La musique est assourdissante. Le concerts s'enchainent. Les verres aussi. La foule se bouscule. Tantôt au bar, tantôt sur le dancefloor. Il n'est pas de plus grande fête qu'ici, à Las Vegas. Et Jaeden n'en a sans doute jamais vu d'aussi.... spectaculaires. Pourtant il en a arpenté des bars et des partys, mais aucune de cette envergure. Et au milieu de tous ces inconnus, Jaeden se sent en vie. Ou presque. Les verres qu'il ingurgite avec Tyler depuis quelques heures commencent à lui marteler le crâne. Tyler, c'est le type qu'il a croisé un soir dans un bar et avec qui il a fini la nuit en taule. Parce qu'ils étaient trop bourrés et puis aussi parce que ça les a sacrément amusé de se battre avec un autre groupe de mecs complètement défoncés. Et depuis ce petit détour en cellule, ils ne se sont plus quittés. Ils passent leurs nuits à arpenter les bars et à dégommer quelques crapules au poker. Des fois ils gagnent et vont claquer leur fric dans des boites de striptease. Et puis des fois ils perdent et là, c'est moins drôle. Sa résistance à l'alcool n'est plus à prouvé, mais il faut bien avouer que Tyler est difficile à suivre. Peut-être est-ce la chaleur de la pièce qui commence à l'étouffer et à lui tourner la tête. Ou est-ce parce qu'il pense trop à Franky, espérant qu'elle se pointe ici ce soir. « Tyler, tu veux pas baisser le rythme un peu ? Il est à peine minuit » grogne Jaeden, qui aurait bien besoin d'aller prendre un peu l'air frais. « En plus faut que je sois suffisamment sobre pour chopper ma nana ». Enfin ex nana, mais ça c'est qu'un détail pour lui. Parce qu'il le sait, ils vont se retrouver. Comme ils le font toujours. Cette dispute n'en était qu'une partie tant d'autres. Même si elle a fait plus mal, même si ils sont allés trop loin, même si ils ne savent pas s'aimer sans se détruire. « Comment je sais qu'elle va se pointer ? Je le sais c'est tout. Ca s'explique pas » répond-il à Tyler. Il sent déjà sa présence au milieu de cette foule. Il est certain qu'elle est déjà là, quelque part. Reste plus qu'à trouver l'endroit exact où elle se cache. Et tout lui dire. Qu'il l'aime. Plus que tout. Qu'il ne peut pas vivre sans elle. Jamais. Mais avant, un dernier verre. Ou peut-être deux. Jaeden fait un signe au serveur pour une nouvelle tournée de shooters. Il n'a pas encore trouvé les mots qu'il dirait à Franky s'il se retrouvait face à elle. Il n'y a pas trop réfléchi et préfère tout miser sur l'improvisation. Il verra bien au moment où ses yeux rencontreront ceux de sa blonde. « Arrête de draguer cette nana Ty', elle est moche. Pire qu'un laideron ». Jaeden éclate de rire face à la tête de ladite fille. Ca le fait marrer son air choqué, mais ça va pas la rendre plus belle, ça c'est clair. Ah ben tiens, elle se barre. Bon débarras. Tyler râle mais Jaeden a envie de lui dire que les gonzesses canons pullulent ce soir et qu'il a que l'embarras du choix. Enfin non, il y en a une qui est chasse gardée. Mais ça, Tyler le sait. Jaeden s'empare d'un nouveau verre et au moment où il tourne la tête vers la foule, elle est entrain de passer devant lui sans le voir. Franky. Il ne perd pas de temps pour s'emparer de son bras et la forcer à stopper sa course. « Franky ! » l'apostrophe-t-il. Elle a l'air aussi bourrée que lui mais il s'en tape. Il a trop de trucs à lui dire. Et même ivres, ils sont capables de se parler à cœur ouvert. « Bébé.... Viens avec moi s'te plait ». Son ton est presque implorant, suppliant. Il la regarde, il a terriblement envie de la prendre dans ses bras, de l'embrasser. Sa main ne lâche pas celle de Franky. Pour pas qu'elle s'échappe. Qu'elle s'enfuit. Qu'elle le fuit. « Faut que j'te parle ». Que je te dise à quel point je t'aime, à quel point j'ai été con l'autre soir, à quel point c'est insupportable la vie sans toi. « Viens... ». Allez Franky, pour une fois fais pas la conne et vient sans gueuler. Trois jours de séparation, c'est déjà trop.

Une poudre bizarre dans le pif et un verre plein à la main, Franky Carson, première et seule du nom tenta de s’immiscer parmi cette foule endiablée, et coriace. Incapable de faire plus d'une dizaine de pas sans tituber, ou manquer de renverser son verre sur l'un des convives, ou les deux, elle tenta de suivre les pas de la personne qui l'accompagnait et qui marchait droit devant elle. Les premiers effets de ce qu'elle avait avalé depuis bien deux heures se firent ressentir en son sein. La bouche pâteuse, incapable d'avoir la moindre réflexion claire et notamment de se souvenir du nom de celui qui l'accompagnait (John ? Johnny ? Who knows), elle mit tout ses forces à essayer de paraître digne. La nuit promettait d'être longue, il n'était que minuit passé, et elle qui tenait si bien l'alcool commença à s'en vouloir d'avoir ingéré tant de mélanges beaucoup trop hasardeux, même pour cette consommatrice confirmée. John, Jonathan, même s'il pouvait se vanter de marcher plus droit qu'elle ne le faisait, était beaucoup plus ivre qu'elle ne pouvait l'être et manqua de vomir tripes et boyaux dans le gobelet d'un mec qu'elle crut reconnaître, mais pas tant que ça. Tyler ? Is it ? L'alcool, ainsi que la drogue faisant son œuvre son sa cervelle de moineau, et compte tenu du bruit, ainsi que de l'ambiance très tamisée, Franky eut tout le mal du monde à le remettre. « .Putain, Tyler ? Mais… mais… Mais elle est dégueulasse ta copine !. » darda-t-elle, accompagné d'un rire franc. Putain de gigolo, tout pour le fric, mais durant ses day-off. À la merci du premier qui viendrait l'aguicher, la chance (ou la malchance, selon opinion) se présenta à elle, et l'attrapa par le bras avant qu'elle puisse se foutre plus ouvertement encore de Tyler. Son regard embué rencontra celui d'un Jaeden qu'elle trouva fébrile, pensant que son accès de bravoure, de folie, et cette petite fragilité, n'était dû qu'à une dose importante, mais pas trop, l'alcool. Automatiquement, et ce sans qu'elle puisse le réprimer, un sourire charmé fit son apparition sur son visage et par magie, la musique changea. Jason Derulo y alla de son sempiternel '' Talk dirty to me '' et Franky, enivrée par l'ambiance, la drogue, et surtout la présence de Jaeden, se glissa tout contre lui et dansa avec lui de façon si sensuelle qu'il était libre de s'imaginer ce qu'elle pourrait bien lui faire s'il décidait d'ouvrir la fermeture éclair de son pantalon.  Qu'est-ce qu'elle danse bien Franky, on pourrait presque la prendre pour une pro' … Et peut-être que sur ce talent, elle pourrait bâtir une carrière de strip-teaseuse. Humour. Surtout, elle dansait comme si rien ne s'était passé, comme si tout était oublié, alors que c'était loin d'être le cas. Ah, l'ivresse. Si elle jugea préférable d'ignorer ses premiers mots, dont sa façon bien particulière et si désirable de l'appeler '' bébé '', elle n'eut d'autre choix que de se confronter à lui lorsque son timbre passa de la normalité à l'imploration. Elle le repoussa et poussa un soupir comme s'il était emmerdant, et qu'il venait de rompre un moment crucial de leur relation, ou ce qu'il pouvait bien en rester, avec sa bonne volonté et son besoin de parlementer. Besoin qu'elle ne partageait pas, de toute évidence. Elle faisait que danser avec lui, comme si c'était qu'un étranger. Et valait mieux qu'il le soit, elle aurait jamais dansé comme ça avec lui en étant sobre, et après leur dernière dispute. Plantant ses talons devant lui, elle lui adressa un regard mauvais.   « .Nan. » répondit-elle simplement, faisant claquer sa langue dans sa bouche et sonner cette simple négation comme s'il s'agissait d'un point final à cette conversation. Non, je vais pas venir avec toi et j'm'en branle complètement que tu veuilles me parler . Elle se retourna une fois, constata qu'il tenait encore fermement son bras et ne comptait pas le lâcher, et revint lui faire face par contrainte. Pas la peine de se battre avec lui, il gagnerait quoi qu'il advienne. « .Tu sais, j'ai pas oublié ce que t'as balancé hier soir. » débuta-t-elle, plantant un regard furieux dans le sien. « .Merci, c'est exactement ce que j'avais besoin d'entendre pour passer à autre chose. » Passer à autre chose ? Comme si elle en était capable. Comme si elle le voulait. Absolument pas. Depuis hier soir, elle avait passé sa journée pendue au téléphone avec Bradford, qui s'était empressée de lui dire qu'elle devrait rentrer et que son boulot l'attendait encore bien sagement si l'envie lui prenait. Mais non, elle était bien ici, à se noyer dans la ville du vice. À vendre sa compagnie pour de l'argent si facilement gagné. Après quoi elle avait pleuré tout ce qu'elle pouvait, pensé au suicide lorsqu'elle ne supportait plus la douleur et réalisait que plus personne ne l'aimait, s'était ravisée en jetant un regard par la fenêtre, ou bien au set de couteau dans la cuisine et s'était préparée à venir ici se droguer, et espérer crever d'une overdose. Tout un programme dont '' passer à autre chose '' ne faisait évidemment pas parti. Mais elle savait que ça l'emmerderait. Ou bien, l'espéra-t-elle. « .Y a rien que tu puisses me dire qui m'empêchera de le faire. » Tu veux parier ?  Il n'avait qu'à  y mettre un peu d'imagination et un peu de cœur, et elle régurgiterait son cœur, qui irait se planter droit dans ses mains.  Sur ce, elle balança son verre à terre, et s'en alla en chercher un autre, avec l'idée d'y joindre un peu de cette adorable substance appelée. Si en plus Jaeden était là, et était décidé à '' parler '' il lui faudrait bien plus qu'un coma pour s'en remettre. Habituée à consommer, elle se savait éméchée, mais pas ivre pour autant. Elle était assez consciente pour sentir son cœur vibrer sous sa poitrine en la présence de l'italien, et toujours assez pour savoir que cette sensation lui était insupportable.

Elle n'est pas seulement bourrée, elle est complètement camée. Cookée jusuq'à la moëlle. Jusqu'à la rétine. Elle n'a pas besoin de le lui dire pour qu'il le remarque. L'éclat de ses yeux est totalement voilé et puis il la connait assez pour la reconnaître sobre de camée. Il a envie de la gifler, de lui dire d'arrêter ses conneries et de rentrer avec lui, là, tout de suite, mais au début, il n'a pas le temps de dire un mot qu'elle se trémousse déjà contre lui et lui il est....totalement impuissant. Elle est capable de le faire bander en deux secondes et demi et sentir ses courbes qui se collent contre lui gosh... ça lui donne juste envie de la prendre, là, tout de suite, au milieu de tout le monde. Ils en sont capable, de baiser au milieu de la foule. Ils n'ont peur de rien. Du moment qu'ils le font ensemble. Cette garce profite de ses attributs pour le rendre fou. Fou d'elle. Et le pire, c'est que ça marche. Il a du mal à trouver les mots et à se concentrer ailleurs que sur le cul bien moulé de Franky. Il choppe un verre qui attendait bien sagement sur le comptoir, qui lui donne la force de la coller la gueule de Franky contre le mur quand elle lui claque son petit non, bien insolent. C'est pas elle qui décide au pire. Jaeden, il a l'intention de lui parler et c'est pas son arrogance qui va l'en dissuader. Elle fait ses airs de grandes princesses ou plutôt de la grande connasse sans cœur mais il l'entend son cœur battre à moitié, trop atrophié de douleur pour battre pleinement. Il le reconnaît ce battement essoufflé, esseulé. Il possède le même. « Moi j'ai déjà oublié. Parce que c'était que des conneries. C'est notre truc bébé. On se balance des horreurs à la gueule qu'on pense pas. Qu'on pense jamais » et qu'on regrette par la suite. Ou pas, ça dépend. Mais là, il regrette. Il n'aurait pas du lui dire qu'il ne l'aimait plus. C'était pour l'emmerder, pour lui faire mal. C'est elle qui avait commencé en plus, à dire qu'elle ne l'aimait plus. Alors il était entré dans son jeu histoire de ne pas perdre la face. Mais à la place, il a perdu son cœur. Au détour de quelques mots acerbes. Jaeden n'avait jamais imaginé qu'elle le croirait quand il disait qu'il ne l'aimait plus. Et pourtant ses larmes avaient trahi sa tristesse et son désarroi. Martelant au passage encore un peu plus le cœur de Jaeden. « Moi je peux pas passer à autre chose. Je t'ai vraiment dit n'importe quoi l'autre soir. Je t'aime trop. T'es pire qu'une drogue et là j'suis clairement en manque bébé. En manque de toi » avoue-t-il, sans la lâcher parce qu'il a bien trop peur qu'elle s'envole. Franky, c'est un vrai cerf-volant, si on la retient pas assez, pouf elle s'envole si haut qu'il est impossible de la rattraper. Jaeden, des fois il la lâche un peu, parce qu'elle l'agace, mais il la rattrape toujours avant qu'elle soit trop loin, trop haut. Juste au dernier moment, avant le dernier coup de vent. C'est ce qu'il fait ce soir. Il la ramène à nouveau vers lui. Avant qu'elle soit trop au rebord pour sauter sans lui. « Ah ouais ? Même si je te dis que j'ai été qu'un con l'autre soir ? Même si je te dis que j'taime tellement que je pourrais en crever sous ta gueule ? Même si je te dis que t'es la seule et que tu seras toujours la seule ? Même si je te dis qu'un jour j'veux t'épouser ? ». Un jour ouais. Ou ce soir s'il le faut. Parce qu'il l'a laissera pas s'échapper encore. Il a trop besoin d'elle et il veut qu'elle sache qu'il est fou amoureux d'elle et que ça sera toujours ainsi. Qu'il n'aimera jamais personne d'autre. Qu'il n'est qu'à elle. Pour toujours. Jaeden se commande un verre en même temps que Franky. Il le descend d'une traite, sans se laisser le temps d'apprécier la chaleur de l'alcool qui se propage dans son œsophage. Il se tourne à nouveau vers son ex. Et plante son regard de bourré dans le sien de camée. « On est fait l'un pour l'autre bébé, on le sait tous les deux. Et j'te laisserai pas passer à autre chose. ». C'est pas une question, c'est pas une menace. C'est juste une affirmation. Une simple constatation. Personne n'y peut rien. C'est comme ça. C'est la vie. Leur vie. Qu'ils s'amusent à détruire parce qu'ils ne savent pas trop faire autre chose. Ils ne savent pas comment vivre mais ils n'aiment pas trop la mort pour l'instant. Ils sont juste en équilibre. Entre les deux. Entre la vie et la mort. Entre la vie et l'amour.

Elle baille, et soupir. Ankylosée par la consommation intempestive de trop de substances différentes, qui aurait probablement tué depuis longtemps quelqu'un d'autre, Franky tenta tant bien que mal de garder une petite once de dignité face à un Jaeden plus éloquent que jamais. Ses mots la firent d'abord rire, puis, limite pleurer, avant de l'ennuyer, et finalement de l'intéresser. Toujours à la merci de ses humeurs, elle se mordit la lèvre pour pas dire quelque chose d'encore trop regrettable, ce même si l'envie était là, lancinante, presque intolérable pour cette franche née. Elle aurait voulu lui dire qu'elle en avait rien à foutre de ses petites excuses minables, et cracher sur le paquet de sentiments qu'il essayait tant bien que mal de dégobiller sur elle et de lui faire avaler comme une cure. Mais elle s'en trouva incapable. Un sourire mesquin vit le jour sur ses commissures et s'éteignit lorsqu'un rire mesquin s'échappa de sa bouche parfaitement dessinée. « .Tu dis ça parce que t'as peur que j'me foute en l'air par ta faute ou parce que t'as envie de tirer ton coup ce soir ?. » demanda-t-elle, suspicieuse, et visiblement partagée entre les deux options. « .Peut-être les deux. » Probablement les deux même. Jaeden ne serait pas Jaeden s'il n'avait pas espoir de tremper son biscuit au moins trois fois par jour, dont au moins deux fois sûre avec elle. Quant au fait qu'elle puisse mettre fin à ses jours par sa faute… il la savait capable de le faire. Franky n'avait peur de rien, si ce n'est qu'il décide un jour qu'une dispute serait celle de trop, et ne revienne jamais en arrière. Ou bien qu'il décrète simplement qu'elle ne l'intéressait plus au point de ne plus vouloir qu'ils s'appartiennent, qu'il ne l'aime plus. Mais de la mort ? Elle pensait, de façon très poétique et quelque peu extravagante, que celle-ci lui apporterait un sentiment de réconfort une fois que Jaeden ne l'aimerait plus. Et elle se doutait que cela arriverait un jour. Du moins, le futur qu'elle s'imaginait se résumait à leur relation torride, puis plus rien. Roméo et Juliette modernisé. Alors il pouvait bien se douter qu'elle ferait un jour le grand saut. Et être terrifié que ce jour arrive plus tôt que prévu, à force de lui cracher des saloperies à la gueule. « .Ouais, t'as qu'un connard. Vas y, crève sous mes yeux, si t'en es capable. Y a intérêt à ce que je sois la seule, enfoiré, ou bien je flingue toutes celles qui oseront toucher ton putain d'coeur, il est à moi. Mais ouais, t'as raison, j'vais t'épou... » Elle répondait au tac au tac, à l'unisson avec lui et lui offrait ainsi sa réaction en live et ce jusqu'à buter sur sa dernière phrase. L'épouser ? Voilà une idée nouvelle, à laquelle elle n'avait jamais offert de réflexion. « .Hein ?. » hoqueta-t-elle, fronçant les sourcils. Des félicitations s'imposaient. À Jaeden, qui comme toujours, arrivait à surprendre l'imprévisible Franky Carson. Rassérénée par ses mots, certaine qu'il éprouvait toujours quelque chose pour elle – et dieu, ce sentiment-là ne souffrait aucune comparaison, Franky s'amusa à rire d'un rire mélodieux, et lui adressa un dernier sourire avant d'enrouler ses bras autour de sa carrure, nouer ses jambes autour de sa taille et l'embrasser à pleine bouche. Comme ça, aussi simple qu'un bonjour le demanderait. Au milieu de cette foule danse, passablement ivre et désaxée, c'est une Franky sans tabou qui s'exhibe avec son mec, à elle. Sa langue jouait aussi habilement avec la sienne que ses doigts glissèrent dans son pantalon, à la recherche de quelque chose de beaucoup plus amusant, qu'elle ne tarda pas à trouver, et à ne faire que frôler. À bout de souffle, elle se détacha progressivement de lui. La main la première, puis ce fut le tour de son corps de descendre de son perchoir, et enfin, ses lèvres se détachèrent des siennes. « .Va falloir être plus persuasif que ça, Jaejae. » lança-t-elle, un sourire mesquin sur les lèvres. « .Si tu m'veux, viens m'chercher bébé. » Le jeu commençait. Franky n'était rien sans un jeu grandeur nature. Elle aimait qu'on la désire, et Jaeden le faisait si bien qu'elle ne résista pas plus longtemps à l'envie de le voir lui courir après. « .Si tu m'trouves, j't'épouse quand tu veux. » promit-elle, avant de s'approcher à nouveau de lui, et déposer un baiser presque trop prude sur ses lèvres. « .Et ce sera pour toujours. » Pour de vrai. Ils n'étaient pas étranger à la notion d'éternité, mais tout résidait dans la nuance. Son cœur lui appartiendrait quoi qu'il advienne. Mais le reste, sa personne, son identité (aussi fausse fut-elle), lui appartiendrait aussi. Pour qu'il la retrouve, elle allait semer ses fringues, à la manière du Petit Poucet. Et son parcours débuta avec son tee-shirt, qu'elle lui offrit avant de disparaître dans le public … et de s'enfuir dans la direction opposée. Ici débuta une grande épopée.

Franky, c'est l'animosité même. D'une médisance sans faille face à Jaeden qui tente, tant bien que mal, de ramasser les pots qu'ils ont cassé ensemble. Plus d'un homme aurait déjà lâché l'affaire face à l'indifférence que la demoiselle Carson balance à qui veut bien la récolter. Et ce soir, c'est Jaeden qui en fait les frais. Comme d'habitude en fait. Elle soupire et il sourit d'autant plus. Elle ne l'écoute pas et il parle deux fois plus. Ils sont si différents et tellement pareils. Il ne peut pas y avoir de Franky sans Jaeden, ni de Jaeden sans Franky. Ils sont tout l'un pour l'autre. Une vraie famille. Et quelques fois, les famille se déchirent. C'est comme ça, c'est la vie. Mais ça ne veut pas dire qu'il faut l'abandonner. Bien au contraire. Il faut se battre de tout ses forces. Il faut se battre pour l'amour. Il faut se battre pour sa famille. Et Jaeden est prêt à le faire ce soir. Se battre pour Franky. Sa Franky. Même s'il ne sait pas s'y prendre. Même s'il ne parvient pas à refréner son envie de rétorquer des imondités à son ex, juste pour l'emmerder. Comme elle le fait si bien. « La deuxième proposition est la plus exacte » répond-il franchement, un sourire narquois sur les lèvres. Oui bon il n'est pas censé la provoquer alors qu'il tente de la récupérer mais c'est plus fort que lui. Franky fait ressortir ses pires démons. Ceux contenus au plus profond de lui-même. Un battement de cil de sa belle et il lui crache n'importe quoi à la figure. Que des mensonges, pour la blesser et lui faire mal. Les mêmes tourments qu'elle lui inflige sans cesse. En dix fois pire. Parce que si Jaeden est bon dans son domaine, Franky excelle en la matière. Et Jaeden, il plonge la tête dedans. A chaque fois. « J'ai envie de baiser. Avec toi de préférence ». Parce que t'es la meilleure au lit eut-il envie d'ajouter. Mais mieux valait ne pas trop provoquer la Franky. Elle était capable de tout. Du meilleur comme du pire. Surtout du pire en fait. « Ou peut-être sans toi, on verra. Ca dépend de toi en fait ». Mais voilà, c'est plus fort que lui. Il faut qu'il la repousse dans ses retranchements, qu'il l'emmène au bord du précipice, qu'il la brusque, au risque de d'attirer ses foudres. Il ne parvient pas à lui simplement qu'il l'aime. Non, d'abord il lui crache à la gueule et après il l'embrasse pour apaiser les maux. Jaeden n'a cillé devant Franky, qui s'offusque des paroles de l'italien. Evidemment qu'il y a déjà pensé au mariage. Plus au moins. Pas pour la version romantique du truc. Non Jaeden il veut se marier avec elle pour la posséder pleinement. Pour montrer à tous ceux qui s'approcheront trop d'elle qu'elle est totalement prise. Totalement mariée. Et qu'elle n'appartiendra jamais à personne d'autre. « T'as très bien compris ce que je viens de dire. Un jour tu seras ma femme. Genre pour de vrai. Et tu sais que j'ai raison en plus. Mais t'es trop têtue pour l'admettre ». Ils sont destinés à finir ensemble. Et même s'ils font tout pour se déchirer, ils reviennent systématiquement l'un vers l'autre. Et ça sera toujours ainsi. Toujours. Jaeden n'a pas le temps de réagir sur sa bouche est accaparer par celle de Frany. Il passe ses bras autour de sa taille cherchant toujours plus profondément la langue de sa blonde. Cette garce passe sa main dans son pantalon et Jaeden a besoin de s'adosser contre le bar pour ne pas mettre totalement ses moyens. « Ah ouais ? Persuasif comment ? » répond-t-il d'une voix quelque peu suave, après quelques minutes de roulage de pelle intensif. Si elle veut aller baiser, il doit bien y avoir un petit endroit tranquille. Jaeden est déjà entrain de passer la salle au crible mais un mot retient son attention. Un jeu ? C'est du Franky tout craché ça. « Ok ». Ok. Simple réponse. Ok on va jouer à ton jeu débile et ok après on ira se marier. Ben oui, il n'est pas prévu que Jaeden perde. Loin de là. Evidemment il faut qu'elle pimente le jeu et l'italien le comprend bien vite lorsqu'il se retrouve avec le tee-shirt de Franky dans les mains. Connasse. Il la laisse filer, tentant dans les premières minutes de la suivre mais trop de monde est présent et il la perd bien vite, au milieu de tous ces ivrognes. C'est peine perdu, comment veut-elle qu'elle le retrouve ? Garce, garce, garce peste-t-il. Jaeden revient au bar et monte dessus, histoire d'avoir une vue d'ensemble. Il observe la salle et une porte retient son attention. Il choppe une bouteille de vodka et se dirige – difficilement – vers cette porte. Qui mène sur le toit de la salle. Il la connait que trop bien sa Franky. Il sait qu'elle n'est déjà plus dans la salle et que c'est pas la peine de la chercher, parce qu'elle fera toujours tout pour ne pas être retrouver. Comme enfreindre les règles. Il boit quelques gorgés de sa bouteille, avant de monter sur le petit muret du toit. Il est complètement bourré et il s'amuse à faire des allers et retours, sans tomber dans le vide. Il a conscience du danger mais il s'en tape. Il attend que Franky. Parce qu'elle va arriver. Et bingo, sa silhouette se dessine. Il la connait par cœur. Par cœur. « Tu vois le problème avec toi bébé, c'est que tu triches toujours » soupire-t-il, mais fier d'avoir eu raison sur ce coup-là. Franky, elle joue jamais à la loyal. Alors lui non plus. « Mais j'tai trouvé. J'ai gagné, t'as perdu et tout le monde est content ». Jaeden éclate de rire. Il titube à moitié sur son perchoir. « Regarde, sur un seul pied ! » s'écrie-t-il, un pied ancré sur le muret, l'autre dans le vide. Il perd tout à coup l'équilibre et lâche la bouteille de vodka pour ne pas tomber. « Oups... ». La bouteille s'est écrasée au sol et il se penche un peu pour regarder. Merde, il n'a plus rien à boire. Fais chier.

“.You got me looking, so crazy my baby. I'm not myself lately I'm foolish, I don't do this. I've been playing myself, baby I don't care. Baby your love's got the best of me, baby you're making a fool of me. You got me sprung and I don't care who sees 'cause baby you got me, you got me. I look and stare so deep in your eyes, I touch on you more and more every time. When you leave I'm begging you not to go, call your name two or three times in a row. Such a funny thing for me to try to explain how I'm feeling and my pride is the one to blame. And I still don't understand just how your love could do what no one else can.”

Elle fit glisser sa langue sur ses dents, et entrelaça ses bras au-dessus de sa poitrine, prise dans un douloureux conflit avec elle-même. S'énerver ? Pourquoi faire. S'énerver n'avait aucun effet sur lui, elle n'arriverait à rien  en s'énervant si ce n'est à l'amener à se régaler plus qu'il ne le faisait déjà de son état. En rire ? Elle n'avait plus le courage d'en rire. Elle s'attachait aux mots qu'il lui avait rapporté hier soir, à la véritable nature de ses sentiments qu'il lui avait sournoisement révélé hier soir, et dont elle était finalement à l'origine. Mais elle avait bêtement espéré que sa réaction à sa provoc' de gamine lui aurait fait dire l'inverse. Qu'il aurait été le plus sage des deux, et lui aurait dit qu'elle était qu'une putain de menteuse doublée de la pire des salopes de lui dire qu'elle l'aimait pas, d'oser. Naïve. Un sourire mesquin vint se nicher sur ses lèvres lorsque la réaction idéale se dessina dans son esprit. Mécaniquement, elle sentit son bras se lever, et sa main à plat vint flageller le visage parfait de Jaeden, laissant une trace rouge et bien visible sur sa joue tiède. Automatiquement, son sourire s'effaça au profit d'une moue contrite. Elle le jaugea d'un regard mauvais durant quelques longues secondes, et rangea ses deux mains dans les poches arrières de son jeans, au cas où l'idée de lui en coller une autre ne lui revienne au galop. Il était là pour la baiser, et seulement pour la baiser ? Pas parce qu'il pouvait bien s'inquiéter de ce qu'elle pouvait faire en son absence ? Parfait. Le message était bien passé, et naviguait de son esprit à son cœur comme on navigue en pleine tempête. « .Ça veut dire que non, on va pas baiser. Ni ce soir, ni un autre. » choisit-elle de l'informer sans ménagement, grognant ses mots entre ses dents, ce d'un ton assez assuré pour qu'il puisse y croire du premier coup. « .Félicitations, t'es le premier mec a qui je dis non, j'espère que t'es fier de ta performance. »  continua-t-elle, cette fois le pointant d'un doigt accusateur. Peut-être finalement venait-elle d'opter pour l'énervement, sans trop s'en rendre compte. Mais Jaeden avait cet effet sur elle. Même si elle cherchait à masquer, dissimuler, bien trop souvent soumise à ses émotions, Franky n'arrivait qu'à annihiler sa colère perpétuelle contre lui qu'un temps et celle-ci reprenait le dessus. Et elle allait en s'accroissant, sans qu'elle puisse rien y faire. Toujours trop quelque chose, Franky préférait encore se protéger de lui derrière une colère excessive et néfaste, plutôt que derrière la tristesse lamentable à laquelle il était accoutumé. « .T'es vraiment un pauv' type Jaeden. Tu venais pour me parler, résultat tu t'enfonces encore plus, c'est beau la connerie quand même. » cracha-t-elle, tremblante. Si la séquence roulage de pelle impromptue arriva à la calmer, au moins un peu, Franky n'en resta pas moins résolue à lui prouver qu'il n'était pas en position de force, qu'il n'arriverait pas à s'en tirer avec quelques belles paroles rapidement balayées par son habituel ton ingrat, et ses paroles acérées. « .C'est ça, va crever. » qu'elle tranche, fixant son regard gorgé d'aversion dans le sien. L'épouser ? Il le méritait pas. Pas qu'il la mérite pas, elle. Franky elle-même était certaine de ne pas être digne. De lui, ou n'importe qui d'autre. Franky, on en veut généralement pas. Franky c'est pas la fille d'une vie, c'est celle d'une nuit. En nuit endiablée, mais une nuit quand même. Franky, c'est la fille avec qui on s'amuse, mais dont on tombe pas amoureux. Franky c'est la fille qu'on laisse dans un abris-bus quand on en a assez. Mais Jaeden, pour son comportement, sa façon de lui cracher à la gueule, méritait rien de plus qu'une deuxième claque dans la gueule. Il méritait aucune baise, ni un baiser, ni une caresse de plus. Aussi bourrée qu'un camionneur prêt à prendre le volant, elle s'enfonça dans la foule et se laissa bercer, balader, par les mouvements de la foule. Your love's got me looking so crazy right now. Your touch got me looking so crazy right now. Got me hoping you'll save me right now. Your kiss got me hoping you'll save me right now. murmura-t-elle, sur le même air de la chanson qui passait, les paupières closes dans le bordel et un sourire ensuqué par l'alcool sur la bouche. Elle sentit des mains se glisser autour de sa taille, des lèvres chercher les siennes, mais trouver plutôt sa nuque. Lorsqu'elle réalisait qu'il ne s'agissait pas de Jaeden, la déception l'emportait et elle refoulait ses assaillants. Jaeden ne jouait pas le jeu, selon elle. Pourtant il savait qu'elle aimait ça, les jeux. Dépitée, elle décida de gagner le toit et d'y picoler jusqu'à ce que mort s'en suive. Tombant sur Jaeden, elle lâcha un ricanement satisfait. Finalement peut-être qu'il jouait, et mieux qu'elle cette fois. Elle le regarde tituber, manque ou deux fois de se jeter sur lui pour lui éviter toute chute, et finalement, se contente de l'endroit où elle se trouve, à une dizaine de pas loin de lui. « .Tu vois le problème avec toi, bébé, c'est qu'si tu continues comme ça tu vas t'ramasser et perdre l'occasion de célébrer ta victoire. » articule-t-elle, calquant son timbre sur le sien. Elle croise les bras autour de sa poitrine, soupire. Un pas un avent, un autre. Un vers la droite, puis un autre. Elle se retrouve à tracer une espèce de ligne droite, parallèle à lui, à force de traîner des pieds. Au bout de son exercice, lassée et définitivement rassérénée par l'air frais, elle plante le talon de ses chaussures à lacets dans le gravier. « .Vas y, saute. » lança-t-il, cinglante, et résolument défiante. « .Tout c'que tu vas gagner, c'est qu'tu vas atterrir quelque part où j'serais pas et où tu pourras courir, chercher, et paniquer autant que tu veux, tu me trouveras pas. Jamais. Ta promesse de mariage, de futur, d'amour, aura plus aucun sens, comme tout le reste. » qu'elle lâche, la philosophe moyenne à ses heures perdues. Elle plante un regard neutre sur lui. Rien de plus déstabilisant qu'une Franky neutre, dénuée de toute émotion. Elle le regarde comme si elle regardait une petite cuillère fraîchement sortie d'un tiroir : sans émotion particulière. Comme si tout n'était que badinerie. Habitée par l'alcool, sans aucun doute, elle se rendait à présent si peu de compte de la situation qu'elle en venait à en parler sans éprouver le besoin de crier, ou de pleurer, ou quoi que ce soit qui soit typiquement elle. « .Tu seras tout seul. » qu'elle finit par dire. Elle savait quoi dire pour capter son attention, et le remuer, ce Jaeden. Elle savait que le but de son existence c'était d'avoir une famille, une vraie. Une qui voudrait pas lui voler ses reins, son foie, sa peau, son cœur, son âme. Jaeden, il déteste la solitude. C'est pour ça que faute de mieux, elle s'en tire avec Franky. C'est ce qu'elle persiste à croire, du moins. « .Tout seul. » murmure-t-elle, sans le lâcher du regard. « .Allez, vas-y Jaeden, prouve que t'es qu'un lâche. Saute.J'irais m'réconforter dans les bras d'un autre, et tu m'regarderas de là où t'es, dans les limbes. » Il le ferait pas. Il avait pas ce qu'il fallait pour le faire. Elle l'aurait fait, probablement. Elle le ferait, un jour. Elle savait qu'il serait sa raison de mourir, qu'importe le pourquoi et le comment. Elle le savait. Mais lui ? Il avait un frère, une mère, un père. Elle avait rien de tout ça. Ces petites fantaisies gratuites dont on veut pas forcément, mais que la vie vous force à accepter malgré tout. Elle l'avait lui. Mais s'il ne l'aimait plus, à quoi bon. Elle poussa un soupir, un énième et lui tendit la main. « .Ou bien arrête d'être un connard et donne ta main. » and we'll conquer the world.

La gifle claque dans l'air. Envahie par le bruit assourdissant de la musique, elle semble pourtant lui percer un tympan. A lui. A Jaeden. Qui l'a bien mérité au fond. Son regard n'a quitté celui de la jeune femme. Lui aussi, il aimerait bien la frapper, la taper, lui faire gicler le sang pour lui avoir broyé le cœur de la sorte. Mais on ne bat pas une femme parait-il. Dommage haha. Jaeden n'est pas capable de raisonner convenablement lorsqu'il s'agit de Franky. Elle est capable de faire ressortir le pire en lui. Ses plus vieux démons. Bien enfouis. Il est capable du pire avec elle. Ou pour elle. La seule dont il se soucie réellement. La seule qui puisse l'enfoncer. Ou lui maintenir la tête hors de l'eau. « Très fier même » persifle-t-il, le visage à quelques millimètres de celui de sa copine. Il joue au coq, alors qu'il était censé lui crier son amour. Il la provoque, au lieu de lui conter monts et merveilles. Ou lieu de tout faire pour la récupérer. Ou lui de lui crier son amour et de la serrer dans ses bras. Mais il suffit d'une braise pour embraser tout un feu. Franky a déjà ses braises. Et pouf, c'est l'incendie. Le plus torride, le plus dévastateur. Il y a à peine quelques secondes, ils se roulaient des pelles, et maintenant ils en venaient à se gifler et s'insulter. Perpétuelle routine. « C'est de ta faute ». C'est de ta faute si je suis devenu un autre type. De ta faute si je ne sais pas exprimer mon amour. De ta faute si je te détruis. Si je nous détruis. Jaeden a tellement à lui dire, sans jamais trouver les mots. Elle le repousse dans ses retranchements sans cesse. Assène le coup fatidique au moment où il est prêt à ouvrir la bouche. L'ensorcelle de ses baisers langoureux et de ses coups d'éclats. Combien de fois lui a-t-on intimé de quitter cette fille. Qu'elle n'ait pas faite pour lui. Qu'elle ne lui apporte rien de bon dans la vie. Et bla et bla et bla. Sauf que sans Franky, l'italien n'est rien. Qu'une petite loque. Complètement défraichi. Franky, c'est son pilier, sa seule raison de vivre. Sans elle, il foutrait sa vie en l'air sans la moindre hésitation. Si elle n'était pas là, il n'existerait déjà plus dans ce monde. Franky lance son petit jeu ridicule pour qu'au final, ils se retrouvent tous les deux sur le toit. Jaeden joue les funambules, complètement ivre. Il défie les lois de la gravité, un pied dans le vide. Il s'amuse, rigole, et puis la voix de Franky résonne. Il en tomberait presque dans le vide tiens. Jaeden ne prend même pas la peine de regarder sa petite amie. A quoi bon, il sait qu'ils ne se remettront pas ensemble ce soir. Peut-être ne sont-ils pas fait pour être ensemble. Peut-être qu'ils ne seront plus jamais un couple. Rien qu'à cette idée, il en gerberait tiens. L'alcool lui renvoie des montées acides et il en renverrait bien la bile rien qu'à s'imaginer une vie sans Franky. No way. Impossible. Jamais. « J'vais pas me ramasser ok. Ca te ferait trop plaisir que je crève sous tes yeux » cingle-t-il, d'une voix sarcastique. Limite il ponctuerait pas sa phrase d'un petit rire. Sauf qu'il n'en a pas la moindre envie. De rire. Parce qu'il se dit qu'elle en est capable la Carson, de jubiler de sa mort. Elle en éprouverait surement une très grande satisfaction. Connasse. Même si Jaeden n'a jamais eu peur de la mort, il ne compte pas lui offrir ce plaisir. Celui de cracher sur sa tombe. Elle en est tellement capable en plus la conne. Jaeden n'écoute qu'à demi-mot le flot de paroles de Franky. Ou du moins, il feint l'indifférence. Jusqu'à cette phrase de la jeune femme. Comme tout le reste. Son visage se fixe sur celui de Franky. « Comment ça comme tout le reste ? Qu'est-ce que tu veux dire par là ? » quémande-t-il, presque implorant. Elle insinue quoi ? Qu'il ment sur ses sentiments ? Que tout ce qu'ils ont vécu ensemble n'est que poussières ? Il ne veut pas y croire. Pas une seule seconde. « J'suis déjà tout seul au pire » raille-t-il. L'alcool n'a pas le meilleur des effets sur Jaeden. Il réveille ses pires peurs, ses pires démons. L'alcool triste aussi peut s'emparer de lui. Celui qui vous remue les tripes et vous rappelle à quel point vous n'êtes qu'une... merde. Ouais c'est ça, qu'une merde. « T'as pas intérêt à faire ça. T'es qu'à moi ». Franky a le don d'avoir les mots pour le faire réagir. Pour le secouer. Pour le piquer en plein cœur. Elle s'amuse à le torture d'une simple phrase. A le mettre plus bas que terre et à profiter de sa faiblesse. De sa faiblesse d'amour. Parce qu'il l'aime cette tarée. Putain il l'aime. « Je viens avec toi à une seule condition. On se barre d'ici tous les deux et on va se marier. Pour de vrai ». Il s'est stoppé sur son muret. Il est prêt à attraper la main que Franky lui donne. Mais avant, elle doit lui donner une réponse. Juste un oui. « C'est ma condition pour descendre de ce muret. On se marie ». Tout de suite. Sans attendre. Avant qu'on change d'avis.