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all i wanna do is party with my pretty baby ❥ MATTY+LANIE

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MessageSujet: all i wanna do is party with my pretty baby ❥ MATTY+LANIE all i wanna do is party with my pretty baby  ❥ MATTY+LANIE EmptyDim 22 Déc - 1:32

Spoiler:




Come on baby, let's ride
We can escape the great sunshine

matthias+alaina — nouvel an chez les ddc, 31 décembre 2013, 22h30. Et voilà, une nouvelle année touchait à sa fin, et comme le voulait la tradition, une petite portion des étudiants de Berkeley s’était rassemblée en ce 31 décembre pour célébrer le passage à 2014. Bon nombre d’invités avaient répondu présents à la soirée organisée chez les Dupont de Calendre, et Alaina en faisait bien évidemment partie. Il n’était pas encore 23 heures que la rouquine était déjà considérablement imbibée d’alcool, fidèle à ses habitudes. Vêtue de la même petite robe noire qu’elle avait portée plus d’un an plus tôt à la soirée des Omega, sa préférée, elle commençait déjà à vaciller légèrement sur ses talons et à parler plus fort qu’en temps normal. Le visage rieur, elle déambulait un peu partout dans l’appartement bondé et discutait avec les uns et les autres, rangeant au placard sa personnalité d’ordinaire froide et plutôt solitaire, que l’alcool ne manquait jamais de faire disparaître sous cette attitude bien plus joviale, une attitude que seuls ses véritables amis avaient l’occasion de lui connaître en permanence. Ce soir, Alaina n’avait aucune raison de ne pas être aussi joyeuse – littéralement : aucune. Elle avait véritablement hâte que sonne minuit et que démarre la nouvelle année, afin de pouvoir définitivement laisser derrière elle les douze mois qui venaient de s’écouler. Si 2012 avait été couronnée de succès du début à la fin, tant sur le plan scolaire qu’amical et sentimental, 2013 n’avait été qu’une suite de catastrophes plus ou moins destructrices – disputes, rupture, un cœur brisé en mille morceaux et cet atroce meurtre juste avant l’été, la liste était longue. C’était donc sans le moindre regret que la Gamma envisageait ce changement d’année, avec une seule résolution vissée dans son esprit déjà considérablement embrumé : arrêter de vivre sa vie comme un grand mélodrame et surtout, surtout, acquérir un peu plus de maturité dans sa manière de confronter ses problèmes.

Mais là, dans l’immédiat, l’esprit n’était absolument pas aux bonnes résolutions et autres réflexions philosophiques, et la seule chose qui importait aux yeux de Lanie, c’était de passer la meilleure soirée possible – et les choses semblaient plutôt bien parties, raison pour laquelle la rouquine ne voyait aucune raison de se prendre la tête. Demain, elle se réveillerait sans doute avec l’une des pires gueules de bois de sa vie. Mais ça, c’était demain, et ce moment-là lui semblait encore infiniment lointain – suffisamment lointain en tout cas pour ne pas être pris en compte en ce moment. De longues minutes durant, Lanie poursuivit ses activités ô combien variées, à savoir boire, éclater de rire pour tout et n’importe quoi, déambuler sans but bien précis, se trémousser sur la musique tonitruante et serrer un peu tout le monde dans ses bras. Il était déjà près de 23:30 lorsque la jeune femme, dont la sobriété n’était désormais plus qu’un très lointain souvenir, se souvint tout à coup ce qu’il lui manquait pour que la soirée soit parfaite – ou plutôt, qui lui manquait. En effet, alors qu’elle se promenait dans les coins plus reculés de l’appartement, ceux où le monde se faisait plus rare, elle remarqua en passant devant la terrasse d’une des chambres une silhouette assise à l’extérieur qui lui tournait le dos, et il ne lui fallut pas plus d’une seconde pour savoir de qui il s’agissait. Tous sourires, la rouquine s’avança vers la baie vitrée dont elle ouvrit la porte avant de la refermer derrière elle en vacillant légèrement. Ici, le bruit de la soirée était considérablement atténué et même si la fête battait son plein dans les rues de la ville, le calme était plus ou moins de mise – seules les basses de la musique leur parvenaient aux oreilles. Lanie s’approcha de Matthias, contournant la table sur laquelle il s’était assis avant de s’installer à ses côtés. « Alors, on se la joue solitaire même au nouvel an ? Qu’est-ce que tu fais là tout seul ? », l’interrogea-t-elle, enjouée. On dit souvent que l’alcool déliait les langues, et cet adage prenait tout son sens avec Alaina, qui d’ordinaire était peu bavarde mais qui ne voyait en ce moment aucune raison de se taire. Elle poursuivit donc après quelques instants passés à scruter le visage de Matthias : « T’as l’air grognon. Enfin, genre, pire que d’habitude. » Et le peu de tact qu’elle possédait en temps normal répondait aux abonnés absents dès qu’elle avait un verre dans le sang – inutile donc de préciser qu’elle ne risquait pas de faire des prouesses de diplomatie ce soir. « Mais t’en fais pas, Matty, j’ai un remède miracle pour les gens grognons ! » Et elle brandit devant son nez la bouteille de champagne qu’elle avait en main depuis Dieu sait combien de temps, et qu’elle avait subtilisée en cuisine malgré les nombreuses fois où Thaïs avait clairement dit à tous ses invités que personne ne touchait au champagne avant minuit. « Bon, il est pas encore minuit mais pas grave, au pire on dira que c’est ta faute. » Voilà une solution qui ne manquerait effectivement pas d’enchanter Matthias autant qu’Alaina.

Un sourire mutin aux lèvres, Lanie s’affaira ensuite à ouvrir la bouteille, galérant comme pas possible à chacune des étapes à franchir jusqu’à ce qu’elle puisse faire sauter le bouchon. Lorsqu’arriva enfin ce moment, elle poussa de toutes ses forces sur le goulot de la bouteille qu’elle avait considérablement secouée au fil des manipulations hasardeuses, et lorsque le bouchon finit par sauter dans un « pop » sonore pour aller s’écraser quelque part au loin dans la rue, Lanie ne tarda pas à se retrouver aspergée de champagne. Elle poussa un petit cri mais eut la présence d’esprit de ne pas lâcher la bouteille malgré la quantité de liquide qui avait imbibé sa robe. Elle ne s’en formalisa pas outre mesure et but une longue gorgée à même la bouteille avant de tendre celle-ci à son voisin avec un sourire éclatant. « Tiens, elle est toute à toi. » Comme moi, pensa-t-elle l’espace d’une demi-seconde, sans même s’en rendre compte. Cela faisait à nouveau quelques semaines qu’elle ne s’était plus retrouvée seule avec Matthias. Et encore bien plus longtemps qu’elle ne s’était plus retrouvée en sa présence dans un tel état d’ébriété. S’il y avait bien une chose dont elle ne pouvait plus douter, c’était que ces deux facteurs ne faisaient pas très bon ménage – ses hormones tout comme ses sentiments avaient tendance à lui jouer des tours dans des situations comme celle-ci, et voilà qu’elle venait d’en avoir la confirmation. Mais Alaina décida de ne pas s’en soucier – elle était encore capable de contrôler la situation. Même si ces prunelles turquoises la faisaient fondre, même si ce petit sourire en coin réduisait son cœur en miettes et même si chacun des autres petits détails qui constituaient Matthias avaient furieusement tendance à lui faire perdre la tête.

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MessageSujet: Re: all i wanna do is party with my pretty baby ❥ MATTY+LANIE all i wanna do is party with my pretty baby  ❥ MATTY+LANIE EmptyMar 24 Déc - 6:40

Spoiler:

Le 31 Décembre 2013, quelques heures avant le passage à la nouvelle année. « T'aurais pu faire un effort vestimentaire. » Déclara ma sœur en me voyant entrer dans notre salon. Je venais tout juste de sortir de la douche, et j'avais enfilé les premiers vêtements qui m'étaient tombés sous la main – un jean et un tee-shirt noir. Classique. « Te plains pas. J'aurais pu rester en jogging. » Répliquais-je en haussant les épaules. Elle soupira et leva les yeux au ciel, exaspérée. Oui Thaïs, tu as raison, je suis irrécupérable. Un fin sourire se glissa sur mes lèvres – faire tourner ma sœur en bourrique était, de loin, mon activité favorite. « Et ne t'avise pas de me chercher, parce que je te jure que j'en suis capable. » Ajoutais-je, moqueur. Thaïs secoua la tête, puis retourna s'affairer dans la cuisine. Bien sur que j'en étais capable, et elle le savait parfaitement. « Ne sois pas si stressée pour ce soir. Tout se passera bien ! » M'exclamais-je en allant la retrouver dans la cuisine, pour l'aider dans ses (trop nombreux) préparatifs pour la soirée du Nouvel An.

« Je décuve. » Et ce ne sera pas une mince affaire, vu ce que j'ai déjà ingurgité. J'avais décidé de profiter de la soirée au maximum. De danser, de faire la fête, de boire plus que raisonnablement, d'oublier mes problèmes. Ce qui, je le savais, ne serait pas une mince affaire. « Et je fuis le regard inquisiteur de ma sœur. » Finis-je par reconnaître en haussant les épaules. « Elle me regarde comme si j'avais quelque chose à cacher. » Ce qui était vrai, en réalité. Mais j'aurais préféré avaler ma langue plutôt que de lui dire quoique ce soit. « J'ai connu des jours meilleurs. » Déclarais-je platement, après un court silence. L'année 2013 était sur le point de toucher à sa fin, et j’espérais sincèrement que 2014 serait porteuse de meilleures nouvelles, de meilleures opportunités. Néanmoins, ce soir, je ne désirais pas me montrer fataliste. J'avais envie de croire à un possible changement, à un renouveau. Oui, ce soir, tout était permis. « Mais j'ai aussi connu des jours pires. » Finis-je par ajouter, relevant la tête vers la Gamma. Je lui ai légèrement souri ; j'étais persuadé qu'elle avait compris de quoi je voulais parler. Notre dernière entrevue, quelques semaines plus tôt, après que j'eus reçu un coup de téléphone de mon avocat. Mais ce soir, je n'avais pas envie d'y penser. Mon géniteur aurait été plus que ravi que mon nouvel an soit gâché par ses manigances, mais je ne lui ferai pas ce plaisir. « Et toi, que fais-tu là ? » Demandais-je, portant à mes lèvres le verre d'alcool que je tenais précieusement du bout des doigts. « Attends, j'vais te raconter un truc qui m'a rendu grognon. » Dis-je en affichant un léger sourire. « L'année dernière à la même époque, j'ai eu droit à un Nouvel An à Paris, avec Zéphyr. Non mais tu te rends compte ? Ma sœur tenait absolument à ce que je sois là, parce que c'était important pour elle qu'on soit tous réunis. Enfin tu connais Thaïs, elle et ses envies de réconcilier le monde entier - à commencer par moi et ses petits copains. » Grommelais-je en levant les yeux au ciel. J'adorais ma sœur, son optimisme, son envie de voir le meilleur dans les gens. Mais j'avais du mal à adhérer et à partager à l'enthousiasme de certains concepts – sans parler du fait que, sur certains points, nous étions radicalement différents. Aimer son prochain, être aimable et agréable en toutes circonstances, essayer de trouver des choses positives chez des gens que l'on n'apprécie pas d'emblée... sans moi. « C'était tellement... Étrange. Genre Zéphyr était aux petits soins pour ma sœur, parce qu'elle recommençait tout juste à marcher. Il la couvait du regard, se montrait serviable, et a même joué la carte de la gentillesse et de l'ouverture d'esprit avec moi. En gros, il ne voulait surtout pas la contrarier, comme s'il avait peur de la briser. » Matthias est psychologue, à ses heures perdues et alcoolisées. Je me souvenais encore très précisément de la soirée que  nous avions passé. Pleine de maladresse, de propos non dits, de regards lourds de sous-entendus. J'avais l'impression que tout cela s'était passé la veille, et pourtant, cela faisait désormais un an, jour pour jour. « Pourquoi je te parle de ça d'ailleurs ? On s'en fout complètement. » Bien joué Matthias. Il serait grand temps de s'en rendre compte. « Merci. » Dis-je en m'emparant de la bouteille, et en lui tendant mon propre verre. « Whisky. » Précisais-je. C'est fort, ça monte vite à la tête, et ça fait tout oublier. En d'autres mots, c'est parfait. « Tu sais que ma sœur t'arracherait les yeux, si elle te voyait avec une bouteille de ses précieuses bouteilles de champagne ? » Demandais-je, imaginant l'indignation dont ma jumelle ferait preuve en s'apercevant que quelqu'un – une de ses plus proches amies, de surcroît – avait osé désobéir à l'ordre principal formulé par la maîtresse de maison. Nous aurions droit à des remontrances en bonnes et dues formes. Mais qu'importe ; au diable les principes de ma jumelle. Elle n'était pas dans les parages pour constater nos conneries, et c'était tant mieux.

« On fête quoi au juste ? » Demandais-je en posant un regard sur la Gamma. Le champagne, ça ne se sabre qu'en de grandes occasions, n'est-ce pas ? « A cette année de merde. » Décrétais-je, avant de porter la bouteille à mes lèvres. Un peu d'ironie et de sarcasme dans ce bas monde n'a jamais fait de mal à personne. « Et à tous les problèmes qui me sont tombés dessus ! » Ajoutais-je, avalant une deuxième gorgée de champagne. Et des problèmes, j'en avais eu des tas. Des importants et des moins importants, mais tous avec des conséquences. « On est un peu en avance, non ? » Demandais-je en fronçant légèrement les sourcils, avant de m'emparer de mon téléphone portable pour vérifier la véracité de mes dires. « 11h48. Ceci explique donc pourquoi personne n'a encore hurlé tout un tas de conneries. » Perspicace, même bourré. C'est pas beau ça ? « Tu veux aller rejoindre les autres ? » Questionnais-je, en jetant un coup d’œil dans ma chambre, et en tendant une main dans le vide pour qu'Alaina s'en empare. Personne en vue, mais j'entendais des rires et de la musique provenant du salon. « Je ne voudrais pas que tu te sentes privée de quoi que ce soit. » Ajoutais-je, en portant une nouvelle fois la bouteille de champagne à mes lèvres. « Je ne sais pas pourquoi je continue à boire ça. Je suis déjà complètement bourré, de toute façon. » Décrétais-je en posant la bouteille sur le sol. Parce que oui, évidemment, c'est parfaitement sa place. J'ai été me replacer face à la Gamma, et j'ai posé une main de chaque côté de son corps. Prise au piège – mais j'étais bien loin de m'en rendre compte. « Bon alors, qu'est-ce que tu veux faire ? » Demandais-je en plantant mon regard dans le sien.


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MessageSujet: Re: all i wanna do is party with my pretty baby ❥ MATTY+LANIE all i wanna do is party with my pretty baby  ❥ MATTY+LANIE EmptyLun 30 Déc - 3:02




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matthias+alaina — nouvel an chez les ddc, 31 décembre 2013, 22h30. Si Lanie passait déjà une excellente soirée avant d’avoir pris la décision de rejoindre son ami sur le balcon, elle n’en ressentait pas moins l’impression que désormais, sa soirée allait être parfaite, complétée par la présence de la seule personne qu’elle n’avait pas encore vue jusque là. Elle émit un petit rire à la réponse de Matthias, franchement incrédule  face à ses propos – bien qu’elle l’aurait sans doute été encore plus si elle avait été dotée de toutes ses capacités mentales. « Je pense que je t’ai encore jamais vu bourré… non, en fait j’en suis sûre. Je pensais que t’étais au-dessus de tout ça. Tu sais, Matthias le grand sage qui s’abaisse pas aux pratiques du commun des mortels. » Le ton était taquin, presque moqueur, et elle lui asséna un léger coup d’épaule accompagné d’une petite moue insolente. « C’est vrai qu’elle doit être la seule à penser ça. T’es un livre ouvert, en général. » L’ironie, elle connaissait, même bourrée. Et puis, on n’oublie pas si facilement tout le mystère que Matthias faisait toujours planer autour de lui, fût-ce volontaire ou non. Lanie fronça légèrement les sourcils lorsque Matthias déclara avoir connu des jours meilleurs, comme si un tel propos était outrageusement déplacé – et c’était plus ou moins ce qu’elle pensait, elle pour qui la soirée du nouvel an était quasiment sacrée, un moment qu’elle chérissait depuis toute petite et qui, année après année, lui donnait l’illusion de la possibilité de prendre un nouveau départ. Mais son visage s’éclaira à nouveau lorsqu’il poursuivit, et elle sentit son cœur fondre lorsqu’il lui sourit pour la première fois de la soirée. L’espace d’un instant, elle se remémora leur dernière entrevue, où elle avait tenu un Matthias pratiquement au bout du rouleau dans ses bras, tant il avait semblé abattu par tous les malheurs qui lui tombaient dessus. Mais cette scène faisait partie du passé, et elle était contente de voir qu’apparemment, il pensait comme elle. « Aah, enfin un sourire ! Je préfère ça, Monsieur Dupont de Calendre. » Sa façon de prononcer le nom de famille du jeune homme, sans l’écorcher mais avec un fort accent américain, était à la fois craquante et comique, et elle s’était déjà exposée de nombreuses fois aux moqueries de Matthias, tout en refusant obstinément d’écouter ses conseils en matière de prononciation. Lorsqu’il l’interrogea à son tour sur les motifs de sa présence, elle lui fournit une réponse exceptionnellement courte, compte tenu de son état d’ébriété. « Oh, je me promenais, t’étais là, t’étais seul – comme d’hab – alors je suis venue. J’avais envie de te voir. », confessa-t-elle, sans honte ni pudeur aucune, alors qu’elle n’aurait jamais prononcé une telle phrase en temps normal, pas même avec un couteau sous la gorge. Ses prunelles suivirent avec avidité le mouvement que fit Matthias pour prendre une gorgée de son verre – ce que beaucoup auraient interprété comme une envie folle de boire, elle aussi, mais la réalité était tout simplement qu’elle le contemplait, lui, avec une sorte de fascination décuplée par son ivresse. Lorsqu’il prit la parole, évoquant le nouvel an de l’année dernière, elle écouta, légèrement perplexe, se demandant où il voulait en venir, et se faisant mentalement la remarque qu’il n’y avait franchement pas de quoi devenir grognon. Au contraire, d’après ce que disait Matthias, Zéphyr n’avait pas fait quoi que ce soit d’énervant. Elle eut envie de lui faire part de cette opinion mais il avait déjà clôturé le sujet, visiblement d’avis que sa propre histoire n’avait aucun intérêt. Elle émit un petit rire et décida de ne pas relever.

L’échange de boissons eut alors lieu, et Lanie trempa ses lèvres dans le verre de Matthias tandis que celui-ci prenait la bouteille champagne en main. Elle grimaça légèrement au goût amer du whisky mais but quand même quelques gorgées, prenant garde à ne pas finir le verre, et sourit à la question de Matthias, profitant de celle-ci pour reposer le verre de liquide ambré sur la table, entre eux. « Oh, au pire je prendrai la fuite. Je sais me débrouiller. » Sourire insolent – Lanie ne craignait que peu les représailles, qui étaient bien moins menaçantes après tout ce que la rouquine avait ingurgité. Elle constata alors que Matthias n’avait toujours pas bu de champagne et lui intima aussitôt : « Allez, goûte ! » Lorsqu’il lui demanda en quel honneur, surprise, elle réfléchit quelques instants avant de déclarer : « La fin de ton humeur pourrie, de mes gamineries, et de cette année à la con. C’est bon ? » Il fallut croire que oui, car Matthias goûta enfin à la bouteille, après avoir porté un toast des plus charmants. Lanie n’avait même pas pensé à l’heure jusqu’au moment où Matthias évoqua celle-ci, et elle sentit l’excitation monter en elle lorsqu’il l’annonça. Plus que douze minutes avant le décompte final et le début de 2014 ! Elle avait hâte, comme chaque année. « Trop bien ! Je vais pouvoir hurler des conneries dans pas longtemps. » Arborant une moue enfantine, elle finit par changer d’avis par rapport au verre de Matthias et le finit d’une traite, balançant les jambes dans le vide au rythme de la musique qui parvenait vaguement à leurs oreilles. Elle reposa le verre quelque part sur la table, sans faire trop attention, et fronça les sourcils à la proposition de Matthias. « Nan, je les ai assez vus pour la soirée, c’est bon. Et puis, je suis bien là. » Et elle gloussa en constatant que Matthias était, effectivement, complètement bourré. « Sans blague. Je suis choquée. » affirma-t-elle avec le plus grand sérieux, et pourtant pas crédible pour un sou.

Etrangement, lorsque Matthias se plaça face à elle, elle n’eut pas tout de suite consciente de l’étrange proximité qu’il y avait désormais entre eux. Elle ne rougit même pas lorsqu’il la regarda droit dans les yeux, lui demandant ce qu’elle voulait faire, alors qu’en temps normal, elle aurait piqué un fard pour moins que ça. « J’en sais rien, moi. On n’a qu’à rester ici, c’est bien, c’est calme. Et puis, je suis fatiguée. » Aussitôt eut-elle prononcé cette constatation qu’elle s’allongea sans aucun préambule en arrière sur la table, s’étirant de tout son long pour retrouver un peu d’énergie, dans un véritable concert métallique de ses dizaines de bracelets qui s’entrechoquaient alors qu’elle allongeait ses bras, avant de se redresser, un peu trop brusquement, car sa tête se mit à tourner. Elle ferma les yeux quelques instants. « Ouille, me suis redressée trop vite… » Elle posa une main sur l’épaule de Matthias dans l’espoir de regagner un peu d’équilibre et, heureusement, la sensation ne tarda pas à passer. Elle rouvrit les yeux et cette fois-ci, son cœur manqua un battement en découvrant le visage de Matthias aussi proche du sien. Elle retira sa main de l’épaule de Matthias pour la poser sur sa propre cuisse, à côté de son autre main. Et elle décida de faire comme si de rien n’était – car Lanie était incontestablement la meilleure dans ce domaine. Et étrangement, lorsqu’elle était aussi bourrée que maintenant, elle avait bien moins de difficultés à garder contenance dans ce genre de moments. Certes, elle laissait échapper beaucoup plus de bourdes qu’elle ne le voulait, mais au final, elle était beaucoup moins mal à l’aise, et cela se ressentait clairement dans son comportement. « Alors, t’as fait tes bonnes résolutions ? Sinon faudrait te dépêcher, il est bientôt l’heure… » Une nouvelle fois, une vague d’impatience l’envahit, et elle espéra silencieusement que minuit n’était plus loin. Elle baissa automatiquement le regard sur sa montre, et se réjouit en constatant que dans moins d’une minute, le moment fatidique allait arriver – le départ définitif de cette année catastrophique. Elle replongea son regard dans celui de Matthias et ajouta, tous sourires : « En fait, il te reste même pas une minute… Ooooh, ça veut dire qu’ils vont bientôt commencer le décompte ! » Aussi enthousiaste qu’une enfant de huit ans, elle sentit l’excitation monter d’un cran supplémentaire. Et lorsqu’au bout de quelques dizaines de secondes, les voix s’élevèrent à l’unisson dans le salon de Thaïs pour scander le début du décompte, elle murmura, toute impatiente : « Ça y est ! »

Oh, if you only knew
What we've been up to
I guarantee you'd keep it secret
So give it to me now
We're lost in a dream now
Do it (5-4-3-2) one more time...
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MessageSujet: Re: all i wanna do is party with my pretty baby ❥ MATTY+LANIE all i wanna do is party with my pretty baby  ❥ MATTY+LANIE EmptyDim 5 Jan - 1:00


« Arrête tes conneries, je suis un mec normal. » Déclarais-je en levant les yeux au ciel, peu convaincu par les propos d'Alaina, qui faisait de moins une espèce de Gandhi version moderne. À la différence que ce nouveau Gandhi avait appuyé plus d'une fois sur la gâchette, au cours de quelques opérations militaires rondement menées. « Je n'ai pas dit ça non plus, faut pas déconner. » Rétorquais-je, sans saisir le deuxième degré de la réplique de la Gamma. L'alcool fait des ravages, parfois. « Mais je reconnais que ma sœur doit avoir un double sens, ou je ne sais pas trop quoi pour me mettre à jour. Elle a toujours, ou presque toujours réussi à découvrir lorsque quelque chose me tracassait, ou se tramait. » Déclarais-je, repensant aux mille fois où Thaïs m'avait couplé le souffle en me disant qu'elle avait deviné que quelque chose ne tournait pas rond. « Des fois c'est un avantage, mais des fois c'est un inconvénient. » Précisais-je. « D'ordinaire on partage vraiment tout. On sait quand l'un d'entre nous ne va pas bien. Je ne saurai pas l'expliquer, mais il y a un truc qui fait que. » Et voilà qu'à nouveau, je me perdais dans des grandes déclarations. « Genre que Thaïs et Nattéo ont eu leur accident. J'étais en Irak, mais j'ai su que quelque chose était arrivé. À l'instant même où ça se produisait. » Je me souvenais encore de cette vive douleur à la poitrine, qui m'avait réveillé en pleine nuit. De l'angoisse qui m'avait saisi à la gorge. Et de l'attente, interminable, jusqu'au petit matin. Jusqu'à ce que je puisse passer un coup de fil à ma mère, qui m'avait confirmé le pire. « Bref, tout ça pour dire qu'en ce moment, je n'aimerai pas qu'il y ait ce foutu lien entre nous. Parce que je sais qu'elle va me tuer quand elle va apprendre. » Sous-entendu, lorsqu'elle va découvrir la procédure judiciaire que notre géniteur avait intenté. J'avais fini par adresser un sourire à la Gamma, comme pour la rassurer. Et elle acheva de me faire oublier mes soucis. « Tu sais quoi ? Ça, ça me fait rire. » Avouais-je après avoir ricané. « Cet accent, c'est vraiment trop cute. » C'était suffisant pour me faire fondre. J'avais été exposé au bilinguisme depuis ma plus tendre enfance. J'avais vécu à Paris jusqu'à mes 18 ans, mais j'avais effectué des allers-retours réguliers à San Francisco – ma mère tenant absolument à ce que nous découvrions, tous ensemble, l'endroit où elle avait grandi. J'avais donc échappé, par bonheur, aux forts accents. « Ça aussi, c'était cute. J'apprécie. » Dis-je en allant la serrer dans mes bras. À croire que mes gênes américains étaient ultra déterminés à ressortir, ce soir.


« Et moi ? » Demandais-je, faussement outré, alors qu'elle parlait de s'enfuir pour éviter Thaïs.  « Tu vas me laisser subir seul le courroux de ma sœur jumelle ? » Comme si j'avais quelque chose à craindre. J'étais sans doute l'une de seules personnes à qui Thaïs ne pourrait pas en vouloir éternellement. « C'est beaucoup nous demander, je ne sais pas si tu t'en rends compte. » Notais-je sur un ton badin, avant de boire une gorgée de champagne. Et puis têtus comme nous étions, j'avais du mal à nous imaginer faire un tas d'efforts pour changer. « Genre quoi comme conneries ? » Demandais-je, curieux. « D'habitude t'as pas besoin d'attendre le Nouvel An pour en dire. Alors là ça va être quoi ? Une spéciale ? Un florilège ? » Questionnais-je, ouvertement moqueur. « Alcoolique. » Fis-je remarquer, alors qu'Alaina finissait mon verre, tout en faisant balancer ses jambes au rythme de la musique. « Tu pourrais chanter aussi ! » M'exclamais-je, après avoir désigné ses jambes d'un doigt inquisiteur. Mais cette idée s'éclipsa rapidement de ma tête – heureusement pour la Gamma, parce que sinon, je lui aurais mené une vie impossible jusqu'à ce qu'elle se mette à danser – lorsqu'elle affirma ne pas vouloir retrouver les autres. Parfait ; notre bonne année se ferait donc en petit comité. « Rien de plus normal. T'es avec le mec le plus charismatique et le plus célibataire de la soirée. On pourrait pas rêver mieux. » Enfin... Si, on pouvait rêver d'un peu de modestie.

« Fatiguée, déjà ? » Demandais-je en arquant un sourcil, surpris. D'habitude, la Gamma était plus festive, et toujours partante pour faire la fête. « Ne me dis pas que tu fais partie de ces gens qui vont se coucher juste après le décompte. » J'ai ricané, imaginant Alaina dire bonne année et bonne nuit en même temps. J'ai écarquillé les yeux en la voyant s'allonger sur la table, comme pour récupérer de sa soirée épuisante. À 23h45, un soir de Nouvel An. On aura tout vu. « Ne t'endors pas, mamie Gamma. Je te préviens, je ne te porterai pas. Ma gentillesse a des limites. » De grandes limites, et j'étais sur qu'Alaina en avait parfaitement conscience. « Et arrête de picoler, parce qu'à chaque fois, c'est moi qui suis en charge de ta personne, et tu me donnes du fil à retordre. » Déclarais-je, très sérieux. Je me souvenais encore parfaitement de cette soirée Oméga, où j'avais récupéré la Gamma dans un état proche du coma éthylique. « Tu vois, c'est ce qu'il se passe quand on boit trop d'alcool. » Fis-je remarquer, presque moralisateur. Sans aucune prétention, évidemment – au pire, ce n'était pas comme si j'étais moi-même complètement bourré. « Ne vomis pas sur mes chaussures, c'est tout ce que je te demande. Non en fait, ne vomis pas tout court. » Dis-je en riant légèrement, posant mon front contre le sien. J'accentuais cette proximité ambiguë, encore et toujours, dont je n'avais même pas conscience. Je n'ai pas non plus relevé la main d'Alaina, négligemment posée sur mon épaule. Je n'ai pas non plus réagi lorsqu'elle l'a retirée. J'étais dans un état second, presque envoûté – et ça allait rapidement se confirmer. « Embrasser au moins une jolie fille.  C'est une bonne résolution, ça. » Notais-je, commentant mes propres décisions. Au moins, ce n'était pas contraignant – et j'étais sur d'y arriver. Le tout avait été prononcé alors que nos fronts étaient toujours en contact, et que mon regard n'avait pas lâché le sien. Joueur et charmeur jusqu'au bout des ongles ; voilà que mes instincts s'étaient réveillés. « Et toi ? » Demandais-je, curieux d'apprendre quelles bonnes idées avaient pu germer dans l'esprit torturé d'Alaina. « Cinq, quatre, trois, deux, un... » Soufflais-je dans un délicat murmure. Ma voix était basse, presque imperceptible – ce qui tranchait clairement avec les cris et explosions de joie que l'on pouvait entendre, et qui provenaient du salon. J'avais l'impression que nous étions seuls au monde, que rien ni personne ne pourrait venir troubler ce moment hors du temps. Et j'avais raison. « Bonne année. » Murmurais-je, avant de combler la faible distance qui nous séparait. Mes lèvres auraient dû se poser sur la joue de la Gamma, et j'aurais dû la serrer fort contre moi. J'aurais dû lui souhaiter une bonne année, une bonne santé, plein de joie et de bonheur. Mais à la place, et dans un geste purement égoïste, mes lèvres se posèrent sur celles d'Alaina, et mes mains se posèrent sur ses joues pâles. Bonne année, Alaina. « J'aurais au moins tenu la seule et unique bonne résolution que j'avais pris pour 2014. » Fis-je remarquer en me détachant d'elle. Mes doigts se détachèrent à regret des joues de la Gamma. Retour à une distance plus normale – bien que nous soyons toujours très proches l'un de l'autre. « Je sais que je devrais te dire que je suis désolé, que je ne sais pas ce qu'il m'a pris, que je n'aurais pas dû... Bref, toutes les paroles bien pensantes que l'on se doit de dire après ce genre de dérapage. Mais la vérité, c'est que je ne regrette rien du tout. Je l'ai fait parce que j'en avais envie. » Déclarais-je, plus bavard que jamais. « Cruellement envie, à vrai dire. » Précisais-je en haussant les épaules, comme si je parlais de la pluie et du beau temps. « Et je suis sur d'une chose. » Continuais-je, me penchant légèrement vers Alaina, qui était toujours assise sur la table. « C'est que si tu ne me repousses pas dans les secondes à venir, je vais recommencer. » Soufflais-je, alors que mes doigts avaient pris place sur ses hanches et que mes lèvres effleuraient son cou. Et le pire dans tout ça ? C'est que j'allais le faire.
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MessageSujet: Re: all i wanna do is party with my pretty baby ❥ MATTY+LANIE all i wanna do is party with my pretty baby  ❥ MATTY+LANIE EmptyMar 7 Jan - 4:51

Spoiler:




Come on baby, let's ride
We can escape the great sunshine

matthias+alaina — nouvel an chez les ddc, 1er janvier 2014, 00:00. « Normal, c’est un grand mot… », rétorqua la rouquine, toujours sur le ton de la taquinerie. Visiblement,  l’alcool faisait perdre à Matthias ses capacités de discernement de l’ironie, car il réagissait au premier degré aux petites piques d’Alaina. Mais Lanie ne s’en formalisait que très peu, et prenait cette réaction comme une incitation à poursuivre dans la même voie plutôt que d’arrêter ces petits sarcasmes qu’elle affectionnait tant. Pour une fois qu’elle pouvait, ne fût-ce qu’un peu, se payer la tête de Matthias au lieu du contraire… Il était évident qu’elle n’allait donc pas s’en priver. Mais elle fut interrompue dans son élan par un récit pour le moins surprenant, selon lequel, apparemment, Matthias était lié à son frère et sa sœur par une sorte de sixième sens. Lanie fronça les sourcils, sceptique sans pour autant remettre en question la véracité des propos de Matthias. Mais il était évident que pour une fille aussi terre à terre qu’elle, imaginer la situation décrite par le jeune homme était pour le moins compliqué. Mais étonnamment, la rouquine eut suffisamment de jugeote pour ne pas chercher à se lancer dans un débat, qui s’étirerait en longueur à cause de leur état d’ébriété à tous les deux. Elle jugea donc plus sage d’afficher simplement la moue surprise qu’avait provoquée l’anecdote, et de sourire à la conclusion de Matthias. « Bon ben, pour le moment, elle en sait rien et t’es toujours en vie. Alors profite de tes derniers instants sur cette Terre et on verra bien comment gérer cette histoire… Demain. » Demain, ça paraissait si lointain. Lanie avait envie que cette nuit ne connaisse jamais de fin, malgré son impatience de commencer cette année sur de nouvelles bases pour se reconstruire le mieux possible. Mais en ce moment, il n’y avait de problèmes desquels se soucier, pas de tracas à avoir, aucune conséquence à redouter… le mot d’ordre était profiter, et elle espérait que Matthias s’en rendrait compte assez rapidement – le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’avait aucune idée de combien il s’en rendrait compte, et que Matthias allait dignement profiter du moment présent, bien plus que l’on ne l’aurait cru. Mais en attendant, elle avait à ses côtés un Matthias relativement sceptique, et son seul objectif était de lui remonter le moral jusqu’à ce qu’il soit aussi enjoué qu’elle – si une telle chose était possible. Il sembla qu’elle était sur la bonne voie, car elle ne tarda pas à lui arracher un petit rire. Elle fit semblant de se vexer même si intérieurement, elle fondit d’un coup face à la réaction de son ami. « Ne prends pas tes petits airs supérieurs, mon accent est fabuleux. Et puis ton nom est vraiment imprononçable. Perks, c’est bien, c’est facile, c’est international. » Elle se rendit soudain compte de l’énorme bourde qu’elle venait de commettre, et s’empressa de rectifier, un peu maladroitement : « Enfin, Selwyn, je veux dire Selwyn. » Elle n’en revenait pas d’avoir été aussi cruche, mais elle avait bon espoir que Matthias ne relèverait même pas son erreur, tant il était bourré. Et elle bénit la diversion qu’il lui offrit en lui faisant un câlin, même si elle se raidit l’espace d’un instant lorsqu’il la prit dans ses bras. Ce n’était une nouvelle pour personne, elle avait horreur des câlins et des contacts physiques qui n’étaient pas strictement nécessaires. Mais là, après tout, peu lui importait – et puis, ce serait assez hypocrite de sa part d’affirmer que ce genre de gestes, venant de Matthias, n’étaient pas les bienvenus. Elle ne put toutefois s’empêcher de faire une remarque, toujours sur le ton de la plaisanterie. « Dis donc, depuis quand tu fais des câlins, toi ? Moi qui pensais être à l’abri de tout ça en étant amie avec toi… » Le large sourire qu’elle arborait démentait néanmoins ses propos, et il était pour ainsi impossible de prendre sa remarque au sens propre, tant il était évident qu’elle avait apprécié ce petit moment de tendresse surprise.

« Oh, à d’autres, comme si tu risquais quelque chose. Elle te ferait probablement un bisou pour s’excuser d’avoir crié. » Lanie esquissa un sourire sardonique mais pas franchement malveillant, juste de quoi signifier clairement à Matthias qu’il venait de prononcer la plainte la moins crédible de la Terre. « Tu vois, tu commences déjà avec ton pessimisme à la con ! Moi je dis qu’on y arrivera, je crois en nous… enfin, en moi, en tout cas. » Sourire malicieux. Elle prenait un plaisir fou à taquiner Matthias, et il ne restait plus qu’à espérer qu’elle ne dépasserait pas les bornes, plombant ainsi l’ambiance de la soirée. Mais elle avait bon espoir que pour une fois, les événements ne prendraient pas une tournure dramatique. Et puis, de toute façon, Matthias lui rendait bien la pareille – le voilà qui évoquait sa tendance à dire des âneries à tout bout de champ. « Tais-toi, pauvre naze. Je dis jamais de conneries, c’est toi qui comprends tout de travers. » Mouais… on va faire semblant d’y croire. Son verre en main, Lanie sentait l’ivresse lui monter de plus en plus à la tête, fût-ce à cause de l’alcool ou de l’ambiance de la soirée. Et visiblement, Matthias aussi connaissait une montée d’enthousiasme, car le voilà qui lui proposait de chanter. Lanie ne prit même pas la peine de répondre, arquant un sourcil sceptique. Heureusement, il n’insista pas. Mais elle dut recourir une nouvelle fois à son petit mouvement du sourcil lorsqu’il se qualifia lui-même, grosso modo, d’homme le plus parfait de la soirée. Si seulement il savait combien, au fond d’elle-même, Lanie était d’accord avec cette affirmation…

La roue avait tourné, et c’était maintenant Matthias qui avait pris les taquineries incessantes en main. Lanie fit de son mieux pour ignorer ses remarques piquantes, désireuse de préserver le peu d’énergie dont elle disposait encore. Mais elle ne put s’empêcher de répliquer du tac au tac lorsqu’il évoqua peu subtilement la dernière fois qu’il avait dû s’occuper d’elle alors qu’elle était complètement bourrée. « Fais pas genre, je suis sûre qu’au fond, t’avais trop bon de me ramener chez toi… Ma robe s’est pas enlevée toute seule ce soir-là, je suppose. » Lanie n’avait aucun souvenir des circonstances dans lesquelles elle avait retiré sa robe ce soir-là, mais elle savait pertinemment que jamais Matthias n’aurait abusé d’elle – toutefois, elle ne se privait pas de le charrier sur le sujet, car elle avait deviné qu’il avait joué un rôle, aussi innocent fût-il, dans son déshabillage ; car cette robe avait la particularité d’être tout bonnement impossible à ouvrir lorsqu’on n’était pas doté de toutes ses facultés motrices et intellectuelles. Le petit laïus de la rouquine l’avait littéralement épuisée, et elle s’abstint de répondre aux piques suivantes de Matthias. Ce ne fut que lorsqu’il révéla sa seule et unique résolution qu’à nouveau, elle ne put réprimer l’envie de lui renvoyer une remarque bien placée. « Embrasser une jolie fille ? C’est tout ? Petit joueur. C’est trop facile, je savais pas que t’étais aussi sage. » Cette phrase était bien la preuve ultime que Lanie était complètement à l’ouest, car d’ordinaire, elle était bien plus pudique que ça. Mais là, de toute évidence, elle était totalement désinhibée et avait arrêté de réfléchir – sans doute était-ce aussi pour ça qu’elle n’avait pas songé une seule seconde à la provocation qui pouvait être perçue dans sa phrase et qu’elle n’avait en aucun cas eu l’intention d’y glisser, car pas une seule seconde, elle avait pensé pouvoir être la jolie fille mentionnée par Matthias. « Moi ? Oh, tu sais, les trucs nazes et clichés que tout le monde ressort à toutes les sauces… Aller de l’avant, bla bla bla… Et puis être moins gamine, comme je l’ai dit… Et qui sait, peut-être vaincre ma peur du noir. » Encore une information qu’elle n’aurait jamais lâchée en temps normal, car le sujet était extrêmement tabou – mais là, il avait paru amusant à évoquer.

Dans les secondes qui suivirent, un phénomène pour le moins étrange se produisit. Alors que Matthias décomptait clairement les secondes qui les séparaient de 2014, le temps sembla paradoxalement se figer. Lanie garda son regard rivé à celui de Matthias, frissonnant légèrement au son de sa voix douce. Et une partie d’elle sut immédiatement ce qui allait se passer ensuite – pourtant, quelle ne fut pas sa surprise lorsque, après lui avoir souhaité une bonne année, il posa ses lèvres avec douceur sur les siennes. Momentanément paralysée, Lanie ne réagit pas tout de suite, même si elle sentit son corps entier se couvrir de chair de poule au contact de leurs lèvres et des mains de Matthias sur ses joues. Elle finit par fermer les yeux, sans toutefois esquisser d’autre mouvement. Le baiser sembla durer une éternité, pourtant, quand Matthias l’interrompit, il parut bien trop court aux yeux d’Alaina. À court de mots pour la première fois depuis le début de la soirée, elle se contenta de le fixer de ses grands yeux bleus, alors qu’il déclarait avoir tenu sa résolution. Elle ne put s’empêcher de sourire, baissant les yeux, sentant ce satané rouge lui monter aux joues. Elle se maudit de réagir comme une gamine de quatorze ans et s’exhorta au calme, mais c’était tout simplement impossible, car les paroles que prononça ensuite Matthias la firent littéralement frissonner – et elle pria intérieurement pour qu’il ne l’ait pas remarqué. Lanie sentit son cœur s’affoler alors qu’il se rapprochait à nouveau d’elle, un autre frisson la traverser de la tête aux pieds lorsqu’il posa les mains sur ses hanches, et elle arrêta littéralement de respirer en sentant le contact, presque aérien, des lèvres du Iota dans le creux de son cou. Elle ferma les yeux à l’entente de la conclusion du jeune homme, et eut l’intime conviction que la sensualité pouvait être une arme véritablement fatale. Sa respiration accéléra, légèrement plus bruyante qu’à l’accoutumée, et elle ne sut toujours pas quoi répondre. Cette situation était tellement irréelle, tellement inattendue… Et pourtant, cela faisait des mois qu’elle n’attendait que ça. C’était un rêve inavoué qui devenait réalité, Matthias qui enfin manifestait un intérêt autre qu’amical à son égard, alors qu’elle s’était amourachée de lui depuis bien longtemps. Ce moment, c’était littéralement tout ce dont elle avait rêvé – mais en mieux, si c’était possible. Le jeune homme dégageait une sensualité tellement affolante qu’elle était tout simplement à court de moyens, peu habituée aux jeux de séduction qu’elle évitait ordinairement comme la peste. Mais là, l’idée de repousser Matthias ne l’effleura même pas, tant elle était absurde. Tout ce qu’elle voulait faire, c’était profiter de ce moment surprenant mais des plus agréables. Les lèvres de Matthias contre la peau de son cou la rendaient littéralement folle, et après quelques instants au cours desquels elle avait été incapable d’esquisser le moindre geste, elle finit par reculer imperceptiblement la tête, avant de se pencher pour venir à la rencontre des lèvres du jeune homme, sans même attendre que lui-même amorce le geste. Elle l’embrassa avec une douceur infinie, presque timidement, posant au bout de quelques secondes ses mains à l’arrière de la nuque de Matthias. Elle ne s’attarda toutefois pas longtemps, et interrompit le baiser avant de reculer juste assez pour pouvoir plonger son regard dans le sien. « Bonne année, M. Dupont de Calendre. » Elle esquissa un sourire à mi-chemin entre la timidité et la malice, avant de l’embrasser à nouveau, plus franchement cette fois-ci, et ses mains ne tardèrent pas à s’enfoncer dans la chevelure de Matthias. Elle resserra son étreinte et passa ses jambes autour de la taille de Matthias pour le rapprocher d’elle, sans interrompre le contact entre leurs lèvres. Au contraire, elle s’abandonna à ce baiser, le cœur battant à tout rompre, frissonnante, le corps habité par une chaleur brûlante mais agréable. Et, à nouveau, elle souhaita que ce moment ne cesse jamais.

Ain't it so, ain't it so perfect?
Our cynical minds will make it totally worth it
So give it to me now
We're lost in a dream now
Do it (5-4-3-2) one more time...
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MessageSujet: Re: all i wanna do is party with my pretty baby ❥ MATTY+LANIE all i wanna do is party with my pretty baby  ❥ MATTY+LANIE EmptyDim 2 Fév - 20:35


« C'est tout vu ! Je prendrai mes affaires, et je partirai à l'autre bout du monde. » Déclarais-je, sur de moi. La fuite, c'était ma spécialité. Partir du jour au lendemain, tout laisser derrière moi, ne pas donner de nouvelles... Je savais ce que c'était. Je l'avais déjà fait par le passé, pour oublier un présent trop compliqué à gérer. Ça avait été lâche, et profondément égoïste. J'avais abandonné mon frère et ma sœur, pour me concentrer sur ma petite personne. Et j'étais finalement revenu, trois ans plus tard. Parce que j'avais été chanceux, il fallait bien le reconnaître. Nous avons ensuite dévié sur un sujet bien plus léger, qui s'accordait à merveille avec notre humeur – et notre taux d'alcoolémie. « Il sonne ridiculement américain. » Fis-je remarquer, arquant un sourcil. « Et mon nom est parfaitement français. Avec une particule, tellement j'ai la classe. » Et mes chevilles ? Oui, ça va, merci, elles se portent bien. Il n'empêche qu'un nom pareil, ça pouvait vous ouvrir bien des portes. Merci la noblesse des ancêtres. « Mais ne t'en fais pas, ton accent est absolument mignon. » La rassurais-je en posant une main sur son épaule dénudée. Elle pourrait le prononcer toute la nuit que je ne m'en lasserai pas. « Ça me ferait presque fondre. » Ajoutais-je d'une voix plus posée, plus maîtrisée. Mon attitude est plus calme, et j'ai déjà fait un pas pour me rapprocher d'elle. Une proie, voilà ce qu'elle est. Une proie sans défense que ce soir, j'ai cruellement envie d'attaquer. Voilà ce qui arrive lorsque l'on boit trop ; on finit par franchir des limites que d'ordinaire, on n'aurait jamais osé effleurer. Je m'apprêtais d'ailleurs à en rajouter une couche, mais Alaina prononça un nom qui m'était inconnu, et qui attira mon attention. Pas suffisamment longtemps pour disserter et creuser davantage, mais suffisamment pour me faire oublier l'objectif que je m'étais fixé, dix secondes plus tôt. « Perks ? » Répétais-je en fronçant les sourcils, surpris qu'elle mentionne un nom dont je n'avais jamais entendu parler. Heureusement pour elle, mon taux d'alcoolémie était élevé, et je n'avais que très peu de chance de m'en souvenir le lendemain. « Tu devrais arrêter de picoler, tu ne sais même plus comment tu t'appelles ! » M'exclamais-je avant de partir dans un éclat de rire, posant un doigt accusateur sur la Gamma. Oui, je me moque ouvertement d'elle. Et alors ? L'ambiance était bon enfant, et je savais que ni elle, ni moi n'allions prendre la mouche. Une première – ou presque. D'habitude, nous trouvions toujours le moyen de nous engueuler. Mais aujourd'hui, c'était tout l'inverse ; j'en venais même à la prendre dans mes bras. « Depuis toujours. » Dis-je en haussant les épaules, comme si cela était une évidence. « C'est juste que d'habitude, je réserve ça à ma sœur. Mais je suis trop bourré pour me retenir, alors je fais et je dis tout ce qui me passe par la tête. » Et attention parce que parfois, ça peut faire des dégâts. Bien plus qu'on pouvait l'imaginer. « J'en connais d'autres qui pensaient être à l'abri en étant seulement amies avec moi... Mais elles ne l'étaient pas tant que ça, finalement. » Déclarais-je en haussant les épaules, faisant évidemment référence à d'anciennes conquêtes. June était l'exemple parfait, à mon sens. Tellement jeunes, et pourtant déjà si cruels. Et Alaina était peut-être la dernière en date.

« Arrête de faire ta jalouse. » Dis-je en levant les yeux au ciel, faussement offensé. L'art et la manière d'être à côté de la plaque. « Demande-lui de te faire un bisou et elle le fera. Thaïs déborde d'amour et d'affection, et elle t'aime bien. J'vois pas pourquoi elle refuserait. » La preuve par trois, revisitée par Matthias Dupont de Calendre. Ça frôle le génie en mathématique – et le prix Nobel n'était peut-être pas si loin. « Crois en toi, t'as raison. C'est la base. » Fis-je remarquer. S'il y avait bien quelque chose que j'avais appris en allant en Irak, c'était bien cela. Croire en soi, se faire un minimum confiance... Ça pouvait nous permettre de franchir des montagnes. « Si tu savais ce qu'il te dit le pauvre naze. » Lâchais-je en lui lançant un regard noir, allant même jusqu'à lui faire un doigt d'honneur magistral. Matthias, quatre ans et demi.  

« M'en parle pas, un vrai cauchemar. » Dis-je en soupirant, alors que la Gamma évoquait le jour où j'avais dû lui retirer sa robe. J'avais retrouvé la Gamma, plus qu'éméchée, à la soirée des Oméga. La suite de la soirée avait été à la fois surprenante et enrichissante ; j'en avais énormément appris sur elle. À ses dépends, évidemment. « Première et dernière fois que je déshabille une fille sans rien faire avec elle, je le jure. » Ajoutais-je, la main posée sur le cœur. Sur le coup, l'idée d'aller plus loin avec Alaina ne m'avait même pas effleuré l'esprit. Mais maintenant que j'étais bourré – et donc sans limite – je réalisais toutes les choses qui auraient pu se passer si j'avais été un connard. « En plus, c'était un vrai calvaire à enlever, et t'y mettais pas franchement du tien, même si t'avais réclamé mon aide. » Alaina m'avait confié, lors de cette même soirée, être une fille un brin farouche. L'alcool ne l'avait pas fait faillir, et c'était tout à son honneur. « Bon en même temps, je ne voulais pas profiter de ta faiblesse, et encore moins te dépuceler sans être absolument sur que c'était ce que tu voulais. »  Déclarais-je en haussant les épaules. C'était fou, les détails que l'on pouvait révéler lorsque l'on était  chargé en alcool. « J'aurais pu dire baiser, mais petit un : c'était pas franchement poétique et petit deux, je n'avais pas envie de t'effrayer. » Soufflais-je au creux de son oreille, ponctuant d'un petit sourire en coin. L'index de ma main droite se fit même baladeur, et effleura, lentement mais sensuellement, le cou de la Gamma. J'ai esquissé un pas en arrière, réinstaurant une distance convenable entre nos deux corps. « C'est cliché, banal, et inintéressant. Je me suis ennuyé tout du long. » Concluais-je en guise de réponse aux bonnes résolutions qu'Alaina avait décidé de prendre. Si j'avais été moins éméché, j'aurais sans doute relevé  sa phobie du noir. Heureusement pour elle, elle échappait à mes questions. Pour cette fois.


Je nous autorisais un court moment de répit, au cours duquel j'en ai profité pour la regarder comme si c'était la première fois que je la voyais. Où était passée Alaina, la Gamma que je voyais comme une amie ? La personne qui me faisait face n'avait plus rien de cette fille-là. Non, celle qui me faisait face était débordante d'érotisme et de sensualité. Terriblement charmante, délicieusement envoûtante. Féminine, malicieuse et faussement sage : un cocktail explosif qui, je le savais, aurait raison de moi. Mais elle fut celle qui fit le premier pas, me prouvant ainsi qu'elle était consentante. J'ai légèrement ri, amusé d'entendre à nouveau son accent alors qu'elle me souhaitait une bonne année. Néanmoins, ces mots ne me détournèrent pas longtemps de mon objectif, à savoir m'oublier dans les bras de la Gamma. Celle-ci me facilita d'ailleurs la tâche, faisant l'effort pour combler la maigre distance qu'il y avait entre nous. Nos lèvres se trouvèrent à nouveau, s'effleurèrent, jouèrent ensemble avec envie et avidité. Ce baiser n'avait strictement rien à voir avec ceux que nous avions pu échanger jusqu'à maintenant ; il n'y avait plus la timidité de la première fois, et il n'y avait plus la délicatesse que j'avais utilisé quelques secondes plus tôt, afin de faire céder la Gamma. Non, ce baiser là n'était que passion et abandon. Oubliées et envolées, toutes les barrières que nous avions pu nous imposer jusqu'à maintenant pour les bienfaits de notre amitié. L'alcool nous avait désinhibés, et l'interdit avait un goût plus excitant que jamais. Mais rapidement, il s'avéra que cette situation ne me suffisait pas – ne nous suffisait pas. J'avais dépassé depuis bien longtemps le stade de l'adolescent qui bécote sa copine jusqu'à manquer d'air, et qui ose à peine effleurer sa peau de peur d'être brûlé au premier contact un peu plus poussé. J'en voulais plus, beaucoup plus et ma main droite avait déjà commencé le travail en faisant glisser la fermeture de la robe d'Alaina. Je veillais néanmoins à ne pas la brusquer, sachant pertinemment que la Gamma pouvait être farouche. « Tu as vu Matthias ? » Je me suis détaché de notre étreinte à contre cœur, posant un doigt sur la bouche de la Gamma. J'aurais pu reconnaître cette voix entre mille – Thaïs me cherchait. En d'autres circonstances, j'aurais rappliqué dans la seconde ; mais pas ce soir. Non, à la place, j'ai légèrement souri, avant de passer mes mains sous le fessier de la Gamma, pour l'amener dans ma chambre. Ma sœur attendrait ; j'avais des projets nettement plus intéressants à mener à bien. Et Alaina, si l'on en croyait son expression béate, était de mon avis. Pas d'affront pour ce soir, songeais-je en la déposant sur mon lit après l'avoir débarrassée de sa maudite robe. Allongée, elle s'offrait à mon regard comme jamais elle ne l'avait fait jusqu'à maintenant. Et, alors que je prenais place au dessus d'elle, la réalité me frappa de plein fouet – à tel point que j'en oubliais même  nos embrassades passionnées. « C'est comme si j'avais été aveugle jusqu'à maintenant, et que je venais tout juste de recouvrer la vue. » Murmurais-je en la regardant – contemplant aurait été un verbe plus adéquat, à la réflexion. L'évidence s'imposait, tout simplement. « Tu l'as toujours su, n'est-ce pas ? » Demandais-je, mon regard toujours planté dans le sien, alors que ma main droite jouait avec ses cheveux. L'alchimie, la tension qu'il pouvait y avoir entre nous, cette faculté de se comprendre en un seul regard. Je n'y avais jamais fait attention, mais les femmes avaient un don pour repérer ces petits riens qui finissent par s'imposer comme une évidence. « Toi et moi. Ça ne pouvait pas se dérouler autrement. » Ajoutais-je, précisant le fond de ma pensée. J'avais mis du temps à le comprendre. J'avais nié l'évidence, j'avais repoussé tous les signaux que j'avais pu avoir jusqu'à maintenant. Mais désormais, la donne avait changé. Et assumer était la prochaine étape – mais cette nuit serait notre répit. Un ultime moment de répit, loin de toutes les questions que l'on pourrait se poser, loin de tout et de tout le monde. La troisième guerre mondiale pouvait bien débuter ce soir ; nous étions seuls au monde.
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MessageSujet: Re: all i wanna do is party with my pretty baby ❥ MATTY+LANIE all i wanna do is party with my pretty baby  ❥ MATTY+LANIE EmptyDim 23 Fév - 19:40

Spoiler:




Come on baby, let's ride
We can escape the great sunshine

matthias+alaina — nouvel an chez les ddc, 1er janvier 2014, 00:20. « Quel courage ! Je suis impressionnée », ironisa Alaina, la voix teintée d’intonations narquoises. Elle était loin de savoir que Matthias faisait référence à un comportement qu’il avait adopté plus d’une fois – dans leur duo, c’était elle, la trouillarde. Elle qui fuyait dès qu’un problème pointait le bout de son nez ou que la situation devenait un peu trop délicate pour pouvoir être balayée d’un revers de la main. Matthias, lui, avait toujours endossé le rôle de celui qui faisait preuve de maturité, parfois presque de miséricorde, et sans qui aucun de leurs conflits n’aurait jamais été résolu. Difficile donc pour la Gamma de se représenter un Matthias auquel on reprocherait les mêmes défauts que celle qu’elle exécrait le plus chez elle-même. Car le seul défaut qu’elle avait à reprocher à Matthias en ce moment, c’était son arrogance apparemment multipliée par dix à cause de la quantité d’alcool ingérée par le Iota. Levant les yeux au ciel en l’entendant disserter sur la magnitude et la magnificence de son nom de famille, Lanie ne chercha même pas à cacher son agacement. « Wow. Attends, je suis éblouie. Une particule ? T’as trop de chance, mon dieu. » Une fois de plus, l’ironie de Lanie avait frappé, du tac au tac malgré son état d’ébriété de plus en plus avancée. « Merci, c’est très clément de ta part. » Malgré l’ironie, elle s’était considérablement radoucie, démentant ainsi le piquant qui était censé transparaître dans sa remarque. Mieux encore – ou pire, aux yeux de Lanie – elle tressaillit légèrement en sentant la paume chaude de Matthias sur son épaule, comme à chaque fois qu’il la touchait sans qu’elle s’y attende. Heureusement pour elle, il était d’ordinaire à peu près aussi peu tactile qu’elle, mais ce soir, il ne lésinait pas sur les contacts en tous genres, ce que la rouquine trouvait des plus agréables mais aussi beaucoup trop étourdissant. Une fois de plus, elle avait l’impression de se comporter comme une gamine de quatorze ans, et elle s’exhorta péniblement au calme, entravée dans sa démarche par tout l’alcool qui lui embrumait l’esprit. Mais c’était sans compter la remarque qui sortit quelques secondes plus tard de la bouche de Matthias, et qui fit piquer un fard à Lanie. Elle ne put s’empêcher de remarquer qu’il avait réduit d’un pas la distance qui les séparait, et une fois de plus ce soir, son cœur sembla s’emballer. Mais, comme toujours, elle s’efforça de faire comme si de rien n’était, et lui adressa un simple petit sourire, fuyant toutefois son regard en baissant les yeux l’espace de quelques secondes. L’occasion d’offrir un peu de répit à ses nerfs mis à rude épreuve se présenta cependant quelques instants plus tard, lorsqu’elle commit la terrible bourde de prononcer son véritable nom de famille, attirant ainsi la curiosité – malvenue – de Matthias. Certes, elle fut cette fois-ci exposée à une autre forme de stress, mais heureusement, le jeune homme était trop ivre pour s’attarder plus de quelques instants sur l’erreur qu’elle avait commise et elle put à nouveau respirer, se forçant même à sourire de façon assez convaincante lorsqu’il bondit sur l’occasion de se moquer d’elle et de son état d’ébriété. D’ordinaire, elle aurait vivement protesté et aurait sorti une remarque bien placée pour lui fermer le caquet, mais là, elle était bien trop soulagée de ne pas avoir provoqué d’incident diplomatique que pour se préoccuper de l’attitude moqueuse de Matthias. Le repos de Lanie fut cependant de courte durée, car le voilà qui la serrait dans ses bras musclés, provoquant une crise cardiaque miniature chez la rousse. Et quelle ne fut pas la surprise de Lanie lorsqu’il affirma d’un ton égal qu’il avait toujours été un adepte des marques d’affection – c’était là une facette pour le moins bien camouflée de la personnalité de Matthias. « C’est clair que ce soir, on aura du mal à trouver plus désinhibé que toi », plaisanta Lanie, prenant par la même occasion sa revanche sur la pique qu’il lui avait adressée quelques instants plus tôt. « Serais-tu en train de me menacer ? », interrogea la jeune femme lorsqu’il fit référence à d’autres personnes qui avaient eu tort de se croire à l’abri en le prenant pour leur ami. Aucune inquiétude ne perçait toutefois dans sa voix enjouée, car elle était à mille lieues d’imaginer ce qui se tramait dans la tête – et les hormones – de Matthias. À ses yeux, tout ceci n’était qu’un jeu, et elle était sans aucun doute la seule à recevoir l’équivalent de décharges électriques à chaque fois qu’ils s’effleuraient, mais ça, c’était uniquement parce qu’elle si peu habituée à ce genre de contacts – ce qui n’était clairement pas le cas de Matthias, ancien Dom Juan de son état.

« Ah ben merci ! », s’exclama-t-elle d’un ton qui se voulait offusqué lorsqu’il qualifia l’épisode post-soirée des Omegas de cauchemar. Elle se trahit cependant en riant lorsqu’il poursuivit en prêtant un serment pour le moins singulier. Bien qu’extrêmement pudique, Lanie ne semblait pas particulièrement gênée d’aborder ce sujet – au contraire, elle s’amusait du récit que faisait Matthias de cette fameuse soirée. « Tant mieux. Je m’en serais voulue si j’avais raté une occasion de te pourrir la vie. » Elle avait les yeux qui pétillaient, les lèvres étirées en un joli sourire. Mais elle tomba de bien haut en entendant l’affirmation suivante de Matthias, balancée avec une extraordinaire banalité. Cette fois-ci, Lanie rougit furieusement et réprima difficilement une exclamation surprise. C’était la première fois qu’ils parlaient librement de ce qui avait pu se passer à la soirée – quoique, Lanie n’avait pas posé la moindre question au sujet de ce qu’elle avait pu dire ou faire ce soir-là et elle n’avait pas l’intention de le faire non plus. Tout ce qui avait eu lieu après la soirée des Omegas était un mystère total aux yeux d’Alaina, qui ne conservait de ces quelques heures qu’un gigantesque trou noir et des questions qu’elle s’efforçait d’ignorer – en effet, effrayée par ce qu’on pourrait lui répondre, elle avait renoncé à se renseigner sur tout ce qui avait pu se passer, jugeant qu’il était plus simple de rester dans l’ignorance, quitte à être rongée par le doute pendant bien longtemps encore. Mais aux yeux de Lanie, ce doute était moins difficile à vivre que ne le seraient les regrets et la honte qu’elle pourrait ressentir si jamais elle apprenait qu’elle avait fait une bourde monumentale. Elle avait donc demandé à Matthias de ne jamais mentionner ce qu’elle avait pu dire, ou faire, et jusqu’à présent, il avait plutôt bien joué le jeu. Mais là, de toute évidence, il venait d’évoquer une confidence qu’elle lui avait fait ce soir-là, car elle n’avait pas le moindre souvenir de lui avoir dit quoi que ce soit quant à sa virginité – et d’ailleurs, qu’y avait-il d’étonnant à cela ? Embarrassée, la rouquine fit toutefois de son mieux pour garder contenance, à la fois aidée et entravée par son état d’ébriété. « C’est très… prévenant de ta part. », finit-elle par dire sur un ton narquois qui, espérait-elle, parvenait à masquer la gêne qu’elle ressentait. Heureusement, le sujet fut rapidement écarté – quoique, le voilà qui faisait à nouveau une remarque au sujet de la pudeur de Lanie. Mais cette fois-ci, elle ne le remarqua même pas – car tout ce à quoi elle parvenait à penser, là tout de suite, c’était aux lèvres de Matthias qui lui effleuraient pratiquement l’oreille, et au contact aérien de son index contre la peau de son cou. Elle inspira brusquement, fermant les yeux, et son cœur manqua un battement. Sa voix trembla légèrement lorsqu’elle prit à nouveau la parole, soulagée que Matthias ait à nouveau reculé d’un pas. « M’effrayer ? J’ai plus six ans. » À nouveau, elle avait tenté de prendre un ton à mi-chemin entre le sarcastique et le cinglant, mais elle était trop chamboulée pour être crédible. Le sujet des bonnes résolutions arriva donc à pic, et même si Matthias insulta copieusement celles de Lanie, elle décida de ne pas broncher, se contentant d’un regard noir, soulagée à l’idée que toute la tension qui avait régné au cours des dernières minutes puisse à nouveau retomber.

Mais elle était loin de se douter qu’elle se trompait lourdement en pensant qu’il en avait fini avec elle. Elle était loin de se douter que dès le début de la nouvelle année, il l’embrasserait à pleine bouche, provoquant chez elle une demi-douzaine de crises cardiaques. Elle était loin de se douter, par-dessus tout, qu’elle serait prête à s’abandonner toute entière à lui, elle qui d’ordinaire ne laisser personne ne serait-ce que la toucher. Mais là, c’était totalement différent, entièrement incomparable – à l’instant où Matthias l’embrassa, elle sut instinctivement qu’elle ne lui refuserait rien, non pas pour lui faire plaisir, mais parce que, pour la première fois, elle en avait envie, elle. Et si elle était sincère avec elle-même, force était d’admettre qu’elle avait attendu ce moment pendant des semaines, voire des mois entiers. Le parfait enivrant de Matthias, le regard brûlant qu’il posait sur elle, la quasi voracité avec laquelle il s’emparait de ses lèvres, la sensation de son corps chaud à une distance aussi infime du sien… Elle en perdait la tête. Elle sentit un sentiment de témérité s’emparer d’elle au fur et à mesure que s’approfondissaient leurs baisers, et même lorsqu’elle entendit la voix de Thaïs retentir non loin d’eux, loin de se figer alors que Matthias déposait un doigt sur ses lèvres pour la faire taire, elle esquissa un geste des plus surprenants – lentement, elle entrouvrit ses lèvres vermeilles et captura le doigt de Matthias, le suçotant dans un mouvement sensuel avant de le libérer, le regard rivé à celui du jeune homme. Le message ne pouvait être plus clair, et le sourire extraordinairement provocateur qu’elle lui adressa juste après ne fit que le renforcer. Et en effet, Matthias ne sembla pas éprouver la moindre difficulté à l’interpréter, car la voilà qui se trouvait soulevée par ses bras musclés, qui la déposèrent quelques instants plus tard sur un lit dans lequel elle avait déjà eu l’occasion de dormir – mais dans un contexte bien différent de celui qui prenait place maintenant. Elle ne broncha pas lorsqu’il commença à lui retirer sa robe, consentant même à l’aider dans sa tâche, et ne chercha pas à se cacher lorsqu’elle se retrouva uniquement vêtue de ses sous-vêtements de dentelle. Elle pouvait s’estimer heureuse que la lumière fût tamisée, n’éclairant ainsi pas toutes les cicatrices blafardes qui zébraient son buste et ses cuisses. De toute façon, elle n’était pas en état de s’en inquiéter, et il y avait fort à parier que Matthias n’était pas en état de les remarquer. C’est pourquoi, alors qu’elle était si pudique, elle resta lascivement allongée sur le lit de Matthias, offrant à la vue de celui-ci son corps pratiquement dénudé. Malgré sa fébrilité, elle ne ressentait pas la moindre appréhension, la moindre gêne, pas même lorsqu’elle sentit le corps brûlant de Matthias à quelques centimètres du sien, la surplombant de toute sa longueur, ni même lorsqu’il la dévora du regard sans retenue. Elle baissa les yeux en souriant quelques instants lorsqu’il lui murmura une phrase dont elle n’était pas sûre de saisir toute la signification, et, lorsqu’elle les releva, elle se mordit la lèvre en voyant le visage de Matthias aussi proche du sien. Elle ne dit rien, attendant qu’il poursuive, et leva la main avec lenteur, traçant du bout de l’index le contour des lèvres pleines de Matthias. Elle frissonna légèrement lorsqu’il commença à jouer avec une mèche de ses cheveux écarlates, et accueillit à nouveau les propos de Matthias en silence. Ce ne fut que lorsqu’il avait apparemment fini de parler qu’elle ouvrit à son tour la bouche, dont s’échappa un murmure rendu rauque par toute la tension qui s’était construite en elle au cours des dernières minutes. « Il t’en aura fallu du temps… » Elle posa une main sur la joue de Matthias, éleva avec difficulté la tête pour déposer un baiser du bout des lèvres sur celles du jeune homme. Sa main libre ne tarda pas à s’égarer dans les mèches blondes du Iota, et elle détacha son regard de celui de Matthias le temps de confier, d’une voix timide mais déterminée : « Pendant tout ce temps, tout ce que je voulais… c’était toi. » Et son cœur de s’emballer lorsqu’elle ajouta dans un souffle : « Toi, et personne d’autre. Depuis le début. » Au prix d’un effort considérable, elle trouva en elle la force nécessaire pour les faire basculer et se retrouva à son tour penchée au-dessus de Matthias. Fébrilement, elle commença à déboutonner la chemise de Matthias, dévoilant son torse musclé qu’elle ne tarda pas à explorer des mains, déposant des baisers dans le creux du cou du jeune homme. Impatiemment, elle acheva de le débarrasser de sa chemise qu’elle jeta dans un coin de la pièce, et explora avec un plaisir presque enfantin la peau dénudée de Matthias, tendue sur des muscles qu’elle s’était déjà surprise à rêver de toucher à plusieurs reprises. Elle approcha sa bouche de l’oreille du Iota pour lui susurrer presque inaudiblement : « Toi et moi… ça pourrait fonctionner. Je le sais… » Ses mains descendirent de quelques centimètres supplémentaires pour se poser sur la boucle de la ceinture de son pantalon, qu’elle commença à défaire avec une lenteur presque exaspérante. « … Et toi aussi, tu le sais. » acheva-t-elle dans un chuchotement. Ne disait-on pas que la clé du cœur d’un homme se trouve entre ses jambes ? En cet instant, Lanie en éprouvait pratiquement la certitude. Et elle était déterminée à le vérifier, emportée par l’état second dans lequel l’avait plongée cette soirée.
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MessageSujet: Re: all i wanna do is party with my pretty baby ❥ MATTY+LANIE all i wanna do is party with my pretty baby  ❥ MATTY+LANIE EmptyMar 18 Mar - 23:40


« Il y a énormément de choses que tu ignores sur mon compte. Je ne suis pas aussi parfait que je le prétends. » Déclarais-je, sur un ton très sérieux qui ne laissait planer aucun doute sur la véracité de mes propos. La Gamma, comme tous les autres d'ailleurs, devait s'imaginer qu'il fallait être un minimum courageux pour s'engager dans l'armée, partir au combat, soutenir sa sœur jumelle dans sa rééducation... Ils se méprenaient. Tous autant qu'ils étaient. Il n'y avait aucune gloire à tirer de tout cela ; je ne méritais ni applaudissement, ni félicitation. « Mais inutile de m'interroger, je resterai muet. » Déclarais-je, catégorique.  Je n'avais pas franchement l'habitude de m'épancher ; ni sur ma vie, ni sur mes sentiments. Ce n'était donc pas maintenant que ça allait changer. Le ton de la conversation, qui était devenu trop sérieux à mon goût pour une soirée aussi festive que celle du Nouvel An, changea au moment où je prononçais ces mots : « Je préfère que tu continues à me prendre pour un demi-Dieu, c'est mieux. » Un large sourire vint ponctuer la fin de ma phrase. Le pire dans tout cela ? Je le pensais. Tout du moins en partie. L'égo, ça s'entretient. Même lorsque l'on est fortement alcoolisé. « Mon Dieu, carrément ? » Questionnais-je en arquant un sourcil, marquant un temps d'arrêt. Bon bah, tant qu'à faire... « Ok, ça me convient aussi. » Concédais-je en souriant légèrement. Ce soir, j'étais d'humeur taquine et joueuse. Je ne laissais rien au hasard, et je rebondissais sur les moindres paroles de la Gamma – et si ça pouvait la faire rougir ou la mettre un minimum mal à l'aise, j'étais comblé. On disait souvent que l'alcool faisait ressortir la vraie personnalité des gens. Sur certains points, j'étais d'accord. Ainsi, ce soir, je me montrais plus tactile que je ne l'avais jamais été auparavant. Déborder d'affection n'était pas franchement dans mes habitudes – au contraire, même. Seule ma sœur bénéficiait, en privé principalement, de ces petites attentions délicates. Lui faire un câlin, l'embrasser sur le front, replacer une mèche rebelle, jouer avec sa main... c'était chose courante entre nous. Et ce soir, j'avais posé Alaina sur un pied d'égalité avec Thaïs. « Pour une fois que c'est moi qui suis bourré, ça change. » Finis-je remarquer en haussant les épaules, me formalisant peu de mon état. D'ordinaire, j'étais plutôt celui sur lequel on pouvait compter lors des soirées. Un verre ou deux, pas plus. De quoi rester clair, rester lucide, et maître de moi-même. Si on exceptait les olympiades et leurs règles loufoques, évidemment. J'avais déjà expérimenté les beuveries ; et si au cours de mon adolescence j'avais trouvé ça plutôt cool, aujourd'hui, je me rendais compte que bien des choses (à commencer par celles que l'on regretterait le lendemain matin) pouvaient se passer lorsque l'on était désinhibé par l'alcool. « Tu te sens en sécurité ? » Demandais-je à voix basse, éludant pour quelques instants sa question. Je voulais savoir à quel point elle était sure d'elle, à quel point elle se sentait en confiance. Tel le petit chaperon rouge, Alaina n'avait aucune conscience du danger qu'elle courrait. Elle avait sans doute en tête l'image de l'ami, souvent trop sérieux et trop têtu, qui ne s'autorisait des écarts que très rarement. Elle n'avait jamais eu affaire au Matthias prédateur, qui séduisait avec de belles paroles et qui profitait de la première hésitation, de la première brèche pour semer un soupçon de doute dans les esprits, y compris les plus innocents. « Non. » Finis-je par déclarer, répondant ainsi à sa question. Non, je ne la menaçais pas. En tout cas, pas au sens où elle l'entendait.

« Fais pas ta mijaurée. » Dis-je en roulant des yeux. Qu'est-ce qu'elle croyait ? Que jouer les baby-sitters était mon passe-temps favori ? Que ramasser et m'occuper d'une fille telle qu'elle, et bourrée de surcroît, était chose facile ? « T'étais pas franchement encline à m'obéir. » Grommelais-je en croisant les bras sur mon torse, me remémorant vaguement la soirée. Je me souvenais plus particulièrement du sketch qu'elle m'avait fait quand j'avais essayé de la convaincre d'enlever ses bracelets. « Je commence à te connaître. Je sais que tu adores m'emmerder à longueur de journée. » Et de nuit aussi, accessoirement. Mais, en toute objectivité, je préférais être celui qui s'occupait d'elle dans ces moments de perdition totale. Pourquoi ? Parce que contrairement à d'autres, j'avais du respect et de l'estime pour la Gamma. Je n'étais pas le premier venu qui allait profiter de son état pour parvenir à mes fins – à moins, bien sur, que l'on soit dans le même état lamentable tous les deux. Là, mes manières de gentleman ne fonctionnaient plus vraiment. « Bien sur que non. Mais en âge mental, tu ne dois pas en être loin. »  Me moquais-je gentiment. Nous avions toujours été comme chien et chat ; il n'y avait pas de raison que ce soir, cela change fondamentalement. Nous aimions nous chercher, nous confronter. Ça avait toujours été ainsi, dès le début. Notre première rencontre s'était d'ailleurs soldée par une engueulade mémorable, et un renvoi express de la bibliothèque universitaire.

Mais toutes ces engueulades, toutes ces fois où nous avions chacun campé sur nos positions, tout cela me paraissait désormais futile et dérisoire. Quelle importance, quand on voyait où cela nous avait mené ? Mes mains se perdaient dans ses cheveux, tandis que nos lèvres étaient sans cesse à la recherche d'un contact avide. Les gestes étaient maladroits, parce qu'empressés. Nous étions arrivés au point culminant de notre relation, et toute la frustration que nous avions pu ressentir jusqu'à maintenant tenait à être comblée. Je me suis pourtant détaché de la rousse en entendant la voix de ma sœur – juste pour indiquer à la Gamma de se taire, et de ne pas répondre à Thaïs. Elle pouvait bien attendre pour me souhaiter (ou nous souhaiter) la bonne année. Le temps se suspendit lorsque mon regard, à la fois surpris et impressionné, se posa sur Alaina – ou plus exactement, ce qu'elle était en train de faire de mon doigt. J'étais subjugué par la vue, et incapable de me concentrer sur quoique ce soit d'autre – la moitié des convives qui étaient en bas auraient pu entrer dans ma chambre que je n'aurais rien remarqué. Non, en cet instant précis, des tas de choses désordonnées, mais qui portaient toutes sur le même sujet, me passaient par la tête. Alaina. Prude. Allumeuse. Envie. Plaisir. Sexe. Torride. Passion. Accomplissement. J'avais clairement envie de lui sauter dessus, et c'était d'ailleurs ce qui n'allait pas tarder à arriver. Ma patience avait des limites – de grandes limites, même. Et on n'allume pas Matthias Dupont de Calendre de la sorte sans en subir les conséquences. Ces pensées m'avaient à peine effleuré l'esprit que déjà, nous nous retrouvions sur mon lit. La Gamma fut rapidement débarrassée de sa robe qui, à mon sens, avait été suffisamment portée pour la soirée. « Arrête de baiser les yeux. » Soufflais-je en posant mon index sous son menton, pour lui intimer de me regarder. Je savais qu'Alaina n'était pas une fille sûre d'elle, débordante d'assurance et d'amour-propre. Au contraire, elle avait même cette constante (et fâcheuse) manie de se dévaloriser sans cesse. « Tu devrais arrêter de rougir et de te cacher dès que l'on te fait le moindre compliment. Commence à te faire confiance. » Murmurais-je sans la quitter des yeux, tandis qu'une de mes mains passait dans ses cheveux. J'avais compris depuis longtemps qu'elle entretenait, à tort, des rapports compliqués avec son corps et sa féminité. J'espère sincèrement qu'elle finirait par s'accepter telle qu'elle était ; parce qu'à mon sens, elle avait des atouts plus que convaincants. « Tu aurais dû... » Commençais-je, avant de suspendre ma phrase, cherchant les bons mots. Je ne voulais pas être maladroit, où lui faire le moindre reproche – ce n'était pas du tout question de cela. Non, je voulais simplement lui faire comprendre que ce qu'il se passait là, en ce moment, aurait très probablement pu se passer des mois plus tôt. « Tu aurais dû insister. Persévérer. Tu n'aurais pas dû te cacher, ou avoir peur. » Soufflais-je, faisant implicitement référence aux semaines qui avaient suivi notre premier baiser. Il est vrai que les choses n'avaient pas été faciles – ni pour elle, ni pour moi. Assumer n'avait même pas été une option envisageable, dans la mesure où à l'époque, je sortais avec Tessa. Oublier ? Ça avait été hors de question, en ce qui me concernait. Comment aurais-je pu oublier ? Ça m'avait travaillé plus que je n'avais bien voulu l'admettre. Du coup, j'avais opté pour une autre solution – moins radicale, et plus fidèle à mon tempérament : fuir ce qu'il s'était passé, et les conséquences que ça pourrait éventuellement avoir. Fuir, en prétendant que rien – ou presque – ne s'était passé. Comme si ce baiser avait été insignifiant. Franchement, personne n'y croirait. « J'aurais fini par céder. » Avouais-je à voix basse, osant enfin dire à voix haute ce que j'avais pensé intérieurement quelques mois plus tôt. Et à ce moment là, j'avais immédiatement su que mon histoire avec Tessa prendrait fin rapidement. « J'avais envie de céder. » Murmurais-je au creux de son oreille, faisant volontairement légèrement s'effleurer nos deux corps. La Gamma profita de cet instant pour renverser la situation, et jouer avec moi comme j'avais pu jouer avec elle. Elle excellait d'ailleurs dans ce domaine – j'avais rarement été aussi impatient. Mes doigts se mêlèrent aux siens pour l'aider à déboutonner ma chemise, avant de s'arrêter pour l'observer faire. J'étais hypnotisé par les gestes lents de la Gamma, une fois de plus. Je la regardais agir lentement, avec une sûreté et une témérité que je n'aurais jamais soupçonnées. La timide et inexpérimentée Alaina se révélait en fait être une femme fatale, à qui j'allais finir par manger dans la main si elle continuait ainsi. Qui l'aurait cru ? « C'est vrai. » Avouais-je à voix basse, alors qu'Alaina me faisait languir, prenant volontairement tout son temps pour enlever la boucle de cette maudite ceinture. « Je le sais. » J'approuvais tout ce que la Gamma venait de dire et d'une certaine façon, j'acceptais l'idée qu'elle et moi pourrions prochainement former un couple. Parole d'ivrogne ? Même pas. J'en étais intimement convaincu. Et comme pour sceller ces paroles, je me suis redressé, partant à la recherche de ses lèvres. Grisé par la situation, je n'ai pas entendu la porte de ma chambre s'ouvrir. Je n'ai pas non plus réalisé qu'un mince filet de lumière éclairait désormais l'entrée. Grave erreur. « Matty tu es... » Cette voix, je l'aurais reconnue entre mille. Et malheureusement pour moi, elle me paraissait proche. Très proche. Trop proche. J'ai brusquement tourné la tête vers la porte de ma chambre, pour voir se dessiner la fine silhouette de ma sœur jumelle, les poings sur les hanches. Oups. Problème. « Matthias ! » S'exclama-t-elle, apparemment indignée. Mon regard se posa ensuite sur Alaina, qui semblait mortifiée et incapable de réagir. C'était de toute façon trop tard pour faire marche-arrière ; nous venions de nous faire surprendre comme deux adolescents.  En ce qui concerne la pudeur et l'intimité, on repassera. Je me suis légèrement décalé, attrapant néanmoins un bout du drap de mon lit pour le donner à Alaina. Pendant ce temps, je n'ai pas quitté ma sœur des yeux, attendant, un brin inquiet, que la sentence tombe. « Il faut qu'on parle. Je t'attends dans le couloir. » Martela-t-elle, le regard noir. « Et tâche de te rhabiller ! » Ajouta-t-elle en posant un regard critique sur mon torse dénudé. Elle s'éclipsa ensuite rapidement, furibonde. J'allais passer un sale quart d'heure, c'était évident. J'avais rarement vu ma sœur jumelle dans un tel état d'énervement. « Ne bouge pas, je reviens. » Soufflais-je en me penchant vers Alaina, posant mes lèvres sur son front dans un ultime geste de tendresse. Mais cette intrusion, je le savais, venait de tout gâcher. Je me suis levé, et j'ai enfilé le sweat qui traînait sur mon bureau. J'ai inspiré, puis expiré avant de finalement quitter ma chambre pour faire face à ma sœur. Je me suis légèrement gratté le front – j'étais nerveux, et ça se voyait. Thaïs n'avait encore prononcé aucun mot et déjà, je le savais, la leçon de morale se profilait à l'horizon.
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MessageSujet: Re: all i wanna do is party with my pretty baby ❥ MATTY+LANIE all i wanna do is party with my pretty baby  ❥ MATTY+LANIE EmptyMar 25 Mar - 2:08




Come on baby, let's ride
We can escape the great sunshine

matthias+alaina — nouvel an chez les ddc, 1er janvier 2014, 00:40. Si l’on avait demandé à Alaina ce qu’elle avait fait ou dit ne fût-ce que dix minutes auparavant, elle aurait été incapable de fournir la moindre réponse. Le monde entier venait de disparaître, toute réalité autre que le corps de Matthias quelques centimètres au-dessus du sien n’existait tout simplement plus. Elle n’aurait même pas su dire comment ils en étaient arrivés là, ou ce qui avait provoqué cet ouragan de passion dévorante que rien ne semblait plus pouvoir freiner. Son cœur battait plus vite et fort que jamais, sa respiration s’était saccadée, et un feu semblait s’être allumé en elle, la faisant brûler d’envie comme jamais auparavant. Elle ne savait pas exactement jusqu’où tout cela irait, mais son instinct lui criait de continuer, de ne s’arrêter sous aucun prétexte – et il était évident qu’elle ne comptait certainement pas agir autrement. Tout comme il était évident que Matthias était dans le même état qu’elle, à en juger par le regard que lui lançaient ses prunelles turquoises à chaque fois qu’il posait les yeux sur elle. Un regard perçant et impossible à ignorer, qui la mettait encore plus à nu qu’elle ne l’était déjà et dont l’intensité était difficilement soutenable. Aussi n’était-il pas surprenant que lorsqu’il parla, de cette voix chargée plus que jamais de sensualité, l’accumulation fut au-delà du supportable pour Lanie, qui baissa les yeux en sentant par ailleurs son cœur s’emballer de plus belle – s’il tenait le coup jusqu’à la fin de soirée, il s’agirait sans aucun doute d’un authentique miracle, car la présence et le comportement de Matthias le mettaient à rude épreuve depuis le début de leur entrevue. En sentant la main de Matthias lui relever le menton, et à l’entente de l’ordre qu’il lui murmura avec une sensualité affolante, elle déglutit et plongea son regard azur dans celui du jeune homme. L’intensité avec laquelle il la regardait était toujours aussi difficilement soutenable, mais elle fit l’effort d’obtempérer à sa demande, se mordillant la lèvre inférieure alors qu’il poursuivait, sa voix ne s’élevant guère plus haut que ce murmure qui lui donnait la chair de poule. Elle frissonna au contact de la main de Matthias dans ses cheveux, un geste qu’il avait pourtant l’habitude d’exécuter depuis un bon moment – mais clairement jamais dans un contexte similaire à celui-ci. Maintenant, même ce geste anodin lui mettait les nerfs à vif. Elle esquissa un sourire en réponse à la tirade de Matthias, se faisant violence pour soutenir son regard. « D’accord, monsieur Dupont de Calendre », susurra-t-elle, sans chercher à relever outre mesure ce qu’il avait dit – d’ordinaire, elle lui aurait balancé une réplique cinglante, mais là, elle n’en avait ni l’envie, ni la capacité. Et puis, elle savait pertinemment qu’il avait raison et qu’elle avait effectivement tout intérêt à gagner en confiance en elle. Elle releva légèrement la tête, faisant s’effleurer leurs nez avec douceur, avant de sceller leurs lèvres en un nouveau baiser.

« Facile à dire », rétorqua-t-elle alors que Matthias lui dit, à sa plus grande surprise, qu’elle aurait dû insister au lieu de baisser les bras et faire une croix sur ses sentiments pour lui. Elle n’avait nullement l’intention d’être cassante, et le petit sourire qui ne quittait plus ses lèvres en témoignait, mais le fait était tout simplement qu’il aurait été impossible de deviner les envies profondes de Matthias, tant celui-ci avait été clair sur ce qu’il semblait vouloir – c’est-à-dire une amitié tout ce qu’il y a de plus platonique, et rien d’autre. « Essaie d’être un peu moins subtil la prochaine fois, ça m’épargnera beaucoup de temps. » ajouta-t-elle d’un ton taquin, sans relever les dernières paroles de Matthias – ce qui ne l’empêcha pas de sentir son estomac faire un bond à l’idée qu’apparemment, pendant tout ce temps, elle n’avait finalement pas été la seule des deux à ressentir plus que de l’amitié pour l’autre. Et, une fois n’est pas coutume, elle perdit tous ses moyens lorsqu’il lui avoue, dans un murmure terriblement désarmant, qu’il en avait eu envie. La sensualité que dégageait Matthias était irrésistible, et Lanie inspira brusquement en laissant échapper une petite exclamation lorsqu’elle sentit son corps l’effleurer avec un peu trop d’insistance pour que ce fût dû au hasard – de toute façon, Matthias ne cachait plus vraiment ses intentions, et ne devait plus se soucier d’être subtil dans ses approches. Automatiquement, Lanie souleva son corps de quelques centimètres pour prolonger le contact, avant de les faire basculer tous les deux pour se trouver à son tour au-dessus de Matthias.
La vue du jeune homme sous elle, pratiquement à sa merci, et la pensée que pour les moments à venir, il était à elle, rien qu’à elle, la rendait folle de désir. L’envie qu’elle ressentait depuis un bon moment ne cessait de grandir, et il suffisait de voir Matthias pour comprendre pourquoi. Il transpire le sexe, songea-t-elle un bref instant, et c’était vrai – tout en Matthias incitait Lanie à se livrer corps et âme à lui, alors que c’était loin d’être son genre d’agir comme ça. Son regard brûlant, ses lèvres pleines, son corps dépourvu du moindre défaut, le charme fou que dégageait chacun de ses gestes et paroles, son parfum enivrant,… Elle en perdait la tête. Et visiblement, lui aussi semblait plongé dans un état second qui n’était de toute évidence pas dû uniquement à l’alcool. Elle en eut la preuve lorsqu’il acquiesça sans soulever la moindre objection à ses paroles, alors que jamais, au grand jamais, ils n’avaient ne serait-ce qu’évoqué l’idée d’aller plus loin, et encore moins de sortir ensemble un jour. Pourtant, ce qui paraissait désormais comme une évidence à Lanie semblait être tout aussi logique aux yeux de Matthias et, pendant un bref instant, elle se surprit à songer avec une joie intense à ce que pourrait être leur vie ensemble. Mais l’alcool et le désir ne tardèrent pas à chasser ces rêveries, et Alaina redescendit sur Terre, adressant un sourire aussi aguicheur que malicieux au jeune homme allongé sous elle. Elle acheva finalement de défaire la boucle de sa ceinture, puis s’interrompit, le regard plongé dans celui de Matthias. Elle leva les bras dans un cliquetis mélodieux de ses bracelets et les porta à l’arrière de son dos pour dégrafer son soutien-gorge, sans pour autant le retirer – les bretelles glissèrent de quelques centimètres alors qu’elle se penchait légèrement en avant, reportant ses mains sur le pantalon de Matthias qu’elle déboutonna avec une lenteur insoutenable. Et alors que Matthias se redressait pour l’embrasser, elle glissa sa main dans son pantalon, avant de lui murmurer avec un petit sourire : « Content de me voir, monsieur Dupont de Calendre ? » Elle amorça ensuite le mouvement pour réduire la distance presque insignifiante qui séparait leurs visages pour l’embrasser…

Mais la voilà brutalement ramenée à la réalité – réalité dans laquelle ils n’étaient pas seuls au monde, dans laquelle le temps ne s’était jamais arrêté et dans laquelle ils n’étaient plus à l’abri de rien. La voix familière de Thaïs s’éleva à quelques mètres derrière Lanie, qui se pétrifia aussitôt, proprement mortifiée. La bulle dans laquelle elle avait eu l’impression de vivre au cours des dernières minutes éclata sans autre forme de cérémonie, et la chute fut douloureuse. Tout se passa très vite, sans qu’elle ne se rende vraiment compte de quoi que ce fut, comme si tout lui paraissait soudain bien lointain. Matthias s’écarta, elle se retrouva piteusement recouverte par son drap – non pas que cela eut la moindre importance, car le regard de Thaïs était fixé sur son jumeau –, Thaïs reparla, s’en alla, et Matthias eut tôt fait de la suivre. Elle acquiesça d’un air absent lorsqu’il lui intima de l’attendre – de toute façon, elle n’avait pas vraiment le choix, ses possibilités d’évasion étaient assez limitées – et sentit vaguement le baiser qu’il déposa sur son front. Puis il partit, plongeant à nouveau la chambre dans la pénombre, et elle se retrouva seule. L’effet ne se fit pas attendre : elle eut tôt fait de sentir les larmes lui monter aux yeux, mais elle se ressaisit du mieux qu’elle put et les réprima tant bien que mal. Sonnée, elle resta assise sur le lit, ce maudit drap autour du corps en guise de vêtements, et demeura immobile pendant quelques instants. Au-dehors, la voix de Thaïs ne tarda pas à résonner à nouveau, et elle parvint légèrement étouffée aux oreilles étourdies d’Alaina. Bien qu’elle n’eut aucune envie d’entendre la conversation des jumeaux, elle ne put s’empêcher d’intercepter quelques bribes – et réalisa bien vite qu’elle s’en serait volontiers passée. « À quoi tu joues, Matthias ? Alaina ? T’es sérieux ? » La concernée fronça les sourcils, se surprenant à attendre la suite. « Tu fais ce que tu veux de ta vie privée, je me suis jamais mêlée de qui tu ramenais chez toi, mais (…) » Lanie n’enregistra pas la suite de la phrase, une fois de plus douloureusement ramenée à cette réalité qu’elle était parvenue à oublier pendant ces quelques moments avec Matthias. Réalité où il avait déjà exécuté chacun des gestes qu’il venait d’avoir à son égard sur des dizaines d’autres filles. Combien de temps s’était écoulé depuis que la dernière conquête de Matthias s’était retrouvée dans ces mêmes draps ? « Tu sais très bien ce qu’elle ressent pour toi. T’as pas le droit de jouer comme ça avec elle. Franchement, à quoi tu pensais ? » C’en était trop. Cette fois-ci, les larmes lui inondèrent les yeux, avant de rouler le long de ses joues. Elle se sentit stupide, se maudit d’être tombée aussi bêtement dans le panneau. Après tout, que s’était-elle imaginée ? Qu’il n’avait d’yeux que pour elle, alors qu’il avait des tas de filles à ses pieds ? Que cette nuit aurait été le début d’une belle et longue relation ? Pauvre conne, pensa-t-elle, bien sûr que non. T’es qu’une nana parmi toutes les autres. Qu’est-ce que tu croyais, que tu vivais ton conte de fée avec happy ending à la clé ?. Elle ne parvenait même pas à lui en vouloir, à lui, tant elle était blessée dans son orgueil et honteuse de s’être laissée embobiner sans se douter de rien. Il voulait juste tirer son coup, et t’étais là. Difficile à accepter, mais pourtant, c’était la vérité. Se sentant plus pitoyable que jamais, elle agrafa son soutien-gorge et s’extirpa de ce lit entièrement imprégné de l’odeur familière du jeune homme. Elle n’avait qu’une envie, c’était partir aussi vite que possible. Mais la simple pensée de devoir passer devant Matthias et Thaïs, dont les voix lui parvenaient toujours aux oreilles dans un brouhaha qu’elle n’écoutait plus, et de traverser le salon encore plein à craquer, lui paraissait insoutenable. Elle était donc bel et bien forcée de rester là jusqu’à ce qu’il revienne – s’il revenait. Elle attrapa la chemise de Matthias qui gisait dans un coin de la chambre, témoin de ces quelques moments de rêve qu’ils avaient partagés, et l’enfila, ne sentant pas la force de remettre sa robe qui lui paraitrait indubitablement étouffante. Elle avait mal à la tête, et n’eut même pas besoin d’une seconde pour se décider à aller sur la terrasse, s’éloignant comme elle le pouvait de cette chambre. Son sac à main était encore là, sur la table, et elle en sortit fébrilement une cigarette, elle qui pourtant ne fumait pratiquement jamais, et encore moins seule. Elle dut s’y reprendre à plusieurs fois pour l’allumer, avant de la fumer, la main tremblante, tout comme le reste de son corps. Assise en tailleur sur la table, à l’endroit exact où Matthias l’avait embrassée, elle s’exhorta au calme, imperméable aux éclats de voix qui provenaient lointainement du couloir et au bruit de la fête qui continuait d’émaner du salon. Elle ne sut exactement combien de temps elle passa dehors, mais elle finit par rentrer, le froid ayant fini par se faire ressentir. De retour dans la chambre, elle intercepta son reflet dans un miroir, et grimaça devant l’allure pitoyable qu’elle avait, son maquillage qui avait coulé et ses yeux rougis par les larmes qu’elle avait versées. Sans même l’ombre d’un scrupule, elle s’essuya le visage avec la manche de la chemise de Matthias, maculant de noir le tissu blanc, jusqu’à ce que son visage fût à peu près débarrassé de tout son maquillage. Elle retourna ensuite dans le lit, encore légèrement tremblante et complètement sonnée, mais avec pour maigre consolation que ses yeux avaient fini par arrêter de pleurer. Elle se coucha dos à la porte, remontant les couvertures sur elle, et ferma les yeux, dans l’espoir de trouver un sommeil qui serait décidément bien difficile à obtenir.
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