Assis dans l’herbe, Zeppelin ferma les yeux, laissant la musique l’envahir. De l’endroit ou il était, il ne pouvait pas vraiment voir Bastille à l’œuvre. À quoi ça servait d garder les yeux alors? Il préférait les fermer, c’était plus facile de se laisser transporter par les sons que ses oreilles captaient. Il entendait des voix qui discutaient, des rires, une engueulade se déroulait également non loin de l’endroit ou il se trouvait. Poussant un soupire, il tenta de repousser ces sons pour se concentrer uniquement sur la chanson qui jouait. Lorsque ce fut chose faite, un sourire se dessina sur ses lèvres et il en vint même à chanter à voix basse.  Après plus de trois minutes, la chanson se termina et le groupe quitta la scène. Zep’ se leva alors et s’étira. Presque tout son corps craqua, signe qu’il était resté dans cette position un peu trop longtemps… tout comme la douleur qu’il ressentait. Il faut le dire, la terre n’était pas le meilleur siège. S’assurant de ne frapper personne au passage, il tendit ses bras vers le ciel avant de les laisser tomber le long de son corps puis jeta un coup d’œil autour de lui. Ou allait-il maintenant?

Venait-il à peine de se poser mentalement la question que son estomac gronda. C’était un signe, une réponse. Marchant pendant près d’une dizaine de minutes, il trouva finalement un petit stand ou il acheta, à un prix ridiculement élevé il faut le dire, un bretzel ainsi qu’une bouteille d’eau. Après avoir prix une bouchée, il continua sa marche, errant sans but réel. Du moins, jusqu’à ce qu’il aperçoive, au loin, une silhouette qui lui était étrangement familière. C’est impossible, se dit-il. Il ferma les yeux pendant près cinq secondes avant de les ouvrir de nouveau. Une vive douleur le saisi au niveau de la poitrine et il dut se concentrer pour arriver à respirer normalement. Lui qui avait tout fait pour oublier son passé, voilà qu’il venait le hanter de nouveau. S’avançant vers la jeune femme qui troublait son esprit, il hésita à l’aborder lorsqu’il se trouva à quelques mètres d’elle. Que pouvait-il lui dire? Bonjour, vous ressemblez énormément à mon ex-petite amie aujourd’hui décédée? Impensable. Il s’arrêta donc net, pris d’une soudaine panique. Il réfléchit à une bonne façon d’entamer une discussion avec cette inconnue et, une fois trouvée, il poursuivit son chemin. « Katherine? » Demanda-t-il d’une voix qui laissait paraitre une certaine incertitude. Exactement l’effet qu’il voulait créer. Il réussi, ce qui l’étonna d’ailleurs, à cacher cette douleur qui transparaissait toujours un peu dans sa voix lorsqu’il prononçait le nom de la fille avec qui il avait autrefois partagé sa vie.

Coachella, Vacance, c'était parfait. Tout était parfait, vraiment. Je ne pensais pas que je pourrais passer de si bonne vacance, surtout après une année aussi mouvementée. Je n'aurais jamais cru que je pourrais un jour profité encore de la vie, mais grâce à mes nouveaux amies, à ma nouvelle vie je pense pouvoir aller de l'avant. J'ai quitté l'Australie, un pays dans lequel j'avais grandis et que j'adorais pour ce pays, l'Amérique, pour cette université et je ne m'en portais que plus bien. C'était génial, parfait, le pied. Je ne pouvais pas rêver de mieux. Même si je devais prendre mon courage à deux mains et me décider à aller parler à ma demi-soeur, je me sentais bien et libre. Je n'avais jamais été à un festival, et encore moins au célèbre Coachella. Je me rappelle avoir regarder des photographies de se festival sur internet, avoir rêver d'y aller et même demander la permission à mes parents, mais je n'avais jamais pu le faire. Soit ma mère n'était pas d'accord, soit j'avais d'autre plan ou il était simplement trop difficile pour moi de quitter l'Australie pour venir en Amérique. Aujourd'hui, j'étais là. J'étais au festival Coachella et j'étais bien entourée, il y avait une ambiance génial et une si bonne musique. La musique, que j'aimais la musique. Lorsqu'un groupe commençait à jouer, je me sentais tout de suite transporter, tout comme le reste de l'assemblée j'en suis sûr. On danse, on saute et on chante à l'unisson : on ne fait plus qu'un. Le groupe de musique Bastille montait sur scène, je laissais quelques amies qui allaient déjà manger pour aller écouter une chanson de plus. La première note me fis sourire, je la connaissais cette chanson. Mon corps bougeait déjà au rythme de la musique, rejoignant bientôt les mouvements d'autres spectateurs. Mes mains se levaient en l'air et je dansais, je chantais même avec eux sans voir le temps passer, sans voir la chanson se terminer. La dernière note retentissais et mes mouvements s'arrêtaient lentement. J'avais le sourire aux lèvres, tout était si paisible à présent. J'avais l'esprit encore plus tranquille qu'auparavant, c'était ça l'effet qu'avait la musique sûr moi. Je m'éloignais gentiment, je devais rejoindre mes amis pour manger quelque chose, j'avais extrêmement faim. « Katherine? » Un visage inconnu me regardait fixement. Étais-ce à moi qu'il parlait ? Il m'a fallu une ou deux secondes pour le comprendre, et amusé je venais lui répondre : « Oh, désolé vous devez me confondre avec quelqu'un d'autre. » Je lui adresse un sourire, il avait l'air sympathique comme garçon quoi que peu souriant. C'est sans doute pour ça que je restais devant lui un sourire béa sur la figure, je voulais qu'il m'adresse un sourire, même faible. « Je ne suis peut-être pas cette Katherine, mais tu peux m'appeler Attina, enchanté. » Je lui tendais ma main pour qu'il la serre, peut-être que ça allait être une jolie rencontre. Qui sait ?

“Vous devez me confondre avec quelqu’un d’autre.” Même s’il s’attendait à la réponse de la jeune femme, il n’en resta pas moins légèrement déçu. Il le cacha, bien évidemment. Comment expliquer à une parfaite étrangère que vous l’avez confondue avec votre petite amie décédée sans que cette personne ne vous prenne pour un fou? La réponse est que c’est tout bonnement impossible. Même s’il savait que la jeune femme qui se trouvait devant lui ne pouvait pas être Katherine, comment pourrait-il un jour oublié qu’il l’aie vu pousser son dernier souffle, qu’il l’aie tenue dans ses bras alors qu’elle agonisait, il avait cette minuscule et ridicule parcelle d’espoir en lui. Comme si une petite partie de son être refusait toujours de croire qu’elle était réellement partie. Pourtant, il fallait se raisonner. “Je vous ai certainement confondue, désolé. C’est que vous ressemblez étrangement à –“ Il prit une pause d’une fraction de seconde afin de s’assurer de ne pas dire n’importe quoi et ne pas passer pour un fou auprès de cette inconnue. “une amie.” Termina-t-il, espérant qu’elle n’aurait pas remarquer son hesitation. Quoi de mieux pour revenir sur terre et tenter d’oublier la frappante ressemblance entre la brunette et son ex que de mettre un prénom sur ce visage qui était si familier et qui, soudainement, lui semblait totalement inconnu? Forçant un sourire decent, du moins mieux que ce qu’il lui avait offert jusqu’à present, Zeppelin prit la parole. “Zeppelin.” Répondit-il en serrant la main de cette femme. “Ravi de faire votre connaissance.” Peut-être était-ce l’habitude de vouvoyer les inconnus, les bonnes manières qu’il avait appris remontaient à la surface, mais il l’avait vouvoyer. Il aurait sans aucun doute pu la tutoyer, après tout, elle l’avait fait avant lui.  Pourtant, on lui avait toujours bien dit de vouvoyer les gens qu’il venait à peine de rencontrer, meme s’ils avaient son âge, parce qu’il lui donnait la majorité tout au plus. Il avait tenté de laisser ses bonnes manières à la maison, en Australie, mais peut-être que c’était le fait de se retrouver devant la sosie de Katherine qui faisait tout remonter à la surface. Katherine. Ce nom ne cessait de résonner dans sa tête. Il savait pourtant que la jeune femme se prénommait autrement, mais il la verrait toujours comme Katherine… du moins, jusqu’à ce qu’elle lui démontre qu’elle n’était pas elle.