C'était bien la première que Pablo assistait à un festival tel que Coatchella. Lui qui était plutôt du genre à passer ses vacances à flanner dans des pays étrangers, il avait, pour cette fois, décidé de faire exception à la règle pour faire plaisir à Charlotte, sa meilleure amie, son âme sœur. Elle lui ressemblait étrangement sur certains points, bien qu'ils étaient pour le reste très différent l'un de l'autre. Dans un sens, le Di Marco disait être ici pour faire plaisir à son amie, mais c'était aussi pour garder un œil bienveillant sur elle, afin d'éviter qu'elle ne succombe à outrance aux vices que pouvait provoquer ce lieu chaud et pavé de bonnes musiques. Le visage de Charlotte s'illumina instantanément dès lors qu'elle croisa le regard clair de son ami italien. Pablo la prit dans ses bras, bien que le sien, de visage, affichait un air quelque peu blasé : il n'aimait catégoriquement pas voir Charlotte avec cette merde entre les doigts. L'homme n'était vraiment pas du genre à aimer la fumette, avec tout ce qu'il avait eu l'occasion de lire dessus, tous les témoignages affolants et scabreux qui s'étaient présentés sous ses yeux, jamais il n'aurait l'envie particulière d'y goutter et voir que Charlotte en consommer encore et encore, cela l'inquiétait au plus haut point. Mais qu'importe, il ne fallait pas jouer les grincheux dès le début de ces belles vacances qui s'annonçaient rocambolesques. « Et crois-moi, ton petit rayon de soleil ne va pas te lâcher d'une semelle, je sais que sans moins ce festival aurait été moins fun, n'est-ce pas ? » répliqua joyeusement Pablo dès l'instant où il remarqua le joint par terre. Ébouriffant les cheveux de sa meilleure amie, il fit rapidement la connaissance du groupe d'individus dans lequel il venait de s'incruster. Alors que les bonjours étaient de rigueur, il remarqua que son amie s'était éloignée près de sa voiture et voulant la suivre, quelle ne fut pas sa stupeur dès lors qu'il la vit ingurgiter quelque chose. Des comprimés. Les yeux de Pablo s'emplirent de colère, il s'approchait de la demoiselle, qui le remarqua rapidement. « Ah vraiment ? Eh bien on t'écoute, qu'est-ce que tu es en train de faire là au juste ?! ». Comment pouvait-elle faire une chose pareille ? Abuser de la drogue encore et toujours, il semblait qu'elle n'ait pas compris la leçon il y a de cela quelques semaines à peine. Pourquoi continuait-elle de glisser encore et toujours sur cette pente ? Pablo essayait tant bien que mal de l'aider du mieux qu'il pouvait, il n'aimait pas la voir dans un état comme celui-ci, mais il semblait que ses efforts aient été vain, oui sans doute. Il ne pouvait pas continuer comme ça, ni même rester ici. La colère l'avait gagné, encore une fois. « Non, tu sais quoi, laisse tomber, fais ce que tu veux. » termina-t-il par lâcher, avant de se perdre dans la foule du festival. Il marcha durant plusieurs minutes, passant entre les gens, leur marchant sur les pieds et se faisant bousculer. Mais qu'est-ce qu'il fichait dans un endroit pareil, sérieusement ? Pharrell Williams était sur scène et pourtant, Pablo n'en profitait guère, préférant se terrer le plus loin possible de Charlotte. Les applaudissements retentissent et voilà que le chanteur du moment quitte la scène pour laisser la place à un groupe cher au cœur de l'italo-américain : Imagine Dragons. Finalement, il y avait du bon dans ce festival alors autant en profiter. Marchant encore quelques pas, monsieur Di Marco se planta là où il y avait le moins de personnes possible, légèrement agoraphobe ça ne pouvait qu'être mieux. Il ne voyait pas les artistes sur la scène et dans le fond il s'en fichait pas mal, le plus important était la musique, non ? Soudainement, alors qu'il ne vit rien venir, une sangsue à la chevelure couleur paille s'agrippa à lui. Elle le salua un temps soit peut, mais bien trop surpris pour dire quoi que ce soit, il se tut. Il n'avait pas l'habitude de ce genre de contactes avec des inconnues, à croire qu'ici tout était permis. Quelques secondes passèrent et voilà que l'homme et la demoiselle étaient en train de s'échanger un baiser plus que langoureux. À première vue cela paraissait complètement invraisemblable, mais à analyser de plus près, un goût alcoolisé s'échappait des douces lèvres pulpeuses de cette inconnue. Évidemment. « Woooh » répliqua Pablo, rompant le contacte établit par la Lancaster. Elle ne faisait preuve d'aucune finesse et s'adressait à une autre demoiselle, l'air de rien. Pablo était quelque peu déboussolé par ce comportement débauché, mais bordel, il était en vacances, alors autant en profiter plutôt que de culpabiliser. « Sympa comme technique d'approche... » murmura-t-il à l'encontre de l'impatiente bourrée.