the great escape
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I want to drive you through the night down the hills - Zadig & Mackenzie

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MessageSujet: I want to drive you through the night down the hills - Zadig & Mackenzie I want to drive you through the night down the hills - Zadig & Mackenzie EmptyDim 15 Sep - 20:59


“ I'm gonna tell you something you don't want to hear
I'm gonna show you where it's dark but have no fear ”


Elle ignorait par quel hasard elle s’était retrouvée au Lexington Club. Ce repaire de filles et de fils à papa suintait le fric, ce n’était pas son monde et elle l’avait bien compris à son arrivée. Des petites pétasses de quatorze ans se trémoussaient au rythme des sons éléctros dans leurs robes trop courtes signées Chanel. Si on tournait la tête de l’autre coté, le spectacle n’était pas beaucoup plus réjouissant. Des fils de se repoudraient le nez avec de la farine magique sans faire preuve d’une quelconque discrétion. Elle préférait l’ambiance des bars à celui des clubs, et ce genre d’endroits m’as-tu-vu au possible lui donnait la nausée. Tout était surfait et prétentieux. Les petits bourgeois se mettaient minables avec des magnums de champagne millésimés, des achats d’alcool sponsorisés par leurs tendres et chers parents. Elle aimait faire la fête, ne pas se donner de limites, et danser jusqu’à ce que ses jambes ne supportent plus le poids de son corps, mais pas ici, pas comme ça. Elle avait la sensation d’être une étrangère parmi toute cette foule de gosses friqués, c’était une Fitz’, pas une Epsilon de base. Elle prenait son visage entre ses mains, elle avait une migraine phénoménale et elle ne parvenait plus à rassembler ses souvenirs. Comment s’était elle retrouvée au milieu du Lex’ ? Elle avait dîné avec Jake à l’appartement puis il était sorti avec des copines. Ne souhaitant pas rester seule elle avait appelé les quelques connaissances qu’elle avait rencontré la semaine dernière à une soirée déjantée. Des filles dont elle ne se souvenait même plus du nom mais qui avaient un sens de la fête incroyablement développé. Perchée sur ses quinze centimètres de Louboutin l’une d’elle l’attirait vers la piste de danse et lui refourguait au passage une coupe de champagne tombée du ciel. Mackenzie planait complètement, elle avait beau ne pas être à l’aise dans cet endroit, elle tentait tout de même de s’amuser. Ses yeux se fermaient tandis qu’elle mouvait son corps fin au rythme de la musique trop forte. Des lumières et des spots multicolores bougeaient dans tous les sens et rendaient les lieux irréalistes. Elle secouait ses cheveux blonds de gauche à droite et buvait de temps à autre une gorgée de ce champagne hors de prix qui n’était même pas bon. Elle n’avait pas les moyens de festoyer dans ce genre d’endroits, sauf avec Garrett peut être. Mackenzie ne venait pas d’une famille richissime, elle n’était pas héritière d’un empire à onze chiffres, elle n’était pas née avec une cuillère en or dans la bouche. Contrairement à la plupart des jeunes ici, l’australienne avait les pieds sur Terre, elle savait ce qu’était le travail, la famille. Le bonheur ne se résumait pas à une paire de Jimmy Choo et d’un cocktail à base de champagne. Ils semblaient tous être aveuglés par les dollars et par le paraître. Elle étouffait et n’avait plus aucune notion du temps. Il pouvait être une heure comme cinq heures du matin, elle n’en avait pas la moindre idée, et n’avait plus la force mentale nécessaire pour y réfléchir. Elle buvait et dansait, c’était une boucle, un cercle infernale, un éternel recommencement. Plus tard, elle se retrouvait sur un immense canapé entourée d’inconnus, elle fixait le plafond avec des yeux vitreux et imbibés d’alcool. Le club semblait doucement se vider tandis que ses oreilles bourdonnaient. Elle n’en pouvait plus de cette musique électro et elle se demandait si le DJ était vraiment aussi bon qu’il le prétendait.  Autour de la table des filles riaient comme des écervelées et les cadavres de bouteilles s’empilaient. C’était d’ailleurs étonnant que rien ne soit encore brisé en milles morceaux. Mackenzie n’avait qu’une hâte, quitter cette endroit. Elle s’imaginait d’ores et déjà dans son lit, enveloppée dans ses draps et rejoindre le pays des rêves. Elle s’était faite conduite ici par deux filles et elle se demandait encore comment elle allait bien pouvoir rejoindre son appartement. L’option la plus évidente était de trouver un taxi, mais encore fallait il avoir de la chance. Sauf que, la chance est une garce et Mackenzie collectionne depuis toujours les petits désagréments du quotidien. Se perdre en pleine ville, chuter de ses escarpins vernis, égarer ses clés, des exemples parmi d’autres qui souvent la conduisent à se retrouver dans d’étranges situations. S’appuyant contre le dossier du canapé l’australienne se redressait difficilement, clairement, elle n’avait plus les yeux en face des trous. L’alcool brouillait ses pensées et faisait tourner sa tête. Ses jambes tenaient maladroitement debout et elle manquait de perdre l’équilibre à tout instants. « Je rentre, merci pour la soirée. » lançait t’elle à l’assemblée d’inconnus qui avaient bien l’intention de se finir au champagne entre les murs du Lex’. Deux, ou trois personnes lui demandèrent de rester tout en insistant sur le fait que la soirée n’était pas encore finie et que c’était trop dommage qu’elle parte déjà. Elle ne relevait pas les paroles de ses fils à papa en quête de sensation fortes à base de coke et de champ et s’éloignait. Titubant à travers les fauteuils elle cherchait du regard les vestiaires de la boîte, et elle comprenait que vu son état jamais elle ne pourrait rentrer à pieds. A quatre pattes peut être, mais sur ses deux jambes jamais. Elle passait la main dans ses longs cheveux blonds et se massait délicatement les tempes, elle avait mal au crâne, aux pieds, et ses oreilles sifflaient c’était comme un terrible ultrason qui refusait de s’arrêter. Elle arrivait finalement devant les vestiaires après un véritable parcours du combattant. Des talons trop hauts, des gens trop ivres sur sa route, et ses pieds qui refusaient de marcher sur une ligne invisible mais droite en théorie. Mackenzie zigzaguait et elle finit par s’empaler contre le comptoir. « Clés, Veste » lançait elle au type chargé de rendre aux clients ivres de la boîte leurs affaires personnelles. Elle avait tendu son petit ticket indiquant son numéro de casier, c’était bon, elle allait bientôt sortir de cet enfer. Poussant un soupir de soulagement lorsqu’elle récupéra ses clés et sa veste, elle ne mit guère longtemps à sortir de la boîte. Elle avait une incroyable envie de fumer, et l’air frais de la fin de la nuit l’à revigorait, lui offrant une bouffée d’oxygène salvatrice. Fouillant dans ses poches elle attrapait son téléphone, l’heure indiquait 5H18, trop tard, on était déjà demain. Dans l’autre poche elle retrouva son précieux paquet de cigarettes. Elle en portait une à ses lèvres, tout en avançant vers l’inconnu, vers un taxi si la chance était de son coté. Elle errait sur le parking démesuré en jouant avec son trousseau de clés, elle le faisait rouler entre ses doigts fins. Quand soudain elle s’arrêtait de marcher, cessant tout mouvement, elle relevait l’objet devant ses deux yeux bleus.  Ce n’était pas ses clés, pour la simple et bonne raison qu’elle n’était pas venue avec sa voiture personnelle. Elle était au bout de sa vie, et elle avait envie de se laisser mourir sur le macadam humide. Le karma était une garce qui s’acharnait. Ces foutues clés, elles étaient à qui ? à un client de la boîte sans doute mais lequel ? Il y avait encore au moins cinquante personnes dans le club, et il ne fermait que dans quarante minutes. Elle aurait pu ramener les précieuses clés aux vestiaires sauf qu’évidemment les portes de la boite étaient fermées. Une fois que tu sors, tu rentres plus, c’était leur principe débile. Partir avec la voiture de l’inconnu lui semblait être une idée encore plus débile étant donné son taux d’alcool élevé; et puis, c’était laquelle de voiture ? Il y en avait partout de toutes les couleurs, des breaks, des décapotables, des berlines. Elle était condamnée à rester sur ce parking et à retrouver le propriétaire. « C’est pas possible ! C’est pas possible ! » Elle répétait inlassablement cette phrase, sauf que personne n’était présent pour entendre ses jérémiades. Elle croisait les bras en soupirant une nouvelle fois, et décidait de tuer le temps en examinant les clés. Le mystérieux propriétaire irait forcément à cet endroit là après avoir piqué une crise d’une rare violence aux abords des vestiaires. Le trousseau était composé d’un nombre incalculable de clés, maison, garage, porte de derrière et tout ce qui pouvait avoir une serrure. Elle ne s’y attardait pas, ça ne l’aiderait en rien à se faire une idée du fameux proprio. Les portes clés attirèrent davantage son attention, une petite plaque en or gravée de deux initiales. « Z.R » murmurait t’elle, en haussant les épaules. Elle ne connaissait pas de Z.R en ville, ni de près, ni de loin. San Francisco, une ville immense dans laquelle elle n’était encore personne à part une nouvelle venue fraichement débarquée d’Australie. Néanmoins c’était de l’or, bordel, qui était assez briqué pour se faire un porte clé en or gravé ? Le genre de mecs qui sniffaient des lignes et prenaient des douches à base de champagne. Le genre de mec qui avait des parents riches comme crésus et qui roulait en Aston Martin. Ah ouai, quand même, le logo de la célèbre marque anglaise ne mentait pas. Deux espèces d’ailes, et en lettres capitales entre les deux : ASTON MARTIN. Un petit bijoux à 180 000 dollars. Elle levait les mains vers le ciel, et commençait son investigation. Vu le prix de l’engin il ne devait pas y en avoir trente six sur le parking. Elle titubait toujours autant et recrachait sa fumée vers le ciel, elle forfait ses bras dans l’espoir vain de se réchauffer, tout en scandant du regard chaque voiture qui passait devant ses yeux. Mackenzie était un zombie alcoolisé en errance qui cherchait une voiture qu’elle n’aurait sans doute jamais les moyens de se payer. La scène était pitoyable, ridicule, et l’anecdote ne la faisait même pas doucement rire. Pétrifiée et épuisée, elle faillit hurler de joie lorsque se matérialisa devant elle le Saint Graal. Une DBS toute neuve, rutilante, d’un noir intense, un bijoux voir même une pièce de collection. Vérifiant que personne ne se pointait elle appuyait sur le bouton de la clé pour ouvrir le véhicule, juste histoire de s’assurer qu’il s’agissait de la bonne voiture. Un miracle se produisit, les phares clignotèrent et les verrous des portes s’ouvrirent. Jetant sa clope au loin, elle se demandait s’il serait sérieux de s’assoir dedans en attendant, et d’allumer le chauffage. Elle n’avait pas envie de rester debout plus longtemps, et puis, au point où elle en était, elle ne risquait plus grand chose. Prenant place sur les précieux sièges en cuir, tout dans l’habitacle respirait le luxe, l’abondance de luxe. Bois précieux, carbone, matières nobles, et un bouton de chauffage qui tombait à pic. Tournant la chaleur au maximum elle croisait les bras, tout en guettant l’arrivée de la ou du propriétaire. Ce n’était pas courant un prénom en Z, mais elle n’avait pas le temps d’y penser qu’un type s’approchait au loin. Un bon mètre quatre vingt dix, une chemise blanche incroyablement chic signée Dior ou Armani, une barbe de trois jours et des cheveux bruns, le stéréotype du fils à papa parfait sous tout rapports et séduisant au possible. Il n’avait pas l’air content le Z.R, il serrait les poings et maugréait des choses incompréhensibles entre ses dents. « Z.R Machin c’est toi ? » hurlait elle en se précipitant à sa rencontre les clés en main. Elle affichait un mince sourire, et tentait d’exprimer une certaine innocence. Ce n’était pas comme si elle s’était accaparée sa caisse, et son chauffage. Elle se stoppa net devant lui, ses traits étaient durs et peu avenants. Il était incroyablement séduisant et charismatique, il dégageait quelque chose de troublant, d’impressionnant. Elle en perdait ses moyens. « Heuuu ... Je ... C’est le type du vestiaire qui m’a refilé tes clés je crois. » elle se perdait dans ses paroles et était incapable de soutenir le regard brun de l’homme. Elle se sentait comme une enfant prise sur le fait accompli et qui allait se faire gronder par ses parents. « J’ai préféré t’attendre, je suis de bonne foi j’aurais pu partir avec. » elle tentait de se justifier mais la tentative était ratée et elle eut un mouvement de recul lorsqu’il se rapprochait d’elle. Mackenzie lui tendait ses clés, se confondant de nouveau en excuses. «  Je suis désolée ... T’appelleras pas les flics d’accord ? » demandait t’elle en le suppliant du regard, elle risquait gros. Déjà elle était mineure et ivre, ensuite, le mec devait avoir de sacrés avocats qui arriveraient à retourner la situation en faveur de Z.R. « Sinon je suis Mackenzie, tu t’en fiches pardon. » ajoutait elle dans un mesure, elle reculait et manquait de tomber sur le macadam. L’alcool ne lui réussissait pas ce soir. Elle espérait qu’il allait avoir pitié d’elle, de son visage de poupée de porcelaine et de ses cheveux blonds comme les blés. Ca se voyait d’un coup d’oeil que Mackenzie était incapable de faire du mal à une mouche, contrairement à lui, il avait les clés et les cartes en main. Le pouvoir la seule chose plus importante que l’argent.  
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MessageSujet: Re: I want to drive you through the night down the hills - Zadig & Mackenzie I want to drive you through the night down the hills - Zadig & Mackenzie EmptyDim 13 Oct - 15:14


Les néons colorés projetaient autour de Zadig une lumière vive, éblouissante. Il sentait le rythme effréné des percussions battre dans tout son corps, une sensation familière depuis qu'il venait passer de nombreuses soirées au Lexington Club. Le bâtiment lui donnait l'impression d'être totalement dans son élément, perdu au milieu de tout ces Epsilon détendu par l'alcool. D'un regard supérieur et satisfait, il détailla lentement les corps des jeunes femmes qui se pressaient là, leurs courbes fines enserrées par des robes aux prix extravagants. Une énième flûte de champagne calée dans la main, les premiers boutons de sa chemise ouverts, une veste de costume hors de prix sur le dos, il continua son observation minutieuse des silhouettes longilignes qui défilaient devant lui. L'esprit du Rosenbach était simple ; il aimait les plaisirs futiles de la vie, toutes les richesses hors de prix, il aimait mépriser d'un regard impavide les autres. Les joies simples et fugitives d'une existence de débauche, de frasques, de turpitudes. Mais jamais il ne lui arrivait de se sentir oppresser par des regrets amers, jamais l'amertume des remords n'affleurait entre ses tempes. Il n'aimait pas réfléchir à ses actes, il considérait qu'il était de son droit de se comporter comme bon lui semblait, et son éducation de fils à papa n'aidait en rien. Arquant un sourcil intrigué quand ses prunelles curieuses se posaient sur une petite demoiselle étrangère à ce lieu, il n'eut pas le temps de continuer ses réflexions sur la population du club. Il respira à pleins poumons l'air enfumé qui vibrait presque au son trop fort de la musique. Sa montre de luxe reluisait sous l'éclairage artificiel, les hommes la contemplait avec une envie maladroitement dissimulée que Zadig décelait aisément dans leurs petits coup d’œil lapidaires à son poignet. Et sans bouger il se parait d'un grand sourire amusé empreint de supériorité et restait calé dans ce canapé d'un rouge élégant sur lequel il siégeait depuis quelques dizaines de minutes, sa coupe à demi pleine. Le liquide doré qui flottait dedans libérait de petite bulles auxquelles il avait déjà beaucoup goûté depuis le début de la soirée. Mais il n'arrivait jamais à se contenter de ce qu'il avait eu, il lui en fallait toujours plus. L'héritier porta la flûte à ses lèvres et l'inclina lentement, laissant le champagne venir déposé son goût acidulé dans sa bouche. Ses lèvres quittèrent de nouveau le verre dans lequel ne demeurait d'un petit centimètre de liquide et il lâcha une petite expiration satisfaite. Suintant le charisme et le mépris dans son costume de grand couturier fait sur mesure pour son corps d'athlète, il se releva de la place qu'il occupait depuis un bon vingt minutes et déposa sa coupe dans un coin. Toutes notions de l'heure, du temps, des obligations futures, avaient disparues, ne restait qu'un besoin incoercible de laisser ses tympans vibrer sous la musique au volume maximum, et de faire goûter encore à ses papilles le goût plaisant de l'alcool. C'était cette vie qu'il menait constamment, sans savoir s'en lasser, comme une indéfectible passion, un besoin, une addiction. Il dépendait de ces soirées chics remplies de gens comme lui, c'était un besoin presque primaire, pouvoir s'amuser et oublier la routine, le temps, les gens, les instants pénibles que tout le monde devrait affronter un jour ou l'autre. Un autre homme d'une vingtaine d'années arborant un costume semblable au sien s'approcha de lui, les joues légèrement rosies par l'ivresse qui montait progressivement en lui. « Alors, Rosenbach, déjà fatigué ? » lança Adrien d'une voix rocailleuse ayant pour but de provoquer légèrement le beau brun qui avait un air étrangement las. Un petit rire cynique échappa à l'interpellé qui passa une main experte dans ses cheveux courts, les décoiffant légèrement tout en les plaquant vers l'arrière. C'était le genre de phrases que l'on lui avait mainte fois dite, dans le but stupide de le titiller, l'énerver, ou l'une de ces choses là. Mais il passait outre, préférant clore la discussion avec ces ivrognes par une petite remarque cinglante. « Si tu pouvais éloigner ton haleine puante d'alcool de moi, ça m'arrangerait. » siffla-t-il, sourcils arqués. « Et pour répondre à ta question, je ne suis jamais fatigué. » conclut-il avec une petite inclination oblique de la tête pour lui signifier qu'il ne comptait pas poursuivre ce dialogue plus longtemps. Les prunelles mordorées de Zadig partirent à la recherche d'une autre source d'intérêt. Dos droit, décoiffé, enveloppé de sa chemise blanc écru, il progressa en serpentant entre les fêtards qui se dandinaient malhabilement sur la chanson que les enceintes diffusaient à plein volume. Beau visage sévère dont les yeux s'étaient ombrés de deux cernes bleutées, il conservait un charme tout particulier. Il se racla la gorge, cherchant du regard une cible pour la soirée, mais l'envie lui manquait et il refusait de s'infliger cet ennui pesant encore. Zadig trouva bon de finir sa flûte d'alcool et but cul sec les restes de champagne qui demeuraient prostré dans la prison cristalline. Il soupira avant de tourner les talons et de se diriger vers le vestiaire. Cette fin de soirée esseulée le mit d'une humeur médiocre, il détestait avoir l'impression qu'il n'était décidément pas indispensable à ses compagnons. Les poings serrés il contempla le type qui se balançait d'un pied sur l'autre visiblement mal à l'aise et exténué en attendant que quelqu'un se décide à lui demander ses affaires. Ils échangèrent un bref regard impavide, Zadig semblait tomber à pic, mais la seule chose qu'il avait envie était de se défouler sur quelqu'un. Il avait fini la dernière heure de la fête affalé sur un canapé de luxe, certes la contemplation discrète des silhouettes félines des jeunes femmes qui passaient n'était pas déplaisante mais il aurait préféré ne pas se retrouver esseulé comme il l'avait été. Il ne considérait pas avoir besoin des autres mais il était agréable de voir que les autres ne pouvaient pas se passer de lui durant une soirée, c'était souvent ainsi habituellement. Mais ce soir-là il avait eu l'impression d'être progressivement délaissé et cela avait tant pesé sur son humeur qu'il n'avait pas envisagé d'aller essayer de mettre une fille dans son lit dans ces conditions déplorables. Il expira doucement, songeant qu'il aurait bien besoin d'une cigarette. Il porta sa main à la poche de son pantalon et en tira la petite boîte rectangulaire. Il s'humecta les lèvres en tentant de trouver son briquet. Ses ongles raclèrent longuement les parois de tissu de son pantalon sans trouver le précieux créateur de flammes, les sourcils fronça il songea qu'il avait dû l'oublier là-bas. Renonçant donc à sa précieuse bouffée de tabac, il pinça les lèvres et se retourna vers le gérant du vestiaire, l'air profondément contrarié. « Veste et clefs. » ordonna-t-il avec impatience. Son agacement était visible, il croisa les bras sur son buste et attendit patiemment. C'était l'attitude constante de Zadig, méprisant et supérieur, il ne prenait nullement conscience des besoins d'autrui, ni même des envies ou des possibilités qui pourraient contrer ses désirs propres. Ce qu'il voulait, il devait l'avoir sinon il le ferait payer au monde entier. « Je suis désolé monsieur, mais il n'y a qu'une veste dans votre casier. » fit remarquer d'une voix posée le responsable. L'héritier se figea, muscles tendus, visage habité par son habituelle arrogance déplaisante mais aussi une pointe de stupeur. Le jeune homme se tut, il semblait intimidé par l'air dérangé de son client donc les épais sourcils se fronçaient et accentuaient de plus en plus la colère qui montait en lui. En plus que d'avoir l'air d'avoir légèrement trop abusé de l'alcool ce soir-là, il semblait d'une agressivité difficilement réprimable. « C'est pas possible ! Cherchez mieux, retournez tous ces foutus casiers si il le faut, j'avais les clefs d'une Aston Martin avec moi en entrant, c'est impossible qu'elles aient subitement disparues ! » s'écria-t-il, levant les yeux au ciel et s'agitant énergiquement sur place. Le jeune homme, patient jusqu'au bout, le considéra avec une certaine nonchalance et une certaine touche de condescendance et se retourna, fouillant méthodiquement devant le Rosenbach chacun des casier, les vidant de leur contenu avant de le remettre patiemment dedans ayant pris soin de vérifier que des clefs d'une luxueuse voiture ne s'y serait pas glissées. Il croyait peu les paroles de l'homme plutôt ivre qui se tenait devant son guichet et quand bien même il aurait trouvé les clefs d'un tel bolide cachée entre les plis d'un manteau, il ne les aurait pas remises à cet homme douteux malgré son apparente richesse mais plutôt à celui à qui appartenait ladite veste. Mais il ne trouva évidemment pas de clefs de cette valeur et se redressa, essayant de masquer l'exaspération grandissante qui enflait dans sa cage thoracique. Zadig sentit sa myocarde s'emballer son l'effet de la colère qui se consumait en lui quand ses yeux attentifs se posèrent sur les mains vides de son "serviteur". « Désolé mais il n'y a de clefs semblables dans aucun de ces casiers. » déclara-t-il en lui tendant sa veste. Zadig le fixa farouchement un long instant, son visage se chiffonna sous l'effet de l'exaspération brute qui le saisissait. Avec la chance qu'il semblait avoir ce soir, cet empoté avait remis son précieux trousseau à quelqu'un d'autre. Il grogna, retenant des mots cinglants à la barrière de ses lèvres, décidé à retrouver ses clefs plutôt que de régler son compte au jeune homme. Il projeta le manteau sur son épaule et s'en alla, raide et froid, poussant la porte avec vigueur. Comme un miracle, sa voiture se trouvait toujours là sur le parking, sa carrosserie effleurée par le mistral nocturne était légèrement dissimulée par une silhouette longiligne qui trônait là. Tout en s'approchant d'elle, il entendit sa petite voix enfantine se confondre en excuses et essayer maladroitement de se justifier. Bizarrement, ce petit visage de poupée atténua quelque peu sa colère. La première chose qu'il fit, de son air dur et froid, quand la jolie petite créature eu fini de parler, c'est tendre une main explicite pour récupérer rapidement ses clefs. « Zadig Rosenbach, c'est moi. » lâcha-t-il froidement. « Commence par me rendre mes clefs, pour le reste on verra après. » lui dit-il, très directement, son regard dur planté dans le sien, apeuré. Il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il comptait faire. D'habitude il avait toujours une longueur d'avance sur les autres mais actuellement il était dans le flou total. Ce joli petit visage de fée ne lui donnait absolument pas envie d'envoyer quelqu'un en prison. « Tu m'as pas l'air méchante, t'es restée là dans le froid à attendre de pouvoir me rendre mes clefs, c'est que t'es quand même de bonne foi. Je veux bien croire à une erreur de la part du type du vestiaire pour cette fois. » répondit-il avec un haussement d'épaule désinvolte. « Mais estime toi heureuse que je crois à ton histoire. » cingla-t-il. C'était la première fois qu'il se donnait la peine d'être un tant soit peu indulgent avec d'autres personnes. Et en voyant cette petite chose grelottant dans l'air glacial de la nuit avancée, il fut pris de l'envie irrépressible de la ramener. Mais il ne comptait pas briser son masque de grand méchant loup dès à présent. « De toute façon si tu étais partie avec ma voiture, je t'aurais tué. » reprit-il avec un sourire amusé. Puis, cédant à cette vieille envie qui le titillait il s'adossa à son bolide et la contempla. « Tant qu'à faire, tu veux que je te ramènes ? » se surprit-il à demander.


hrp:
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MessageSujet: Re: I want to drive you through the night down the hills - Zadig & Mackenzie I want to drive you through the night down the hills - Zadig & Mackenzie EmptyDim 3 Nov - 16:54


“ Il nous arrive de tellement projeter sur l'autre ce que notre cœur désire
que nous finissons par ne plus voir cette personne telle qu'elle est,
mais telle que nous voudrions qu'elle soit. ”


Mackenzie rapprochait ses paumes des volets d’aération du véhicule. L’air chaud qui en sortaient l’envahissait instantanément, lui procurant une sensation de bien-être et presque de sécurité. Les minutes défilaient et semblaient durer des heures, la fatigue s’emparait peu à peu d’elle et son taux d’alcoolémie anormalement haut n’aidait en rien. Pourtant, l’australienne s’interdisait de fermer les paupières ne serait-ce qu’une seconde, elle devait voir le visage de cet homme. Elle devait découvrir qui était le fameux propriétaire de cette luxueuse voiture de sport. La situation n’avait pourtant rien de comique, peut-être qu’elle en rirait dans quelques jours, mais à cet instant, elle avait surtout peur. La peur de l’inconnu, la peur de la réaction du Z.R en question lorsqu’il découvrirait cette intruse dans son véhicule. Elle se disait qu’elle avait un don pour se mettre dans les situations les plus embarrassantes qui soient. Elle attirait les ennuis comme un aimant, et elle avait beau se convaincre qu’un sourire pouvait tout réparer, c’était rarement le cas. Le jour allait bientôt pointé le bout de son nez, et elle était prisonnière de ce parking, de cette voiture qui n’était pas la sienne. Elle regrettait désormais d’avoir été dans ce club, et d’avoir bu autant d’alcool. Elle aurait donné n’importe quoi pour rentrer chez elle, et pour ne pas avoir à affronter tout ça. Parce que, en dépit des apparences, Mackenzie était une jeune femme fragile et vulnérable. Elle avait la sensibilité d’une gamine de quatre ans et se mettait dans tout ses états à la moindre petite contrariétés. C’était le destin qui tirait les ficelles, et qui semblait prendre un malin plaisir à jouer avec elle, à la tester. Si jusqu’ici, elle était parvenue à garder la tête haute, elle doutait qu’il en serait de même lorsque l’homme au porte clés doré se matérialiserait devant elle. Déjà pas forcément très douée avec la gente masculine, et impressionnable comme personne, elle savait qu’elle allait perdre tout ses moyens. Il y avait les gens forts, et les gens faibles. Elle faisait partie de la seconde catégorie et rien ne pourrait changer cela. Son coeur, elle le portait sur sa main. Elle ne se méfiait pas, elle accordait sa confiance à n’importe qui sans concevoir une seule minute les conséquences de ses actes. L’homme avançait, il se rapprochait. A quelques dizaines de mètres d’elle, il fonçait vers elle avec une démarche victorieuse et assurée. Ses traits durs lui donnait des allures d’homme important, ce qu’il était sûrement. Zadig ressemblait à un mannequin, à l’un de ces types qui font la couverture du Vogue homme et qui réveille chez les femmes, des fantasmes inavoués. Elle s’empressait de sortir du véhicule maladroitement avant de bafouiller quelques mots pour s’expliquer. Mais ses paroles n’avaient pas le moindre sens, parce qu’elle était troublée par tant de charisme contenu dans une seule et même personne. Zadig, ce n’était pas le genre de type qui plaisantait pour le plaisir, ou qui était serviable par pure bonté. S’il avait des qualités de coeur, il faisait en sorte de les garder secrète. Tout ceci lui apparaissait en un seul et minuscule coup d’oeil. Zadig n’aimait que lui. « Rosenbach, comme Eileen Rosenbach ? C’est ta soeur ? » osait t’elle demander d’une petite voix sans prêter attention à la main qu’il tendait vers elle pour récupérer ses précieuses clés. Elle connaissait Eileen de nom, c’était une amie de son frère Garrett. Ce nom de famille à résonance germanique avait immédiatement attiré son attention, et il ne lui avait pas fallu bien longtemps pour comprendre que cette famille était l’une des plus puissantes du campus. Les Rosenbach s’étaient fait un nom, et ils étaient assis sur une montagne de dollar, clairement, le clan Rosenbach avait un don pour être au coeur de toutes les histoires et leur nom était sur toutes les lèvres. Ce soir, elle rencontrait donc le fameux Zadig pour la première fois avec le pressentiment dévorant que ce ne serait pas la dernière fois qu’elle s’adresserait à lui. Sa voix était glaciale, exigeante. Zadig ne demandait pas, il exigeait et on avait le choix entre obéir ou s’attirer ses foudres terrassantes. Elle n’avait pas l’habitude qu’on s’adresse à elle de cette manière, mais elle n’osa rien faire ou dire pour calmer les ardeurs du Rosenbach. Il était trop impressionnant et elle était trop fautive dans cette affaire pour oser rajouter de l’huile sur le feu déjà brulant. Les clés en main, elle tendait le bras pour rendre à Zadig ce qui lui appartenait, mais l’alcool et les tremblements incessants de son corps manquaient de lui faire perdre l’équilibre. Les clés tombèrent sur le goudron tandis qu’elle se rattrapait tant bien que mal à la main de Zadig pour ne pas tomber. Finalement, elle était beaucoup plus ivre qu’elle ne le croyait, ce n’était vraiment pas cool du tout. « Je suis désolée. » elle se confondait de nouveau en excuses tout en repassant du revers de la main le pli qu’elle venait de faire sur la très chic chemise du jeune homme. Il enfonçait ses yeux dans les siens, et il aurait aisément pu la tuer d’un seul regard. L’expression - il a les yeux revolver, il a le regard qui tue- prenait alors tout son sens. Elle était qui pour oser faire tomber les clés d’une voiture à deux cents mille dollar ? C’était ça qu’il devait être entrain de se dire. Sous ses airs d’agneau, de princesse inoffensive, Mackenzie était une personne incroyablement maladroite, chez lui, ça devait se traduire par un manque de respect. Zadig, il devait avoir l’habitude que tout un chacun se plie à ses quatre volontés, lui cire ses pompes. Même avec les filles, un claquement de doigt et elles se mettaient à ses pieds. Ce genre de type l’intriguait vraiment, c’était comme une version améliorée de Chuck Bass, dangereux mais séduisant, beaucoup trop séduisant. Elle était incapable de rester indifférente alors elle se noyait dans son regard démoniaque sans avoir la force d’ajouter la moindre petite parole. Les clés qui brillaient sur le sol, la fit redescendre sur terre et elle s’empressait de les ramasser en faisant bien attention de ne pas tomber encore plus bas. En équilibre sur ses talons qu’elle maudissait au plus haut point, elle sentait l’alcool qui lui faisait tourner la tête, qui faisait battre son palpitant de plus en plus fort. Il se passait soudainement trop de choses autour d’elle et dans sa tête, elle aurait voulu fuir, elle aurait voulu disparaitre, mais il était là, juste là. « Tiens voilà. » dit elle en déposant le trousseau dans sa main tendue. Evidemment, elle ne s’attendait pas un merci, ni même à un sourire. Elle commençait à cerner le personnage, il pouvait la détruire en un dixième de seconde et elle n’avait aucune arme à sa portée. Ivre, seule, et désormais hypnotisée par la réincarnation du mal, Mackenzie était dans de beaux draps. « De toute façon, je ne serais même pas capable de la démarrer. » soufflait t’elle en désignant l’Aston Martin d’un signe de tête, ce qui était la stricte vérité. Mackenzie n’avait jamais roulé de voitures de sport, elle n’était déjà pas douée derrière le volant de son épave, alors conduire un engin qui franchit la barre des cent kilomètres-heure en quelques secondes à peine, ce serait du suicide. « Je t’assure que c’est la vérité. J’ai même voulu faire demi-tour mais les portes étaient fermées. Jamais je ne me serais permise d’aller voler dans les vestiaires. Tu me crois, pas vrai ? Dis moi que tu me crois, passer pour une menteuse me serait insupportable. » et voila que l’alcool lui déliait la langue. Elle avait beau ne pas connaitre Zadig, elle ne voulait pas que ce dernier se fasse une fausse image d’elle. Mackenzie ne mentait pas, elle ne trichait pas, elle ne volait pas. C’était une jeune femme qui avait des valeurs, à qui ont avait enseigné des règles de vie. Elle était respectueuse, parfois beaucoup trop. Cette gentillesse excessive faisait partie de sa personnalité, elle ne pouvait pas aller contre. Elle l’imaginait parfaitement appeler la police, ou lui pourrir l’existence pendant les trois prochaines décennies. Elle était convaincue, qu’il avait déjà été intraitable avec d’autres pour beaucoup moins que ça. Peut-être devait elle s’estimer chanceuse d’avoir droit à une once d’indulgence de sa part. « Si j’étais partie avec ta voiture tu n’aurais pas eu besoin de me tuer. Je serais morte avant, parce que j’aurais forcément eu un accident. Je suis même pas capable de mettre un pied devant l’autre, alors conduire ça ... encore moins. » répliquait elle en voyant apparaitre un sourire malfaisant sur le visage du Rosenbach. Elle l’observait se rapprocher de son précieux bolide, il contemplait, vérifiait qu’il n’y avait pas la moindre petite égratignure sur sa carrosserie rutilante. Puis soudainement, alors qu’elle se décidait à s’en aller, l’homme s’adossait et lui fit une proposition qui ne se refusait pas. « Tu n’es pas obligé. Je veux dire si tu n’en a pas envie je vais me débrouiller. Je peux trouver un taxi, d’autant que tu dois avoir des choses plus importantes à faire que de raccompagner une gamine ivre jusqu’à chez elle. » poursuivait t’elle, en entortillant ses mèches blondes entre ses doigts. Elle n’avait pas envie de lui être redevable, c’était bien gentil de sa part de lui proposer mais Mackenzie ne voulait pas abuser. Puis, elle réfléchissait, elle était épuisée, les rues étaient dangereuses la nuit, d’autant plus dans son état. Il serait plus prudent de suivre cet inconnu que de rester sur ce parking quasiment désert. « Tu es vraiment sur que ça ne te déranges pas ? Je ne voudrais pas m’imposer. » murmurait t’elle de sa voix la plus douce en se dirigeant vers la portière coté passager. Les yeux rivés sur l’imposante carrure de Zadig, elle voyait en lui un homme de pouvoir, un homme qui avait un mauvais coté mais qui ne s’en cachait pas. Pourquoi fallait il que l’agneau soit attiré par le loup ?  
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MessageSujet: Re: I want to drive you through the night down the hills - Zadig & Mackenzie I want to drive you through the night down the hills - Zadig & Mackenzie EmptyJeu 28 Nov - 18:23

Don't let your happiness depend on something you may lose.



La couverture noire de la nuit californienne recouvrait tout, comme un linceul qui couvrait les murs, les routes d’asphalte, les trottoirs pavés et ce parking, aussi sinistre qu’il l’était déjà. Après une soirée entière à siroter du champagne affalé sur un divan, l’humeur de Zadig aurait du se trouver à son apogée, mais une colère bouillonante s’était emparée de lui, pour une stupide histoire de clefs de voiture. Mais qu’est ce que ça l’agaçait ces traquas constants de la vie, surtout quand il s’agissait de sa magnifique Aston Martin qu’il avait acheté le mois passé en débarquant dans l’université de Berkeley. Et garder son calme, ce n’était pas la qualité qui caractérisait particulièrement Zadig, dès qu’une fraction de seconde de sa vie dérapait légèrement, ça lui vrillait les neurones, ça le plongeait dans une rage sourde et profonde, comme les enfants capricieux qu’on a trop gâté. Car oui, sans vouloir l’admettre, l’héritier Rosenbach n’était qu’un fils à papa, couvert de présent plus coûteux les uns que les autres depuis sa plus tendre enfance. Il ne s’en était jamais rendu compte, évidemment, pour lui, tous ces milliers de dollars dépensé pour son bon plaisir n’étaient que le minimum syndical, et il ne se rendait jamais compte quand il poussait le vice bien trop loin. Il vivait dans une sorte de cage dorée qu’il se complaisait à vanter, à exhiber devant tout le monde, avec ses petits regards hautains et ses sourires conquérants. Le monde, d’après Zadig, c’était simplement un grand jeu dans lequel tout s’achète, une sorte de Monopoly, quoi. Dans le fond, ce n’était pas de sa faute, c’était sa vie qui voulait ça, petit prince du troisième frère Rosenbach, chéri, aimé, attendu, qui s’était retrouvé étouffé de cadeaux à la mort de sa mère, car le travail prenait tout le temps de son père et il compensait les nourrices par des chèques exorbitants. Alors Zadig était parti du principe que tout était récupérable du moment qu’on en avait les moyens, l’amour, l’amitié, la vengeance, tout se monnayait habilement si on y tenait, ce n’était qu’une question de volonté et de naissance chanceuse. « Non, c’est ma cousine. » répliqua-t-il. Malgré son opulence et ses achats compulsifs, il tenait à ses biens, surtout à sa merveilleuse voiture qu’il avait garé là en début de soirée. De toutes les BMW, les Mercedes, ou autres monstres de métal alignés sagement sur le béton sec, la sienne était de loin la plus coûteuse et la plus admirée. C’était sa fierté, son bijou. Alors retrouver ses clefs dans les mains d’une petite inconnue au regard bleuté qui l’implorait tristement de la laisser s’en aller, il n’appréciait que très peu la situation. Surtout qu’après une telle humiliation au vestiaire, il ne souhaitait que déverser le flot de diatribes acerbes qu’il esquissait dans son esprits. Mais voilà, plus encore que l’argent, Zadig aime les filles, surtout le délicieux manège de la séduction, et celle-là, elle était plutôt jolie, voyez-vous. Deux grands saphirs larmoyants au milieu de son visage, des traits réguliers, fins et harmonieux, des petites lèvres courbées et légèrement maquillées, avec ses expressions enfantines qui aurait séduit n’importe qui. Elle se confondait en excuses et cela ne faisait qu’amplifier son charme. Quand le Rosenbach sentit le contact froid de ses clefs dans sa mains, sa myocarde se détendit avec lenteur et il se lança le défi de la mettre dans son lit. « Je veux bien croire que les portes étaient fermées, le reste de ton histoire, je m’en fiche, le tout c’est que mes clefs soient-là, le reste, peu m’importe. » lui répondit-il distraitement, en lui désignant d’un bref coup de menton le trousseau qui reposait entre ses doigts. Tout en l’écoutant déverser des torrents de justifications inutiles il inspecta soigneusement la carosserie reluisante de sa voiture, vérifiant chaque millimètres, chaque courbes, chaque recoins de sa propriété. Il hocha la tête d’un air satisfait et s’humecta les lèvres et attendit que la demoiselle réponde à son attirante proposition. Une nouvelle fois, la prénommée Mackenzie se tortilla devant lui d’un air relativement mal à l’aise sans pouvoir se résoudre à accepter ce qu’il lui proposait. Elle avait peur d’abuser, disait-elle. La peur de l’abus ? Zadig ne connaissait pas, mais il haussa doucement les épaules et leva ses prunelles vers le ciel parsemé d’astres. Les étoiles nettes flamboyaient au dessus de leur tête sur le ciel encre. « Si j’te propose c’est que théoriquement, ça me dérange pas, mais dépêche toi de te décider, il se pourrait que je change d’avis. » grinça-t-il, le dos calé contre la vitre de sa portière côté conducteur, décrivant l’australienne de son regard ambré, amusé par sa drôle d’hésitation. Mais, instinctivement, elle se glissa jusqu’à la porte passager et déclencha un irrépressible sourire amusé chez l’héritier. Il se laissa tomber dans le fauteuil conducteur avec un soupir d’aise et caressa le cuir ébène du volant du bout des doigts. Il entendit le clic caractéristique de la ceinture bouclée et fit ronronner le moteur de l’Aston Martin. « Par contre, je te préviens, si tu me salis le sol avec tes godasses, je te jette de cette voiture après de l’avoir fait récurer à la brosse à dent. » la prévint-il avec cette petite lueur de satisfaction malsaine qui brillait au fond de ses prunelles, cet habituel sadisme qui surprenait toujours. Il jeta un coup d’oeil furtif au petit bout de femme apeuré qui luttait pour ne pas s’endormir, bercée par les vibrations de la voiture. Bientôt ils commencèrent à s’enfoncer dans la ville de San Francisco, déguisé par l’obscurité des lieux, seulement dévoilés de la nuit par la lumière blafarde des lampadaires. « Bon, on va où, mademoiselle Mackenzie ? » se décida-t-il à demander avec dans son timbre grave, l’exaspération et la condescendance qu’il avait toujours quand il s’agissait d’être un tant soit peu sympathique. « Et puis t’en qu’à faire, dis-en moi un peu plus sur toi, j’aime pas avoir des inconnus dans ma voiture. »

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MessageSujet: Re: I want to drive you through the night down the hills - Zadig & Mackenzie I want to drive you through the night down the hills - Zadig & Mackenzie EmptyDim 15 Déc - 0:33


“ Je suis amoureuse de cette Terre sur laquelle j’ai mes pieds.
Je l’aime avec tous ses défauts, toutes ses tares. Je l’aime à cause de ça. (…)
Je veux faire entrer l’air dans mes poumons… je veux respirer. ”


L’atmosphère qui régnait était étrange, presque oppressante. Mackenzie avait cette désagréable sensation d’étouffer, de manquer d’air. C’était comme si, d’un instant à l’autre, ses poumons allaient imploser. Tout ça, c’était de la faute de Zadig, entièrement de sa faute. Premièrement, il ne faisait rien pour la mettre à l’aise ou en confiance. Il jouait au diable réincarné en milliardaire séduisant, il usait et abusait de chacun de ses atouts. Les ficelles entre ses doigts, il faisait de Mackenzie son nouveau jouet favori, une marionnette qu’on prend, puis qu’on jette. Elle ne s’en rendait pas compte, parce que l’alcool avait déjà assassiné la plupart de ses neurones et que la fatigue avait fait le reste, mais elle était convaincue d’une chose. Il l’oppressait. Lui et son charisme exubérant, sa classe naturelle, sa beauté classique et froide, son air imposant directement inspiré d’une publicité pour un parfum, sa chemise blanche signée Dior et sa voiture reflétant toute l’étendue de son compte en banque. Ce n’était pas son monde tout ça, il y avait un fossé entre eux. Un gouffre infranchissable. Elle savait d’un simple regard qu’il était dangereux, qu’il n’était pas pour elle. Qu’il serait toujours le loup. Qu’elle serait toujours l’agneau. Sans armes, sans défenses, au second plan. Néanmoins, une force mystique et presque sacrée l’attirait irrémédiablement vers lui, l’obligeait à le suivre à travers la ville endormie. C’était comme si, elle voulait mettre le destin à l’épreuve et voir ce qui se passe lorsque la curiosité l’emporte sur le reste. Etait il réellement ce qu’il montrait ou existait t’il un autre Zadig Rosenbach caché sous ce masque d’apparences trompeuses, de luxe aveuglant ? Hypnotisée et à bout de souffle, elle se contentait de l’observer comme s’il était un Saint descendu sur Terre pour prêcher la bonne parole. Elle enregistrait la moindre inflexion de sa voix, le moindre tic un peu particulier. Tout ce qui faisait que Zadig Rosenbach n’était pas un homme comme les autres. Il parlait de sa cousine Eileen avec un détachement très étrange. C’était presque comme si, elle ne comptait pas, où du moins que Mackenzie ne méritait pas d’en savoir plus sur la très sulfureuse blonde. C’était sa cousine, point final. Elle aurait pu insister, lui poser des centaines de questions mais sa gorge était nouée, ses cordes vocales bloquées. Mackenzie était une poupée à qui on avait ôté la parole et qui menaçait de se briser à tout instant. Elle était paralysée par la peur. La peur de l’inconnu, de la solitude, de l’enfermement. Elle n’avait pas les cartes en main, elle n’avait d’ailleurs plus rien mis à part un taux d’alcoolémie trop élevé et deux pupilles trop brillantes. Elle se demandait si tout les Rosenbach étaient comme lui, aussi froids, distants, charismatiques. Avaient ils tous, ce petit truc en plus ? Une étincelle dans le regard, une folie dissimulé et un contrôle parfait de n’importe quelle situation. Elle était impressionné. Il lui faisait de l’effet. Un drôle d’effet. « J’aurais aimé que les choses se passent autrement. Vraiment. » poursuivait t’elle d’une voix délicate. Des excuses encore et toujours. Mackenzie avait toujours eu beaucoup de mal à gérer sa culpabilité, elle avait une peur effroyable des conflits. Elle voulait rendre le monde meilleur, plus grand, plus beau, mais la plupart du temps elle se contentait d’idéaliser. N’importe qui aurait pris la fuite devant un homme comme Zadig. Le mal était tatoué sur son corps, imprégné dans ses veines, et pourtant, elle voulait se convaincre qu’il y avait une part de bien en lui. Naïve. « Zadig... » l’interpellait t’elle timidement, c’était la première fois qu’elle prononçait son prénom et c’était étrange, ou du moins absolument pas naturel. L’héritier se retournait à peine, trop occupé à observer chaque recoins de sa précieuse voiture. Zadig accordait de l’importance aux choses, pas aux gens. Il était détaché de toutes émotions. L’insensibilité à l’état le plus pur qui soit. Incapable de poursuivre sa phrase elle se dirigeait vers la porte passager d’un pas maladroit tandis que son regard se posait sur elle. Il devait s’amuser de sa démarche chancelante, de sa timidité presque maladive quand elle se retrouvait face à lui, de son flot de paroles incontrôlable et incessant, et de ses deux yeux tristes et perdus qui semblaient le supplier. Elle prenait place, attachait sa ceinture de sécurité et vit son reflet flou dans le rétroviseur. Une mauvaise caricature d’elle même, c’était incompréhensif. Elle était trop ivre, trop troublée, la troisième guerre mondiale avait actuellement lieu dans son esprit, ses pensées se bataillaient. « Merci, de bien vouloir me ramener. » Ainsi achevait t’elle sa précédente phrase tout en s’enfonçant dans le siège en cuir d’un confort dépassant l’entendement. Le moteur produisait alors un bruit caractéristique, typique des véhicules de sport, la puissance, la vitesse. Une douce mélodie interrompue par le rire enfantin de Mackenzie. Elle s’était imaginée avec une brosse à dents dans les mains à quatre pattes dans l’Aston Martin. Elle avait relâché la pression, oublié l’appréhension. Néanmoins elle ne doutait pas une seule seconde du fait que Zadig puisse être capable de forcer quelqu’un à faire une telle chose si on abimait son précieux bijou. « Tu n’oserais pas. C’est impossible d’être aussi cruel. » le défiait t’elle sans avoir conscience des risques qu’elle prenait à s’amuser ainsi avec la réincarnation du mal. Un pacte avec le diable. Doucement, sa tête se posait contre la vitre et devant ses yeux presque éteints défilaient les lumières de la ville. Une nouvelle journée allait commencer, pour le meilleur, et surtout pour le pire. « Au Golden Gate Park ce sera parfait. » ajoutait-elle dans un bâillement. L’appartement de Garrett n’était pas loin du parc, ainsi, elle n’aurait pas à marcher plus de quelques minutes dans cette nuit glaciale et sombre. Elle luttait pour garder les yeux ouverts, elle avait envie de rejoindre les bras de Morphée, le pays des rêves. Elle avait l’impression d’être en sécurité dans cette enveloppe de luxe qui fonçait à travers la ville. Zadig était là, rien ne pouvait l’atteindre. A part lui. « Je viens de Sydney ... Je suis venue à Berkeley pour poursuivre mes études d’histoire de l’art et retrouver mes deux grands frères ... » commençait elle dans un effort surhumain pour ne pas s’endormir. Elle savait qu’il s’en fichait éperdument Zadig de sa petite vie normale, de son Australie natale et de sa passion pour les Arts. Elle n’était qu’une personne normale à qui il arrivait des choses exceptionnelles. Elle n’était pas l’héritière d’un empire, elle ne baignait pas un univers de privilèges et de luxe ostentatoire. Elle était juste normale, presque banale, mais tout prenait un nouvelle direction avec rencontre inattendue. C’était différent, inédit. Il y avait quelque chose d’indéfinissable. Le monde s’était arrêté de tourner, le temps était sur pause. Ils étaient deux contre la nuit. Contre la vie. A lutter contre les rêves. Ses paupières se fermèrent délicatement et un mince sourire s’emparait de son visage angélique. Le monde idéalisé à porté de mains, des rêves plein la tête, elle ne luttait plus. Ni contre le sommeil. Ni contre lui. 
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MessageSujet: Re: I want to drive you through the night down the hills - Zadig & Mackenzie I want to drive you through the night down the hills - Zadig & Mackenzie EmptyDim 22 Déc - 12:26

Dans l’immense ombre fraîche de la nuit californienne, le bourdonnement grave du moteur de l’Aston Martin lézardait les murs en griffant l’asphalte tiède de ses pneus. Abrités par l’enveloppe de métal argenté, Mackenzie et Zadig fendait le linceul noir du crépuscule, le pied de jeune homme fermement calé sur la pédale d’accélération. Il aimait la vitesse, le bel héritier, il aimait sentir la lente déferlante d’adrénaline, brute et déraisonnée qui s’insinuait dans ses veines alors qu’il poussait son véhicule à aller plus vite. C’était pour son unique bon plaisir qu’il répétait ces pressions soudaines et incontrôlées pour sentir son bolide faire un bond sur le béton américain et filer vers l’infini. Yeux verdissants rivés sur la langue d’asphalte qui se déroulait généreusement devant lui, il sentait le malaise oppressant qui entravait les paroles de la jeune femme. Zadig se savait tout puissant derrière la carapace infranchie qui l’enserrait et lui conférait, de son étau, cette hauteur et ce dédain qui faisait de lui ce personnage intouchable, luxueux et insatisfait. Il connaissait l’effet qu’il faisait aux autres, il intimidait, irrémédiablement, l’opulence dans laquelle il avait grandi l’avait rendu ainsi, inchangé et inchangeable. Personne ne s’était jamais risqué à essayer de percer le masque d’acier qu’il revêtait toujours, pas même l’ange recroquevillé sur le siège voisin. Le Rosenbach aimait les beautés enjôleuses, féminines, maquillées, enserrée dans des robes pailletée aux reflets dorés, il savait de ses conquêtes qu’elles étaient des croqueuses de diamant, et il jouait habilement de ce fait su et apprivoisé. Il leur promettait monts et merveilles et les attirait à lui avant de s’éclipser et de laisser les jolies blondes aux habits de lumière esseulées, la tête pleine de rêves factices, effluves de leurs envies chères et convoitées. Mais Mackenzie était différente de ces beautés banales, poussiéreuses de fond de teint et dissimulée derrière leurs rouges à lèvres et leurs mascaras. Mackenzie elle avait cette candeur enfantine, ces traits simples, fins doucement esquissés, suggérés sur l’oval de son visage, elle avait une sorte de clarté glissée derrière ses sourires en coin sur ses petites lèvres sanguines. Et puis elle avait de ces yeux, Mackenzie, des yeux dans lesquels on se plonge et on ne ressort plus, deux grands lacs azurés et éclatant de pureté, avec, caché derrière ses grands prunelles colorées de bleu, ses rêves pétillants qui illuminaient son regard de fillette. Des songes déraisonnées qui donnait tous leurs éclats à ses pupilles. Elle avait un charme fou, la môme, et le pire, c’était qu’elle ne s’en rendait même pas compte. Elle vivait sous les yeux dépendants de Zadig. Et maintenant qu’il était définitivement attiré par la petite chose inoffensive qui était logée dans sa voiture, son parfum vanillé se répendait comme une brume irréelle à travers l’étroit espace de sa voiture. Il aurait du la détester, cette Mackenzie, encore plus quand elle lui exposait son agaçante culpabilité et ses inquiétudes. Il haussa les épaules d’un air distrait à l’entente de sa petite voix naïve, mélodieuse de candeur. Il tourna à peine sa tête quand elle l’appela faiblement. « Estime-toi heureuse que je n’ai pas été rancunier. » souffla-t-il de cette éternelle façon détachée qui laissait ses paroles flotter puis s’éteindre dans les ténèbres. Il se déléctait des airs apeurés teintés de surprise de la jeune fille chaque fois qu’il jouait les grands méchants loups, rien que le souvenir de sa myocarde emballée par l’exaspérante et fatiguante colère sourde qui l’avait consumé le rendait aigri. Et alors qu’il s’éternisait dans ses jeux d’éternel insensible qui savourait silencieusement l’effroi des autres, l’odeur sucrée de la jeune femme se rappelait à lui et il s’enfonçait plus encore dans son siège, dissuadé de toute violence envers elle. A cet instant précis, les effluves de sa frangrance d’enfant étaient son héroïne, sa drogue, car cet arôme vanillé et doux de l’enfance était tout ce qui lui importait en cette soirée. S’échappa d’entre ses lèvres un rires carnassiers qui ne dura qu’une minuscule seconde à l’entente de la plainte ingénue de Mackenzie. « Je t’assure que ça l’est. Alors fait attention à où tu poses tes talons, je te réserverai un sort des plus cruels. » poursuivit-il d’un ton posé, tournant son visage peint d’un sourire amusé vers elle. Zadig était capable d’être des plus violents quand il s’agissait du respect indéfectible auquel il estimait avoir amplement droit. Alors que son bolide progressait toujours dans la nuit ténébreuse, avec les étoiles nettes et claires qui flamboyaient au dessus de leurs têtes, Il songea à toutes les alternatives qui s’offraient généreusement à lui, à tous les endroits dans lesquels ils pourraient de rendre alors qu’elle articulait péniblement qu’il devait la déposer au Golden Gate Park. Candide, la gamine, pensa-t-il, il n’avait aucune envie de la laisser s’extirper de cette voiture si facilement. C’aurait était d’une simplicité enfantine, mais Zadig aimait les fins tortueuses, il s’appliquait à nouer le dénouement sibyllin de cette nuit-là. Alors que la lumière pâle des lampadaires éclairait le sol bétonné du Western de San Francisco, il se décida à réaliser une unique escapade vers un ailleurs rêvé qu’il ne voulait pas quitter. Le petit corps alangui de la demoiselle à côté de lui lui rappelait qu’elle était exténuée, que le sommeil la gagnait déjà alors qu’il filait vers la côte, mais fidèle à lui même il se fichait éperdument de l’état des autres. « L’histoire de l’art... tu étudies à Berkeley, non ? » demanda cette voix sèche et rocailleuse de fumeur, mêlée à l’éternelle condescendance dont il faisait preuve quand il s’adressait à quelqu’un, car personne ne pouvait se montrer aussi hautain que Zadig à travers ce comportement qu’il revêtait constamment, son habit sombre et mystérieux qui le moulait discrètement sous ses costards hors de prix. Dans son dernier élan de folie, il bifurqua vers la plage dorée qui s’étendait sous ce ciel d’encre. Lèvres pincées, il s’arrêta devant les murets qui délimitaient l’accès aux touristes. En un seul mouvement de son bras couvert de sa manche blanc satiné il coupa le moteur et s’extirpa de l’Aston Martin. « Prochaine arrêt, Golden Gate Park, en attendant, vous allez devoir vous contenter de la mer, mademoiselle Mackenzie. » glissa-t-il en lui ouvrant la porte passagère.
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MessageSujet: Re: I want to drive you through the night down the hills - Zadig & Mackenzie I want to drive you through the night down the hills - Zadig & Mackenzie EmptyDim 5 Jan - 1:43


“  Chez nous, et je suppose aussi ailleurs,
il y a deux méthodes de dissimulation : se taire ou parler beaucoup.  ”


Zadig représentait à la perfection, tout ce qu’elle avait toujours détesté chez le sexe opposé. Un narcissisme exacerbé, une confiance en soi indéfectible, des pupilles d’où jaillissaient des étincelles de cruauté. Les mains posées sur le volant en cuir de sa voiture de luxe, le pied enfoncé sur la pédale d’accélération, il roulait à travers la ville endormie avec une assurance particulière, avec un charisme qui forçait le respect. Elle faisait en sorte de ne pas le regarder trop longtemps de peur de croiser son regard brulant comme les flammes de l’Enfer. Néanmoins, il était devenu un mystère encore sans réponse, et elle était désireuse de percer le secret de la noirceur de son âme. Au fond d’elle même, elle avait parfaitement conscience qu’être montée dans sa voiture était une grave erreur. Désormais, elle n’avait plus aucun moyen de s’échapper. Elle était prise au piège. Il avait le contrôle total de la situation. Les pleins-pouvoirs. Elle aurait dû être repoussée par lui, pas par son physique enivrant, mais plutôt par sa personnalité détestable. Pourtant, c’était tout l’inverse qui était en train de se produire, et elle se retrouvait là, au pied du mur, impuissante. Zadig était aussi pervers et malsain qu’il était désirable. Cette vérité peu avouable s’imposait doucement à elle, et tout ses efforts pour chasser ces pensées de son esprit étaient vains. Zadig était là, tel un roi régnant sur son royaume. Elle entendait tout, percevait tout, grâce au silence de la nuit. Les inflexions de sa voix, ses soupirs exaspérés, ses faux-sourires. Les lumières des réverbères se reflétaient dans ses yeux bleus tandis qu’elle luttait pour ne pas s’endormir. D’ordinaire, elle était une infatigable bavarde, Mackenzie avait réponse à tout, elle excellait lorsqu’il s’agissait d’agrémenter une conversation, mais pas ce soir. Plus maintenant. Lentement, elle s’était murée dans un silence étrange au goût d’éternité. Zadig était issu d’un monde qu’elle ne connaissait pas, qu’elle ne maitrisait pas. Il était debout au sommet d’une montagne de dollars, il se dressait face au monde afin d’exposer aux yeux de tous sa supériorité, celle de son nom, et celle de sa personne. Ainsi, elle s’était convaincue que, qu’importe les mots qu’elle pourrait prononcer, il ne l’écouterait pas. Ce qu’elle avait à dire n’avait pas le moindre intérêt pour lui. Mackenzie était dans sa vie et dans son existence de prince héritier couvert d’or, un grain de sable. Un minuscule grain de sable qui, au premier coup de vent s’envole, puis disparait. « Oui. Je suis arrivée en septembre avant j’étais à Paris. » se risquait-elle à répondre d’une voix douce mais fatiguée, à l’exacte opposée du timbre condescendant que Zadig se plaisait d’employer. Il était hautain, sur d’autres, ça aurait pu être exaspérant à souhaits, mais pas sur lui. Sa joue rose appuyée contre le siège recouvert de cuir, elle levait délicatement les yeux vers lui. Il transparaissait de ses pupilles une certaine candeur, mêlée à une innocence rare. Mackenzie était belle à sa manière, même épuisée, même sous l’effet destructeur de l’alcool. « Et toi ? » murmurait-elle dans un soupir. Elle était curieuse de savoir ce qu’il étudiait à Berkeley, sans doute le commerce, la finance, un domaine en rapport avec le monde de l’argent et des affaires. Elle ne se souvenait pas l’avoir déjà croisé sur le campus auparavant, elle s’en serait souvenue. Zadig Rosenbach n’est pas un nom qu’on oublie, il n’est pas non plus, un visage que l’on retire de sa mémoire aussi facilement. D’un oeil inattentif, elle tentait de se situer à l’aide du décor environnant et des divers panneaux de signalisation, mais au fur et à mesure que les secondes s’écoulaient, ses pupilles se fermaient et il était de plus en plus difficile de les maintenir ouvertes. Bientôt, elle ne luttait plus.

Une brise iodé venait s’abattre contre sa peau glacée. Au loin, elle entendait le bruit typique et rassurant des vagues venant s’abattre contre le sable. Rien ne semblait réel. Ni la lune, dont la lumière salvatrice se reflétait dans l’océan, ni les étoiles qui telles des diamants illuminaient de leurs auras la noirceur du monde, ni même lui. Debout, il tenait entre ses mains la portière rutilante de son bijoux motorisé, et faisait signe à Mackenzie de descendre. Elle ignorait pourquoi elle était à la plage, ce n’était pas la destination qu’elle avait stipulé à Zadig plus tôt dans la nuit. Visiblement, l’homme avait d’autres plans, elle n’avait guère le choix. « Qu’est ce qu’on fait ici ? » demandait-elle incrédule, encore à moitié endormie. Rien n’était clair, rien n’avait de sens, et lorsqu’elle se risqua à poser le pied au sol, elle se rendait compte trop tard que ses jambes ne la portaient plus. Gagnée par la fatigue, elle trébuchait minablement avant de se rattraper de justesse au bras de Zadig. Perchée dangereusement en équilibre sur ses talons trop hauts, elle relevait les yeux vers lui. Ses pupilles étaient humides, son corps frêle était frigorifié. Elle l’implorait d’un battement de cils pour qu’il l’a reconduise chez elle, qu’il retourne s’asseoir derrière son volant. Mais Zadig se fichait des autres, il était fidèle à lui même. On trouvait son nom dans le dictionnaire à la définition du mot -égoïsme-. Quoi qu’il en soit, elle ne le lâchait pas, ne voulant pas tomber. Sa main pétrifiée par le froid glissait le long de l’avant bras du Rosenbach, frôlait la montre diamantée hors de prix qu’il portait au poignet, puis se stoppait au niveau de sa paume. Dans un geste presque désespéré, elle entrelaçait ses doigts aux siens. Tout ceci ne signifiait rien d’autre que : si tu me lâches je tombe, retiens-moi. « On marche jusqu’à la mer et on rentre ? Je tiendrais pas longtemps. » poursuivait t’elle, en serrant sa main de plus en plus fort. Un pas après l’autre, ils arrivèrent sur l’étendue de sable qui semblait gigantesque. L’endroit était désert et ses talons s’enfonçaient dans le sol mais elle n’avait pas la force de s’arrêter pour les retirer. Ils marchaient lentement, presque sans échanger la moindre parole, puis finalement, à mesure qu’ils approchaient de l’eau, chaque pas devenait une torture. Elle s’avouait vaincue. Déposait les armes et se laissait happer par le sol. Assise dans le sable avec sa robe pas suffisamment chic pour lui, elle regardait l’eau teintée du noir du ciel, et repensait à son Australie natale. « Je peux plus Zadig. Je suis incapable de faire un pas de plus. » maugréa t’elle en croisant les bras autour de sa poitrine, et en retirant une à une ses chaussures trop inconfortables. « Tu peux t’en aller et me laisser ici si tu veux. » le défiait t’elle avec naïveté, sans même avoir conscience de ses mots. La seule chose qu’elle savait, c’était qu’elle refusait d’être trimballée d’un bout à l’autre de la ville comme une poupée inanimée. Elle était fatiguée, elle avait besoin d’une longue nuit et d’un sommeil réparateur. Elle n’était pas une poupée. Elle n’était pas sa poupée. 
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MessageSujet: Re: I want to drive you through the night down the hills - Zadig & Mackenzie I want to drive you through the night down the hills - Zadig & Mackenzie EmptySam 8 Mar - 15:03

Le ciel noir d'encre s'étendait au dessus de deux silhouettes minces, l'une au torse enveloppé d'une élégante chemise blanche qui formait comme un voile translucide au dessus de sa peau, transpercé par les rayons de lune. Et l'autre, au crâne escorté par une longue crinière blonde presque féline et à la robe dansant autour de ses courbes galbées. Ils ne se connaissent pas. Ou depuis une poignées de minutes. Et pourtant s'arcque dans l'atmosphère une tension caractéristique de l'attraction qui se manifeste entre deux individus étrangers l'un à l'autre. Il est riche. Il est l'élite. Elle a trois fois rien. Elle est inconnue. Il ne s'attache pas. Jamais. Et pourtant. Le sable vient retenir l'avant de la chaussure de la jeune fille dont l'équilibre se perd, dont le corps maigre plonge vers l'avant. Et à ce moment-là, ils ne sont pas deux individus aux différences tranchantes, ils ne sont plus que deux mains qui viennent de s'effleurer, qui se saisissent et ne se lâcheront pas tant que le destin les liera. Zadig sent les doigts de la jeune femme se glisser entre les siens, toucher la peau de sa main et il ne sait quoi répondre à cette drôle d'avance maladroite. Car pour la première fois, elle ébranle presque la confiance de l'héritier. Pour la première fois, il doute presque. Avec une lenteur presque timide il resserre sa main sur la sienne, douce et chaude. Il n'arrive pas à lire en elle comme il l'aurait savamment fait avec d'autres, avec celles qu'ils réussissaient à emporter avec lui chaque soir dans son Aston Martin et à jeter dehors une fois les choses terminées. C'était toujours ainsi que cela se présenter pour lui ; simple, évident, ça sautait aux yeux, il savait ce qu'il devait faire, comme il devait orchestrer ses gestes pour la faire céder, pour qu'elle s'abandonne à lui et qu'il puisse tranquillement se sentir puissant et maître de la situation pendant quelques heures, avec cette fille que jamais plus il ne reverrait, cette fille qui lui accordait ce qu'il voulait pour son charme, cette fille qui faisait monter plus encore l'estime monstrueuse qu'il avait pour lui. Mais avec Mackenzie c'était diablement différent, elle était celle qui aurait pu le rendre tremblant s'il n'avait eu toute cette assurance gagnée au fil des années. Il vit une nouvelle salve de vagues venir lécher les flancs dorés de la plage et faire crépiter son écume nacrée devant eux. Il s'humecta les lèvres, ressaisit pleinement son tempérament d'éternel insoumis. Ce n'était pas ce petit bout de femme qui allait ne serait-ce qu'un peu, griffer ses certitudes et son charisme de Rosenbach. Il expire avec un agacement presque triste. Il ne sait pas quoi faire de cette fille. Il sait qu'il parviendra à lui faire passer la nuit avec lui quel qu'en soit le coût, mais pas maintenant. Si il y quelque chose que Zadig aime plus que s'acheter de nouveaux objets hors de prix, c'est jouer de son éloquence et de son charme masculin, surtout quand c'est sur une jeune fille troublante qu'il peut s'exercer. Mais elle s'arrête, elle a mal, elle est fatiguée. « Avec des talons pareil ça ne m'étonne pas que tu n'arrive pas à marcher, soupire-t-il. » Il ne lui demande rien, il retire juste sa main, vient la caler dans le bas de son dos et l'autre sous ses genoux. Et il la porte ainsi jusqu'à la grève, jusqu'à ce que les coquillages crissent sous ses semelles de chaussures hors de prix. Il la sent s'éteindre avec son air enfantin, ses grands yeux azur prêts à disparaître sous ses paupières laiteuses. Il porte un regard las vers l'horizon sombre, flou, comme le leur. « Tu sais qu'avec cet air-là, tu me donnerai presque envie de t'embrasser ? » et c'est vrai. Ni mensonge, ni jeu malsain, il exprime juste ce besoin actuel qu'il ressent quand ses yeux viennent caresser ses lèvres framboises et rebondies. Il sait aussi, outre cette envie assassine, qu'elle l'attire cruellement, et il déteste quand, même sans en avoir conscience, on se joue de lui. Et s'il veut la cadette des Fitzgerald, il l'aura. Prépare-toi, Blondie, car qui joue avec le loup risque de perdre à tout instant.
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MessageSujet: Re: I want to drive you through the night down the hills - Zadig & Mackenzie I want to drive you through the night down the hills - Zadig & Mackenzie EmptyDim 16 Mar - 17:50

On lui avait souvent raconté que les contraires étaient faits pour s’attirer, que lorsque deux forces parfaitement opposées entraient en contact, il se passait quelque chose de vraisemblablement extraordinaire. Comme si, elles trouvaient l’équilibre qu’elles avaient depuis toujours recherché. Ils appelaient ça, la complémentarité. La théorie des pièces de puzzle que l’on assemble durant des heures pour aboutir à un chef d’oeuvre. Elle n’y avait pas cru. Elle aurait peut-être dû. Ainsi, elle aurait pu se préparer psychologiquement à rencontrer quelqu’un comme lui. Zadig Rosenbach. Il était le fidèle représentant d’un monde élitiste où l’argent était roi. Assis sur son trône, Zadig toisait la foule en comptant ses milliards. L’homme dictait ses règles avec éloquence, il jouait de son charisme pour parvenir à ses fins. Il était la réincarnation du mal, et s’en vantait. Sa condescendance exacerbée n’avait d’égal que son nom de famille pavé d’or et serti de diamants. Personne n’osait dire non à Zadig Rosenbach. Personne. Et certainement pas elle. Mackenzie, princesse australienne, une inconnue parmi la foule. Elle vivait dans l’ombre de la célébrité grandissante de son frère, mais elle n’était personne. Son père ne faisait pas la couverture du magazine Forbes cinq fois par an, sa montre ne possédait pas une douzaine de diamants, ses chaussures ne semblaient pas provenir des pages de Vogue. Mackenzie était une rêveuse des temps modernes. Une naïveté presque touchante qui lui permettait de croire encore au prince charmant et à l’amour avec un grand A, comme dans les contes de fées. Mackenzie se voilait la face, prise au piège dans un monde auquel elle ne parvenait pas à s’adapter. Un monde gouverné par l’argent, par le sexe et par le pouvoir. Un monde que Zadig connaissait sur le bout des doigts et dont il maniait toutes les ficelles. C’était l’histoire de deux mondes qui entraient en collision. Qui se percutaient avec une violence inouïe. Elle perdait pied, et lentement le souffle et l’air commençaient à lui manquer. Ses pieds quittaient le sol, et elle avait l’extraordinaire sensation de voler. Dans la nuit californienne, sous les éclats brillants de la lune, le temps s’arrêtait. Son palpitant se déchainait dans sa poitrine au fur et à mesure que le visage sculptural du Rosenbach s’approchait du sien. Dans ses bras elle se sentait en sécurité, intouchable et plus vivante que jamais. Le monde pouvait s’écrouler, se dérober sous leurs pieds, tant qu’il serait là tout irait bien. C’était un sentiment étrange, c’était comme pactiser avec le diable, s’éprendre de lui. Le seul capable être capable de la blesser était également celui qui était le plus apte à la protéger. Le gardien des portes de l’Enfer était le seul à pouvoir lui faire entrevoir une parcelle du Paradis. Elle s’accrochait fermement à son cou, elle avait peur de tomber, et de ne plus ressentir cette sensation merveilleuse. La plénitude mélangée à la peur. L’extase mêlée à la crainte. L’envie accouplée avec la retenue. Jamais elle ne pourrait sceller ce baiser au goût de péché originel. « Quand tu me dis ça... » elle marquait une brève pause, juste le temps de reprendre son souffle. « Ça devient réciproque. » concluait t’elle timidement. Oui, elle avait envie de l’embrasser, de goûter les saveurs de l’interdit, de jouer avec le feu. Les paupières presque closes, elle croisait une ultime fois son regard d’acier. Elle aurait pu se noyer dedans. Elle était hypnotisée, autant par les inflexions de sa voix, que par l’expression de son visage lorsque ses yeux se posaient sur son corps frêle. Zadig l’impressionnait. Elle voyait en lui, ce qu’elle ne serait jamais. Il était différent, unique, le monde s’adaptait à lui, sur son passage tout semblait évoluer. Zadig représentait l’inconnu, aussi inquiétant qu’attirant. Aussi, lorsqu’il lui volait un baiser, à la fois doux et étrangement respectueux, elle manquait de s’évanouir. La fatigue, l’alcool, des émotions en pagaille et des désirs presque trop malsains pour elle. Mackenzie ne contrôlait plus rien, elle se laissait porter par l’instant présent tout en ignorant de quoi demain sera fait. Elle s’emparait de ses lèvres, s’enivrait de son parfum boisé, découvrait les formes de son visage parfait du bout des doigts. Elle allait trop loin. Beaucoup trop. Aussi elle détournait subitement son visage, les yeux brillants de fatigue. « C’est une mauvaise idée Zadig. » soufflait t’elle dans un murmure. Mackenzie n’agissait jamais ainsi. Elle n’embrassait pas de parfaits inconnus sous l’effet d’une pulsion intérieure, d’une envie incontrôlable. Elle n’était pas cette fille faible qu’elle semblait être lorsqu’il était là. Zadig chamboulait tout, il concevait un nouveau monde. Il essayait de lui faire croire que les contraires étaient prédestinés à se rencontrer. Le loup et l’agneau, encore et encore.
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