Qui avait pu lui dire ? Qui était au courant de ma situation ? Je retournais toutes ses questions une par une dans ma tête, sans jamais trouver de solution. Finalement un nom avait apparu à plusieurs reprises dans mon esprit. Nick Jack Clark. Pour ceux qui auraient l’immense privilège de ne pas le connaître, cet énergumène aux allures de Spock enseigne la criminologie à l’université de Berkeley. Cela fait donc de lui mon collègue. Tous les deux anglais, nos origines communes ne font pourtant pas notre complicité. Et Dieu sait qu’il est très proche de mon petit frère, Noah. Etonnant, n’est-ce pas ? Parfois, je ne comprends pas le réseau social du cadet Clives. A croire qu’il aime être constamment entouré d’idiots – et non, je ne m’inclus pas dedans, merci.
Pour en revenir au fait actuel, quelqu’un avait connaissance de mon véritable métier et qui plus est, l’avais révélé. A qui ? Cailin Watson, à savoir la plus grande fouineuse qui m’eut été donné de connaître. Et étrangement, lorsque je listais les personnes capables d’être au courant grâce à une curiosité maladive, et doté d’une réelle envie de m’énerver en révélant à quiconque la vérité, seul le prénom de Nick m’arrivait en tête. Qui aurait pu être aussi stupide pour agir de la sorte ? Car ce que semblait oublier mon minable compatriote, c’est qu’avoir de telles informations pouvaient lui rendre la vie plus dangereuse, davantage s’il s’amusait à le dévoiler à tout le monde. Souhaitait-il réellement avoir le MI6 sur le dos ? Ou bien une balle entre les deux yeux ? Allez savoir pourquoi, mais cette simple image restait particulièrement jouissive.
Puisque j’avais moi-même mes propres informations, j’avais récupéré sans aucun mal son adresse. Un logement à son image, british. J’y étais entré par effraction, avec un talent inné. Si j’avais balayé l’endroit du regard, à la recherche de quelques informations le concernant, notamment pour savoir comment il avait pu avoir une piste me concernant, je me ravisais bien vite en entendant la porte d’en bas s’ouvrir et se refermer dans un léger claquement. Il venait de rentrer de l’université, à tout juste 21h00. Le soleil s’était déjà couché, si bien qu’en éteignant la lumière du salon, la pièce fut plongée dans le noir. Je prenais place dans l’un des fauteuils après m’être au préalable servi un verre de scotch dont je buvais une gorgée tandis que, de ma main libre, je resserrais une arme. Le but étant, soyons clairs, de lui faire assez peur pour qu’il comprenne que révéler des informations à mon sujet n’est pas la plus grandiose des idées qu’il a pu avoir. Et oui, s’il le fallait, je comptais bien utiliser la force.
Ainsi, lorsque Nick alluma la lumière du salon, je pus entrer dans son champ de vision. Je portais de nouveau mon verre de scotch à mes lèvres afin d’en boire une gorgée.
- Délicieux whisky.
Voilà ce que je m’étais contenté de dire alors que je me levais du fauteuil. Le verre fut déposé sur un meuble, soigneusement, puis je fis quelques pas en direction de l’anglais. Je ne cherchais pas à cacher mon arme. A quoi bon ? Il savait déjà tout. Mais je tenais à lui laisser la possibilité de s’expliquer.
- Qu’avez-vous dit à miss Watson ?
Code by AMIANTE
Invité
Invité
Sujet: Re: Délicieux whisky Mer 4 Sep - 18:18
Holy water cannot help you now
Seven devils all around you, seven devils in your house. See I was dead when I woke up this morning, I'll be dead before the day is done.
La rentrée avait été particulièrement difficile pour le criminologue qui avait dû faire face à de nouvelles têtes blondes. En effet, jusqu’alors Nick avait toujours côtoyé les mêmes étudiants, lui-même arrivé en janvier 2013. Mais actuellement en septembre de la même année, le British devait accepter de rencontrer de nouvelles personnalités, aussi peu enchanté puisse-t-il être à ce sujet. Les copies rendues par les étudiants à la fin de son cours de présentation lui donneraient dès ce soir le temps de se rendre compte du niveau de ces derniers, bien qu’il ait déjà une petite idée de la chose. Ils ne seraient pas bons. Personne ne l’était dès le début, et la plupart du temps, ils ne le devenaient pas plus au bout d’un an d’études, sauf pour certains cas comme Alaina Selwyn qui avait su lui apporter la satisfaction d’une réflexion criminologique digne de ce nom.
Pensant être tranquille une fois son cours donné, Nick fut vite rattrapé par des obligations administratives beaucoup moins réjouissantes qui l’obligèrent, entre autre, à participer à l’une des réunions dites « semestrielles » de l’université en compagnie des autres enseignants, du moins une partie. Certains avaient délibérément manqué à l’appel, ce que Nick se reprocha de ne pas avoir fait également. Ce n’était pas comme si quelque chose de nouveau allait leur être dit qui ne l’avait été quelques mois plus tôt.
Il était plus de neuf heures du soir lorsque le criminologue pu enfin rejoindre son appartement situé dans la ville de San Francisco, à quelques kilomètres du campus universitaire où Nick avait d’ailleurs clairement refusé de s’installer par souci de calme. Etre constamment entouré d’ignorants l’aurait rendu fou, il le savait bien mieux que quiconque.
Une fois arrivé devant sa porte d’entrée, Nick ne tarda pas à remarquer que quelque chose clochait, sans cependant être capable de dire quoi. Il ouvrit ainsi la porte, restant sur ses gardes. « Délicieux whisky. » Clives. Si un Clives était autorisé à entrer ici, ce n’était certainement pas le bon en ce moment. Non, présentement il s’agissait ni plus ni moins de William Clives, sobrement employé par les services vaguement secrets de la Reine Elizabeth II. Evidemment, Nick était l’un des rares à posséder cette information. Lui aussi, après tout, avait des contacts au sein du royaume. Il scruta l’homme de haut en bas alors qu’il était tranquillement installé dans son fauteuil tout juste acheté. Habillé de manière parfaitement banale, un détail sortait de l’ordinaire. Et ce détail portait le nom de silencieux. Un neuf millimètre, à vue d’œil. Question de discrétion sans doute. « Qu’avez-vous dit à miss Watson ? » Alors qu’il s’était levé et s’était rapproché de Nick, ce dernier essaya de garder l’air naturel, bien que quelque peu gêné du fait que son arme soit rangée dans un meuble situé derrière l’agent secret. N’étant pas naïf au point de croire que tout se terminerait dans la paix et la sérénité, Nick se savait en danger et dans un besoin certain de se procurer son Sig Sauer rapidement sous peine de ne pas voir le jour se lever le lendemain matin. « Rien qu’elle n’ait pas besoin de savoir, je suppose. » Ne joue pas au malin, lui aurait très certainement dit Noah…mais malheureusement, le doc’ n’était pas là. Il était seul face à un monstre surentraîné et armé. Ses chances de survie s’il décidait de lui faire la peau ? Trois sur dix. Encore une fois, Nick n’était pas naïf. Mais cependant adorateur du danger que la situation amenait.
Nick tentait de rester naturel, calme et capable de maîtriser la situation. Cependant, comme lui, je savais faire preuve d’un grand sens de l’observation doublé d’une logique implacable. Mon compatriote n’était pas le seul à être doté d’une intelligence troublante et d’un œil aiguisé. De cette façon, je fus capable de déceler une certaine gêne sur son visage. Comme s’il pourrait être parfaitement serein si un seul détail ne manquait pas à la situation. De quoi s’agissait-il ? Un objet visiblement. Placé derrière moi. Si Nick jetait quelques coups d’œil rapides et discrets dans une direction précise. Regards que peu de personnes auraient pu remarquer. Ce qu’il lui manquait se trouvait donc cacher dans le meuble derrière moi. Une arme, sans aucun doute possible. Voilà ce qui calmerait sa gêne s’il l’avait entre les mains, car avec un canon en sa possession, on se sent toujours plus puissant.
- Rien qu’elle n’ait pas besoin de savoir, je suppose.
Comme à son habitude, Nick gardait la tête haute, dans une arrogance qui nous était commune. Le fait est que je le connaissais pour aimer plus que tout le danger. Probablement n’arrivait-il à se sentir vivant qu’en frôlant le plus possible la mort. Je ne lui jetterais pas la pierre car dans le fond, j’agissais un peu de la même façon. Mais son arrogance pouvait lui coûter cher. Si en temps normal j’aurais esquissé un sourire amusé, cette fois-ci, mon visage restait à la fois neutre et dur. La raison ? En plus de me mettre en danger, c’est Cailin dont il allait rendre la vie moins sécuritaire, comme la sienne d’ailleurs. Avoir connaissance des agents des forces secrètes d’un pays, et le montrer, c’est comme signer son arrêt de mort. Car si le MI6 pouvait faire en sorte d’utiliser la violence pour garder ses agents dans l’anonymat le plus total, ses ennemis pouvaient également s’en prendre à eux. Lorsque l’on souhaite avoir les identités des agents et que l’on peut faire cracher le morceau à des individus lambda qui avoueraient tout à la moindre torture, on le fait. En somme, Nick venait de se mettre dans de sales draps.
Finalement je braquais mon arme sur lui, notamment pour le contraindre à rester immobile. Pendant ce temps, je reculais jusqu’au meuble qu’il avait discrètement observé après avoir pris conscience de mon état armé. Là, j’ouvrais le tiroir et tombais sans trop de mal sur un Sig Sauer. Ben voyons.
- On perd vite les habitudes anglaises ?
Je faisais bien sûr référence au port d’arme. L’Angleterre refusait l’obtention d’armes à feu par les civils. Et à peine Nick avait mis les pieds sur le sol américain qu’il semblait déjà s’en être procuré une. Pour ma part, je n’étais pas considéré comme un simple civil. Je possédais mon permis de port d’arme, comme le permis de retirer des vies. J’aurais pu tirer sur Nick sans le moindre scrupule et trouver une simple histoire qui expliquerait que je ne l’ai pas tué par plaisir. Et si je ne le faisais pas, c’était uniquement parce que je n’étais pas un monstre non plus et que j’avais un minimum de considération pour cette vermine, uniquement grâce à sa nationalité anglaise.
Finalement je déposais mon arme sur le meuble, signe que je ne comptais pas l’utiliser. Puis je m’approchais de nouveau de Nick d’un pas lent et décidé. Arrêté en face de lui, je l’observais longuement. Et c’est quand il ne s’y attendait pas que je lui envoyais un coup de poing violent en plein visage. God, ce que ça peut faire du bien. Pourtant mon visage restait mauvais.
- Êtes-vous conscient des conséquences que peuvent engendrer vos commérages de vieilles dames ?! Ca n’a rien d’un jeu, Clark. C’est elle que vous mettez en danger.
Code by AMIANTE
Invité
Invité
Sujet: Re: Délicieux whisky Ven 6 Sep - 15:21
Holy water cannot help you now
Seven devils all around you, seven devils in your house. See I was dead when I woke up this morning, I'll be dead before the day is done.
« On perd vite les habitudes anglaises ? » Nick ne disait rien, se contentant d’observer son soit disant collègue et compatriote. Il était sûr de lui, comme si rien ne pouvait l’atteindre, comme s’il était le seul à être en position de force actuellement. Certes, le criminologue se savait en danger, mais l’agent du MI-6 ne devait pas pour autant se sentir en sécurité, car ce n’était pas un silencieux qui pourrait le protéger si Nick en décidait autrement. C’est alors que William, tout près de lui, s’accorda le droit presque malsain et malhonnête de lui donner un immense coup de poing en pleine mâchoire, cela forçant Nick à reculer de quelques pas, sous la force de l’envoi. On pouvait au moins lui apprécier sa droiture. « Vous seriez surpris. » Se contenta-t-il alors de lui répondre, décidant d’ignorer pleinement les propos que l’agent venait de tenir au sujet de Cailin Watson. L’important était de faire croire à William qu’il gagnerait sur tous les points, que Nick n’avait aucune chance. Et à ce moment précis, lorsque l’orgueil aurait pris le dessus sur tout le reste, alors Nick pourrait répondre comme il se devait de le faire. « C’est bien ce qu’il me semblait à votre sujet, vous les ‘agents secrets’… » Il appuya ses derniers mots en faisant le signe de guillemets avec ses doigts. « …vous vous pensez toujours meilleurs que tout le monde, mais une fois que vous n’avez plus d’arguments, vous vous mettez à cogner. Félicitations Clives, vous avez tenu deux minutes. » Il se passa une main sur sa mâchoire. C’est qu’il cognait dur l’abruti en plus ! A croire qu’il avait décidé d’attaquer très fort – mais sans arme – pour faire comprendre son point de vue rapidement sans avoir à passer sa soirée là-dessus. L’ironie de la situation était tout de même extraordinaire dans le sens où l’agent secret voulait donner une leçon de bonne conduite à un individu lambda. « Vous n’êtes pas ce qu’on peut appeler de très discret, sinon comment expliquer le fait que j’ai été capable de deviner votre véritable identité en moins de six mois de temps ? » Non, Nick n’avait jamais eu la langue dans sa poche et bien qu’il soit parfaitement conscient qu’il risquait fortement de le payer très cher, il lui était impossible de garder le silence face à quelqu’un comme William Clives. « Vos patrons ne vont pas être ravis, je suppose… » Là encore, Noah lui aurait gentiment demandé de fermer sa gueule, mais malheureusement, le doc n’étant pas là, personne ne pouvait arrêter l’énergumène emplie d’intelligence qu’était Nick actuellement.
Le coup de poing que j’avais envoyé dans le visage de Nick avait été d’une telle puissance qu’il l’avait obligé à reculer de quelques pas. De mon côté, je ressentais une légère douleur dans la main, dépliant et repliant les doigts afin de la faire passer plus rapidement. Là, mes yeux bleus aciers ne quittèrent pas une seule seconde ceux de mon collègue et compatriote anglais. Je le connaissais pour fourrer son nez partout, être désespérément au courant de tout ce qu’il pouvait se passer autour de lui. Et pour cause, Nick était capable de faire le lien entre deux détails insignifiants et ainsi mettre la main sur un fait important. Je me demandais bien évidemment comment il avait su pour mon statut d’agent au MI6. Mais j’imaginais sans trop de difficulté que malgré mon possible pour le dissimuler – ce qui marchait d’ailleurs très bien, Nick, lui, l’avait comprit. Peut-être avait-il lui-même des connaissances haut-placées en Angleterre qui auraient pu le renseigner sur ma personne. Peut-être l’avait-il déduit seul ? Mais là n’était pas la question. Ce que je lui reprochais en plus d’avoir fouiné dans des affaires qui n’étaient pas les siennes, c’était qu’il avait trouvé malin d’informer Cailin, la mettant ainsi en danger sans même qu’il ne s’en rende compte.
Le petit sermon de Nick m’amusa. Je me pensais meilleur que tout le monde ? Amusant de la part d’un homme qui lui-même, se croit au dessus de tous de part son intelligence. J’eus envie de le lui faire remarquer, cependant j’imaginais sans trop de mal que ce serait une discussion de sourds. Et non, je n’avais pas attendu seulement deux minutes. Le fait est que l’envie de frapper Nick me hantait depuis mon arrivée à Berkeley, ce qui remontait à février. Plusieurs mois, donc. Et si je lui avais envoyé mon poing en plein visage, c’était également pour l’intimider et lui prouver que si je le souhaitais, je pouvais faire de sa vie un véritable enfer. Parler bien sagement ? C’est inutile lorsque les poings sont plus rapides à faire de l’effet.
- Vous n’êtes pas ce qu’on peut appeler de très discret, sinon comment expliquer le fait que j’ai été capable de deviner votre véritable identité en moins de six mois de temps ?
Là, un sourire se dessina sur mes lèvres, me retenant de rire. Oui, clairement, je me moquais de lui. L’arrogance sur mon visage traduisait l’ironie de sa question. Le fait qu’il est découvert la vérité remettait réellement-il en doute ma discrétion ? Se sous-estimait-il actuellement ? Devais-je lui rappeler qu’un homme comme lui était capable de mettre le nez sur des liens le plus improbables, faisant de lui certainement le meilleur criminologue d’Angleterre ?
- Depuis quand faut-il manquer de discrétion pour que vous puissiez comprendre les choses ? Vous n’avez donc plus beaucoup d’estime pour vos capacités ?
Oui, je pouvais détester Nick. Il pouvait me sortir par les yeux, comme mon poing pouvait être désespérément attiré vers son visage. Mais je ne pouvais nier le fait qu’il était très talentueux dans son domaine. Je savais trouver les qualités où il y en avait, même si je ne pouvais voir la personne en face de moi ne serait-ce qu’en photo.
- Mais sachez que l’intelligence que vous avez utilisé pour avoir cette information ne vous empêche pas de réagir de façon irrationnelle, voir stupide. Vous êtes vous seulement informé de ce qui peut arriver aux langues bien pendues dans ce type de situation ?
Code by AMIANTE
Invité
Invité
Sujet: Re: Délicieux whisky Lun 9 Sep - 0:30
Holy water cannot help you now
Seven devils all around you, seven devils in your house. See I was dead when I woke up this morning, I'll be dead before the day is done.
« Depuis quand faut-il manquer de discrétion pour que vous puissiez comprendre les choses ? Vous n’avez donc plus beaucoup d’estime pour vos capacités ? » Nick ne put retenir un petit sourire flatté s’afficher un quart de seconde au coin des lèvres tant il apprécia les propos de l’agent du MI-6. Il avait le sens de la formule, c’était le moins que l’on pouvait dire actuellement à son sujet. Et une bonne droite aussi, mais ça… « Mais sachez que l’intelligence que vous avez utilisé pour avoir cette information ne vous empêche pas de réagir de façon irrationnelle, voir stupide. Vous êtes-vous seulement informé de ce qui peut arriver aux langues bien pendues dans ce type de situation ? » Il leva les yeux au ciel, cette fois-ci passablement agacé d’entendre encore et toujours les mêmes discours de menaces le concernant. Étrangement, le criminologue finissait par être un habitué de ce genre de paroles, et le danger que cela pouvait lui laisser transparaître dans le passé ne lui faisait strictement plus rien aujourd’hui. Le fait est qu’il en avait suffisamment vu passer pour savoir que bon nombre de menaces n’étaient justement que des menaces. Rien de concret en soi. Bien évidemment, il avait un agent secret face à lui à l’instant et peut-être aurait-il été préférable qu’il prenne réellement en considération ce que l’homme lui disait. Mais son ego prenait malheureusement le pas sur la raison pour le moment. C’était un combat entre hommes qui se jouait, et Nick – bien qu’il se sache en mauvaise position – ne craignait aucune confrontation avec celui qu’il avait toujours considéré comme étant un potentiel ennemi. « Vous ne défendez notre pays que pour de l’argent… Autant vous dire que vos menaces, j’y suis habitué. » Sans doute un jour se retrouverait-il avec une arme sur la tempe, et peut-être même sentirait-il la douleur de la froideur d’une balle lui transpercer le tympan. Il ne faisait pas le futur, Nick ne pouvait donc pas vraiment savoir ce qui l’attendait réellement. Bien-sûr, il se faisait sa propre idée sur la question comme tout le monde sur cette planète mais ça s’arrêtait à de simples suppositions. « Au vu de ce que j’ai constaté jusqu’à présent, la jeune femme est plutôt pétrifiée à l’idée qu’un agent lui colle un flingue sur la tête. Et étrangement, je me suis dit que votre implication dans cette affaire n’était pas forcément anodine à l’idée que je viens d’énoncer. Mais pourquoi le gouvernement britannique voudrait-il la tête d’une gamine ? Notre reine n’aurait-elle plus de quoi nourrir ses chiens ? Ou peut-être préfèrent-ils la viande fraîche… »
Je me fichais pas mal que Nick prenne des risques. Nous le connaissions tous pour posséder un amour du risque qui le mettait souvent dans des situations périlleuses. Plus le danger était grand, plus il fonçait vers lui, tête baissée, uniquement dans le but de se sentir vivant. D’ailleurs, j’imaginais sans trop de difficulté que Clark ne finirait pas sa vie, âgé de cent ans, mourant dans son sommeil. Il est clair et net qu’il mourrait jeune, assassiné pour avoir trop cherché les ennuis. Si le MI6 et sa liste impressionnante d’ennemis ne l’effrayaient, alors il signait en quelques sortes son arrêt de mort. Pas nécessairement avec nous, mais il finira par se brûler à trop vouloir jouer avec le feu. Oui, clairement, je me fichais qu’il prenne des risques. Je ne le portais pas assez dans mon cœur pour souhaiter sa mort ou bien sa vie. En revanche, ce que je n’admettais pas une seule seconde, c’était qu’il mette Cailin en danger en lui dévoilant des informations qu’elle n’aurait jamais dû avoir. Des informations qui pourraient lui coûter la vie sur cela venaient aux oreilles de certaines personnes.
- Vous ne défendez notre pays que pour de l’argent… Autant vous dire que vos menaces, j’y suis habitué.
En entendant sa réplique, je fronçais les sourcils. De quoi parlait-il ? Non, nous ne défendions pas notre pays pour de l’argent, mais bel et bien pour protéger nos compatriotes, nos droits, nos libertés et notre Histoire. Si nous ne le faisions pas, qui s’en chargerait ? Faire partie du MI6 se résumait à ne posséder que très peu de mérite. Lorsque nous venions à déjouer un attentat visant le centre de Londres, personne n’en était au courant puisque nous gardions tout secret. Ainsi, pour certains, nous ne servons à rien puisque nous refuser de leur raconter nos exploits. Pour d’autres, nous n’existons tout simplement pas. Pensaient-ils d’ailleurs réellement que nous vivons dans un monde où la paix est instaurée et où les guerres se cantonnent à quelques pays africains et asiatiques ? Bien évidemment, les répercussions étaient d’ordre mondial, tous comme les raisons d’attaquer un pays restaient nombreuses.
- Je suis d’accord avec vous sur un point. Pourquoi le gouvernement britannique voudrait-il la tête d’une gamine ? Miss Watson ne présente aucun intérêt majeur. Le MI6 n’a aucunement l’envie de lui coller une arme sur la tempe. Elle n’est qu’un individu lambda. Je pensais que vous seriez assez intelligent pour le comprendre.
Je m’approche de lui, le fixant de mes yeux aciers et froids.
- Cependant, en lui donnant l’identité d’un agent, là, elle va présenter un intérêt majeur pour tous ceux qui ciblent le MI6 et donc la Grande Bretagne. Souhaitez-vous vraiment sacrifier une gamine pour assouvir votre curiosité mal placée ?
Code by AMIANTE
Invité
Invité
Sujet: Re: Délicieux whisky Lun 16 Sep - 22:07
Holy water cannot help you now
Seven devils all around you, seven devils in your house. See I was dead when I woke up this morning, I'll be dead before the day is done.
Les menaces que ne cessait de lui faire l’agent du MI-6 commençaient sérieusement à fatiguer Nick qui se doutait bien que, même s’il allait certainement le fracasser, il n’était pas venu pour le tuer – sauf si obligation. Or, s’il avait voulu le supprimer, autant dire que la chose aurait été réglée depuis plusieurs minutes déjà. Nous étions donc face à une situation dans laquelle monsieur le professeur venait simplement passer un bon savon à son élève perturbateur. Pitoyable. « Cependant, en lui donnant l’identité d’un agent, là, elle va présenter un intérêt majeur pour tous ceux qui ciblent le MI6 et donc la Grande Bretagne. Souhaitez-vous vraiment sacrifier une gamine pour assouvir votre curiosité mal placée ? » Non, faire tuer Cailin Watson n’était vraiment pas l’une de ses préoccupations du moment, et cela ne le serait certainement jamais d’ailleurs. Le tout étant que maintenant qu’il était « branché » sur cette affaire de terroriste dont il fallait prouver l’innocence, Nick était mêlé à tout ce qui touchait de près comme de loin la jeune femme. Dans quel bourbier ne s’était-il pas encore fourré bon dieu ?! « J’ai peut-être pensé tout haut. » Avoua finalement le criminologue bien qu’il ne soit pas tellement désolé de ce qu’il s’était passé. Quand bien même, que se passerait-il ? Ce n’était pas comme si Cailin allait le crier sur tous les toits. « Sérieusement, Clives, qu’est-ce vous foutez aux Etats-Unis ? La Reine n’a pas besoin de vous ces temps-ci ? » Il n’avait aucune raison d’être ici après tout, si ? Voulait-il simplement jouer les bons samaritains qui changeait d’établissement scolaire dans lequel enseigner juste pour profiter des bienfaits d’un dépaysement ? « Ne me dîtes pas qu’un des étudiants de Berkeley a décidé d’attaquer Buckingham quand même ! » S’exclama-t-il soudainement, prenant un air faussement choqué sur le visage. Quitte à se prendre des coups, autant jouer les idiots jusqu’au bout. Décidément, personne ne referait Nick Clark.
Cailin n’était pas dangereuse dans le sens où elle ne crierait pas sur tous les toits que deux professeurs dans l’université de Berkeley étaient en réalité des agents du MI6. Enfin « en réalité » est assez implicite dans la mesure où nous sommes vraiment enseignants. Joe comme moi avions fait des études poussées afin de pouvoir partager notre savoir à des étudiants dans les universités. Quoi qu’il en soit, Cailin deviendrait un problème puisqu’elle est d’une nature très curieuse. Dans la mesure où elle fonce souvent tête baissée sans prendre la peine de réfléchir aux conséquences que peuvent engendrer ses actes, elle fera tout son possible afin de posséder davantage d’informations, quitte à se plonger dans de mauvais draps. Et ça, je ne l’accepterais pas. Lorsqu’une personne possède trop d’informations, ceux qui nous ciblent finissent toujours par le savoir.
- Sérieusement, Clives, qu’est-ce vous foutez aux Etats-Unis ? La Reine n’a pas besoin de vous ces temps-ci ? Ne me dîtes pas qu’un des étudiants de Berkeley a décidé d’attaquer Buckingham quand même !
Là, un sourire se dessina sur mes lèvres, dévoilant un certain amusement. Nick était-il réellement stupide ou bien cherchait-il à me le faire croire ? Pensait-il vraiment que l’Angleterre était fermée dans un cocon protecteur ? Il n’a même pas idée des milliers de liens politiques ou économiques qui peuvent avoir lieu entre les différents gouvernements dans le monde. Une décision pouvait être prise au Japon, avoir des répercussions importantes au Guatemala, toucher le Nigéria et profiter au Etats-Unis. Les groupes terroristes restaient nombreux, parfaitement dissimulés. Quelques uns, bien sûr, étaient démantelés mais les services secrets faisaient en sorte de n’ébruiter aucune affaire afin de continuer à donner l’impression aux populations que tout va bien.
- Vous seriez étonnamment surpris, croyez-moi.
Des groupes terroristes pouvaient naître dans les universités. L’Histoire nous l’a prouvé à plusieurs reprises. Notamment aux Etats-Unis où l’obtention d’armes reste relativement aisée. Cependant, Joe et moi n’avions pas pour unique cible l’université de Berkeley. Le fait est qu’un agent du MI6 se doit d’être sur le terrain. Et les Etats-Unis apparaissent comme un véritable nid à trafics et à groupes particulièrement dangereux. Il était ainsi logique que certains agents se voient déménager là-bas afin d’être constamment sur le terrain, bien que nous faisions souvent le trajet entre San Francisco et Londres.
- Quoi qu’il en soit, je vous conseille fortement de rester loin de tout ceci, et de rester calme. Je n’hésiterais pas à utiliser mon arme la prochaine fois, si j’en ressens l’utilité. Le plus triste pour vous, c’est que je pourrais faire passer votre assassinat comme un acte glorieux. Vous trempez dans des histoires qui ne vous regardent pas. A trop vouloir avoir des informations sur les assassins, on finit par apparaître comme le meurtrier. Vous le savez, non ?
Ce que je souhaitais lui faire comprendre ? Qu’à trop vouloir mettre le nez dans les affaires du MI6, quiconque pourra penser que lui-même cible le Royaume-Uni. Je pourrais très bien le descendre que mon acte apparaîtrait comme « bon ». Une façon d’éliminer un risque potentiel.
Accueil 
