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the ice is getting thinner under me and you ❥ MATTY, NAEL & LANIE

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MessageSujet: the ice is getting thinner under me and you ❥ MATTY, NAEL & LANIE the ice is getting thinner under me and you ❥ MATTY, NAEL & LANIE EmptySam 5 Avr - 22:53

Spoiler:




There was little we could say
And even less that we could to
To stop the ice from getting thinner under me and you

matthias+alaina — anniversaire des ddc, 28 février 2014, 4h10. Thaïs Dupont de Calendre avait dû faire preuve de trésors de persuasion et user de ses arguments les plus convaincants pour obtenir d’Alaina qu’elle vienne à sa soirée d’anniversaire. La rouquine avait, non sans tort, eu l’intime conviction que ce ne serait pas une très bonne idée et s’était montrée assez réticente, et ce n’est que lorsque son amie sortit le grand jeu en affichant son regard de chien battu le plus ravageur que Lanie avait fini par céder. Non pas qu’elle manquât d’envie de fêter l’anniversaire de son amie – de manière générale, Lanie refusait rarement une soirée, d’autant plus que Thaïs comptait parmi les personnes à qui elle tenait le plus à Berkeley. Mais qui disait anniversaire de Thaïs disait forcément anniversaire de son jumeau, Matthias. Et c’est là que les choses se corsaient. Car si Lanie appréciait énormément Matthias – plus que de raison, même – la situation n’en demeurait pas moins compliquée entre eux. Cela faisait deux mois qu’ils ne s’étaient pas parlés, leur dernière conversation remontant au nouvel an qui avait fameusement dérapé et qui, une fois n’est pas coutume, avait poussé Lanie malgré elle à éviter le Iota. Elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle pourrait bien lui dire, tant la situation la gênait. Thaïs était bien entendu au courant, vu qu’elle les avait surpris ce fameux soir, et cela s’était avéré plutôt utile lorsqu’Alaina avait entrepris de lui expliquer pourquoi elle hésitait à venir à sa soirée – comprenant vite le rapport, Thaïs lui avait épargné ces explications pour le moins embarrassantes, et lui avait aussitôt intimé de ne pas laisser la situation avec Matthias l’empêcher de venir. « Il y aura assez de monde pour que t’aies pas à lui parler », avait-elle déclaré, « t’auras qu’à passer la soirée loin de lui, ça m’étonnerait qu’il vienne vers toi s’il voit que t’as pas envie de discuter avec lui. » Lanie avait été plutôt surprise par le raisonnement de Thaïs, mais elle s’était rapidement rendue compte qu’elle n’avait pas tort, et n’avait par conséquent plus vraiment de raison de ne pas venir.

Résultat, elle était venue, d’abord assez appréhensive, puis plus rassurée en voyant que les prévisions de Thaïs s’étaient avérées vraies. Son regard avait certes croisé celui de Matthias à quelques reprises, mais leurs interactions s’étaient heureusement limitées à cela et Lanie passa une excellente soirée, si l’on exceptait la petite boule qu’elle avait ressentie au creux du ventre en se disant qu’elle était en train d’ignorer l’un des deux organisateurs, qui de surcroît était censé être l’un de ses plus proches amis. Mais elle parvint sans trop de mal à noyer sa culpabilité, et bien vite, la soirée toucha à sa fin et les derniers invités partirent après avoir remercié les Dupont de Calendre pour leur hospitalité. Lanie, quant à elle, rejoignit Thaïs qui s’était armée d’un sac poubelle pour entamer le rangement – là encore, bizarrement, elle ne tomba pas sur Matthias, qui devait probablement être occupé ailleurs. Lorsque l’appartement eut retrouvé des allures un peu plus acceptables, Thaïs souhaita une bonne nuit à Lanie après avoir précisé qu’elle pouvait s’installer dans la chambre d’amis. Celle-ci la remercia et s’apprêta à suivre les conseils de Thaïs, trop fatiguée pour reprendre la route du campus. Dans le couloir, elle croisa Nael, le cousin des Dupont de Calendre, et lui adressa un bref sourire sans s’attarder plus longtemps, désireuse de poser ses affaires dans la chambre et de se reposer. Mais alors qu’elle passait devant la salle de bain, la porte de celle-ci s’ouvrit à la volée, laissant échapper un nuage de vapeur, et faisant tomber Lanie nez à nez avec… Matthias. Bien évidemment. Elle avait été stupide de se dire qu’elle aurait pu passer une nuit ici sans croiser Matthias, maintenant que l’appartement était considérablement plus vide qu’une heure auparavant. Le temps sembla se figer pendant quelques instants, alors que leurs regards se croisaient une nouvelle fois. Puis Matthias sortit de la salle de bain, alors que Lanie s’adossait au mur, résistant furieusement à l’envie de baisser les yeux qui, une fois n’est pas coutume, s’était emparée d’elle. Au bout de quelques secondes, elle finit par ouvrir la bouche. « Salut », souffla-t-elle timidement. Elle se fit violence pour maintenir son regard rivé à celui, beaucoup trop intense, de Matthias, sans compter que la tentation de baisser les yeux était d'autant plus forte qu'il ne portait ni t-shirt ni chemise, et que la vue qu'il offrait était par conséquent loin d'être repoussante. Mais elle parvint à soutenir son regard, osa même un petit sourire, et fut agréablement surprise de constater que la gêne qu’elle avait tant redoutée ne se faisait finalement pas tant ressentir que ça, et que Matthias ne semblait pas d’humeur massacrante, ou en colère sur elle. Elle passait tant de temps à redouter chacune de leurs retrouvailles qu’elle en oubliait combien il était finalement facile de lui parler.  « Bon anniversaire », ajouta-t-elle, toujours assez timide, en se disant qu’elle avait eu toute une soirée pour le lui souhaiter mais qu’elle ne l’avait pas fait. Certes, cela ne faisait que quatre heures que Matthias avait officiellement vingt-quatre ans, mais elle n’en avait pas moins l’impression d’être ridiculement en retard. « J’ai quelque chose pour toi », se rappela-t-elle alors, et elle ouvrit son sac avant de commencer à fouiller dedans. « Je te l’aurais bien donné plus tôt, mais comme… enfin bon, voilà. Tiens », dit-elle en lui tendant son cadeau. « Désolée, c’est pas emballé, mais je savais pas trop comment emballer ça. Enfin bref, j’espère que ça te plaira quand même, même si c’est pas grand chose. » Elle sourit assez nerveusement alors que Matthias prenait l’épaisse feuille de papier qu’elle lui tendait. Au recto, deux dessins entièrement faits au crayon, l’un en dessous de l’autre. Celui du haut reproduisait avec une fidélité impressionnante une photo qu’ils avaient prise le soir du Nouvel an, et que Lanie avait aussitôt mise sur Instagram alors que Matthias ronchonnait quant à l’inutilité de cette application. Lanie souriait de toutes ses dents alors que Matthias l’embrassait sur la joue. La photo du bas avait été prise quelques minutes plus tard, et Lanie ne l’avait jamais montrée à Matthias – elle immortalisait leurs plus belles grimaces, et Lanie avait été affligée de constater que, même avec la bouche en cul de poule, Matthias restait plus beau qu’un dieu. Au verso de la feuille, quelques mots griffonnés de l’écriture ronde d’Alaina : Merci pour tout et merci d’être toi. Je serai toujours là pour toi. Lanie. La rouquine guettait la moindre réaction de Matthias alors qu’il observait les dessins, et devant son silence, ressentit une pointe d’appréhension. « Enfin, je… Je savais pas trop ce qui te ferait plaisir, alors j’ai pensé à ça… » Elle essayait de lui faire comprendre qu’elle ne lui en voudrait pas s’il n’aimait pas, mais la voilà qui s’emmêlait les pinceaux comme une gamine, comme cela avait furieusement tendance à arriver quand elle était face à lui. Elle s’efforça de reprendre contenance, et lorsque ce fut chose faite, elle demanda : « Alors, tu as passé une bonne soirée ? » Et là encore, elle s’en voulut légèrement en réalisant que si elle lui avait parlé pendant la soirée, elle aurait déjà eu la réponse à sa question.

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MessageSujet: Re: the ice is getting thinner under me and you ❥ MATTY, NAEL & LANIE the ice is getting thinner under me and you ❥ MATTY, NAEL & LANIE EmptyLun 14 Avr - 6:25


Alors que Kilian et Sloan étaient partis dans une discussion animée dont j'avais fini par perdre le fil, mon regard balaya l'ensemble du salon. J'ai croisé le regard de ma sœur, qui leva son verre en ma direction, comme pour nous souhaiter le meilleur pour cette nouvelle année. Voulant sceller ce pacte silencieux, j'ai symboliquement porté mon propre verre à mes lèvres, avalant les dernières gorgées de mojito. Elle me répondit par un sourire franc, qui illumina ses traits fins. L'amie avec laquelle elle parlait quelques secondes auparavant la rappela à l'ordre en lui secouant légèrement le bras, ce qui me fit largement sourire. J'ai détourné mon attention de cette scène un brin comique, pour continuer mon examen visuel. Sur le canapé, une brochette d'Alpha qui discutait vivement. Chacun avait un verre en main, ce qui me fit arquer un sourcil de surprise – avaient-ils tous eu l'audace de se servir de l'alcool, ou étaient-ils restés au Sprite et Coca ? Je me suis mentalement repris, songeant à ma jumelle ; elle aussi appartenait à la confrérie des intellos de Berkeley, et n'était pas pour autant une fille recluse, coincée, et toujours le nez dans ses bouquins. La preuve, elle avait organisé une soirée mémorable pour nos anniversaires. J'ai détourné mon regard du groupe d'étudiant, et mes yeux s'arrêtent aussitôt sur une chevelure rousse qui m'était plus que familière. Alaina. Pendant une fraction de seconde, je me suis demandé si je devais aller la saluer. Mais pour lui dire quoi ? J'étais sur et certain que notre conversation tournerait court. Je n'avais pas honte de ce qu'il s'était passé la dernière fois. Je ne regrettais rien – si ce n'est le fait d'avoir été interrompu. Pourtant, inexplicablement, je me sentais mal à l'aise rien qu'à l'idée d'aller la remercier de sa présence. Malgré toutes les bonnes raisons qui me poussaient à aller l'aborder, je préférais rester en retrait. Lâchement, je profitais qu'elle me tourne le dos pour l'observer, et la détailler des pieds à la tête. Robe couleur bleu nuit lui arrivant à mi-cuisse, talons hauts, cheveux relevés dans un chignon faussement désordonné. Sans aucun doute, elle était belle. Belle, mais inaccessible. Belle, mais interdite. Une tentation suprême, à laquelle j'avais de plus en plus de mal à résister. La nuit du nouvel an en était une preuve flagrante. Ce n'était plus seulement l'amie avec laquelle je m'entendais bien, l'amie avec laquelle j'avais l'habitude de passer mon temps libre, l'amie que je me plaisais à emmerder juste pour la faire sortir de ses gonds. Non, désormais, c'était plus que ça. C'était l'amie qui avait une nuque offerte et tentante, l'amie qui avait des hanches où mes mains se logeaient à la perfection, l'amie dont l'étreinte passionnée me faisait tout oublier. J'ai secoué la tête, chassant rapidement les images du Nouvel An, qui se bousculaient dans mon esprit à une vitesse effrénée. C'était du passé, mieux valait oublier. J'ai fait un effort pour me concentrer sur la conversation entre Sloan et Kilian, me détournant du même temps de l'objet de mes désirs et convoitises. Effort qui fut grandement aidé lorsqu'une tête blonde qui m'était familière me fit face. Mon visage se fendit d'un sourire sincère et ravi, alors que Léo-Alisson me faisait oublier tous mes tracas dans une étreinte délicate.

La soirée prit fin aux alentours de trois heures et demi du matin. Petit à petit, le salon se vida. Thaïs, en bonne hôtesse de maison, raccompagnait les invités à la porte pendant que je m'affairais à débarrasser le salon des bouteilles vides. Ma jumelle prit ma relève quelques minutes plus tard, tandis que je disparaissais dans la salle de bain pour une douche bien méritée. Je ne m'éternisais pas, désireux de regagner ma chambre au plus vite. J'avais plus ou moins fui le salon en remarquant la présence d'Alaina. Me retrouver avec elle et ma sœur dans la même pièce, non merci. Bonjour le malaise qui allait régner. Mais mon mauvais karma me joua, ce soir, un tour que je n'avais pas vu venir. Alors que je sortais de la salle de bain le plus silencieusement possible, la silhouette de la Gamma se matérialisa juste devant moi. Parfait, j'étais maudit. Nous nous observâmes en silence pendant quelques secondes, avant qu'Alaina ne se décide à me saluer. Elle, au moins, avait le mérite de faire preuve de présence d'esprit. « Salut. » Dis-je sur un ton bas, me demandant déjà où cette conversation allait nous mener. Nulle part, sans doute. « Merci. » Répondis-je normalement, sur un ton parfaitement neutre. Je ne savais pas trop comment me comporter avec elle, maintenant que nous étions à nouveau seuls. C'était la première fois que je me retrouvais aussi démuni devant elle. D'habitude, j'étais celui débordant d'assurance, qui ne craignait pas de mettre les deux pieds dans le plat. Là, en revanche... ce n'était pas la même histoire. « Il ne fallait pas... » Soufflais-je en la voyant plonger une main dans son sac, pour en retirer une grande feuille de papier cartonnée. Le silence se fit, tandis que j'observais attentivement les deux dessins qu'Alaina avait fait. « C'est une très bonne idée, vraiment. » Assurais-je, souriant légèrement à la vue de nos têtes, figées pour l'éternité. J'ai relevé la tête vers elle, sur le point de lui dire que j'allais mettre le papier sous cadre pour l'accrocher dans ma chambre, mais ceci me parut stupide. Qu'est-ce qu'elle en avait à faire, de toute façon ? Je profitais donc de l'échappatoire qu'elle m'offrait sur un plateau d'argent, me demandant si j'avais passé une bonne soirée. « Plutôt, oui. Ma sœur a un don pour organiser des soirées réussies. » Déclarais-je. À chaque fois que Thaïs voulait faire une soirée chez nous, j'étais le premier à pester et à maugréer. Mais à chaque fois, j'avais été le dernier à aller me coucher. Paradoxal, moi ? Parfois. Mon cousin, que j'avais invité à rester, passa à ce moment devant nous dans le couloir. « Bonne nuit Nael. » Il hocha la tête, me remercia et nous rendit la pareille avant de disparaître dans la chambre d'amis. Si l'on en croyait ses yeux fatigués, lui aussi avait passé une bonne soirée – et sans doute bu plus que d'ordinaire. Aussitôt la porte de la chambre fermée, nous fûmes à nouveau confronté au silence. Mal à l'aise avec proximité et ce manque flagrant de spontanéité, j'eus soudainement envie d'oublier ces humeurs enfantines, dignes d'adolescents pré-pubères. Et pour ça, quoi de mieux que... « Un dernier verre ? » Proposais-je à Alaina, espérant qu'elle ne refuserait pas. J'avais envie de lui parler, de profiter de sa présence, d'être à ses côtés. J'avais envie de passer du temps avec elle, d'oublier les deux mois qui venaient de s'écouler sans que nous échangeâmes le moindre mot. J'avais envie de briser la glace, afin que notre relation reparte comme avant – ou de plus belle, au choix. Personnellement, j'avais une préférence pour la seconde option. Mais pour cela, il faudrait que nos langues se délient, et que nous trouvions le courage de nous adresser plus de trois mots sans baisser les yeux. J'ai osé un vague sourire lorsqu'elle accepta ma proposition, avant de me diriger vers la cuisine. J'ai ouvert le frigo où les bouteilles entamées avaient rempli les espaces vides. « Vodka, bière, des digestifs en tout genre, encore de la vodka, du scotch... qu'est-ce que tu veux boire ? » Demandais-je en jetant un coup d’œil à la Gamma, tandis que j'optais pour un digestif à la menthe. Je ne pus m'empêcher de repenser au fait que la dernière fois que j'avais bu de l'alcool en compagnie d'Alaina, les choses avaient sérieusement dérapé. Reste à savoir si cela allait devenir une habitude, ou si la fois précédente était une exception. Ce dont je doutais fortement – mon regard sur elle avait changé. Irrémédiablement.
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MessageSujet: Re: the ice is getting thinner under me and you ❥ MATTY, NAEL & LANIE the ice is getting thinner under me and you ❥ MATTY, NAEL & LANIE EmptyJeu 8 Mai - 1:57




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matthias+alaina — anniversaire des ddc, 28 février 2014, 4h20. Mille pensées, tantôt en accord, tantôt contradictoires, se bousculaient dans l’esprit d’Alaina, alors que son regard sondait celui de Matthias pour la première fois depuis deux mois. La conversation avait beau ne pas être plombée par des tonnes de malaise et l’ambiance avait beau ne pas être des plus tendues, la rouquine n’arrivait pas à s’arrêter de penser au contexte particulier dans lequel se déroulaient ces retrouvailles – et elle était intimement persuadée que Matthias était sujet au même phénomène. Après tout, deux mois et demi plus tôt, il l’avait déshabillée et allongée sur un lit qui se situait à une dizaine de mètres de l’endroit où ils se tenaient maintenant, et même avec toute la bonne volonté du monde, il était tout simplement impossible de ne pas établir de parallèles. Alors qu’Alaina s’efforçait d’entretenir la conversation sur le ton le plus naturel possible, elle revoyait dans sa mémoire chacun des gestes que Matthias avait esquissés lors de cette fameuse nuit du nouvel an. Le premier baiser qu’il avait déposé sur ses lèvres après lui avoir souhaité une bonne année, et ceux qu’elle lui avait ensuite rendus, l’étreinte de ses bras autour d’elle alors qu’il l’emmenait à l’intérieur avant de faire tomber sa robe, son souffle chaud contre sa peau dénudée, son regard brûlant, la douceur de ses doigts sur son corps. Les mots qu’il avait murmurés lorsqu’elle lui avait dit que cela pourrait marcher entre eux, qu’elle les voyait former un véritable couple. Alaina sentait son cœur s’emballer en repensant à chacun de ces instants, mais elle s’efforçait de ne rien laisser paraître. Car maintenant, l’assurance dont elle avait fait preuve au nouvel an n’était plus qu’un lointain souvenir qui ne laissait derrière lui que des doutes et des questions sans réponse. Elle ne savait pas quelle proportion des actes de Matthias étaient à attribuer à l’alcool qu’il avait ingurgité, et elle n’était pas sûre de vouloir le savoir – car elle pressentait que cette histoire se solderait par un cœur réduit en miettes. Mais elle ne pouvait s’empêcher d’être curieuse, et se posait la question maintenant plus que jamais, pratiquement hypnotisée par ce regard qu’elle n’avait plus croisé depuis de longues semaines.

Alaina avait toutefois fait des progrès en matière de self-control, et elle aurait pu affirmer sans l’ombre d’un doute que tout ce questionnement intérieur ne transparaissait pas sur son visage. Matthias avait toujours su lire en elle comme dans un livre ouvert, s’il le voulait. Et lorsqu’elle était prise de court, ce qui était régulièrement le cas en présence du Iota, deviner ce qui lui passait par la tête était d’une simplicité infantile. Mais là, et peut-être pour la première fois depuis qu’ils se connaissaient, les rôles avaient changé, en tout cas en ce qui concernait Lanie. Probablement dans une tentative de se préserver après tous les hauts et les bas qu’elle avait connus avec Matthias, elle s’efforçait avec succès de paraître imperturbable sitôt la timidité des premiers instants passée. Aussi se contenta-t-elle d’esquisser un petit sourire et de hocher la tête lorsqu’il lui proposa de boire un verre, se demandant toutefois ce qu’il avait derrière la tête. Elle décida bien rapidement de ne s’attendre à rien, peu désireuse de se faire des idées qui finiraient par être déçues. Elle suivit Matthias en direction de la cuisine, laissant pour la première fois trainer son regard sur le corps partiellement dénudé du jeune homme, et se surprenant à s’imaginer caresser les muscles saillants de son dos du bout des doigts. Elle se secoua mentalement et fut soulagée de pouvoir penser à autre chose lorsque Matthias ouvrit la porte du frigo, dévoilant les nombreuses bouteilles qu’il contenait encore. Lanie n’avait pas particulièrement envie de boire – fait rare, elle n’avait que peu bu ce soir alors qu’elle finissait régulièrement complètement ivre en soirée, et elle estimait maintenant qu’il n’y avait pas grand intérêt à ce qu’elle se mette une mine avant d’aller dormir. Mais elle avait envie de passer du temps avec Matthias, maintenant que la glace était enfin rompue, et c’est pourquoi elle répondit au bout d’une seconde d’hésitation : « Je sais pas, sers-moi la même chose que toi », convaincue que Matthias n’allait pas opter pour de la vodka à cinquante degrés. Ses pieds commençaient à se faire douloureux, et alors que Matthias s’affairait à remplir leurs verres, elle estima qu’il était grand temps de se débarrasser de ses talons vertigineux. « Je reviens, je vais juste enlever mes chaussures », lança-t-elle au Iota, le gratifiant d’un sourire, avant de sortir de la cuisine. Arrivée dans le hall où Thaïs lui avait toujours intimé l’ordre de ranger ses chaussures quand elle venait lui rendre visite, elle se pencha en avant pour défaire les fines lanières qui maintenaient ses chaussures à ses pieds, une tâche qui s’avéra plus laborieuse qu’elle ne l’aurait cru. Elle se félicita d’avoir eu la présence d’esprit de venir jusqu’ici pour retirer ses talons, car elle sentait sa robe remonter jusqu’à la limite de l’indécence. Au bout de quelques instants supplémentaires, elle arriva enfin à ses fins, prit ses talons en main, se redressa et fit demi-tour pour aller les ranger – et tomba, une fois de plus, nez à nez avec Matthias.

Combien de temps ça m’a pris de retirer ces pompes à la con ?, se demanda-t-elle l’espace d’un instant, mais cette pensée fut aussitôt chassée par une autre question, légèrement plus alarmante : Depuis quand est-ce qu’il est là ? Elle se fit violence pour ne pas perdre contenance et parvint même à lui sourire, s’approchant de lui pour prendre un des deux verres qu’il tenait en main, et s’efforçant d’oublier la vue imprenable qu’elle venait de lui offrir. « Merci ! », claironna-t-elle, avant de se diriger vers le spacieux salon en compagnie de Matthias. Elle s’installa à ses côtés sur le canapé et leva son verre pour porter un toast, prenant un ton faussement pompeux. « À votre santé et vos vingt-quatre ans, Monsieur Dupont de Calendre ! » Une nouvelle pensée la frappa de plein fouet. La dernière fois que je l’ai appelé comme ça, j’étais assise à califourchon sur lui. En sous-vêtements. Après avoir déboutonné son pantalon. Cette fois-ci, le trouble était assez clairement visible sur son visage, ne fût-ce que l’espace d’un court instant.  Elle reprit assez vite contenance, lui souriant tout en portant son verre à ses lèvres, mais le mal était fait, et soudain, absolument tout lui rappelait leur dernière entrevue. Le torse dénudé de Matthias, son regard si particulier, le verre d’alcool qu’il lui avait proposé. Ce n’était peut-être qu’un simple digestif, mais s’il en proposait un autre après ? Et s’ils finissaient dans le même état que la dernière fois ? Qu’adviendrait-il ensuite ? Lanie savait avec certitude que Matthias avait repensé au moins une fois à leur aventure, mais envisageait-il comme elle la possibilité que celle-ci se réitère ? Impossible pour la rouquine de répondre à cette question, mais elle se sentait maintenant légèrement mal à l’aise, et se surprit même pendant un instant à espérer que Thaïs surgisse à nouveau pour les surprendre avant qu’Alaina ne soit plus en état de réfléchir à ses actes. Car sans tout l’alcool de la dernière fois dans le sang, elle se sentait bien moins désinhibée et ne pouvait s’arrêter de penser, d’imaginer et de spéculer quant à la suite des événements. C’était une sensation pour le moins désagréable, car elle n’avait pas la moindre idée de l’allure qu’allait revêtir celle-ci. Pas la moindre. À nouveau, elle se demanda ce que Matthias avait eu derrière la tête lorsqu’il lui avait proposé de boire ce verre. Voulait-il tout simplement passer un moment entre amis ? Ou avait-il été sujet au même flash-back qu’elle lorsqu’elle l’avait appelé par son nom de famille ?

Alaina se rendit soudain compte qu’elle avait dû divaguer tellement longtemps que Matthias l’avait remarqué. Car lorsqu’elle se ressaisit, il la regardait avec un regard légèrement interrogateur. Rien d’étonnant à cela, car elle se souvenait maintenant l’avoir vaguement entendu dire quelque chose sans pour autant en avoir compris le moindre mot. Elle lui lança un regard d’excuse, puis hésita, avant de finalement se lancer. Après tout, elle avait beau avoir fait des progrès lorsqu’il s’agissait de faire comme si de rien n’était, elle n’en ressentait pas moins le besoin de plus en plus urgent de mettre les choses au clair, même si elle était terrifiée à l’idée que Matthias lui réponde quelque chose qu’elle n’avait pas envie d’entendre. Mais ce n’était plus le moment de jouer les lâches, sinon la situation n’allait probablement jamais s’arranger. « Désolée. J’arrive juste pas à m’arrêter de penser au nouvel an. » Voilà, c’était dit. Un peu trop brusquement, probablement. Elle sentit une boule de terreur sourde se former dans le creux du ventre, mais se dépêcha de poursuivre avant de se dégonfler, sans même attendre de voir la réaction de Matthias à ce premier aveu. « Je sais pas si je suis la seule de nous deux – j’imagine que non – mais c’est plus fort que moi, j’arrive pas à penser à autre chose », expliqua-t-elle, de plus en plus nerveuse et de plus en plus terrifiée à l’idée de dire ce qu’elle avait sur le cœur. « Et je sais pas ce que je suis censée en penser, je sais pas ce que ça voulait dire, et surtout, je sais pas ce que toi, t’en penses. » Sans pouvoir s’en empêcher, elle riva son regard sur ses propres mains qu’elle triturait dans le vain espoir de s’apaiser un tant soit peu. « Je veux dire, tu savais parfaitement que je ressentais quelque chose pour toi, et pendant tout ce temps, t’as jamais fait le moindre truc, le moindre geste… » Aucun reproche ne teintait sa voix alors qu’elle reprenait presque mot pour mot les paroles qu’elle avait entendu Thaïs prononcer, et qui l’avaient affectée plus que de raison. Elle avait tout simplement besoin d’en avoir le cœur net. « Et là, d’un coup, tu m’embrasses, tu m’emmènes dans ta chambre, tu acceptes même l’idée qu’on puisse être ensemble… et puis, plus rien. » Cela pouvait paraître surprenant que Lanie se souvienne des paroles de Matthias, mais la vérité, c’était que malgré les airs de séductrice et de joueuse qu’elle avait pris lorsqu’elle s’était installée sur lui, elle n’en avait pas moins eu le cœur qui battait à tout rompre et ressenti une appréhension monstrueuse en lui avouant à demi-mot ses sentiments et en attendant sa réponse. Compréhensible, donc, que celle-ci ait laissé des traces dans son esprit, même embrumé par l’alcool – d’autant plus qu’elle avait été plutôt favorable, propulsant sur le moment Lanie sur un petit nuage. Aujourd’hui, il était aussi difficile que pénible de mentionner cet échange alors qu’elle savait pertinemment que Matthias aurait tout aussi bien pu avoir parlé sous l’effet de l’alcool ou dans le simple but de lui faire plaisir pour qu’elle défasse sa satanée ceinture, mais elle se sentait obligée de le faire, désireuse d’être honnête jusqu’au bout. « Je sais que moi non plus, j’ai plus fait de pas vers toi, et je t’accuse de rien. Mais si tu voulais juste jouer avec moi… » Elle laissa sa phrase en suspens, releva les yeux vers lui, et à ce moment-là, la Lanie forte et imperturbable qu’elle s’était efforcée d’être n’était plus qu’un vague souvenir. Son regard était celui d’un petit animal pris au piège, plus vulnérable que jamais. « Je veux juste savoir, c’est tout. J’en peux plus de me torturer avec ça, alors s’il te plaît, dis-moi. » Et voilà, elle avait atteint le point de non-retour, et à cette pensée, son estomac se tordit. « Qu’est-ce que tu veux, Matthias ? » Et son cœur de battre à tout rompre, comme s’il avait pressenti qu’il allait peut-être être brisé dans les secondes à venir.

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MessageSujet: Re: the ice is getting thinner under me and you ❥ MATTY, NAEL & LANIE the ice is getting thinner under me and you ❥ MATTY, NAEL & LANIE EmptyLun 19 Mai - 6:30

Dans l'absolu, mon anniversaire s'était merveilleusement bien passé. Il n'y avait eu aucun accident notoire, aucune prise de tête, aucun dégât matériel majeur. Les gens que j'avais voulu voir et qui comptaient pour moi étaient tous venus, sans exception. Non, vraiment, on pouvait dire que la soirée avait été réussie. Une petite voix me souffla que je pouvais remercier ma sœur d'avoir insisté ; je me promis mentalement que ce serait la première chose que je ferai demain matin. Je suis sorti de la salle de bain le sourire aux lèvres, satisfait. La cohabitation avec Thaïs était probablement la meilleure chose qui pouvait m'arriver, et je ne regrettais en rien la décision d'emménager avec elle. Néanmoins, mon avis fut nettement moins net et tranché lorsqu'Alaina se matérialisa devant moi. J'avais parfois tendance à oublier que ma jumelle et moi-même avions des amis (et plus si affinités) en commun. Si d'ordinaire, ce n'était pas un problème, là, j'en étais tout de suite moins sur. Depuis le Nouvel An, le regard que je posais sur la Gamma était différent – et je m'en voulais. Je m'en voulais, parce que j'avais l'impression d'avoir gâché une amitié sincère. Je m'en voulais parce que je m'étais laissé prendre à mon propre jeu, parce que j'avais laissé ma testostérone prendre le pas sur mon cerveau, parce que j'avais laissé mon regard, mes doigts et mes lèvres se poser sur le corps presque nu d'Alaina. Les débuts de notre conversation furent plats, sans grand intérêt. Je ne me reconnaissais pas. J'étais focalisé sur ce qu'il s'était passé deux mois plus tôt, et incapable de me concentrer sur l'instant présent, incapable d'avoir plus de deux pensées cohérentes. Très vite, il me fallut trouver un moyen pour reprendre contenance. Un échappatoire, un moment au cours duquel je pourrais chasser mes souvenirs trop encombrants pour mener une conversation banale à bien. Et la première chose qui me vint à l'esprit fut de boire. Oui, boire. Pour oublier.


Je suis resté un petit moment seul dans la cuisine, attendant qu'Alaina revienne après avoir enlevé ses chaussures. Mais l'impatience me gagna au bout de deux bonnes minutes – la Gamma avait-elle finalement décidé de s'éclipser pour aller se coucher ? Avait-elle décidé de se défiler ? Je fis volontairement un détour par l'entrée pour m'assurer que mes hypothèses étaient exactes. Mais alors que je m'attendais à trouver le lieu désert, j'eus droit à une vue imprenable, que je considérais comme un cadeau d'anniversaire involontaire. Et aussitôt, des souvenirs communs relativement récents me revinrent en mémoire. Je me souvenais encore très bien du fait que mes mains logeaient parfaitement sur les hanches de la Gamma, et qu'elles avaient aussi glissé avec empressement sous son fessier pour la transporter dans ma chambre. Je me souvenais de mes gestes avides et empressés, et de ceux d'Alaina, lents et calculés. J'ai fermé les yeux une demi seconde, cherchant à reprendre contenance et à chasser de mon esprit des images parasites, qui ne m'aideraient en rien. Mais elle avait plutôt intérêt à vite se redresser ; petit un parce que j'avais besoin de me concentrer, et qu'avoir une vue telle que celle-ci n'aidait en rien, et petit deux, parce que je restais un mec avant tout, et que je risquais de céder à mes envies d'aller tâter le terrain – au sens propre du terme. Je me suis légèrement raclé la gorge, pour lui faire comprendre qu'elle n'était plus seule. Elle se redressa aussitôt, et se tourna vers moi. « Je t'en prie. » Murmurais-je sans trop y croire, avant de lui désigner d'une main le salon. Galant ? Certainement. Mais, il fallait bien le reconnaître, je voulais encore profiter un peu de la vue mémorable que j'avais eu quelques secondes auparavant. J'avais l'impression d'être un gamin qui venait de passer devant un magasin de bonbons, mais qui en était privé pour une quelconque raison. Nous primes place sur un canapé du salon, nous asseyant l'un en face de l'autre. « Merci. » Dis-je en souriant, avant de me décaler vers elle pour lui donner une courte étreinte. Le geste avait été sincère et spontané, mais je n'avais pas  tardé à me détacher d'elle en raison de mes pensées divergentes. La proximité que j'avais instauré et qui auparavant ne m'aurait posé aucun problème, me troublait désormais sérieusement. La raison ? Elle tenait en deux mots : Nouvel An. Comment ne pas y penser, en même temps ? Elle était en face de moi, comme elle l'avait été deux mois plus tôt. Nous étions seuls, et il n'y avait a priori personne pour venir perturber notre entrevue. Ma sœur était allée se coucher, et Nael en avait fait tout autant. Alors franchement, qu'est-ce qu'il nous retenait d'achever ce que nous avions commencé ? La pudeur ? Ça n'avait plus lieu d'être. Le stress ? Ça pouvait se concevoir. La gène ? Sans aucun doute. J'étais néanmoins sur d'une chose : en ce qui me concernait, ce n'était pas l'envie, ni même les idées, qui manquaient. « Tu as passé une bonne soirée ? » Demandais-je, cherchant désespérément à combler les secondes de silence qui venaient tout juste de s'écouler, au cours desquelles nous nous étions regardés dans le blanc des yeux. C'était clair et net : jamais, plus jamais, je ne pourrais voir Alaina comme avant. Mais ça ne me sautait aux yeux que maintenant ; me voiler la face n'avait plus aucun sens. Mais la réponse a cette question ne vint jamais. À la place, ce furent un flot de paroles qui s'échappèrent des lèvres de la Gamma. Un flot de questions, de doutes, d'inquiétudes. « Les choses ne se sont pas passées comme je l'avais espéré. » Avouais-je à demi-mot, un soupire s'échappant de mes lèvres. J'ai déposé mon verre de Get sur la table basse du salon, laissant mon regard divaguer sur le sol. « Si Thaïs n'avait pas débarqué, si Thaïs n'avait pas dit toutes ces choses... » Je me suis tu. Je blâmais ma sœur pour nous avoir interrompus, pris sur le fait comme deux adolescents. « Nous n'en serions pas là. » Concluais-je un peu maladroitement, mais en toute sincérité. « Les jours ont passé, et tu n'as pas donné de nouvelles. » Puisqu'elle voulait savoir ce qu'il en était, soit : j'allais le lui dire tout ce qui avait pu me traverser l'esprit au cours des deux derniers mois. « J'ai voulu t'appeler. J'ai hésité. Et puis j'ai laissé tomber. Pour deux raisons. » Déclarais-je platement. « La première, je me suis dit que tu ne voulais pas entendre parler de moi. Pas après ce que Thaïs avait dit. Comment pourrais-tu avoir confiance ? En quelques mots, elle avait balayé, rayé, invalidé tout ce que j'avais pu te dire quelques instants plus tôt. Elle a raison, tu sais. Je n'ai pas toujours été un ange, et ça fait bien longtemps que je n'enfile plus des perles lors de mes rencards. Mais... » J'ai dégluti. « Cette fois-ci, c'était différent. C'était toi, c'était notre moment. À nous. À la fois flippant, inattendu, exaltant. Elle ne pouvait pas savoir. » J'en avais voulu à ma sœur. Beaucoup. Je crois même que je lui en voulais encore. Elle s'était mêlée de ma vie privée, et ça avait été un fiasco total. « Et la deuxième raison pour laquelle je ne t'ai pas appelée, c'est parce que je ne savais pas quoi te dire. » Avouais-je à voix basse, un peu honteux. « J'aurais pu te dire qu'on pouvait tout oublier et reprendre où on en était resté, mais j'en suis incapable. J'aurais pu te dire que j'étais désolé, mais ça aurait été mentir. Je ne regrette rien, et si c'était à refaire, je referais exactement la même chose. » Voilà les deux vraies raisons qui m'avaient empêché d'appuyer sur la touche verte de mon téléphone portable. « Tu sais tout. » Finis-je par dire, avant de baisser le regard, incapable de soutenir celui de la Gamma. Mais les mots qui sortirent de sa bouche quelques instants plus tard me firent aussitôt réagir. J'étais presque outré qu'elle puisse penser une chose pareille. « Je ne joue pas avec les filles auxquelles je dis qu'un couple est éventuellement possible. » Répondis-je aussitôt un peu sèchement, et les lèvres pincées. Pour qui m'avait-elle pris ? Un Don Juan de pacotille ? Je ne promettais pas monts et merveilles pour mettre une fille dans mon lit. Premièrement parce que je n'avais pas pour habitude de mentir, et deuxièmement parce que, en toute modestie, je n'avais pas vraiment besoin de cela. « Ce que je veux ? » Répétais-je, profitant de ce court laps de temps pour trouver les mots qui décriraient au mieux mon état d'esprit. Ce n'était pas chose aisée. De plus, je connaissais suffisamment Alaina pour savoir qu'elle n'était pas comme les autres filles, et qu'il me faudrait plus d'un claquement de doigts pour qu'elle se déride. « Toi. » Finis-je par dire, après quelques secondes d'un silence qui m'avait paru interminable. « Je te veux toi. Toute entière. » Explicitais-je, alors que je me décalais légèrement vers l'avant pour me rapprocher d'elle. J'ai levé l'index de ma main droite pour le poser sur sa tempe, commençant dès lors une énumération qui, je l'espérais, lui prouverait ma sincérité. « Je veux que tu partages ce qu'il y a là-dedans. Ton intelligence, tes idées, tes souvenirs. » Mon doigt glissa le long de sa joue, effleura son cou, et passa sur son bras, pour finalement s'y arrêter. « Je veux que tu me serres contre toi, que tu me réconfortes et que tu me rassures quand je suis envahi par le doute. » Je me livrais à la Gamma comme rarement je l'avais fait, avouant des moments faiblesse au cours desquels j'avais besoin d'être soutenu. Je ne cherchais pas à l'attendrir, seulement à être le plus sincère et le plus vrai possible. Mon index rebroussa chemin, et passa sur la poitrine de la Gamma. « Je veux que tu me laisses te découvrir, que tu me laisses t'apprivoiser. » Mon regard ne lâchait pas le sien, et plus le détail de son corps avançait, plus je la sentais se raidir, comme pétrifiée par ce qu'elle entendait. Mon examen reprit, et mon doigt s'arrêta désormais sur sa hanche. « Je veux pouvoir y loger mes mains pour te rapprocher de moi quand bon me semble, pour te chatouiller quand t'as envie de te concentrer. » Il ne me restait plus qu'une dernière étape dans mon énumération. Mon doigt passa sur sa cuisse blafarde, et disparut ensuite sous le tissu de sa robe. Les lèvres de la Gamma s'entrouvrirent, et je priais intérieurement pour qu'elle ne me demande pas d'arrêter. Cela signifierait alors que nous n'étions pas sur la même longueur d'onde. Fort heureusement pour moi, Alaina laissa le temps à mon doigt de se poser sur son sous-vêtement que je devinais en dentelle, et m'accorda du temps pour conclure mon examen corporel. « Je veux que tu t'abandonnes, que tu oublies tes appréhensions, et que tu me laisses te faire l'amour ce soir. » Les derniers mots n'étaient plus qu'un murmure, mais le silence était tellement pesant que, je le savais, elle avait parfaitement entendu ce que je venais de dire. « Maintenant tu es fixée. C'est ce que je veux. Là. Maintenant. Tout de suite. Demain. Et les jours qui suivront. » J'avais abattu toutes mes cartes, lui dévoilant l’entièreté de mon jeu. Sans faux semblant, sans tricher, sans chercher à la duper. La balle était dans son camp.
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MessageSujet: Re: the ice is getting thinner under me and you ❥ MATTY, NAEL & LANIE the ice is getting thinner under me and you ❥ MATTY, NAEL & LANIE EmptyJeu 12 Juin - 3:01




There was little we could say
And even less that we could to
To stop the ice from getting thinner under me and you

matthias+alaina — anniversaire des ddc, 28 février 2014, 4h40. À quoi tout cela rimait-il ? Comment en était-elle arrivée là ? À la seconde où elle avait achevé son laïus qui lui avait paru à elle-même tout bonnement interminable, Alaina regretta amèrement d’avoir ouvert la bouche, et songea même à prendre la fuite comme elle savait si bien le faire lorsque la situation devenait trop compliquée pour ses pauvres nerfs. Même lorsque Matthias lui fournit des explications quant à son silence au cours des deux derniers mois, elle se rendit compte qu’elle était bien trop angoissée et fébrile que pour écouter attentivement ses arguments. Certes, les paroles du jeune homme ne lui passèrent pas au-dessus de la tête – loin de là, elle, qui s’était efforcée de paraître imperturbable ce soir, était redevenue un livre ouvert dont les émotions se lisaient sans la moindre peine sur son visage pâle – mais il ne faisait aucun doute que si elle ne s’était pas apprêtée à poser une question autrement plus importante, elle aurait sans doute été bien plus concernée par tout ce que Matthias avait à lui expliquer. Lorsque Matthias mentionna Thaïs, un sentiment pour le moins étrange envahit Lanie, un sentiment qu’elle n’aurait réellement su décrire. Si le jeune homme était de toute évidence aussi frustré que courroucé par l’interruption de sa sœur, Lanie, elle, était beaucoup plus mitigée à ce sujet. Car, mine de rien, la pensée de ce qui se serait passé s’ils n’avaient pas été interrompus effrayait la rouquine, mais comme toujours, plutôt que d’affronter une bonne fois pour toutes ses tracas, elle préféra ranger cette pensée dans un coin de sa petite tête et se persuader qu’elle partageait entièrement l’avis de Matthias. Au fur et à mesure que celui-ci poursuivait ses explications, Alaina se sentit de plus en plus gagnée par l’émotion. C’était bien simple, elle avait l’impression, sans oser trop y croire, d’enfin savoir où il voulait en venir. Même lorsqu’il prit un air clairement offensé en réponse à l’idée qu’il ait pu la manipuler, Lanie ne se recroquevilla pas sous son regard comme elle aurait bien pu le faire en temps normal. Mais rien de tout ce que pouvait bien dire le Iota n’était suffisant – il l’avait peut-être rassurée, mais pas convaincue. C’est pourquoi l’appréhension de Lanie atteignit son apogée lorsqu’elle posa cette unique question, celle dont elle voulait connaître la réponse depuis bien longtemps maintenant, sans jamais réellement avoir été sûre d’être prête à l’entendre. Elle n’en était pas plus sûre maintenant, mais elle savait qu’elle ne pouvait pas rester dans le doute une minute de plus – et alors qu’un Matthias à l’expression bien trop difficile à interpréter réfléchissait à sa réponse, Lanie eut presque l’impression qu’elle allait s’évanouir tant elle était prise d’angoisse. Tout son corps lui criait de prendre ses jambes à son cou avant d’être humiliée  comme elle l’avait rarement été auparavant, mais  elle se fit violence, gardant son regard rivé sur le visage de Matthias, à la recherche de la moindre faille dans celui-ci qui pût trahir ce qu’il s’apprêtait à dire. Quelques secondes, tout au plus, s’écoulèrent avant que le jeune homme ne se lance, mais Lanie avait l’impression que dans ce court laps de temps, elle aurait eu le temps de mourir une demi-douzaine de fois.

Le simple mot, l’unique syllabe qu’il finit par prononcer suscita chez elle un frisson comme elle en avait rarement connus. Son estomac fit un bond alors que son cœur semblait s’arrêter, et elle comprit à cet instant-là ce qui aurait dû être évident depuis des mois mais qu’elle n’avait jamais eu le courage d’accepter : elle n’avait pas de faible pour Matthias, comme elle se l’était dit depuis bien longtemps déjà. C’était bien plus que ça. La façon dont la moindre de ses paroles et chacun de ses gestes la faisaient trembler toute entière, ça n’avait rien d’un simple béguin. L’impression de mort imminente qu’elle avait ressentie au cours des derniers instants, non plus. Et l’importance qu’elle avait accordée à la découverte, après tout ce temps, des intentions de Matthias, encore moins. La vérité, c’était qu’elle était éperdument amoureuse de lui, et qu’elle l’avait probablement été depuis le tout début. Même quand elle avait été avec Lenny, qu’elle avait cru aimer de tout son cœur. Même quand Matthias et elle avaient été en proie à des disputes qui ne laissaient en rien présager qu’ils se réconcilieraient un jour. Encore plus quand il avait commencé à sortir avec Tessa. Et peut-être même déjà lors de cette fameuse journée, où ils s’étaient hurlés dessus dans la bibliothèque de l’université. Peu importait depuis quand, au final. Tout ce qui comptait, c’était ce qu’elle ressentait maintenant, et ce qu’ils feraient de ces sentiments.

Matthias n’avait pas fini – il avait, en réalité, à peine commencé. Et l’énumération qu’il s’apprêtait à faire allait susciter une dizaine d’arrêts cardiaques chez la Gamma, qui ne se serait jamais, au grand jamais, attendue à une pareille déclaration de la part de l’homme le plus imperturbable et le plus mystérieux qu’elle connaissait. Chacun des gestes, lents, précis et intenses, du Iota, accroissaient clairement le rythme cardiaque de Lanie, qui sentait ses joues brûler mais qui ne lâcha toutefois pas du regard celui de Matthias, envoûtée par les paroles qu’il proférait de cette voix qui ne l’avait jamais laissée indifférente. De temps à autre, ses yeux se fermèrent l’espace d’une seconde, comme pour l’aider à conserver un calme tout relatif. Alaina n’en croyait pas ses oreilles – elle dut résister à la tentation de se pincer pour vérifier que tout ceci était réellement en train d’avoir lieu, car même dans ses rêves les plus fous, elle n’aurait jamais pu concevoir qu’un jour Matthias puisse lui dire tout ce qu’il était en train de lui révéler maintenant. Elle eut envie que ce moment ne cesse jamais, qu’il continue à lui parler comme il le faisait pendant des heures et des heures, et qu’il poursuive cette douce caresse tout aussi longtemps. Elle en oublia même de se dérober lorsque le doigt de Matthias effleura son bras mutilé, heureusement masqué par ses dizaines de bracelets, tout comme elle se raidit bien moins qu’elle ne l’aurait fait en temps normal lorsque ce même doigt se posa sur sa poitrine, à quelques centimètres des vilaines cicatrices qui la barraient, elle aussi. Et lorsque son corps tout entier se raidit alors qu’elle prenait une brusque inspiration quand Matthias finit par effleurer sa culotte de dentelle, cette réaction n’avait plus rien à voir avec la pudeur et la gêne extrêmes de la Gamma. Elle n’avait qu’une envie, celle de s’abandonner toute entière à Matthias, comme il le lui demanda dans un murmure qui la fit frissonner toute entière. Elle ferma les yeux pendant quelques secondes, cherchant à recouvrer un calme tout relatif. Lorsqu’elle les rouvrit, Matthias l’observait toujours, attendant à son tour une réponse qui paraissait probablement excessivement longue à venir. Elle ouvrit la bouche, mais aucun son n’en sortit – elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle pouvait bien répondre à tout ça. « Je… Je ne – enfin, je… » Arrête-toi là, tu vas tout ruiner, pauvre naze, lui intima la petite voix désormais familière depuis un coin de sa tête, et elle  esquissa un petit sourire contrit en réalisant qu’elle ne pourrait jamais rien dire qui pût rivaliser avec ce que Matthias venait de lui avouer.

Alors, elle se contenta de se redresser et de s’avancer, comblant la faible distance qui les séparait encore. Agenouillée sur le canapé, elle était à peine plus grande que Matthias, le surplombant de seulement quelques centimètres. Doucement, elle effleura son visage avec son pouce, alors que son autre main s’enfonçait lentement dans ses cheveux blonds. Elle sourit à nouveau, se pencha légèrement et déposa un baiser infiniment doux et prudent sur les lèvres du Iota. Lorsqu’elle y mit fin, reculant la tête de quelques centimètres, un troisième sourire se dessina sur son visage, et, de son index, elle caressa la lèvre inférieure de Matthias, tout en murmurant : « C’est tout ce que j’avais besoin d’entendre. » C’était même plus que ça, et Matthias le savait probablement tout aussi bien qu’elle. Elle l’embrassa à nouveau, encore et encore, avec de plus en plus d’assurance et d’urgence. Dans le creux de son ventre, un feu semblait s’être allumé, alors que ses gestes devenaient progressivement plus fébriles. La voilà assise à califourchon sur lui, comme elle l’avait fait deux mois auparavant, et la main qu’elle avait enfouie dans les cheveux de Matthias s’était désormais logée sur le torse de celui-ci, effleurant sa peau avec légèreté alors que ses baisers, eux, continuaient de s’accentuer. Elle finit par s’interrompre, pratiquement hors d’haleine, et elle lança un regard faussement courroucé à Matthias. « Ça devrait être illégal de faire autant d’effet à quelqu’un. » Elle eut toutefois bien du mal à rester imperturbable et se fendit bien vite d’un nouveau sourire, caressant rapidement la joue de Matthias avant de picorer à nouveau ses lèvres de baisers. Elle s’interrompit cependant brusquement à l’entente de bruits de pas dans le couloir, et posa un index sur les lèvres de Matthias comme celui-ci l’avait fait sur le balcon au Nouvel An. Au bout de quelques instants, il s’avéra  que les pas ne se dirigeraient pas vers le salon, et ils entendirent finalement une porte se refermer – son qui arracha un léger soupir de soulagement à Lanie.

Toutefois, elle se leva aussitôt, peu désireuse de rester dans le salon, prête à être surprise par la première personne passant par là. Elle se pencha en avant pour attraper la boucle de la ceinture de Matthias, tirant légèrement pour faire se lever le jeune homme – lorsque ce fut chose faite, elle l’attira à elle, se hissant sur la pointe des pieds pour l’embrasser à nouveau, passant son bras libre autour de sa nuque. Un empressement grandissant s’emparait d’elle, et elle susurra, mutine : « Et si on évitait de se faire surprendre, cette fois-ci ? » Se délogeant de la ceinture de Matthias, sa main alla s’emparer de celle du Iota, leurs doigts s’entremêlant presque automatiquement, et elle l’entraina doucement, avec un petit rire aussi malicieux qu’enfantin, jusqu’à sa chambre, désormais familière à la rouquine. Elle attendit que Matthias ferme la porte derrière eux avant de le pousser – presque – en douceur sur le lit, reprenant ensuite sa place sur ses genoux. Mais, au lieu de l’embrasser à nouveau, elle resta immobile, le regardant simplement, la bouche entrouverte, comme si elle s’apprêtait à dire quelque chose. Elle eut envie de lui dire combien elle aimait ses yeux si bleus ; combien elle aimait son sourire, trop rare à son goût ; la forme de ses sourcils, sa barbe de trois jours, sa mâchoire carrée, ses pommettes saillantes. Elle eut envie de lui avouer combien son parfum lui faisait perdre la tête, combien sa voix lui donnait la chair de poule. Envie de lui dire combien le temps passait vite à ses côtés, combien sa présence pouvait être apaisante. Envie de lui dire combien il était parfait à ses yeux. Elle eut envie de lui dire qu’à ses côtés, elle se sentait chez elle. Mais aucun son ne sortit de sa bouche – en revanche, tout ce qu’elle ressentait se lisait clairement dans ses yeux. Et elle finit par sceller leurs lèvres en un nouveau baiser, tandis que, avec une nette impression de déjà vu, elle posa à nouveau sa main sur la boucle de la ceinture de Matthias, tourmentant une fois de plus la patience du Iota en ne faisant aucun geste supplémentaire pour la défaire. Un sourire malicieux se dessina sur ses lèvres toujours étroitement jointes à celles du jeune homme, et elle se sentit progressivement gagnée par une sensation à la fois d’excitation, d’impatience et de bien-être.

Mais dans un coin de son esprit, plusieurs constats alarmants s’étaient faits  simultanément, au grand dam de la rouquine qui savait pertinemment qu’elle ne pourrait pas les ignorer indéfiniment. Chacune de ces observations avait la même conclusion : elle était en train de foncer dans un mur à toute vitesse, et elle n’avait pas d’échappatoire possible. Elle réalisa alors qu’elle avait presque envie que Thaïs les surprenne à nouveau, lui fournissant ainsi l’occasion idéale de se défiler. Elle réalisa également, presque avec horreur, qu’elle lui était en fait reconnaissante d’être intervenue la dernière fois – car que serait-il arrivé si elle n’avait pas fait irruption ? Elle aurait fini nue, offerte au regard de Matthias, désinhibée par tout l’alcool qu’elle avait ingurgité. Mais alcool ou non, lui, en revanche, n’aurait pas tardé à redescendre sur terre en découvrant les allures de champ de bataille que revêtait le corps de la Gamma. Impossible de les ignorer, toutes ces marques blafardes qui le zébraient sur une bonne partie de sa longueur. Et là, elle pouvait être sûre qu’aujourd’hui, il ne lui aurait certainement pas adressé la parole, la voyant pour ce qu’elle était, après tout : une fille complètement cinglée et en proie à de trop nombreux problèmes. Mais au final, elle n’avait fait que repousser l’échéance ; cette fois-ci, ils étaient parfaitement sobres, et les lampes de chevet étaient allumées, diffusant une lumière tamisée mais parfaitement suffisante pour qu’aucun de ces horribles détails n’échappent à l’œil de Matthias. Oui, dans quelques minutes, tout au plus, il découvrirait ce qu’elle avait tant pris soin de cacher, et dans l’esprit de plus en plus affolé de Lanie, il ne faisait aucun doute que cette découverte marquerait la fin définitive de leur étrange relation. Ce douloureux constat se frayait doucement mais sûrement un chemin dans ses pensées, et elle ne voyait aucune échappatoire s’offrir à elle. Fuis tant qu’il est encore temps, lui intima cette atroce petite voix, et l’espace d’un instant, elle faillit le faire. Mais de toute évidence, c’était la dernière chose qu’elle voulait faire – car elle ne voulait pas mettre fin à ce moment parfait, tout comme l’idée de décevoir, voire de blesser Matthias, la répugnait. Elle décida alors de faire le pari fou de tenter le tout pour le tout, se rassurant du mieux qu’elle put en repensant à tout ce qu’il lui avait dit, quelques minutes plus tôt. Elle lui devait bien ça, elle lui devait bien cette preuve de confiance après l’effort qu’il avait fourni en se livrant autant à elle. Restait à voir si elle tiendrait bon, ou si, une fois de plus, sa peur finirait par prendre le pas sur le reste…
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MessageSujet: Re: the ice is getting thinner under me and you ❥ MATTY, NAEL & LANIE the ice is getting thinner under me and you ❥ MATTY, NAEL & LANIE EmptyMar 1 Juil - 18:10

« D'habitude j'aime bien laisser les gens sans voix. Mais là, je ne sais pas si c'est une bonne chose. » Plaisantais-je, alors que le silence devait un peu trop pesant à mon goût. Je cherchais à tout prix à détendre l'atmosphère, par peur de la réaction d'Alaina. Et si elle se rendait compte que nous, notre relation, nos dérapages étaient une erreur ? Et si finalement, parce qu'elle n'était pas sure d'elle ou qu'elle avait peur de ce qu'il pourrait se passer, elle me repoussait ? Et si, tout bêtement, elle ne ressentait pas la même chose ? Je détestais cette situation. Je détestais être dans l'attente, je détestais être vulnérable. Je m'étais ouvert à elle, je lui avais dit tout ce que je pouvais ressentir à son égard. Je n'avais rien omis, rien caché : elle savait tout. Tout de l'effet qu'elle me faisait, tout de ce que j'éprouvais, tout ce que je voulais. Je m'étais rarement dévoilé ainsi, à quiconque. Sentimentalement parlant, Nastassia Duma était la dernière personne qui avait eu droit à des déclarations enflammées. La dernière fille que j'avais aimé avec passion, sans limite. Elle était la dernière qui m'avait fait me sentir heureux et comblé, comme Alaina parvenait si bien à le faire. Et si je n'avais pas été occupé à la regarder s'installer sur moi, je me serai sans doute posé des questions quand à la nature profonde de mes sentiments à son égard. Par chance, il semblerait que mon esprit soit plutôt coopératif et me laisse un peu de temps pour savourer le moment présent. Je me laissais faire, embrassant la Gamma avec délicatesse. Elle menait la danse, et je m'en délectais. « T'es trop compliquée. Arrête de te poser mille et unes questions. » Murmurais-je en souriant légèrement. Depuis le temps que je connaissais Alaina, j'aurais dû m'en douter. J'aurais dû savoir que les mots comptaient au moins autant que les gestes. J'aurais dû savoir qu'elle avait besoin d'être rassurée, elle qui se sentait toujours inférieure aux autres. J'aurais dû savoir qu'elle avait envie de se savoir désirable et désirée. Je ne la blâmais pas pour son manque d'assurance ; elle avait des circonstances atténuantes. Ce serait à moi de faire preuve d'indulgence, de patience. À moi de faire des efforts pour la mettre en confiance, pour lui montrer qu'elle, dans son entièreté, m'intéressait. « Tu verras, ça te facilitera la vie. » Eus-je envie de dire, alors que mes mains se faufilaient sous sa robe pour la rapprocher encore davantage de moi. Je n'eus néanmoins pas le temps d'ouvrir la bouche, celle-ci ayant subi l'assaut soudain et entreprenant de la Gamma. Nous nous perdions dans un baiser prometteur, dans des caresses délicieuses. Enfin, pensais-je. Deux mois. Deux mois sans la voir. Sans lui parler. Sans la toucher. Deux mois à me poser des tas de questions, qui étaient restées sans réponse. Deux mois à attendre qu'elle fasse le premier pas, parce que j'étais trop mortifié et intimidé pour le faire moi-même. Deux mois à me demander comment et quand tout cela allait finalement aboutir. « Attends demain avant d'engager une quelconque procédure. » Déclarais-je, le souffle rendu court par l'intensité du moment présent. Empressé et impatient, j'en aurais presque oublié de respirer. Même les bruits de pas qui se firent entendre ne me firent pas bouger d'un pouce. On ne faisait rien de mal, si ? Enfin... Pas encore. Pour rien au monde, je n'aurais voulu réitérer l'expérience que nous avions vécu deux mois plus tôt. Et si j'en croyais l'index d'Alaina posé sur ma bouche, je devinais qu'elle non plus. « Je sais pas toi, mais personnellement, ça me rappelle quelque chose. » Susurrais-je au creux de son oreille, alors que mes lèvres jouaient malicieusement avec le lobe de la Gamma. C'était plus fort que moi – je ne pouvais pas m'empêcher de la mettre dans l'embarras, alors que le moment aurait dû être pesant et stressant. Un fin sourire se glissa sur mes lèvres, signe d'un amusement évident. Je me plaisais à lui remémorer ce souvenir d'une voix suave, sachant pertinemment qu'Alaina risquait fortement de piquer un fard. La mettre mal à l'aise en lui rappelant qu'elle avait su se montrer plus d'expressive et explicite me permettait, pendant son court instant de trouble, de reprendre l'ascendant sur elle. Mes lèvres avaient presque littéralement dévoré son cou, et j'étais presque certain qu'il lui resterait quelques marques demain. Mes mains s'étaient empressées de s'emparer de ses hanches pour avoir une meilleure emprise. J'ai froncé les sourcils, déjà prêt à protester en la voyant se lever. Elle ne pouvait décemment pas me faire ça. Me chauffer, et me laisser à mon triste sort sur le canapé. C'était inhumain, et je comptais bien lui faire entendre le fond de ma pensée. « Tu comptes... » M'abandonner ici, comme un malpropre ? Je n'eus pas le temps de finir que déjà, la Gamma s'emparait de la boucle de ma ceinture. Ah, finalement, non. Vu le baiser auquel j'avais droit, ce coup de pression n'avait pas pour autant refroidi les ardeurs d'Alaina. Et c'était tant mieux. « C'est loin d'être une mauvaise idée. » Soufflais-je à voix basse, grisé par la situation. Je me laissais entraîner, entrelaçant naturellement mes doigts avec les siens. Désormais dans ma chambre, la porte fermée, nous pouvions laisser libre court à nos envies les plus intimes. Tout le monde était couché ; la nuit nous appartenait. Enfin. Après bien des disputes, après des quiproquos et des mauvais timings, après des non-dits et des silences pesants, tout allait prendre fin. Maintenant. J'avais l'impression de tourner une page pour en recommencer une toute nouvelle. Sauf que cette fois-ci, je ne serais pas seul pour l'écrire. Presque rassuré par cette étrange et déroutante pensée, je me suis légèrement redressé pour combler la mince distance qu'il y avait entre nous, afin de l'embrasser avec une délicatesse qui tranchait avec la passion du moment. Cela ne dura néanmoins pas – j'avais un mal fou à me concentrer et à garder mon calme, maintenant que les doigts de la Gamma me titillaient, faussement innocents. « Si tu ne l'enlèves pas dans les dix prochaines secondes... » Soufflais-je en posant mes yeux sur les doigts d'Alaina, toujours enroulés autour de la boucle de ma ceinture. « … Je t'assure que je n'en mettrai plus. » C'était dit. Je préférais encore me trimbaler en boxer toute la journée plutôt que d'avoir à subir cette lente torture. Son large sourire me fit bien évidemment comprendre que si moi je souffrais le martyr (ou presque, à peu de choses près), elle, en revanche, s'amusait et profitait clairement de la situation. La garce, je lui ferais payer. C'était décidément trop d'affronts pour ma pauvre petite personne. Le mâle dominant que j'étais n'avait d'autre choix que de reprendre sa position initiale ; et après un habile mouvement, le corps de la Gamma se retrouva sous le mien. Coincé. Elle était ma prisonnière, et c'était à mon tour de jouer avec elle. Mauvaise posture pour Alaina ; je ne la laisserais certainement pas s'enfuir avant de lui avoir rendu la monnaie de sa pièce. Mes lèvres jouèrent avec sa peau pâle, tandis que ma main droite s'évertuait à retirer le ridicule morceau de dentelle que j'avais eu l'occasion de toucher quelques minutes plus tôt. Finis les jeux de gamins, nous nous apprêtions à entrer dans la cour des grands. Enfin, enfin, enfin. Cependant, alors que je m'apprêtais à la découvrir comme jamais je ne l'avais fait jusqu'à maintenant, j'ai senti son corps se tendre et se crisper sous mes doigts, alors que tout se passait bien quelques secondes plus tôt. M'imaginant qu'il s'agissait probablement d'une crainte sincère émanant de tout son être, j'ai remonté ma main droite jusqu'à sa joue. Penché au dessus d'elle, mes mèches blondes chatouillant son front alors que ma main droite dessinait des arabesques sur sa clavicule, je me suis décidé à parler. « Détends-toi... » Soufflais-je en la regardant droit dans les yeux. Le contact visuel me paraissait important. Je devais la mettre en confiance, lui faire comprendre que ce qui était en train de se passer n'était ni étrange, ni contre nature, ni irréfléchi. Ce n'était que le résultat de mois d'interrogations, de frustrations, d'envies inavouées. « Tu me fais confiance, n'est-ce pas ? » Question rhétorique – je savais pertinemment que la réponse à cette question était positive. Elle me l'avait déjà dit, déjà prouvé. « Ça va bien se passer. » Ajoutais-je en lui offrant un sourire timide, craignant ma propre maladresse. Je n'avais plus franchement l'habitude de rassurer les filles qui décidaient de s'abandonner à leurs envies. Mes lèvres se posèrent sur les siennes avec douceur, tandis que ma main gauche faisait glisser la bretelle de sa robe, me laissant deviner un soutien gorge en dentelle noire. J'effleurais du bout des doigts une partie de sa peau pâle, striée d'une marque un peu plus blanchâtre que je devinais être une cicatrice. Puis j'ai réalisé que cette  cicatrice n'était pas la seule – j'en apercevais d'autres, à la naissance de son décolleté. Et avant même que je ne pusse faire la moindre chose, avant même que mon cerveau ne réalise quoique ce soit, avant même que je n'ouvre la bouche pour poser une question, Alaina sursauta, et me repoussa avec force. Je n'ai pas résisté, surpris. Je masquais difficilement mon incompréhension – j'avais clairement l'impression d'avoir loupé un épisode crucial.
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