the great escape
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les grands ensembles.

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MessageSujet: les grands ensembles. les grands ensembles. EmptyJeu 2 Avr - 11:03

cece & abigail
and now it's just gone after dark 
and we move to the secret part of your restless heart
to glide past every city light, 
like a satellite carrering through the sky
+++

C’est tout vide chez Abi. Vide et noir comme le ciel qui dort. Elle voudrait ouvrir la fenêtre et faire rentrer les étoiles, les laissez venir là, qu’elles s’accrochent au plafond et sur les murs, et qu’elles illuminent la pièce plongée dans le noir. Elle les compterait une à une et surement qu’elle se réveillerait le lendemain en se disant qu’elle a rêvé. Mais elle rêve déjà Abi, c’est trop long de compter les étoiles et la fenêtre est fermée. Pas d’étoiles alors. Le bruit du dehors ne lui parvient pas et tout n’est qu’un long silence. Ca rebondi contre les murs, contre sa peau. Allongée sur le canapé, elle regarde le plafond et elle soupire. Elle attend que quelque chose se passe. Quoi ? Peu importe, mais elle s’ennuie parce que y’a que le silence et les battements de son coeur dans la pièce trop grande. Elle attend que Samson rentre, alors elle imagine la porte qui s’ouvre et puis son ombre alors qui se dessine sur le mur d’en face, sa silhouette dans l’encadrement de la porte. Mais rien ne bouge. Il ne rentrera pas maintenant parce qu’il ne suffit pas de claquer des doigts pour revenir de New-York, là où elle lui a dit d’aller encore. Il n’apparaitra pas sous ses yeux. Alors tout ce qu’elle peut faire c’est attendre qu’il rentre, elle ne veut pas compter le temps écoulé depuis qu’il est parti, parce que c’est trop long déjà. Elle attend en s’inquiétant, en se demandant ce qu’il fait maintenant, alors qu’elle ne fait rien. Elle se demande s’il a bien boutonné sa chemise, et s’il commence tôt, s’il arrive à dormir le soir loin des soucis et des questions. Et s’il pense à elle, aussi, un peu. Parce qu’elle pense à lui, le matin et le soir. Elle attend sur le canapé et se perd dans ses questions, la petite voix dans sa tête qui lui martèle des idées noires à toute la place dans la pénombre et le silence. Abi n’entend qu’elle alors son coeur bat un peu plus vite. Elle s’inquiète et elle a peur, peur que Samson n’y arrive pas parce que c’est pas sa place, qu’elle l’encourage et le pousse dans des choses qui ne valent pas la peine, peur de se tromper, parce que c’était facile pour son papa de reprendre l’entreprise de son père, mais c’était pas si grand, et tout n’est pas toujours la même histoire qui se répète. Elle a peur que le noir l’emprisonne, il semble grandir et peut-être que si elle ferme les yeux les étoiles ne viendront plus jamais. Abi se lève d’un coup, attrape sa veste et s’en va, descend vite les escaliers et tout s’envole. Elle reste là quelques secondes sans savoir où aller et puis elle tourne au coin de la rue et elle sait maintenant où aller. Elle connait le chemin vers le bar où travaille Cece par coeur, elle pourrait y aller en fermant les yeux. Même si souvent il y a trop de monde, ça parle fort, alors Abi une fois la porte franchie se perd souvent au milieu des gens, elle avance un peu au ralentit encore, elle écoute la musique et ça va mieux. Et elle n’aime pas les yeux qu’on pose sur Cece, ça l’énerve. Elle n’est pas souvent en colère Abi, mais quand elle voit comme on la regarde, elle sent que ça tape un peu dans ses tempes et elle a envie de leur dire vous savez pas vous, comme est elle belle Cece, vous voyez pas comme elle est bien plus que ça. Mais Abi siffle les mots dans sa tête seulement, parce qu’elle ne sait pas comment lever la voix pour dire ce qu’elle garde pour elle. Mais malgré tout ça, elle s’en va voir Cece pour apporter un peu de lumière à la nuit. Elle a pas trop regardé l’heure, mais elle s’imagine qu’elle doit y être encore, peut-être qu’elle va bientôt partir. Elle se dépêche un peu, elle a peur de la rater, elle se dit qu’elle aurait dû faire attention, que c’est pas grave sinon elle la verra demain, que y’a les étoiles au dessus de sa tête, elle marchera un peu, allumera la lumière dans toutes les pièces en rentrant et elle attendra que le sommeil vienne, ça ira. Et puis ses longs cheveux d’or, apparaissent au loin, et Abi sait qu’elle raconte n’importe quoi, qu’elle va toujours bien, ça passe toujours parce que y’a tout un tas de fleurs dans son coeur, mais Cece elle arrive à faire disparaître les étoiles rassurantes parce qu’elle réveille le soleil avec ses sourires tout doux et son coeur grand comme l’océan. « Cece ! » Elle la rattrape vite comme si elle allait disparaître ou s’envoler, pour être certaine de pas rêver encore, de la croire là alors qu’il n’y a personne. Mais c’est bon elle est bien tout à côté maintenant, alors elle dépose un bisous sur sa joue. Abi sent son coeur qui va mieux. « J’allais venir te chercher pour rentrer avec toi, mais j’ai pas fait attention à l’heure en sortant. » Elle sourit du bout des lèvres. « Mais ça va, je suis arrivée à temps. » Elle souffle un peu, Maintenant tout va. Fini les et si et pourquoi, tout disparaît, elle oublie le silence de son appartement, et le noir. Tout redevient simple et claire. « Maintenant que je suis là, est-ce que tout va bien ? » Question simple et banale, mais c’était pour lui dire vas-y raconte moi ta journée, tes histoires et raconte ton coeur, dit moi si y’a des fissures, si y’a des maux qui clochent, promis je ferais ce que je peux pour réparer.
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MessageSujet: Re: les grands ensembles. les grands ensembles. EmptyDim 5 Avr - 19:55

From the first exchange of good mornings they had recognized
in each other a kindred soul. Though neither spoke much to start
with, they felt an immediate ease in each other's company that
was both surprising and yet the most natural thing in the world.

C'est une soirée qui s'étire en longueur, une soirée monotone, qui fait un peu mal au cœur. Le bar est presque désert, parce qu'en semaine les gens sont sérieux et ne font pas d'excès. Cece est pourtant fidèle à elle-même : souriante, affable, charmeuse, dans l'unique but de donner aux clients exactement ce qu'ils sont venus chercher. Un peu de rêve, un peu d'évasion, un peu de baume au cœur. Elle distille un peu de bonheur dans chacun des verres qu'elle distribue, peut-être plus que d'alcool, et tous en redemandent. C'est comme ça que ça fonctionne, dans le bar où elle travaille : Cece est une vendeuse de bonheur. Vendeuse, parce que même le bonheur de l'ivresse a un prix, celui du verre et de la jolie blonde qui les distribue à tour de bras en glissant des clins d'oeil. Mais Cece s'ennuie, regarde sans cesse les aiguilles de sa montre qui ne veulent pas cavaler à l'autre bout du cadran. Cinq minutes se sont écoulées depuis le dernier coup d'oeil, cinq minutes qui ont ressemblé à une éternité d'ennui pour celle qui n'aime pas devoir rester en place. Rien ne l'enchante plus qu'un bar bondé dans lequel elle ne saurait plus où donner de la tête. Pas pour ce soir, songe-t-elle. Il fermera ses portes d'ici quelques minutes, et elle rentrera chez elle avec le sentiment du devoir accompli, mettra les billets glissés dans la petite panière en osier qu'elle conserve précieusement et qui contient toutes ses économies du mois. A peine une centaine de dollars, mais pour Cece, c'est le bout du monde. Cent dollars, c'est le prix de ses rêves à elle, qui lui permettra de rêver à un ailleurs momentané. Elle voudrait bien voyager, sans savoir où. Elle se laisserait sûrement porter par l'envie du moment, prendrait un billet de bus pour une destination choisie au hasard, et verrait ce qui arriverait. Mais pas encore. Parce que pour l'instant, Cece soupire d'ennui. De nouveaux clients entrent et se voient accueillis d'un sourire encourageant. Venez donc, venez vous aussi vous enivrer pour oublier que rien ne va dans votre vie. Faites comme tout le monde, noyez vos problèmes insignifiants sous des litres d'alcool. L'alcool, la solution à tous les maux. Elle le voit bien, tous les soirs. Ils viennent chercher quelque chose ici : l'ivresse, l'abandon, ou bien le sourire de la barmaid, presque trop pure pour travailler ici. Ils espèrent tous obtenir quelque chose d'elle, elle le voit bien dans leurs yeux qui brillent un peu trop quand ils lorgnent vers son décolleté. Mais ils ne tentent que rarement, et si peu insistent. Ils ont raison, parce qu'elle dirait non. Cece considère que son cœur n'est pas à prendre, et ne possède pas le prix de quelques cocktails. Elle l'offre, un peu trop facilement même, mais certainement pas à ces gens-là. La porte s'ouvre à nouveau et laisse entrevoir Abi, qui la cherche du regard avec une pointe d'inquiétude. Cece se fend d'un sourire amusé, comme elle le fait chaque fois qu'elle la voit. Abi, c'est celle qui tente de rallumer les étoiles qu'elle voit chez elle, dieu seul sait comment. Même quand elle n'y croit plus, Abi y croit pour deux, et voudrait révéler sa beauté aux yeux du monde entier. C'est pour ça qu'Abi est belle, parce qu'elle voit la beauté des autres avant de voir la sienne. On n'en fait plus, des filles comme elle. Cece se dit parfois que c'est un miracle de l'avoir rencontrée ici, alors que leur route aurait pu ne jamais se croiser. Elle la rejoint à grandes enjambées jusqu'au comptoir où Cece tend la joue pour la laisser planter un baiser. « Si seulement moi aussi j'avais pu ne pas faire attention au temps. Tu égayes ma fin de soirée, je m'ennuie à mourir depuis deux heures » soupire-t-elle. Mais Abi est là désormais, et ne partira pas sans elle. Peut-être même qu'elles rentreront chez Cece et déboucheront une bouteille d'un vin pas trop cher qu'elles boiront de tout leur saoul en commentant leur vie. Ca c'est une idée qui lui plaît. « Si tu n'étais pas arrivée à temps, je serais sans doute venue te voir de toute façon. » Parce qu'elle n'avait pas grand-chose d'autre à faire, et parce qu'elle sait que Samson n'est pas là. Il est à New York, encore, et abandonne à nouveau sa petite-amie. Si elle avait été un homme, et amoureux d'Abi de surcroît, elle ne l'aurait jamais abandonnée. Elle serait restée avec elle tout le temps, sans jamais se lasser de la regarder et de lui parler. « Tout va mieux, maintenant que tu es là » qu'elle finit par répondre doucement. Elle se retourne quelques secondes pour prendre un verre et lui servir un mélange de sa création. « Orange, goyave, tequila. Et un peu de grenadine. J'ai pas encore trouvé de nom pour le cocktail, tu veux pas m'aider ? Le patron a dit qu'il l'ajouterait à la carte à condition de trouver un nom qui lui plaise. Je voudrais un truc ensoleillé, mais y a rien qui me vient en tête. » C'est à ça que se résume le quotidien de Cece : servir des boissons et en inventer d'autres. C'est d'une tristesse sans nom, mais le pire c'est qu'elle n'en changerait pour rien au monde. « Quand est-ce qu'il rentre, Samson ? » elle demande, presque désolée d'aborder si tôt le sujet. Mais si elle ne le fait pas, c'est Abi qui parlera d'Alexis, et Cece n'est pas encore d'humeur à le faire. Ses pensées s'emmêlent dès qu'il s'agit de lui et méritent au moins un peu d'alcool pour les démêler. « Tu peux dormir chez moi, si tu veux pas dormir toute seule. Mon lit est pas si grand, mais on peut se serrer et dormir à deux dedans. Mais t'es pas obligée, si tu veux pas. »
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MessageSujet: Re: les grands ensembles. les grands ensembles. EmptyVen 10 Avr - 22:08

Abi sourit du bout des lèvres. Parce qu’elle n’est heureuse qu’en voyant le sourire des autres, surtout celui de Cece, qui brille plus que les autres. Si elle avait su elle serait venu là avant, elle serait parti plus vite de chez elle, au lieu de rester dans le noir à attendre, au lieu d’écouter le vide et les silences qui trainent. Ici au moins elle entend le brouhaha, si elle se concentre elle peut même suivre un peu les conversations au loin, elle observe les gens, les sourcils qui se froncent, les rires qui se perdent au milieu des autres voix, au milieu des mots. Quand elle vient là elle regarde les autres, elle écoute le monde autour d’elle et ça lui suffit. Elle pourrait rester assise au bout du comptoir la tête posée contre sa main, et puis juste observer le reste, la salle qui se vide et se rempli, les oiseaux qui se posent là et puis ceux qui retournent s’envoler au loin. « J’aurais bien voulu venir avant alors. » Elle soupire, même si tant pis le temps est éloigné, il a filé. Mais au moins elle est là. Tout va mieux maintenant que tu es là, c’est ce qu’elle lui dit Cece, alors Abi retrouve son sourire. Il n’était pas partie bien longtemps, souvent il s’en va pour quelques secondes à peine, il s’absente un peu, rien qu’un peu, ça se voit à peine, elle sourit à se faire mal aux joues Abi, mais elle fait pas exprès et puis c’est pas grave, c’est pas important. C’est mieux que d’avoir mal au cœur à pas assez le faire. Ses sourires c’est un peu des autres aussi qu’elle met dedans, surtout des autres finalement et peut-être qu’ils restent accrochés à ses lèvres même lorsqu’elle ferme les yeux sur le monde pour retrouver celui des rêves. Est-ce qu’elle sourit aussi de l’autre côté, dans le monde étoilé des rêves Abi ? Elle ne sait pas, elle oublie souvent ce qu’il s’y passe. Mais pour le moment elle est bien là avec son sourire accroché à Cece, elle l’écoute tout en gouttant ce qu’elle lui sert et peut-être que si elle fermait les yeux, elle se retrouvait sous le soleil qui s’endort à l’horizon, recouvrant le bleu du ciel par ses couleurs orangées, et le rouge qui s’étire et s’allonge, avec le bruit des vagues, le bruit de l’eau qui avance sur le sable et le bruit d’une nuit d’été qui arrive. Son cocktail lui rappel un peu tout ça. Ou bien une immense étendue avec des tas de fleurs et d’oliviers et puis le soleil qui brille et qui brûle la peau. « Je suis d’accord, il faut quelque chose qui rappel le soleil et puis l’été et les couleurs. » Elle réfléchit un peu, pose sa tête entre ses mains et fait le tour de son esprit. « Peut-être allamanda ? C’est une fleur jaune comme le soleil qui pousse là où il fait chaud, elle a besoin de beaucoup de lumière et elle grandit comme ça au milieu des rayons exotiques. » Elle parle de ce qu’elle connaît le mieux, elle aimerait trouver des noms qui sonnent bien, des noms qui sonnent juste et qu’on retient, mais elle n’est pas aussi douée qu’elle l’aimerait avec les mots Abi. Elle voudrait dire de belles choses toujours, choisir des jolis mots qui restent en tête. Mais elle ne connaît que les fleurs et les oiseaux, alors c’est peut-être bizarre de donner un nom d’oiseau à un cocktail. « Ou bien alors, l’hacienda, parce que je vois des champs immenses sous le soleil qui brille dans le ciel tout bleu, des champs d’arbres fruitiers, des orangers peut-être ou des oliviers, je ne sais pas. » Elle repose les lèvres sur le verre toujours entre ses mains et hausse les épaules. « Mais je ne sais pas, je ne suis pas forte pour trouver des noms de cocktails, surement que ça sonne de travers. Tout ce que je sais, c’est que c’est très bon ! » Elle est désolée de ne pas pouvoir l’aider un peu plus, un peu mieux. Ce qu’elle sait faire de mieux lorsqu’elle vient ici Abi, c’est regarder Cece s’afférer derrière le comptoir. Elle aime bien la regarder travailler, elle pose ses yeux sur l’oiseau soleil, sur les sourires et les clins d’oeil qu’elle glisse, et elle se demande comment elle fait. Ca lui fait plaisir de la voir travailler si bien. Elle aurait envie de le dire à tout le monde, d’aller voir les gens et leur dire vous avez vu comme elle est forte ?  Elle lui demande quand est-ce que Samson rentre et elle se rappelle de l’appartement tout vide, du silence qui rebondit sur sa peau et son cœur qui déraille un peu. « Dans deux jours normalement. J’ai l’impression qu’il est parti depuis des mois, alors que ça ne fait que quelques jours seulement. » Elle soupire tout doucement, on l’entend à peine. Elle en a marre Abi d’attendre dans le noir, de lui parler par téléphone, ça déforme un peu sa voix, elle peut pas lui tenir la main. Mais elle se rappelle que c’est parce qu’il travaille, que c’est important, que c’est le mieux à faire. Alors elle attend parce qu’elle sait que dans deux jours ça ira mieux, pour un bout de temps avant qu’il reparte, elle retrouvera son sourire et puis ses joues, et puis sa peau. Son sourire refait surface lorsqu’elle lui propose de dormir chez elle. Elle hoche la tête et l’appartement tout vide disparaît de sa tête à nouveau. « C’est pas grave, on se fera toutes petites et ça ira. Bien sûr que je veux ! C’est tout triste chez moi il fait tout noir et y’a pas de bruits. Et puis ça fait longtemps que je n’ai plus dormi chez toi. »  Elle s’en souvient pourtant, comme si c’était hier encore. Qu’est-ce qu’elle ferait sans son oiseau plein de soleil ? « Merci. » Qu’elle glisse tout doucement. Merci d’être là avec tes sourires qui accompagnent les miens, qui suffisent à faire disparaître les maux, même s’ils sont tout petits. « Tu dois travailler longtemps encore ? Si tu veux je peux changer les aiguilles de l’horloge, pour que les minutes passent plus vite ! » Elle retrouve sa bonne humeur et les mots qui chantent. Elle aimerait bien que ça marche pour de vrai, juste bouger les aiguilles et décider de l’heure pour que le temps avance ou recule, ça serait mieux pour faire passer le temps et le rallonger quand elle n’en a plus assez. Mais elle peut au moins faire semblant.
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MessageSujet: Re: les grands ensembles. les grands ensembles. EmptyJeu 16 Avr - 12:15

« Tu ne pouvais pas deviner » répond Cece en haussant les épaules. Comment aurait-elle pu savoir que Cece se morfondait derrière son bar en attendant l'heure bénie du départ ? Ou qu'elle était précisément la seule personne qu'elle avait envie de voir ? Abi est si mignonne que même ses excuses arrachent un sourire à Cece. Abi, c'est le refuge, le phare au milieu de l'océan qui appelle et qui guide, qui empêche son petit canot de faire naufrage sur les rochers, celle qui réussit encore à la faire rêver et qui la porte vers le haut. Parfois, Cece a peur qu'Abi finisse par se perdre en faisant ça. Qu'elle finisse par vouloir la porter si haut qu'elle l'écrasera de tout son poids pour l'enfoncer dans les ténèbres. Abi est belle et douce, si douce, si fragile, qu'elle lui donne l'impression qu'elle s'envolera au premier coup de vent. Mais les couches s'accumulent et laissent entrevoir quelque chose de plus au-delà de sa fragilité : une détermination qui fait écho à la sienne, guidée par les sentiments et le besoin d'être entourée. Abi n'aime pas la solitude, pas plus que Cece. Elle l'apprivoise parfois, mais Cece sait qu'elle n'aime pas ça et qu'elle préfèrerait la chasser dans les bras de Samson. Leurs discussions se nourrissent de peu, de rien du tout même, elles parlent, divergent, gambergent, et quiconque tenterait de s'y inclure se sentirait automatiquement perdu. Elles communiquent dans le langage de l'imaginaire et de la douceur, il ne faut pas chercher de cohérence dans la façon dont elles déroulent leurs idées. Cece parle de son cocktail, et pourrait en parler des heures avec Abi parce qu'elle sait qu'Abi ferait de même. Pourtant un cocktail ce n'est pas grand-chose et celui-là encore moins. D'aucuns diraient qu'il n'y a pas matière à s'y appesantir plus que de raison, mais ils auraient tort ces gens-là. Il y a tant de choses à dire sur ce qu'on s'imagine pourtant insignifiant. Un peu comme les sentiments qui font palpiter leur cœur : ils sont si insignifiants, noyés dans la marée humaine, et elles en parleraient pourtant pendant des heures, des jours mêmes, s'égareraient dans des conceptions poétiques, presque lyriques, sans qu'aucune ne s'en soucie. Cece et Abi se complètent, c'est du moins ce que pense Cece. Abi propose des noms de cocktails, des noms qui sonnent beau et doux, comme elle. Allamanda... Cece ne connaissait pas, parce qu'elle n'a jamais été assez longtemps à l'école pour s'intéresser à ce genre de choses, mais elle regrette de ne pas l'avoir connu plus tôt. Il roule sur la langue, chantant la chaleur d'un autre pays, un pays où il ferait toujours beau. Cece se projette, avec un tel nom, imagine un jardin rempli d'allamandas, sous un soleil au zénith, entouré d'autres fleurs de couleurs. Oranges, violettes, rouges parfois, et le bruit de l'océan au loin qui viendrait la bercer. Hacienda, à l'inverse, lui semble bien plus rugueux à prononcer. Il lui manque la douceur exquise qu'elle glisse dans son cocktail et qui apporte un peu de soleil dans le cœur des gens. « Allamanda. Allamanda, c'est parfait, c'est beau, doux, sucré, c'est tout ce que je veux mettre dedans. Tu es la meilleure Abi, je savais que tu trouverais ! » Cece s'emballe d'un rien, et plante un baiser sonore sur la joue de son amie. Elle écrit rapidement le mot sur une serviette en papier qu'elle glisse dans son sac, pour se rappeler d'en parler au patron. Elle s'enquiert finalement de Samson, Samson qui passe son temps entre Nola et New York, un peu comme quelqu'un d'autre, quelqu'un dont le nom lui vient trop souvent en tête ces derniers temps. Elle n'imagine que trop bien combien son absence doit lui peser, alors qu'elle passe tant de temps ici, seule. Cece essaie d'être là, et essaie de la rassurer autant qu'elle le peut. Bien sûr que Samson l'aime, qui pourrait ne pas aimer Abi ? Et il lui reviendra, parce qu'il lui revient toujours. Elle espère qu'Abi lui manque, quand il est à New York, qu'il pense à elle, qu'il rêve d'elle, mais elle ne se fait pas d'illusion. Là-bas, sa vie doit être chargée et ne lui laisser que peu de temps pour faire ce qu'il devrait faire vraiment : aimer cette fille de tout son être. Cece soupire, compatissante. « Je sais... Mais les deux jours vont passer vite, tu vas voir » qu'elle dit doucement pour la rassurer. Que sont deux jours, par rapport à tout le temps qu'ils vont passer ensemble ? L'absence s'effacera bien vite quand elle le retrouvera, et elle se dira que ce n'était finalement pas si long, Cece en est persuadée. Du moins, elle le lui souhaite. Et pour compenser, elle lui propose de venir chez elle, plutôt que de rester seule, dans le noir et la solitude qui se fraie un chemin jusqu'à son cœur. La solitude est un fardeau pour tous ceux qui aiment. Et Abi, elle le sait, aime de tout son être. « Ce sera comme quand j'ai emménagé, et que je n'avais que mon lit comme meuble, et qu'on se serrait toutes les deux en se racontant nos vies. » Cece sourit. Les souvenirs la rendent nostalgique, mais pas triste. Il lui semblait alors que tout restait à faire, tout restait à découvrir. Maintenant, elle s'est habituée au quotidien à la Nouvelle-Orléans, et elle sait qu'elle ne retrouvera jamais l'émotion du début. « Non, je finis dans dix minutes, le temps de mettre tout le monde à la porte et de faire le ménage. » Inconsciemment, elle a guetté toute la soirée l'arrivée potentielle et imprévue d'Alexis, mais il n'est pas venu. Maintenant qu'Abi est là, elle l'a chassé de son esprit et ne ressent même plus l'infime pincement au cœur de ne pas l'avoir vu. C'est ce que fait de mieux Abi : elle chasse de son esprit toute la noirceur, les doutes, le chagrin. Elle y distille des rayons de soleil qu'elle fait briller au firmament et tout n'est plus que calme et sérénité. Et douceur. Toujours, toujours de la douceur. « J'ai plein de choses à te raconter. » Plein, c'est sans doute exagéré, sa vie est d'une banalité effrayante, mais il n'y a bien qu'à elle qu'elle pourrait expliquer qu'un type qu'elle devrait mépriser cordialement fait battre son cœur un peu trop facilement et que ça lui fait peur, parfois. Parce qu'alors, Abi écoutera et trouvera les mots pour chasser la peur de son cœur, comme elle le fait si souvent avec son esprit.
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MessageSujet: Re: les grands ensembles. les grands ensembles. EmptyDim 26 Avr - 18:46

Le sourire d’Abi s’illumine un peu plus encore, se couvre de soleil, de quelques rayons qui brillent. Il ne lui faut pas plus, elle est heureuse d’aider Cece, elle accueille son baiser d’un rire tout doux. Elle espère que le nom plaira à son patron, comme ça Abi laissera un peu d’elle avec Cece même quand elle n’est pas là, ça sera marqué là avec les autres noms de cocktails et surement que personne ne saura dire ce que c’est. Ce ne sera qu’un nom mais quelle importance ? Cece s’en souviendra, Abi aussi. Elle est toujours heureuse de donner un coup de main, de se sentir utile aux autres, même juste un peu, pour pas grand-chose. Elle n’a pas besoin de plus. Et puis si c’est pour aider ceux qu’elle aime, si c’est pour Cece ça lui fait encore plus plaisir Abi, ça remplit son cœur de tas de fleurs colorés, et surement qu’à présent il y a des tas d’allamandas qui poussent dans tous les coins. C’était son préféré aussi à Abi, parce que les fleurs ça décore les cœurs, ça les rends plus beaux, ça amène le soleil, et ça l’amènera encore plus avec le cocktail de Cece. C’est ce qu’elle espère Abi, que ça apportera quelque chose, même si c’est pour quelques minutes seulement, c’est pas grave, c’est du soleil et des couleurs en plus. Demain elle ira dire à Aziz qu’il y aura des fleurs dans les cocktails maintenant, qu’il pourra venir goûter, même s’il dira que c’est pas son truc, au moins il sera heureux de savoir qu’on parlera des fleurs, peut-être sans le savoir, mais au moins elles seront là. On ne parle pas assez des fleurs, on les laisse dans un coin, on les oublie alors comme ça, ça se fera un peu moins. Elle hoche la tête aux mots de Cece. Elle espère qu’elle a raison, quand elle y pense elle se dit que c’est rien deux jours, deux soleils, deux lunes et puis c’est tout, un peu de soleil encore et puis voilà. Et puis en même temps c’est long deux nuits dans le noir et sans un bruit, c’est long deux soleils et demi, un peu moins, un peu plus, c’est long mais c’est comme ça. Elle se dit qu’il n’y a pas le choix, que c’est pas grave parce qu’à la fin Samson revient toujours, quand il est loin elle entend sa voix encore au téléphone, il est un peu plus près comme ça, même si toujours à chaque recoin de son cœur. Et puis c’est elle qui l’a convaincu, alors toujours elle dit juste tu me manques mais s’inquiète que tout se passe bien, elle l’écoute raconter ses journées, ce qui marche bien, ce qui ne va pas, elle aide comme elle peut et le soutient toujours parce qu’elle sait qu’il y arrivera toujours, que tout ira bien. Bientôt ils déménageront dans leur grande maison, elle la dessine dans sa tête et imagine chaque pièce de haut en bas. Elle y pense pour faire passer le temps avant qu’il revienne et ça va mieux. « Et puis tu es là, alors je sais que ça va aller. » Cece souffle sur le vide et le silence pour y loger sa douceur et ses sourires. Elle a même plus envie que le temps avance, qu’il lui reprenne trop vite son soleil. Elle se souvient Abi du tout début, elle s’en rappelle et en fermant les yeux, elle revoit le visage de Cece posé à côté du sien dans son lit trop petit. Elle se souvient avec le sourire, il n’y a pas de tristesse et de nuages gris qui s’installent dans son cœur en repensant à tout ça, parce qu’elle sait que même si les choses changent et que tout avance et évolue, Cece est toujours là, elle tient sa main encore sur le bord du chemin, alors il n’y a rien à regretter. Le soleil brille encore et le bonheur frappe à sa porte tous les jours. Comme hier, comme avant et comme demain surement, c’est ce qu’elle espère de tout son cœur. « D’accord. » Qu’elle souffle tout doucement. En attendant Abi finit le verre toujours devant elle et regarde les gens autour d’elle pour deviner l’oiseau qu’ils cachent au fond d’eux. Une femme un peu plus loin lui rappelle une colombe, ou bien une tourterelle blanche, toute jolie et délicate. Certains ressemblent à des rossignols, d’autres à des merles bleus. Il y en a des tas différents pour les yeux d’Abi. Elle aimerait bien savoir dessiner parfois pour retranscrire ce qu’elle imagine, pour poser sur la feuille le bar rempli d’oiseaux. Elle reporte son intention sur Cece. « Mh laisse moi deviner. Elle fait mine de réfléchir quelques instants. Est-ce qu’il n’y aurait pas des histoires à me raconter à propos d’Alexis ? » Elle connaît déjà la réponse, bien sûr qu’elle va lui parler de lui. « Quand est-ce que tu l’as vu ? Il est venu ici encore ? Et qu’est-ce que ça t’as fait ? » Elle pose toutes ses questions et en garde plein dans sa tête, se dit qu’il faudrait peut-être qu’elle attende qu’elle lui raconte, intriguée et puis aussi inquiète, parce qu’elle a peur toujours que Cece se retrouve avec des cailloux dans le cœur, quand elle ne voudrait y trouver que des fleurs pleines de douceur.
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MessageSujet: Re: les grands ensembles. les grands ensembles. EmptyMer 13 Mai - 0:06

Abi l'enveloppe, la couve même, de sa chaleur tendre. Abi ressemble à une mère, et souvent Cece se dit qu'elle en fera une sacrée bonne, de mère. Peut-être même aussi bonne que la sienne, celle qu'elle a délaissée à New York et dont l'absence dans son quotidien la ronge autant qu'elle la délivre. Cece aime sa mère, de tout son immense cœur qui déborde toujours un peu trop d'affection, mais sa mère a passé la moitié de sa vie à vouloir l'étouffer pour la garder toujours auprès d'elle. Elle craignait, disait-elle, que le monde finisse par ternir les couleurs dans sa poitrine, qu'il la remplirait de ténèbres et qu'une fille comme elle ne devait jamais avoir à les connaître. Cece n'était jamais d'accord, bien sûr. Elle répétait à chaque fois qu'elle ne saurait jamais ce que c'était le bien si elle ne savait pas ce qu'était le mal. Il lui fallait un point de repère, de comparaison, impossible à trouver tant qu'elle serait à l'abri de son microcosme. C'est pour ça qu'elle est partie, Cece, pour découvrir le beau et le moins beau, pour se chercher et se trouver loin du sillage maternel. Mais elle la garde encore tout près d'elle, chaque jour, se reproche d'être trop peu présente, de ne pas prendre assez de nouvelles, de ne pas retourner à New York tous les weekends juste pour être avec elle tant qu'elles le peuvent encore. Mais cette douceur maternelle dans laquelle Cece a été cajolée, Abi la promène avec elle tous les jours. C'est parce qu'elle a eu le parfait modèle qu'elle est certaine de ce qu'elle avance, quand elle dit qu'Abi fera une mère merveilleuse. Aimante, tendre, douce et présente. Comme elle le fait avec elle, rien qu'en débarquant dans son bar, sans autre raison que celle de la voir. C'est fou, quand même. Plus personne n'est capable de faire quelque chose de désintéressé. D'aller voir quelqu'un sans avoir un but en tête, de lui parler sans chercher à savoir quelque chose, même quand c'est insignifiant. Mais Abi, c'est pas pareil. Abi est altruiste et incroyablement désintéressée. Elle vient la voir juste pour la voir, sans but autre que celui-ci. Elle pourrait même ne pas échanger un mot avec Cece pendant une heure que ça ne la dérangerait pas, Cece sentirait son regard posé sur elle avec ce cœur débordant d'amour, un cœur un peu comme le sien. Le plus fou, dans tout ça, c'est qu'Abi ne s'en rend même pas compte. Et parfois, Cece se dit que Samson non plus ne se rend pas compte de la chance qu'il a d'avoir une fille comme elle dans sa vie. Une fille qui pourrait passer l'éternité à l'attendre simplement pour le moment où elle le verra enfin lui revenir. Une fille d'une infinie douceur, qui ne se plaint pas, ne se morfond pas, ne prononce jamais un mot plus haut que l'autre. Combien d'hommes, avec l'âge, tueraient pour une fille comme elle, plutôt qu'une de ces drama-queens dont ils semblent tant raffoler lorsqu'ils sont jeunes ? Un repère, un pilier auquel s'accrocher, une partenaire. Samson est un homme chanceux, incroyablement chanceux, de s'être trouvé sur le chemin d'Abi et d'avoir réussi à obtenir son cœur. Cece pose une main rassurante sur le bras d'Abi et lui offre un sourire tendre. « Vois ça comme une occasion de nous retrouver, toutes les deux. » Comme si elles en avaient besoin, elles qui, sans se voir chaque jour, ont toujours une pensée pour l'autre. Le bar s'est vidé, encore plus qu'il ne l'était déjà, et Cece quitte son rôle de jolie serveuse appâtant le client pour retrouver celui qui lui colle à la peau : la naïve sentimentale. Elle n'a même pas commencé à parler qu'Abi sait déjà. Bien sûr, qu'elle le sait déjà, parce que dans la tête de Cece, il n'y a qu'un nom qui revient tout le temps. Et Cece ne sait pas garder les choses pour elle, ne sait pas tout enfouir dans son cœur en taisant les mots. Elle les distribue à la pelle, peu soucieuse de ce que ça pourrait bien vouloir dire d'elle. Elle n'a honte de rien, encore moins de ses sentiments, quels qu'ils soient. Cece ne tait ni ses peurs, ni ses colères, encore moins ses joies. Elle exprime tout, et sans crainte quand elle le fait en présence d'Abi. Doucement, elle hoche la tête, et ses joues rosissent. Abi pose un tas de questions et Cece éclate de rire. « Je crois... je crois qu'il m'aime bien » confie-t-elle alors, avec un rien de pudeur. Elle ne le croit pas, elle le sait. Il le lui a dit, peut-être pas dans ces mots exactement, mais c'était tout comme. « Et moi je sais que je l'aime bien, plus que bien même. » Ses sourcils se froncent alors. « Mais je crois qu'il n'est pas entièrement honnête avec moi. Il rend tout compliqué, même ce qui ne devrait pas l'être. Il ne veut pas n'être qu'avec moi, mais il veut que je sois un peu plus que les autres filles. J'ai dit oui, mais j'avais envie de dire non. » Parce qu'avec elle, c'est tout ou rien, mais pas à moitié. « Rien que ça, ça devrait me mettre la puce à l'oreille, je devrais prendre mes distances avec lui et le sortir de ma tête parce que je sais qu'il va finir par me faire mal, à un moment ou à un autre. Mais j'y arrive pas. C'est plus fort que moi. » Elle baisse la tête, piteuse. Cece fonce toujours, même quand c'est contre un mur. Et Alexis, c'est un gros mur, un mur solide, qu'elle devrait démonter pierre par pierre plutôt que de vouloir passer au-travers. Mais elle est impatiente, pressée de lui offrir tout ce qu'elle peut, même si lui ne le fait pas en échange. « Tu crois que je devrais ? Le sortir de ma tête, je veux dire. »
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