the great escape
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champagne supernova in the sky ★ MATTY+LANIE

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MessageSujet: champagne supernova in the sky ★ MATTY+LANIE champagne supernova in the sky ★ MATTY+LANIE EmptyJeu 11 Oct - 1:17


champagne supernova in the sky ★ MATTY+LANIE Tumblr_m5at6zjoTd1rwmh4vo2_250
Champagne supernova in the sky

MATTHIAS & ALAINA ❦ How many special people change? How many lives are living strange? Where were you while we were getting high? Slowly walking down the hall, faster than a cannon ball, where were you while we were getting high? Someday you will find me caught beneath the landslide, in a Champagne Supernova in the sky... champagne supernova in the sky ★ MATTY+LANIE Tumblr_lvqzqo1ekZ1qaho1po6_250Wake up the dawn and ask her why? A dreamer dreams she never dies. Wipe that tear away now from your eye... Slowly walking down the hall, faster than a cannon ball, where were you while we were getting high? Cause people believe that they're gonna get away for the summer. But you and I, we live and die, the world's still spinning round, we don't know why?



La fête battait son plein. L’alcool coulait à flots. Les drogues circulaient plus ou moins discrètement, mais, légales ou non, rencontraient un franc succès. La musique assourdissante avait plongé tout le monde dans un état second, aidée des substances psychotropes ingérées en quantités faramineuses par tous les fêtards présents.

Oui, la soirée des Omega était un réel succès.
Il était près de quatre heures du matin, et pourtant, l’ambiance était aussi folle que trois heures auparavant. L’espace était noir de monde, le bruit assourdissant, l’ambiance délicieuse. Alaina Selwyn, cette rouquine que l’on voyait pourtant souvent plongée dans ses bouquins, était totalement dans son élément. Et il suffisait de lui jeter un coup d’œil pour comprendre d’où elle tenait son étrange réputation, dont on aurait généralement tendance à croire qu’elle était due plus au choix de confrérie de la jeune femme, qu’à son comportement. Car Alaina était dans les meilleurs de sa promotion, si pas la première. Et surtout, personne n’avait jamais pu se vanter d’avoir réussi à conclure avec elle – et ceux qui prétendaient y être parvenus ne rencontraient pas la moindre crédulité, au contraire, ils étaient systématiquement traités de menteurs et de fanfarons. Et pour cause, tout le monde savait qu’Alaina Selwyn était intouchable. Et ce, malgré qu’elle fût complètement torchée, au bord du coma éthylique et de l’overdose, à chaque soirée possible et imaginable.

Personne ne savait comment Alaina tenait debout. Elle-même l’ignorait, mais il y avait longtemps qu’elle avait arrêté de se poser la question. Vêtue d’une robe noire si courte qu’elle frôlait l’indécence, Alaina avait recouru à des bas résilles pour camoufler ses jambes, dont elle détestait qu’elles fussent à découvert, peu importent les circonstances. Grandie de plus d’une dizaine de centimètres grâce à ses talons aiguilles, Alaina chancelait de temps à autre mais parvenait à conserver l’équilibre. Son regard était vitreux mais euphorique, mais le bleu presque turquoise de ses prunelles était toujours aussi perçant, cerclé d’un maquillage charbonneux ; et l’alcool semblait avoir rendu ses boucles rousses encore plus folles que d’ordinaire. Sans prêter attention à quiconque autour d’elle, Alaina ondulait lascivement, juchée sur le sommet de l’un ou l’autre comptoir, acclamée par bon nombre de fêtards qui la dévoraient des yeux. Nombreux étaient ceux qui fixaient ses généreuses courbes, mais personne n’avait pu y toucher – car, à chaque fois, Alaina se dérobait, un sourire mutin aux lèvres. Désormais, elle n’était plus en état de s’inquiéter des potentiels intrus qui viendraient tenter leur chance, et c’était une bonne chose qu’elle fût désormais en hauteur. Les bras au-dessus de la tête, Alaina riait aux éclats, secouant sa crinière rousse tout en ondulant de tout son corps. Lorsqu’elle balaya la foule du regard, elle crut reconnaître un visage étrangement familier dont elle croisa le regard pendant quelques instants, mais ne s’attarda pas sur cette réflexion, car quelqu’un lui avait agrippé la cheville. Elle baissa les yeux avec lenteur, surprise, et tomba nez à nez avec Lux. Alaina mit quelques secondes à assimiler l’identité de la jeune femme, puis son visage perplexe se fendit d’un large sourire, et elle descendit non sans mal de son podium, aidée par son amie – si on pouvait l’appeler ainsi. Lux et Lanie n’étaient pas particulièrement proches, mais il était toujours bon d’avoir quelqu’un comme Lux dans son entourage, et c’est pourquoi la rouquine se réjouissait toujours de la rencontrer, surtout en soirée. Lux était réputée pour ses trafics de drogues diverses, mais Alaina était l’une des seules à savoir que la jeune femme ne se contentait pas de revendre ce qu’elle avait en poche – elle était en réalité la fabricante de toutes ses pilules et autres substances douteuses. Et Alaina lui servait de cobaye. Un rôle sans risque car Lux savait ce qu’elle faisait, et, pour couronner le tout, Alaina n’avait presque pas eu à débourser le moindre dollar pour sa came.

D’ordinaire peu tactile, Alaina serra pourtant Lux contre elle, souriant à pleines dents, alors que Lux l’entraînait déjà à l’écart. Visiblement réjouie, Lux sortit un petit sachet de sa poche et en fit tomber trois petites pilules dans le creux de la main d’Alaina, qui s’empara du premier verre à sa portée, un verre dont elle ne connaissait ni le propriétaire d’origine, ni le contenu, et descendit les pilules entre trois longues gorgées de ce qui devait être de la vodka mélangée à l’un ou l’autre jus de fruits. L’effet ne tarda pas à se faire sentir, et au bout de quelques minutes, Alaina eut l’impression que Lux avait une drôle de tête – beaucoup plus large qu’à l’accoutumée. Lanie éclata de rire, avant d’entraîner son amie par la main, direction les toilettes. Elle la poussa dans la première cabine et ferma le verrou derrière elles, abaissa le couvercle et sortit à son tour un petit sachet, rempli d’une poudre blanche, bien plus familière. « Elle est in… incroyable », gloussa Lanie, articulant péniblement. « Ççççççççççççça m’a coûté une moooontagne de fric, cette m… merde. » Elle jugea qu’il valait mieux qu’elle arrête de parler, car l’effort l’épuisait. Elle entama alors les gestes familiers à toutes ces soirées, répartissant la cocaïne en deux tracés blancs, tendant une carte de crédit à Lux après en avoir pris une autre pour elle-même. Snif, snif, et tout avait disparu. Hilare, Alaina rangea son matériel et sortit des sanitaires après avoir jeté un bref coup d’œil à son reflet hagard, sans se préoccuper de ce que devenait Lux. Elle voulut retourner à son ancien poste, mais peinait à avancer dans la foule, jouant en vain des coudes.

Ce fut alors qu’elle tomba nez à nez avec ce même visage familier qu’elle avait aperçu alors qu’elle était encore en train de danser. Nez à nez, ce n’était même pas une façon de parler, car Lanie faillit lui foncer dedans et ne s’arrêta qu’à quelques centimètres de la silhouette élancée. Elle fronça les sourcils, perplexe, et son visage s’illumina lorsqu’elle finit enfin par associer un nom au visage. Elle se jeta à son cou en hurlant : « Mathiasssssssssssssssssss ! » Euphorique, elle se serra contre lui et recula au bout de quelques instants, arborant un sourire béat. « Je t’avais pas… vu, t… t’étais oùùùùùùùù toute la soirée ? » Sans succès, elle tenta d’afficher une mine boudeuse, avant de se fendre à nouveau d’un grand sourire tout en fixant Matthias de son regard abruti par tout ce qu’elle avait ingurgité jusqu’à maintenant.
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MessageSujet: Re: champagne supernova in the sky ★ MATTY+LANIE champagne supernova in the sky ★ MATTY+LANIE EmptyDim 28 Oct - 0:35



Assis à mon bureau, les yeux rivés sur un article que j’avais trouvé sur internet, je prenais quelques notes par-ci, par-là. Je profitais du calme qu’offrait exceptionnellement la confrérie pour plancher sur le nouveau devoir qu’un professeur nous avait donné, avec Alaina. Je ne savais pas exactement où en était la Gamma dans ses recherches, mais je lui faisais confiance pour avoir déjà bien entamée la chose. Derrière ses airs de rebelle inconsciente, se cachait en fait un rat-de-bibliothèque comme on n’en avait pas vu depuis Hermione Granger dans Harry Potter. C’était dire. J’ai froncé les sourcils, buttant sur une théorie qui me passait complètement au-dessus ; cependant, tandis que j’étais sur le point d’effectuer quelques recherches complémentaires, mon téléphone portable vibra. J’ai légèrement sursauté, à la fois surpris et agacé d’être dérangé en plein milieu d’un travail qui me demandait une certaine rigueur, mais aussi une bonne dose de concentration. D’un geste vif, je me suis emparé de l’appareil, avant de jeter un coup d’œil à l’écran, déjà prêt à filtrer l’appel. On est manipulateur ou on ne l’est pas, après tout. Cependant, je me suis ravisé ; à l’autre bout du fil, ma mère devait être inquiète. Je la connaissais suffisamment pour savoir qu’elle ne laissait rien paraître, mais qu’intérieurement, elle n’en menait pas large. Il faut dire que la vie n’avait pas été tendre avec elle ; elle avait eu son lot de malheurs, son lot de souffrances. Et je ne voulais pas ajouter une nouvelle pierre à l’édifice en l’ignorant. Pas ce soir, pas maintenant. « Salut M’man. » Soufflais-je après avoir décroché. Mes doigts lâchèrent le stylo que je tenais en main quelques secondes auparavant. J’ai profité de cet appel pour prendre un instant de répit. La voix douce de ma mère me berça, et notre conversation dura de longues minutes. Elle était tellement importante à mes yeux, et je n’avais pas peur d’avouer que je l’admirais. Tant pour son courage, que pour sa force mentale. Elle était une mère exceptionnelle. Peut-être même un peu trop, parfois, songeais-je alors qu’elle me demandait si j’allais bien. « Non, tout va bien. Je te promets. » Déclarais-je d’une voix monocorde, les yeux perdus dans le vide. J’avais l’impression de répondre à cette question pour la quinzième fois de la journée, et mon désintérêt commençait à se faire sentir. J’étais lessivé, littéralement. J’avais eu une longue journée, qui s’était finie en apothéose lorsque le psychologue m’avait appelé, pour me dire qu’il avançait notre séance du lendemain. Le cauchemar, pour moi. Néanmoins, il n’était pas question que je lâche mes nerfs sur ma mère. Elle n’y était pour rien, et n’effectuait que son devoir de mère aimante et inquiète. « Non M’man, ce n’est pas prévu. » Dis-je alors que mes lèvres s’étirèrent en un mince sourire. J’adorais le ton innocent, presque candide, qu’elle avait employé pour me demander si je comptais faire un voyage, les temps à venir. Ne pas se fier à cette pseudo question gentille ; ce que ma mère voulait impérativement savoir, c’était si je comptais quitter le territoire pour repartir dans le désert. Autrement dit, elle voulait s’assurer que son cauchemar n’allait pas reprendre de si tôt. Chose que j’aurais sans doute pu comprendre si j’avais été dans sa situation, mais qui en ce moment, avait légèrement tendance à me faire sourire. Aussitôt rassurée, elle enchaîna avec quelques questions sur ma confrérie, sur l’université. Rien de bien folichon, quelques banalités d’usage. « C’est vide. Tout le monde est à une fête, organisée par le doyen, pour le retour des Oméga. » A l’autre bout du fil, ma mère s’extasiait d’une telle nouvelle. Mouais. J’imaginais déjà le film qui se déroulait dans sa tête ; qui dit soirée, dit rassemblement, dit chance de voir Thaïs, Nattéo et Matthias se réconcilier. Ouais, bah non. Même pas en rêve. J’avais gardé en travers de la gorge la petite trahison de mon frère, et je ne comptais pas passer l’éponge aussi facilement. Certes, j’avais toujours été proche de lui ; il m’avait soutenu, épaulé, rassuré. Il avait toujours été présent, et j’avais eu en lui une confiance sans limite, presque aveugle. Confiance qu’il avait piétiné sans arrière pensée, en me mentant honteusement. Pas une fois, non : pendant des semaines. Je digérais mal la chose, et ma mère n’était pas sans le savoir. Pourtant, elle s’abstint de tout commentaire. Sage décision ; elle n’était pas sans connaître mon tempérament colérique, grincheux et rancunier. « J’irai peut-être faire un tour, pour croiser Thaïs. » Déclarais-je, impassible. A l’autre bout du fil, j’entendis le léger soupir de soulagement de ma mère. Quelques instants plus tard, elle décida d’abréger la conversation que nous avions, et n’oublia pas de me rappeler de me montrer un peu plus sociable envers les autres. avant de brusquement raccrocher. J’ai posé mon portable sur le bureau, alors qu’un mince sourire s’affichait sur mes lèvres ; ma mère savait pertinemment si prendre, quand il s’agissait d’éviter les conflits.

La nuit était tombée depuis longtemps sur le campus de Berkeley lorsque je décidais d’aller faire un tour à cette fameuse soirée organisée par les Oméga. J’approchais, lentement, alors que le bruit de la musique se faisait de plus en plus assourdissant. La fête devait battre son plein, et la plupart des étudiants devaient être dans un état lamentable. Mais il n’était pas question de faire demi-tour ; en effet, j’avais promis à ma mère, à demi-mot, de m’y rendre, même pour de courtes secondes. Et je suis quelqu’un de parole. De plus, j’espérais secrètement croiser Thaïs. Je ne l’avais pas vue depuis longtemps, et elle me manquait cruellement. J’ai soupiré, avant de pousser la porte de la confrérie Oméga. Et l’instant d’après, je fis face à cette fameuse soirée. J’ai froncé les sourcils, regrettant déjà cette intrusion dans ce monde qui n’était pas le mien. Non mais sérieusement ? Depuis quand le grand et l’imposant Matthias Dupont de Calendre daignait se pointer à une soirée d’étudiants quelconques ? Non pas que je sois particulièrement snob, mais j’avais l’impression de vivre dans un autre monde. Une réalité parallèle. Eux, les insouciants, s’éclataient. Et moi… Moi, je constatais que je n’avais aucun, ou presque aucun point commun avec eux. Mon regard se posa un instant sur la silhouette familière d’une fille qui dansait lascivement. Mes yeux s’écarquillèrent, alors que je reconnaissais – non sans peine, je devais bien l’avouer – ma Gamma préférée. Cette insupportable miss-je-sais-tout semblait être devenue, le temps d’une soirée, la muse de Bacchus. Ou de Dionysos, au choix. J’ai légèrement secoué la tête, avant de chercher ma sœur jumelle du regard. Incapable de la retrouver dans tout ce foutoir, j’ai joué des coudes pour parvenir à me déplacer. Je lançais des regards noirs à tout va, jouant sur mon physique imposant pour encourager les gens à me laisser passer. J’ai soupiré d’agacement ; je tournais en rond, et visiblement, ma sœur n’était pas là. J’avais fait mon temps ici ; désormais, je pouvais retourner chez les Iota. On ne me reprocherait pas mon manque d’investissement – après tout, j’étais passé, c’était mieux que rien. Mes pas me menèrent vers la sortie, mais une tierce personne m’empêcha d’atteindre mon but. Mes yeux se baissèrent sur la rousse qui me barrait le passage, mais avant que je ne pus esquisser le moindre geste, je sentis ses bras s’enrouler autour de mon cou. Euuuuuuh ? « Alaina. » Saluais-je poliment, alors qu’elle me relâchait. Ma pauvre Gamma, si tu savais, tu t’en voudras demain. M’enfin, en attendant qu’elle décuve, je pouvais clairement me foutre d’elle. « Moi je t’ai vue, par contre. L’alcool a de sacrés effets sur toi. » Constatais-je en souriant légèrement. « J’avais autre chose à faire que de me pointer ici. Et là, j’aurais voulu voir Thaïs. Elle est là ? » Demandais-je, sans grande conviction, alors que je balayais la foule d’un regard. Si on pouvait compter sur quelqu’un de bourré, ça se saurait. « Et toi ? Tu passes une bonne soirée ? » Interrogeais-je, un peu près sur de sa réponse.
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MessageSujet: Re: champagne supernova in the sky ★ MATTY+LANIE champagne supernova in the sky ★ MATTY+LANIE EmptyMer 14 Nov - 1:31


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Champagne supernova in the sky

MATTHIAS & ALAINA ❦ How many special people change? How many lives are living strange? Where were you while we were getting high? Slowly walking down the hall, faster than a cannon ball, where were you while we were getting high? Someday you will find me caught beneath the landslide, in a Champagne Supernova in the sky... champagne supernova in the sky ★ MATTY+LANIE Tumblr_lvqzqo1ekZ1qaho1po6_250Wake up the dawn and ask her why? A dreamer dreams she never dies. Wipe that tear away now from your eye... Slowly walking down the hall, faster than a cannon ball, where were you while we were getting high? Cause people believe that they're gonna get away for the summer. But you and I, we live and die, the world's still spinning round, we don't know why?



En temps nomal, ou plutôt, dans son état normal, Alaina se serait demandé ce que Matthias pouvait bien faire là. Après tout, il était sans doute le dernier dont on pensait qu’il viendrait à un événement comme la soirée des Omegas. Pour tout dire, il était encore moins susceptible de venir que les plus studieux des Alphas. Pourtant, le voilà, et s’il n’avait pas l’air très réjoui d’être présent, Alaina n’en remarquait rien, bien trop occupée à rire aux éclats et à s’éclater comme jamais. Elle ne remarqua même pas la surprise de Matthias lorsqu’elle se jeta dans ses bras, comme s’il était totalement normal qu’elle vienne lui faire un câlin - alors que c’était quelque chose qu’elle n’avait encore jamais fait avec lui auparavant. Il faut dire qu’il y a seulement quelques mois de cela, Alaina éprouvait encore une profonde aversion pour le beau Iota, et le haïssait plus que de raison. Et si maintenant elle l’appréciait à sa juste valeur, du moins le pensait-elle, elle n’en était pas encore au stade de lui faire des câlins et de le couvrir de bisous. Chaque chose en son temps, d’autant plus qu’Alaina n’était pas du genre tactile en temps normal, et ce avec qui que ce fût. Alors, pas étonnant que Matthias se pose des questions en se sentant embarqué dans une accolade aussi chaleureuse et imprévue. Mais il n’y avait rien d’étonnant non plus à ce que Lanie témoigne de ce geste, compte tenu de tout ce que son organisme avait ingurgité comme substances psychotropes depuis son arrivée à la soirée. Alaina avait tout de même suffisamment de jugeote pour remarquer que Matthias, lui, restait assez fidèle à lui-même et ne débordait pas de joie et d’euphorie en la voyant – elle aurait dû trouver cela normal, mais, sur le coup, prit une mine offensée qui n’avait toutefois pas grand-chose de crédible. « Cache ta joie ! On fait la fête ici, on est pas à un putain d’enterrement ! » Elle lui adressa un large sourire et gloussa, avant de se retourner, surprise, en sentant quelqu’un lui toucher les fesses. Elle n’eut pas le temps de voir de qui il s’agissait, et ne chercha pas non plus à résoudre la question.

Lorsque Matthias lui fit une remarque sur son attitude, Alaina roula des yeux, sans pour autant s’en formaliser. Au contraire, quelque part dans son esprit embrumé, une lueur de malice s’illuminait à l’idée que Matthias ne faisait référence qu’à l’alcool qu’elle avait ingurgité – une preuve qu’il n’en savait vraiment pas grand-chose à son propos, et qu’il avait encore un tas de petites anecdotes intéressantes à découvrir au sujet de Lanie, comme par exemple son amour pour toutes les substances les plus illégales dès qu’elle faisait la fête. « Mais non, mais non… » répliqua Alaina d’une voix traînante et sans la moindre conviction. Mais le manque cruel d’enthousiasme et d’enjouement de Matthias eut rapidement raison de l’euphorie d’Alaina, qui prit une mine agacée étrangement caricaturale, sans doute parce qu’elle était totalement à l’ouest et donc incapable de faire preuve de la moindre crédibilité – pourtant, elle était réellement lassée par le sérieux incessant du Iota et espérait tout simplement qu’il se déride, ne serait-ce que l’espace de quelques heures. « Roh, quel rabat-joie… » Elle mit quelques secondes à réaliser que Matthias lui avait posé une question et se concentra du mieux qu’elle put pour y fournir une réponse intéressante… mais malheureusement, elle n’avait pas grand-chose de constructif à lui dire. « Ta sœur ? Pas vue, désolée, Matty… » Le remords exprimé ne transparaissait que peu sur le visage à nouveau souriant et joyeux de la jeune rousse, qui trépignait, contente de voir Matthias et impatiente de reprendre la soirée. « Ouiiiiii… ça se voit, non ? » Question stupide, bien sûr que ça se voyait. Alaina arborait une moue béate à tel point qu’elle en paraissait abrutie, et si son regard était vitreux, il n’exprimait rien d’autre que de la joie.

Incapable de rester en place plus longtemps, Lanie s’empara de la main de Matthias et entreprit de le tirer derrière elle, espérant qu’il collabore, car elle était naturellement dotée de la force d’un moucheron, ce qui ne lui était pas d’une grande aide face à la masse impressionnante de l’ancien militaire. Sans compter, en plus, le fait que sa force était encore dix fois moins importante vu l’état dans lequel elle était… « Allez, viens, on va pas rester ici à rien faire ! » Elle espérait être convaincante mais Matthias était têtu et elle n’était d’ailleurs pas en état de trouver des arguments de poids pour le faire changer d’avis. Elle tira donc un peu plus fort sur la main qu’elle tenait dans la sienne, et lui lança un regard qui se voulait insistant. « Tu chercheras Thaïs plus tard, allez viens ! » Elle tira une nouvelle fois et l’entraîna dans la foule, sans prêter attention à la réaction de Matthias, ne se souciant que peu de savoir s’il appréciait d’être mêlé à tous les autres de la sorte. Le petit matin pointait déjà le bout de son nez, et quelques fêtards étaient déjà repartis, mais la salle restait cependant suffisamment peuplée pour ne pas manquer d’ambiance. Toujours rieuse, Alaina se posta face à Matthias et se laissa imprégner par la musique assourdissante, ondulant bientôt au rythme de celle-ci. Elle s’empara au bout d’une minute ou deux des mains de Matthias, espérant le faire bouger avec elle, puis noua ses propres mains autour de son cou sans jamais cesser d’onduler. Elle riait aux éclats, apparemment plus heureuse que jamais.

La musique était de plus en plus forte, les lumières soudain étrangement aveuglantes. C’était sans compter le bourdonnement que semblait produire la foule, qui avait soudain l’air beaucoup plus dense et imposante. Alaina lâcha Matthias au bout de quelques instants, cligna péniblement des yeux et se sentit prise de vertiges. Elle fut parcourue d’un haut-le-cœur et se retint à grand-peine de vomir une partie de ce qu’elle avait ingurgité au cours des dernières heures, chancelant légèrement sur ses talents gigantesques. Le sol était étrangement attirant, la force de gravité semblait multipliée par dix. Autour d’elle, la foule bourdonnait de plus en plus fort et la musique était assourdissante. Tout ce bruit lui tambourinait sur les tympans sans lui accorder un instant de répit. Alaina porta une main à son front, avant de se couvrir les deux oreilles. Elle chancela à nouveau, tandis qu’elle fermait les yeux pour éviter d’être éblouie par la lumière. Mais il était trop tard pour cela, car de grandes taches lumineuses dansaient derrière ses paupières closes. Elle fronça les sourcils, déstabilisée. Derrière ses yeux fermés, elle devinait la foule qui continuait d’enfler inexorablement. Et, à nouveau, elle perdit l’équilibre…

Tout cela n’avait peut-être duré que cinq ou dix secondes, mais il lui sembla que des siècles s’étaient écoulés lorsqu’elle sentit soudain quelque chose de frais lui fouetter le visage. L’avait-on sortie ? Ce ne serait pas du luxe, car sa tête semblait sur le point d’exploser…

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MessageSujet: Re: champagne supernova in the sky ★ MATTY+LANIE champagne supernova in the sky ★ MATTY+LANIE EmptyLun 26 Nov - 20:35


we can dance until we die.





Par pitié mon Dieu, épargnez-moi de cette affligeante dépravation. Voilà quelles furent mes pensées, alors que je franchissais le seuil des festivités. Qu’est-ce qui m’avait pris ? Pourquoi m’étais-je pointé ici ? Après tout, j’aurais très bien pu attendre le lendemain pour aller voir ma sœur. Au moins, j’aurais échappé à cette vision d’horreur. Je n’étais pas un saint, loin de là, mais je devais reconnaître que je n’étais plus habitué à toutes ces orgies. A croire que l’Irak fait changer la vie d’un homme, au final. J’ai soupiré, craignant déjà de m’enfoncer dans cette foule compacte et visiblement sérieusement éméchée. Non pas que je doutais de mon petit « pouvoir » sur les gens – quand Matthias Dupont de Calendre se pointe quelque part, on lui fait une place pour qu’il puisse passer sans vous effleurer l’épaule, et on évite de murmurer sur son passage. Question de survie, probablement : en arrivant à Berkeley, j’avais écopé d’une certaine réputation, qui relevait plus du mythe que de la réalité. Pourtant, c’était avec un soin tout particulier que je m’évertuais à conserver et à jouer de cette réputation d’homme froid à la carrure de rugbyman. Après tout, si elle me permettait d’avoir la paix, je ne disais pas non. Quiconque me connaissait un minimum savait pertinemment que je détestais être trop entouré, que j’abhorrais la simple idée d’être le centre d’attention. Sous bien des aspects, j’étais pudique, et je chérissais plus que tout ma tranquillité et le mystère entourant ma vie. Pour vivre heureux, vivons cachés, dit le proverbe. J’appliquais cet adage sans me poser de questions, déterminé à me protéger moi, mais aussi les miens.

La débauche avait probablement atteint un point culminant ce soir – l’alcool devait y être pour beaucoup, évidemment. J’ai roulé des yeux en surprenant deux Gamma, en train de s’échanger quelques substances suspectes, au vu et au su de tout le monde. Ne savaient-ils donc pas se tenir, jamais ? Leur tendance à se la jouer rebelles drogués en mal de vivre m’exaspérait sincèrement. Je n’ai pourtant fait aucun commentaire, avant de m’engouffrer parmi les étudiants les plus dépravés de Berkeley, dans le seul et unique but de retrouver ma sœur. J’ai involontairement bousculé une fille qui passait par là ; nos regards se croisèrent un instant, puis nous avons chacun repris notre chemin. Jusqu’à ce que j’arrive à destination – ou plus exactement, jusqu’à ce qu’Alaina me tombe dessus, et me saute littéralement au cou. Trop surpris pour esquisser le moindre geste, je l’ai laissée faire, sans moufter. J’étais un peu près sur que dès demain, elle regretterait amèrement ses marques d’affection débordantes. « Désolé de te l’apprendre, ma chère, mais je ne suis pas venu ici pour faire la fête. » Déclarais-je en jetant un regard narquois aux alentours. Moi, faire la fête pour ressembler à… Eux ? Ça ? Même pas en rêve ! J’avais ma dignité, et je savais me tenir. Même quand j’étais dans un état lamentable. On a la classe, ou on l’a pas, songeais-je, laissant un sourire se dessiner sur mes lèvres. « Tu sais, même si tu places tes mains sur tes hanches et que tu me fais un sermon, ça ne changera pas grand-chose. » Lâchais-je, moqueur, alors qu’elle me traitait de rabat-joie. Mais bien décidé à rentrer dans son jeu, j’ai aussitôt répliqué : « Je préfère être rabat-joie qu’alcoolique, chérie. » Et vas-y que je profite de ton état d’ébriété avancé pour me foutre gentiment de ta tronche. J’étais un peu près certain que vu son état, Alaina ne m’en voudrait pas, ou que sa crise ne durerait pas. Cependant, je n’en oubliais pas le pourquoi du comment j’avais atterri là : je voulais parler à ma sœur. J’attendais patiemment que la Gamma daigne me fournir une réponse cohérente, alors que j’écarquillais les yeux, incrédule. Bon, elle attendait quoi ? Le déluge ? Que je répète ma question ? Que je me mette à plat ventre devant elle ? J’avais autre chose à faire de ma soirée ! « Merde. » Lâchais-je en soupirant. A croire que tous les Dieux, Saints, et je ne sais quel autre entité divine s’étaient liés contre moi, ce soir. « Ah ouais, ça c’est clair, ça se voit. » Répliquais-je, moqueur. « Tu es débordante de… Vitalité. » Ajoutais-je, hésitant sur le dernier mot. Mieux valait ne pas la froisser inutilement en évoquant les termes débauchée ou désinhibée. La connaissant, elle aurait pu se vexer.

Mes doigts se crispèrent légèrement autour de la main d’Alaina, qui m’entraînait désormais vers de nouvelles aventures. Mais qu’est-ce qui m’avait pris de foutre les pieds ici ? J’allais le regretter jusqu’à la fin de l’année, j’en étais persuadé. « Et qu’est-ce que tu veux qu’on fasse, au juste ? » Demandais-je en soupirant, avançant néanmoins à sa suite. Même si mon humeur ou l’envie n’était pas au rendez-vous, je restais obéissant. Pourquoi ? Parce que j’avais bien conscience qu’elle n’était pas dans son état normal, et qu’avoir quelqu’un pour veiller sur elle ne serait pas de trop. Je ne savais que trop bien quels pouvaient être les effets de l’alcool mélangé à diverses substances illicites, et je ne tenais pas à ce qu’elle en fasse les frais. « Je n’ai pas trop le choix… » Maugréais-je, ma main toujours fermement serrée par la sienne. Ma sœur et nos problèmes attendront ; au pire, ce n’était pas comme s’ils allaient s’évanouir au cours de la nuit. D’abord récalcitrant à l’idée de me mêler aux autres, Alaina tâcha de me convaincre. Et il faut dire qu’elle ne lésina pas sur les moyens ; prisonnier de ses bras enroulés autour de mon cou, je n’avais d’autre choix que de l’accompagner. Tout doucement, ce soir, je renouais avec une vie d’étudiant. Une vraie vie d’étudiant, celle dont on profite à fond, celle où toutes les conneries sont permises, celle où l’insouciance est le seul mot d’ordre. Je redécouvrais les joies des soirées, l’apaisement que cette légèreté pouvait provoquer en moi. Cette sensation que j’avais oubliée, quelques années plus tôt. Et la seule chose que je pouvais dire, c’est que ça me faisait un bien fou. J’ai froncé les sourcils en sentant les bras d’Alaina se détendre, avant de se retirer. « Ça va ? » Demandais-je, désormais inquiet par ce brusque changement de comportement. Elle qui était débordante de joie il y a à peine une minute, voilà qu’elle semblait sur le point de s’évanouir. Mauvais signe ; très mauvais signe, même. Mes bras rattrapèrent Alaina avant que ses genoux n’effleurent le sol. Vidée de toute force, elle n’était rien de plus qu’un pantin désarticulé. C’est donc sans peine que je l’ai soulevée, avant de me diriger vers la sortie. Plutôt coopératifs, les étudiants s’écartèrent pour nous laisser passer. Question de sécurité aussi, tant son teint devenait vert. Mes pas nous menèrent vers le parc de Berkeley, où je l’ai déposée sur un banc, allongée. Le temps d’appeler un taxi, qui nous mènerait tout droit dans l’appartement de ma sœur. « Ça va aller ? Tu as besoin de quelque chose ? » Demandais-je, toujours soucieux. « Parce qu’il faut qu’on sorte. Un taxi nous attend dehors. » Déclarais-je, peu confiant. « Tu te sens capable de le faire, ou pas ? » La réponse ne se fit pas attendre. Elle hocha négativement la tête, et je soupirais. « Tu sais que je déteste jouer la baby-sitter ? Non ? Bah maintenant, t’es au courant. » Grommelais-je, la soulevant à nouveau. « T’as pas intérêt à t’endormir sur le trajet, je te préviens. » J’enchaînais, pour la maintenir éveillée. Vu la quantité d’alcool que son organisme venait d’ingurgiter, elle risquait peut-être bien le coma éthylique. Gé-ni-al ! Le chauffeur de taxi ouvrit la porte arrière, et tant bien que mal, j’ai déposé Alaina, avant d’aller m’installer à mon tour. « T’as qu’à me raconter ta vie, tiens. » Proposais-je en haussant les épaules. Ce qui était une façon comme une autre d’occuper son temps, soit dit en passant. Et vu que je n’étais pas particulièrement enclin aux confidences… Et bien, elle n’avait qu’à coopérer et me faire les siennes. Ses secrets seraient bien gardés, de toute façon.

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MessageSujet: Re: champagne supernova in the sky ★ MATTY+LANIE champagne supernova in the sky ★ MATTY+LANIE EmptyDim 2 Déc - 3:12


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Champagne supernova in the sky

MATTHIAS & ALAINA ❦ How many special people change? How many lives are living strange? Where were you while we were getting high? Slowly walking down the hall, faster than a cannon ball, where were you while we were getting high? Someday you will find me caught beneath the landslide, in a Champagne Supernova in the sky... champagne supernova in the sky ★ MATTY+LANIE Tumblr_lvqzqo1ekZ1qaho1po6_250Wake up the dawn and ask her why? A dreamer dreams she never dies. Wipe that tear away now from your eye... Slowly walking down the hall, faster than a cannon ball, where were you while we were getting high? Cause people believe that they're gonna get away for the summer. But you and I, we live and die, the world's still spinning round, we don't know why?



Quelque part, au fond d’elle-même, Alaina était morte de honte. Elle sentait cette honte de manière lointaine et floue, mais n’arrivait pas à l’ignorer pour autant. Indépendante jusqu’au bout des ongles, la jeune femme n’avait pas l’habitude de jouer les infirmes et de se faire assister par qui que ce soit. En soirée, même s’il fallait ramper pour se débrouiller, elle ne laissait personne la raccompagner ou jouer les aides-soignantes. Elle détestait se sentir en position de faiblesse, dépendre de qui que ce soit, très peu pour elle, merci bien. Elle préférait de loin conserver ce qui lui restait de fierté et rester autonome jusqu’au bout. Mais il semblait bien que ce soir, les choses avaient pris une tournure différente et n’allaient pas se dérouler comme elle l’aurait souhaité. Qui plus est, il avait fallu que son sauveur du soir soit Matthias – comme si elle avait envie de lui devoir quelque chose, de se sentir redevable auprès de lui ! Elle imaginait bien qu’il ne lui en voudrait pas, et elle n’éprouvait évidemment pas la moindre animosité à son égard depuis qu’ils étaient amis, mais elle savait pertinemment qu’il ne se priverait pas de lui lancer l’une ou l’autre petite pique acérée pour lui rappeler dans quel état il l’avait repêchée.

Sans doute tout cela était-il dû à cette drogue inconnue que Lux lui avait concoctée et refilée. Bien sûr, Alaina avait ingurgité des dizaines de trucs, mais ceux-ci constituaient, si l’on pouvait dire ainsi, la routine de la jeune femme. Les quantités étaient certes faramineuses, surtout en si peu de temps et pour un gabarit aussi petit, mais elle l’avait déjà fait, et elle n’en avait jamais subi les frais à un degré tel que celui auquel elle s’était exposée ce soir. Ce quasi évanouissement et cette incapacité totale à s’en sortir sans l’aide de quelqu’un, c’était totalement nouveau. Et cela lui déplaisait profondément, même si ce n’était, en soi, pas totalement désagréable. Au contraire, les bras musclés de Matthias étaient plutôt confortables, et son odeur pénétrante avait quelque chose d’apaisant. Machinalement, Alaina enroula à nouveau ses bras autour de la nuque du jeune homme – cette fois-ci, cependant, ce n’était pas par peur qu’il s’en aille, plutôt par peur qu’elle-même tombe, même si la force du jeune homme était sans doute bien suffisante pour l’en empêcher. Elle se sentit déjà un peu mieux lorsqu’elle sentit l’air frais lui caresser le visage, et, au bout de quelques instants, entrouvrit les paupières pour péniblement reconnaître le parc de l’université. Elle émit un faible grommellement de protestation, presque inaudible, lorsque Matthias la déposa sur un banc, alternative bien moins confortable que les bras du jeune homme. Elle n’eut toutefois pas suffisamment de force pour protester de façon plus conséquente, et ne broncha donc pas outre mesure. Elle tendit faiblement les bras en direction du Iota avant de les laisser tomber, ballants, le long de son corps. Lorsqu’il lui demanda si elle avait besoin de quelque chose, elle secoua la tête de gauche à droite, avec une certaine lenteur, esquissant un sourire béat et quelque peu abruti, les paupières toujours closes. Elle allait déjà un peu mieux, maintenant qu’elle était au calme et qu’une petite brise rafraîchissait son esprit embrumé. La sensation de vertige et d’oppression avait enfin disparu. Elle se sentait maintenant tout simplement lessivée, dépossédée de la moindre énergie, incapable de bouger ses membres ou même de parler.

Elle soupira, les yeux toujours fermés, prête à s’endormir comme une masse. Toutefois, il sembla que Matthias ait d’autres plans pour elle, car il lui annonça bientôt qu’ils allaient repartir, et lui demanda si elle se sentait capable de se lever et de marcher jusqu’à la sortie du campus. Alaina fut scandalisée – on parlait bien de centaines de kilomètres, si pas plus, à parcourir avec des membres de plomb, aux muscles fondus et aux os inconsistants. Non, non, elle n’était certainement pas capable de faire ce qu’il lui demandait. Elle n’arrivait même pas à tenir debout. Visiblement, même si Matthias n’avait pas l’air très surpris, il ne devait pas non plus être ravi d’apprendre que la rouquine ne comptait même pas essayer de se lever. Une fraction de seconde plus tard, elle se sentit à nouveau soulevée et supportée par les bras du jeune homme. Qu’ils lui avaient manqué ! Alaina sourit automatiquement et trouva même la force de répondre à la remarque agacée du Iota. « Chui pas un bébé », répliqua-t-elle sans grande conviction. Elle nicha son visage dans le creux de l’épaule de Matthias, sans même se douter qu’il devait être plutôt réticent, compte tenu de l’état dans lequel elle était – telle une bombe à retardement, elle pouvait bien leur réserver une mauvaise surprise au moment le moins attendu. Mais pour le moment, la situation semblait être sous contrôle, et la jeune femme se contenta d’inspirer profondément l’odeur devenue familière de Matthias. « Tu sens bon », murmura-t-elle, presque inaudible, à mille lieues des hurlements qu’elle avait poussés moins de cinq minutes auparavant. Elle doutait qu’il lui retournât le compliment – son odeur, habituellement douce et plaisante, était désormais impossible à distinguer à cause de l’alcool qui semblait suinter à travers chacun de ses pores.

Quelques minutes plus tard, à moins qu’il ne s’agît de quelques siècles, elle se sentit à nouveau déposée, sur un support plus confortable, cette fois-ci. Dès que Matthias se fût installé à ses côtés, elle trouva juste assez d’énergie pour se déplacer afin de poser sa tête sur les genoux du jeune homme – autrement, la voiture n’était pas assez large pour lui permettre de s’installer confortablement. Elle ferma les yeux, mais aussitôt, il la rappela à l’ordre et lui proposa de parler d’elle – de toute évidence davantage par souci de la voir s’endormir malgré tout que par réel intérêt pour sa vie. Alaina soupira bruyamment avant de lancer un regard vitreux au jeune homme. Malgré son état d’ébriété toujours aussi avancé, et malgré la faible nausée qui s’était à nouveau emparée d’elle depuis que la voiture s’était mise en route, Alaina parvint à parler plus ou moins distinctement, sans se tromper de mots, avec un débit certes un peu plus lent qu’à l’accoutumée. « Ben bien sûr, vu que je suis un peu bourrée, j’ai qu’à te parler de ma mère, ou bien de mon père le cinglé, tant qu’on y est… » Petite pause, alors qu’Alaina ne réalisait absolument pas ce qu’elle était en train de dire – décidément, elle n’était pas dans son état normal et n’était pas près de s’en remettre… « Ou tu veux la version thriller de l’histoire ? Le “comment Alaina a changé de nom”… » Elle sourit, avant de brusquement se renfrogner, comme si une partie d’elle-même se rendait compte qu’elle était en train de parler presque ouvertement de la page la plus sombre de son histoire. Au bout de quelques moments de silence complet, elle lança un regard larmoyant à Matthias : « C’est pas juste ! J’aime pas raconter ma vie aux gens. Et toi tu sais très bien que tu me plais... Mais ça se fait pas de profiter de moi juste parce que tu sais que t’es beau… et charmant… » et sexy, se retint-elle tout juste d’ajouter alors que le murmure de sa voix finit par s’éteindre. L’alcool avait joué à merveille son rôle avec Alaina, dont la langue était déliée et allait commettre des tonnes de dégâts.

Alaina eut un petit rire, les joues cramoisies. « Ouiiii, je suis pitoyable, je sais ! Je suis qu’une fille de plus, comme les autres… » Elle le fixa, pensive. « Enfin non. Je te trouve pas juste beau, jsuis pas comme ça… T’es… spécial. Différent. » déclara-t-elle d’une voix traînante. « T’es pas comme les autres… Les autres, ce sont des crétins en chaleur… Et quand c’est pas le cas, ils sont violents, ils font mal » murmura-t-elle, ayant prononcé la dernière phrase plus pour elle-même qu’à l’attention de Matthias. Machinalement, elle se toucha le bras, à l’endroit où des hématomes avaient autrefois marqué sa peau de porcelaine. Malgré les intonations irrégulières et le débit étrange de la jeune femme, ses paroles semblaient étonnamment lucides, alors qu’elle ne l’était absolument pas – sinon, elle n’aurait jamais, au grand jamais, prononcé une seule de ces paroles. Mais le pire restait peut-être à venir…

Malicieuse, ayant déjà oublié ce qu’elle venait de dire et qui concernait de toute évidence Lennon, Alaina crut déceler un air perplexe ou renfrogné, ou les deux, sur le visage de son ami. Elle jugea donc bon de conclure : « Ooooh, t’inquiète pas Matty, je disais pas ça pour coucher avec toi. Pas mon genre. » Elle sourit, avant de refermer les yeux, épuisée. « Je conclus jamais, j’ai jamais conclu, et je conclurai pas ce soir avec toi, ça c’est sûr… », murmura-t-elle, à deux doigts de s’endormir, inconsciente du fait qu’elle venait de lâcher quatre énormes bombes sans y prêter la moindre attention, alors que son interlocuteur était des plus lucides. Il voulait connaître sa vie ? Le voilà servi…


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MessageSujet: Re: champagne supernova in the sky ★ MATTY+LANIE champagne supernova in the sky ★ MATTY+LANIE EmptyMar 11 Déc - 21:20


« Coli alcoolisé, prière de laisser passer. » Voilà quel était le genre de slogan que j’aurais pu scander, si les gens présents à cette soirée n’avaient pas pris les devant. J’avançais avec précaution, tout en cherchant à gagner l’extérieur le plus rapidement possible. La Gamma pâlissait à vue d’œil, et ça n’allait pas en s’améliorant. Je n’espérais qu’une chose : qu’elle ne fasse pas un coma éthylique sous mes yeux. J’ai légèrement frissonné en sentant le vent froid s’engouffrer dans les manches de mon pull, mais un pale sourire se dessina sur mes lèvres, tandis que je sentais Alaina réagir à ce contact. Soulagé, je suis allé la déposer sur le premier banc du parc qui se présenta à mes yeux. Gardant un œil attentif sur elle, j’ai appelé un taxi, bien décidé à la ramener dans un lieu plus confortable. Et comme je ne possédais pas d’appartement – et que je ne comptais pas la ramener chez ma mère – j’avais plutôt opté pour l’appartement de Thaïs. J’espérais que ma sœur ne m’en voudrait pas trop de cette invasion imprévue, mais connaissant son tempérament, elle ne dirait rien. Dans le genre « j’aide mon prochain », on faisait difficilement mieux que Thaïs. Toujours là pour les autres, pour les soutenir et pour les aider ; c’était aussi ça, sa force. « On y retourne. » Maugréais-je en soupirant, lui expliquant à quel point je détestais jouer le baby-sitter. Je n’étais déjà pas capable de m’occuper de moi, ce n’était pas pour aller m’occuper des autres. Mais ça, bien évidemment, je ne comptais pas aller le crier sur tous les toits : j’avais ma fierté. « Pas un bébé ? Sérieusement, j’en doute très fortement. » Soupirais-je, attrapant Alaina par le bras. Allez sale mioche, obéis, laisse toi faire, et ne pose pas de question. Et surtout, oui surtout, évite de régurgiter les litres d’alcool que tu as pu boire sur mon épaule, ou je risque de vite déchanter. Être gentil, d’accord : même si ce n’était pas dans ma nature profonde, j’acceptais sans problème de faire une exception. Si j’avais bien appris une chose lors de mon séjour à l’armée, c’était qu’il fallait être solidaire avec les personnes qui nous étaient chères. Ne pas les abandonner quand elles avaient besoin de nous, ne pas les laisser lorsqu’elles étaient dans la misère. Bon, je n’irai pas jusqu’à clamer un amour sincère et sans limite pour Alaina, mais plus le temps avançait, et plus je la considérais comme une amie. Cependant, le temps de m’ouvrir à elle, de lui confier mes petits secrets, n’était pas encore venu. Je n’étais pas suffisamment à l’aise, pas suffisamment confiant ; je n’étais tout simplement pas prêt. J’ai soupiré, navré de me laisser aller à de telles pensées dans un moment pareil. Réfléchir et débattre intérieurement sur l’amitié, c’était bien beau, mais ça n’aiderait pas la Gamma à tenir debout. Comme je l’avais fait des centaines de fois avec ma petite sœur, j’ai glissé une main sous ses genoux pour la porter. Alcoolisée mais réactive, elle passa ses bras autour de ma nuque et déposa sa tête sur mon épaule. Bonne gamine, elle avait décidé d’obtempérer sans faire de vagues. On voudrait tous un bébé comme ça, just sayin’. Resté bouche bée pendant de longues secondes face à un compliment que je ne m’attendais pas à recevoir, j’ai fini par ouvrir les lèvres pour lui répondre, en toute sincérité, un simple « Merci. » Je n’arrivais pas vraiment à me l’expliquer, mais ce compliment m’avait retourné, chamboulé. Non pas que je sois particulièrement sensible à la flatterie et aux égards de la gent féminine, mais plutôt parce que pour la première fois, depuis que j’étais rentré, je me détachais d’un passé étroitement lié à l’armée. J’oubliais les difficultés, les réalités délicates du monde, et je me contentais simplement de profiter de ma jeunesse, ainsi que de ma vie étudiante. J’appréhendais les choses sous un jour nouveau, prêt à aller de l’avant. Comme si une nouvelle vie s’offrait à moi. Le soulagement pointait le bout de son nez, pour mon plus grand plaisir. En fin de compte, j’allais peut-être parvenir à m’en sortir. Il était grand temps, d’ailleurs.

Voilà ce à quoi je songeais, alors que j’avançais, le bébé Gamma logé au creux de mes bras. Alaina, tu me le payeras, je te jure. Foi de Matthias. Elle allait s’en vouloir à vie, de s’être présentée à moi dans un tel état. Pire encore : elle allait se mordre les doigts d’avoir montré des signes de faiblesse en ma présence. La connaissant, elle allait se sentir redevable – mais je ne lui en demandais pas tant. Mais bon, si se croire endettée pouvait la faire réfléchir quant à son comportement de ce soir… Eh bien, j’étais prêt à la laisser cogiter un bon moment. Moqueur et cruel, moi ? Si peu, si peu. Je l’ai déposée tant bien que mal à l’arrière du taxi, avant d’aller prendre place à ses côtés. Mes muscles se tendirent à l’instant où la Gamma posait sa tête sur mes genoux. Être proches, oui, mais il y avait tout de même quelques limites. Finalement, j’ai décidé de baisser ma garde à l’instant même où elle évoquait ses parents. J’ai légèrement froncé les sourcils, surpris par tant de rancœur dans sa voix. Jamais, je n’avais imaginé que ce sujet puisse être si sensible pour elle. Il faut dire qu’elle s’était soigneusement abstenue de m’en parler, jusqu’à ce soir. « Développe. » Acquiesçais-je alors qu’elle éveillait un peu plus ma curiosité. Mais le comble sonna à l’instant où elle mentionna le fait qu’elle avait changé de nom. « Et c’est quoi, ton vrai nom, à la base ? » Demandais-je, désormais parfaitement attentif. Un léger silence s’installa, avant qu’elle ne reprenne la parole, pour dresser mon éloge. Merci ma chère, au moins, je ne serai pas venu pour rien. Voilà ce que j’aurais pensé, il y a quelques années. Mais aujourd’hui, pudique et mal à l’aise, je préférais poser une main délicate sur sa bouche. « Chuuuut… N’en dis pas plus. S’il te plait. » Je l’implorais presque, voulant à tout prix garder une relation amicale et sincère avec la Gamma. C’était la seule personne de mon entourage actuel que j’acceptais d’appréhender comme une amie, et je ne voulais pas perdre cet équilibre précaire. J’ai eu un petit rire, alors qu’elle disait être comme les autres filles. J’ai légèrement secoué la tête, répondant par la négative. « Si tu savais, ma pauvre… » Lâchais-je en haussant les épaules, à mon tour enclin à quelques confidences. « Tu sais, ici, les gens me regardent bizarrement. Les garçons, les filles… Tout le monde sait que je reviens de l’armée. Et pour une raison que je n’explique pas, cela semble autoriser les gens à murmurer sur mon passage, et à me regarder de travers. » Déclarais-je, désormais détaché. Si au début, j’avais trouvé cela étrange et malsain, aujourd’hui, je ne m’en formalisais plus. Qu’importent les racontars, ils ne m’atteignaient pas. « Qu’est-ce que tu as dit ? » Demandais-je, penchant légèrement la tête en avant. J’espérais avoir mal compris. Mais Alaina ne semblait pas décidée à coopérer ; j’ai donc dû aller chercher les informations par moi-même. Dur labeur. « Est-ce qu’un homme a levé la main sur toi, dernièrement ? Pour quelle raison ? » Je fronçais les sourcils, déjà prêt à aller faire sa fête à cette chère personne. S’il y avait bien quelque chose que je détestais, c’était qu’on emploie la violence contre une femme. Il n’y avait rien de plus pitoyable, rien de plus honteux. Profiter d’une supériorité physique relevait de la faiblesse, de la honte. « Montre-moi. » Soufflais-je, attrapant délicatement son bras, pour relever la manche de son pull. Mais il n’y avait rien. Sa peau était blanche, blafarde. Aucun hématome ne venait recouvrir sa peau laiteuse, et pendant un temps, je me suis senti soulagé. Mais comme si de rien était, elle poursuivit ses confidences. Et comme on dit, elle venait tout juste d’apporter la cerise sur le gâteau. Et quelle cerise ! Le scoop de l’année venait d’être révélé, et très franchement, je ne m’en remettais pas. Je restais ébahi, perplexe, incapable de réagir. « T’es… T’es vierge ? » Demandais-je, les yeux écarquillés. « Enfin, c’est tout à ton honneur, mais… J’suis choqué. » Avouais-je, encore sous le coup de cette annonce.
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MessageSujet: Re: champagne supernova in the sky ★ MATTY+LANIE champagne supernova in the sky ★ MATTY+LANIE EmptySam 15 Déc - 1:07


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MATTHIAS & ALAINA ❦ How many special people change? How many lives are living strange? Where were you while we were getting high? Slowly walking down the hall, faster than a cannon ball, where were you while we were getting high? Someday you will find me caught beneath the landslide, in a Champagne Supernova in the sky... champagne supernova in the sky ★ MATTY+LANIE Tumblr_lvqzqo1ekZ1qaho1po6_250Wake up the dawn and ask her why? A dreamer dreams she never dies. Wipe that tear away now from your eye... Slowly walking down the hall, faster than a cannon ball, where were you while we were getting high? Cause people believe that they're gonna get away for the summer. But you and I, we live and die, the world's still spinning round, we don't know why?



Cette situation était étrange. Inhabituelle, c’était le moins que l’on puisse dire. Et si Alaina avait été en état de marcher, elle aurait déjà pris ses jambes à son cou pour monter qu’elle en était capable, et qu’elle n’avait besoin de personne, et que Matthias pouvait aller jouer au bon samaritain avec une autre demoiselle complètement imbibée. Oui, sans doute aurait-elle agi ainsi. Mais pouvait-elle en être sûre ? Après tout, même si la Gamma se sentait totalement impuissante, trop épuisée pour bouger le moindre muscle mis à part ceux qui activaient sa bouche pour lui permettre de parler, elle ne pouvait nier que ce moment en compagnie de Matthias était agréable. Rien de bien étonnant là-dedans – après tout, ils étaient à peu près amis, faute d’un meilleur terme. Ils n’étaient pas suffisamment proches pour pouvoir être qualifiés comme tels, mais Alaina appréciait énormément Matthias, comme elle n’allait pas tarder à le lui confier, et elle savait que lui aussi, malgré ses airs de grand méchant froid, éprouvait l’un ou l’autre sentiment positif à son égard. Rien de très fusionnel, donc, mais bizarrement, Alaina se sentait toujours à l’aise en présence du jeune homme même si leurs débuts avaient été des plus chaotiques, et appréciait sincèrement de pouvoir passer des moments en compagnie de quelqu’un qui avait autre chose en tête que les centres d’intérêt de l’étudiant universitaire moyen – à savoir, rien de très intéressant, ni de très profond. Matthias était déjà un adulte à part entière, et même si, des fois, cela pouvait paraître ennuyeux, Alaina ne se lassait jamais de sa compagnie. Et surtout, il faisait partie des rares personnes à l’intimider suffisamment pour parvenir, de temps à autre, à lui clouer le bec – mais ça, elle ne l’avouerait sans doute jamais. Elle le respectait, de A à Z, et s’efforçait toujours de faire en sorte que lui aussi puisse la voir sous un bon jour. Mais ça, c’était avant ce soir… car il ne faisait aucun doute que côté honneur et crédibilité, elle venait d’effectuer un plongeon abyssal. Oh, elle allait se haïr dès le lendemain matin. Mais heureusement pour elle, elle n’était pas en mesure de constater les dégâts qu’elle était en train de commettre. Heureusement ? Pas si sûr… Car à moins d’un miracle, elle semblait bien partie pour saccager l’entièreté de la belle image qu’elle avait façonnée pour se rendre présentable, fût-ce aux yeux de Matthias ou de quiconque.

Alaina avait bien perçu la réticence passagère de Matthias lorsqu’elle s’était allongée sur ses genoux – du moins, une partie de son esprit l’avait remarquée. Mais même s’il n’avait pas fini par la laisser faire, elle ne l’aurait probablement pas laissé l’envoyer bouler. La volonté de la rouquine était encore plus inébranlable lorsqu’elle était totalement imbibée d’alcool, et par conséquent incapable de faire preuve de la moindre objectivité… une objectivité qui lui aurait bien servi en ce moment. Ravie d’avoir titillé la curiosité de Matthias, Alaina hésita un instant, tentée de lui raconter son histoire. Puis, quelques images floues lui revinrent à l’esprit – des images d’horreur, les pires qu’il lui ait été donné de voir. Son visage se crispa brièvement, et au bout de quelques secondes de silence, pendant lesquelles Matty attendait sans doute de plus amples explications, elle finit par marmonner : « J’ai pas envie d’en parler. » Avant d’ajouter, plus pour elle-même que pour Matthias, dans un murmure : « Elle me manque tellement… Tout aurait été plus simple avec elle… » Une référence assez évidente à saisir qui concernait sa mère, cette femme douce et généreuse, qui lui manquait chaque jour depuis maintenant huit ans. Alaina se mura dans un silence total pendant quelques instants, mais Matthias la tira de ses pensées en lui demandant son véritable nom. Elle le regarda avec une mine d’incompréhension, comme si elle avait déjà oublié de quoi il parlait. Puis elle sourit, ses pensées à nouveau à mille lieues de sa disparue mère. « Alaina… Hazel… Marley… Per… » Elle s’interrompit brusquement en pleine prononciation de son ancien nom de famille, ses yeux s’écarquillant. « Non ! Non ! Je peux pas te dire ! Tu peux pas savoir… Personne peut savoir… Ils me l’ont interdit… Selwyn, mon nom est Selwyn… », murmura-t-elle, la panique qui marquait sa voix au début de ses exclamations s’étant progressivement apaisée alors qu’elle espérait avoir convaincu Matthias – un espoir qui relevait davantage de l’utopie que du réalisme. Depuis qu’elle avait été recueillie par ses grands-parents, Alaina avait toujours reçu la consigne de ne jamais, sous quelque prétexte que ce fût, prononcer son véritable nom de famille. Personne ne pouvait le connaître, personne ne pouvait découvrir qui elle était réellement. Ce serait une honte sans nom pour toute la famille… Jusqu’alors, Alaina n’avait jamais dérogé à cette règle. Et la force de celle-ci était telle qu’elle avait fini par se frayer un chemin dans l’esprit confus de la rouquine, alors que celle-ci s’était apprêtée à l’enfreindre.

Heureusement pour elle, elle était parvenue à changer de sujet – non pas que l’apologie qu’elle venait de faire semblât plaire à Matthias. Au contraire, celui-ci semblait embarrassé, mais Alaina le remarqua à peine. Elle se tut néanmoins, influencée par la main qu’il avait posée sur sa bouche. Affichant un air surpris, elle ne broncha pas, avant de prendre la main du Iota dans la sienne. Elle afficha une moue amusée en voyant que sa main pouvait rentrer à peu près deux fois dans celle de Matthias, ce qui était assez logique, dans la mesure où il devait avoisiner les deux mètres. Elle, qui abhorrait généralement tout contact physique superflu, ne lâcha étrangement pas la main de Matthias, sans pour autant la serrer – elle n’en avait pas la force. Elle esquissa un sourire et finit par déclarer : « C’est vrai pourtant. » Elle lui prêta une oreille aussi attentive que son état le lui permettait lorsqu’il lui confia son ressenti par rapport aux murmures qui le suivaient partout où il allait, mais ne comprit pas en quoi le récit du jeune homme la rendait différente des autres filles auxquelles elle venait de se comparer. « Moi aussi, j’ai fait une remarque sur l’armée. Enfin, devant toi, pas derrière. Mais c’est pire, je voulais juste être méchante… » Elle afficha une moue désolée et honteuse. « Mais je me suis excusée, pas vrai ? Et eux, sûrement pas… » Quelque peu rassurée par cette observation, elle se détendit, à tel point qu’elle mit quelques instants avant de réagir à la question que lui posait un Matthias désormais alarmé. Elle le regarda sans comprendre son inquiétude, et expliqua aussitôt : « Non, non, t’en fais pas… Lenny ne voudrait jamais me faire de mal, il est malade, c’est pas sa faute… Et il veut plus me voir, maintenant… » C’était la vérité : Lennon avait coupé tous les ponts avec Alaina, conscient que leur relation ne ferait que détruire la jeune femme. Mais il lui manquait énormément, et ce n’était plus qu’une question de semaines, voire de jours avant qu’elle ne parvienne à ses fins pour retrouver une place dans la vie du jeune homme. Lorsque Matthias lui saisit le bras, à la recherche de marques désormais disparues, Alaina se raidit brusquement : le bras, mauvaise idée, Matty. Dans un cliquetis mélodieux provenant de ses nombreux bracelets, elle retira son bras d’un mouvement étonnamment vif pour son état. « Pas le bras. Pas le bras. » Pas touche à mon bras, Matty, ou tu risques de faire de vilaines découvertes… encore plus vilaines que tout ce que je t’ai déjà révélé. Mais rien de tout cela n’était au goût du jour, car Matthias semblait totalement bouleversé par la dernière bombe qu’avait larguée Alaina : apparemment, il tombait de haut. La stupéfaction de Matthias mit quelques secondes à atteindre Alaina, qui ne savait pas trop comment réagir. Même si elle n’était pas en mesure d’émettre un jugement vraiment réfléchi, pour le coup, elle avait la désagréable impression de avoir pourquoi il était si surpris. « Tu pensais que j’étais une traînée ? Parce que ça va de paire avec mes vêtements, l’alcool et la drogue ? » Attention Matthias, te voilà dans une situation délicate, même si tu donnes la réplique à une fille complètement bourrée. Et une fois de plus, la confidence était allée un peu trop loin… si jusqu’à présent, Matthias n’avait eu d’autre choix que de mettre l’état d’Alaina sur le compte du seul alcool, faute de preuves qu’il y avait eu autre chose, et sans doute dans l’espoir d’avoir raison de penser ainsi, elle venait de lui fournir un démenti impossible à ignorer. Où donc allait s’arrêter cette chute dans laquelle s’était précipitée Alaina ? Un crissement de pneus signifia aux deux étudiants qu’ils étaient arrivés à destination. Peut-être était-ce là le salut de la rouquine… mais la connaissant, il était fort probable que ceci n’était que partie remise, et qu’elle s’enfoncerait de plus belle dans ses révélations une fois sortie du taxi.


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MessageSujet: Re: champagne supernova in the sky ★ MATTY+LANIE champagne supernova in the sky ★ MATTY+LANIE EmptyLun 24 Déc - 15:00

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Comment avait-on pu en arriver là ? Il s’agissait là de la question à un million. Rien ne nous prédestinait à entrer dans de telles confidences, à nous rapprocher aussi subtilement. Naïf, et trop occupé par mes petits problèmes personnels, je n’avais pas vu le coup venir, ni même senti le vent tourner. Mais qu’importe, le résultat était là : Alaina était allongée, la tête posée sur mes genoux, et me confiait tous ses petits secrets. Jamais, lorsque je lui avais proposé de me raconter sa vie, je n’avais anticipé sur ce qui allait suivre. Non, à vrai dire, j’avais plutôt pensé qu’elle m’avouerait des choses sans réelles importances – l’âge de ses parents, ce qu’elle voulait faire plus tard, le surnom mignon qu’elle donnait à son chat. Jamais, je n’avais pu imaginer qu’elle se lancerait dans des confidences aussi intimes, aussi personnelles. Et pour être tout à fait honnête, je ne savais pas vraiment quelle attitude adopter face à toutes ces révélations. D’un côté, je me disais qu’elle me divulguait tout ça de son plan gré, qu’elle acceptait – malgré le fait qu’elle soit bourrée – de lever le voile sur certains faits de son passé. J’imaginais qu’elle me faisait suffisamment confiance, et qu’elle m’appréciait un minimum, pour se montrer aussi bavarde. Mais d’un autre côté… Eh bien, je me montrais moins optimiste. J’étais en train de me demander si je n’obtenais pas toutes ces informations d’une manière peu glorieuse, pour ne pas dire illégitime. N’étais-je pas en train de profiter de sa situation – à savoir état d’ébriété avancé – pour assouvir mon désir d’en savoir plus sur cette mystérieuse Gamma ? Non, non, définitivement pas : ça ne me ressemblait pas. Je ne me sentais pas coupable de lui avoir demandé de me raconter sa vie, mais je me sentais coupable de l’écouter dans les moindres détails. Paradoxal ? Légèrement. Mais ce soir, je n’avais décidément pas le temps de régler mes problèmes de conscience : j’y songerai demain. Oui, demain serait un autre jour. Et peut-être que je me réveillerais, et que je me rendrais compte que tout cela n’était qu’un foutu rêve. Bah bien sur : après tout, l’important, c’est encore d’y croire.

Mon ton avait été clair, tranchant, et on ne peut plus simple. Perdu dans un début de confidence qui n’avait ni queue ni tête, j’avais demandé – ou plus exactement, exigé – qu’elle me fournisse plus ample d’informations sur le sujet. J’étais clairement partisan du classique « on ne fait pas les choses à moitié », et ça s’en ressentait. Cependant, distrait par le ton plaintif et désolé d’Alaina, je suis revenu en arrière. Elle ne voulait rien dire ? Soit, elle était dans son plein droit. « D’accord. » Murmurais-je à voix basse, alors que mes doigts jouaient distraitement avec les boucles rousses de ses cheveux. Je ne comprenais que trop bien son désarroi. « D’accord, n’en dis pas plus si tu n’en as pas envie. » Répétais-je, comprenant parfaitement ses réticences. Certaines blessures, encore bien vivaces, avaient besoin de rester enfouies. Mon psychologue n’aurait sans doute pas été de cet avis, mais qu’importe : qu’il aille au diable. Cependant, même si Alaina ne prononça pas clairement le nom de sa mère, la référence qu’elle m’indiqua fut suffisamment évidente pour être comprise. A la fois distrait et bouleversé par une telle révélation, je me suis mordillé la lèvre inférieure, laissant mon regard vagabonder à l’extérieur du taxi. Elle avait perdu sa mère, j’avais perdu mon père. Ou plus exactement, ce dernier m’avait bien fait comprendre que je n’étais rien d’autre qu’un monstre d’égoïsme, froid et manipulateur. Qui a-t-il à ajouter, après ça ? J’avais pris mes bagages, et j’avais décampé. Mon père était bel et bien vivant, mais il était perdu, à jamais. Je l’avais perdu. J’aurais tout donné, en cet instant, pour ne pas être ici. Tout donné pour ne pas entendre de telles confidences, pour ne pas me rendre compte à quel point nos blessures pouvaient être sensiblement les mêmes. Oui, j’aurais tout donné pour rebrousser chemin, pour faire marche arrière. Un silence s’était installé, et je ne voulais pas l’interrompre. Pour dire quoi, de toute façon ? Que j’étais désolé ? Que je comprenais sa douleur ? Que je compatissais ? C’était ridicule : ça aurait été me mettre en danger, en péril, et sous-entendre que j’avais vécu un drame similaire. J’ai donc finalement opté pour une indifférence coupable, qui me nouait les entrailles. Et ce n’est qu’à l’entente de sa voix paniquée, alors qu’elle mentionnait ce qu’elle disait être « son vrai nom de famille », que j’ai réagi. Je ne pouvais pas la laisser s’inquiéter, s’angoisser à propos d’une bêtise qu’elle n’avait pas faite, qu’elle n’avait pas dite. « Calme-toi… » Soufflais-je, plantant mes yeux clairs dans les siens, alors que mes doigts effleuraient toujours les pointes de ses cheveux. Apparemment, son passé était plus sombre qu’elle ne le laissait entendre. « C’est bon, tout va bien. C’est juste moi. Tout va bien se passer, il ne va rien t’arriver. » Déclarais-je à voix basse, sans la quitter des yeux. Je tentais de la rassurer, du mieux que je pouvais. Ses confidences avaient été facilitées par son taux d’alcoolémie conséquent, mais pour autant, elle continuait à avoir quelques élans de lucidité. Décidément, elle se donnait beaucoup de mal pour garder un minimum de contrôle, et pour préserver certains lourds secrets. « Tu me crois, n’est-ce pas ? » Demandais-je, toujours aussi doux. « Si tu ne veux pas me le dire, on arrête là. Ça ne me pose pas de problème. » Soulignais-je, plus compatissant que jamais. Ce que l’on fit.

Malheureusement pour moi, après coup, j’aurais préféré qu’on épilogue sur son fameux nom caché. Depuis quand la Gamma s’était-elle donnée pour mission de faire mon éloge, en bonne et due forme ? Le moi d’avant aurait été enchanté, ravi, et peu modeste, face à ces compliments ; cependant, le moi d’aujourd’hui ressentait une gêne expliquée, un malaise sincère. Dire qu’il y a quelques années de ça, j’aurais sauté sur l’occasion pour faire de la rousse mon quatre heures… Etais-je devenu honnête et sentimentaliste ? J’ai secoué la tête. Non, bien sur que non. C’était juste qu’Alaina était trop… Trop, trop elle pour que je n’envisage notre relation sous un angle plus intime. Avec une certaine pudeur, donc, j’ai posé une main délicate sur sa bouche, lui intimant de se taire. Elle devait se taire, elle ne devait pas aller plus loin, ou tout serait foutu. Je ne pourrais pas m’empêcher d’être un vrai salopard, de mettre tout en œuvre pour la séduire. D’ailleurs, n’avais-je pas déjà commencé, sans m’en rendre compte ? Au plus profond de moi-même, je commençais à douter du bien-fondé de notre relation. « Tu ne me connais pas. » Murmurais-je, alors qu’elle persistait et signait ses propos. « Comment peux-tu être sure de ce que tu avances ? Tu ne me connais pas. » Répétais-je, comme pour lui faire comprendre qu’elle se fourvoyait. Complètement. « Peut-être. Mais toi, tu as eu l’honnêteté de me faire face, d’aller jusqu’au bout des choses. Contrairement aux autres, qui pensent être plus malins, et qui s’imaginent que je n’entends ni ne vois rien. » Grommelais-je à voix basse. « Oui. » Acquiesçais-je en souriant, maintenant amusé. « Ne t’en fais pas, au fond, ce n’était pas si grave. » Avouais-je en haussant les épaules. Entre temps, nous avions eu le temps de nous expliquer, de mettre les choses à plat, de nous découvrir. Non, vraiment, ce n’était finalement pas si dramatique que ça, bien au contraire. « Il est malade ? Comment ça ? » La questionnais-je, essayant toujours de découvrir le fin mot de l’histoire. « Et puis d’abord, c’est qui ce mec ? » Renchérissais-je d’une voix ferme, les sourcils froncés. Elle avait éveillé ma curiosité, et pour le moment, ce que j’avais appris avait été loin de me plaire, bien au contraire. L’inquiétude de voir confirmer ce que je pensais grandissait en moi. Si quelqu’un levait la main sur Alaina, peu importe l’âge, la taille, la maladie, il allait entendre parler de Matthias Dupont de Calendre. Et comme pour vérifier la véracité de ses dires, j’ai attrapé son bras, relevant avec précipitation sa manche. Mais il n’y avait rien, ou en tout cas, rien que je ne pouvais discerner avec si peu de lumière. Chou blanc. Mais qu’importe : j’allais bien finir par trouver des choses, des éléments, des indices. En tout cas, c’était là toute ma préoccupation, jusqu’à ce qu’elle me lâche le scoop du siècle. « Oh arrête, à d’autres. » Grommelais-je en roulant des yeux, peu convaincu par son ton agressif. « Je trouve ça juste surprenant. Vu ton âge, ta confrérie, ton physique. C’est pas méchant, je suis simplement surpris. » Déclarais-je, sincère. « Les valeurs, ce n’est plus trop à la mode de nos jours. » Non pas que je sois à fond sur les valeurs traditionnelles et religieuses, mais j’aimais bien les filles qui avaient du caractère et qui savaient ce qu’elles voulaient. « A la réflexion, je te dirais même que je trouve ça bien. Vraiment. Ça te rend différente des autres, et… » Et je fus coupé en plein élan par le brusque freinage du chauffeur. J’ai soupiré, avant de m’extraire du taxi. Je lui ai tendu un billet, avant de me concentrer sur le coli avachi sur la banquette arrière. « Tu comptes dormir ici ? » Demandais-je, moqueur. « Allez, bouge ton cul. Ma sœur a une chambre confortable pour toi. »
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MessageSujet: Re: champagne supernova in the sky ★ MATTY+LANIE champagne supernova in the sky ★ MATTY+LANIE EmptyJeu 27 Déc - 20:34

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MATTHIAS & ALAINA ❦ How many special people change? How many lives are living strange? Where were you while we were getting high? Slowly walking down the hall, faster than a cannon ball, where were you while we were getting high? Someday you will find me caught beneath the landslide, in a Champagne Supernova in the sky... champagne supernova in the sky ★ MATTY+LANIE Tumblr_lvqzqo1ekZ1qaho1po6_250Wake up the dawn and ask her why? A dreamer dreams she never dies. Wipe that tear away now from your eye... Slowly walking down the hall, faster than a cannon ball, where were you while we were getting high? Cause people believe that they're gonna get away for the summer. But you and I, we live and die, the world's still spinning round, we don't know why?



La panique passagère d’Alaina eut tôt fait de s’évanouir grâce aux paroles réconfortantes de Matthias. Elle lui découvrait là une facette qui lui était jusqu’alors totalement inconnue – jamais encore le jeune homme n’avait réellement fait preuve de douceur à son égard. À vrai dire, ce n’était pas non plus comme si Alaina était du genre à demander la tendresse et l’affection des autres. Elle préférait se montrer sous une facette forte et indépendante, et abhorrait toutes les niaiseries superflues. Pourtant, elle aimait cet aspect de Matthias qui la surprenait agréablement. La douceur de sa voix lorsqu’il s’efforçait de la calmer, le regard rassurant qu’il plongeait dans les yeux vitreux de la rouquine, le contact doux et agréable de ses doigts qui parcouraient sa crinière écarlate. Elle lui sourit, incertaine, scrutant tant bien que mal le regard clair, aussi turquoise que le sien, de Matthias. Normalement, elle aurait piqué une crise à l’instant même où elle aurait senti les doigts de Matthias frôler ses cheveux. Mais cette fois-ci, au bout de quelques instants, elle finit par fermer les yeux, apaisée.

Il avait toutefois fallu qu’Alaina recrée une forme de malaise alors qu’à la base, elle pensait faire plaisir à son ami en lui confiant l’image qu’elle se faisait de lui. Pourtant, la réaction n’était pas celle qu’elle avait espéré observer chez Matthias et elle en fut surprise, sans pour autant chercher à comprendre pourquoi le Iota se montrait aussi peu réceptif. Toutefois, elle dut admettre qu’elle ne comprenait plus rien lorsqu’apparemment, Matthias sembla vouloir la faire changer d’avis, affirmant qu’elle ne le connaissait pas, et qu’elle se trompait à son sujet. Alaina, qui enserrait toujours l’immense main du jeune homme dans la sienne sans même penser à la relâcher, fronça brièvement les sourcils, comme si elle réfléchissait à l’affirmation de Matthias. Mais elle ne tarda pas à retrouver son sourire et déclara aussi solennellement que son état le lui permettait : « Tu m’as trouvée à cette fête, et là on est dans un taxi en train de parler. N’importe qui d’autre m’aurait laissée me démerder ou aurait déjà essayé de me déshabiller. » Alaina ne se considérait pas comme particulièrement désirable, mais elle avait vécu suffisamment de soirées dans un état similaire à celui-ci pour savoir que même les jeunes hommes les plus raffinés de l’université se montraient bien moins civilisés lorsqu’ils avaient une chance d’assouvir leurs pulsions sexuelles. « Et tu peux être chiant, et têtu, mais t’es quelqu’un de bien, Matty. J’ai connu assez de cons pour savoir que t’en es pas un. T’es beaucoup mieux qu’eux. » Matthias ferait mieux de profiter de ces quelques instants, car il s’agissait là sans doute des seuls compliments que lui ferait Alaina, étant donné que les propos élogieux ne faisaient habituellement pas partie de son vocabulaire lorsqu’elle n’était pas complètement imbibée d’alcool. Pourtant, le jeune homme ne semblait pas aussi convaincu de la bienfaisance des propos d’Alaina que la rouquine elle-même. Et il ne se dérida pas non plus lorsque la violence de Lenny fut évoquée. Alaina lui lança un regard interrogateur, ne comprenant pas pourquoi il s’obstinait alors qu’elle lui avait clairement dit que Lenny n’était pas responsable de son comportement, et que de toute façon, ils ne se fréquentaient plus. Elle n’avait pas envie d’inquiéter Matthias et par la même occasion de donner une mauvaise image de Lenny, mais finit par répondre aux questions que lui avait posées son ami d’une voix pressante. « Je sais pas… Il est adorable et puis, en une seconde, il devient fou et il contrôle plus rien… » Alaina eut un léger frisson en évoquant le comportement incontrôlable de Lenny, dont elle avait à plusieurs reprises fait les frais. Elle avait volontairement tu le fait que dans la plupart des cas, il avait atterri dans ses états de folie après avoir essuyé un rejet de la part d’Alaina – à plusieurs reprises, il avait tenté d’embrasser la jeune femme, qui l’avait systématiquement repoussé, soucieuse de préserver leur amitié. De plus, la rouquine n’était pas réputée pour sa collaboration dès qu’un homme se montrait entreprenant avec elle, et Lenny n’avait pas échappé à cette règle. Une règle qu’il avait difficilement digérée… Alaina se savait en quelque sorte fautive d’une partie des pertes de contrôle de son ami, et c’était sans doute la raison pour laquelle elle n’avait pas coupé les ponts avec lui, désireuse de l’aider à s’en sortir. Et puis, il avait toujours exercé ce petit quelque chose sur elle qui faisait qu’elle n’arrivait plus à se passer de sa présence. Sans doute leur amitié cachait-elle d’autres sentiments dans les deux camps, mais Alaina était trop bornée ou aveugle pour s’en rendre compte et s’obstinait à ne voir Lennon que comme un ami. Et sans doute cela valait-il mieux pour elle – car si elle avait affirmé à Matthias qu’elle entretenait une relation, de surcroit amoureuse, avec Lennon, il serait sans doute sorti de ses gonds. « Lenny Camden-Fitzgerald. Il est dans ma confrérie. Mais t’en fais pas, Matty… c’est du passé tout ça. » Une once de tristesse teintait la fin de la phrase d’Alaina, à qui son ami manquait énormément depuis qu’il avait coupé les ponts avec une certaine brusquerie, sans doute pour la dissuader de revenir. Ce qu’elle avait pourtant fait, à de maintes reprises. Mais à chaque fois, elle avait échoué, et il l’avait remballée, prétextant qu’il agissait pour son bien. Alaina avait toujours été persuadée que Lenny parviendrait à changer, avec ou sans son aide – mais de toute évidence, il en avait décidé autrement et elle n’avait d’autre choix que de l’accepter.

Une forme de soulagement s’empara de Lanie lorsque le chapitre Lennon fut clos. Et son agacement eut tôt fait de disparaître lorsque Matthias lui prêta des intentions qui n’étaient pas totalement les siennes, évoquant des valeurs qu’elle n’avait jamais eu conscience d’avoir, du moins pas sur ce plan là. Mais le portrait qu’il dressait ainsi plaisait à Alaina, et elle ne jugea pas utile de démentir pour préciser qu’en réalité, elle n’avait jamais eu l’occasion, avant d’entrer à l’université, de ne serait-ce que fréquenter des garçons, et que maintenant qu’elle était souvent confrontée à des situations qui pouvaient facilement se solder par la perte de sa virginité, elle redoutait de franchir le cap, n’arrivait jamais à se débarrasser de l’impression qu’elle n’était pas faite pour cela, qu’il y avait une raison pour laquelle, au bout de presque vingt ans de vie, elle était toujours vierge. Son manque de confiance maladif était aussi un facteur important dans son rejet systématique de tous les jeunes hommes qui tentaient de la séduire, sans compter le fait qu’elle exécrait son physique et avait horreur de le dénuder, consciente que la vue des marques en tous genres qui le couvraient susciterait des questions gênantes et qu’elle voulait à tout prix éviter. Alors, elle repoussait l’échéance, sans trop savoir comment se solderait cette histoire. Pas vraiment une question de valeurs, donc. Elle n’attendait pas le prince charmant, ni le mariage. Elle n’arrivait tout simplement pas à franchir le cap.

Matthias disparut brusquement du champ de vision d’Alaina, et par la même occasion, elle perdit son repose-tête, et la jeune femme fronça les sourcils, peu désireuse d’effectuer le moindre mouvement pour voir où était passé son ami. Ce ne fut que lorsqu’il l’eut interpellée sur un ton narquois qu’elle réagit, lui adressant un regard qui se voulait noir mais qui n’avait probablement pas des masses d’impact, avant de sortir à son tour avec lenteur du taxi. Elle chancela légèrement en se redressant, mais finit par se stabiliser, ferma la porte et fit face à Matthias. Il la surplombait de pas mal de centimètres, comme d’habitude, mais c’était la première fois qu’elle portait des talons, et pas des moindres, en sa présence, et pour la première fois, donc, elle ne mesurait qu’une dizaine de centimètres de moins que lui. Elle lui sourit, se dressa sur la pointe des pieds pour réduire le plus possible l’écart de taille restant, et déposa un baiser sur la joue du Iota. « Merci… pour tout. Et désolée d’avoir gâché ta soirée. » Elle lui sourit d’un air coupable, après quoi les deux étudiants se dirigèrent vers l’entrée de l’immeuble familier devant lequel ils se trouvaient – Thaïs était une des plus proches amies d’Alaina sur le campus, et elle avait déjà rendu quantité de visites à l’appartement de la jeune femme. Elle ne fut donc nullement dépaysée lorsqu’ils arrivèrent dans celui-ci, malgré l’étrange sensation due à sa présence ici en l’absence de la maîtresse des lieux. Lorsque Matthias alluma la lumière, Alaina plissa les yeux, agressée par ce brusque changement de luminosité, après le parc sombre de l’université et la lumière tamisée du taxi. Prise d’un écho de toutes les désagréables sensations qui l’avaient assaillie à la soirée des Omega, elle fronça les sourcils et porta une main à sa tête, mais cela ne passa pas, et elle murmura un mot d’excuse à Matthias avant de s’éloigner d’une démarche étonnamment rapide malgré son état et la taille de ses talons. Elle connaissait l’appartement par cœur et n’eut pas beaucoup de mal à trouver la salle de bain dans laquelle elle se précipita, redoutant que son estomac ne fît des siennes. Mais la sensation finit par se dissiper, laissant derrière elle un mal de crâne sourd et, pour la première fois, une désagréable impression d’être sale et poisseuse, autrement dit, l’une des plus grandes terreurs d’Alaina. Sans réfléchir, elle se débarrassa uniquement de ses talons, de ses bas et de son pull, ferma la porte sans se soucier de la verrouiller, actionna le robinet de la baignoire pour faire couler de l’eau brûlante et se glissa dedans, encore à moitié habillée. Elle s’empara du pommeau de douche et entreprit de se laver sans prêter la moindre attention à la température de l’eau, frottant énergiquement sa peau dans l’espoir de faire partir la sensation de saleté. Au bout de quelques minutes, elle coupa l’eau, se félicitant d’être parvenue à ne pas avoir à se déshabiller, avant de réaliser qu’elle ne pourrait en aucun cas se balader avec des vêtements trempés. Elle se maudit d’être aussi stupide, bourrée, ou les deux, et tenta, toujours assise dans la baignoire, de retirer sa robe en la faisant passer par-dessus sa tête. Elle crut réussir jusqu’au moment où elle se retrouva complètement coincée, n’ayant pas pensé à ouvrir la tirette qui fermait la robe dans le dos. Au bout d’une ou deux minutes d’acharnement, qui parurent être des siècles entiers à la jeune femme, elle poussa quelques jurons sonores avant d’appeler d’une voix timide : « Matthias ? Tu peux m’aider ? » Voilà qui promettait d’être drôle…

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