the great escape
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"How did we get here ? Baby I gotta know" – Ashton & Will.

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MessageSujet: "How did we get here ? Baby I gotta know" – Ashton & Will. "How did we get here ? Baby I gotta know" – Ashton & Will. EmptyJeu 30 Jan - 22:59

« cause after all this time
i'm still into you »
Je tourne ma cuillère dans ma tasse depuis de longues minutes déjà. Depuis si longtemps que je suis presque sur qu’elle n’est plus chaude, peut être même plus tiède.

Rien n’a réussi à attirer mon attention. Je suis morose, désintéressé, passif, presque sans enthousiasme depuis le début des vacances. Rien ne me fait sourire, rien ne m’a rendu ne serait-ce qu’un peu heureux… Certes, j’ai vu ma famille. Ah, ma famille.

Je ne suis même pas proche de mon petit frère et de ma petite sœur. On a trop d’années d’écart pour que ce soit le cas. Ils ont été élevés dans un cocon, pas moi. Ils n’ont pas subi la séparation de mes parents comme moi. Ils sont aimés. Pas comme moi.

Je soupire, avant de finalement reposer ma cuillère sur la table. Je sais que ma mère m’aime, le problème n’est pas là. Je sais seulement que parfois, ce n’est pas moi qui suis le premier dans ses priorités ou même dans son cœur. Pour elle, je suis assez grand pour me débrouiller, pour savoir ce que j’ai à faire, et elle ne s’inquiète plus de rien de ce coté là, si ce n’est de ma santé – une mère reste une mère, c’est tout.

C’est ma meilleure amie malgré tout. Elle a prit une place d’amie, plutôt qu’une place de figure maternelle. Je lui dis tout, je lui raconte tout, surtout quand ça a un rapport avec mes relations amoureuses. Mais cette fois je suis resté silencieux.

J’ai joué la comédie jusqu’à Noël, mais dès le 26, j’ai passé mes journées enfermé dans ma chambre d’ado, à regarder cette petite télévision miteuse, qu’on m’a proposé de changer à maintes reprises, mais que j’aime trop pour m’en débarrasser. Plusieurs fois, on a essayé de me déloger, de me faire bouger, réagir, de me stimuler : en vain.

La seule chose qui m’a fait du bien, c’est quand Emma est venue, une après-midi, toquer à ma porte. J’avais envie de l’envoyer balader, de ne voir personne, mais elle était si mignonne. Du haut de ses 13 ans, on dirait encore un bébé, et pourtant, le crayon qu’elle se met sous les yeux lui donne 3 ou 4 ans de plus.

« Will, on peut faire un câlin ? »

Je crois que c’est la première fois en 13 ans qu’elle est venue me demander un petit moment de tendresse. Qu’elle est venue réclamer ma présence. J’ai pas réussi à le lui refuser. Elle s’est blottit sous les couvertures, contre moi, et j’ai glissé mes bras autour d’elle, avant d’embrasser ses boucles blondes à plusieurs reprises.

« Ca va pas princesse ? »

« Si, moi ça va. Mais apparemment, c’est pas ton cas. »

C’est fou comme les personnes qu’on attend le moins remarquent le plus de choses.

« Non, t’en fais pas Em, ça va… »

« Me dis pas n’importe quoi, je suis pas débile. Je suis pas non plus trop jeune. Je sais que y’a quelque chose qui te tracasse, et, hm… T’en as pas parlé à maman, alors je me disais que… »

« C’est gentil poussin. Mais j’ai pas vraiment envie d’en parler d’accord ? »

Elle me répondit d’un « hm » étouffé par la couette, avant de s’endormir, accroché à moi comme un koala.

***

Je sais pas si ma mère n’a rien remarqué, ou si elle a fait semblant de ne rien voir. Mais elle ne m’a posé aucune question. C’était pourtant comme si j’étais pas là.

Ca me rend clairement dingue. Je suis dingue parce que j’ai beau revoir la scène encore et encore dans ma tête, rien n’y fait. J’arrive pas à savoir ce qui a pu aller de travers. Putain, j’étais sur qu’il ressentait la même chose que moi. Peut être que j’aurais du formuler les choses autrement ?

Non, Will. Arrête de te trouver des excuses. Il voulait juste pas de toi comme ça.

Mettre un nom sur notre relation, ça a tout gâché. Ca a tout foutu en l’air. Maintenant, c’est à peine si on s’envoie des messages ou si on se parle sur facebook. Ashton me manque. Mon amou –

Si j’avais parlé, le mot serait resté bloqué dans ma gorge. Non, c’est pas mon amoureux. Quand on a un amoureux, il nous aime en retour, et là, je sais pertinemment qu’il ressent pas la même chose pour moi. Pour la 135089234e fois, j’enfouis mon visage dans ma couette, et fais de mon mieux pour ne pas laisser couler les larmes. Je me sens trop vulnérable pour faire quoique ce soit, trop fataliste pour essayer d’y remédier.

J’aimerais qu’on remonte le temps, et que je me retrouve dans cette putain de cabine, en haut de la ville, au dessus de toutes les illuminations, pour pouvoir fermer ma grande gueule et l’embrasser à la place.

Malgré moi, et ma détermination proche de celle d’un ver de terre, je finis par pleurer comme une gamine qui a mal au ventre le jour de ses règles et qui a pas de Spasfon. Pas que je sache vraiment ce que ça fait, mais… bref.

Je suis amoureux, et seul, avec un « ami ». Ashton et moi on est amis. J’ai jamais vu une phrase qui sonnait aussi mal que ça.

J’ai fini par sortir de ma chambre, et je suis maintenant pelotonné devant la télévision, sur le canapé en cuir du salon. C’est devenu mon QG. Devant moi, les tasses s’empilent, sans que j’ai le courage d’aller les mettre dans l’évier ou le lave-vaisselle.

Le pire, dans tout ça, c’est que c’est le soir du nouvel an.

Mon portable vibre à coté de moi sur les coussins, et je sais que ce sont des gens qui veulent savoir ce que je fais, si je suis libre pour le réveillon, si je veux me bourrer la gueule. Je serais pas contre une grosse dose d’alcool, mais si ça veut dire me doucher et fouiller dans mon placard à la recherche d’une tenue convenable, alors non.

Et là, j’ai une idée.

C’est ce moment débile ou tu sais que tu dois pas envoyer de sms à quelqu’un, mais tu peux pas t’en empêcher. Tu sais même pas quoi lui dire, alors tu vas trouver le plus petit prétexte pour commencer une conversation. Tu te dis que ça fera jamais de mal à personne, que tout va bien, que… Enfin, tu te trouves des vieilles excuses au lieu de te dire que t’es juste un peu faible.

Je prends en main mon portable, et j’ouvre un nouveau message. Je rentre son nom dans les destinataires.

Bonne année Ash. J’espère que tu passes de bonnes vacances.

J’hésite pendant bien un quart d’heure, pour savoir si je mets un petit ‘x’ à la fin ou pas. Et puis je finis par le mettre, et envoyer le message avant d’éteindre mon téléphone. Pas besoin de voir qu’il ne me répondra pas.

Je resserre la couverture autour de moi, et monte le son de la télé.

***

Les vacances sont passées bien trop vite à mon goût. J’ai à peine eut le temps de dire ouf que je suis déjà à l’aéroport de Los Angeles, alors que quelques secondes auparavant, je serrais ma famille dans mes bras.

La chaleur est étouffante, ça change de la pluie de l’Angleterre. Mais j’ai l’impression que même sous la pluie, l’Angleterre était plus heureuse, plus joyeuse.

C’est peut être moi en fait.

J’ai le cœur gros et le ventre noué, rien que de penser au fait que je retourne dans le dortoir. Mon dortoir, son dortoir, notre dortoir. Dans le taxi qui m’amène sur le campus, rien ne semble changer l’humeur dans laquelle je suis, pas même les annonces de soldes. Et c’est dire, j’adore les soldes.

Je traine un peu ma valise comme un prisonnier traine son boulet, et quand j’avance dans les jardins, je regarde à droite et à gauche, de peur de le croiser, qu’il me voie, qu’il me parle, que je me mette à pleurer devant lui. Parce que je pourrais le faire, je pourrais m’effondrer et…

Je déglutis et marche en regardant mes pieds. Quand je passe devant sa porte, mon pouls s’accélère, et je vois déjà la scène : lui sortant avec les cheveux humides, habillé comme un dieu, me regardant avec ses grands yeux… J’ai mal au cœur rien que d’y penser.

Je fouille dans la poche de ma veste quand je me rends compte que… c’est la sienne, que je lui ai jamais rendue. Et quand je referme la porte derrière moi, je me laisse glisser contre le mur et ramène mes genoux contre ma poitrine.

C’est fou comme c’est flou quand t’es pas là.
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MessageSujet: Re: "How did we get here ? Baby I gotta know" – Ashton & Will. "How did we get here ? Baby I gotta know" – Ashton & Will. EmptyLun 3 Fév - 17:44


"How did we get here ? Baby I gotta know" – Ashton & Will. Tumblr_mb85c7FBFx1rxq5upo1_400
give me love.



Pour être honnête, je me rappelle pas 70% de mes vacances.

Et quand Christabel vient dans ma chambre le matin avec un verre d’eau et de l’aspirine pour me dire “tu vas pas me croire quand je vais te raconter ce que t’as fait hier”, je sais que j’ai merdé. Je crois que c’est la première année depuis que je suis en âge de sortir que j’ai été le plus minable. Le top 5 des trucs les plus tristes que j’ai fait sous les effets de l’alcool ces vacances :

5) J’ai demandé à un agent de police si il n’avait pas de la weed sur lui. C’était pour rire, de la pure provocation. Heureusement, il avait le sens de l’humour et ma sœur portait un décolleté suffisamment prononcé.

4) J’ai perdu Christy dans la boîte dans laquelle nous étions et peut-être que j’ai commencé à pleurer sous la panique et après l’avoir retrouvé dehors en train de discuter avec un mec qui lui plaisait depuis le collège, j’ai vomis sur les chaussures du dit mec en implorant ma sœur de rentrer à la maison.

3) Je repoussais toutes les personnes qui daignaient de m’approcher en leur disant qu’elles n’étaient pas Will, la moue boudeuse. A un moment un type m’a dit “Je serais Will, si tu veux que je sois Will” et je lui ai cassé le nez. On m’a viré de la boîte.

2) Je me suis fait tatouer un R juste au dessus du cœur que j’ai sur le poignet et des signes étranges sur l’avant bras droits mais j’ai aucune idée de ce qu’ils veulent dire. Ouais, ils seront là pour toujours.

1) Je suis allé prendre le métro dans l’espoir qu’il m'emmène jusque chez Will et je me suis retrouvé dans un coin de la ville que je ne connaissais pas. J’en ai conclus que j’étais arrivé. J’ai marché, je me suis retrouvé dans un lotissement et j’ai commencé à frapper à toutes les portes (c’était probablement 5h du matin) pour savoir si il n’y avait pas un Will dans la famille. Il me semble que j’ai terminé sur un banc dans le parc d’enfant qui se trouvait au bout du quartier et c’est une chance si je me suis pas noyé dans mon vomis ou si je ne suis pas mort de froid. Je sais plus comment je suis parvenu à rentrer chez moi après ça.

...yep, that was pretty much it.

Entre temps, il y a eu Noël et peut-être que c’est le fait de voir toute ma famille et d’affronter toutes ces questions monstrueuses qui ont fait que j’ai bu autant. J’aurais dû compter le nombre de fois où on m’a demandé si j’avais un petit ami. Et j’aurais dû compter le nombre de trucs qui m’ont rappelé Will, quoi que je fasse, où que je regarde.

Je crois que le pire moment à supporter a été le premier dimanche après mon retour à la maison. Notre fameux “dimanche familiale” durant lequel nous sommes tous assis à table devant un petit déjeuner copieux. Depuis que je fréquente Will j’ai toujours voulu qu’il soit avec moi à cet instant bien précis, j’ai toujours voulu qu’il connaisse ça, qu’il expérience la chaleur de mon cocon familial, qu’il se sente lui aussi comme membre à part entière de ma famille, parce que je ne cesserais jamais de me le dire : quand je suis à Berkeley, Jacobson est ma maison. Et… Putain, stop stop stop, c’est trop douloureux.

Si j’ai bu autant, c’est aussi parce que complètement sobre, j’aurais parfaitement été en état de prendre ma voiture et me déplacer jusque chez lui. Pas que je sache précisément où il habite, mais bon voilà. J’aurais pu. Je crois que vraisemblablement, mes vacances ont tourné autour de lui, même si il n’était pas là. C’est toujours le cas, de toute façon. Depuis qu’il est entré dans ma vie, il a pris toute la place, il n’y a plus que lui, il est devenu le centre de mon monde, littéralement.

J’ai acheté un cadeau d’anniversaire, puis un cadeau de Noël et peut-être que j’ai ajouté un troisième cadeau pour me faire pardonner d’être un idiot complet et de prétendre qu’on est des amis alors que c’est pas du tout le cas. On est un couple, bordel de merde, pourquoi est-ce que c’est pas le cas?

Je déteste les fêtes de Noël, vacances stupides. Il y a que des trucs mielleux à la télévision et les couples sont adorables dans la rue avec leurs matching écharpes et leurs bras fermement agrippés autour de celui de leur partenaire pour ne pas glisser sur les trottoirs mal déneigés. Et puis ne parlons pas de leur attitude stupide quand ils partagent un chocolat chaud dans ces coffee shop beaucoup trop décorés et leurs rires débiles quand ils font du patin à glace en amoureux…

Excepté pour la bouffe, j’ai passé les pires vacances de ma vie. Concrètement.



Quand je suis de retour au campus, après avoir traversé l’océan en avion, mon foie me déteste pour la cuite que j’ai pris la veille de mon départ et je passe plus de vingt-quatre heures dans mon lit à récupérer. Nous sommes un lundi quand j’ose finalement sortir de ma chambre et nous reprenons les cours le jeudi. Je n’ai rien avalé depuis que je suis rentré, si on ne compte pas le pack d’eau que j’ai descendu pour ne pas me déshydrater.

Il est trop tôt pour que je retourne au restaurent british en ville, c’est pourquoi je décide de m’arrêter dans un simple fast food pour m’envoyer un énorme pot d’ailettes de poulet.

Je suis content de remarquer que j’ai du fil dentaire dans mon sac quand je fouille dans ce dernier (c’que tu récoltes pas entre tes dents quand tu bouffes un truc pareil…) et m’autorise à allumer mon téléphone après l’avoir laissé éteint pendant toute la durée de mon séjour en Angleterre. Quand je suis avec ma famille, j’ai pas spécialement le cœur à rester accroché à mon téléphone. Croyez le ou non, malgré les cuites monumentales que je me suis tapé ces dernières semaines, ma mère m’a appris les bonnes manières et les “gadgets électroniques” sont quasi-prohibés chez les Nightingale.

Après avoir laissé mon portable vibrer sur la table pendant bien cinq minutes, j’ai fini de recevoir les multiples textos, notifications d’appels manqués et autres notifications de mes réseaux sociaux. J’essuie mes mains couvertes de gras pour attraper mon smartphone et glisse ma langue sur mes dents tout en lisant ce que j’ai manqué durant mon retour au bercail.

Trois couples de ma timeline se sont défait, deux se sont formés, un s’est fiancé. Wow. Fiancés… J’suis même pas capable d’avouer à quelqu’un que je l'aime sans me dégonfler à la dernière seconde et il y a des gens qui se fiancent. Le monde est fou, quand même.

OK, on a compris You Me At Six sortent leur album à la fin du mois, c’est bon, je serais le premier à l’acheter, je plante la tente devant HMV si il le faut. OK.

J’ai plusieurs appels manqués de numéros que je ne connais pas, puis de mes amis proches et de ma famille. Ma boîte vocale est pleine. Je grogne en me disant qu’il va falloir que j’écoute toutes les conneries ennuyeuses que les gens ont eu à me dire pour les fêtes. Et j’ai plus d'une cinquantaine de messages non lus.

La plupart sont envoyés par des numéros que je ne connais pas (bis) et me souhaitent la bonne année. Parmi eux se trouve un message de Will. “Bonne année Ash. J’espère que tu passes de bonnes vacances. x” J’esquisse un sourire à la vu du petit x à la fin de son message et mon ventre se tord lorsque je me remémore la sensation que me font ses baisers. Peut-être que je n’aurais plus jamais l’occasion de ressentir ce qu'ils me font -faisaient- de nouveau.

Toujours est-il que j’ai envie de le voir. Et éventuellement lui donner ses cadeaux. Un “ami” offre des cadeaux, c'est pas bizarre… Je me lève, récupère mes affaires et m’enfuie dans les toilettes pour me laver les mains et passer du fil dentaire entre chacune de mes dents. Lorsque je sors du fast food, je remonte le campus et retourne directement dans ma chambre.

Je range rapidement mes affaires dans mon armoire et mets de l’ordre dans la pièce avant de longuement considérer les cadeaux que j’ai acheté à Will, enveloppés dans du papier cadeau par mes soins. J’étais en colère de ne pas trouver de papier cadeau d’anniversaire (noël à la con), donc j’ai acheté une espèce de frise spiderman et j’ai recouvert son cadeau d’anniversaire de frise spiderman et actuellement, on se rend pas trop compte que ce truc n’est pas supposé être enroulé autour d’un présent, mais plutôt collé à un mur, donc ça va. Ça passe.

Je suis nerveux.

Je sais pas si je dois directement aller frapper à sa porte ou si je dois lui envoyer un message avant… En fait, j’ai peur de lui envoyer un message en lui demandant si on peut se voir et de recevoir une réponse négative parce qu’il m’évite. Bordel, il a forcément capté que j’étais amoureux de lui. Le texto qu’il m’a envoyé pour le Nouvel An était tellement pas… lui… Tellement pas nous. Le petit bisou à la fin me rassure et m’inquiète en même temps. Il prouve que tout à changer. Will est désespérément distant.

Je soupire et m’empare brusquement des cadeaux pour quitter ma chambre à la hâte, avant de changer d’avis. Je m’avance à pas de géants de la chambre de Jacobson et élance mon poing dans les airs avant d’abruptement me stopper. Ugh. J’ai envie de faire demi tour. J’ai envie de retourner dans ma chambre. J’ai envie de le voir. J’ai envie de le serrer dans mes bras. Son odeur me manque.

Je frappe nerveusement à sa porte et au fond de moi, j’espère qu’il n’est pas là. Autant que j’espère qu’il m’ouvre vêtu d’un t-shirt et d’un bas de survêtement, les cheveux propres et retombant un peu sur ses yeux. Je sursaute en entendant la poignée bouger et lorsque la porte s’entrouvre, mon cœur bat tellement fort que j’ai l’impression qu’il est en train de remonter dans ma gorge.

Malgré tout, lorsque nos regards se rencontrent, je peux pas m’empêcher de sourire. Bordel, j’suis tellement content de le revoir… Je pose soigneusement les cadeaux par terre avant de l’entourer de mes bras sans réfléchir. Je le serre fort contre mon torse en enfouissant mon visage dans ses cheveux épais, inspirant longuement son odeur pour qu’elle reste accrochée à mes poumons. Je me sens revivre et mourir à la fois.

“Hey,” je marmonne contre son crâne, sans le lâcher. J’ai pas envie de lâcher. Ça fait une éternité qu’on s’est pas vu. “Tu m’as manqué,” je murmure en caressant lentement son dos, de bas en haut.

Après un moment, lorsque nous nous séparons, je ris nerveusement. Dans d’autres circonstances, je l’aurais probablement embrassé jusqu’à tomber dans les pommes à cause du manque d’oxygène. Mais les circonstances actuellement font que… ouais, enfin voilà, mes couilles. Je le regarde pendant longtemps, trop longtemps, pour m'imprégner de son image de nouveau. seems like these days i watch you from afar.

“Oh,” je souffle avant de me baisser pour ramasser les cadeaux. “Bon anniversaire, joyeux Noël et bonne année. Meilleurs vœux.” Je lui tends les paquets maladroitement en mordillant nerveusement l’intérieur de ma bouche. “Je suis désolé de ne pas avoir répondu à ton message, j’ai éteint mon portable en partant et je ne l’ai rallumé que maintenant… Ma mère est en guerre avec les téléphones et je voulais surtout profiter de ma famille et si des amis américains m’avaient envoyé des messages, j’aurais payé blinde, donc, um…” Je fronce les sourcils en haussant les épaules, me perdant dans ma propre explication.

Quand je lève les yeux vers lui, je souris bêtement, encore, une, putain, de, fois. Sérieusement, c’est dérangeant. C’est vraiment dérangeant, merde. Stop. “Je suis content de te voir,” j’avoue en me dandinant sur moi-même, je suis persuadé que j’ai l’air idiot, bordel, j’ai plus aucun self control. Si, en fait, je suppose que j’en ai toujours, sinon ma langue serait dans sa bouche… “On s’est pas vu depuis l’année dernière, ça fait un bail…” je lance en souriant malicieusement. Badumtss, l'humour d'Ashton Nightingale.

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MessageSujet: Re: "How did we get here ? Baby I gotta know" – Ashton & Will. "How did we get here ? Baby I gotta know" – Ashton & Will. EmptyDim 9 Fév - 22:03

« cause after all this time
i'm still into you »
Rien n’a changé.

Pas un meuble, pas une odeur, rien. Ma chambre est toujours en bordel, et ma salle de bain est toujours étrangement humide, peu importe combien je décide d’aérer ma chambre. Mon lit est trop froid, et la lumière est trop faible, je vois plus rien quand j’essaye de faire quelque chose.

Globalement, tout est un peu gris, et surtout un peu triste.

Je suis devenu une sorte de robot, qui fait tout mécaniquement sans réfléchir, et par conséquent, quand je range ma valise, je le fais quasiment les yeux fermés. Il y a des fringues partout, étalées sur mon bureau, sur la chaise de mon bureau, même sur le sol.

Je tiens un boxer en main, et je le dépose dans un de mes tiroirs quand j’entends qu’on toque à la porte. J’ai mal à la tête, et j’ai envie de voir personne, mais en même temps, qui pourrait venir toquer chez moi ? Je connais personne dans cette université.

Alors j’ai cet espoir secret que ça va être Ashton. Je secoue la tête, comme pour rejeter une mauvaise idée, parce que, vraiment Will ? D’accord tu lui as envoyé un sms pour le nouvel an, mais ça veut rien dire. Je crois que j’essaye juste de me convaincre que maintenant que lui et moi ce sera pas plus que c’était avant, il va même plus vouloir rester avec moi. Et même s’il le fait, ce sera par pitié, et clairement je veux pas de sa pitié.

Ca fait bien 5 minutes que j’ai ce monologue intérieur, et j’en aurais presque oublié la personne qui attend de l’autre coté de ma porte.

Je soupire et referme le tiroir de ma commode avant de me trainer jusqu’à l’entrée de ma pauvre petite chambre étudiante, et de l’ouvrir. Et puis là, je respire plus.

Parce qu’Ashton est devant moi. Il est là, en entier, et me regarde soit comme si j’étais une nouvelle merveille du monde, soit comme s’il attendait quelque chose de ma part et l’espace d’un instant je me demande ce que ça peut bien être avant de me reprendre et de me dire que merde, il est là.

Mon premier réflexe, c’est de lui sauter dans les bras et de l’embrasser.

Réflexe contre lequel je lutte, parce que voilà, c’est plus comme ça. Je m’apprête à lui adresser un petit sourire quand je le vois poser des trucs par terre, avant de m’entourer de ses bras. Ses grands bras forts et rassurants et qui sentent bons et qui sont musclés et que j’ai envie de lécher et de mordre jusqu’à la fin de mes jours. Je me sens instantanément relaxé, et ça me fait un bien fou. Ca fait trop longtemps que je me suis pas senti aussi bien.

Je crois que j’ai fait un AVC, parce que je me suis transformé en légume et la seule chose qui résonne dans ma tête, c’est Ashton Ashton Ashton. Mon cœur est en train de participer à une course avec un guépar, y’a pas moyen autrement.

« Hey, » souffle-t-il dans mes cheveux, « tu m’as manqué. »

Je le sens caresser mon dos et j’ai envie de me mettre à pleurer. Parce que même s’il m’enlace, je reprends peu à peu mes esprits et me rend compte que tout ça n’a rien de ce que je voudrais, que c’est seulement amical, que… qu’on veut simplement pas la même chose. Alors je le serre plus fort, histoire de profiter de lui, parce qu’honnêtement, je sais pas quand se représentera l’occasion.

Quand il se recule, on se fixe longuement, moi parce que j’essaye de savoir ce qu’il pense, lui pour une raison qui à l’évidence m’est inconnue. Puis il se rappelle de quelque chose, et se penche avant de me tendre ce qu’il a ramassé.

« Oh, » me dit-il, « bon anniversaire, joyeux noël et bonne année. Meilleurs vœux. »

Je reste comme deux ronds de flan parce que, quoi ? Il m’a acheté des cadeaux ?

J’ai l’air tellement débile.

« Ashton, t’aurais pas du… »

C’est une phrase trop générique et totalement idiote que tu sors à chaque fois que t’oublies que tu sais parler et que tu sais pas quoi dire quand quelqu’un est super gentil et adorable en t’offrant quelque chose alors que t’as rien à offrir en retour.

« Putain je me sens vraiment con, t’es trop adorable. »

Il secoue la tête comme pour balayer toute protestation, et je savais pas qu’il pouvait être encore plus adorable.

« Je suis désolé de ne pas avoir répondu à ton message, j’ai éteint mon portable en partant et je ne l’ai rallumé que maintenant… Ma mère est en guerre avec les téléphones et je voulais surtout profiter de ma famille et si des amis américains m’avaient envoyé des messages, j’aurais payé blinde, donc, um… »

Je le vois baisser les yeux, un peu honteusement. C’est à moi de le rassurer maintenant.

« Non, t’en fais pas, je comprends. Je voulais juste… »

Je me tais parce que je sais même pas ce que je voulais. Pourquoi j’ai pas réfléchi avant de parler ? Ah oui, je suis devenu un robot.

« … te donner des nouvelles. »

Quand il relève la tête, il sourit et je fonds. Je suis presque sur que c’est illégal de faire ça.

« Je suis content de te voir, » me dit-il, toujours en souriant comme un malade. « On s’est pas vu depuis l’année dernière, ça fait un bail… »

Cette blague est pourrie mais je ris quand même.

« Moi aussi je suis content que tu sois là. Tu m’as manqué. »

Ses yeux brilleraient presque tellement il a l’air heureux. Son visage s’illumine, et il me sourit.

J’ai besoin de rien d’autre.

***

Ca fait deux jours qu’on s’est vu avec Ashton, et qu’on s’est rendu compte qu’on allait bien. Enfin, que nous deux, ça pouvait aller. C’est assez compliqué, et on est constamment en train de se reprendre quand on a un geste ‘déplacé’ mais même si l’autre s’en rend compte, personne ne le fait remarquer. C’est pour ça que j’aime ce mec.

Je grimace rien que d’y penser.

Ce qui m’attriste le plus, c’est que j’étais presque sur le point de lui dire que je l’aimais. J’étais à deux doigts de le faire, je voulais qu’on en discute, mais je suis tombé de trop haut.

Il faut que je me fasse une raison, Ashton doit rester un pote.

Ce qui veut dire que je reste un éternel célibataire. Mais aussi que je dois, si je veux quelque chose, repartir à la chasse. J’ai pas envie, je suis las de tout ça. J’ai juste l’impression que le bon dieu m’aime pas et qu’il veut que je souffre.

Je m’arrête dans ce que je suis en train de faire, à savoir marcher en direction du Starbucks, et fronce les sourcils.

Si moi je suis de nouveau ‘sur le marché’, ça veut dire que lui aussi. Je déglutis péniblement parce que… je peux même pas y penser. C’est assez horrible comme ça. Si jamais je le vois avec une autre personne, je pense que je passe le reste de ma vie sous ma couette à manger de la glace. Ou alors je pleure. Ou les deux.

Je soupire et me dépêche, resserrant mon manteau autour de moi pour me protéger du vent. On est en janvier, il faut dire qu’il fait très froid. Arrivant devant le café, je pousse la lourde porte, et fais la queue, avant de passer ma commande, et d’attendre ma boisson au bout du comptoir. Je regarde autour de moi, avec de petits yeux, parce que je suis déjà épuisé, et je fronce les sourcils quand je vois les chaussures du mec qui vient de se mettre à coté de moi.

Ca me fait penser à Spencer. Il mettait tout le temps des veja, et ça me rend nostalgique.

Sauf que quand je lève les yeux, pour voir la tête de cet inconnu, je reste sous le choc. Une coïncidence pareille, c’est juste impossible. C’est lui.

Oh merde, comment je fais ? Qu’est-ce que je lui dis ? Est-ce que je lui adresse la parole, même ?

Je suis totalement perdu. J’ai envie de dire qu’il a pas changé, mais c’est plus le gamin de 13 ans que j’ai connu. Il a un peu de barbe, mais ses yeux bleus pétillent toujours autant. Ses cheveux raides et noirs retombent dans ses yeux, et il fait deux têtes de plus que moi.

Il regarde en ma direction, reporte les yeux sur sa boisson qui vient d’arriver, puis se crispe, avant de tourner à nouveau la tête vers moi. Je me fige, ça y est, il m’a vu.

« Will ? »

Ma voix est coincée dans ma gorge. Je croyais que j’allais plus jamais le revoir et le voilà en train de tranquillement prendre un café sur le campus de mon université et ow, c’est incroyable.

« Spencer ? »

Son visage s’illumine, et il en lâcherait presque son gobelet. Ses yeux sont écarquillés, et il a l’air d’un enfant le jour de noël qui a reçu plus de cadeaux qu’il ne peut en porter.

« Oh mon dieu mais qu’est-ce que tu fais là ? »

« J’étudie ici ! »

J’ai la voix cassée et je suis archi mal habillé, mais j’ai oublié ces détails.

« Mais non, tu rigoles ? »

Je secoue la tête, et prends mon caramel macchiato avant de rire brièvement. « Eh non ! »

On finit par s’installer dans un coin du café, et par parler pendant des heures. C’était mon meilleur ami. Quand il a disparu, presque du jour au lendemain, j’ai cru… que ma vie était finie. Que j’allais plus jamais revivre une amitié pareille. C’est la première fois qu’on m’a brisé le cœur.

C’était le mec qui me comprenait le mieux et en quelques heures, je me suis rendu compte qu’il me comprenait toujours. J’ai appris qu’il avait du partir aux Etats-Unis parce que son père avait été muté et qu’il avait pas eu le choix, qu’il m’en avait pas parlé pour pas que je sois triste à l’idée qu’il s’en aille. Et que maintenant, il avait des cours à Berkeley, et des cours dans une autre université un peu plus loin.

« Comment ça se fait qu’on se soit pas encore croisé ? C’est un truc de fou. »

« Je commence les cours ici cette semaine, en fait… J’étais pas la avant. »

En partant, on s’échange nos numéros, et il me promet de m’appeler pour qu’on se voit bientôt. Je suis tellement heureux de revoir un ami, comme ça, après 7 ans, que j’en oublie tout le reste.

Jusqu’à ce que je rentre dans ma chambre bien sur.

Tout me revient en pleine gueule, et je suis mal. Je prends une douche qui dure presque trois quart d’heures, et je me sèche les cheveux avant de voir que Spencer m’a envoyé un sms qui ne contient que ‘xxx’.

Ca me fait sourire, mais l’ombre d’Ashton reste avec moi. Je pense pas le mot ombre comme un truc négatif, pas vraiment. Mais j’ai l’impression que j’arriverai pas à me détacher de lui, que je vais rester à lui pour longtemps, trop longtemps. Je suis pas sur d’être assez fort pour réussir à tenir et à rester ami avec lui. Je suis presque sur que quand ça le concerne, toute la volonté du monde ne suffit pas.

Alors je renvois un petit smiley qui sourit à Spencer, et me laisse retomber sur mon lit.

Peut être que c’est un signe, et que je dois renouer avec d’autres personnes. Essayer de passer à autre chose. Mais j’ai un petit problème, et pas des moindres.

Je veux pas passer à autre chose.
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MessageSujet: Re: "How did we get here ? Baby I gotta know" – Ashton & Will. "How did we get here ? Baby I gotta know" – Ashton & Will. EmptyMer 12 Fév - 19:00


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give me love.



Vous savez c’est quoi le pire nom de la planète? Spencer.

Ouais, c’est vraiment le prénom le plus stupide, le plus moche, le plus ringard qui existe. Tu t’appelles Spencer? Porte plainte contre tes parents. Spencer est ton prénom préféré? Change, tant qu’il en est encore temps. Ce prénom sonne littéralement comme un gros mot. Et c’est pas beau quand les gens jurent… Hé bien Will l’a constamment à la bouche ces derniers temps. Spencer, Spencer, Spencer! Et c’est moche. Dans Spencer, il y a “pence” qui au pluriel fait "pennies" qui se rapproche du mot pénis… Coïncidence? Je ne crois pas. Ce mec est une bite et je suis pas du tout overdramatic.

Tout allait presque parfaitement. Je veux dire, après l’épisode sur la grande roue, beaucoup de choses ont changé entre Will et moi, on pose ces espèces de… stupides barrières quand on devient trop tactiles, ou trop bavards à propos de ce qu’on ressent quand on est avec l’autre, ou quand nos regards deviennent trop intenses… Maiiiis, il y a toujours des séquelles de notre relation post-TIG et j’ai pas envie de perdre ça. Parce que à chaque fois que ça dérape un peu, je me dis que, même en ayant tout ruiné, il y a peut-être un moyen de faire basculer les choses de nouveau, du bon côté et peut-être que c’est ma chance de lui avouer ce que je ressens pour lui une fois pour toute.

Tout allait presque parfaitement, donc. On a repris les cours tout en reprenant presque notre relation du début… puis Will est tombé sur Spencer. Et puis il a commencé à traîner avec Spencer donc j’ai plus eu l’occasion de le trouver nul part, même pas à la bibliothèque. Parce que autant moi, j’arrivais pas à le sortir de là-bas dedans, mais Spencer le peut, lui. Évidemment! Enfin bref, je m’emporte, c'est stupide, ça a aucune importance de toute façon, on s'en fout, ta gueule, tais toi, stop…

Bref. Ensuite, Will a commencé à annuler nos rendez-vous après les cours, nos repas le midi ainsi que les moments passés ensemble durant les pauses qu’on avait en commun. Et tout ça, pour retrouver Spencer.

Mais tous les événements qui se sont produits, puis enchaînés… J’savais pas que c’était à cause de Spencer, moi j’pensais que Will était juste occupé, qu’il voulait bosser parce qu’il a toujours été assidu comme type. En fait, ce qui a commencer à me faire douter, c’est le fait de ne pas le trouver à la bibliothèque. Sérieusement, ça a été l'élément déclencheur. Comme quoi, l'antre de Mrs. Whitehall a son utilité, mine de rien mine de crayon.

Quand j’ai commencé à être curieux, Will ne m’a jamais menti. Ses textos ressemblaient toujours à “excuse + je dois retrouver/rejoindre/voir/aider/accompagner/et autre verbe minable + un ami.” Un ami. Un autre. Pas moi. Et ça me tuait à chaque fois d’être mis en plan pour quelqu’un d’autre. Quand nous deux on est des amis, quelle est sa définition d’ami, à lui? Ça me rend dingue.

Tout s’est à peu près enchaîner dans la même semaine. Aujourd’hui, j’analyse les situations.

Le 19 février. C’est le jour où je les ai vu ensemble pour la première fois.
Spencer est un peu plus grand que moi et ses cheveux sont probablement plus soyeux que ceux de Bee et Dieu sait à quel point elle est dépendante de tout ces masques et autres après shampoing idiots… Je les ai aperçu de loin, mais il a vraiment l’air pas mal. Et il s’habille plutôt bien, assez classe. Comme un homme, quoi. Bordel, ça me rend malade de l’admettre, mais c’est littéralement Mr. Awesome, d'accord. A côté de lui, je suis juste Ashton. Avec un jeans troué aux genoux, un stickers hello kitty collé à mon portable, un perfecto qui sort tout droit d’une friperie qui pue et une paire de converses montantes grises dégueulasses de la décennie dernière. So last season, comme dirait ma meilleure amie. Franchement, c’est quoi les chances qui me restent?

Le 23 février. C’est le jour où j’ai réussi à traîner Will dans le restaurent anglais.

Avec le recul, je me dis que c’est l’un des seuls jours où Spencer devait être indisponible pour que Will accepte de déjeuner avec moi. Il n’y a pas eu de bisous avec la langue dans le métro… En fait, Will est arrivé en retard. Je l’attendais devant la porte, comme un idiot (ce qui a interpellé Sarah, d’ailleurs).

Je me suis senti malheureux, une fois à l'intérieur, lorsqu'il s’est assis en face de moi, un sourire large, jusqu’aux oreilles. J’ai jamais fait sourire Will comme ça, alors peut-être qu’il était avec Spencer avant de me rejoindre et peut-être que je ne suis plus la personne qui le rend heureux désormais.

Le pire, c’est qu’il est encore plus beau que d’habitude, comme si le fait de passer du temps avec quelqu’un d’autre que moi lui donnait meilleure mine. Je crois que je psychote. J’aimerais bien. Je veux pas me dire que Will est meilleur sans moi, parce que moi, je suis misérable sans lui. Mais c’est probablement le cas, je veux dire, c’est là sous mes yeux, il est en face et je le vois…

Mon estomac est complètement noué. Je commande un thé noir et un œuf au plat, n’ayant pas plus faim que ça. Will prend la même chose que la dernière fois et soudainement, je me demande si il a déjà mené Spencer ici… J’oserais jamais le lui demander, mais peut-être que j’oserais le demander à Sarah, en revanche.

Lorsque nos assiettes arrivent, je mange ce que je peux, sentant cette vague de questions me brûler les lèvres. Will a les yeux baissés sur la nourriture qu’il découpe et ça doit faire quelque chose comme deux minutes qu’on a cessé de parler et c’est la première fois qu’un silence me parait inconfortable.

“Alors…,” je déclare après avoir bu une longue gorgée de thé pour faire disparaître la boule qui s’était formé dans ma gorge (sans succès). “Qui est le type avec qui je t’ai vu sur le campus, l’autre jour? Un grand brun avec des chaussures de lesbienne...” Il lève les yeux vers moi et il a l’air tellement heureux sur le moment, que je sens mon cœur tomber dans mon estomac. Et le prénom dépasse ses lèvres. Comme un gros mot.

Spencer.

Sur le moment, à l’instant où Will me raconte qui est ce garçon et ce qu’il vient faire là et comment ils se sont rencontrés et à quel point il est cool, tout s’écroule. J’ai l’impression que tout est terminé, que mon tour est passé. J’aurais pu me lever en m’excusant et aller aux toilettes pour casser un truc au deux sous le coup de la jalousie et de la frustration, mais au lieu de ça, j’ai pris sur moi et j’ai fait mine de m’intéresser. Après tout, je suis curieux de savoir qui prend la place que je désire tant.

Et quand la question “quels sont vos rapports” m’échappe avant que je ne puisse y faire quoi que ce soit, je fais absolument tout pour rester impassible et calme, attendant sa réponse comme une sentence. Et j’agis comme un ami. “Wow. C’est génial, Will! Je suis heureux pour toi. C’est quand même dingue, après sept ans…”

Un ami. C’est véritablement, tout ce que je suis à présent.

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MessageSujet: Re: "How did we get here ? Baby I gotta know" – Ashton & Will. "How did we get here ? Baby I gotta know" – Ashton & Will. EmptyDim 23 Fév - 11:36

« cause after all this time
i'm still into you »
Rien ne va comme il faut, et c’est le bordel dans ma vie.

J’ai eu les résultats de mes examens et je suis en retard dans plusieurs matières. Je valide à peine mon semestre, avec des notes moyennes, si ce n’est catastrophiques, et ça peut plus durer. D’accord mes parents ont de l’argent, d’accord je peux passer 10 ans à la fac sans les ruiner, mais moi j’ai pas envie de passer 10 ans à la fac. J’ai déjà un an de retard sur tout le monde, je viens d’avoir 20 ans, il faut que je me réveille et que je me prenne un peu en main.

Le truc c’est que je suis pas un mec débile en plus, je sais que je suis même plutôt intelligent. C’est pas pour me venter. Nooon, c’est pas mon genre.

Alors depuis l’annonce de mes notes, je suis à la bibliothèque. Je vois plus personne. Je reste en contact avec des gens mais j’ai l’impression que ma routine se résume à douche – cours – bibliothèque – déjeuner – cours – bibliothèque – diner – dodo. En bref, je suis relativement déprimé.

Sauf qu’il a fallu que Spencer ramène sa fraise.

Ca fait sept ans qu’on s’est pas vu, mais ce mec a réussi à cerner tout de suite ce qui se passait. Un jour, au début du mois de février, il est juste entré comme un boulet de canon dans la bibli, m’a pris par le bras, a ramassé toutes mes affaires et m’a tiré dehors.

« Will, il faut qu’on parle. »

J’ai déglutis sur le moment, parce qu’il faut avouer que j’ai eu super peur.

« D’accord… ? »

« Qu’est-ce qui va pas ? La bibliothèque, c’est bien, moi aussi j’y vais. Mais là c’est pas possible, t’en sors plus. »


Je reste sans voix. Personne ne me l’a fait remarquer, même pas… Ashton.

Ca me donne envie de pleurer quand je pense à lui.

« Je… » je commence, avant de me racler la gorge. « Je travaille, à cause de mes notes aux partiels. »

Et là, il s’esclaffe. Moi je trouve pas ça très drôle.

« Putain, Will. Faut pas que tu restes à bouder dans ton coin dans ces cas là. »

« Mais qu’est-ce que tu veux que je fasse ? La seule solution, c’est travailler, et même ça j’y arrive pas. »

« Y’a quelque chose qui te tracasse ? »


Je me stoppe net. Je meurs d’envie de lui parler d’Ashton, de lui déclamer des poèmes sur ses yeux et ses biceps et de lui dire que je suis très amoureux de lui, mais quelque chose me dit que ce serait pas une bonne idée.

Je suis pas aveugle ou con. Je sais que… Spencer et moi, ça a toujours été un peu borderline. On flirt pas mal, et je soupçonne que ce soit la véritable raison pour laquelle on se parle encore. En résumé, je lui plais, et il me garde sous le bras.

Je vais pas m’en plaindre, il fait vraiment pas mal aux yeux pour le coup. Et, hm… Je sais aussi que ce serait pas compliqué d’en faire une affaire pliée.

Bizarrement, j’ai pas envie. On se demande bien pourquoi.

Certes, je l’ai vu comme le messie qui allait me faire oublier tous mes chagrins et toutes mes peines, mais il faut être réaliste, il est pas comme Ashton. Comment voulez-vous oublier quelqu’un quand la personne avec qui vous voulez l’oublier est tout son contraire et vous rappelle constamment pourquoi vous aimez tant la personne que vous voulez oublier ?

C’est vraiment trop compliqué.

« Je suis juste crevé, et… voilà. »

« Tu sais que j’ai majoré ma première année ? »


Je manque de m’étouffer avec ma propre salive. « Pardon ? »

L’enfoiré a un sourire en coin. « Je pourrais t’aider si tu veux. Moi. C’est pas parce que j’ai une année de plus que toi que j’ai tout oublié. »
Spencer a été mon sauveur, mais pas comme je l’aurais voulu. Tant pis.

Depuis, il m’aide à travailler. Et je dois avouer que ça marche : mes notes remontent, je comprends mieux, et par conséquent je passe moins de temps à la bibliothèque.

Mais plus de temps à me lamenter sur ma vie amoureuse.

On a beau vivre dans le même dortoir, on ne se croise jamais. C’est désespéré de ma part, mais des fois, j’attends devant sa porte, au cas où il sortirait au moment où je passe. Les gens me regardaient bizarrement, alors j’ai arrêté.

Je sais pas quoi lui envoyer par sms, pour lui dire que je vais bien, que les cours se passent bien, qu’il me manque. Putain ce qu’il me manque.

J’ai embrassé personne depuis deux mois. J’ai couché avec personne depuis lui. Je veux pas qu’on m’approche comme ça.

Je suis en cours d’anglais, et je me cogne la tête contre ma table en pensant ça. Ma prof me regarde bizarrement, mais je m’en fous.

- - -

Demain c’est la saint valentin. Je déteste cette fête, parce que j’ai jamais eu de valentin. Même en primaire, les filles m’offraient pas de chocolats ou de cartes.

Ma mère m’a envoyé un message de soutien, ma sœur aussi. Mon père propose qu’on dine ensemble ce soir là : très peu pour moi, le diner en tête à tête avec le padré le soir de la fête des amoureux. Absolument pas glauque.

Et puis y’a Spencer. Qui lui veut qu’on sorte boire une bière.

Sur le principe, je suis pas contre une sortie entre potes, histoire de se détendre. Mais je sais qu’il a quelque chose derrière la tête et c’est pas ce dont j’ai envie. J’adore Spencer. J’aimerais pouvoir être amoureux de lui.

C’est pas comme si j’avais le choix.

J’ai hésité à acheter une boite de chocolats pour les poser devant la porte d’Ashton, et puis je me suis dit que c’était ridicule les cadeaux anonymes. Donc j’ai rien fait, et je suis un abruti, parce qu’avec du recul je sais que ça aurait pas été débile.

Résultat : je passe la saint valentin dans ma chambre avec de la bouffe indienne et du Dr. Pepper et des films de Hugh Grant. Je vais changer mon nom et devenir Willa.

- - -

Une semaine plus tard, par un miracle, je vois Ashton.

Oui, vous avez bien lu, on a repris contact. Non, c’est pas moi qui ait proposé qu’on se voit, je suis bien trop lâche. On va déjeuner, qui plus est au restaurant très très mignon où on avait déjà été. J’ai le cœur gros en repensant à la dernière fois.

Le trajet se fait long sans nos caresses, et la serveuse nous lance un coup d’œil étrange quand on arrive. Je fais pas la gueule, je souris, mais je sais pas si ça fait illusion. J’ai les joues roses à cause du froid, et je retire mes gants et mon manteau, avant de m’asseoir à notre table.

Notre table. Ca m’avait manqué les adjectifs possessifs pluriels.

On parle de trucs inutiles : la météo, les cours, la famille… rien de trop personnel, mais rien de trop superficiel non plus. Sauf que le silence finit par s’installer, et je me tortille sur ma chaise devant tant de malaise.

« Alors… » commence Ashton, après avoir bu une gorgée de thé, « Qui est le type avec qui je t’ai vu sur le campus, l’autre jour? Un grand brun avec des chaussures de lesbienne... »

Je lève les yeux de mon assiette. J’hésite une fraction de secondes avant de choisir la position à adopter : faire comme si tout allait bien, comme s’il ne te manquait pas. Comme si t’étais pas triste jusqu’à la moelle.

« Oh, Spencer ? » Il penche la tête sur le coté, pour m’écouter, avec un mince sourire.  « En fait tu vas pas le croire. C’est un ami d’enfance, que j’avais au collège, quand j’étais petit ? Et, hm, maintenant il est là et je l’ai croisé par hasard après 7 ans ? Il avait disparu un peu brusquement, » dis-je en remettant une mèche de cheveux derrière mon oreille, « et j’avais jamais vraiment compris pourquoi. Mais là, ça me fait plaisir de le revoir. Il a des cours ici au deuxième semestre alors il traine pas mal sur le campus… »

Il sourit mes ses yeux sont totalement inexpressifs. Je crois qu’il en a vraiment rien à faire. Je me renfrogne, parce que si c’est le cas, alors pourquoi est-ce que je suis là à déjeuner avec lui ?

« Et quels sont vos… rapports ? »

Il a pas le droit de me poser cette question. Il s’en fout, je pourrais être avec n’importe qui que ça le regarderait pas. Moi qui me faisait une joie de le voir, je me rend compte que c’est débile, parce que lui n’a toujours pas changé d’avis sur les choses. Il ressent rien pour moi, pas comme ce que moi je ressens, et là, il me questionne sur ma vie amoureuse ?

C’est injuste.

« Oh, tu sais… Rien de trop compliqué. On traine ensemble, et… on verra bien où ça va nous emmener. » Je lui dis ça avec le sourire.

J’aurais pu lui dire que j’adore Spencer mais que je me suis rendu compte qu’il lui arrivait pas à la cheville. Qu’on passait la plus claire partie de notre temps ensemble pour travailler parce que je suis trop nul. Et que je peux pas m’empêcher de penser à lui. Mais non.

Sa réponse est générique, presque impersonnelle. Elle lui ressemble même pas.

« Wow. C’est génial, Will! Je suis heureux pour toi. C’est quand même dingue, après sept ans… »

Je hoche la tête en faisant mine d’être d’accord avec lui, mais je suis juste triste. Le reste du repas se passe sans trop d’embuches, et je décide de rentrer à pied. Le froid me mord les joues et les mains, parce que j’ai oublié mes gants et que je m’en rend compte trop tard. Peut être qu’Ashton les a pris, qui sait. Enfin non, pourquoi il aurait pris mes gants ? C’est débile Will, arrête de penser n’importe quoi.

En rentrant, je suis épuisé. Epuisé d’être amoureux de quelqu’un qui ne s’intéresse plus qu’à moi comme un ami, épuisé de jouer un rôle qui me ressemble pas, épuisé de travailler. Epuisé de tout.

Ashton a juste agi comme un ami l’aurait fait. Mais moi je veux pas qu’il soit juste mon ami, merde.

Ca me fait penser à une vieille citation de merde, comme celles que tu trouves sur internet en tapant sur Google ‘citations amour’ quand t’as 14 ans et que tu veux trouver des citations de ouf pour mettre en légende de tes photos facebook pour être un gars stylé.

Donner l’amitié à qui veut l’amour, c’est donner du pain à qui meurt de soif.
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MessageSujet: Re: "How did we get here ? Baby I gotta know" – Ashton & Will. "How did we get here ? Baby I gotta know" – Ashton & Will. EmptyMer 26 Fév - 19:33


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give me love.



Quand Sarah m’appelle quelques heures après que Will et moi ayons déjeuné au restaurent pour me dire qu’elle a trouvé une paire de gants sur la banquette à laquelle nous étions assis, je ne perds pas une minute et quitte prestement ma chambre pour aller les récupérer.

Depuis qu’on s’est séparé, je me repasse le moment où on a parlé de Spencer en boucle aka le moment où j’ai péniblement passé les portes de la friendzone. Les mots de Will sont imprimés dans mon cerveau. “On verra bien où ça va nous emmener”... ugh.

Je quitte la bouche de métro et me traîne jusqu’au restaurent. Lorsque je passe la porte de ce dernier, la chaleur m’enveloppe et je frissonne de tout mon corps, ce qui fait rire Sarah qui me lance un regard tendre, debout là, de l’autre côté de son comptoir. Elle me propose un thé et j’accepte en m’installant sur un tabouret. Elle me rend les gants avant d’oublier et je les fourre directement dans ma poche avant de soupirer tristement. Nous discutons un moment et travers nos multiples conversations, je n’oublie pas de lui demander si Will est déjà venu ici avec quelqu’un d’autre que moi. Elle me répond que non et peut-être que je souris un peu autour de ma tasse. Son thé est toujours à la parfaite température, je sais pas comment elle fait.

Plus tard, après avoir raccompagné la serveuse chez elle, je rentre finalement à l’Université. Il se met à pleuvoir en même temps qu’il se met à faire nuit et lorsque j’arrive au dortoir, mes pieds sont complètement trempés et je suis frigorifié. Je comptais aller rendre ses gants à Will directement, au lieu de ça, je décide de tracer tout droit jusque dans ma salle de bain et changer de chaussettes et de pompes avant de chopper la mort. Je m’installe sur la cuvette des toilettes et retire la matière trempée qui recouvre mes pauvres petits petons avant d’étendre mes jambes de manière à ce que mes pieds soient dans la cabine de douche pour faire couler de l’eau dessus. Les premières secondes sont pénibles ; mes pieds sont tellement froids que l’eau chaude me donne l’impression d’être piqué par une multitude d’aiguilles, mais éventuellement la douleur disparaît et mes pieds se réchauffent rapidement.

Une fois les pieds séchés et chauds, je m’installe sur mon lit et défais ma veste avant de vider mes poches. Mon porte-monnaie, mon portable, ma carte de métro et les gants de Will sont éparpillés autour de moi. Je les saisis et caresse le tissu en mordillant nerveusement l’intérieur de ma joue. Lentement, je glisse mes doigts entre la matière, imaginant que le gant est la main de Will et que nos phalanges sont entrelacées. Ce contact me manque. Je le revois lors de notre toute première date, m’attraper la main sans jamais me regarder, faisant comme si de rien était.

Je soupire tristement et porte le gant à mon visage et même ce petit morceau de cachemire sent son odeur. Je frémis de frustration en me laissant tomber en arrière sur le matelas. C’est inconfortable la friendzone. La place de second. C’est monstrueux. Je souhaite même pas ça à mon pire ennemi. oh wait…

Je me lève abruptement et quitte ma chambre sans prendre la peine de fermer la porte derrière moi pour aller frapper à celle de Will, sans réfléchir. Je suis trop une poule mouillée, donc j’en suis venu au fait qu’il faut que j’arrête de réfléchir et que j’agisse juste. J’espère de tout mon coeur qu’il est seul, alors que je suis planté là comme un idiot en attente d’une réponse.

Il m’ouvre après une poignée de secondes et la surprise sur son visage me fait sourire. Il est beau avec ses lunettes et ses lèvres outrageusement roses. “Hey,” je murmure avant de nerveusement mordre dans ma lèvre. “J’espère que je te dérange pas, um…” A la suite de sa réponse négative, je me racle la gorge avant de lui tendre les gants. Lorsqu’il les récupère, je lie mes mains dans mon dos. “Tu les as oublié au restaurent ce midi, alors je te les rapporte parce que je voulais pas que tu restes trop longtemps sans les avoir… enfin, je comptais te les rendre, genre te croiser dans un couloir et te les donner, mais on a pas trop les mêmes cours aux mêmes endroits donc je me suis dit que tu allais rester trop longtemps… je voulais pas que tu aies froid aux mains trop longtemps, alors je te les rapporte maintenant,” je fronce les sourcils et lève les yeux au plafond avant de reprendre mon souffle. Ça voulait rien dire. Ça faisait un moment que je n’avais pas été aussi nerveux devant Will.

Je plante mon regard dans le sien et le fixe pendant de longues secondes, m'imprégnant de son image. Bordel, j’ai tellement pas envie de céder ma place… “J’étais content de te voir aujourd’hui,” lorsque je baisse les yeux vers mes pieds, je réalise que je suis pieds nus et je ferme les yeux avant de me mettre à rougir. Putain. Je suis quand même venu sans mes chaussures à la porte de l’ho… de mon… de Will. “J’ai oublié mes chaussures…” je déclare doucement avant de plaquer la paume de ma main contre mon front.

Change de sujet, Ashton. Trois, deux, un, go.

“Je… à propos de tout à l’heure, pendant qu’on déjeunait, j’ai… j’étais un peu absent, parce que, um… j’ai… je…” Je sais même pas comment tourner la chose. Will est pendu à mes lèvres et il m’est impossible de faire marche arrière. J’ai pas envie de faire marche arrière de toute façon, si je l’extériorise pas, je vais devenir dingue. “Tu me manques et j’suis un peu j… aloux que tu traînes avec quelqu’un d’autre que moi alors c’est pour ça que… que j’étais un peu distant, je suis désolé si je t’ai mis mal à l’aise.” Je soupire. “Je l’aime pas ton Spencer.”

J’ose le regarder un petit moment après avoir lâché cette dernière phrase et il n’a pas l’air en colère. Je touche la monture de ses lunettes du bout de mon doigt. “Il t’éloigne de moi,” je murmure pour moi-même avant d’esquisser un sourire, un peu intimidé. “Je vais y aller, j’ai, um… froid aux pieds.” Je me penche pour planter un baiser sur sa joue avant de rapidement tourner les talons et m’en aller comme je suis venu.

Une fois à l’abri dans ma chambre je me tape la tête contre l’armoire. Littéralement. Et fort en plus.


*


Les jours qui ont suivis celui là on était un véritable Enfer. Non, sans rire. Un véritable cauchemar. La jalousie, c’est moche. Et moi, je suis le plus immense, le plus énorme, le plus monstrueux laideron qui existe sur cette planète. Maintenant que j’ai admis que j’étais jaloux, ma jalousie est encore plus forte que quand j’le disais pas.

Je crois que je suis parano. Mais bon, depuis que Will me fuit comme la peste, j’ai pas d’autre choix que d'interpréter ce que je vois. Et ce que j’ai vu c’est le pire du pire. Le top de la catastrophe quand t’as un crush et que ce crush en question est à fond sur quelqu’un d’autre.

Quel est ce son? C’est le son du morceau de coeur encore présent dans ma poitrine qui se brise en miettes. Aha.

Ça a commencé jeudi soir quand j’ai fini tard parce que mon prof a cru que c’était décent de déplacer une heure de cours de 19 à 20heures. Bref, je suis rentré au dortoir à huit heures passées, pile au moment où Will quittait sa chambre habillé de la plus parfaite manière qui soit. Sérieusement. Élégant au possible avec ses cheveux parfaites coiffés et sa peau impeccable. Brillant de mille feux, à en faire pâlir le Soleil de jalousie. Je pensais pas que les fesses de Will pouvaient avoir l’air encore plus fantastique et ce pantalon en chino m’a totalement pris de cours. Si je me rappelle bien, j’ai eu une demi rien qu’en le regardant. Ahahaha, who am i kidding, je me rappelle quand j’ai une érection et j’ai définitivement… enfin, ouais voilà bref o k a y. Peut-être que j’ai un peu bavé aussi.

“Fancy...” est tout ce que j’ai trouvé à dire en le regardant exagérément de bas en haut. Et il a sourit. Dieu, ce sourire… “Passe une bonne soirée,” est la seconde chose que j’ai trouvé à dire, juste avant qu’il ne quitte le couloir et juste avant que je ne me faxe dans ma chambre. Je me suis senti idiot. Pour notre échange maladroit, en partie. Mais surtout parce que je l’emmène dans un fast food qui se trouve sur le campus ou dans un restaurent anglais minable quand monsieur Spencer le mène probablement dans un endroit chic où une “tenue correcte est exigée” et où le vin coûte un bras. Je suis minable.

Next.

Parlons du lendemain, le vendredi. Ahahaha. Les séquelles du rendez-vous, en fait, hein. J’adore le vendredi. Il y a cette espèce de Mixtape que je fais à la radio du campus pour motiver les gens et pour les préparer au weekend. Donc je sors du studio d’assez bonne humeur pour aller en cours, j’ai trois heures et puis j’en ai fini avec la semaine. Je m’arrête à mon casier pour poser mon CD et prendre mon sac à la place et quand je me tourne, Will est au sien et il tient un papier entre ses mains. J’imagine totalement le truc trop débile qu’il y a écrit sur ce truc. “Ô Will, ô bébé moule lyophilisée à l'huile de tournesol… merci pour cette soirée, tu étais exquis, le dessert l’était aussi” avec un smiley qui fait un clin d’œil et j’ai soudainement envie de vomir et j’ai jamais fermé la porte de mon casier aussi fort.

Après le dîner en tête à tête, les petits mots d’amour dans le casier, Will décide de s’afficher. Quoi de mieux que Facebook pour pousser la sérénade?

Quand Jacobson a pour statut les paroles de Cold Night de You Me At Six, je crois que je perds totalement mon sang froid. Et mon téléphone passe presque par la fenêtre quand je vois que Spencer a liké le statut. Il ne s’écoule pas une demi seconde entre le moment où je suis sur mon lit en train de bouder parce que ymas, c’est MON groupe et celui où j’efface la chanson de toutes mes playlists en jurant dans toutes les langues possibles et imaginables. Même celles qui existent pas.

J’aimerais bien que mes petites crises s’arrêtent là, mais Will n’a pas l’air de vouloir arrêter de me rendre malade et je crois que j’ai perdu mon self control quelque part.

J’ai eu droit aux rires débiles et niaiseux pendant qu’il était au téléphone. Ouais, genre… Il traversait le campus seul, moi j’étais avec Bee. Et il m’a fait un petit signe de la main en passant avant de s’esclaffer…

Puis il a commencé à porter des pulls qu’il avait jamais porté avant et même si ils étaient beaux et même si ils lui allaient bien, je faisais comme si je les trouvais pas beaux, parce qu’il était fort probable qu’ils appartiennent à Spencer le magnifique. Quand Bee m’a fait remarqué qu’il boitait un peu, un mardi pendant qu’on revenait du fast food, j’ai pas pu terminer mes frites après l’avoir imaginé faire l’amour avec Spencer.

Ah. On en parle de cette soirée étudiante à laquelle j’aurais jamais dû aller?

Déjà, ils ont acheté la pire vodka qui existe. Celle qui te saoule à peine et qui te donne une migraine pas possible. Oui, c’est de celle là que je parle. Ugh, n’est-ce pas? Will et Spencer étaient à la fête. Ugh, bis. J’ai eu la gueule de bois pendant trois jours tellement j’ai bu ce soir là. J’ai passé ma nuit sur les chiottes à vomir mes tripes et à chialer comme une merde, aussi.

Honnêtement, je pense pas retoucher à l’alcool avant bien un mois tellement j’ai souffert. Je suis fou de jalousie. Fou de rage. Et c’était encore pire durant la soirée. Si Bee ne m’avait pas traîné dehors quand elle m’a vu serrer les poings, j’aurais probablement frappé Spencer. Je frissonne de honte en me rappelant l’état dans lequel j’étais, pleurant dans l’épaule de ma meilleure amie assis à l’arrière du taxi qui nous ramenait au campus. Chouinant qu’il a pas le droit de le toucher, pas le droit de le regarder avec ses yeux d’amoureux, de le prendre par les hanches et de glisser son nez dans son cou, de coller son bassin au sien et bouger au rythme d’une musique commerciale débile.

C’est mon rôle, c’est ma place.

J’ai des hauts-le-cœur encore aujourd’hui, rien qu’en y repensant. Je suis amoureux et je peux pas supporter de voir ça. Je crois que je déteste Will de me faire subir tout ça. Je me déteste de ne pas avoir su saisir ma chance à temps. Bee m’a proposé de rencontrer ses amis, de me changer les idées en traînant avec de nouvelles personnes, mais j’ai pas la tête à ça. Où que j’aille, quoi que je fasse, je le vois partout, je pense tout le temps à lui et c’est pas le moment idéal pour faire des rencontres parce que je sais que je suis ennuyeux et que je me plains en permanence. Je sais que je suis malheureux.

J’arrive pas à le laisser partir, j’arrive pas à me faire une raison. Même pas quand je suis dans la file d’attente au restaurent universitaire et que je les vois au loin, un plateau chacun entre les mains en train de rire aux éclats, prêts à aller manger ensemble. J’arrive même pas à me faire une raison quand je vois que Will ne dit absolument rien lorsque Spencer tend le bras pour attraper le dernier ramequin de carottes râpées.

Ça me fout les boules et j’ai mal. Mais je continue de m’attacher.

Je peux pas baisser les bras. C’est idiot, mais je veux croire que Will est mon âme sœur. Il est tout ce que je veux chez une personne. On s’entend monstrueusement bien. Il est parfait, d’accord? J’peux pas renoncer. Ce serait contre nature. Je veux pas admettre que je me trompe, qu’il m’échappe parce qu’on est pas fait pour être ensemble. Je sais que c’est lui, je sais que j’ai raison. Je le ressens. Je sais que c’est débile et que c’est mortellement mielleux et qu’il y a des gens qui disent ça et qui s’en remettent et qui retombent amoureux, mais je le sens, putain. Jusque dans mes os. C’est Will.

Je craque, je bois à m’en rendre malade et je pleure genre… toutes les larmes de mon corps, mais il est hors de question que je laisse tomber.

Là, je suis allongé sur mon lit, ce que je me retrouve à faire la plus grosse partie de mon temps maintenant que je ne reste plus avec Will. Et j’écoute Do I Wanna Know de Arctic Monkeys en réalisant que ça va faire deux semaines que je me torture, étouffé par la jalousie et par la haine.

Un coup à la porte me tire de mes réflexions. Je me lève, baisse la musique et traîne des pieds pour aller ouvrir. “Oh, Will. Salut.” Je me redresse et tire sur ma chemise que j’ai déboutonné de trois boutons pour la réajuster un tant soit peu. Il a l’air désemparé, choqué et pendant quelques secondes, je m’inquiète. Puis le prénom qui sonne comme un gros mot dépasse la barrière de ses lèvres. Encore.

Et c’est à cette seconde précise que je disjoncte.

C’est littéralement la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Après les avoir vu cette semaine, après avoir remarqué tout ces trucs qui m’ont complètement brisé le coeur, il vient jusqu’à ma porte pour me parler de lui. Je peux pas assurer ce rôle. Le rôle du confident qui donne des conseils, qui essaye de mettre la personne qu’il veut avec quelqu’un d’autre. Non. J’peux pas.

Je perds littéralement mon sang froid. Je n’entends plus Will, sa voix est lointaine, je suis à des kilomètres. Je suis plus capable d’encaisser, plus capable de me retenir, de retenir mes émotions, d’étouffer mes sentiments. Donc fatalement, j’explose.

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MessageSujet: Re: "How did we get here ? Baby I gotta know" – Ashton & Will. "How did we get here ? Baby I gotta know" – Ashton & Will. EmptySam 1 Mar - 20:14

« cause after all this time
i'm still into you »
Je suis à bout de souffle.

Pas parce que j’ai pas arrêté de fumer et que je suis en train de monter des escaliers interminables, mais plutôt parce que j’ai pris deux kilos. Deux. Kilos. Maintenant je suis aussi gros qu’une citrouille.

Alors j’ai repris le sport.

Il faut dire qu’au début de l’année, je m’y étais mis plutôt sérieusement. J’allais nager à la piscine du campus, je faisais du jogging sur le terrain d’athlétisme. Et puis les cours se sont intensifiés, j’ai du passer plus de temps à la bibliothèque…

Et je vais pas non plus me mentir, Ashton a pris beaucoup de place. J’avais plus vraiment le temps de penser à ma condition physique.

Etre avec lui, ça m’apportait plein de trucs… Je mangeais pas spécialement beaucoup, je pensais à tout sauf à ça. Pareil concernant la cigarette. Mais depuis que c’est de nouveau ‘tendu entre nous’, je recommence à fumer comme un pompier et je mange à longueur de journée. Je déprime en même temps. Spencer est pas spécialement d’une très grande aide : c’est ce mec insupportable qui peut manger trois grecs, un subway et des nuggets sans prendre un seul gramme. Alors que moi, à peine je pose les yeux sur une clémentine que tout de suite mes cuisses ont doublé de volume. C’est totalement injuste.

Après qu’on ait été déjeuner, Ashton et moi, je suis rentré et me suis étalé sur mon lit. Ca m’a fait du bien, et en même temps, j’ai mal au cœur de le voir et de le savoir si inaccessible.

Il fait nuit et je suis allongé sur mon tapis, en train de regarder ce qui se passe sur twitter et instagram, quand on frappe à ma porte. Je regarde l’heure – presque 19h. Fronçant les sourcils, je remonte mes lunettes sur l’arrête de mon nez, et me lève, avant d’aller ouvrir.

Je pense faire une crise cardiaque à ce moment précis. Mais je dis rien, au cas où. Ashton ou une crise cardiaque, y’a pas photo.

« Hey, » chuchote-t-il en mordant sa lèvre. « J’espère que je te dérange pas, um… »

« Tu me déranges jamais Ashton. »

Il se racle la gorge avant de continuer. « Tu les as oublié au restaurent ce midi, alors je te les rapporte, » dit-il en me tendant ma paire de gants. Je fais les yeux ronds, et le laisse continuer, « parce que je voulais pas que tu restes trop longtemps sans les avoir… enfin, je comptais te les rendre, genre te croiser dans un couloir et te les donner, mais on a pas trop les mêmes cours aux mêmes endroits donc je me suis dit que tu allais rester trop longtemps… je voulais pas que tu aies froid aux mains trop longtemps, alors je te les rapporte maintenant »

Il tourne en rond dans son discours et je trouve ça adorable. « Merci beaucoup de les avoir ramené… C’est un cadeau de ma tante, j’y tiens tellement… » Je lâche un petit rire et le regarde.

Lui aussi me regarde, fixement, et je… Je suis perdu, j’arrive plus vraiment à réfléchir. C’est tellement intense.

« J’étais content de te voir aujourd’hui, » dit-il. Je vois qu’il hésite et qu’il regarde ses pieds, alors je baisse les yeux à mon tour et… il a pas de chaussures. C’est tellement adorable et tellement lui. Putain je dois arrêter de dire adorable.

« J’ai oublié mes chaussures… »

« Je vois ça, » dis-je en riant doucement.

Je scrute son visage et je regarde ses lèvres bouger lorsqu’il parle. C’est magnifique. Je pourrais passer ma vie à le faire, et… Je passe de l’extase à la nostalgie en un claquement de doigts. Je déglutis.

« Je… à propos de tout à l’heure, pendant qu’on déjeunait, j’ai… j’étais un peu absent, parce que, um… j’ai… je… »

Il a quelque chose à dire. Je suis là, j’attends, inquiet. Il bute sur ses mots, et c’est vraiment… oui, oui, adorable. D’accord. D’ACCORD.

« Tu me manques et j’suis un peu j… aloux que tu traînes avec quelqu’un d’autre que moi alors c’est pour ça que… que j’étais un peu distant, je suis désolé si je t’ai mis mal à l’aise. »

Je relâche mon souffle. Je m’étais même pas rendu compte que je respirais plus.

« Je l’aime pas ton Spencer. »

Et là j’exhale. Est-ce qu’il aime pas Spencer parce qu’il est jaloux du temps qu’il passe avec moi ou est-ce qu’il aime pas Spencer parce qu’il croit, comme je l’ai sous entendu, qu’il se passe des choses entre lui et moi ? Du bout des doigts, Ashton effleure la monture de mes lunettes et je ferme les yeux un instant, avant de les rouvrir, les joues roses.

« Ashton... »

« Il t’éloigne de moi. » Je rougis de plus belle, mais baisse la tête. On reste un instant en silence tous les deux, puis il reprend la parole. « Je vais y aller, j’ai, um… froid aux pieds. »

La remarque m’arrache un sourire. Et puis de la façon la plus inattendue qui soit, il se penche pour embrasser ma joue, qui est maintenant brûlante, avant de partir en direction de sa chambre.

Je reste planté là pendant peut être une minute ou deux, avant de sentir mon cœur repartir, et d’aller étouffer un cri dans mon oreiller.

***

J’ai pas vraiment reparlé avec Ashton depuis le jour où il m’a ramené mes gants. C’est un peu étrange, parce que je l’ai croisé à plusieurs reprises, mais il était toujours un peu… A coté de son assiette je pense ?

Oui, je viens de mélanger à coté de ses pompes, et pas dans son assiette. Je fais ça souvent, et je vous dis bien des choses.

Bref, c’était pas le Ashton joyeux et souriant et espiègle que je connais.

J’ai eu un planning un peu chargé, avec pas mal de trucs à faire à droite à gauche : des dissertations à rendre, des dossiers à envoyer pour d’éventuels stages cet été (oui, j’y réfléchis déjà), des coups de fil à passer… Je ne l’ignore pas. Même si peut être que je devrais, vu que ce mec est la personne la plus confuse de toute la planète.

La première fois que je le revois… C’est plutôt que je passe devant lui en fait. Mon père m’a demandé de l’accompagner pour un événement. Je déteste faire ça, mais la seule raison pour laquelle j’ai accepté, c’est parce qu’il a promis de me faire rencontrer des gens qui pourraient – justement – me recommander pour des stages en cabinet d’avocat. Ce serait simplement génial. Et d’accord, je passe par Papa, mais si je le fais pas, d’autres personnes le feront avant moi et je serai foutu.

Alors je m’habille classe, sans trop l’être. Je passe plus de 30 minutes à me coiffer, dans un style je-suis-coiffé-avec-un-peu-de-cire-coiffante-mais-j’ai-l’air-de-sortir-du-lit.

Et évidemment, quand je sors de ma chambre, je tombe sur Ashton.

L’espace d’un instant, je me fige, parce que… qu’est-ce qu’il va penser ? Il a effectivement l’air un peu surpris, mais comme s’il pouvait pas en faire autrement, son regard s’adoucit. Moi ça me file juste la chair de poule ; je suis accro à ses yeux.

« Fancy… » souffle-t-il. Effectivement, je suis bien habillé. Je le dis depuis tout à l’heure, je radote, faut pas faire attention à moi. Je suis flatté qu’il ait remarqué l’effort et lui adresse un sourire à mi-chemin entre le sourire timide et le smiley qui rougit sur facebook. Vous savez. Celui là. :$

Je sens son regard un peu insistant et je peux prédire que mes joues vont s’enflammer alors je presse un peu le pas. « A plus Ash. »

« Passe une bonne soirée, » me répond-t-il alors que je pousse la porte du bâtiment.

Le deuxième échange qu’on a eu, c’était encore plus bref. Encore plus lointain.

Pour une fois qu’il faisait beau, je travaillais dehors. Et j’étais au téléphone avec une amie d’enfance, la fille d’une copine de ma mère, Sacha. Ca faisait peut être… quelques mois qu’on s’était pas parlé. Et elle me racontait ses péripéties, notamment ses histoires de mecs. Cette fille est sublime, mais pas mon truc du tout, et je suis mort de rire à chaque fois qu’elle ouvre la bouche.

Bref, elle me racontait comment elle avait réussi à draguer un mec toute une soirée en boîte et…

Et là, je passe devant Ashton. Il est avec sa copine, qui a un nom qui ressemble à Vee… ou Dee, je sais plus. J’écoute plus ce que Sacha me raconte au téléphone, mais je continue à rire. Et je fais un petit signe de la main en direction de l’adonis de mon cœur, en espérant qu’il me verra. En effet, il me voit, et me suit même du regard. Je rajoute un coup de hanche un peu exagéré, et reprend ma conversation comme si de rien n’était.

J’aime pas trop faire comme si de rien n’était. Je crevais d’envie de me jeter dans ses bras, d’enrouler mes cuisses autour de sa taille, mes bras autour de son cou, et de l’embrasser jusqu’à plus avoir de souffle. Je pourrais dire « un jour je le ferai » mais… Je suis pas sur que ça arrive un jour.

Et puis la troisième fois que je l’ai vu, vraiment vu, c’était à la soirée étudiante d’hier.

J’étais vraiment torché. Genre, bien bien bourré, et pourtant, contrairement à d’habitude, je tenais encore debout. Jusque là, rien de bien compliqué. C’est Spencer qui en avait entendu parler, et qui m’avait dit que ça pourrait être bien que je décompresse un peu. Je me suis dit qu’en effet, ça pourrait être pas mal.

Mais je tanguais dans le séjour, et ça c’était vraiment horrible. Même si je tenais toujours debout, j’avais du mal à rester droit, ou même à avancer droit. C’était une tannée, et avec mes nouvelles chaussures qui me faisaient mal aux pieds (pour la 328849e fois, je vous jure que je suis pas une fille), impossible de poser correctement le pied par terre.

J’avais mal au ventre parce que j’avais rien mangé avant de venir. Spencer avait pourtant promis qu’on allait passer acheter quelque chose à manger mais au final on l’a pas fait.

Ashton, je l’ai vu au début de la soirée. En fait, je suis même pas sur que c’était lui mais… Je suis presque sur de pouvoir reconnaître cette touffe de cheveux à peu près n’importe où. Et la chemise qu’il portait, sur un t-shirt délavé. Mon cœur a fait boum dans ma poitrine et puis… Il a disparu, et Spencer m’a tiré par le bras pour m’emmener du coté du buffet des boissons. Ou plutôt de l’endroit où toutes les bouteilles d’alcool étaient éparpillées.

Après avoir titubé dans toute la maison, je me souviens de rien. Rien jusqu’à ce que je me retrouve dans la salle de bain. Pas en train de vomir, mais juste en train de soulager ma vessie ; trop de bière, c’est trop de bière.

Quand j’ouvre la porte pour sortir après m’être lavé les mains, Spencer me rentre dedans de plein fouet. Je lui adresse un sourire penché, parce que malgré tout, je suis encore un peu alcoolisé, et lui enroule ses doigts autour de l’un de mes poignets.

« Will… »

Je lève les yeux vers lui, le sourire toujours aux lèvres. « Hmm ? »

Ses joues sont rosies, comme s’il avait couru ou qu’il était allé dehors dans le froid trop longtemps. Il dégage une odeur de tabac froid, mais je suis bien habituée à ce que mes habits sentent la clope. Ses lèvres sont entrouvertes, et ses yeux brillent, même dans une lumière. Son souffle s’écrase sur ma joue et je suis bizarrement… assez mal à l’aise.

J’ai une sorte de mauvais pressentiment, et je me mets à réfléchir, à trop réfléchir, et j’en oublie beaucoup de choses. Je suis tiré de ma rêverie par les mains de Spencer qui se plaquent contre mes hanches et m’attirent contre lui.

Je peux sentir son érection contre ma cuisse. Oh merde.

« Spence… »

« Will, je… »

Je déglutis, en essayant de savoir quoi lui dire, parce que j’ai pas les idées claires, et en même temps j’ai joué ce jeux de ne jamais rien nier avec lui. Je l’ai jamais repoussé complètement, mais j’ai jamais dit que je voulais la même chose que lui non plus. Putain, dans quelle merde est-ce que je suis moi maintenant.

Je sens ses lèvres se déposer dans mon cou et mon premier réflexe est de me dandiner pour essayer de me détacher de lui, le repoussant en posant fermement mes mains sur son torse. Il faut croire que c’est comme essayer de faire bouger un gros rocher.

Sa langue effleure les tendons de mon cou et j’en ai des frissons, je sais pas quoi faire. Je suis comme pétrifié, et en même temps, tous mes sens sont en alerte. Je suis emprisonné dans un corps que je ne contrôle plus.

Conclusion : ça va pas du tout, mais alors pas du tout.

Ce qui me redonne l’aptitude à bouger, c’est quand je le sens remonter le long de ma mâchoire, et qu’il se penche pour m’embrasser, pour de bon.

« NON ! »

Premier réflexe : faire remonter mon genoux pour lui donner un coup bien placé. Je sais c’est dégueulasse, parce que ça fait vraiment un mal de chien, mais c’était la seule solution. Spencer pousse un cri déchirant, et je me plaque contre le mur derrière moi, avant de souffler que je suis désolé, et de partir.

Je sais pas quoi faire. Retourner le voir, m’excuser, le laisser se calmer…

Je suis trop bourré et trop fatigué pour prendre une décision raisonnable. Alors je rentre.

***

Le lendemain, en me réveillant, j’ai un mal de crâne horrible. Je suis épuisé, et je suis de mauvaise humeur.

Jusqu’à ce que je me rappelle les évènements de la veille.

Oh non.

J’ai envie de pleurer. Parce que j’ai fait mal à Spencer, ouais d’accord. Mais surtout parce que j’ai rien fait du tout, et qui sait ce qu’il aurait pu me faire si j’étais resté aussi peu actif ? Ca me fout la chair de poule. Mais pas la même que celle que j’ai eu en croisant Ashton, la mauvaise cette fois.

Je grogne avant de me lever, et avale de l’aspirine. J’ai envie de creuser un trou et de ne plus jamais en sortir. Et c’est presque ce que je fais : je vais nulle part de la journée, je reste dans mon lit à regarder des programmes nuls à la télévision.

Ca me donne le temps de réfléchir à plein de choses, mais surtout à Ashton. Putain ce qu’il me manque. Je me dis que s’il avait été là hier soir, peut être que… rien ne serait arrivé. Ou qu’au moins, j’aurais pu embrasser la personne que je voulais embrasser. C’est marrant, vraiment. Spencer était supposé être ma porte de sortie, ma botte secrète pour oublier les boucles brunes et les fossettes. C’était un échec.

Je bougonne jusqu’au soir, et puis, comme ça, d’un coup, je me mets à pleurer.

Ca m’arrive parfois : ce moment où on a l’impression que sa vie est totalement nulle, que de toute façon on arrivera à rien et que tout ce qui nous arrive est horrible. Je vais foirer mon année. J’ai pas d’amis. Le seul ami que j’avais a presque essayé de me violer. Et je suis tombé amoureux de l’autre, alors qu’il ne retourne pas mes sentiments.

J’ai besoin de parler à quelqu’un. Et la personne la plus proche est à deux ou trois mètres de la où je me trouve. Sans trop réfléchir, je me lève et essuie mes yeux, puis me mouche. Je passe des vêtements au hasard, et enfonce un bonnet sur ma tête, parce que j’ai froid. Puis je sors, et vais toquer à sa porte.

Mon cœur fait des saltos arrière dans ma poitrine, et j’ai presque envie de vomir. Quand il ouvre la porte, je crois que je vais m’évanouir.

« Oh, Will. Salut. »

Il est étonné de me voir. Il s’y attendait pas hein. Je renifle, et marmonne quelque chose… Je veux lui dire que je me sens pas bien, qu’il s’est passé quelque chose hier, mais la seule chose qui passe mes lèvres, c’est le mot « Spencer. » Et quand je lève les yeux vers Ashton, j’aurais tout aussi bien pu insulter les bébé phoques ; je crois qu’il bouillonne.
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MessageSujet: Re: "How did we get here ? Baby I gotta know" – Ashton & Will. "How did we get here ? Baby I gotta know" – Ashton & Will. EmptyDim 2 Mar - 1:23


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give me love.



Je passe mes mains dans mes cheveux en secouant la tête. “Stop, stop, stop, je t’arrête ici. Je peux pas en entendre plus. J’ai pas envie d’en entendre plus.” Ma voix est plus dure que d’habitude, moi-même ça me surprend. Will a un mouvement de recul. Après les deux semaines atroces que je viens de passer, je crois avoir droit à un moment de répit. Je lui ai dis que j’aimais pas Spencer. C’est quoi son putain de but en venant frapper à ma porte pour parler de lui? Me pousser à bout? J’ai l’impression de crever depuis qu’on s’est éloigné. Je lui en veux tellement, à cette seconde. Plus que ce que je m’en veux à moi, au monde entier.

“J’pensais que c’était assez flagrant… Je te l’ai dit, en plus. Je supporte pas ce type. J’ai…” Je me stoppe brusquement, l’air se coinçant dans ma gorge. Je le regarde d’un air complètement désespéré, comme si j’étais sans issues. Je cherche mes mots. Je sais même pas comment me justifier.

Et c’est à ce moment que je réalise que c’est maintenant ou jamais. Que c’est maintenant que je dois me lancer, dire la vérité. Je prends une longue inspiration. “J’ai passé les pires derniers mois de toute ma vie. J’ai toujours été un gars volage, j’me suis jamais pris la tête pour personne. Et puis t’es arrivé et tu m’as rendu complètement dingue à cause d’une putain de poignée de carottes. Et c’est devenu ambigu entre nous au fil du temps. Et aujourd’hui, tu traînes avec ce type en permanence.” Je pose ma main sur mon front. “T’es mon repère ici. Je sais que je t’ai dit ça quand j’étais éméché et j’sais pas, je suppose que tu m’as pas pris ou sérieux, ou peut-être que tu m’as carrément pas entendu, mais t’es ma maison, d’accord? Il y a que quand je suis avec toi que je me sens bien. Je déteste l’Amérique, j’aime pas les gens que je rencontre ici. Puis j’suis tombé sur toi et on a toutes ces choses en commun et il y a tout ces moments qu’on a passé…”

Je le regarde et c’est seulement maintenant que je remarque qu’il a pleuré avant de venir. Ses yeux sont rouges et je m’en veux sur le moment de m’ouvrir à lui alors qu’il est peut-être arrivé quelque chose de grave… Mais je continue quand même, parce qu’il a droit à une explication.

“Puis on t’arrache à moi. J’te vois à peine. Et soit t’es resplendissant comme la fois où on s’est croisé dans le couloir, soit t’es misérable comme aujourd’hui, parce que ça ce voit que t’as pleuré, crois pas que j’ai pas remarqué. Et je supporte pas ça. Je sais pas ce qui se passe. Quoi que tu fasses, j’ai plus aucune idée de ce que tu fais et ça me rend malheureux, Will. Parce que soit je suis mortellement jaloux, soit je souffre de te savoir pas bien et de pas pouvoir t’aider. On se croise, on s’parle même pas ou à peine et on se fait signe comme des amis…” J’esquisse un sourire avant de lever les yeux au ciel. “Comme des amis…” Je récite avant de serrer les dents. “C’est ça ma première erreur, en fait. Aujourd’hui, j’suis obligé de te voir avec un autre type que moi, parce que je t’ai dis qu’on était des potes. Mais on est pas des amis, Will.”

Ses yeux s’embuent de larmes et mon cœur se serre dans ma poitrine. J’ai envie de vomir. Je suis tellement nerveux à cause de ce que je vais dire que mon estomac est complètement noué. Et si il était venu me dire qu’il est amoureux de Spencer? Je suis curieux de savoir pourquoi il a pleuré avant de venir, curieux de savoir pourquoi il a l’air si malheureux. Je me sens égoïste. Mais je peux pas m’arrêter, il faut que ça sorte, j’ai besoin d’être honnête avec lui avant de m’éclipser de sa vie. Si il est venu me dire qu’il l’aimait, je préfère lui avouer mes sentiments maintenant, plutôt que de les enfouir au fin fond de moi pour toujours, en plus de devoir supporter leur relation…

Il devrait être heureux… Je comprends pas ses larmes, je comprends pas la détresse dans ses yeux…

“Tu te souviens cette soirée à la fête foraine… Quand tout allait encore bien entre nous… J’t’avais invité là bas p-pour… pour te demander d’être avec moi... comme un couple…” Je marque une pause puis me mets à rire nerveusement. Je passe rapidement mes mains sur mon visage. “Bordel, j’arrive pas à croire que je suis en train de t’avouer ça… J’ai vraiment été idiot de penser que tu voulais plus que ça… Quand j’ai vu ton regard dans la grande roue, j’ai compris que tu voulais pas de moi et depuis t’es distant… Je crois que tu avais remarqué que j’voulais être avec toi et c’est pour ça que t’es plus le même depuis…” Je soupire en baissant les yeux vers mes chaussettes dépareillées.

“J’ai passé des vacances atroces. J’ai bu jusqu’à m’endormir dans mon vomis sur un banc dans un coin de ma ville que je connaissais pas. J’repoussais les personnes qui m’abordaient, parce qu’elles étaient pas toi. T’es dans ma tête en permanence, Will. J’arrive pas à me passer de toi. T’es la première personne que j’avais envie de voir et à qui je suis venu dire bonjour quand je suis rentré.”

Je crois que je vais chialer. J’ai tellement mal, tellement, tellement mal. Je crois que je suis en train de trembler. “J’suis amoureux de toi, Will.” je déclare abruptement en levant timidement les yeux vers les siens. “Je suis désolé, mais je pourrais pas supporter que tu me parles de quelqu’un d’autre quand j’ressens tout ces trucs pour toi. C’est au dessus de mes forces.” Je glisse une énième fois ma main dans mes cheveux, mal à l’aise.

Voilà, c’est dit. J’aurais aimé que ça me fasse un bien fou, l’effet d’un poids en moins, mais c’est même pas le cas. Will n’est toujours pas mien. Et après ça, ça m’étonnerait pas qu’il me tourne complètement le dos, qu’on arrête de se fréquenter une bonne fois pour toute… J’ai l’impression de crever à petit feu, là, sous ses yeux.

“Ça fait des mois que je veux te le dire. J’ai commencé à avoir des sentiments pour toi pendant les TIG. C’est pour ça que j’ai pété un câble et que je t’ai presque insulté dans les vestiaires après la soirée où on a dansé ensemble, pour ça que j’ai frappé sur la gueule du type qui voulait te prendre pour un idiot, pour ça que j’ai passé cette playlist débile à la radio et tout ces autres trucs…” Je ferme les yeux. “Je suis désolé de te dire tout ça maintenant. Tu avais probablement besoin d’une oreille attentive, je suppose que tu es venu là pour ça, pour te confier, parce que tu avais besoin d’une épaule sur laquelle te reposer, pour discuter de ta relation avec Spencer… Mais j’peux pas être cette personne, j’peux pas faire semblant plus longtemps, je peux pas te dire ce que t’as besoin d’entendre...”

Je mords nerveusement dans ma lèvre et ouvre les yeux, fixant le sol, avant d’ajouter : “Je t’aime, Will. Je t’aime comme un dingue et ça me tue parce que…” Je suis coupé par cette boule à présent trop imposante dans ma gorge. Je déglutis péniblement à plusieurs reprises et glisse mon index dans le creux de mon œil pour y essuyer les larmes qui s’y accumulent avant qu’elles ne coulent. Merde. J’suis incapable de continuer. J’ose même pas le regarder. J’ai pas envie de pleurer devant lui. J’ai envie de disparaître, j’ai envie d’échapper à ce moment, j’ai envie que ça s’arrête...

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MessageSujet: Re: "How did we get here ? Baby I gotta know" – Ashton & Will. "How did we get here ? Baby I gotta know" – Ashton & Will. EmptyDim 2 Mar - 22:32

« cause after all this time
i'm still into you »
« Stop, stop, stop, je t’arrête ici. Je peux pas en entendre plus. J’ai pas envie d’en entendre plus. »

Je m’arrête net. Et là, ça me frappe. Comment je peux être aussi débile ? Penser qu’il en a quelque chose à faire de mes histoires, de ma petite vie de merde, de mon monde à moi ? Il a plus envie qu’on se confie l’un à l’autre. Je sens mon estomac se nouer : j’ai réussi à faire fuir la seule amitié qui me restait, et qui plus est, la personne que j’aime. Bravo Will, c’est bien joué.

Je fais un pas en arrière, comme si j’allais m’en aller, et je m’apprête à partir en courant, et à marmonner un « pardon de t’avoir dérangé ».

“J’pensais que c’était assez flagrant… Je te l’ai dit, en plus. Je supporte pas ce type. J’ai…”

Oh. Ma tête se vide, et mes yeux s’écarquillent légèrement. Alors le problème c’était pas ça. Je comprends jamais rien putain. Ashton a l’air perdu, et il me cherche du regard, il veut que je continue sa phrase mais ma gorge est sèche, et j’arrive pas à parler. Je me demande pourquoi je suis venu en fait.

Je le vois reprendre son souffle. J’ai le cœur qui bat trop fort, rien qu’en pensant à ce qui va bien pouvoir passer la barrière de ses lèvres.

« J’ai passé les pires derniers mois de toute ma vie. J’ai toujours été un gars volage, j’me suis jamais pris la tête pour personne. Et puis t’es arrivé et tu m’as rendu complètement dingue à cause d’une putain de poignée de carottes. Et c’est devenu ambigu entre nous au fil du temps. Et aujourd’hui, tu traînes avec ce type en permanence. »

« Ash… » je souffle. J’ai l’impression qu’il va me déverser toute sa souffrance en pleine figure et je veux pas voir ça. Parce que je savais pas qu’il souffrait, parce que j’ai pas envie qu’il souffre. Et vu comme ça s’annonce, c’est de ma faute.

« T’es mon repère ici. Je sais que je t’ai dit ça quand j’étais éméché et j’sais pas, je suppose que tu m’as pas pris ou sérieux, ou peut-être que tu m’as carrément pas entendu, mais t’es ma maison, d’accord? Il y a que quand je suis avec toi que je me sens bien. Je déteste l’Amérique, j’aime pas les gens que je rencontre ici. Puis j’suis tombé sur toi et on a toutes ces choses en commun et il y a tout ces moments qu’on a passé… »

T’es mon repère.

Moi qui croyait que tout espoir était perdu. Je me sens respirer à nouveau, j’ai l’impression d’être vivant. Je pensais être le seul à ressentir ça, et un poids se soulève de ma poitrine. Quand il dit que je suis sa maison, c’est l’une des choses les plus belles qu’on m’ait jamais dit. Je suis la maison de personne, et moi même, je suis pas sur d’avoir une maison.

Je le vois me dévisager, et il a l’air de se rendre compte de quelque chose. Je renifle et le laisse continuer, avant d’enrouler mes bras autour de moi.

« Puis on t’arrache à moi. J’te vois à peine. Et soit t’es resplendissant comme la fois où on s’est croisé dans le couloir, soit t’es misérable comme aujourd’hui, parce que ça ce voit que t’as pleuré, crois pas que j’ai pas remarqué. »

Merde. Je pensais être présentable, je pensais avoir séché mes larmes, mais je suis pas aussi fort que je l’aurais cru. Je baisse les yeux.

« Je – »

« Et je supporte pas ça. Je sais pas ce qui se passe. Quoi que tu fasses, j’ai plus aucune idée de ce que tu fais et ça me rend malheureux, Will. Parce que soit je suis mortellement jaloux, soit je souffre de te savoir pas bien et de pas pouvoir t’aider. On se croise, on s’parle même pas ou à peine et on se fait signe comme des amis… »

Il est jaloux. Il a remarqué votre éloignement. Il en a quelque chose à foutre de toi.

J’ai envie de crier que moi aussi, moi aussi il m’a manqué, moi aussi je suis fou à chaque fois que je le vois pas de la journée, qu’il est la personne au cœur de mon monde en ce moment et que j’ai pas envie que ça change. Mais tout ce que je fais, c’est rester silencieux.

Ce pressentiment… Qu’il va dire quelque chose, que je vais enfin savoir ce qu’il pense. Et en même temps, je suis totalement confus, parce que c’est lui qui m’a en quelque sorte rejeté. J’ai posé la question fatidique, qu’il a balayé d’un revers de la main. Ce soir là, dans la grande roue, j’aurais pu me mettre à genoux, nouer un morceau de réglisse et le demander en mariage tellement j’étais fou.

D’accord, peut être pas à ce point.

Mais j’étais à deux doigts de lui dire que je voulais faire un bout de chemin avec lui, un grand, un petit, peu importe… Je voulais qu’il m’aime, et l’aimer en retour.

Le mot ‘ami’ sonne faux. Et même lui s’en rend compte.

« Comme des amis… » dit-il en grinçant des dents. « C’est ça ma première erreur, en fait. Aujourd’hui, j’suis obligé de te voir avec un autre type que moi, parce que je t’ai dis qu’on était des potes. Mais on est pas des amis, Will. »

On est pas des amis ? Mais… Oh.

Je me fais des idées depuis que je suis planté devant lui. En fait, il est jaloux de Spencer, parce qu’il traine avec moi. C’est bien ce que je me disais. Ca lui fait ni chaud, ni froid qu’il se passe quoique ce soit entre Spence et moi. La voilà la révélation.

Je sens les larmes me monter aux yeux. Il est plus mon amant, maintenant, il est plus mon ami, et il veut plus rien avoir à faire avec moi. C’est ça. C’est vraiment fini. Je me transforme en fontaine silencieuse, tétanisé. Ma tête m’ordonne de partir, de ne pas écouter ce qu’il a à me dire, parce que ça va me blesser. Mais mon corps ne répond plus, et je suis condamné à le fixer éternellement, à l’entendre prononcer ces petits mots qui vont réduire à néant tout ce qu’on a partagé.

Il veut simplement tirer une bonne fois pour toutes un trait sur notre relation.

« Tu te souviens cette soirée à la fête foraine… Quand tout allait encore bien entre nous… »

Non, non, je veux pas y penser. Pas les bons moments. Je hoche péniblement la tête, et m’efforce de ne pas le regarder dans les yeux, mais plutôt de fixer le mur à coté de lui.

« J’t’avais invité là bas p-pour… pour te demander d’être avec moi... comme un couple… » déclare-t-il, avant d’avoir un petit rire nerveux.

Sauf que moi, je suis en train de faire un AVC. Quoi, pardon, peux-tu répéter ce que tu viens de dire ?

Je croyais que les gens qui étaient en état de choc simulaient. Je sais maintenant que j’ai tort. Il ne me laisse pas le temps de faire quoique ce soit, et se passe une main sur le front avant de continuer.

« Bordel, j’arrive pas à croire que je suis en train de t’avouer ça… J’ai vraiment été idiot de penser que tu voulais plus que ça… Quand j’ai vu ton regard dans la grande roue, j’ai compris que tu voulais pas de moi et depuis t’es distant… Je crois que tu avais remarqué que j’voulais être avec toi et c’est pour ça que t’es plus le même depuis… »

Mon souffle est bloqué dans mes poumons. En fait, je suis même pas sur d’avoir encore de l’air dedans. Ce que je sais, c’est que je respire pas, et que si je le fais pas rapidement, mon cerveau va rester trop longtemps sans oxygène et que je vais mourir. Alors je me force, et sens l’air emplir mes poumons, avant d’en sortir, me faisant trembler de la tête aux pieds.

Un couple. Il voulait qu’on soit ensemble. Et moi, j’ai tout gâché. Moi qui pensais que ça n’allait pas l’influencer, que garder un regard neutre était mieux que de lui lancer un regard suppliant. J’ai sous-estimé ma poker-face. Si j’avais su, je me serai mis au poker tout de suite.

Je comprends même pas comment mon esprit peut encore faire des blagues dans ces moments là.

« J’ai passé des vacances atroces. J’ai bu jusqu’à m’endormir dans mon vomis sur un banc dans un coin de ma ville que je connaissais pas. J’repoussais les personnes qui m’abordaient, parce qu’elles étaient pas toi. T’es dans ma tête en permanence, Will. J’arrive pas à me passer de toi. T’es la première personne que j’avais envie de voir et à qui je suis venu dire bonjour quand je suis rentré. »

Je continue de pleurer, tout simplement parce que ce qu’il me dit, personne ne me l’a dit avant lui. Moi qui croyait être rejeté… Il m’a toujours désiré. De la bonne façon, de la façon que je voulais. Je me déteste, tout ça c’est de ma faute. A cause de mes conneries, je l’ai fait souffrir, et je me suis fait du mal. Je nous ai rendu malheureux, et on aurait pu être ensemble depuis plus de deux mois. Will, putain, t’es vraiment qu’un con.

Je sens qu’il est lui aussi au bord des larmes. Je vois son corps trembler comme le mien, et heureusement que personne n’est passé dans le couloir, parce qu’on aurait l’air de deux pauvres malheureux morts de faim.

Et là, je réalise que depuis tout à l’heure, il essaye implicitement de me dire quelque chose. S’il voulait qu’on soit un couple, c’est que…

« J’suis amoureux de toi, Will. » Je sens que je vais m’évanouir, et en même temps, tous mes muscles reprennent vie. J’expire en tremblant, et son regard se plante dans le mien. Il rougit. C’est la chose la plus belle qu’il m’ait été donné de voir. « Je suis désolé, mais je pourrais pas supporter que tu me parles de quelqu’un d’autre quand j’ressens tout ces trucs pour toi. C’est au dessus de mes forces. »

J’ai envie de tendre le bras, de caresser sa main, de l’attirer contre moi, d’enfouir ma main dans ses cheveux, de sentir son souffle dans mon cou.

« Ça fait des mois que je veux te le dire. J’ai commencé à avoir des sentiments pour toi pendant les TIG. C’est pour ça que j’ai pété un câble et que je t’ai presque insulté dans les vestiaires après la soirée où on a dansé ensemble, pour ça que j’ai frappé sur la gueule du type qui voulait te prendre pour un idiot, pour ça que j’ai passé cette playlist débile à la radio et tout ces autres trucs… »

Des mois. Ca fait des mois qu’on est deux idiots aveugles, avec trop de fierté pour se le dire.

« Ashton… »

« Je suis désolé de te dire tout ça maintenant. Tu avais probablement besoin d’une oreille attentive, je suppose que tu es venu là pour ça, pour te confier, parce que tu avais besoin d’une épaule sur laquelle te reposer, pour discuter de ta relation avec Spencer… Mais j’peux pas être cette personne, j’peux pas faire semblant plus longtemps, je peux pas te dire ce que t’as besoin d’entendre... »

Je sens les larmes couler dans mon cou. Je crois que tout le col de mon t-shirt est trempé à cause de mes pleurs, j’ai l’air d’un abruti. J’ai pas dit un mot depuis qu’il a commencé à parler, mis à part… Son nom. Il doit se dire que je le déteste.

« Je t’aime, Will. Je t’aime comme un dingue et ça me tue parce que… »

Il s’arrête en plein milieu de sa phrase, et j’attends sa réponse. Sauf que je vois qu’il va pleurer. Je le sens. Je veux pas le voir pleurer, je m’en fous, je peux pas.

Je tends la main pour venir caresser sa joue. Ashton prend une grande respiration en fermant les yeux, puis en les levant au ciel comme pour retenir ses larmes.

« Ashton… »

Il évite mon regard, alors je glisse mon autre main sur son autre joue, et le force à regarder dans ma direction.

« Regarde moi. »

Son regard brillant se plante dans le mien, et il attend. Il attend ma réponse.

Je racle ma gorge, et me rapproche un peu de lui.

« Je – je sais pas – je sais pas quoi te dire – »

Il a alors un mouvement de recul et essaye de se dégager. Merde, il pense que je vais le rejeter.

« Non ! Non, reviens, écoute moi. »

Je l’attire à moi par sa taille et lève les yeux vers lui. Il est tellement grand, je me sens minuscule en comparaison.

« Ashton. Je crois que t’es la plus belle personne que j’ai jamais rencontrée. Aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur… Une personne brillante, drôle, aimante. Moi je suis même pas la moitié de tout ça. Je suis creux, je vaux rien. »

Je déglutis et le vois froncer les sourcils. Je crois pas qu’il voit où je veux en venir.

« Quand on a commencé à se fréquenter… Je crois que je voyais pas ce que toi tu pouvais voir en moi. Une personne comme toi, avec quelqu’un comme moi ? Il y a que dans les contes de fées que la princesse finit avec le prince charmant. »

Je rougis d’avance, parce que je sais qu’il faut que je le dise maintenant.

« Je, hm… » Je glisse mes mains dans son cou, pour qu’il se penche. Puis je colle son front au mien. Je sens mon cœur battre à toute allure, et puis…

« Moi aussi je t’aime. Depuis des semaines, des mois même. Je t’aimais bien avant de m’en rendre compte. Je crois qu’inconsciemment, je t’aime depuis qu’on a fait l’amour sur le banc – tu sais. Je crois pas que ce qu’on a eu a jamais été simplement un plan cul. Je pensais qu’on allait faire ce qu’on voulait sans se prendre la tête au début. Mais plus on passait de temps ensemble, et plus je tombais… »

Je regarde dans ses yeux, et je crois qu’il pleure. Mais comme je pleure aussi, impossible de dire si ses yeux sont mouillés ou si c’est ma vision qui brouille tout le reste.

« Je suis malheureux depuis – depuis la fête foraine et je… J’ai cru que j’allais pouvoir passer au dessus de tout ça, passer à autre chose – mais je peux pas. Je – »

Je suis interrompu en plein milieu de ma phrase, parce qu’Ashton m’embrasse. Putain, il m’embrasse. J’attends ça depuis tellement longtemps. Je fais des rêves où je l’embrasse, où il caresse mes cheveux et où il dort avec moi, en me serrant dans ses bras. Et même après tout ce temps, ses lèvres sont toujours aussi familières.

Elles sont froides, à cause du manque de chauffage dans les couloirs, mais les miennes sont gercées, alors on s’en fout. Je réponds instantanément, me collant contre lui. Ses bras viennent enserrer ma taille, et je me mets sur la pointe des pieds pour mieux répondre à son baiser.

Ma tête n’est qu’un mélange de ‘Ashton’ et ‘je t’aime tellement’ et ‘tu es à moi’.

Je sais pas combien de temps on reste à s’embrasser devant sa porte. On reprend notre souffle, mais pendant les quelques secondes où nos bouches se détachent, on se murmure ‘je t’aime’.

Mon cœur va exploser. Je suis pas sur de réaliser que tout ce que je me disais depuis le début était faux, qu’Ashton est amoureux de moi.

Ashton Dieu Grec Nightingale est fou amoureux de moi et m’embrasse avec la langue, en caressant mes fesses. I win at life.

Arrive un moment où on finit par arrêter. Je le regarde, et j’ai le souffle court, mais lui écarte une mèche de cheveux de mon front.

« Tu es à moi, » je souffle entre deux bouffées d’air.

Il hoche frénétiquement la tête, puis s’écarte avant de prendre ma main pour me tirer à l’intérieur. Sa chambre est sombre, et la seule source de lumière, c’est la petite lampe sur son bureau. Il va l’éteindre, avant de me guider jusqu'à son lit, et de nous allonger dessus.

Il se cale derrière moi, enroule son bras autour de ma taille, et embrasse chaque parcelle de ma nuque. Son nez effleure la peau derrière mon oreille, en me murmurant qu’il m’aime et je suis détendu, je suis euphorique, je suis…

Heureux.
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