Le bal de fin d'année. Encore une tradition typiquement américaine se dit Isay, prostré devant le miroir de sa chambre, nouant sa cravate. A chaque nouveau bal il râle et s'agace et pourtant, le russo-suédois s'entête à se rendre à ce genre d'événement. Il devrait être vacciné à force mais non ce soir encore, Isay serait de la partie. Mais le jeune homme ne fait jamais ce qu'il n'a pas envie sans une réelle motivation. Et il doit bien l'admettre, sa motivation répond au doux nom de Valentina. Depuis qu'ils ont passé la nuit ensemble – en tout bien tout honneur – suite à l'intervention de la Sevn Society, Isay n'a pu oublier ce moment passé avec la jeune femme. Malgré leur passé tumultueux, il ne pourra jamais déchirer cette page de ce passé commun, bien trop important pour lui, même s'il ne veut pas l'admettre. Ce soir, il n'est pas sur de pouvoir aller voir Valentina ni de pouvoir lui parler. Mais au moins, il pourra toujours garder un œil sur elle, de lui. La Seven Society a installé une véritable psychose sur le campus et Isay a un mauvais pressentiment pour ce soir. Alors il préfère se coltiner un bal minable, histoire d'être sur qu'il n'arrive rien à Valentina. Gentleman, hé ouais. Une heure plus tard, Isay se pointe à l'entrée de l'immense salle de réception du bal, un masque affublé sur ses traits diaboliques. Son costume le taille à la perfection. Il s'empare de l'enveloppe qu'on lui tend et n'attend pas longtemps avant de faire sauter la cire retenant le nom de sa promise. Un immense sourire enjôleur se dessine sur son visage lorsqu'il y lit ces deux mots : Valentina Jaslang. Il n'aurait pu tomber sur meilleure cavalière. Isay replit le carton, le glisse dans la poche de sa veste de costume et pénètre dans la salle de réception. Une foule d'étudiants est déjà présente. La tâche ne va pas être aisée de retrouver sa cavalière. Il fait un petit tour d'inspection, se faufilant à travers la foule. Des jeunes femmes se tournent vers lui lorsqu'il les approche, à la recherche de Valentina. Isay ne pose même pas un regard sur elles. Il reconnaitrait sa jolie blonde les yeux fermés, et pour l'instant, elle ne daigne pas se montrer. Une nouveau tour de piste et la chevelure de Valentina se distingue à travers les étudiants. Isay s'avance vers elle, s'empare de sa main sans prononcer un mot et l'entraine sur la piste de danse où les premiers duos formés offrent leur première danse. Une de ses mains sur la hanche de Valentina, l'autre tenant fermement celle de sa partenaire et les voilà partis dans leur première danse. « Je n'ai pas de mots pour décrire à quel point tu es superbe ce soir » finit-il par dire, ses iris se plantant dans celles de Valentina. Elle est incontestablement la plus belle de toutes les femmes présentes ce soir. Bon Isay n'est certainement pas très objectif mais qu'importe. C'est lui qui a le privilège de danser avec la doyenne des bêtas. « Le destin veut nous réunir coûte que coûte je crois bien ». Ils en ont traversé des épreuves, des disputes, des réconciliations, des éloignements et pourtant, ce soir ils sont encore tous les deux. Rien que de tous les deux. Leur relation n'a jamais été au beau fixe et pourtant, c'est comme s'ils étaient incapable de vivre l'un sans l'autre, de réellement tourner la page une bonne fois pour toutes. « J'espère que ma compagnie te suffira ce soir » ajoute-t-il. Et puis au pire, même si cela ne l'enthousiaste pas des moindres de passer sa soirée en compagnie de son ex petit ami, well .. elle n'a pas vraiment le choix à vrai dire. Parce que lui Isay, il est content d'être à ses côtés. Pour de vrai.

 Toujours devant son miroir impérial qui trône en plein milieu de sa salle de bain, il se regarde. Comme si contempler allait le rendre encore plus beau qu’il ne l’est déjà. Gale a vécu beaucoup de chose malgré sa vingtaine, mais si il y a bien une chose qui lui est inconnu c’est bien le bal universitaire. Il revêt son air impérial en descendant les escaliers de son loft inévitablement trop grand pour deux personnes. Son colocataire avait déjà mit les voiles. Par contre il vit un Jace installé sur son divan avec un sourire bien trop mesquin pour être sincère. « Qu’est-ce que tu as fais encore ? » Question un Gale interrogateur. « J’esquive ce bal de paysan, j’ai autre chose de prévu. » Le sourcil droit relevé Gale ne préféra même pas connaître la raison de cet abandon préférant à la place relever le menton et faire preuve de toute son indifférence. « Super, y’en aura plus pour moi » Qu’il mentit sans sourciller à son meilleur ami, il se trouve juste qu’enfaite Gale soit terriblement déçu de ne pas avoir son acolyte de toujours avec lui. Le delta n’avait déjà pas tellement envie d’y aller, mais alors là c’est sur que s’il pouvait il resterait ici à trouver mieux à faire. Espérons qu’au moins sa cavalière soit potable et qu’il puisse espérer finir avec elle ce soir. En sortant de sa demeure, le delta ne pris même pas le soin d’adresser un mot à Jace presque vexé de son annonce. Jace étant comme chez lui il lui laissera le soin de fermer l’habitation après son départ. Durant le trajet Gale songea à quel genre de cavalière il allait avoir le droit. De préférence une brune ce serait bien mais il ne crachera pas sur ce qu’il aura. En arrivant sur place il observa la salle et devait bien admettre que la décoration est de gout.  En prenant son carton il ne pu s’empêcher d’arquer une nouvel fois un sourcil et de fermer les yeux tant la situation est gênante. « Nicola, grandiose. » Dit-il en prenant le carton pour le glisser dans sa poche intérieure. En s’avançant dans la salle, il essaya tant bien que mal de chercher une jeune femme aussi fine qu’une baguette de pain mais néanmoins séduisante. Son portable émit un son annonçant l’arriver imminent d’un sms. Cette Babi, tellement adorable, au moins si Nicola est trop occupé à lui hurler dessus pour lui avoir retiré sa fleur il pourra aller se consoler dans les bras de Babi qui elle est toujours pour lui. En balayant la salle de son regard azur il pu apercevoir au loin une Ebony presque élégante, presque ? Non, totalement elle a l’air d’une fille presque gentille dans sa tenue de bal. De l’autre coté il vit une Babi parfaite, comme toujours de loin la plus belle de la soirée, enfin il faut le dire vite. Gale plonger un peu plus dans la salle mais il n’arrivait toujours pas à apercevoir Nicola, quoi que, il plissa un peu des yeux et il put voir la jeune femme cloitré dans un coin. Princesse attend donc son prince charmant. Gale glissa jusqu'à elle et sortie son carton pour le lui tendre. « Il semblerait que pour ce soir, ce soit moi ton prince. » Pauvre petite, elle semble si triste et pourtant elle n’aurait pas pu trouver mieux, après dans l’histoire c’est lui le plus déçu. Avoir une fille qu’il a déjà eu dans son lit, pour lui c’est complétement raté pour ce soir. Mais soit, il ne va pas en faire une maladie.  Comment avait-il rencontré Nicola déjà ? Ah oui, pendant une soirée -comme d’habitude- d’un naturel plutôt réservé ce soir là elle était d’une extravagance rare. Elle était tellement aguicheuse ce soir là qu’il aurait très bien pu la donner à n’importe qui qu’elle aurait tenté le tout pour le tout avec cette personne. Mais Gale n’a bien entendu pas laissé passer sa chance. Elle avait fini dans son lit, et Gale avait eu l’honneur de lui retirer sa fleur comme elles le disent si bien. Nicola quelques jours après était venu l’incendier à la fin de son cour tant elle avait regretté cet acte. Gale n’en regrettait rien, tant pis pour elle la prochaine elle évitera de voir si elle ne veut pas finir aussi humilié. « Je ne te propose pas une coupe maintenant, j’aimerai profiter de le soirée avant que tu ne t’offre à moi lamentablement. » Lança un Gale totalement prétentieux.

Constance a tenu à surveiller la façon dont il s'habillait pour le bal qui marquerait la fin de l'année. Et malgré les nombreux défauts de sa sœur, il faut bien admettre qu'elle n'en fait aucune de goût. Alors c'est d'un pas plus qu'assuré que Zachariah fait son apparition pour la soirée. Son costume lui sied à merveille et ses yeux brillent de malice contenue. La file des garçons qui attendent de connaître le nom de leur cavalière est assez dense. Le jeune homme se met à la suite du dernier et s'imagine déjà aux bras d'une jolie blonde qui le comblerait de ravissement. En effet, il espère pouvoir marcher au bras d'Aislynn ce soir. Avec un peu de chance, cela pourrait être le cas. La foule devant lui diminue considérablement et après quelques minutes à patienter, l'omega tient enfin son enveloppe entre ses doigts. Il la tripote sans oser l'ouvrir tout de suite. Peut-être que finalement, il ne croit plus trop en sa chance et qu'il réalise qu'il pourrait bien tomber avec n'importe qui. Zachariah se met dans un coin tranquille pour sortir la feuille de papier de l'enveloppe. Le nom qui y est inscrit danse devant ses yeux et il comprend que la iota ne sera pas sa cavalière ce soir. Une pointe de déception s'insinue dans tout son être, mais il la chasse bien vite. Après tout, sa cavalière n'est nulle autre que Dany. Ils s'entendent à merveille et Zachariah sait par avance qu'il va passer une bonne soirée. Avec pas trop de jalousie en lui si Aislynn se présente au bras d'un beau gosse. D'un mouvement de la tête, le doyen des jaunes chasse cette idée néfaste de sa tête et il finit par entrer dans la salle où doit se dérouler le bal. Ses prunelles cherchent activement sa cavalière. Même si les masques sont des mises pour la soirée, Zachariah connaît assez bien Dany pour pouvoir la repérer dans une salle. Il fait confiance à son instinct pour ne pas se tromper et la trouver du premier coup. Il déambule un peu partout et une jeune femme avec une masse de cheveux bruns finit par attirer son attention. Sûr de lui, il s'avance doucement et se place dans son dos. L'effet de surprise avant tout. Farceur jusqu'au bout. « Bouh ! » Lance-t-il alors qu'il s'est baissé pour que sa bouche soit à proximité de l'oreille de son amie. Allez Dany sursaute de surprise s'il te plaît histoire qu'on rigole deux minutes. Forcément, il rate son entrée en matière et la brune se retourne juste pour le scruter. Un peu désappointé de ne pas avoir réussi son coup, Zachariah fait une moue déçue avec ses lèvres avant de se reprendre et de lui planter un baiser sonore sur le joue. « Tu as le droit de laisser éclater de ta joie, d’exulter en te roulant par terre de bonheur parce que … » L'omega laisse un brin de suspense. Le temps de compter jusqu'à trois histoire de faire le mystérieux. «  … C'est moi ton cavalier. » s'exclame le russe en bombant le torse. Pas peu fier de lui le Zachariah. L'avantage avec Dany, c'est qu'il sait déjà qu'elle va rire de sa connerie, le rembarrer en se moquant de lui et ils vont aller boire un verre avant de s'amuser toute la soirée. « Franchement, tu aurais pu tomber sur pire, donc réjouis-toi. » Allez, au passage, un petit compliment pour lui-même et la soirée peut débuter.

Pathétique soirée, Rayan se demandait encore ce qu'il faisait sur le campus alors qu'il pourrait être ailleurs à profiter de cette nuit comme bon lui semblait. Mais non, à défaut, il était planté devant la salle de bal à attendre cette enveloppe qui lui communiquerait l'identité de sa cavalière au vu de cet évènement tant attendu. Une idée totalement stupide, à son humble avis, car s'il venait à tomber sur une tierce personne qui ne l'intéressait en rien, sa soirée serait définitivement gâchée. Et autant dire que Rayan n'était en rien de ceux qui perdaient de leur temps avec des personnes qui n'en valaient pas la peine. Malgré tout, en tant que président de confrérie, et au vu de l'absence de son frère jumeau, qui n'était nul autre que bras droit, il s'était clairement senti obligé de rappliquer avec son costume cher payé et ses chaussures impeccablement cirées, sans compter ce masque qui gâchait son visage et qu'il ne cessait de qualifier de parfait. L'enveloppe entre les mains, la tête fièrement dressée et la démarche du parfait playboy, Rayan tente tant bien que mal de sauver les apparences et d'agir de son mieux. Ce masque, il n'en aurait pas eu besoin, il en porte un qui se veut être permanent et qui lui permet au moins de garder la tête sur les épaules. La salle atteinte, il découvre avec grande surprise sa cavalière dont le nom et la photo se trouvent dans cette fameuse enveloppe. Tessa Peyli. S'il connait cette jeune femme blonde au visage d'ange ? Absolument pas, c'est bien sa veine. Le physique ne faisant pas tout, le Delta espère simplement qu'elle ne sera pas une casse-couilles ambulante, sans quoi il rentrera chez lui sans avoir pu entamer ne serrait-ce qu'une danse. Au fond de lui, il espérait malgré tout que ce bal ne se terminerait pas en véritable foire. Au dernier évènement similaire, on lui avait mis des bâtons dans les roues alors qu'il se trouvait en la compagnie de sa charmante doyenne et s'il pouvait passer une meilleure soirée, bien que sans Valentina à son bras, il ne cracherait pas dessus. Après une lourde analyse de la photo de sa cavalière, le blondinet se met à divaguer au milieu des demoiselles présentes, mais il abandonna bien vite l'idée de pouvoir la trouver de lui-même. Sa main se déposa délicatement sur l'avant-bras de la première étudiante qu'il croisa. « Dis-moi, tu sais où je peux trouver Tessa ? » Le hasard voulait que cette fameuse étudiante ait la réponse à sa question et Rayan soupira de soulagement en tournant la tête vers l'endroit que lui adressa la jeune femme. Réajustant sa veste de costume sur ses épaules, le Delta arriva donc près de sa proie en à peine quelques foulées. Ses boucles blondes et son regard d'un bleu profond, un tantinet hypnotisant, c'était bien elle. Après avoir analysé longuement sa photo, il ne pouvait plus y avoir erreur. Sourire ravageur sur les lèvres, l'étudiant se présenta donc à elle. « Mademoiselle Peyli, votre cavalier est arrivé. » Saisissant délicatement sa main, il la lève jusqu'à ses lèvres afin d'y poser un doux baiser. Si le président de confrérie n'est pas connu pour être un tendre, il n'en reste pas moins gentleman dans l'âme et prêt à enfouir son côté sombre au fin fond de lui-même afin de profiter au mieux de certaines opportunités qui viennent à s'offrir à lui. « Rayan, président des Bêta-Delta, pour te servir. Sacré privilège, ceci dit. », continua-t-il en affichant l'un de ces sourires séducteurs dont lui seul avait le secret. Non pas que l'Israélien allait se plier en quatre pour satisfaire sa cavalière, il se contentera d'agir comme il aime si bien le faire. En véritable coq de la basse-cour. Après tout, il n'a rien à envier à qui que se soit. Représentation humaine du Dieu Apollon, des résultats qui frôlaient la perfection, un travail en tant qu'assistant qui lui avait été offert sur un plateau d'argent, il n'y avait que son sale caractère de borné qui lui faisait défaut. Heureusement que l'homme savait sauver les apparences et se cacher derrière un masque. Son regard ébène ne lâchait en rien celui de celle qui s'avérait être sa cavalière. Il n'était sans doute pas celui qu'elle espérait avoir à son bras, mais il fallait s'en contenter. À cet instant, Rayan priait intérieurement pour que rien ne vienne à entacher cette soirée, mais sans doute était-ce trop demander. Entre les drames et autres interruptions impromptues, autant dire que les évènements à Berkeley tournaient toujours aux mélodrames.