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“three more seconds to live” autumn&meleya

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MessageSujet: “three more seconds to live” autumn&meleya “three more seconds to live” autumn&meleya EmptyDim 10 Nov - 21:40

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“three more seconds to live”

Elle ferma les yeux. Juste trois secondes, comme à chaque fois. Elle ne pouvait pas passer le feu, elle ne pouvait plus rien passer, elle ne pouvait plus avancer, chacun de ses mouvements était figé dans une sorte de léthargie de laquelle elle ne pouvait sortir. Trois secondes, qui semblaient pourtant être une éternité, les trois secondes dans lesquelles elle s'obstinait pourtant, combattant ses propres démons une fois, deux fois, trois fois derrière ses paupières closes, où pour la dernière fois, la énième fois, elle en avait perdu le compte, se dessinait le dernier soupir de ses lèvres, le dernier sourire qu'il avait finit par emporter. A la troisième seconde, un sourire se dessina sur ses lèvres, flottant doucement, fantôme glissant, prenant possession de ce corps de veuve qu'elle était presque censé être depuis plusieurs mois, qui semblaient des années. Joey sans son Dawson, après tout, il n'y avait jamais eu de rivière séparant leurs maisons, alors plus rien ne les apparentaient aux vieilles séries de la fin des années 1990, plus rien ne les reliaient à un destin de vies séparées. Pourtant, c'était ce qui était arrivé. Et un sourire flottait sur ses lèvres, comme si rien ne s'était passé. Puisqu'après tout, cela faisait des mois. Puisque, après tout, elle était et resterait Autumn Rowen-Glaswell. L'indestructible, l'impossible, la détestable, l'imprévisible. La dernière personne que l'on imagine retrouver avec un sourire familier posé sur ses lèvres, après tous les drames, toutes les larmes, et tous les cauchemars que semblaient avoir été sa vie ses deux dernières années. Et pourtant. A la troisième seconde, une fois le sourire posé sur ses lèvres, elle ouvrit les paupières, lentement, comme pour faire durer le suspense, durer le plaisir, durer l'adrénaline qui courrait dans ses veines, prête à imploser en elle comme un cri de victoire. Le feu était passé depuis bien longtemps, la route droite se traçait jusqu'à l'infini, semblant pousser jusqu'au désert, semblant ne jamais s'arrêter sous ses pneus. L'asphalte crissait sous la vitesse qu'elle se forçait à garder. Dix kilomètres heures au dessus de la moyenne autorisée, comme d'habitude. Certaines choses ne changent jamais. Repositionnant ses mains sur le volant, évidemment un peu trop différemment de dix heures dix, s'enroulant autour du cuir de sa Porsche familière, accompagnatrice de tous ses méfaits, elle ne put s'empêcher d'élargir son sourire. Au bord de la route, une voiture accidentée, sur sa toiture se reflétaient les rayons brûlants du soleil, malgré la fin octobre qui s'annonçait. Il n'y a pas d'hiver ici, après tout, comme il n'y a pas d'hiver chez les Rowen-Glaswell. Surtout pas chez elle. Sans peur, sans conséquences. Elle fut tentée un instant de fermer ses yeux à nouveau, retrouver cette sérénité, étranges trois secondes de paix en plein coeur du danger. Trois secondes qu'il avait perdu, trois secondes qu'il lui semblait avoir gagné en plus. Trois secondes de plus pour vivre.

La route se transforma petit à petit en avenue, les feux disparurent, et en quelques minutes de moins que l'estimaient les réglementations, Autumn Rowen-Glaswell se retrouva sur l'autoroute. Les premières notes de cette éternelle chanson de the veronicas signalèrent un nouvel appel, qu'elle ignora. Pas parce qu'elle conduisait, puisqu'après tout, elle n'était plus à une infraction près, mais simplement parce qu'elle savait que, si Meleya appelait, ce serait pour lui signaler qu'elle était en retard. Encore une fois. Sans doute devait-elle s'y habituer, Autumn Rowen-Glaswell aimait à se faire désirer, qu'elle le fasse exprès, ou non d'ailleurs, elle était perpétuellement en retard. Un soupir franchit ses lèvres, et ses paupières hésitèrent presque une seconde à tenter à nouveau, une dernière fois, ce petit jeu mortel auquel elle s'adonnait depuis bien trop longtemps désormais. Mais la sortie d'autoroute se dessinait déjà, au loin, le panneau indicateur éblouit par un soudain, violent rayon de soleil qui la força à plisser ses yeux, et à descendre les Chanel teintées sur ses yeux saphir. Coupant la route d'une vieille voiture familiale, qui ne manqua pas de l'alerter de son imprudence, elle fonça droit vers l'improbable. C'était, avant, la source de tous ses maux, ou du moins elle se plaisait à l'imaginer ainsi, le diable dans le corps d'une nonne déprimante à souhait, au sourire figé, le moindre pore de sa peau exprimant l'ennui suprème et la conformité qu'Autumn avait toujours cherché à fuir. Jamais elle ne s'était imaginée échanger la moindre parole avec elle qui ne serait pas teintée d'amertume, de colère, de profonde haine qui semblait être si profondément ancrée en elle, qu'elle lui semblait bien souvent impossible à ternir. Tellement de choses les séparaient, en premier était la personne sans cesse dressée entre elles, constituant ce mur qui leur était impossible à franchir. Mur qui désormais était réduit à une pierre glacée sous leurs pieds, cette fois-ci qu'il était forcément déconseillé de franchir sous peine d'accusation de profanation, pour les plus dingues ; mais intérieurement c'était une des choses qu'elles ne feraient jamais. Parce que leur amour commun gisait en dessous, parce que, ce mur qui se dressait entre elles depuis tout ce temps, s'était enfin brisé. Mais cela avait eu un prix, un prix qu'elles auraient, en fin de compte, souhaité ne pas payer. Car cette image qu'elle avait de la diablesse déguisée en nonne ; et l'image qu'elle-même renvoyait à la brune, n'étaient en fin de compte que des leurres. Comme leurs histoires avaient été teintées de mensonges, leurs relations n'avaient été que basées sur celles-ci. Et jamais elles n'auraient pu imaginer à quel point elles avaient, elles auraient besoin l'une de l'autre. A quel point elles pouvaient trouver en cette personne inconnue un soutien, et une véritable amie. Aussi improbable que cela puisse l'être. Autumn Rowen-Glaswell, Meleya Levy-Carcenac. La meilleure amie d'enfance, l'amour perdu d'adolescence, le tout et le rien ; et la femme désormais veuve et maman d'un petit Levy-Carcenac. La perte les avaient réunies, et, étrangement, cela était pour le meilleur. Un sourire inattendu se déposait sur ses lèvres rosées alors qu'elle grillait, encore une fois, une priorité à un conducteur mécontent. Elle n'entendait plus les plaintes, ni les klaxonnements furieux, elle n'entendait même plus le crissement de ses pneux sur l'asphalte alors que son pied, dans un vieux réflexe de prudence qu'elle n'avait pas utilisé depuis des années, enfonçait le frein afin de stopper sa course avant qu'elle ne passe au feu rouge sous le nez de la police. Meleya l'attendait. Au loin, elle apercevait déjà sa silhouette désormais familière, et son sourire s'accentua. En quelques minutes, elle se gara sur le parking, laissa ses talons claquant sur le macadam la mener à son amie – bien étrange, mais bien réel, qualificatif de la brunette. « Bon, quelle est ton urgence ? », demanda-t-elle, un sourire posé sur ses lèvres, alors qu'elle se penchait pour faire la bise à la jeune femme. Elle était prête à l'aider, pour la première fois sans doute, comme Meleya avait pu l'aider après que la mort leur ai pris quelque chose à toutes les deux. Une amitié improbable les reliait, tout comme la journée qui s'annonçait, d'ailleurs.
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June D. J. Martin
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June D. J. Martin
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MessageSujet: Re: “three more seconds to live” autumn&meleya “three more seconds to live” autumn&meleya EmptyDim 17 Nov - 17:52

    Ses mains s'agitent de partout avec une extrême dextérité, faisant état de l'habitude qu'a la demoiselle à faire ce qu'elle fait. En même temps, Charlie vient d'attendre ses deux mois révolus, et il va de soit qu'au bout d'un moment, le rythme et les habitudes s'installent pour laisser place à une routine, qui permet à Meleya de faire quasiment les yeux fermés la toilette de son fils. Mais comme elle aime bien trop le regard avec ses petites joues toutes craquantes, elle ne peut se cantonner à fermer les yeux, et les garde au contraire, bien ouverts, pour faire des petites grimaces à son bébé. Dans la pièce à côté, l'alpha entend Kenzo ruminer, et faire claquer une porte avant de partir dehors, pour ce qu'elle imagine être son jogging hebdomadaire. Ils ne se sont que très peu adressés la parole depuis leur première et unique dispute en tant que couple lors de la soirée caritative. Les seuls mots échangés avaient un rapport de très près à Charlie. Kenzo étant assez gêné par son passé, et Meleya de l'avoir vu utiliser la force dans une situation où il aurait simplement pu dialoguer avec son interlocuteur. Ca lui a trotté dans la tête un bon moment cette histoire, depuis déjà une semaine que cela s'est déroulé, il ne se passe pas une heure sans laquelle la scène se rederoule dans sa tête, la laissant tout aussi perplexe. Oui Kenzo a utilisé la force alors qu'ils étaient à un gala de charité pour recolter des fonds afin de sauver les enfants soldats d'Afrique. Il est vrai que se battre à ce moment précis était plus que mal venu. Mais avec mure réflexion, et un certain recul sur la situation, la doyenne alpha n'a eu d'autre choix que de reconnaître que les raisons de Kenzo étaient valables. D'une part, elle a bien compris que le jeune homme a été élevé à la dure dans les quartiers malfamés d'une petite ville du Pakistan - dont elle n'a pas retenu le nom - ce qui explique pourquoi il a réagi par la violence. D'autre part, le diplomate menaçait Meleya et leur fils, expliquant pourquoi Kenzo a réagi au quart de tour. Si Meleya est bien au courant d'une chose à propos de Kenzo, c'est bel et bien qu'il est interdit de toucher à ses proches, et surtout sa famille. Maintenant que les choses sont officielles entre eux, que des papiers attestent de l'autorité parentale de Kenzo sur Charlie, tout redevient terriblement difficile pour le jeune homme, d'entendre ne serait-ce qu'une mauvaise parole au sujet de ce qui compte à ses yeux. Oui, finalement, Meleya a fini par comprendre que les choses avaient du être compliqué dans la tête du jeune homme et de ce fait, la doyenne se rend compte qu'elle a probablement abusé avec son petit ami, futur fiancé, elle ne sait pas trop à vrai dire … Elle s'en mord les doigts maintenant qu'elle a son petit bonhomme dans les bras, leur fils. Elle le pose dans son berceau et se précipite sur son téléphone, pour contacter la seule personne qui dans un cas comme ça pourrait l'aider, Autumn Rowen-Glaswell. Elle n'est pas sa meilleure amie, ni même sa sœur ou ce qui s'en rapprocherait le plus, mais elle est comme qui dirait sa moitié, une partie d'elle-même que l'une et l'autre sont les seules à comprendre, à anticiper. Meleya et Autumn, Autumn et Meleya, it's those girls against the world. C'est un peu la devise que Meleya pourrait donner à ce duo si détonant. Après tout, elles n'ont rien en commun, du physique en passant par les études, en allant aux origines. Non rien le relie. Except one thing, one name, THE name. Levy-Carcenac. Gaulthier Levy-Carcenac. Il est la seule chose qui les a amenées à se rencontrer, à échanger, à devenir des ennemies, pour finir amies, et plus encore. Pour certains, les rumeurs disent que les deux jeunes femmes sont vouées à finir leur vie ensemble, lesbiennes dans l'âme, refoulées, n'attendant qu'une occasion pour se dévoiler. Pour une pieuse comme Meleya, voilà bien quelque chose d'inconcevable, si ce n'est choquant. Mais avec du recul, cela a fini par relever de l'humour, d'un amusement avec lequel les deux jeunes femmes ont décidé de jouer lorsqu'elles sont ensembles et que les ragots sont de mises. Oui, c'est sans aucun doute quelqu'un qui a pris une place de choix dans sa vie, une place qu'elle n'est pas prête d'offrir à quelqu'un d'autre, qu'elle ne veut pas offrir surtout. Alors évidemment, lorsque Meleya a besoin de quelqu'un pour lui donner des conseils en matière de cadeaux pour homme, c'est vers Autumn qu'elle se tourne directement, parce que dans ses proches, c'est vraisemblablement celle qui a le plus de connaissances en la matière. Alors elle lui envoie un message assez bref, clamant l'état d'urgence. Dolly banane, besoin de ton aide, état d'urgence déclaré ! Rejoins moi à Lombard Street pleaaaase ! Rien de bien long, juste de quoi ameuter Autumn dans les plus brefs délais. Il y a encore six mois, jamais elle n'aurait appelé la iota pour lui demander de l'aide, elle aurait vraisemblablement contacté Nélye, ou Elmas, mais aujourd'hui, c'est de la belle blonde française dont elle a besoin, peut-être parce que ça leur permettra de voir qu'elles ont tourné la page, celle de Gaulthier, celle du L-C. Elles n'ont pas oublié non loin de là, il reste dans leur tête, dans leur cœur, mais il faut bien qu'à un moment, les demoiselles avancent dans leur vie, fassent ceux que l'aristocrate français aurait voulu.
    Poussette dans la voiture, sac de couche et compagnie, Meleya prend la direction, un sourire aux lèvres, fin prête à retrouver sa moitié et à trouver le cadeau de réconciliation parfait pour Kenzo. Elle le sait d'avance, le cadeau va être parfait, et ses excuses le seront tout autant puisqu'elle va les travailler avec beaucoup d'aplomb. Arrivant enfin au magasin tant recherché, la bijouterie chic de San Francisco, Meleya sort toutes ses affaires, installe Charlie dans la poussette, et attend patiemment la blonde incendiaire de faire son entrée triomphale. Comme à son habitude, celle-ci va arriver en retard, c'est pourquoi la doyenne aloha a pris absolument tout son temps pour se rendre à la boutique. Elle est arrivée finalement peu de temps après, un sourire éclatant sur le visage, en demandant qu'elle était cette fameuse urgence. « J'ai besoin d'un cadeau pour Kenzo, un qui dise pardon je suis nulle, mais je n'ai absolument aucune idée de ce que je dois choisir … » Prenant brièvement Autumn dans les bras, elle lui désigne du regard le petit Charlie, qui la regarde avec deux grands yeux ébahis. Tata Autumn. Il est toujours sous le charme lorsqu'elle est dans les parages, et aujourd'hui n'échappe pas à la règle, bien que la doyenne sache pertinemment que la blonde est loin d'aimer les enfants. Poussant alors la porte de la boutique, elle s'émerveille de voir autant de belles choses autour d'elle. « Je ne sais absolument pas quoi choisir … J'espère que tu connais ce genre de cadeaux … »
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MessageSujet: Re: “three more seconds to live” autumn&meleya “three more seconds to live” autumn&meleya EmptySam 23 Nov - 22:57

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“three more seconds to live”

La page était blanche, vierge, enfin, elle se plaisait à se l'imaginer ainsi. Pourtant, elle et Meleya savaient bien que ce n'était qu'une illusion, qu'elles essayaient de détourner leur regard de l'évidence, de ces immenses tâches d'encre, indélébiles, éternellement collées sur le parchemin de leur existence. Parchemin brisé, étrangement raccomodé, illisible, sauf pour les personnes qui en connaissaient l'histoire par coeur. Elle avait voulu tourner la page, elle le désirait encore aujourd'hui, et chaque journée se dessinait comme une nouvelle épreuve, un nouveau jeu de regard qu'elle se retrouvait forcée de déployer afin d'ignorer l'océan d'encre déposé sur son chemin, souhaitant un peu plus la noyer à chaque seconde dans les souvenirs désastreux d'un happy ending qui, finalement, n'aurait jamais lieu. Au bout d'un certain temps, elle avait cessé d'essayer d'ignorer l'évidence. C'était trop dur, trop compliqué, et ses pas la menaient toujours aux mêmes endroits cabossés, où ils avaient perdu tant de souvenirs désormais. Elle avait cessé d'essayer de s'aveugler, et enfin, elle avait pu regarder au delà de tout cela. Grâce à la personne qu'elle n'aurait jamais imaginée, grâce à cette étrange, incongrue sauveuse qui s'était soudainement pointée, ses pas foulant, par une drôle de coïncidence, puisqu'évidemment il était interdit de croire au destin désormais, la terre humide du cimetière. Elles s'étaient croisées, à l'endroit où tout était enfin terminé, et depuis, elles ne s'étaient plus quittées. Drôles d'inséparables dans un monde qui semblait vouloir à tout prix les opposer. Un sourire ornait ses lèvres rosées, alors qu'Autumn s'approchait de son amie, se souvenant un peu plus tôt dans la journée du message qu'elle lui avait envoyé. Des mois plus tôt, elle aurait bien rapidement ignoré cette drôle de requête, pour se vouer à d'autres affaires bien plus intéressantes. Cependant, cette fois-ci, tout était différent. Elles étaient différentes. Et pourtant, les voilà qui avaient réussi à presque tout affronter ensemble, et étaient prêtes à forcer toutes les barrières qui se posaient sur leur passage. Deux indestructibles, étrange de les penser ainsi, alors qu'à la base, c'était elle, et lui, qui étaient censés l'être. Meleya les avaient brisés, peut-être, mais elle avait permis à Autumn de se reconstruire. Us against the world, against all odds.

L'urgence, le mot sonnait faux entre ses lèvres, sorti précipitemment, alors que son regard rencontrait celui du fils de Meleya, Charlie. Quelques instants, imperceptibles, elle se bloqua, son sourire se figea, son coeur se coinça dans sa gorge. Ils se ressemblaient déjà comme deux gouttes d'eau, son père, et l'enfant qui s'agitait dans la poussette. Les mêmes yeux aux couleurs de l'océan, les mêmes petits cheveux, et ce visage rond qui ne manquerait pas de grandir et de se sculpter aux formes de celles qu'avaient son père, celles qu'elle avait connues pendant toute son enfance, et qu'elle n'oublierait sans doute jamais. Elle essayait de sourire, elle tachait de maintenir un semblant d'elle-même face à cette vision qui lui apparaissait presque funeste. Autumn Rowen-Glaswell n'avait jamais apprécié les enfants, elle n'était pas à l'aise avec eux, ce n'étaient que des brailleurs, emmerdeurs de première, qui vous prenaient tout votre argent de leurs caprices, et pensaient s'en sortir d'un simple sourire déposé sur leur visage d'ange. Elle n'avait jamais cédé à ces caprices, elle n'avait jamais apprécié les personnes qui le faisaient. Elle n'aimait pas les enfants, simplement. Pourtant, à le regarder, Charlie, elle se sentait en conflit permanent entre l'envie de le serrer dans ses bras, comme une tentative désespérée de retrouver un semblant de ce qu'elle avait perdu, et de l'aveugler, de l'empêcher de voir ce monde d'amour et de destruction qu'il ne manquerait pas de faire naître dans le coeur d'une jeune femme, des années plus tard, lorsqu'il serait bien trop grand pour entrer dans cette poussette qui lui servait de moyen de transport. Il la terrifiait, aussi. Meleya pensait sans doute à une répugnance en général, des enfants, cependant, c'était bien plus que cela. Il lui rappelait tout ce qu'elle désirait oublier, il lui rappelait cette page couverte d'encre. Il lui rappelait que, quoi qu'elle fasse, elle ne pourrait oublier. Parce qu'il avait laissé une trace de lui-même, avant de partir six pieds sous terre. Il avait laissé un enfant à Meleya. Et a elle, il ne lui avait laissé que d'un dernier soupir, son prénom sur ses lèvres. De la poussière, simplement. Insignifiante. Bien qu'elle n'avait jamais désiré d'enfant de sa vie, et qu'elle n'en désirerait sans doute jamais – à moins d'une influence de drogues ou autre folie temporaire-, la jalousie et l'agacement la prenait soudainement, alors que son regard reconnaissait les prunelles azur de Charlie, qui la contemplait avec fascination. Se penchant vers la poussette, elle reposa délicatement ce masque factice qu'elle portait, depuis toujours. Autumn Rowen-Glaswell, éternellement indécryptable. « Bonjour, Charlie. » Simplement, quelques mots, un sourire poli posé sur ses lèvres, une main glissant sur la joue de l'enfant en signe de bonjour. Elle faisait des efforts, pour Meleya. Pour Charlie, qui, au fond, n'était qu'un enfant innocent, inconscient de son combat intérieur. Pour Gaulthier, parce qu'il l'aurait voulu. Sans doute. Autumn se releva, et dévisagea son amie, un air intrigué se dessinant sur son visage quelques secondes. « “Je suis nulle”? Je sens qu'il y a une histoire intéresssante là-dessous, dit-elle, esquissant un sourire, invitant son amie à se confier à elle. Autumn, qui faisait attention aux problèmes des autres, Autumn, qui se posait en oreille attentive, voilà un constat que l'on ne faisait pas tous les jours. Etrangement, avec Meleya, elle se sentait prête à faire des efforts, son côté de peste se retrouvait parfois, le temps de quelques secondes, mis de côté, pour faire place à une véritable amitié. Tu as de la chance, je suis une experte dans ce domaine. Voyons ce que je peux faire pour toi. Les cadeaux, elle avait pourtant très peu l'habitude d'en faire, c'était aux autres de la couvrir de présents, elle se contentait de les accepter avec un sourire fin, ou de les rejeter avec dédain lorsqu'ils ne convenaient pas, ou n'étaient pas estimés suffisants. Cependant, elle s'y connaissait dans l'art des présents qui veulent tout dire, les cadeaux empoisonnés, les cadeaux emplis de faux semblants, les drôles de cadeaux, qui ont une signification qui peut parfois rester incompréhensible, même des années après l'avoir reçu dans une boite mystérieuse de métal. Autumn aimait le mystère, après tout, ou était le fun, sans cela ? Ce n'était cependant pas ce que recherchait son amie, et, elle était prête à essayer de ne pas voir de sous entendus douteux dans le moindre carat. Pour une fois.  Autumn sentit le regard de Charlie posé sur elle, et un frisson la parcourut. Elle l'évita, comme elle avait l'habitude d'éviter son père, étrange parallèle injuste entre l'enfant coincé dans la poussette, et le père coincé six pieds sous terre. Suivant son amie dans la boutique, elle fronça les sourcils, scannant immédiatement les environs, se posant en maitresse des lieux, au détriment des vendeurs vêtus de costumes blancs qui se sentaient presque intimidés par sa présence. Dans les immenses vitrines, de l'or, de l'argent, des millions de carats et de perles si fines qu'il fallait un microscope pour en distinguer les moindres détails. Voilà ce dont elle avait besoin, Meleya. De la finesse, des détails, une infinité de détails indiquant l'infinité de son amour, ou autre niaiserie. Poussant un monumental soupir, elle se tourna vers son amie. « Les montres sont ici, je pense que ça peut être une bonne possibilité...dit-elle d'une voix forte tout en réfléchissant. A moins que ce soit un homme à colliers, bagues ou autres fantasies, ironisa-t-elle en indiquant une vitrine emplie de colliers de perles et de diamants. Un sourire se posa sur son visage, puis il s’effaça doucement, alors que son regard enregistrait un autre client dans la boutique. Jeune homme d'une vingtaine d'années, sourcils épais et froncés, mine déconfite d'un client qui n'obtient pas satisfaction. Il contemplait précisément une autre vitrine, contenant des colliers similaires à ceux qu'Autumn indiquait. Poussant à nouveau un soupir exagéré, elle l'ignora et retourna à sa requête première, ses pieds se prenant presque dans la poussette de Charlie, qui était juste derrière elle. Ne t'inquiètes pas, je suis une pro, assura-t-elle, avant d'indiquer une vitrine à Meleya. Approches-toi, t'en penses quoi ?, demanda-t-elle en indiquant une montre avec un bracelet épais en cuir sombre. Et évites de regarder l'autre client droit dans les yeux, on dirait qu'il va sauter sur quelqu'un...il est dans sa mauvaise semaine, sans doute, » chuchota-t-elle à Meleya dans un demi-rire. Dans sa mauvaise semaine...elle n'avait pas idée de ce qu'elle avançait, et à quel point ses paroles ne faisaient qu'enclencher une bombe à retardement.
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June D. J. Martin
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MessageSujet: Re: “three more seconds to live” autumn&meleya “three more seconds to live” autumn&meleya EmptyVen 20 Déc - 23:42

    Une histoire intéressante? Meleya n'en est pas convaincue. C'est plutôt une histoire triste qu'intéressante, une dans laquelle elle culpabilise plus que de mesure. Elle n'a d'ailleurs pas réussi à lui faire comprendre tout cela, ce qui laisse entre eux un grand mur s'ériger. Bien sur, elle espère qu'à travers le cadeau qu'elle lui cherche, elle saura se faire pardonner et lui montrer que malgré tous leurs problèmes, les choses pourront s'arranger. Ca l'effraie de ne pouvoir améliorer les choses, parce qu'elle sait qu'elle a déjà perdu Gaulthier et Dawson, les deux hommes qui ont comptés pour elle, et elle refuse de perdre Kenzo à son tour. Son équilibre de vie est si parfait à l'heure actuelle, qu'elle n'aurait jamais espérer vivre si bien, et être si heureuse. Toute sa vie on lui a enseigné à être le modèle parfait de la princesse battante, qui doit lutter pour survivre. Mais jamais on ne lui a appris à être heureuse et à profiter de ce bonheur qui s'offre à elle. C'est une notion qu'on lui a toujours refusé, et elle comprends pourquoi le bonheur est une notion qu'elle a tant de mal à assimiler et à accepter. Finalement, être au contact de Kenzo est ce qui lui permet d'accepter le bonheur tel qu'il lui est présenté. « Je dirai que je n'ai pas été capable de voir ce qu'il cherchait à me dire, à se faire pardonner. Je me suis énervée contre lui pour les mauvaises raisons au lieu de chercher à le comprendre. Bref j'ai été lamentable. C'est là que je comprends ce que mes années de pensionnat m'ont coûtées. » Elle se refuse à plus de détails, pour éviter d'en dévoiler trop au sujet du passé de son Kenzo, de ce qu'il ne veut pas révéler à son sujet. Heureusement, Autumn n'est pas le genre de personnes à en chercher trop, à en vouloir plus que ce qu'elle ne peut en savoir, ce qui est parfait à ses yeux. « Et c'est bien pour cela que je t'ai appelé, je ne pouvais pas voir quelqu'un d'autre de mieux que toi pour m'aider !» Elle lui sourit avec la plus grande sympathie, et suit docilement son amie sur le chemin des montres. Elle rigole en entendant la iota envisager des colliers fantaisies pour Kenzo et s'imagine le delta en tenue affriolante de ce genre. Rire est son premier réflexe avant de poser une main amicale sur l'épaule de la Rowen Glaswell. Celle-ci s'empresse de présenter différents modèles à la jeune bulgare, et un retient son attention. Classe mais sobre, sombre et élégante, la montre est sublime et lui fait immédiatement penser à l'Homme de sa vie. Elle sourit et comprends que ce modèle est celui qu'elle désire, qui comblera Kenzo. « Oh, je veux celui là ! Je veux cette montre ! Elle est sublime, vraiment ! On dirait qu'elle est faite pour lui. Je sais que tu ne le connais pas, mais je te jure, elle est faite pour lui. » Autumn a raison. Le client est loin d'être très sympathique, son air fait même peur lorsqu'on y regarde de plus près. La bulgare cherche à ne pas se prendre la tête, à ne pas voir le mal partout, mais en présence de Charlie, Meleya est de suite plus suspicieuse, et observe tout ce qui se passe autour d'elle d'un mauvais œil. Rapprochant la poussette entre les deux jeunes femmes, la doyenne alpha cherche à se concentrer sur les montres que la iota lui présente, telle une experte. Celle en cuir qu'elle lui offre au regard est élégante, agréable à l'œil mais peut-être trop classique. Et si Meleya veut se racheter auprès de Kenzo, hors de question de lui offrir un cadeau qui pourrait lui faire penser qu'elle veut qu'il rentre dans les rangs. S'il y a bien quelque chose qu'elle a compris lorsqu'ils se sont expliqués au pied du Golden Gate, c'est que Kenzo ne veut pas rentrer dans une boite, dans une idéologie, et lui offrir quelque chose de classique n'est certainement pas le meilleur des choix. « La montre est sublime mais trop classique pour Kenzo. Il lui faut quelque chose de classe mais de sympa, de fun en quelque sorte, enfin je ne sais pas comment l'expliquer. J'imagine que tu ne connais pas trop Kenzo, du coup c'est difficile de l'imaginer comme ça. » Sa phrase se ponctue de son rire qui reprend peu à peu sa place dans la vie de Meleya, après s'être fait si absent pendant des semaines. Kenzo et Charlie sont ses déclencheurs de sourire, de rires, leur entrée fracassante dans sa vie ont réhabitué Meleya à un certain rythme. Autumn à sa manière, a réussi à combler le manque que ressentait la bulgare, et c'est peut-être pour cela que Meleya lui doit tant, se sent si redevable. Sa moitié. Mais elle n'a pas le temps de penser à plus que le client louche pète un plomb, littéralement et sort de son sac un pistolet, avec lequel il tire un coup de feu en direction du plafond. L'alpha fait rempart devant son fils pour le protéger et ne peut s'empêcher de tirer par le bras Autumn pour l'attirer vers elle. Elle ne veut pas que son amie soit touchée et Meleya commence réellement à paniquer. En temps normal, la bulgare aurait tenté une négociation, aurait essayé d'engager la conversation, chercher à savoir ce que désire l'homme, mais elle n'est pas seule dans l'histoire, son fils et sa moitié sont à ses côtés. Et s'il y a bien une chose qu'elle ne fera jamais, c'est les mettre en danger. « Baissez-vous, mettez vous sous la table. Autumn, prend Charlie dans tes bras s'il te plait !» Son fils commence à s'agiter, ce qui a le don d'effrayer la jeune maman. Refourguant son fils dans les bras de son amie, elle s'avance doucement vers l'Homme et se tente à lui parler. « Que désirez vous? De l'argent? Dites moi ce que vous désirez, je vous l'obtiendrai et tout le monde sera sauf !» Elle joue avec le feu, tente le tout pour le tout, et espère de tout cœur que tout va prendre une solution, une finalité plus agréable que ce qu'elle ne pensait.
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MessageSujet: Re: “three more seconds to live” autumn&meleya “three more seconds to live” autumn&meleya EmptyJeu 9 Jan - 21:00

Against all odds. Alors que, des mois plus tôt, les deux jeunes femmes ensemble auraient déclenché une tornade d'émotions et de ressentiments, elles se retrouvaient à présent main dans la main, à affronter la tornade ensemble, telles deux alliées. Autumn se surprenait encore parfois à froncer les sourcils devant cette amitié inédite, devant cette brunette qu'elle se souvenait avoir insulté ouvertement sans le moindre remords, à maintes reprises. Les trois secondes qu'elle hairait toute son existence durant, mais qui, avec le temps, perdaient quelque peu de leur impact, avaient eu au moins un bénéfice : rapprocher les deux jeunes femmes opposées en tous points. Les trois secondes qui avaient achevé leur relation avec le même homme, de façon brutale, cette nuit de printemps, les avaient liées presque comme des sœurs. Autumn n'avait jamais eu de véritable place en son cœur pour la pitié, et il lui arrivait rarement d'offrir une épaule pour pleurer à ses congénères ; au contraire, elle ne pouvait, bien souvent, s'empêcher de relever les lèvres en un petit sourire moqueur, s'imaginant toutes les horreurs pour lesquelles ces personnes s'acharnaient à briser leur masque, s'inventant des histoires sur leurs erreurs, et bien souvent, souhaitant leur rappeler les pas exacts qu'ils avaient franchis afin de les commettre. Cruelle ? Sans doute parmi les pires. Pourtant, face à celle qu'elle considérait désormais presque comme une alter ego, celle qui, malgré leurs différences, était parvenue à voir au-delà de son masque ; elle sentait d'étranges frissons la gagner, et une émotion prendre soudainement le dessus. Presque une étrangère en son corps, qui était pourtant familière pour le restant du commun des mortels. Tristesse, pitié, envie, besoin de faire quelque chose, d'apporter son aide à celle qui avait posé la main sur son épaule, sur sa joue mouillée de larmes, au bord de cette tombe qu'elles avaient toutes deux si longtemps contemplées. Sa profonde curiosité naturelle prenait évidemment le dessus, aussi, son regard effaça en une seconde cette étincelle peinée y ayant pris place. Des explications vagues, comme si les deux jeunes femmes marchaient encore sur des charbons ardents ; Autumn les acceptait pourtant avec plaisir, détestant plus que tout les longues confidences ennuyeuses. « Quoi que ce soit, je suis sûre qu'il sera capable de te pardonner. Un sourire, un magnifique petit cadeau, quelques excuses et le tour est joué. Il t'aime, j'en suis sûre, donc te fais pas tant de soucis. » Drôles de contradictions entre ses conseils, et la vie complète que la blondinette avait mené jusque-là ; où l'amour n'avait jamais, au grand jamais, été source de pardon. Mais c'était une vie différente que Meleya menait, et peut-être que, son happy ending, elle pouvait l'avoir. Si le cynisme restait coincé au fond de sa gorge, pour épargner son amie, elle parviendrait à passer l'après-midi en prétendant que la brunette, son Kenzo et le fils de celui dont elle n'aimait à présent plus prononcer le nom, vivraient heureux jusqu'à la fin de leurs jours. Un soupir resta coincé au bord de ses lèvres, qu'elle s'efforca de retenir ; souhaitant à tout prix éviter de faire ressurgir sa véritable nature de peste insensible en présence de Meleya. Concentration, yeux rivés sur les étalages brillants, étincellant sur ses prunelles aux couleurs de l'océan, elle tâchait de repérer le meilleur pour son amie, un cadeau élégant qui amènerait Meleya sur la route du pardon. Fronçant les sourcils, ses doigts vernis d'un rouge sang glissant sur les vitrines, elle se stoppa brusquement devant une nouvelle étagère de montres, analysant minutieusement chaque objet. Son amie l'interrompit, lui indiquant alors l'une des montres ; sans même tourner la tête, Autumn entendit le sourire dans ses paroles. Se penchant alors sur l'objet de ses désirs, elle essayerait presque d'imaginer l'homme derrière la montre. Classe, élégante, assez sombre. Choix intéressant ; homme qu'elle aimerait bien connaître. En tant qu'amie, évidemment. A chaque vitrine, elle s'interrogeait sur les choix, les couleurs, sans jamais regarder le prix -pour elle, celui-ci n'avait aucune importance. Quelque chose de classe, mais de sympa. Ainsi, il fallait donc viser dans le hors norme. Un sourire se déposa sur le visage de la blondinette. Elle n'avait beau pas connaitre celui qui, décidément, comptait beaucoup pour son amie ; elle pouvait bien s'imaginer ce qui pourrait lui convenir. « Je vois tout à fait ce que tu veux dire, il faut un cadeau hors du commun, pour un homme...hors du commun, j'imagine. », répondit-elle doucement dans un sourire, évitant de justesse la grimace en prononçant ces dernières paroles. Meleya éveillait en elle une nouvelle conception de l'amitié, si bien qu'elle se surprenait de sa gentillesse à chaque seconde qui passait. Comme si la brunette éveillait une facette de sa personnalité qu'elle n'avait jamais développée auparavant, pour personne. Autre témoignage de ce lien étrange et si fort qui liait les deux opposées. Ses prunelles azur s'arrêtèrent alors sur un modèle qui lui semblait des plus parfaits. La bouche entre ouverte, prête à reprendre la parole, elle s'arrêta brutalement de respirer. Telle un poisson hors de l'eau, elle posa ses yeux vitreux sur l'homme, la main de Meleya qui la poussait derrière, et, soudainement, la poussette était entre ses mains, Charlie la regardait avec des yeux curieux, les mêms yeux que le Levy-Carcenac. Les frissons s'infiltrèrent dans sa peau, et ne firent qu'accentuer lorsque, enfin, sortant de cette demi-transe, elle prit connaissance de la scène se déroulant. L'homme. L'arme. Les débris de plafond qui s'effondraient sur les vitrines immaculées. Les paroles précipitées de son amie, et Charlie soudainement dans les bras d'Autumn. Se concentrant deux secondes sur les battements de son coeur, s'appliquant à essayer de les calmer, ses mains glissant sur les petits bras de l'enfant, comme pour lui donner une protection invisible … deux secondes. Elle prit deux secondes, avant de relever la tête vers Meleya. Mais cette dernière avait déjà effectué deux pas en avant, deux pas de trop. « Qu'est ce que tu … chuchota-t-elle à son amie. Le troisième pas, cette dernière le franchit, n'entendant pas ses protestations. Bon sang, Meleya, c'est ça qu'on t'as appris, à l'école des nonnes ? Pesta-t-elle. Une négociation, évidemment, qu'est ce qu'elle voulait négocier face à un cinglé armé ? Le soupir qu'Autumn retenait depuis de longues minutes sortit, expression de sa profonde exaspération. Serrant Charlie dans ses bras, à moitié recroquevillés derrière la poussette, elle attendit. Si cela ne tenait qu'à elle, elle aurait bondi depuis bien longtemps ; mais le coeur du fils de celui qui resterait à jamais son meilleur ami, battant à ses côtés, la faisait hésiter. Levant les yeux, elle aperçut l'homme esquisser un sourire, qui ne signalait rien de bon. « Oh, vraiment ? Ton amie et toi comblerez le moindre de mes désirs ? L'argent qu'il me manque pour rembourser mes prêts, la femme que j'ai perdue, le fils qui m'a quitté volontairement, cette jeunesse dorée et droguée ? Tu veux faire un pacte, faisons-en un, ma petite brune. L'homme se rapprocha doucement, dangereusement, jusqu'à se retrouver à la hauteur de Meleya. Toi, il avança une main, frôlant son avant-bras...ou ton amie, poursuivit-il, indiquant Autumn du menton, ou même les deux, passez la nuit avec moi. Et me laissez un chèque à la sortie. Ça te semble bon, comme négociation, ça? Impulsive, inconsciente, la blonde se redressa, ses prunelles azur se préparant déjà à mitrailler l'homme, les mots se bousculant au bord de ses lèvres brûlantes de colère. « Ne la touche pas. Et si tu crois une seconde que ta négociation est valable...un sourire moqueur se posa sur ses lèvres. Bon, allez, je t'aide à mettre quelques bijoux dans ton sac, et on est quittes, ça me semble plus intéressant, comme marché, ça. » L'arme avait glissé d'une main à une autre, d'une cible à une autre, tandis qu'elle parlait ; mais Autumn ne l'avait pas remarqué. Ses prunelles azur attirées par Charlie, qui lui tirait la main, qui ne semblait même pas effrayé, mais aborait un regard curieux. Son regard passa de l'enfant, à la poussette qui se trouvait à côté, et, en dessous de celle-ci, le sac de Meleya, entrouvert, et son portable qui dépassait. A portée de main...si elle se penchait. Une demi seconde, elle contempla le graal posé négligemment dans le sac en cuir, puis releva la tête. Son regard rencontra celui de Meleya, et, d'un infime mouvement, elle tâcha de lui faire comprendre qu'il y avait moyen d'appeler des secours. « Je pourrais aussi vous tuer toutes les deux...» L'urgence du moment atteignait Autumn en même temps que l'adrénaline, pulsant dans ses veines, tournant dans sa tête, jusqu'à la rendre folle. Elle tâchait de repérer une issue, une distraction potentielle, afin d'atteindre le téléphone pour appeler de l'aide. En quelques secondes, elle repéra le boitier à détruire en cas d'incendie, qui déclenchait l'alarme, et les trombes d'eau. Tant bien que mal, elle tenta de capter le regard de son amie, de lui faire comprendre l'équation farfelue et peut-être irréalisable, qu'elle tentait de résoudre. Il n'y avait plus qu'une chose à faire, si elles souhaitaient toutes deux s'en sortir vivantes, avec le petit Charlie, évidemment – unir leurs forces, encore une fois, et user d'imagination.
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June D. J. Martin
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MessageSujet: Re: “three more seconds to live” autumn&meleya “three more seconds to live” autumn&meleya EmptyJeu 6 Mar - 22:22

    Parfois les choses dérapent, prennent une tournure à laquelle personne n’aurait pensé, et que personne n’aurait voulu. Un petit rien, un échange de trop, un crissement de pneu, une parole mal interprétée, en somme, des choses de la vie courante. Et puis, lorsqu’on ne voit le mal nulle part, on est encore plus sujet au dérapage catastrophique. A vouloir trop bien faire, on finit par rater, par échouer, et c’est exactement ce qu’a fait Meleya. A vouloir essayer d’arranger les choses, la jeune maman n’a fait qu’empirer la situation. Le braqueur s’énerve, s’agace même, agresse verbalement la maman alpa. Elle lui propose de l’aider mais il s’en contrefout bien puisque tout ce qui l’intéresse est de prendre ces bijoux, et se remplir les poches avec l’argent qu’il en aurait tiré. Clairement, la situation prends une tournure que la bulgare n’apprécie pas. Son bébé est près d’Autumn mais cela ne la rassure pas forcément plus. Une belle blonde comme elle attire forcément l’œil, et donc son bébé. Meleya doit donc tout faire pour parvenir à une diversion de grand nom. Les talons claquent sur le sol froid, et dure, au fur et à mesure que ses pas la rapprochent du forcené. Fatal erreur puisqu’il rompt la distance pour la menacer une fois encore. Il n’en faut pas plus à Autumn pour se lever et venir se placer aux côtés de son amie. Son ton est aussi sarcastique possible, le ton qui n’était réservé qu’à Meleya fut un temps. « Mais pourquoi s’en prendre aux autres ? Il est évident qu’en agissant ainsi, vous n’allez pas les récupérer. Si vous voulez, nous pouvons organiser une rencontre, jouer les médiatrices. Mais agir comme cela … Non, honnêtement, vous ne les récupèrerez pas. » S’il y a bien une expression que la doyenne maîtrise à la perfection, c’est bien mettre les pieds dans le plat. Dire à cet homme qu’il n’obtiendra jamais ce qu’il désire en agissant ainsi est surement le meilleur moyen de signer son arrêt de mort. Mais la foi de Meleya est inébranlable. Même quand le destin lui offre les pires horreurs du monde, elle se montre encore croyante et forte, persuadée que sa foi et Dieu seront la réponse à tous ses maux. Alors elle prie. Ses yeux ne se ferment pas, mais elle prie malgré tout, et jette un regard vers le ciel, en espérant que ce dernier lui apportera sa clémence. Lorsqu’elle entend le forcené amorcer un compromis, elle esquisse un sourire, pensant que la solution trouvée va la satisfaire et leur permettre de partir comme si de rien était. Grossière erreur. Les paroles qui émanent de sa bouche lui glace le sang. Jamais de la vie elle n’acceptera de passer une nuit avec lui. Ce serait pêcher, bien plus que ce qu’elle a déjà pu faire aujourd’hui. Bien qu’avec Kenzo elle ne soit pas dans le pêché en raison de son premier mariage, elle n’oublie pas pour autant sa passade Zephyr, et surtout Dawson. Les deux jeunes femmes ne disent plus un mot, jusqu’à ce qu’Autumn prenne la parole et lui intime de ne plus toucher son amie. Dans le même temps, elle lui propose de l’aider à prendre des bijoux et de le laisser partir sans rien faire, sans le moindre dégât. Tout pourrait ainsi se terminer dans le calme et sans le moindre petit problème ou blessé. La doyenne alpha espère intiment que le détraqué va écouter la grande blonde et s’en allait avec son maigre butin. Mais bien sur, il en faut plus, toujours plus pour des hommes de cet acabit, que rien ne satisfait. Sa soif de sang semble inépuisable puisqu’il émet la possibilité de les tuer toutes les deux. Le souffle de tous les otages se bloque à l’annonce de cette idée, qui voit alors la fin de leur espoir, celui d’être libérés, sains et saufs. Le regard de la iota se balade du sac de l’alpha à son regard, cherchant à lui faire passer un message, que la jeune femme a du mal à comprendre. Discrètement, ses yeux se posent sur son sac, l’un des derniers cadeaux que Gaulthier lui a fait avant leur séparation, et auquel elle tient énormément. Elle voit la lumière émise de son téléphone, qui semble annoncer un message entrant. Relevant la tête vers la blondinette, Meleya l’aperçoit proche de l’alarme incendie, prête à la déclencher au moment opportun, et elle comprend que dès que celle-ci aura actionné l’alarme, elle devra se jeter sur son téléphone et appeler les secours. Adressant un signe de tête à Autumn, elle cherche à lui faire comprendre qu’elle a compris et qu’elle n’attends qu’elle. Il ne lui en faut pas plus pour descendre discrètement la poignée lançant l’alarme incendie et les jets d’eau jaillissent dans le même temps. Meleya, telle une rugbyman entrainée se jette sur son téléphone et tape 911 sur les touches tactiles de son Galaxy et envoie l’appel, pendant qu’elle entend de l’autre côté de la pièce le forcené hurler comme un abruti, gêné par l’eau qui s’abat sur ses lunettes, l’empêchant ainsi de voir clair. « Allo ? Je suis à la bijouterie sur Lombard Street où a lieu en ce moment même une prise d’otage, venez nous aider s’il vous … » Mais Meleya n’a pas le temps d’en dire plus, qu’elle se prends un coup de crosse sur le derrière de la tête. Son reflexe est de glisser un peu largement en poussant la poussette vers une femme d’un certain âge qui comprend que Meleya veut lui confier son fils pour le moment, pour le protéger. Un regard entre les deux femmes suffit à les mettre sur la même longueur d’onde. C’est sur ce regard que Meleya sombre dans l’inconscience, ses paupières se fermant doucement, pour la laisser s’enfoncer loin, très loin dans son esprit.

    Les premiers sons qu’elle entend sont ceux d’une sirène, puis d’une deuxième et bien d’autres après. Il faut quelques secondes à Meleya pour reprendre ses esprits, et reprendre conscience du lieu dans lequel elle se trouve. La bijouterie, le cadeau à Kenzo, Autumn, Charlie. Tout lui revient en tête et elle essaye de se relever brusquement à la recherche de son fils et de son amie mais la dure réalité est toute autre. Elle s’affale lamentablement par terre, étourdie, en proie à une série de vertiges. La jeune femme pose sa main sur sa tête et sent une substance étrange, humide sous ses doigts. Elle comprends que le coup de crosse l’a salement amoché, mais cela ne l’empêche pas de chercher du regard son fils, qu’elle aperçoit plus loin, dans les bras de la femme à qui elle l’a indirectement confié. Rassurée de voir qu’il est bien loin du forcené, elle cherche maintenant Autumn, sa moitié et n’aime pas la scène à laquelle elle assiste. Un pistolet est braqué sur sa tempe, pendant que le preneur d’otage hurle à la fenêtre, comme s’il s’adressait à quelqu’un. Il faut à Meleya un coup d’œil vers l’extérieur pour comprendre que son coup de téléphone aux urgences a eu son effet, et que les forces de l’ordre sont dehors, prêtes à donner l’assaut. Tout cela pourrait prendre une tournure qui plairait à Meleya si seulement Autumn n’était pas en danger de vie. Prenant son courage à deux mains, elle se relève, se tenant la tête d’une main et se maintenant debout de l’autre, elle avance de quelques pas. « S’il vous plait Monsieur, vous voyez bien que la situation se dégrade, ça ne sert à rien de s’en prendre à nous ou à ces pauvres gens … Rendez vous tant qu’il est encore temps, tant que la police n’envisage pas de prendre l’assaut … » Elle laisse sa phrase en suspens, espérant avoir eu un impact sur le forcené, et attendant de le voir relâcher Autumn. Manque de chance, il jette de côté la grande blonde sportive, et l’attrape par le bras, pour lui placer à son tour le pistolet sur la tempe. « T’as voulu jouer les héroines connasse ? Paie en le prix maintenant … »
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MessageSujet: Re: “three more seconds to live” autumn&meleya “three more seconds to live” autumn&meleya EmptyMer 25 Juin - 21:20

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