▶ WILD FOR THE NIGHT. Dans la glace se reflétait l’image d’une jeune femme parée à s’amuser. Les yeux sur maquillés, la chevelure coiffée à la perfection et des boucles d’oreille imposantes ; le sourire étirant les lèvres de Lacey témoignait de sa satisfaction quant à son apparence. Ce soir était son soir. Car la demoiselle s’ennuyait d’être toujours seule, de ne pouvoir profiter pleinement de toutes ses relations et de devoir, pour le bien des autres, garder une certaine distance avec toutes ses connaissances. Mais comme tout autre jeune adulte de son âge, elle nécessitait une présence du sexe opposé à ses côtés, pas sur la durée du fait de ses crises imprévisibles et le plus souvent incontrôlables mais momentanée. Alors, selon son souhait, elle partagerait cette nuit même les draps d’un beau mâle qu’elle aura attrapé dans ses filets. Pour maîtriser ce jeu dangereux de la séduction, il suffisait d’être le plus malin des deux. Il fallait manipuler subtilement sa cible, l’attirer jusqu’à un point de non-retour, jusqu’à un degré de désir et d’attirance si fort qu’elle ne pourrait en aucun cas être en mesure de résister. Et Lacey était une experte en la matière. Vêtue d’une simple serviette de bain nouée autour de son corps, l’étudiante s’approcha de sa commode et tira le tiroir du haut dans le but de choisir des sous-vêtements qui feraient assurément mouche. C’était cela aussi la séduction : ne rien laisser au hasard. Elle hésita un moment puis en choisis de couleur bleu et noir, assortiment idéal avec l’iris de ses yeux et son maquillage. Une fois l’ensemble enfilé, elle se plaça de nouveau face au miroir et prenant la pause, admira le résultat. Parfait. Il lui restait encore à se glisser dans sa robe, chose qu’elle fit aussitôt, ainsi qu’à se munir de son sac à main sans oublier de mettre ses escarpins. « Apparence parfaite pour une nuit parfaite. » murmura-t-elle avant de claquer la porte derrière elle.
Dehors, la température était douce et une légère brise venait caresser le visage de la belle. En traversant le campus de l’université américaine, elle croisa plusieurs autres étudiants qui traînaient là, sans doute faute d’un meilleur plan pour la soirée. Certains la sifflèrent, d’autres contemplèrent sa silhouette s’éloigner tout autant que ses jambes dénudées et interminables. La brunette se dirigea vers une rue où elle était sûre d’intercepter un taxi et comme prévu, elle en trouva un. S’installant sur la banquette arrière, elle réfléchit à l’adresse qu’elle allait indiquer au chauffeur dans quelques instants. L’endroit rêvé pour elle au moment présent restait un endroit avec de l’animation, de l’alcool et une certaine masse d’hommes. Et parmi tous les clubs de la ville de San Francisco, ce fût le Endup nightclub qu’elle retenu. Le crâne posé contre l’appui-tête du siège, la demoiselle laissait ses yeux se balader sur les divers éléments composant le paysage qui défilait à la vitre de la voiture. Les diverses lumières de l’extérieur venaient se refléter dans le regard de Lacey qui n’attendait qu’une chose : arriver sur les lieux de sa future partie de drague. Tandis que le taxi s’arrêtait pour la déposer devant l’entrée, elle sortit la somme réclamée par le conducteur de son moyen de transport puis se planta dehors, face à l’entrée du club. Il ne lui restait plus que quelques pas à faire et elle serait enfin à l’intérieur, prête à dénicher l’homme qui la couvrirait de baisers tout au long de la nuit. La jeune femme passa l’étape du videur et pénétra à l’intérieur du bâtiment. Son cœur était victime de petits sursauts dus aux décibels élevés de la musique. Un sourire aux lèvres, un air de défi habitant son visage, la demoiselle se faufila au travers de tous ceux qui se déhanchaient sur la dite piste. Elle se plaça dans un coin qui lui semblait idéal et se déchaîna, seule. Cependant sa solitude ne fût pas de longue durée puisqu’un jeune homme la rejoignit. Tandis qu’elle collait son dos contre le torse de celui-ci, il vînt saisir ses hanches de ses mains, chose que Lacey apprécia. Fougueux, désireux, il déposa ses lèvres à plusieurs reprises dans le cou de l’étudiante qui se mordit la lèvre inférieure. Car la demoiselle était plus que sensible au contact physique, car embrasser une quelconque parcelle de la peau de la brunette la rendait encore plus avide de passion, de tendresse. Mais alors qu’elle se retournait pour faire face au jeune homme, Lacey croisa le regard humidifié d’une autre, dissimulée un peu plus au fond de la salle. Alors elle comprit et le désir qui venait de monter en elle redescendit aussitôt. Saisissant le menton de l’individu, elle le colla à sa joue et pointa de son index la jeune femme en larmes. Il ne fallait pas être dupe, les hommes n’étaient pas dignes d’une aussi grande confiance. Ils la trahissaient tôt ou tard et la preuve que représentait ce couple n’en était que plus réelle. Soupirant, la brunette gagna l’une des places désertées du bar. Pendant un moment, elle discuta avec un homme qui se trouvait à sa gauche. Cette conversation n’était pas des plus intéressantes mais ce gars-là était victime d’une déprime évidente. Elle commençait à désespérer. Tous les spécimens qu’elle avait rencontrés au cours de cette soirée étaient infidèles, inintéressants et même déprimés. Saisissant le verre du garçon, elle en bu le contenu d’une traite, estimant lui rendre service. Puis elle se leva, en quête d’un autre énergumène puisqu’il n’y avait visiblement que cela. Pourtant, elle était déterminée à ne pas passer cette nuit seule. Quand soudain, quelqu’un la heurta. « Hum, pardon... je ne t’avais pas vu. » Devant elle se dressait un jeune homme, tout à son goût, les yeux brillants, un sourire aux lèvres. Humidifiant les siennes qu’elle mordilla par la suite, Lacey sentait l’excitation née de ce retournement de situation poindre en elle. Cet homme, ce serait lui. « Ce sont des choses qui arrivent mais le pardon a un prix beau brun. Pour toi ce sera, disons, un verre. » lança-t-elle d’un air de défi. Oserait-il ? Evidemment que oui. Il arborait cet air de mâle en chasse. Et c’était parfait. « Mais qu’est-ce qu’une fille… seule fait dans un endroit aussi dangereux ? Regarde sur quoi tu peux tomber, ça craint. » lui dit-il, au creux de l’oreille tandis qu’elle relevait légèrement la tête. Cette proximité la conquérait entièrement. Les battements de son cœur s’accéléraient, sa respiration semblait se faire plus difficile. Etre troublée à ce point en était presque déstabilisant pour la jeune femme qui avait toujours eu l’habitude de tout maîtriser à la perfection. « J’imagine qu’il ne faut pas se fier aux apparences et je suis certaine que tu ne sais pas non plus sur quoi tu peux tomber. » répliqua-t-elle en lui prenant le verre des mains tout en tournant autour de lui, laissant une main caresser son corps, pour venir se replacer face à lui. Puis elle vida le verre de l’inconnu, le souleva à hauteur de son visage et le désigna des yeux avant de plonger de nouveau son regard dans celui du jeune homme. « Alors ce verre, il vient ? » dit-elle en inclinant la tête, un petit sourire aux lèvres.

▶ WILD FOR THE NIGHT. L’ambiance de la soirée était à son apogée au Endup nightclub. Tandis que certains s’enfilaient des verres de boissons alcoolisées en tout genre les fesses ancrées sur les sièges du bar, d’autres se trémoussaient sur la piste de danse jusqu’à en suer. Et parmi tous ces spécimens aux attentes diverses, Lacey se trouvait lovée contre le jeune homme. La demoiselle n’avait pas résisté une seule seconde lorsqu’il avait enveloppé sa taille de son bras et d’une faible pression l’avait attirée contre lui.  Ce contact avait déclenché en elle une étrange sensation, à la fois de bien-être et d’attirance. Il planait comme une sorte de désir ardent au dessus d’eux. La brunette était en proie à une attraction intense qui la poussait vers lui un peu plus à chaque minute. Il arborait cet air fier de prédateur qui la fascinait. Car de toutes ses conquêtes, aucun n’avait affiché une telle allure. Et contre toute attente, cet homme la charmait indéniablement. Elle laissa d’ailleurs échapper le verre d’entre ses doigts lorsqu’il feint un baiser, rapprochant dangereusement ses lèvres des siennes. Il était fort. Mais pas d’avantage qu’elle. « Méfie toi des mecs bourrés en boite, ils s’arrêtent pas à un verre en général… moi le premier. Surtout quand j’en ai déjà accumulé plusieurs et quand une aussi séduisante femme croise ma route sans s’écarter. En somme… ne joue pas avec le feu, tu risques de t’y brûler. » Sa remarque la fit sourire. Car la jeune femme prit cette prévention comme un défi. Et Lacey aimait les défis. Cette insatiable volonté d’arriver à ses fins l’habitait continuellement et tout particulièrement lorsqu’il s’agissait d’attraper un homme dans ses filets. C’était chose aisée quand on savait s’y prendre. De sa main droite elle caressa la joue de sa proie puis la laissa glisser le long de son cou pour la laisser s’évanouir un peu plus loin sur son torse. « Mais qui te dit que je compte m’arrêter à un verre ? » répondit-elle tout en arquant un sourcil, un petit sourire aux lèvres. C’était une sorte de partie où chacun des points marqués influençait la suite des événements. Un jeu où la surprise était de mise et où, même lorsque l’on calculait ses moindres gestes et réfléchissait à ses moindres paroles, tout pouvait basculer d’un moment à l’autre. C’était une prise de risques sans réelles limites. « Mais va pour un verre… » Elle inclina la tête, arborant à son tour cet air fier qui symbolisait la victoire. Peu à peu, la demoiselle amenait le mâle là où elle le désirait. C’était comme une bombe impossible à désamorcer dont le compte à rebours avait commencé. Pour lui comme pour elle, ce n’était plus qu’une question de temps. Durant un instant, Lacey se demanda s’ils ne poursuivaient pas le même but. Car chacun appelait la luxure, le plaisir et la volupté à sa façon et la sensualité qui régnait entre eux était palpable. « Ou plus. »  lança-t-elle en plongeant son regard dans le sien. Par le simple biais de son attitude, de ses gestes, de phrases courtes et de sous-entendus, la jeune femme envoyait les messages qu’elle voulait à l’individu. Le but étant de lui en donner suffisamment pour maintenir cet espèce de jeu qui s’installait entre eux tout en laissant une part en suspens afin qu’il en redemande. Quand il déposa une main dans le bas de son dos pour l’emmener jusqu’au bar chercher son fameux dû, Lacey joua la carte de la provocation en glissant sa main dans la poche arrière du pantalon du jeune homme. Elle le voulait, elle l’aurait. « Qu’est-ce qui te ferais envie ? » lui demanda-t-il appuyé contre le bar. A ces mots, l’étudiante en psychologie ne put retenir un petit rire, rejetant la tête en arrière le temps de celui-ci. Ses paroles emplies de sous-entendus la faisait rire. Le jeune homme semblait dissimuler son intention finale derrière des phrases à double sens que la brune appréciait fortement. Cela apportait un certain piquant empêchant la partie de sombrer dans une placidité certaine. « Mh, si seulement tu savais.. » murmura-t-elle tout en laissant aller son index ainsi que son majeur sur le buste du brun, simulant une marche. Puis elle se mordilla les lèvres, donnant ensuite place à un énième sourire charmeur. Peu à peu cette proximité la rendait bouillonnante. L’objet de convoitise qu’il représentait pour elle entraînait chez Lacey une avidité évidente. « Un Sex on the beach, merci. » lâcha-t-elle, détournant la tête de celui qui l’accompagnait ce soir pour commander sa boisson au barman qui avait répondu au signe du jeune homme. Elle avait insisté sur le mot « sex » révélant une envie indubitable. Puis son regard revint se poser sur sa proie, plus intense que jamais. La demoiselle attendait avec impatience de pouvoir entendre le choix de celui qui serait, sans aucun doute, son compagnon d’une nuit. Le son de sa voix la faisait frissonner, tout contact avec cet homme lui donnait comme l’impression de s’enflammer. C’était une sensation nouvelle, une attraction hors norme qu’elle ne pouvait expliquer. Car jamais aucune personne du sexe opposé ne lui avait fait cet effet. La brune dévorait ses lèvres du regard. Elle imagina soudain toutes sortes de choses qui la troublèrent incontestablement. Sa bouche sur la sienne, ses mains sur son corps, son souffle contre sa peau. A présent elle se sentait comme une adolescente en faute, presque gênée par les pensées qui occupaient son esprit. « Et, le beau mâle a-t-il un nom ? » demanda-t-elle enfin. Lacey ne savait quel nom mettre sur ce visage et la curiosité la poussait à acquérir cette information qu’elle n’avait pas encore. Il lui arrivait parfois d’imaginer quel nom pourrait aller à telle ou telle personne mais ce soir la belle avait d’autres attentes que celle de coller une étiquette sur le front du brun. Lorsque son cocktail portant les couleurs d’un magnifique coucher de soleil lui fut servit, la demoiselle le colla un instant contre son décolleté, rejetant la tête en arrière et poussant un soupir au contact du verre froid contre sa peau. Dans la salle, les corps en mouvements et l’ambiance endiablée faisaient grimper la température à une allure folle. Dans cette bulle de chaleur intense, la jeune femme brûlait d’envie de retirer tous ses vêtements. Mais il était encore trop tôt. De plus, elle nourrissait le désir que ce soit cet homme qui lui retire sa robe. Et pour ce moment de plaisir certain, Lacey était prête à attendre, encore et encore, jusqu’à toucher au but. Sirotant sa boisson alcoolisée à la paille, elle ne quittait pas sa proie du regard. Plus ce liquide divin s’infiltrait dans ses veines et plus la jeune femme peinait à refouler les pulsions qui l’assaillaient. Elle le sentait, dorénavant ne pas tomber dans les bras du jeune homme serait une véritable lutte. Car elle en mourait d’envie. Mais céder maintenant ferait d’elle une femme facile. Et la brune n’était pas de celles-là. Elle savait résister quand il le fallait, s’abandonner à l’autre quand le moment s’annonçait propice mais avec cet homme attendre était fichtrement difficile. Car chaque minute qui s’écoulait sans qu’il ne la touche avec une telle proximité la rendait un peu plus dingue.