Bon, je n’avais pas véritablement dégobillé. J’avais surtout un arrière goût d’alcool au fond de la gorge qui donnait des coups de poing à ma glotte à chaque fois que je relevais la tête. Et en plus, je meurs de chaud. L’alcool fait suer parait-il. Reprenant mon souffle en pestant contre mon meilleur ami et ses choix de soirée qui m’avaient plus d’une fois coûté ma dignité d’homme sensé, je tourne le robinet d’eau froide afin de me rafraîchir un peu avant de rejoindre le salon. Encore chancelant et l’esprit embué, ce qui serait le cas jusqu’au lendemain au moins, je profite de ce moment en solitaire pour retirer ma veste et remonter les manches de ma chemise jusqu’à mon coude, histoire de ne pas tomber sous la chaleur imaginaire qui agitait l’ensemble de mes sens. Finalement, c’est alors que je me relève du lavabo trop rapidement que mon estomac refait des siennes, et que cette fois…biiarrkkk…. « Occupé ! » m’exclamai-je en tirant la chasse d’eau et en nettoyant, lustrant et polissant jusqu’à ce que tout soit redevenu immaculé. Et ce n’est pas uniquement parce que je suis l’invité de cette maison. C’est aussi parce que je suis très bien élevé et férocement maniaque. « Ah ah. Je te l’ai dit, Nicky, tu devrais changer de sens de l’humour. » ronchonnai-je en sortant enfin de la salle, ma main devant ma bouche. Evidemment, je n’avais pas emmené ma brosse à dents, et je venais de rendre mon estomac. Disons que l’haleine dans ce genre de cas laisse un tantinet à désirer. « Il faut que je rentre à l'hôtel…je n'ai pas de brosse à dents, pas de pyjama, pas de serviette…et en très mauvaise compagnie. » renchéris-je en jetant un regard de travers à Nick, avant d’aviser la jeune femme qui venait de nous rejoindre. « Oh, je ne parlais pas pour vous mademoiselle, évidemment… » Je me demande ce qui est le plus ridicule : ma main devant ma bouche, ou le fait que les mots qui en sortaient étaient pratiquement inaudibles parce que bloqués par cette dernière ?

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