide ambré qu'on lui avait servi. Il n'aimait pas beaucoup les curieux, et perdait vite patience.

Ilya n'aimait pas beaucoup qu'on lui fasse de reproches. En réalité, il n'aimait pas ça du tout. Il se braquait automatiquement, et se montrait franchement exécrable. « Evidemment. Qu'est-ce que tu étais allée t'imaginer ? » Demanda-t-il froidement. Ilya ne s'engageait pas, jamais. Les beaux yeux de Cece n'y changeraient rien, et ses doutes et hésitations n'aideraient pas à détendre, et encore moins à faire changer d'avis le russe. « On en a déjà parlé. » Qu'il conclut maladroitement, en sachant pertinemment qu'il ment. Non, ils n'en avaient jamais parlé – et c'était justement ça qui devrait mettre la puce à l'oreille de sa jolie blonde. Ils avaient la vingtaine, étaient en couple depuis deux ans, et puis... Rien. Le néant. Ils n'avaient jamais parlé de s'installer ensemble. Ils n'avaientt jamais parlé de projets d'avenir. Ilya n'en avait jamais laissé l'opportunité à Cece. Ilya ne se détendit qu'à l'instant où sa petite amie laissa sa tête reposer sur son torse, et il passa ses doigts fins distraitement dans sa crinière de feu. « Quoi d'autre que le travail, Cece ? » Demanda-t-il après avoir poussé un léger soupire. Il voudrait qu'elle continue d'avoir confiance, et qu'elle continue à lui ouvrir grand ses bras lorsqu'il décide de faire un saut à la Nouvelle-Orléans. Mais deux ans ont passé, et la confiance de la blonde finissait forcément par s'effriter. Il déposa ses lèvres sur le sommet du crâne de sa petite-amie, et répondit à ses questions légitimes. « Je ne te propose pas de venir parce que ma vie là-bas est d'un ennui à mourir. » Mentit-il tout en dessinant des arabesques sur l'épaule de Cece. En réalité, il passait plus de temps à courir les boîtes de nuit et les héritières qu'à vendre des appartements luxueux. Mais l'un n'allait pas sans l'autre, n'est-ce pas ? « Je bosse tout le temps, avec des gens qui n'ont aucun intérêt particulier. Je vis dans un appartement ridiculement petit, et pas franchement accueillant. » Jamais Ilya ne pourrait assumer la présence de Cece à Las Vegas. Jamais. Il ne pourrait pas passer inaperçu un soir où il voudrait sortir en sa compagnie – il était un habitué des lieux les plus branchés. Il ne pourrait pas prétendre qu'il ne connaissait personne. Il ne pourrait pas se défaire de sa réputation de lover. Cece comprendrait forcément ce qu'il se tramait en son absence. « Et puis tu sais bien qu'il s'agit d'une situation temporaire. » Murmura-t-il d'une voix douce. Une situation qui durait depuis quelques années tout de même, maintenant. « Tu sais très bien que tôt ou tard, je reviendrai vivre à la Nouvelle-Orléans. » C'était peut-être l'une des premières choses sincères qu'il daignait avouer. Et probablement la dernière. Mentir était devenu une seconde nature pour lui. « Il n'y a aucun mystère là-dessous, Cecelia. » Dit-il froidement, sentant l'étau du mensonge se refermer sur lui. Avait-il été négligeant ? Avait-il laissé traîner un quelconque indice ? S'était-il montré trop laxiste ? Il savait bien que cette minuscule bulle hors du temps dans laquelle il avait décidé de s'enfermer avec Cece éclaterait, un jour ou l'autre. « Je comprends que tu te poses des questions. Mais ne penses-tu pas que moi aussi, je suis en droit de m'en poser ? » Demanda-t-il, piqué au vif. Et il décida de retourner la situation à son avantage, en jouant la carte du petit ami jaloux. « Les clients te regardent sous tous les angles, te font des propositions indécentes dès que leur taux d'alcoolémie grimpe, et comme si tout cela ne suffisait pas, ton collègue te déshabille des yeux. » Grommela-t-il. Il avait eu la délicatesse de ne pas en souffler mot à sa petite-amie, estimant être mal placé pour juger. Lui, de son côté, ne faisait pas mieux. « C'est le problème d'avoir une relation à distance. » Conclut-il sur un ton las, conscient que la leur était très probablement en train de prendre fin en cet instant précis.
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MessageSujet: Re: anything is better than lies and deceit. cece + stan anything is better than lies and deceit. cece + stan EmptyLun 10 Aoû - 0:09

Elle affiche un sourire gourmand à sa réponse. Si c'est une partie de son cadeau, alors elle n'a plus qu'à prier pour voir la fin de son service arriver rapidement et goûter au reste. Tant pis si ce n'est qu'une nuit avec lui, et qu'il s'en va le lendemain, pourvu qu'il ne se dédie qu'à elle durant les prochaines heures. Cece aime les démonstrations d'affection spontanées, celles qui ne répondent à aucune demande de sa part, et qui ne sont là que pour montrer que l'on tient à elle. Peut-être que c'est parce qu'elle les a trop souvent demandées, et trop rarement reçues, qu'elle en profite à ce point maintenant. Elle hausse les épaules et soupire. Attendre deux heures du matin est un effort bien moindre en comparaison de sa récompense, et Ilya devrait le savoir mieux que personne. Elle rit à ses diverses suggestions, se surprend à apprécier bien plus qu'elle ne l'aurait cru la seule idée de se savoir désirée à ce point et n'hésite pas à en abuser. Ilya est joueur, Cece est adaptable, à force de le côtoyer, ce côté de sa personnalité finit par dépeindre sur elle. « Personne ne survit sans moi dans ce bar » répond-elle calmement, en le défiant du regard. Ce n'est peut-être pas grand-chose, peut-être pas digne d'elle, mais Cece se plait à travailler ici et surtout, à avoir été officieusement élue barmaid la plus rentable depuis que ce bar existe. Grâce à elle, l'activité remonte en flèche : tout le monde veut avoir droit aux sourires mutins et regards enjôleurs qu'elle distribue à tour de bras, moulée dans un short ridiculement court, et un débardeur qui laisse entrapercevoir d'infinies promesses. « Et puis, il faut bien que je gagne de l'argent pour payer mon loyer. Des heures en moins, c'est autant d'argent en moins à la fin du mois. » Mais elle ne nie pas que voir Ilya tenter de soudoyer son patron a de quoi la faire rire au moins quelques minutes. Son patron est un type un peu bourru, et définitivement pas le genre à se laisser acheter par le premier gosse de riche qui passe. « Alors j'imagine que tu n'as plus qu'à être patient... » souligne-t-elle l'air de rien, avant de souffler un baiser et se remettre à son service.

Qu'est-ce qu'elle est allée s'imaginer ? Elle-même n'en sait trop rien. Le pire, sans doute, parce que même son optimiste navrant ne saurait la préserver d'une pointe de paranoïa. Elle sait qu'elle en est en partie responsable, mais ne peut s'enlever de l'esprit le fait que si Ilya faisait un peu plus attention à elle, et passait plus de temps à la Nouvelle-Orléans, s'il lui donnait le sentiment de l'inclure véritablement dans sa vie et de ne pas la traiter comme une fille de passage, elle se sentirait bien moins inquiète à l'idée qu'il lui cache quelque chose. « Je sais bien mais... tu restes toujours tellement évasif sur ce que tu fais là-bas. J'ai l'impression de n'avoir droit qu'à quelques moments volés quand tu daignes te rappeler que j'existe » se plaint-elle, la mine boudeuse. Elle mérite un peu plus de considération, mais ne parvient pas encore à l'admettre à voix haute, assez pour réfuter des arguments plutôt légers. « Je ne sais pas... d'autres femmes... ? » fait-elle, mais son ton n'est pas assez négligé pour laisser croire à une touche d'humour. Parce que l'idée, elle a fait bien plus que lui traverser l'esprit. Comment expliquer autrement qu'il ne parle jamais de sa vie là-bas, de ses amis, comment expliquer qu'il ne lui propose jamais de l'accompagner, ou qu'elle n'ait rencontré personne de son entourage ? Ilya est l'homme mystère, et si cette idée lui plaisait au départ, deux ans plus tard Cece se lasse d'être encore au point de départ. L'homme mystère, c'est un concept séduisant, elle ne le nie pas, mais uniquement au début. Une fois engagée dans leur histoire, elle juge que ce n'est plus de mystère dont elle a besoin mais de promesses. De certitudes. Pas de réponses évasives qui n'appellent qu'à plus de questions. Elle l'écoute lui sortir une nouvelle diatribe d'arguments qui lui semblent aussi faux que tout le reste, mais n'ose rien dire de plus. Elle sent déjà qu'il commence à perdre patience, suffisamment pour qu'elle se demande si c'est elle qui se montre un peu trop paranoïaque. C'est peut-être le manque de confiance en elle, qui la pousse à craindre le pire. Pourquoi ne serait-elle pas suffisante pour lui ? Que pourraient lui offrir d'autres femmes qu'elle ne serait pas en mesure de lui offrir, elle ? Il prononce son prénom entier, ce que personne ne fait jamais – à tel point qu'elle oublie régulièrement que Cece n'est qu'un diminutif – et sent son corps se raidir. Elle se redresse, le fixe avec suspicion et une pointe d'agacement. « J'aime pas quand tu m'appelles comme ça » répond-elle, un peu plus sévèrement qu'elle ne le faisait d'ordinaire. « S'il n'y a aucun mystère, alors pourquoi tu ne m'inclues pas un peu plus dans ta vie ? » Sa voix est plus affirmée, moins hésitante. Ce n'est pas de la rébellion, simplement l'envie qu'il cesse de la prendre pour plus stupide qu'elle n'est, et qu'il commence à lui donner les bonnes réponses. Mais Ilya est doué, très doué, suffisamment pour renverser la situation et jouer avec son esprit. « En droit de t'en poser... ? Mais pourquoi tu te poserais des questions ? » Elle le regarde avec incompréhension. Elle n'a jamais rien fait qui soit susceptible de laisser planer le doute sur ses sentiments, contrairement à lui. « Je suis serveuse, Ilya. Serveuse. Mon physique, c'est la seule chose qui m'assure d'avoir de l'argent à la fin du mois, mais tu sais parfaitement que jamais, jamais je ne ferai quoi que ce soit avec quelqu'un d'autre. Tu n'as aucune raison de douter de moi. » Contrairement à lui, qui lui en donnait des tas. La conclusion qu'il apporte ne la satisfait qu'à moitié. Oui, la relation à distance complique les choses, et elle le sait. Mais d'autres gens la vivent bien mieux qu'eux et surtout, la relation n'est pas que dans un sens. S'il lui laissait la possibilité de venir découvrir l'autre côté de sa vie, à Vegas, elle est persuadée que tout irait mieux. « Amène-moi à Vegas. Si je n'ai pas de raison de m'inquiéter, alors il n'y a aucun inconvénient à ce que je vienne passer quelques jours chez toi, pas vrai ? »
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MessageSujet: Re: anything is better than lies and deceit. cece + stan anything is better than lies and deceit. cece + stan EmptyJeu 3 Sep - 10:50

Ilya n'avait jamais eu l'habitude qu'on lui résiste. Enfant unique et choyé d'immigrés, il avait toujours été le centre de l'attention au sein de sa petite famille. Avec les filles aussi, il avait toujours été un élément central. Sombre et mystérieux, regard charmeur, attitude timide et accent slave souvent exagéré : Ilya avait toujours cultivé sa façon d'être et de paraître, pour mieux parvenir à ses fins. C'était comme ça qu'il avait capté l'attention de Cece lors d'une soirée, il y a presque deux ans. « Je confirme. » Affirma-t-il, avant de laisser reposer sa tête dans le creux de sa paume, l'air pensif. « Je me languis déjà de toi. » Souffla-t-il, sans lâcher sa petite amie des yeux. Sa main droite dessinait distraitement des arabesques sur le comptoir du bar, ses lèvres goûtant à l'alcool ambré de temps à autre. Il chercha mille et unes façons de la faire quitter les lieux, lui proposant des scénario tous plus délirants les uns que les autres. En vain, malheureusement pour lui. « La voix de la raison... » Commenta-t-il, conscient qu'en ce point, ils étaient aux antipodes l'un de l'autre. Ilya ne vivait que pour l'instant présent, tandis que Cece anticipait sur l'avenir. La cigale et la fourmi des temps modernes – sauf que la cigale chantait été comme hiver, et charmait, mentait et dupait les pauvres petites fourmis qui se trouvaient sur son passage. Il n'en voulait pas à Cece pour son professionnalisme et son sérieux, même s'il avait espéré une issue différente. « Je vais mettre ce temps à profit pour planifier le reste de la soirée. » Puisque Cece n'était pas disponible dans l'immédiat et que, pour sa part, il avait très envie de se retrouver en sa compagnie, il allait se faire un malin plaisir de lui donner envie de grimper sur une chaise pour faire manuellement tourner les aiguilles de la pendule, qui étaient arrêtées sur minuit trente quatre. « Je m'étais dit que l'on pourrait aller faire une balade dans Downriver. On marchera jusqu'à ce que tu commences à fatiguer, et puis nous irons nous asseoir sur un banc. Mais pas n'importe lequel. » Ilya savait qu'il n'avait pas besoin de préciser ses propos ; il était purement et simplement en train de faire revivre à Cece les premières heures qui avaient suivi leur rencontre. Lorsqu'ils s'étaient éclipsés de la soirée pour aller fumer une cigarette. Un prétexte pour se retrouver seuls et apprendre à mieux se connaître loin de la musique et de la foule, en réalité. « Je te prêterai ma veste si tu as froid, et on se bécotera comme deux adolescents pour célébrer nos retrouvailles. » S'il avait daigné fermer les yeux, Ilya aurait pu avoir une vision très précise de la scène qu'il était en train de raconter. Et pour cause : il l'avait déjà vécue, il y a deux ans de cela. « Jusqu'à ce que tu mettes le ola avant que ça ne devienne trop décadent, puisqu'il ne faudra évidemment pas compter sur moi pour être raisonnable. À ce moment là, je te donnerai ton cadeau. » Il esquissa un sourire narquois, fier de lui et du petit plan romantique qu'il venait d'échafauder. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Ilya ne se moquait pas de Cece. Au fond, c'était une fille qu'il appréciait, bien qu'il n'en soit pas amoureux. Il avait passé de bons moments avec elle, et ne regrettait rien. « Et après... » Il laissa sa phrase en suspens, alors que ses doigts tapotaient sur le comptoir à une cadence plus soutenue. Il se redressa, sourit plus largement à Cece, et se leva. « Suite au prochain épisode. » Cliffhanger. À croire que la culture américaine déteignait sur sa forte personnalité slave. Et, paré de sa nonchalence habituelle, Ilya porta une cigarette à ses lèvres avant de se diriger vers la sortie.


Evasif. S'il y avait bien un adjectif pour qualifier le comportement étrange d'Ilya, c'était bien celui-là. Il en disait peu, et mettait un point d'honneur à toujours rester vague. Il était agent immobilier il ne sortait pas trop. Il avait toutes sortes de clients. Cece savait presque tout, mais ne savait rien en réalité. « Quatre heures de vol nous séparent, Cece. » Murmura-t-il en laissant ses doigts dessiner des motifs abstraits sur l'épaule de sa petite-amie. « Et je ne peux pas me permettre de rentrer tous les weekend. » Ajouta-t-il à voix basse, sur un ton qui laissait entendre qu'il le regrettait sincèrement. Sans être tout à fait faux, ce n'était pas tout à fait vrai non plus. Il étouffa un gloussement en écoutant Cece émettre des doutes quant à sa fidélité, et la fit taire d'un baiser. « Personne d'autre à l'horizon. » Précisa-t-il, son regard s'accrochant au sien. Mais la roue était en train de tourner, Ilya le savait. Deux ans qu'il se la coulait douce auprès d'une copine aimante et dévouée, alors qu'il ne lui donnait presque rien de positif en retour. « J'aime pas quand tu n'as pas confiance en moi. » Rétorqua-t-il aussitôt, un brin surpris par son ton affirmé. Ce matin, Cece avait décidé de jouer avec les nerfs d'Ilya, et aucun ne voulait céder. « Je te l'ai déjà dit, il n'y a rien d'intéressant à Vegas. » Pour Cece. Parce qu'Ilya s'en accommodait bien, et vivait là-bas comme un nabab. Il en profitait pleinement, en sachant pertinemment que tôt ou tard, il reviendrait vivre à la Nouvelle Orléans. « Je sais tout ça. » Maugréa-t-il, jouant la carte du petit-ami inquiet. « J'ai confiance en toi. Mais les autres... » Sa phrase resta en suspens, mais le sous-entendu était clair. « Qu'importe. Oublie. » Finit-il par dire. Le silence se fit jusqu'à ce que Cece ouvre une brèche – qui finirait par devenir une faille, puis carrément un gouffre – dans leur relation. Lui rendre visite à Las Vegas ? Il hésita, vraiment. Il aimait son petit confort avec Cece. Son sourire mutin, ses étreintes passionnées, son sérieux et sa dévotion. Mais il aimait sa vie de pécheur, ses sorties jusqu'au petit jour, se prélasser dans des draps en soie et vivre comme un prince. Il aimait sa vie, et ce Stanislav Mendinov qu'il avait construit à Las Vegas. Il n'eut pas besoin de peser le pour et le contre. Alors la réponse arriva ; nette, coupante, tranchante. « Non. » Il n'y avait aucun appel possible, et Ilya savait que ce refus sonnait la fin de leur relation. Il quitta les draps froissés dans lesquels il s'était prélassé au cours des derniers jours, et enfila son jean qui traînait au pied du lit. Il récupéra et enfila son tee-shirt, avant de se tourner vers Cece, qui le regardait fixement. « Si tu ne peux pas me faire confiance et m'attendre ici, mieux vaut s'arrêter là. Je n'ai rien à t'offrir de plus, et je n'aurais jamais rien à t'offrir de plus. »
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MessageSujet: Re: anything is better than lies and deceit. cece + stan anything is better than lies and deceit. cece + stan EmptyJeu 10 Sep - 23:45

Elle se laisse porter par le timbre suave qui lui décrit le programme des heures à venir, et l'impatience commence déjà à poindre. Assez étrangement, Ilya est capable d'une délicatesse dont elle ne le croyait pas capable. Ce n'est pas qu'il n'est pas romantique, simplement qu'il n'en a pas le profil et qu'il l'a rarement habituée à une telle démonstration d'affection. Peut-être que ça devient vraiment sérieux entre eux. Même s'ils ne se voient pas souvent, deux ans, c'est pas rien. Surtout pour elle, habituée aux histoires éphémères qui se finissent le plus souvent par ses larmes. Mais lui, il sait rendre les choses plus simples, plus évidentes, et elle se surprend souvent à rêver de plus. Autre chose que des moments volés ici et là, lorsqu'il vient la voir, des moments qu'ils pourraient partager devant tout le monde, plutôt qu'à l'abri des regards. Elle est fière de son couple, Cece. Elle se figure qu'il est solide, stable, construit pour durer. Après tout, elle y met du sien : elle réprime la jalousie chaque fois que celle-ci menace de déborder, elle tente de faire taire ses inquiétudes et même si elle n'y croit pas totalement, elle a l'air d'être assez convaincante pour lui. « Si tu continues comme ça je ne vais pas être capable de travailler » le réprimande-t-elle, mais le sourire jusqu'aux oreilles trahit son manque de sincérité. Elle pourrait l'écouter parler pendant des heures, avec ce même sourire de gamine éblouie. Parce que c'est ce qu'il fait, Ilya, il l'éblouit, il ressemble à ces types de films qui plaisent à toutes les filles et qui, parce qu'il en choisit une et une seule, la fait se sentir spéciale. Voilà, c'est ça qu'elle ressent avec lui : elle a l'impression d'être spéciale. Un million d'opportunités, et c'est avec elle qu'il a décidé d'être. Pourtant, elle devrait sentir l'arnaque arriver, une telle histoire, elle peut pas être faite pour durer, mais faut croire que Cece vit avec des oeillères masquant en permanence et ses yeux bleus, et son bon sens. Impossible d'en être pourvu quand elle sent les effluves de son parfum l'entourer et qu'il prend son ton le plus sensuel pour lui décrire la suite des festivités. « C'est cruel de t'arrêter comme ça ! C'est mon anniversaire, tu devrais faire tout ce que je veux normalement. » Mais il ne le fait jamais Ilya, et c'est aussi pour ça qu'elle est tombée amoureuse de lui. Il n'est pas docile, et n'a de cesse de lui prouver qu'il reste maître de lui-même, toujours indépendant, toujours sauvage, comme si tout était à recommencer. A l'infini.

Et puis ça lui tombe dessus, d'un coup, d'un seul. C'est peut-être ça le problème : même après deux ans, il reste inapprivoisé et Cece, elle commence à se lasser de devoir tout recommencer à chaque fois. Comme si elle ne lui suffisait pas et qu'elle devait toujours lui prouver qu'il avait raison d'être là, avec elle plutôt qu'avec une autre. Et elle a beau faire comme si la situation lui convenait parfaitement, la vérité c'est que c'est pas le cas. La jalousie la ronge de l'intérieur, elle devient parano, l'imagine avec d'autres, se moquant d'elle et de ses sentiments d'ado attardée, elle se transforme en son pire cauchemar. « Je sais bien tout ça, mais moi je pourrais venir. On pourrait alterner, une fois toi et une fois moi. » Mais son cœur n'y est plus. Elle est fatiguée de devoir se battre pour essayer d'obtenir quelque chose d'un peu plus significatif, et elle a déjà oublié les efforts déployés pour lui faire plaisir pour son anniversaire. Tout ça, ça veut rien dire si c'est pas suivi d'effets. Une preuve d'affection de temps en temps remplace pas le reste. Et plus elle s'entête, plus elle sent les incohérences de ses propos. « Tu me donnes pas vraiment de raison de te croire » note-t-elle, butée, les yeux rivés sur ses jambes repliées. C'est même l'inverse. Pas capable d'avancer une seule preuve tangible, le moindre truc concret pour la rassurer. Non, il continue d'instiller le doute en elle, et elle le soupçonne même d'y prendre un certain plaisir. Son ventre se noue, et elle sent que la conversation prend un tournant dangereux. Et pour la première fois, même si ça lui ressemble pas, elle veut pas lui donner la satisfaction de laisser tomber si facilement. Parce qu'il faut être deux pour qu'un couple marche, et qu'elle a trop souvent l'impression d'être la seule à s'investir réellement et à songer au futur. « Comment tu veux que je te fasse confiance alors que tu me laisses même pas venir voir ton monde. Admets que c'est quand même suspect. Et j'y crois pas une seule seconde à ton histoire d'avoir rien à faire à Vegas. J'y suis jamais allée, je trouverais forcément un tas de choses à faire. » Elle hausse les épaules. Visiblement, ses arguments n'ont pas assez de poids pour le faire changer d'avis. Peut-être bien qu'ils sont arrivés à la croisée des chemins et qu'ils s'apprêtent à prendre des directions opposées. Peut-être que l'amour dure pas trois ans, mais seulement deux. Si c'est de l'amour qui les unit, et même ça elle n'en est pas certaine. Et ce qu'il lui dit ressemble presque à une confession. Il dit ça avec tant de dureté qu'elle a du mal à en croire ses oreilles. Et ses yeux, ses yeux qui d'ordinaire sont gonflés de malice ne sont plus que deux fentes grises et méprisantes. « T'attendre ici ? T'ATTENDRE ICI ?? » qu'elle répète, incrédule. « Parce que tu crois que ça fonctionne comme ça ? Que je vais passer ma vie à attendre que tu daignes m'accorder un peu de ton temps ? Ca marche qu'un temps ça Ilya, et tu le sais. Mais tu sais quoi, t'as raison, si t'as rien à m'offrir de plus, peut-être bien qu'on ferait mieux d'en rester là ouais ! » lance-t-elle, défiante, les bras croisés contre sa poitrine et les sourcils froncés. Mais elle le pense pas, Cece, pas vraiment du moins. Elle voudrait juste qu'il la détrompe, qu'il s'excuse et fasse marche arrière, elle fait ce que toutes les filles font, la même manœuvre et la même erreur. Parce que les hommes les détrompent jamais. Au mieux vient-elle de lui donner une raison supplémentaire de la planter là.
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MessageSujet: Re: anything is better than lies and deceit. cece + stan anything is better than lies and deceit. cece + stan EmptyDim 4 Oct - 0:28

Il sourit en voyant que son petit récit avait l'effet escompté sur sa petite amie, et s'assura d'un coup d’œil en direction de son patron qu'il avait le champ libre pour continuer son petit manège. Ilya se plaisait à lui faire revivre brièvement les premiers moments de leur rencontre – une intention délicate, surtout venant d'un homme dans son genre. Quand on connaissait un temps soit peu Ilya et ses habitudes à Las Vegas, il était évident qu'il n'était ni un poète, ni un romantique accompli. Bien au contraire. Mais Cece avait, d'une certaine façon, de la chance : elle ne connaissait pas celui qu'il était à l'autre bout du pays. Pour le moment, en tout cas. « Mais je serais ravi de faire tout ce que tu veux. » Qu'il claironnait, un léger sourire aux lèvres.  Sauf que voilà, Cece n'était pas complètement disponible – et son champ d'action se trouvait donc clairement réduit. « Malheureusement, comme tu me l'as fait remarqué il n'y a pas dix minutes, tu travailles. Il faudra donc que tu prennes ton mal en patience, ma chère. » Il repoussa son verre vide sur le comptoir, lui offrit un dernier sourire en guise de réconfort, et s'éclipsa vers la sortie pour fumer sa cigarette. Il rit tout seul en s'imaginant la tête déconfite de Cece, qu'il avait purement et simplement abandonné à sa tâche. Il n'y avait aucun trace de mesquinerie dans son comportement ; il s'amusait juste, pour faire passer le temps. Encore une heure à tuer.

Plus leur conversation avançait, plus Ilya réalisait qu'elle les ménerait tout droit à la rupture. Ils n'étaient pas sur la même longueur d'onde, ne l'avaient jamais été, et ne le seraient jamais. Leurs chemins s'étaient un jour croisés, mais ils venaient désormais de prendre des directions opposées. Ils auraient pu se séparer comme ça, sans accroc, en restant bons amis. Mais Ilya n'était pas du genre à faire dans la dentelle, et Cece risquait fort de tomber de haut. « Je ne te donne pas de raison de me croire ? Mais Cece, ma simple parole devrait te suffir. » Répliqua-t-il, sur un ton nettement moins conciliant. Il l'aimait bien, mais si elle continuait sur cette voie là, la situation allait rapidement tourner au vinaigre. « Et puis tu m'expliques pourquoi, soudainement, je devrais me justifier et te donner des preuves de je ne sais quoi ? On nage en plein rêve, là. » La patience d'Ilya venait d'atteindre ses limites, et il n'hésita pas un seul instant à se montrer froid et sarcastique. Le russe n'avait jamais rendu de compte à personne, et il ne comptait pas commencer aujourd'hui. Il n'était pas enchaîné à Cece ; ils n'étaient pas mariés, ils ne s'étaient pas jurés fidélité éternelle, ils ne possédaient rien en commun, et Ilya n'était même pas amoureux d'elle. Pourquoi donc devrait-il rester en sa compagnie, si à chaque fois il devait se justifier et montrer patte blanche ? Pourquoi devrait-il revenir de Las Vegas pour la voir, s'il savait par avance que les jours qu'il passerait en sa compagnie ne seraient pas de tout repos ? « Comme quoi ? » Ricana-t-il, ouvertement moqueur. « Dépenser tout l'argent que tu peines à gagner ? » Parce que c'était surtout ça, Las Vegas : sortir sa carte bancaire à chaque instant. Pour jouer, pour sortir dans les lieux branchés, pour profiter tout simplement. Ilya avait trouvé divers occupations pour s'assurer des revenus (ou compléments de revenu), et vivre un peu près comme bon lui semblait. Mais il y avait tout de même quelques sacrifices à faire, parfois. Auxquels Ilya s'étaient volontiers plié, à vrai dire. Mais il savait que l'angélique Cece ne jouait pas dans la même cour que la sienne – et c'était bien cela qui lui avait plu. « Mais tu croyais quoi, Cece ? » Demanda Ilya, les bras croisés sur son torse encore dénudé. Il savait que ce qui allait suivre serait une cruelle déception et désillusion pour sa petite-amie, mais il ne comptait pas perdre la face devant elle. Si elle s'était fourvoyée, ce n'était pas de sa faute. « Que j'allais te demander en mariage prochainement, et que je te ferais deux gosses dans la foulée ? » Ilya ne put s'empêcher de ricaner ; ce schéma familial conventionnel n'était pas fait pour lui. Il était bien trop indépendant, bien trop attaché à sa propre personne pour ne serait-ce qu'envisager d'installer durablement quelqu'un dans sa vie. « Ce n'est pas moi, ça. » Mais c'était elle, évidemment. « J'aime ma liberté, les filles, séduire, sortir jusqu'au bout de la nuit, et brûler la vie par les deux bouts. Je n'ai pas besoin de m'embarrasser d'une tierce personne pour le faire. » Désormais en roue libre, Ilya ne cachait plus rien de ce qu'il faisait pour occuper son temps libre. Les peurs de Cece n'étaient donc pas sans fondement, et il se fichait de la douleur que tout cela pouvait lui procurer. « Mes parents vivent en Louisiane et après deux ans de relation, tu ne les as toujours pas rencontrés. Tu ne trouves pas qu'il y a quelque chose qui cloche ? » Question purement rhétorique, évidemment. « Tu es trop naïve, Cece. Tellement investie dans tes relations que tu en viens à fermer les yeux ou à trouver des justifications à tout ce qui est suspect. » Et c'est comme ça que tu en viens à te faire avoir. Il le pensa fort, mais eut suffisamment de clairvoyance pour ne pas l'ajouter. « Effectivement, restons-en là. » Acquiesça-t-il en enfilant son tee-shirt. Et voilà comment deux petits mots, à la fois simples et banals, peuvent mettre fin à une histoire vieille de deux ans. Nonchalant jusqu'au bout, il tira une cigarette de la poche arrière de son jean, qu'il alluma sans se préoccuper de Cece. Il s'empara de son sac de voyage qu'il balança sur son épaule, et se retourna une dernière fois vers sa désormais ex petite amie avant de partir. « Bon courage pour la suite, Cece. » Parce que malgré tout ce qu'il avait pu lui faire, il reconnaissait qu'elle était une chouette fille. Et qu'elle méritait mieux que lui. Il referma la porte sur ces mots bienveillants, et disparut dans le couloir sombre pour ne jamais revenir.
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