#flashback
« J'peux me joindre à ton concours solo ? » J'étais déjà tellement bourré que je mis du temps à comprendre que la blondinette s'adressait à moi. Je rigolai. Concours solo, oui, parce que je m'enfilai des shooters à une vitesse hallucinante en parlant au barman qui n'était même plus devant moi depuis deux minutes. « Si tu penses être capable de suivre la cadence, viens-t-en. » Oui bon, dans mes souvenirs, cette phrase-là avait été prononcée avec toute la lucidité du monde mais en fait, elle était sortie tout croche et avec des voyelles manquantes. La blondinette s'était quand même assise avec moi, et s'était enfilée deux-trois shooters d'affilés. Je l'avais regardée, ébahi, et c'est là que le concours avait vraiment commencé. « J'en bois quatre autres cul-sec si tu donnes une claque sur les fesses de ce vieux croulon. » Avais-je dit en pointant un vieil homme de plus de soixante-quinze années qui jouait à une machine. Ces paris stupides et surtout réussis à chaque fois nous avaient menés à notre perte, Phoebe et moi.

#aujourd'hui
On cogna à la porte. J'enlevai mes pieds de sur la table basse et je mis la télévision sur "silence" alors que les images du film Lego continuaient à défiler sur mon écran. Je posai mon bol de macaroni au fromage presque terminé sur cette même table puis je me rendis jusqu'à la porte. Lorsque cette dernière s'ouvrit sur Phoebe, je reculai la tête par la surprise et restai là, la bouche entrouverte, ne sachant pas quoi dire. « Qu'est-ce que ... Phoebe ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ? Comment tu m'as retrouvé ? » Un tas de questions se bousculaient dans ma tête, et la politesse de la saluer et de lui demander comment elle allait se perdit dans le chaos de mes questionnements. Je ne pensais jamais la revoir, j'avais décidé d'oublier cette soirée des plus loufoques et de ne garder qu'une impression de rêve dans ma tête, bref le fait qu'elle soit là, devant moi, ne faisait aucun sens.
 

Il était deux heures du matin, ou presque lorsque Phoebe entra dans le bar. Elle venait de terminer la soirée avec ses copines pour l'enterrement de vie de jeune fille de l'une d'entre elles. Las Vegas était donc le lieu de surcroît pour fêter ce genre d'événement pour le moins important et conviviale. Bien évidemment, elles avaient fait la totale, allant jusqu'au chippendale pour couronner la soirée. Il y avait aussi pas mal d'alcool, de zestes de citron et de toasts au surimi. Certaines de ses copines avaient claqué des sommes pharaoniques en pariant aux jeux tandis que d'autres s'étaient essayé au karaoké. Phoebe s'était bien amusée mais la future mariée était allée dormir et les autres filles avaient décidé de continuer de chanter. Au regard du timbre de voix affreux de la jeune femme, celle-ci se rendit au bar le plus proche pour trouver de la compagnie... masculine ou bien virtuelle avec une bière. Il fallait qu'elle décompresse encore un peu, cela n'avait pas été suffisant pour elle. « J'peux me joindre à ton concours solo ? » Phoebe avait remarqué ce jeune homme séduisant accoudé au bar. Il avait une carrure assez forte, un visage d'ange : le style d'hommes de la jeune femme totale. Elle n'avait pas forcément envie de le draguer ouvertement mais elle pensa à quelque chose de plus subtil. En lui proposant de participer à son jeu, elle créait une complicité nouvelle et inattendue, elle qui allait droit au but souvent -voire toujours- avec les hommes. A le voir s'enfiler les shooters à vitesse grand V, elle se dit qu'elle avait une chance qu'il finisse plus bourré et elle, s'en tirer avec quelques verres. « Si tu penses être capable de suivre la cadence, viens-t-en. » Il avait formulé cette phrase approximativement, avec seulement quelques voyelles. Maintenant, la jeune femme comprenait qu'il commençait à être sérieusement bourré. Ca lui plaisait de le suivre, elle qui aimait tant la gente masculine. Elle s'installa et prit la peine de lui montrer ce dont elle était capable. Elle demanda au serveur trois shooters qu'elle avala d'un seul coup. Le regard surpris du jeune homme la réconfortait en ce sens, elle pouvait rester et concourir pour savoir lequel finirait dans le plus piteux état.  « J'en bois quatre autres cul-sec si tu donnes une claque sur les fesses de ce vieux croulon. ». Sa première mission était lancée lorsqu'il indiqua l'homme en question. Cela faisait pâlir Phoebe tant la différence d'âge entre ce vieux et ce jeune homme était flagrante. Néanmoins, elle était dans le coup donc elle ne reculerait pas. « Parfait, j'y vais! ». Elle se leva et s'approcha du monsieur. Il prit attention à cette jeune femme qui s'intéressait subitement à lui. Alors qu'il cherchait un jeton dans son gobelet, Phoebe lui fit remarquer qu'il en avait un sur le sol. En descendant de son siège, Phoebe en profita pour lui donner une claque sur les fesses avant de lui adresser un clin d'oeil. Elle lança un regard à Woody avant de revenir s'installer. Avant qu'il prenne son premier shooter des quatre prévus, elle répondit « Moi, je t'enfile cinq shooters vodka-tequila si tu pelotes les seins de la jeunette là bas. ». Elle montra la jeune fille du fond du bar. Elle avait un haut tellement décolleté que ses seins demandaient à s'en échapper. De plus, son maquillage et son air inquiet laissait présager qu'elle sortait pour la première fois à Vegas.

#aujourd'hui
Phoebe était devant la porte de chez Woody. C'était marrant, elle avait appris qu'il s'appelait Woody en regardant sur sa carte d'identité, lorsqu'il était allé se doucher, le lendemain de leur nuit de folie. Elle avait vu où il habitait et comment il s'appelait de manière rapide, de peur qu'il sorte de la salle de bains et la traite de cinglé. .Elle ne connaissait pas la Nouvelle Orléans, elle ignorait ce qu'elle pouvait visiter et ce qu'elle allait découvrir ici. Elle était tentée de faire du tourisme bien que la raison première de sa visite n'était en aucun cas dite de "courtoisie" ou même une nouvelle virée alcoolisée. Elle cogna à la porte, espérant qu'il soit là. Elle attendit quelques minutes, sur le pallier de la porte.  Celle-ci finit par s'ouvrir, laissant apercevoir Woody, la bouche entrouverte. D'ailleurs, il avait une trace de fromage sur le coin de la lèvre. Et son visage, Phoebe le croquerait certainement. « Qu'est-ce que ... Phoebe ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ? Comment tu m'as retrouvé ? » Elle se demandait honnêtement ce qu'il pensait de sa visite et si il serait prêt à l'aider pour ce qu'elle venait lui demander. Elle se doutait bien qu'il n'était pas content de la voir mais surtout qu'il devait être profondément surpris de la retrouver ici alors qu'ils s'étaient mis d'accord pour ne plus entrer en contact après cette virée assez laborieuse mais terriblement excitante. Elle s'était tenu à là mais depuis, le plan avait quelque peu changé et Phoebe devait modifier ce qu'elle avait prévu au départ avec lui. « Salut Woody. Ouais j'imagine que ça fait bizarre de me voir, pas vrai ? » dit-elle avec un sourire crispé. Elle continua toutefois. « Euuuuh, disons que j'avais vu ta carte d'identité l'autre fois -avoua t-elle gênée-. Tu me laisses entrer ? ». A vrai dire, elle était déjà venue à NOLA pour affaire mais bon, cette fois c'était plus que les affaires. Elle fixa Woody, espérant qu'il l'accueille chez lui et écoute ce qu'elle a à lui dire.
 

#flashback
J’aimais les femmes qui n’avaient pas peur de boire, et qui, surtout, savaient le faire. La blondinette, à sa façon d’avaler trois shooters l’un à la suite de l’autre, semblait être la candidate idéale pour une magnifique soirée à Vegas. Si un jour on m’avait dit que je ferais une virée solo dans cette ville où tout est possible et que je trouverais une compagne aussi canon, je n’aurais pas cru ces paroles. Sauf que nous voilà, tous les deux, à nous envoyer des doses d’alcool phénoménales dans le système comme pour nous prouver lequel de nous deux en avait le plus en-dedans. Afin d’augmenter davantage le niveau de difficulté de ce petit jeu que nous nous étions créé sans même nous consulter, je mis au défi la jeune femme d’aller claquer le derrière d’un vieux monsieur plus loin. En échange, je boirais cul-sec trois autres shooters. La blondinette, à ma plus grande surprise, releva le challenge haut la main, usant de ses talents indubitables de séductrice. Je rigolais alors qu’elle revenait s’asseoir. Je jetai un coup d’œil au vieux monsieur, qui la regardait toujours, déboussolé. « Je pense qu’il vient de retrouver les joies de l’érection pour la première fois en vingt ans. » M’exclamais-je en riant de plus belle. Je m’enfilai par la suite les quatre shooters, tel que promis. Je commençais à ne plus voir très clair et il aurait été temps de ralentir la cadence. Mais la blondinette ne se laissa pas faire ainsi et elle m’imposa à son tour un défi. Peloter les seins d’une jeunette. Je tournai la tête vers une jeune fille, habillée comme si elle s’apprêtait à faire les rues. Je soupirai. C’était désolant. « Je pourrais être accusé d’agression sexuelle sur une mineur, tu le sais, ça ? » Je lui lançai un regard réprobateur mais, pourtant, je me levais quand même pour me rendre jusqu’à la jeune femme. Je m’accoudai au bar et, penchant la tête sur le côté, commençai à lui parler de Vegas et de comment toucher les seins de la plus belle femme de la salle portait chance. J’ajoutai mille et un compliments à mes conneries et, au bout d’un moment, elle accepta avec un rire niais que je lui touche les seins, au nom de la chance. Après cet énorme mensonge, je la laissai en plan et revins vers la blondinette. Je regardai le barman. « Cinq vodka-tequila, s’il-vous-plaît. »Je fis un clin d’œil à la demoiselle, qui allait devoir les caler.  

#aujourd'hui
Ce n’est pas forcément que je n’étais pas content de la voir. Certes, nous avions convenu qu’il était préférable de retourner à nos vies tranquilles respectives et de ne parler à personne de tout ce qui s’était passé, de légal ou surtout d’illégal, à Vegas. Sa venue jusqu’à chez moi ne laissait présager rien de bon, assez qu’une peur démesurée s’empara de moi en m’imaginant qu’elle venait me confier la garde de notre enfant. Parce que certaines parties de cette soirée étaient tellement vagues que j’aurais pu lui faire un enfant sans même m’en rendre compte. Elle me sourit, visiblement gênée de se trouver là. « Bizarre tu dis ? J’ai l’impression que genre, deux mondes parallèles s’entremêlent. » Répondis-je. Parce que dans ma tête, ce week-end à Vegas ne faisait pas parti de la réalité. Il provenait d’un autre univers. Je demandai alors à Phoebe comment elle avait pu me retrouver. Elle m’apprit avoir jeté un coup d’œil à ma carte d’identité, lors de notre première rencontre. J’hochai la tête. « J’aurais dû m’en douter. » Puis je m’écartai de l’entrée, afin de lui laisser un passage pour rentrer. « Bien sûr, rentre. » J’avalai difficilement ma salive en refermant la porte derrière moi. Je fourrai mes mains dans mes poches de jeans après avoir essuyé ce que j’avais autour de la bouche. La jeune femme me regardait, à l’entrée du salon. « Tu me fous la trouille, Phoebe. Pourquoi t’es ici ? » Peut-être pas l’accueil auquel elle s’attendait, mais honnêtement, je m’en fichais royalement.

 

Il était affreusement beau et sexy à mesure que Phoebe laissa parcourir son regard aiguisé et attentif sur la carrure de ce jeune homme. D'ailleurs, elle ne lui avait même pas demandé véritablement son prénom, ni son nom de famille, ni son lieu de naissance. Elle ignorait tout de lui, que ce soit sa taille de chaussettes ou son enfance heureuse ou malheureuse. Rien ne les unissait plus en réalité à ces shooters qu'ils enfilaient à une vitesse fulgurante, celle que même Buzz l'éclair ne pourrait prétendre si il était alcoolique. C'était un homme et une femme qui ne s'intéressaient pas véritablement à eux mêmes ni où ils allaient. Ils voulaient partager ce qu'ils avaient en commun depuis le début de la soirée, ou plutôt de la mi-soirée vu l'heure qu'il était. Ainsi donc, elle avait relevé son défi haut la main, heureuse de le voir boire à sa soif les shooters qu'ils s'était lui même infligé. Celui que Phoebe avait pensé lui donner était plus subtile, à la limite de l'indécence. Quelque part, Phoebe voulait se persuader que c'était un dragueur raisonné, un de ces dom juan qui prenait des précautions au préalable. Elle s'en fichait pas mal de cette jeune fille, quoiqu'elle avait une certaine curiosité à son égard. Elle la voyait seule; incommodée dans cette robe ultra moulante qui ne la mettait absolument pas en valeur. Phoebe devrait sûrement se raviser à penser une telle chose, elle qui n'hésitait pas à enfiler des tenues sexy et affreusement courtes pour certaines occasions. Qu'importe, elle était plus vieille, plus aguicheuse et... plus à l'aise dans son rôle. Renier sa compétence et sa nature séductrice avait été un challenge personnel jusqu'au bout qu'elle avait échoué péniblement. « Je crois qu'il vient de retrouver les joies de l'érection pour la première fois en vingt ans » Phoebe éclata de rire. Cela lui faisait du bien d'être avec un homme sans que cela finisse au lit. Cela arriverait sûrement au cours de la soirée mais elle ne comptait pas y penser. Bien trop souvent, elle se jetait sur l'homme et ils faisaient l'amour alors qu'ils ne savaient strictement rien. Maintenant, elle voulait profiter du moment. Juste là, en cet instant où ils ne connaissaient rien. Lui donner le soin d'aller draguer une jeunette faisait rire la jeune blonde qui se rendait compte que le jeune homme dédaignait un peu la tâche. Il avait peur que les retombées judiciaires viennent le tourmenter un peu. Il fallait qu'il se relaxe, c'était Vegas. Cela voulait dire qu'on pouvait tout faire et tout dire. En observant avec humour son acolyte occasionnel, Phoebe se mit à glousser en le voyant titiller la jeune demoiselle et oeuvrer de ses charmes pour la laisser venir dans son décolleté. C'était trop juteux et suffisamment marrant pour qu'elle explose de rire. Lorsqu'il revint avec les cinq shooters vodka-tequila; Phoebe crût mourir. Elle allait devoir les enchaîner comme les autres. Cela rendait la soirée excitante mais la jeune femme devait faire attention à ne pas vomir. Elle prit une longue inspiration et commença les deux premiers d'affilée. Elle déglutit assez difficilement, prenant quelques minutes d'arrêt. En reprenant une grande respiration, elle prit les deux suivants. Là encore; elle observa un temps d'arrêt. Elle posa sa main droite sur l'épaule de Woody. Elle allait être vraiment déchirée à la fin.  « Ca c'est super mon gars, tu as une touche avec une des prétendantes de America Next Top Model! ». Cette émission de télé réalité sur les futurs mannequins avec Tyra Banks vint à Phoebe comme pourrait lui venir une chanson d'Elvis Presley. Voilà avec surprise qu'ils passaient maintenant "A little less Conversation". Sans même attendre plus d'ambiance, Phoebe attrapa le dernier shooter et monta sur le comptoir pour chanter. Elle voulait que Woody la remarque , c'était sûrement gagné. Une fois qu'elle avala son shooter, elle lui cria dans le brouhaha du bar « Un dernier défi et après on va voir les étoiles mon cher. ». Elle montra le plafond de manière incrédule avant de légèrement dévié son regard sur les hommes présents dans le bar. Elle descendit du comptoir, déjà éméchée et curieuse de savoir la suite.

#aujourd'hui
La suite, Phoebe avait peur de la concevoir et sûrement peur de la réaliser. De leur nuit, Phoebe n'avait que peu de souvenirs, seulement ces flash back qui lui revenaient incessamment, sans détails vraiment précis. Elle s'attelait à déceler chaque détail mais c'était comme s'attaquer aux pensées des créateurs de blague des carambars : peine perdue.« Bizarre tu dis ? J'ai l'impression genre, que deux mondes s'entremêlent ». Woody lui avait répondu cette phrase à son entrée en matière assez maladroite. Pour leurs retrouvailles, elle admettait que c'était pour une raison fortuite sans expliciter encore son objet. Elle s'était contentée d'insister sur le caractère "bizarre" de leur relation, de ce qui s'était passé. Elle ne savait pas si elle avait couché avec lui mais elle avait une sorte de connexion avec lui qu'elle n'avait avec personne d'autre. Elle ignorait pour le moment si il s'agissait de ce qu'ils avaient faits cette nuit là ou ce qu'il pourrait se passer de pire... ou de meilleur. Bordel, il était sex dans son tee shirt et sa marque de fromage autour de la bouche. Il lui fit signe d'entrer tout en gardant une part d'incompréhension, de frustration et d'inquiétude. Il était clair qu'il ne savait foutrement rien de sa présence ici et pire, il la redoutait.« Tu me fous la trouille Phoebe. Pourquoi t'es ici? » . Elle se mordit la lèvre inférieure. Elle n'avait pas envie de commencer à entrer là dedans, dans le vif du sujet qui allait les embarquer dans une grosse galère et les amener à collaborer plus longtemps qu'une simple journée. L'accueil était froid et timide car Woody ignorait ce qui allait se passer. Le pauvre.« Bon écoute, l'autre fois...Quand on a fait nos bêtises là... » raconta t-elle en jouant avec ses mains. « Il se trouve qu'on a fait des conneries un peu moins légales que les simples défis de shooter... -lâcha -elle délibéremment-. Eh bien, il faut qu'on parle de ce genre de conneries là. Maintenant. Tous les deux. ». Cette façon de décortiquer les mots et ne pas faire de phrases construites et audibles laissait entrevoir la part d'inquiétude habitant à présent Phoebe. Ils avaient été trop loin ce soir là et elle le réalisait chaque jour un peu plus. Notamment son colis inconnu qui leur était tombé dans les mains et les avait fait halluciné encore un peu plus...
 

#flashback
Je ne voulais rien savoir. Après tout, ne disait-on pas que Las Vegas était la ville où tout était possible ? La ville des mensonges et du vice à l'état pur ? Cette femme représentait le mystère excitant de cette ville. Découvrir qui elle était réellement gâcherait tout le plaisir, toute l'aventure. C'est aussi à cause des effets de cette ville artificielle que j'avais accepté le défi si déplacé de la blonde. Je l'avais relevé haut la main, juste pour le divertissement de la voir s'enfiler avec difficulté ses shooters. Regrettait-elle déjà d'avoir scandé être capable d'en prendre autant ? Peu importe, elle les termina quand même, malgré le délai entre chaque gorgée d'alcool. Je rigolai quand elle posa sa main sur mon épaule pour me dire que j'avais la touche avec les prétendantes mannequins d'une émission débile que je regardais comme péché mignon. .  « Qui sait, j'pourrai p't'être me vanter un jour d'avoir pelotté la nouvelle Kate Moss ! » Répliquais-je en me donnant un air important. Lorsqu'une chanson d'Elvis s'empara de la place, la blonde décida de caler son dernier shooter et de monter sur le bar en chantant à tue-tête comme si personne n'était là pour la juger. Moi, je la jugeais. En riant aux éclats. Je faillis même tomber de ma chaise tellement je me marrais comme un con. La jeune femme me cria, assez fort pour que les gens dans le périmètre entendent tous, qu'il nous restait un défi à avoir avant d'aller voir les étoiles. Elle redescendit finalement. Je la regardais avec un air malicieux. « Ok. Pour que ce soit juste, c'est un défi pour toi et moi.  » Je marquai une pause, question de la faire languir sur mon idée. « Faut voler l'une des bouteilles d'alcool les plus chères qu'il y a derrière le bar. Et après on monte avec au toit pour regarder les étoiles. »

#aujourd'hui
Parce que même si j'aimais faire languir les gens sur mes idées, je n'aimais pas qu'on me fasse la même chose. Surtout pas lorsque cela ne semblait pas être une nouvelle des plus amusantes. L'arrivée de Phoebe chez moi ne pouvait qu'être porteuse de mauvaises nouvelles. Autrement, elle ne serait pas ici. Autrement, nous aurions continué de vivre chacun de notre côté. Comme il était convenu de le faire pour honorer cette nuit de mystères. La garder mystérieuse. La blonde se mordit la lèvre inférieure alors que je lui demandais pourquoi elle était ici. « Ouais ... ? » Pas besoin de faire le lien avec l'autre soirée pleine de bêtises. Je savais pertinemment que c'était en lien. Finalement, Phoebe lâcha finalement le morceau, et mon coeur s'arrêta un petit moment de battre dans ma poitrine. « ... Pas légal ? Euh ... de quoi tu parles ? On a bu et on est monté sur le toit de l'hôtel pour regarder le ciel ... bon l'accès était peut-être interdit mais ... j'dirais pas que c'était illégal au point d'en faire un drame comme celui-là, Phoebe. » Le reste de la nuit était le noir total à partir de ce moment-là. Dans ma tête, nous étions rentrés à la chambre et avions dormi ensemble, peut-être couché ensemble, cela avait toujours été une incertitude. Mais rien de plus. « J'ai besoin de m'asseoir ? » Demandais-je à la jeune femme, appréhendant les répercussions de cette connerie inconnue que nous avions faite.


 

Dans ce tourbillon de luxure et d'ivresse, Phoebe n'était pas forcément elle même, mais elle n'était pas quelqu'un d'autre non plus. Une part d'elle même était quelque part dans ces verres de shooter qu'elle avait alignés si brillamment en cette heure. Elle n'avait pas les idées claires ni la tête parfaitement capable d'édicter des actions à son cerveau. Alors qu'elle était quand même sérieusement éméchée, elle ne connaissait rien de ce partenaire de jeu qui la faisait tant rigoler et avec lequel elle avait développé ce concept de jeu idiot mais très divertissant. Elle ne regrettait pas d'être sortie de sa chambre d'hôtel même si le lendemain, ses amies allaient la trouver dans de beaux draps. Elle s'en fichait royalement car Las Vegas était ainsi, rien ne durait et surtout, rien n'était aussi parfait qu'en cet instant, où tous les péchés se réunissaient pour former un ensemble immoral mais sacrément juteux. . Au fil des défis, elle avait eu plus de mal à enfiler les verres d'alcool mais elle se persuadait que la fatigue y était pour quelque chose. Elle ne voulait en aucun cas qu'il la prenne pour une midinette qui ne savait pas boire. Ce n'était pas possible.  Elle avait sorti une de ces blagues qui était puérile et peut être inadaptée mais elle riait elle même à ses blagues idiotes ce qui était loin d'être une mauvaise chose. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il réplique, ce qu'il fit contre toute attente.  « Qui sait, j'pourrai p't'être me vanter un jour d'avoir pelotté la nouvelle Kate Moss ! » . Il faisait le malin , elle crût un instant qu'il allait se bomber le torse. C'était trop drôle. En dansant sur le bar, Phoebe prenait conscience de la liberté qui s'offrait à elle. Il n'y avait rien de plus qu'eux deux, ces conneries et cette insouciance qui lui répétait que ce n'était pas grave. Ce n'était pas une mauvaise chose et ce n'était pas illégal non plus.  En l'apercevant rire aux éclats sur sa chaise, la jeune femme saisissait l'opportunité de continuer ces bêtises dans un autre lieu. La fête serait encore plus folle! Il la regarda avec malice, prêt à proposer un défi rocambolesque « Ok. Pour que ce soit juste, c'est un défi pour toi et moi.  » Elle était attentive, suspendue à ses lèvres pour attendre le contenu de son idée. « Faut voler l'une des bouteilles d'alcool les plus chères qu'il y a derrière le bar. Et après on monte avec au toit pour regarder les étoiles. ». Ce fût à Phoebe d'éclater de rire. Elle n'arrivait pas à comprendre d'où lui venait cette idée mais elle était foutrement génial. Salement ingénieuse. Elle n'allait certainement pas reculer devant une telle occasion. Elle lui fit signe de regarder attentivement. Elle voulait faire diversion pour permettre à Woody d'aller chercher la bouteille. Comme avec le retraité de tout à l'heure, elle n'aurait aucun mal. Elle se rapprocha alors de l'oreille de Woody pour lui chuchoter. « Je m'occupe du serveur, tu t'empares de la bouteille . ». Elle avait prononcé cet ordre comme une évidence ce qui était loin d'être le cas. Qu'importe, elle descendit légèrement le décolleté de sa robe pour parler au serveur. Il l'écoutait attentivement alors qu'elle lui caressait le bras pour le ramener vers lui. Il attendait qu'elle lui dise un nom de boisson, ce qu'elle fit dans le creux de son oreille. Puis, avant qu'il parte derrière pour se servir, elle le ramena vers lui « Tu sais mon ami, là bas... » elle montra le vieil homme sur lequel elle avait donné une claque aux fesses l'heure d'avant « Il veut une de ces bières près du lavabo . ». Puis, dans une explication plus ou moins détaillée, lui expliqua qu'il ne pouvait décemment se déplacer tout seul... Elle lui ajouta alors qu'elle l'emmènerait peut être aussi faire une visite aux toilettes. D'abord réticent, la jeune femme lui suggéra quelques activités en duo. Le jeune serveur, visualisant celles -ci ,  finit par accepter en prenant la bière. Voilà qu'elle lui tenait la main pour qu'il sorte du comptoir et laisser le champ libre à Woody.

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Si Phoebe avait un sens aigu de la séduction, elle n'avait pas du tout les mêmes aptitudes pour raconter la vérité. Elle reculait devant les explications et les situations susceptibles de lui apporter pas mal d'ennuis. Elle savait qu'elle n'avait pas bien fait de venir ici, de chambouler le quotidien de ce jeune homme qu'elle connaissait peu en réalité. Son visage parlait pour elle même et le jeune homme avait également rapidement compris que Phoebe n'était pas là pour son bien. Elle était ravie de parler de ses souvenirs de shooter... mais pas du reste. Cette soirée, l'une des plus loufoques qui soit; avait laissé à Phoebe un goût joyeux et fugace. Ce n'était pas dans ses intentions de reprendre contact avec lui. Elle n'avait pas un souvenir de cette nuit où elle aurait pu coucher avec elle. Pour l'instant. Elle n'osait pas raconter tout ce qui s'était passé, tout simplement elle n'en avait pas envie.« Ouais ... ? » Commencer par dire que c'était cette soirée là était d'une inutilité totale. Cependant, Phoebe décrivait le contexte comme pour se dédouaner. Elle sentait bien que Woody ne savait rien, il ne se souvenait plus.Si seulement il n 'y avait eu que les défis, elle aurait bien été contente. Il y avait plus et ce n'était qu'une question de minutes pour que Woody le sache. « ... Pas légal ? Euh ... de quoi tu parles ? On a bu et on est monté sur le toit de l'hôtel pour regarder le ciel ... bon l'accès était peut-être interdit mais ... j'dirais pas que c'était illégal au point d'en faire un drame comme celui-là, Phoebe. » La réponse de Woody signifait tout. Il avait une amnésie partielle de ces instants là, certes aussi drôles que les défis mais gravement plus lourds de conséquences. Phoebe s'en était souvenue le lendemain et l'avait dissimulé, au fond de sa mémoire pour ne plus y retourner. Hélas, quelqu'un s'en était chargé. « J'ai besoin de m'asseoir ? » Sa demande présageait une certaine inquiétude pour le jeune homme. Il attendait quelque chose mais il ne savait pas quand ni quoi. Sa légère détresse gênait la jeune femme, mauvaise dans le rôle de l'annonciatrice. Elle fit un hochement de tête pour lui signaler que oui. Avant même d'attendre un geste de sa part, elle prit une grande inspiration et annonça, lentement « On a fait pire que ça Woody... On a volé de la drogue... Enfin.. ». Sa voix tremblait à mesure qu'elle s'emmêlait les pinceaux. Elle continua néanmoins son récit. « Ce n'était même pas voler mais... on avait cette came là... Et on s'est baladé avec... On a même tout vidé putain. ». Elle avait envie de rire en y repensant mais elle serra les dents pour finir. « Sauf que je suis... on est dans la merde. Le proprio a retrouvé ma trace... ». Un silence s'installa. Phoebe avait encore plus la frousse qu'avant de venir. Elle lança un regard à Woody, plus incertaine que jamais.


 

#flashback Plus je la regardais, plus je déconnais à ses côtés, plus je me demandais comment une femme comme elle pouvait s’être ramassée seule dans ce bar-casino de Las Vegas, à cette heure. Belle à en crever, sexy à souhait, mystérieuse, drôle, aventureuse. Séduisante comme pas une seule autre dans cette pièce pourtant bondée de femmes. Je n’avais maintenant d’yeux que pour elle, depuis qu’elle était arrivée comme un feu d’artifice dans mon champ de vision. Ne repars pas, belle sirène envoûtante. Reste auprès de moi, toute la nuit. Une nuit de folie. Une nuit d’impossibles rendus possibles par notre impulsivité, par notre désir de vivre et de repousser les limites. Las Vegas n’était peut-être que plaisirs éphémères et rencontres-éclairs, mais j’avais envie que cette chevelure blonde soit celle qui fasse briller ma nuit ; toute ma nuit. Pour le moment, je me contentais de la séduire à mon tour, afin qu’elle décide justement de me donner ma chance pour la suite des choses. Je déconnais, fidèle à moi-même. Elle se laissait aller elle aussi, sur le bar ou sur le tabouret à rire de mes blagues stupides. Quand elle me revint, à ma hauteur, je lui proposai l’ultime défi. Notre mission suprême. La belle éclata de rire, je rigolai aussi, parce que je savais ce que son esclaffement signifiait. Elle était prête à toute, la sirène. Elle se pencha vers mon oreille et me murmura qu’elle s’occuperait du serveur, pendant que je m’emparais de la précieuse bouteille. J’hochai la tête, un mince sourire hébété aux lèvres. Elle m’étonnait de seconde en seconde par sa volonté de faire de cette soirée le meilleur souvenir de nos voyages respectifs. « Vas-y. Suis-moi quand je fuirai. » Suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis. Serait-ce un précurseur ? Dans tous les cas, me voilà déjà prêt à passer de l’autre côté du bar, agissant comme si j’étais un simple employé afin de ne pas attirer les regards. La blonde, elle, détournait l’attention du barman en pointant notre vieil ami qui se trouvait du côté opposé d’où j’étais. Excellent. Le barman finit par suivre la jeune femme je-ne-sais-où, mais je ne me posai pas trop de questions et j’allai rapidement chercher une bouteille qui, je savais, valait très chère. Je connaissais assez bien mes alcools pour les différencier dans leur qualité. Balayant mon entourage du regard afin de m’assurer que personne ne me prêtait attention, je mis la bouteille dans la poche de mon veston, et même si elle dépassait largement du haut de la poche, je pouvais refermer mon habit afin de la dissimuler le plus possible. Retournant du côté client du bar, je fis signe à ma comparse que le tour était joué. Sans plus tarder, je me dirigeai vers la sortie du casino, bifurquai dans le premier couloir à droite, et rentrai dans la cage d’escalier. Je jetai un coup d’œil par-dessus mon épaule afin de m’assurer que la jeune femme s’en était sortie. Elle me suivait de quelques mètres. Je montai donc rapidement les escaliers, réalisant qu’il y avait pas mal plus d’étages que je pensais. Après une course à deux, moi avec une longueur d’avance depuis le départ, je poussai la porte du toit. J’éclatai de rire, me retournant vers la blonde qui venait d’apparaître. Je brandis la bouteille en l’air. « TADAM. »

#aujourd'hui
Je n’avais aucune fierté à brandir au bout de mes bras aujourd’hui. Quand Phoebe hocha la tête afin de me confirmer que c’était assez grave et important pour que je m’asseye, mon cœur se noua. J’avais des sueurs froides. Bordel, qu’est-ce qu’on avait fait. Qu’est-ce que j’avais fait. Je ne fis que machinalement poser mon derrière sur mon canapé, et le dos raide comme une barre, j’écoutai cette femme jusqu’alors enfouie dans un tiroir de ma mémoire, me raconter nos pires déboires. Au son du mot drogue, mon sang se figea. Plus aucune circulation dans mon corps. J’aurais pu tomber raide mort. La voix de mon ex comparse tremblait. « Tu veux dire que … qu’il est ici ? » Je me levai d’un bond, tout se passait tellement vite dans ma tête. Je m’avançai rapidement vers elle, de pas brusques et lourds. « TU L’AS RAMENÉ JUSQU’À MOI ?? » Je posai mes deux mains contre mes tempes. « Putain, Phoebe ! T’aurais pu me passer un coup de fil, on aurait pu se donner rendez-vous ailleurs, on aurait pu régler ça ailleurs, en prenant nos précautions. » Je me rendis jusqu’à la fenêtre, regardant caché dans l’ombre comme un paranoïaque, balayant la rue du regard. « Il t’a peut-être suivie, t’en sais quoi ? » Je jetai un regard à Phoebe. L’univers de la drogue, la vente, tout ça, ça me foutait la frousse. J’en consommais, des drogues légères, mais par le biais de mes amis. Je ne voulais pas m’emmêler dans des histoires aussi dangereuses. Et voilà que Phoebe m’y plongeait complètement, nu, vulnérable.

Spoiler:

Le temps passait à la vitesse lumière et Phoebe n'en ratait pas une miette. Il faut dire que cela faisait près d'une heure et demie ou même deux heures qu'elle était là; avec cet inconnu qui n'en était plus un au final. Il était beau, charmant et très drôle. On croit souvent qu'il s'agit du trio parfait pour une femme; que ces qualités les amène au sommet de leur joie et de leur amour. Pour Phoebe, toute question d'amour était à bannir, elle n'était pas ou plus douée pour cela. En revanche, elle savait que tous ces instants qu'elle partageait avec le jeune homme étaient parfaits, tout simplement parce qu'ils faisaient des choses insensées et ils oubliaient tout ce qui pouvait les entourer. Se regardant comme deux gamins en faute, ils ne reculaient néanmoins pas devant les bêtises qu'ils allaient commettre. La jeune femme était en train de réaliser qu'elle avait bien fait de ne pas aller se coucher avec les autres filles ce soir là. Elle avait choisi un bar, au hasard, et maintenant elle connaissait le vrai "Vegas". Celui où on cherche les embrouilles un peu partout, où tout devient moins important et certainement pas à retenir. Les choses avaient une fin mais dans le cas de Phoebe&Woody, c'était que le commencement. Occupée à appliquer le plan qu'elle avait imaginé, Phoebe ignorait si Woody avait bel et bien réalisé ce qu'il devait lui même faire, à savoir attraper la bouteille incognito. Ils avaient l'air tous deux friands d'alcool. Cela tombait bien et en même temps... cela pouvait faire mauvais ménage. Phoebe n'avait entendu que le conseil de Woddy de la suivre une fois qu'elle se serait démenée avec le barman. Il était lourd , enfin il le devenait au fur et à mesure. La jeune femme l'écoutait lui conter fleurette ou plutôt lui conter le bas de gamme de fleurette. Phoebe avait la fâcheuse tendance de trouver les mecs lourds au possible mais là , c'était différent. Tout était parfaitement calculé pour que son acolyte pique la meilleure bouteille du bar... enfin l'une des meilleures. Quitte à être un poil alcoolique, autant l'être pour de bonnes raisons. La jeune femme continuait donc de paraître intéressée par le barman pour faire gagner encore quelques minutes à Woody. Elle papillonnait légèrement des cils. Une pratique assez désuète voire, très peu recommandable mais elle était certaine de son pouvoir de séduction. La jeune femme était douée pour ça, sans même pouvoir l'expliquer. Elle avait dû piqué ces jolies combines à son arrivée à San Francisco, ou bien avant. Elle savait juste qu'elle ne voulait plus être cette gamine qui n'arrivait pas à aligner les mots devant un garçon. Aujourd'hui, elle faisait bien plus, au regard de cette soirée. Elle avait enfilé plusieurs shooters avec un parfait inconnu! Il était vraiment très beau. Le genre d'homme que les filles aimeraient pour une soirée dans leur lit ou plus, dans leur vie. Phoebe, profitant d'un signe de son coéquipier dit au barman qu'elle allait aux toilettes. Alors que le barman la regardait, elle prit soudainement la porte d'un naturel maîtrisé, laissant l'homme pantois. Elle suivait Woody à la trace pour voir où il souhaitait continuer la soirée. Il prit des escaliers qui paraissaient interminables. Avec peine, sur ses talons, Phoebe ne renonçait pas de le suivre. Elle continuait, impatiente de se retrouver avec lui dans un nouvel endroit. Elle entendit l'ouverture d'une vitre ou d'une trappe, elle ne savait pas vraiment. En atteignant les nouvelles marches, elle se rendit compte qu'il venait d'atteindre le toit. Quand elle sortit du toit, elle le vit brandir la bouteille, signe d'un triomphe sans précédent. Le sourire aux lèvres, elle le conforta dans son sentiment d'excitation et de joie. « On va la boire cette bouteille! Mais... pas cul sec hein!».Elle marcha sur le toit, émerveillée par les lumières qui venaient éclairer cette ville au rythme effrené. Elle avait un peu froid, alors elle décida de s'asseoir un peu plus loin, joignant ses mains sur ses bras pour créer un peu de chaleur. Son regard virevolta, adressant à Woody un autre sourire. Elle aurait bien voulu se serrer avec lui et le garder pour la nuit; la bouteille scellant leur rencontre.

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A la tête de Woody, Phoebe comprit qu'il allait faire un arrêt cardiaque. Elle n'avait pas été habile dès le début. Il fallait qu'elle lui parle de choses importantes et graves mais dans son esprit, c'était davantage leur soirée de folie dont elle se souvenait. Plusieurs éléments qui lui manquaient pendant cette soirée lui étaient revenus comme un boomerang; justifié par la présence de ce dealer peu regardant et très insistant. Phoebe n'avait jamais connu pareille situation auparavant, elle qui n'était pourtant pas épargnée par la vie. Elle avait lâché les mots drogues et dealeur comme s'il s'agissait de mots parfaitement courants, même naturels. Blanc comme un linge, Woody s'était laissé tombé sur son canapé. Il n'avait peut être plus envie de l'écouter, surtout pour annoncer des choses qu'il avait dû oublier. D'un bond, il se leva , réalisant à tord les propos de Phoebe. A ses pas rapides, lourds et bruyants, la jeune femme soupira. Il voyait vraiment le mal pour le coup.  Il pensait vraiment que le dealeur était venu jusqu'à NOLA. C'était incroyable. Il empruntait toutes les caractéristiques d'un mec en flippe, c'était à la fois déconcertant et compréhensible. Il avait des raisons d'avoir peur. Cependant, Phoebe souhaitait le relaxer ou du moins le calmer pour qu'il reprenne ses esprits et qu'ils prennent une décision, tous les deux.« MAIS NON enfin Woody! Les dealeurs sont pas des agents de sécurité tu sais! Il a dû rester à San Francisco ou New York pour le business... Alors RELAX». Elle se retenait car elle avait tout de même un peu la frousse, elle aussi. La drogue, elle y avait déjà touché mais bon, elle était loin de connaître cet univers. Ses joies et ses déboires. Elle poursuivit. «Et puis, j'avais envie de te voir direct, les téléphones il y a des messageries qu'on écoute jamais...». C'était une excuse un peu drôle, pour sous entendre qu'elle le trouvait beau et qu'elle préférait le voir chez lui pour être plus tranquille et parler de cela... sans oreilles malintentionnées.« Enfin voilà, maintenant je ne sais pas trop quoi faire... Parce que moi je suis une nana alors bon, peut être que si tu faisais ton gros dur devant lui il nous laisserait tranquilles...». Elle trouva judicieux de rajouter : «Je ne lui ais pas dis où se trouvait la came pour l'instant... Sinon il est possible qu'il nous bute.». Ah Phoebe et les formulations, c'était tout un art! Elle regarda Woody, lui prit la main comme pour le rassurer. Restait à savoir si il accepterait de l'aider ou non.
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