Les apparences sont parfois bien trompeuses ... mais ne vous y fiez pas !

La répartie de Maëlle m’a piqué au vif, je le reconnais. D’excellente compagnie, voilà qui veut tout dire. Si je n’étais pas le gentleman que je suis, et si nous n’étions pas dans une soirée où tous les regards risquent de se braquer sur nous au moindre problème, je lui aurai demandé sans une once de remords si sa compagnie lui remontait le moral avant ou après que le soleil se soit levé. Grossier ? Non, cinglant. Mais c’est elle qui avait lancé les hostilités la première. Et ce baiser sur sa joue… mes mâchoires se contractent et mon regard se durcit à peine ses lèvres ont-elles effleuré sa peau. Je te le ferai payer cher petit insolent, fais-moi confiance. « Et bien je l’ai courtoisement invité, il est fait pour ce genre d’évènements mondains et je ne tenais pas à me retrouver seule, te sachant grandement occupé ces temps dernier. Et comment se porte ton amie Kitty ? » Mes sourcils se froncent de plus belle. Se retrouver seule, alors que je l’avais invité ? C’est une plaisanterie ? Non, sûrement une volonté de se moquer, une fois encore. Quant à Kitty, n’en oubliant par pour autant la présence de la journaliste à mes côtés et estimant que de toutes façons, journaliste ou pas, Maël n’avait pas à connaître mes petites affaires, je ne répondis à sa question qu’à moitié, jugeant préférable de détourner rapidement la conversation vers un tout autre objet. « Ma foi, elle se portait comme un charme la dernière fois que nous nous sommes vus. » La suite me laissa pantois. De quoi m’accusait-elle au juste ? De prêter mon bras à une créature de rêve, comme la plupart des gentlemen présents ce soir. Serait-elle jalouse ? Cela ne faisait plus aucun doute à mes yeux. Et j’aurai sans doute pris son assurance en défaut et souris de la savoir déstabilisé si sa réplique ne m’avait pas autant outré. Je ne suis pas et je n’ai jamais été un homme à femmes, Maëlle. Sur le coup, j’admets qu’elle m’a touché. Peut-être même blessé dans mon orgueil. Quand je pense que je lui suis fidèle depuis plus d’un an et qu’elle ose m’accuser sans preuve aucune. Je préfère mettre son attitude sur le compte de la pure jalousie. J’aurai tout le temps de m’occuper de ce malentendu plus tard. Quant à Cailin, je suis presque étonné qu’elle n’ait pas répliqué non plus. La Cailin, ou plutôt « Sixtine » de son vrai prénom, que j’avais connu autrefois, n’aurait pas manqué une si belle occasion de lui remonter les bretelles. Il faut croire que comme son pseudonyme, la demoiselle a mûri avec le temps. Ou presque, puisqu’un croche pied plus haut, et Maëlle se serait retrouvée nez au plancher. « C’était mérité, mais absolument puéril. » ne puis-je alors m’empêcher de soupirer avec néanmoins un vague sourire sur le visage. « Pardonne-moi d’être aussi franc Cait…Six’… » Elle n’avait tout de même oublié le surnom que je lui donnais par le passé, n’est-ce pas ? « …mais si je vois un seul article sur ma vie privée dans le journal, je te jure que ce n’est pas seulement ton nom dont tu devras te débarrasser pour éviter que je ne te retrouve. » Elle sait pourtant, puisque même par le passé c’était déjà le cas, que j’avais horreur d’avoir ma photo à la Une. Passe encore pour ma vie professionnelle, puisqu’elle ne préjuge pas de ce que je suis vraiment, mais ma vie privée est…comment dire … PRIVEE ! « Elle n’a pas pris le rôle de Cheryl. » murmurai-je en fronçant les sourcils. « Personne ne remplacera jamais la mère de ma fille, tu devrais le savoir mieux que quiconque. » Pour avoir été le témoin de notre relation. Combien nous avions été heureux, complémentaires. Irremplaçables. « Ecoute, Six’, je ne t’oblige pas à assister à quoique ce soit entre nous. Si je me souviens bien, c’est toi qui m’as abordé la première fois que nous nous sommes revus, n’est-ce pas ? » grondais-je, très sérieux. « Quand je pense que tu as eu le culot de me cacher qui tu étais pendant tout ce temps, ce serait plutôt à moi de t’en vouloir. » Pardon ? Je rêve ou est-ce qu’elle est vraiment en train de parler de ce que je crois ? L’air blasé, je préfère me concentre sur la silhouette de Maëlle que je viens de voir disparaître aux toilettes. « Tu as raison. Ca ne te regarde pas. » résumai-je. Alors évite de te mêler de mes affaires surtout, ou ça va mal se passer. Cependant, je l’ai écouté, et je dois reconnaître qu’elle n’avait pas tort. Je suis un homme convoité. Et Maëlle cherche effectivement à se faire une place plus importante dans ma vie. Ce qui engendre presque souvent de violentes disputes, d’ailleurs. Mais passons, je sais déjà tout ça. Ce que j’ignore, c’est pourquoi. Pourquoi a-t-elle décidé de me jouer ce mauvais tour de venir ici en compagnie de ce …gamin. Il fallait que j’en ai le cœur clair, et toute aide de sa part me serait infiniment utile, je le reconnais. « Très bien, occupe-toi de lui, je m’occupe d’elle. » arguai-je alors dans un sourire vraisemblablement sincère. « J’aurai tout le temps de t’arracher les yeux pour m’avoir caché ton identité plus tard. » assurai-je en murmurant au creux de son oreille avant d’aller rejoindre Maëlle dans les toilettes pour dames. Moi, manqué de tenue ? Pensez-vous, puisqu’il n’y a personne pour me prendre sur le fait.  
   

Les apparences sont parfois bien trompeuses ... mais ne vous y fiez pas !

Cailin, Sixtine, qu’importe au final puisqu’elle était bien celle que j’avais connu il y a maintenant plus de six années de cela. Ce qui m’échappait encore était de savoir la raison pour laquelle elle avait choisi de tout quitter, nouvelle identité nouvelle vie en laissant ses proches en arrière. Elle avait sûrement de bonnes raisons. « Je n’avais pas l’intention d’en parler autour de moi. » répliquai-je, blessé intérieurement qu’elle puisse sérieusement me croire aussi peu digne de confiance. Il faut croire que nous avions d’ailleurs tous les deux des problèmes de communication et que converser avec une journaliste dont je ne connaissais rien avait été plus facile qu’avec une femme dont je savais tout. Je l’estimais, plus qu’elle ne pouvait le penser mais sans doute avais-je touché un point trop sensible puisque la voilà repartie, piquée au vif. En y songeant, j’avais peut-être eu tort de la traiter de cette manière, c’est vrai. Mais j’ai horreur qu’on se mêle de ma vie privée, elle ou n’importe qui d’autre. Ceci dit, je dois admettre que je n’avais pas su choisir les mots justes pour éviter de me montrer irrespectueux. Plus tard, plus tard je me ferai pardonner ma cruauté. Pour le moment, j’avais besoin et envie de voir celle pour qui le sentiment de jalousie était à son paroxysme. Maëlle s’étant dirigée vers les sanitaires, je la suivis non sans veiller à ce que son compagnon de la soirée ne remarque rien de son côté. Après quoi, j’entre et vérifier d’un léger coup d’œil que nous sommes seuls tous les deux. C’est bien le cas, je peux désormais être moi-même sans songer à préserver les apparences. « Si, je le sais. » répondis-je en m’avançant vers elle, mon regard croisant le sien dans le miroir. Un vague sourire aux lèvres présageait de notre futur, bien que les choses ne soient pas toujours ce qu’elles doivent être. « Ca aussi, je le sais. » Il n’y avait personne dans ces sanitaires, à part toi et moi. Je m’approche encore, et ce n’est qu’à quelques centimètres qui nous séparent encore que ma main se pose sur sa taille, jusqu’à l’enlacer complètement. L’autre suit le même trajet et la voilà prise aux pièges entre mes bras. « Alors, est-ce que tu passes une bonne soirée en sa compagnie ? » murmurai-je à son oreille en faisant implicitement référence à Maël. « Mieux que si ça avait été moi ? » la taquinai-je à nouveau en déposant cette fois un baiser au creux de son cou. Entre temps, une main était progressivement remontée le long de ses hanches, sur sa gorge, comme si je l’aurais étranglé pour ce qu’elle avait osé me faire. Pourtant, je ne pressais pas, me contentant simplement de l’inciter à poser sa tête contre mon torse tandis que ma bouche pétrissait lentement sa gorge dénudée. « Tu l’aimes plus que moi ? » En apparence fier, décontracté et de haute stature, les questions se bousculaient véritablement dans mon esprit, le rendant jaloux et désireux de lui plaire. Lui plaire, pour détrôner Maël. Comme les lions marquent leur territoire en grognant et en chassant les autres mâles, je prenais possession de Maëlle avec tact et volupté, et évinçais son ami par la même occasion.  
   

Les apparences sont parfois bien trompeuses ... mais ne vous y fiez pas !

Mon regard glisse jusqu’à la cambrure de ses reins, dévoilés par cette robe dos nu et j’esquisse un sourire quelque peu surpris. Quand s’était-elle fait faire ce tatouage ? Et pour quel motif ? Non pas qu’il faille toujours un argument pour se faire tatouer, mais c’est souvent le cas, non ?! Quoiqu’il en soit, il lui va bien. Je me surprends même à la trouver encore plus séduisante avec ces fleurs qui se relient entre elles en nouant le haut de son dos. D’ailleurs, ma main ne s’est pas fait attendre. Rapide et chaude à la fois, elle a tâté, effleuré et pour finir maintenu contre mon corps à présent dressé derrière le sien, ses formes de femme, l’empêchant un moment de se dérober, le temps que son propriétaire parcoure des yeux une silhouette qu’il n’a que trop aimé. « Il n’y a jamais rien eu entre Cailin et moi. » susurrai-je à son oreille en mordant légèrement le creux de sa nuque. Et si j’utilisais le passé, c’était uniquement dans le souhait de ne pas lui mentir. Oui, Cailin et moi nous nous connaissions, depuis fort longtemps. La raison en est qu’elle a même assisté à la naissance de mon couple avec la mère de Louna, à nos amours, nos déboires, et pour finir, à sa chute. Cailin savait beaucoup de moi, de l’homme que j’étais réellement. Ce pourquoi elle en avait voulu à Maëlle d’être ma nouvelle compagne, puisque Cheryl avait été sa meilleure amie d’antan. Sans doute avait-elle considéré mon couple comme une trahison à sa mémoire. Moi-même j’avais eu du mal au début à me supporter en songeant que je puisse de nouveau être heureux aux bras d’une autre. Mais le passé, est le passé. J’avais suivi une psychanalyste, parlé à mon cousin que j’estimais plus que nul autre et qui m’avait compris mieux que personne, tant et si bien que je savais aujourd’hui faire la part des choses entre trahir, et aimer.

Comme moi, elle jouait, taquinait, rôdait. Un sourire persistait quant à lui sur mes lèvres devant cette évidence. Me faire craquer, moi ? Voyons, j’ai pratiquement inventé le charme et la séduction. Je ne me laisserais pas faire, Maëlle. Tu es si jeune, tu n’as pas mon expérience pour jouer à ce jeu dangereux. « Peut-être bien. Mais toi, qu’est-ce que tu aimes chez lui que je n’ai pas ? » renchéris-je en rompant à nouveau la distance entre nous, glissant avec audace mes mains sous sa robe pour la soulever et me coller à l’intérieur de ses cuisses. « Est-ce qu’il te fait soupirer comme moi ? » commençai-je en baisant sa gorge, léchant goulument la chair blanche de sa poitrine. « Est-ce qu’il sait te faire gémir comme moi ? » continuai-je en agrippant plus fermement ses fesses et en l’attirant à moi, bougeant très légèrement pour la faire trembler de désir. « Est-ce qu’il te donne ce que tu aimes ? » repris-je en découvrant ses bras pour y apposer mes doigts que j’avais auparavant humidifié de ma langue.