the great escape
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(coleen) lost along the way.

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MessageSujet: (coleen) lost along the way. (coleen) lost along the way. EmptyJeu 22 Aoû - 12:28

(coleen) lost along the way. Tumblr_m7bcijo4QP1rpua30Alors que l'année deux-mille-douze n'avait pas été fameuse, Elmas espérait bien que celle qui arrivait serait mieux. Et pourtant, avec sa chance légendaire, elle se retrouvait une fois de plus à l'hôpital. Depuis fin décembre même, de quoi finir l'année en beauté. Elle n'avait même pas pu fêter le nouvel an, contrainte de rester allongée à l'étage des soins intensifs. Son état de santé ne faisait que s'aggraver et elle ne voulait plus qu'une chose, que tout s'arrête. Elle voulait retrouver sa petite vie d'étudiante à Berkeley, coulant des jours – plus ou moins – heureux. Quelques jours avant, on lui avait annoncé que son infection rénale s'était aggravée, et que l'origine de tous ses maux était une insuffisance. Lorsqu'on lui fit part de la nouvelle, un petit sourire s'était dessiné sur son visage, un sourire nerveux. Parce que maintenant, elle s'attendait à tout. Elle qui pensait qu'après tout ce qu'elle avait vécu, on la laisserait enfin tranquille, elle se mettait carrément le doigt dans l’œil. La vie s'acharnait sur elle, et elle se demandait bien ce qu'elle avait pu faire pour mériter cela. Enfin bref, à trop se poser des questions, imaginer un monde meilleur, Elmas en deviendrait folle. Elle avait appris plusieurs années auparavant qu'il ne fallait pas oublier que les rêves ne resteraient que des rêves, et qu'il fallait à tout moment rester les pieds sur terre. Mais aujourd'hui était un jour nouveau. Enfin, d'après l'infirmière qui fit irruption dans sa chambre, alors qu'elle regardait un programme à la télé. Même si elle s'ennuyait plus que jamais, elle avait commencé à avoir ses petites habitudes, telle une grand-mère. « Bonjour ! Comment vas-tu aujourd'hui ? » Accompagné d'un large sourire, elle se demandait où cette jeune femme pouvait trouver toute cette joie de vivre. Elle voyait tellement de choses difficiles. Elmas avait maintenant le privilège de tutoyer quelques personnes, son séjour au sein de l'hôpital s'étant allongé plus que prévu. « Mieux qu'hier en tout cas. » La veille avait été un véritable désastre, elle était bien contente maintenant d'être de nouveau un minimum en forme. Cela ne l'empêchait pas pourtant d'avoir encore quelques vertiges ou nausées très désagréables. « Très bien. Aujourd'hui, on quitte les soins intensifs, direction le service d'urologie ! » Parfait, au moins elle avait retrouvé un état un petit peu plus stable. Il était presque midi-trente, Sasha n'allait pas tarder à arriver pour leur déjeuner. Son frère essayait de venir à ses côtés le plus souvent possible, et elle lui en serait à jamais reconnaissante. Il l'avait toujours soutenue durant les moments difficiles, alors sa présence lui faisait le plus grand bien. L'infirmière remplit quelques papiers avant de lui annoncer que le transfert se ferait après le déjeuner. Dommage, elle s'était vraiment habituée à son petit confort. Quelques minutes après le départ de cette dernière, une nouvelle voix se fit entendre. « Saluuut ! » Immédiatement, un sourire vint illuminer son visage encore un peu pâle. La bonne humeur de Sasha était vraiment contagieuse. Sa visite était vraiment le moment le plus agréable de la journée, et le Burnett savait très bien qu'il était attendu. « Aller, on s'en va ! » lui dit-il avec un petit sourire en coin. Il y avait un excellent fast-food juste à côté de l'hôpital. Habitué à faire quelques stages maintenant du fait de ses études, il pouvait se permettre de s'éclipser avec sa sœur le temps d'une ou de heures, sans que personne ne le remarque. Elle avait bien besoin d'un bon repas et un hamburger/frites était parfait. La nourriture fade de l'hôpital commençait à l'agacer et avoir quelque chose de goûteux à se mettre sous la dent était plutôt agréable.

De retour de leur pause déjeuner, l'aîné Burnett rassembla ses affaires avant de repartir vers l'université. Tout le monde n'était pas en vacances après tout. Il lui fit une bise avant de partir presque en courant. Encore une fois, il arriverait en retard. La prochaine fois, elle veillerait à ce qu'il ne traîne pas trop dans les environs, même si elle le garderait bien pour elle seule. Assise sur son super fauteuil roulant, elle devait se ménager et devait limiter son activité physique au maximum. Chose plutôt difficile pour la iota qui était habituée à suivre un entraînement sportif régulier. Elle allait devoir s'y faire, et peut-être même surveiller son alimentation maintenant qu'elle ne pouvait plus éliminer si facilement. C'était déprimant en y repensant, vivement qu'elle se rétablisse. Elle avait toujours réussi à remonter la pente, quels que soient les obstacles, elle avait réussi. La preuve, elle était aujourd'hui étudiante dans l'une des meilleures universités du monde, bien loin de sa Russie natale, qu'elle avait volontiers quitté puisque presque plus rien ne la retenait là-bas. Comme le stipulait la réglementation, elle devait être accompagnée. Dans ce genre de situation, elle avait vraiment l'impression de n'être qu'une pauvre gamine sous la surveillance d'un adulte, c'était assez abaissant. Enfin, on s'y faisait à force, comme elle le répétait bien souvent. Toujours avec cette légendaire joie, l'infirmière avec qui elle avait finalement noué quelques liens amicaux lui racontait tout et n'importe quoi. Cette fille était vraiment un rayon de soleil, capable de redonner le sourire à quiconque. Du moins, c'est ce qu'Elmas pensait. « Ta chambre sera un peu plus grande et tu seras beaucoup plus libres dans tes mouvements. Tu devrais bientôt abandonner ce fauteuil pour reprendre le rythme. » A part de courtes distances, comme celle de son lit à sa salle de bain par exemple, Elmas devait rester en fauteuil roulant. « Par contre, tu ne seras pas seule. C'était un privilège des soins intensifs. » Sa remarque la fit immédiatement relever la tête. Elle espérait simplement que cette personne ne soit pas désagréable et qu'elle la laisserait regarder la télé tranquillement. On ne sait jamais, tellement de patients sont grognons ici. « Et voilà. Je passerai te voir dans quelques heures pour un suivi. Bonne journée ! » La remerciant, elle s'avançait vers la chambre, qui était bien plus spacieuse comme elle le lui avait dit. Elle lança un petit bonjour hésitant. Une jeune femme était assise sur le lit à côté du sien, plutôt silencieuse pour l'instant. Cette dernière tourna la tête vers la direction de la russe, qui finit par reprendre la parole. « Je suis Elmas, ravie de vous rencontrer. » Enfin ça, elle le saurait un peu plus tard. D'ailleurs, elle était plutôt jeune. Et son visage ne lui était étrangement familier. « On ne se serait pas vu quelque part par hasard ? » Après tout, elle pourrait très bien être étudiante à Berkeley, tout comme elle.
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MessageSujet: Re: (coleen) lost along the way. (coleen) lost along the way. EmptyJeu 22 Aoû - 15:29


Un visage de poupée encadré par de longs cheveux bruns émergeait des draps blancs du lit d'hôpital sur lequel siégeait Coleen. Elle était arrivée à l'hôpital la veille au soir, après que ses forces l'aient abandonné et qu'elle se soit évanouie pendant qu'elle trottinait dans le parc Presidio un matin d'été. Un iota répondant au prénom de Wren l'avait trouvé étendue face contre terre, son petit corps de fillette frissonnant sous la brise matinale, elle avait eu du mal à trouver sa respiration sifflante et ses paupières closes avaient été scellé par cet évanouissement. La brunette n'avait pas voulu de son aide, son air mutin se transformant en une petite moue résignée quand il avait proposé de la raccompagner chez elle. Elle était comme ça, Coleen, elle refusait de laisser voir la petite poupée de porcelaine qu'elle était, elle voulait toujours être la grande dame avec sa confiance inébranlable, mais parfois son corps amaigri la dévoilait aux autres. Avec des pieds de plomb elle s'était rendue à l'hôpital général de San Francisco pour discuter brièvement de ce fâcheux incident avec son médecin traitant qui avait immédiatement pris la décision de la garder en observation. Le visage couvert d'un voile de contrariété, elle s'était installée là, ses longues jambes au dessus des draps propres et bien faits, pieds nus, attendant que les aiguilles des perfusions qui lui perçait la peau ait fini leur travail et qu'elle puisse s'enfuir de ce sombre endroit. La chambre était double, mais le lit voisin demeurait inoccupé, au plus grand bonheur de la jeune fille. Ecouteurs enfoncés dans les oreilles, la musique résonnant fort dans ses tympans, l'air profondément concentré dans le devoir d'astronomie qu'elle tenait d'une poigne ferme dans ses petites mains, elle s'occupait comme elle pouvait. Concentrée et insaisissable à cet instant précis. Que l'on ne se risque pas à l'aborder, elle était prise dans ces astres fascinants qui occupaient tout son esprit. La chanson de Ray Charles qu'elle avait monté au volume maximum l'assourdissait mais lui empêchait ainsi de percevoir les voix des autres patients qui lui parvenait de sa porte ouverte, ou encore le bip régulier des machines qui l'entouraient. « Now baby, listen baby, don't ya treat me this way. Cause I'll back on my feet someday. » entonna-t-elle d'une voix claire, n'ayant pas peur de chanter fort, quitte à déranger les autres résidents. Elle estimait qu'elle avait le droit à ses avantages elle aussi, son bonheur en miettes qu'elle essayait de réparer de ses mains maladroites avait grand besoin d'être ravivé. Alors si chanter une vieille chanson anglaise l'aidait à se sentir ne serait-ce qu'un peu mieux, elle saisissait cette occasion comme la dernière de toute, une infime chance de pouvoir laisser un sourire peindre ses traits élégants. « Hit the road Jack and don't you come back no more, no more, no more, no more... » s'exclama-t-elle quand le refrain explosa dans ses oreilles. Assitôt que sa voix se fut éteinte, elle griffona quelques mots en italique de son écriture soignée à côté d'un paragraphe de son cours, c'était une fâcheuse habitude qu'elle avait d'annoter toutes sortes de texte, ainsi que de souligner des phrases marquantes du bout de son stylo. Toujours penchée sur son devoir d'astronome en devenir, elle ne fit pas attention aux deux inconnues qui débouchaient du couloir pour pénétrer dans la pièce inondée par la lumière du soleil qui s'amoindrissait progressivement à mesure que l'astre solaire descendait se cacher derrière les arbres californiens qui leur bouchait la vue. La thaïlandaise fredonna encore un peu la chanson pendant qu'une demoiselle s'accaparait le lit avoisinant. Les instruments commencèrent à se taire et elle éteint l'engin puis enleva les écouteurs de ses oreilles, ses yeux ne quittant pas les caractères noirs inscrits sur les feuilles de papier. Enfin Coleen se décida malgré elle à lever la tête vers la jeune femme qui venait d'entrer accompagnée par une infirmière au visage affublé d'un horrible sourire condescendant qu'elle haïssait. Cette princesse déchue se demanda comment la vie pouvait nous malmener au point qui l'on atterrisse là, dans ces chambres froides des centres médicaux californiens, entourés du personnel qui s'efforçait de vous sourire mais qui au fond, se réjouissait de ne pas être à votre place. L'univers voulait se faire remarquer, il vous malmenait et faisait exploser le peut de chose qui vous pouviez aimer dans votre quotidien, le peut de plaisir que pouvait vous procurer votre liberté et votre indépendance. Jamais Coleen ne s'était sentie libre, elle s'était toujours sentie emprisonnée, forcée d'être reliée à des machines qui faisaient le travail de ses reins à sa place tous les deux jours et qui l'empêchaient d'apprécier les imprévus, les surprises, car elle devait sans cesse penser à comment gérer son handicap. Sa voiture décapotable l'attendait sagement dans le parking, sa teinte rouge reluisant sous la lumière rosée du coucher de soleil et elle ne pouvait pas s'en servir car il lui restait encore de longues minutes à tenir avant de quitter cet endroit. Le visage de la brune qui venait de s'installer face à elle ne lui était pas inconnu. L'étreinte qui emprisonnait les feuilles dans ses mains se desserra doucement. Sa voisine, qui se prénommait Elmas, se présenta poliment. Un petit rire nerveux échappa à la brunette qui rangea d'un geste brusque ses cours dans son sac à main qui traînait au pied de son lit. « Dans ce cas bienvenue en enfer, Elmas. Moi c'est Coleen. Ravie de te rencontrer, mais un peu moins de devoir traîner dans cette chambre pendant les prochaines heures. » claironna-t-elle d'un air sarcastique. L'enfer faisait inévitablement référence à l'hôpital, et non à leur colocation qui s'annonçait. Du bout de la langue elle s'humidifia les lèvres avant de continuer. « Tu vas voir, au service d'urologie c'est super. Fixer des murs blancs toute la journée en entendant les vieux d'à côté appeler l'infirmière toutes les minutes c'est passionnant. » fit-elle, exprimant tout son dégoût pour les hôpitaux. Elle lui jeta un sourire amusé et haussa les épaules, comme pour s'excuser d'être aussi directe. Son regard se porta sur le fauteuil roulant de la jeune femme. Encore une que la vie d'avait pas épargné, détruisant, balayant sans vergogne le peu de chose que l'on pouvait aimer. Courir, par exemple. « Effectivement ton visage me semble familier. J'étudie à Berkeley, en deuxième année, peut-être qu'on s'est déjà croisé ? Sinon peut-être que la vie t'a autant gâté que moi et qu'on s'est croisé à l'hôpital ? Je viens tous les deux jours. » lui confia-t-elle. Elle s'arrêta et réfléchit un instant, se demandant comment Elmas avait pu atterrir dans cette partie-ci du bâtiment. Son portable ronronna tout près d'elle, faisant vibrer la table basse avec lui. D'une main agile elle le saisit et observa l'écran. C'était un message de son frère aîné, Alejandro, qui lui demandait où elle se trouvait pour qu'elle ne réponde pas à ses appels. Comme tant de fois dans l'après midi, elle ignora royalement ce qu'il disait et reposa le téléphone à sa place initiale. « Désolée, c'était mon frère. Il veut absolument savoir pourquoi je ne répond pas et si mes dialyses se sont bien passées. J'ai pas franchement envie de le rappeler pour lui annoncer que j'ai fait un malaise. Ni pour lui dire que le service d'urologie, c'est l'éclate. » soupira la jeune femme en lissant du plat de la main les draps qui couvraient son matelas. Levant ses grands yeux pétillants vers son interlocutrice elle lui sourit sincèrement, cette fille l'inspirait finalement, elle ne prenait pas de grands airs mais ne jouait pas non plus à la pauvre petite chose fragile frappée par la vie, c'était sans doute ce qui l'agaçait le plus quand elle voyait les gens à l'hôpital, ils agissaient comme s'ils avaient été les seuls à avoir été abîmés, écorchés, par leur existence. Mais Elmas ne semblait pas en faire partie, et c'était tant mieux. « Et toi ? Comment tu as atterri ici si c'est pas trop indiscret ? »
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MessageSujet: Re: (coleen) lost along the way. (coleen) lost along the way. EmptyJeu 22 Aoû - 23:18

Au premier abord, sa voisine de chambre semblait très peu encline à démarrer une discussion, si bien qu'Elmas craignait de partir dans un long monologue. Ecouteurs sur les oreilles, elle finit par se sortir de son isolement et de lui répondre. Super. Au moins, son séjour ici n'allait pas être ennuyeux à mourir. « Merci ! » dit-elle avec un léger rire. Elle n'avait pas tort. L'hôpital était clairement un enfer sur terre. Mais au moins, elles seraient deux à le traverser. C'était bien mieux que rien, et puis elle avait l'air d'être plutôt sympa comme fille. « J'en doute pas ! » Elle usait de moyens divers et variés pour occuper ses journées, et fixer les murs blancs de la pièce en faisait également parti. « Au moins, c'est plus vivant qu'à l'étage des soins intensifs ! » Il ne lui fallut que quelques secondes avant de se rendre compte que le jeu de mot – qui était involontaire au passage – était clairement mauvais. Tellement nul et ridicule qu'elle ne put retenir un rire plutôt bruyant. Les médicaments devaient la rendre folle, elle ne voyait pas d'autre raison. « Je suis désolée. » Se confondre en excuses n'arrangeait en rien les choses, pas à arrêter ce rire en tout cas. Le temps de reprendre son souffle, Coleen confirmait ses doutes. Elles fréquentaient la même université, n'est-ce pas merveilleux ? « On s'est sûrement déjà croisées oui. Mais il y a tellement de personnes que c'est difficile de retenir tous les visages ! » Même après trois années au sein de Berkeley, elle rencontrait toujours des têtes inconnues. Des étudiants qu'elle n'avait jamais remarqué avant, et qui pour une raison ou une autre venaient à croiser son chemin. Certains la marquaient d'une certaine manière alors que d'autres non. « Et je suis en troisième année de droit. Ce qui me semble très compromis maintenant. » ajouta-t-elle. Elle ne savait pas combien de temps elle resterait hospitalisée, mais elle espérait que cette situation ne durerait pas trop longtemps. A l'annonce de son insuffisance, Sasha s'était empressé de lui sortir tout ce qu'il connaissait à ce sujet. Lui-même étudiant en médecine, il voulait que sa sœur soit la plus à l'aise possible et elle appréciait toutes ses petites attentions. Au moins, il la rassurait et la soutenait à sa manière. Alors qu'elle s'apprêtait à prendre la parole, leur discussion fut interrompue par un appel téléphonique. Toutes ces machines servaient donc à faire sa dialyse. Un petit frisson la parcourut à l'idée d'être à son tour branchée à une machine. Elle serait à son tour dépendante de ce genre de traitement, et Elmas aimait son indépendance. C'était plutôt difficile à accepter le fait que sa liberté allait être de nouveau compromise. Elle goûtait seulement à une vie digne de ce nom. Tout avait été différent depuis son adoption et vivre à l'américaine était très … différent de ses habitudes russes. Et elle ne voulait pas qu'on lui retire cette part de liberté, ce qui la rendait un minimum digne. « Tous les deux jours ? Mon frère m'avait dit que c'était plusieurs fois dans la semaine, mais ça fait beaucoup quand même. » Elle pensait qu'une ou deux dialyses suffiraient. Mais apparemment non. Il ne reste plus qu'à croiser les doigts en espérant qu'elle n'aurait pas à se rendre à l'hôpital aussi souvent que Coleen. « Je pense avoir bientôt le droit au même forfait que toi. » Un sourire timide, teinté d'une certaine tristesse vint s'afficher sur ses lèvres. C'était triste, quand même. Sa vie avait toujours été compliquée, semée d'embûches, et pourtant elle avait toujours réussi à s'en sortir. Elle se demandait bien jusque quand cela pourrait durer. Son corps avait des limites, et elle en faisait malheureusement les frais aujourd'hui. Elle se rendait compte que rien ne pourrait durer éternellement et qu'un jour ou l'autre, tout finirait par la lâcher. Et ce jour-là, elle ne pourrait absolument rien faire, à part attendre. Attendre que tout ne s'arrête enfin et que ses souffrances soient abrégées. Elle secoua la tête, balayant ces mauvaises pensées de son esprit. Elle avait du mal à se reconnaître là, elle qui pourtant faisait preuve d'un grand optimisme. « C'est … très long, on va dire. Et sûrement très barbant à écouter. » Si elle devait reprendre tout depuis le début, elles n'auraient pas terminé d'ici demain. Et puis elle ne se sentait pas particulièrement prête à se livrer à une inconnue, même si le fait d'être avec elle avait rendu sa journée un peu plus agréable. « La chance a voulu que l'unique rein qu'il me reste se soit infecté. » Elle commençait à avoir l'habitude, à force. C'est tout, c'est comme ça. « Et en fait, c'était une insuffisance rénale. » On lui avait diagnostiqué son cas récemment, et heureusement, il n'était pas trop tard. Il n'était jamais trop tard. « Enfin bref, on risque de se voir plus souvent ! » C'était plutôt rassurant de se dire que finalement, elle n'était pas seule. Enfin, en dehors du soutien de sa famille. Avec son fauteuil, elle se dirigea vers la fenêtre afin d'observer l'extérieur quelques secondes avant de se retourner vers Coleen. « Il fait plutôt beau dehors. » … et de ce temps, il est fort dommage de rester enfermé ici. Elle se demandait bien ce que Meleya, Sam ou bien Eden pouvaient faire à ce moment-là. C'était sans aucun doute très différent de ce que les deux jeunes femmes faisaient dans cet hôpital.
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MessageSujet: Re: (coleen) lost along the way. (coleen) lost along the way. EmptyVen 23 Aoû - 0:34

De manière générale, partager sa chambre dans un hôpital n'était une chose que personne n'aimait, de son côté Coleen avait exactement les même préoccupations que les autres et si elle devait absolument converser avec quelqu'un, autant que ce soit avec le mur de plâtre blanc. Malgré tout Elmas lui inspirait beaucoup de sympathie et un peu de compagnie ne lui ferait malgré tout pas de mal, quoi qu'elle veuille tenter pour sa défense. Elle était devenue comme ça avec le temps, la petite brune fragile avait tenté de se forger une carapace et de rejeter tout ceux qui pouvait l'entourer. Malgré cette animosité qu'elle dégageait premièrement, si l'on prenait le temps de se forcer à gratter sa couverture, sa façade qu'elle revêtit par peur d'être détruite en un coup de vent, elle demeurait la petite fille curieuse et pleine de vie qu'elle avait toujours été. La lambda s'empressa de la remercier, un léger sourire aux lèvres quand elle lui souhaita bienvenue dans le paradis obscur qu'étaient les services urologiques. « J'espère bien, parce que si tu t'étais fais des idées sur l'hôpital, par exemple que c'était un lieu agréable, c'est raté. » maugréa-t-elle en rejetant la tête vers le plafond, expirant lentement. Elle avait tendance à vite perdre son sang-froid, c'était plus fort qu'elle, Coleen haïssait d'une rage sourde et froide le centre médical de San Francisco, c'était une certitude qui serait toujours valable. Elle s'humecta avec application les lèvres et jeta un regard circulaire à la pièce, considérant sa nouvelle colocataire d'un air amusé, elles allaient bien s'entendre visiblement. Alors qu'elle répondait, son malencontreux jeu de mot laissa l'étudiante des corps célestes exploser d'un grand rire sincère, en même temps que Elmas. Elles rirent quelques minutes devant le ridicule de la situation puis elle se ressaisit et prit une grande gorgée d'air. La jeune fille s'excusa immédiatement, d'un geste de la main Coleen lui fit comprendre que ce n'était pas grave. « C'est toujours bon de rire. » répondit-elle, glissant sur ses lèvres un sourire espiègle. La nouvelle arrivante expliqua donc qu'il était fort possible qu'elles se soient déjà croisées à Berkeley, c'était l'explication la plus probante et la plus évidente. En un hochement de tête la jeune fille conclut que c'était la raison pour laquelle elles croyaient se connaître. « Moi j'étudie en astronomie antique. J'imagine que ça ne doit pas être facile quand on débarque à l'hôpital de réussir à apprendre ses cours. Enfin moi j'ai mes habitudes. » déclara-t-elle, donnant un vague coup de menton vers son sac à main qui traînait, son cuir marron contrastant avec le blanc clair du carrelage du linéoleum de la pièce dans lequel elle avait récemment rangé son devoir universitaire sur lequel elle avait annoté quelques phrases durant sa performance musicale. Chacun avait sa part de problèmes et les concilier avec son parcours universitaire était souvent difficile, bien que la jeune fille avait pris l'habitude de réviser pendant ses longues heures de dialyses, ce qui l'aidait à maintenir le niveau. Et d'ailleurs elle obtenait constamment des notes brillantes à ses examens, tout d'abord car elle était passionnée par ses études et car elle aimait travailler, elle avait le goût de l'effort. De manière générale, devoir faire entrer dans sa vie de rendez-vous médicaux quasi-quotidiens et ses devoirs et obligations habituelles était quelque chose de particulièrement compliqué. Une prouesse difficile à accomplir quand on n'avait pas cette habitude depuis de longues années de pratique. « Oui, en faite mes reins sont totalement hors service, donc on doit tout drainer pour que les déchets ne partent pas dans mon sang. » fit-elle d'une voix très sérieuse, pour avoir abordé le problème plus d'une fois avec toutes sortes de personnes, leur exposant sa situation rénale avec beaucoup de professionnalisme, car c'était son calvaire depuis vingt années maintenant. Un désagréable handicap qui la suivait tout au long de sa vie quoi qu'elle fasse. « J'espère pour toi que tu n'y auras pas droit à vie parce que crois-moi, au bout d'un moment ça devient lassant. » et c'était on ne peut plus vrai, car elle ne pouvait plus des dialyses répétées, des longues heures assise sur le fauteuil en cuir usé jusqu'à la corde de la salle. Quand elle lui demanda de quoi il s'agissait pour elle, la raison pour laquelle elle se retrouvait coincée entre ces quatre murs, la jeune femme sembla hésitante. « Vas-y, j'ai tout mon temps. Et t'en fais pas, je suis bon public. » lui assura-t-elle en ponctuant ses mots d'un sourire encourageant. La jeune femme commença, premier rein enlevé, deuxième infecté, une chance qu'on puisse encore la maintenir en vie. Elles étaient dans le même cas : des reins strictement inutiles. Des organes pour faire joli en quelque sorte. Ce qui était le plus embêtant, c'était que Coleen détestait les dialyses et qu'elle avait à disposition un moyen de suicide facile, rater plusieurs séances et laisser son corps se dégrader, fuir loin, et se laisser bercer par la mort qui l'emporterait. Et ça devenait de plus en plus dur de venir avec des pieds de plomb jusque l'hôpital. « Oh, toi aussi tu m'as l'air d'être chanceuse. » ironisa-t-elle pour dédramatiser la situation. A la place d'Elmas, à sa place actuelle d'ailleurs, elle n'aurait aucunement voulu qu'on s'attriste sur son sort, elle essayait d'agir au mieux. « C'est toujours ça parce que je préfère passer mes dialyses avec toi qu'avec le mur. Il est pas très bavard. » soupira Coleen doucement, en jetant un coup d’œil au mur en question, blanc, comme tout le reste, une couleur que l'hôpital lui faisait progressivement détester. Le bruit caractéristique du caoutchouc des roues glissant souplement sur le sol impeccable lui fit tourner la tête vers la jeune femme qui jetait un regard émerveillé au coucher de soleil qui rosissait le ciel dégagé. « Oui, il fait vraiment beau. » admit-elle, en embrassant de ses prunelles mordorées le paysage. Une idée folle lui effleura alors l'esprit. « Il fait décidément trop beau pour rester enfermées. » s'exclama Coleen. Elle se leva et avec précaution, ôta les aiguilles qui lui lacéraient la peau. Sa dialyses était finie depuis une demi heure déjà, seules les perfusions étaient restées accrochées à elle - à cause du malaise qu'elle avait eut - mais elle ne se sentait pas d'humer à attendre que ses carences en vitamines remontent. Quand la dernière aiguille fut extraite de sa peau, lui arrachant une grimace de douleur, elle bondit derrière Elmas et attrapa agilement les poignées de son fauteuil. « J'ai pas grand chose à faire du règlement de l'hôpital. J'ai envie de sortir, je sors. Vu ? Ma voiture nous attend en bas, on va pas la faire patienter plus longtemps. » grogna-t-elle avec un petit rire nerveux avant de pousser sa camarade jusqu'à la porte et de s'engouffrer dans l'ascenseur dès que les portes furent ouvertes. Sans hésitation, elle écrasa du majeur l'étage du rez-de-chaussée. « Si on te demande, je te conduis voir les enfants cancéreux aux soins pédiatriques, on fait le tour par derrière parce que c'est plus facile d'accès. » lui chuchota-t-elle en accélérant, courant littéralement derrière le fauteuil, le vent frais soulevant leurs cheveux bruns alors qu'elle continuait sa course folle. Elles coupèrent le chemin d'une infirmière qui les dévisagea avec stupeur, comme une apparition divine. Ce soir, Coleen voulait les faire vivre toutes les deux, elle en avait marre de se contenter de subsister dans un monde cruel, elle avait envie de profiter ne serait-ce qu'un peu. « Gamins cancéreux. Urgent. Salut. » cria-t-elle sur un ton désinvolte à l'employée qui les suivait d'un regard incrédule. C'était certes peu convaincant, mais elle n'avait pas le temps pour les formules de politesse et déboula sur le parking comme une folle, Elmas toujours devant elle, secouée par le chemin irrégulier qu'elles suivaient, montant des bordures, en descendant d'autres, montant les dos d'ânes qui les séparaient du parking pour que les voitures ralentissent... Elles s'arrêtèrent net devant la luxueuse voiture décapotable à la carosserie d'un rouge flamboyant que la brune ouvrit avec les clefs qui demeuraient dans sa poche. « Il est grand temps de revivre un peu. »
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MessageSujet: Re: (coleen) lost along the way. (coleen) lost along the way. EmptyVen 23 Aoû - 17:19

Cette Coleen n'avait pas tort sur une chose, heureusement qu'elle ne s'était pas mise en tête qu'un hôpital était un lieu agréable à vivre. Si c'était le cas, elle ne serait sûrement pas dans le service d'urologie. Prise d'un fou rire incontrôlable, elle n'en avait pas eu depuis un certain temps maintenant, et elle avait oublié à quel point c'était plaisant. Elle était bien plus habituée à afficher des sourires de façade, plus pour rassurer les personnes autour d'elle qu'autre chose. Uniquement son frère réussissait à lui arracher des sourires sincères. « Ça, c'est sûr ! » Même si son séjour ici allait être allongé, au moins elle se disait que les jours qui suivraient seraient bien moins ennuyantes que celles qu'elle avait eu l'occasion de passer. Alors qu'elles parlaient de leurs études respectives, Elmas se rendit subitement compte qu'elle n'avait pas fait grand chose pour rattraper ses cours. Heureusement pour elle, les cours avaient repris depuis moins d'un mois alors elle pourrait rattraper son retard facilement. Enfin, si elle s'y mettait dès maintenant. Quelques jours avant, elle était beaucoup trop sonnée et dans les vapes pour aligner trois mots sur une feuille blanche. Mais elle avait quitté le service de soins intensifs, ce qui était plutôt une bonne chose au final. Alors il était grandement temps de se reprendre en main. « L'astronomie, ça doit être vraiment intéressant. J'ai toujours aimé regardé les étoiles, mais ça n'est jamais allé plus loin ! » Elmas était une grande rêveuse, constamment sur la lune étant enfant. Avant ses six ans, elle s'imaginait de grandes choses, un avenir brillant. Elle ne vivait que dans une petite ville de Russie, avec très peu de moyens financiers, mais elle était convaincue qu'elle était vouée à un grand avenir. Ses projets partirent en fumée à la même vitesse où le feu consumait leur appartement. Ce jour-là, elle avait beaucoup perdu. Elle n'avait plus de parents, était séparée de sa sœur et avait même failli perdre espoir. Heureusement, il y avait toujours eu quelqu'un dans sa vie pour la tirer vers le haut et l'empêcher de sombrer. Finalement, malgré tout ce qui s'était passé, elle avait eu de la chance. Beaucoup de chance même. « Disons que je n'étais pas vraiment en forme pour réviser, mais maintenant que tu m'y fais penser, il va falloir que je m'active ! » D'ordinaire si studieuse, c'était même étrange qu'elle ne soit pas prise d'une certaine angoisse, voulant rattraper le temps perdu le plus rapidement possible. Enfin pour le moment, elle devait surtout penser à se reposer, comme on s'amusait à lui répéter à longueur de journée. Elle connaissait leur discours par cœur, si bien que si elle avait un minimum d'audace, elle les couperait pour éviter de n'écouter une fois de plus leurs conseils. Coleen disait avoir ses habitudes, elle devait donc être malade depuis un certain temps. « Tu dois supporter tout ça depuis combien de temps ? » demanda-t-elle plutôt hésitante. Elles ne se connaissaient pas vraiment après tout, alors ce n'était sûrement pas ses affaires. D'ailleurs, elle s'empressa de reprendre la parole, pour paraître moins imposante. Elle n'était pas obligée de lui en parler. « Enfin, si ce n'est pas indiscret. » Elmas commençait déjà à en avoir assez de ces murs blancs, alors elle espérait que ce calvaire se terminerait rapidement. Alors elle n'osait pas imaginer si elle devait vivre de cette manière pendant encore de longues années. « J'espère aussi … Enfin, il ne reste plus qu'à croiser les doigts ! » Et croire en sa bonne étoile, qui semblait s'être fait la malle depuis bien longtemps d'ailleurs. Au fil de leur discussion, elles en vinrent à aborder les raisons de sa présence ici. Coleen l'encourageait à continuer, et puis c'était toujours mieux que de rester dans un profond mutisme. « Trèèèès chanceuse oui ! » Un léger rire se fit entendre dans la salle. Pour être chanceuse, elle l'était vraiment la petite. Enfin, elle n'était pas trop à plaindre non plus. Elle s'en sortait plutôt bien finalement et aurait pu s'attendre à bien pire. La russe allait juste devoir vivre avec. Elle dirigea ensuite son regard vers le mur. « Pas faux, j'ai eu l'occasion de m'en rendre compte aussi ! » Seule pendant de longues journées sans personne à qui parler – mis à part le personnel faisant des allers et retours dans sa chambre –, les visites étaient très restreintes. Uniquement les membres de sa famille avaient le droit de monter dans les soins intensifs, et encore, Sasha avait sûrement un petit traitement de faveur avec ses études. Le reste du temps, il lui arrivait de penser à voix haute ou cherchait les réponses des émissions qui passaient à la télévision. D'ailleurs elle en avait relevé quelques uns bien intéressant, ce qui n'était pas négligeable vu le temps qu'elle allait passer à ne rien faire. Etudier toute la journée la rendrait folle. Le sport était un moyen parfait pour se défouler, mais elle ne pourrait plus en pratiquer avant un certain temps. « Qu'est-ce que tu fais ? » Elle observait Coleen retirer les aiguilles de son bras avant d'attraper les poignets de son fauteuil roulant. « Trop beau pour rester enfermées … D'accoooord ! » finit-elle par dire, ayant enfin compris les intentions de la jeune femme. Elmas n'avait pas l'habitude de braver les interdits. Elle était l'exemple type de l'élève respectant scrupuleusement le règlement. Elle ne voulait pas se faire remarquer pour un mauvais comportement, mais plutôt se démarquer d'une autre manière, dans le positif. « D'ordinaire, si ... » Mais elle n'avait visiblement pas le choix. Coleen marchait si vite qu'elle se demandait bien d'où elle pouvait trouver toute cette énergie. Elle avait fait un malaise et donc ne devait pas être dans un merveilleux état. Un sourire vint alors s'afficher sur les lèvres. « Oh oui, ils ont besoin d'un peu de compagnie eux aussi ! » dit-elle tout en lançant des regards furtifs autour d'elle. Les employés du centre médical n'étaient pas dupes, mais elle admirait l'audace de Coleen. Elle avait bien besoin d'un grand bol d'air, et la jeune femme tombait à pic. Quelques minutes plus tard, les voilà sur le parking devant une belle décapotable rouge. Très belle même. « Je pense aussi ! » Se levant de son fauteuil, elle l'avait replié en quelques secondes seulement. Pour avoir regarder le personnel le faire plusieurs fois, elle avait rapidement intégré la technique. Elle le mit alors contre un mur non loin de là, avant de retourner vers la voiture. « Alors, on va où ? » Confortablement installée, elle se demandait bien ce que Sasha, ou encore ses parents pourraient en penser. Son grand-frère essaierait sûrement de lui faire la morale, avant d'admettre à son tour que cette petite virée serait bien plus intéressante que de rester enfermée dans une chambre. Elle fut pourtant prise d'un éclair de lucidité un peu avant de partir. « Par contre, j'ai des soins avant dix-sept heures, donc il faudrait rentrer avant ! » Ce qui leur laissait encore plusieurs heures devant elles pour profiter du soleil californien.
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MessageSujet: Re: (coleen) lost along the way. (coleen) lost along the way. EmptyVen 23 Aoû - 21:26

Coleen considérait qu'en tant que patientes de l'hôpital, elle et Elmas avaient amplement droit à une petite partie de plaisir interdit une fois de temps en temps. Une virée en voiture comprise. Puis un peu d'air frais ne devrait pas leur faire de mal en théorie, et supporter la fournaise californienne enfermées dans leur chambre d'hôpital n'allait pas les aider à reprendre du poil de la bête. L'odeur de détergent commençait à agresser les narines de la jeune fille, et la brune rêvait d'un peu de liberté, pour une fois. Faire face aux imprévus. Néanmoins elles discutèrent encore un peu avant que l'astronome en devenir n'embarque sa camarade dans son aventure folle. « Oui, c'est une vraie passion. Mes problèmes me paraissent tout petits comparés aux étoiles, c'est dingue. » dit-elle, ses yeux s'allumant d'une lueur passionnée quand elle commença à parler de son intérêt tout particulier pour les astres. C'était comme ça, dès qu'on l'emmenait dans le monde délicieux des constellations infinies et des étoiles qui brillaient haut au dessus de leur tête, deux lumières scintillaient au fond de ses prunelles ambrées. Elle était animée par ses envies et ses rêves, c'était la raison pour laquelle elle parvenait à braver la vie qui ne lui faisait pas de cadeaux et la giflait à tour de bras. « Je veux pas te presser non plus, mais on va dire que les profs ne sont pas particulièrement compréhensifs à ce niveau. » s'excusa-t-elle en passant une main nerveuse dans ses cheveux bruns, baissant les yeux vers ses pieds, désolée d'avoir ramené la jeune femme sur la terre ferme. C'était parfois l'avantage avec les centres médicaux ; être coupé du monde un certain temps pouvait vous faire oublier un certain nombre de choses et vous étiez délicieusement plongé dans une bulle, mais qui pouvait s'avérer extrêmement lassante à la longue. « Depuis que je suis née ! Mes reins font des misères depuis toujours, je suis née avec des reins défectueux, la faute à pas de chance et à cette saleté de garce qu'est la vie. Mais bon, on s'y fait tu sais. » lui répondit-elle, accompagnant ses paroles prononcées sur un ton assez théâtrale, d'un grand geste circulait de la main désignant tout l'équipement médical qui l'encadrait. Les machines blanches qui ronronnaient doucement prêt de son lit, les perfusions reliées à son bras. Elle haussa les épaules avec un sourire triste. « On hait les infirmières, les médecins, les dialyses, les patients, et le moindre truc blanc. On prend nos habitudes en clair. » plaisanta-t-elle amèrement, une boule se formant lentement dans sa gorge, celle qu'elle avait toujours quand elle parlait de son handicap. La même forme de chose constante que cette animation dans ses yeux quand elle parlait des étoiles qui les entouraient et de l'astronomie. Elle s'humecta ses lèvres sèches et fronça brièvement les sourcils en entendant la machine pousser un énième bip. « Je crois les doigts pour toi, crois-moi. » murmura Coleen dans un soupir. Si Elmas était condamnée comme elle, elle la plaignait sincèrement. La brunette ne souhaiterait même pas son traitement à son pire ennemi, c'était tellement pénible que personne ne devrait jamais avoir à subir ça. Elmas approuva sa remarque sur le mur et arracha un sourire à la bêta. Relevant la tête vers elle, elle s'empressa de trouver un autre sujet de discussion, cette fille l'inspirait réellement et passer des heures à discuter avec elle ne la dérangeait pas outre mesure, c'était même l'inverse. « Et sinon, je peux en savoir un peu plus sur toi ? » demanda-t-elle, une lueur de malice brillant au fond des yeux, impatiente d'en apprendre un peu plus sur sa colocataire de chambre d'hôpital. Puis il eu cette remarque sur le temps extérieur qui était absolument superbe et la jeune femme sentie l'énergie de l'espoir bouillonner en elle, en une minute à peine, les aiguilles menaçantes étaient ôtées de sa peau diaphanes et elle s'élançait vers le fauteuil roulant de sa compagnie de la journée, ses lèvres tordues par un irrépressible sourire conquit. « On va aller faire une petite balade, un peu d'air ne devrait pas nous faire de mal. » gloussa-t-elle d'un air espiègle, Coleen avait les joues rosies et un air mutin fixé sur son visage d'ange. Et aussitôt dit, aussitôt fait, animée par une énergie et une persévérance qu'elle ne se connaissait pas, elle fit marcher ses muscles pour faire avancer le plus vite possible Elmas et elles déboulèrent dans le couloir telles deux folles, mais aucun des patients du service d'urologie ne sembla leur prêter attention et elles s'élancèrent fièrement dans les couloirs, les roues glissant sur le sol propre, la respiration de Coleen devenant plus irrégulière plus l'effort qu'elle fournissait grandissait. « Oui. Enfin ma voiture aussi se sent seule... » et sur ces mots, elle accéléra le plus possible, devançant les visiteurs, les infirmières et toutes personnes pouvant traîner dans leur sillage. Un sourire triomphant sur les lèvres, elle eut enfin en vue le parking, la carrosserie des voitures reluisant sous l'astre solaire haut dans le ciel américain. Devant elle, la lambda se leva de son siège et, de ses mains agiles, le replia habilement avant de le déposer contre un mur avoisinant. Coleen était consciente que son comportement était loin d'être exemplaire et qu'en plus de ça, elle emportait Elmas dans sa virée folle, de plus les infirmières ne l'appréciaient pas particulièrement pour sa franchise et le mépris qu'elle leur exprimait. Alors elle allait sans doute être haïe plus encore du personnel médical, mais peu lui importait, c'était déjà à un stade irrécupérable. Elmas devait la prendre pour une sombre psychopathe, mais elle se fichait pas mal du regard qu'elle avait sur elle, elle était sûre qu'elle la remercierait prochainement de cette balade inattendue. La question tant redoutée vint, mais Coleen répondit sans peine. « Dans les étoiles. » fit-elle, en hommage au film 'Titanic'. Ponctuant ses paroles d'un petit clin d'oeil, elle lui ouvrit la portière côté passager et monta à la place conducteur. « Ne t'inquiètes pas, on sera rentrées avant ça. De toutes façons on va devoir se contenter d'une petite heure avant que les infirmières débarquent dans la chambre m'enlever mes perfusions. » soupira-t-elle en introduisant sa clef et mettant le contact, le moteur se mettant à ronronner. « Alors, tu aurais envie d'aller dans un endroit particulier ? » lui demanda-t-elle doucement.
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MessageSujet: Re: (coleen) lost along the way. (coleen) lost along the way. EmptyVen 23 Aoû - 22:53

Petite, Elmas avait pour habitude de s'allonger à même le sol, avec sa jumelle ou seule pour observer longuement les étoiles. Elle s'imaginait des tas d'histoires, des aventures plus folles les unes que les autres, s'imaginant bien ce qu'il pouvait se passer là-bas. Elle aurait aimé voir la Terre de là-haut. Dans l'immensité de l'univers, ils ne représentaient absolument rien. Pas même une poussière. « C'est vrai que vu comme ça... » Chacun sa manière de dédramatiser la chose, ce n'était pas plus mal. Pour le moment, Elmas n'avait pas encore trouvé un moyen de rendre tout cela moins 'lourd' sentimentalement, mais elle essayait tout de même de s'estimer heureuse, c'était un bon début selon elle. Dans ses yeux brillaient cette petite lumière, celle qui confirmait bien les propos de la jeune femme. Elmas aurait aimé elle aussi avoir une passion, une activité dans laquelle elle se donnerait corps et âme. Si elle avait opté pour des études de droit, c'était principalement pour apporter son grain de sel à ce monde encore trop injuste. Les horreurs qu'elle avait pu vivre en Russie ne devaient pas se reproduire. Elle voulait que justice soit rendue, pourtant bien consciente que jamais elle ne réussirait à l'obtenir totalement. « Pas de traitement de faveur, c'est normal. » Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Si Elmas gardait secret une grande partie de son histoire, c'était justement pour éviter cela. Elle ne voulait pas lire la pitié dans leurs yeux. Généralement, ils sortent des phrases comme nous partageons ta douleur ou encore plein de dérivés, mais non. Ils ne pouvaient pas savoir tant qu'ils ne l'avaient pas vécu. Alors la meilleure solution était de garder tout ce passé trouble pour elle, faisant comme si rien ne s'était jamais passé. Aux yeux de toutes ces personnes, elle était une inconnue. Et c'était l'occasion rêvé pour reprendre à zéro. Lors que Coleen lui répondit, elle ne put retenir une certaine surprise. Elle devait donc supporter toutes ces machines depuis toujours. « Ca doit faire parti de ton quotidien maintenant. Condamnée à être dépendante des machines... C'est très dévalorisant quand même. » Elmas ne savait si elle s'y ferait un jour. Enfin, si elle devait suivre ce traitement à vie. Comment s'habituer aux bips réguliers des machines à longueur de journée. Si elle n'avait pas été dans un état critique au début de son hospitalisation, elle aurait passé des nuits agitées bien plus nombreuses. « Mon iPod est mon meilleur ami ! » balança-t-elle alors, sortant ce petit gadget de sa poche. C'était plutôt pratique pour s'endormir et faire abstraction de tous les bruits de l'hôpital. Mais bientôt, elle ne le supporterait plus. Tout comme Coleen semblait en avoir sérieusement assez, son tour arriverait. « As-tu déjà envisagé une greffe ? » Changer de reins se révélait être la solution miracle, mais encore fallait-il réussir à les obtenir. Les conditions étaient bien trop nombreuses. La russe n'y avait pas le droit. Ou du moins pas encore. Son état n'était pas assez critique pour passer prioritaire sur ces longues listes d'attente alors peut-être était-ce aussi le cas de Coleen. Elle leva les yeux vers le plafond, avant de regarder rapidement autour d'elle. C'était blanc, bien trop blanc. Comme cette chambre d'hôpital en Russie, là où on lui avait retiré un rein. Pendant longtemps, elle avait refusé de mettre un pied à ce genre d'endroit. Mais finalement, c'était passé. Comme quoi Coleen avait une fois de plus raison, on se faisait à tout. « Merci ! » De son côté, Elmas croisait tout ce qui était croisable, espérant bien que son cas s'arrange. La suite était un peu plus délicat. Elle voulait en savoir plus sur elle, ce qui s'annonçait plus difficile. « D'origine russe, j'ai emménagé aux Etats-Unis à mes treize ans environ. » Coleen avait peut-être remarqué ce petit accent dont elle n'arrivait pas à se débarrasser. « J'ai aussi une sœur jumelle, Eden Hastings-Matveïv, ça te dit quelque chose ? » A la pensée de sa jumelle, un petit sourire nostalgique s'afficha sur son visage. Malgré tout ce qu'elle pouvait lui reprocher, elle lui manquait énormément. Elle ne s'en tenait qu'au strict minimum. En moins de temps qu'il ne le fallut, Coleen avait sorti Elmas de l'hôpital, direction la voiture. Parfait pour se changer les idées. « Les étoiles, c'est parfait. » Elle avait bien évidemment repéré la référence à Titanic. Malgré son retard important concernant la culture américaine, elle avait vite fait de rattraper tout cela. Elles avaient tout San Francisco à leurs pieds, et n'avaient plus qu'à choisir une destination. Elle prit quelques secondes pour réfléchir à un lieu où aller, qui serait dans tous les cas bien plus agréable que cet hôpital. « Pourquoi pas … la plage ? » Elle ne s'y était pas rendue depuis un certain temps et marcher sur le sable mouillé lui manquait tout particulièrement. Elle ne savait pas réellement si elles en auraient le temps, mais c'était une proposition qu'elle tenait à lui faire. « Sans se baigner, bien-sûr. Juste marcher au bord de l'eau, ou bien s'allonger dans le sable et écouter le bruit des vagues. » Se vider l'esprit l'espace d'une heure, oublier leurs problèmes et profiter de l'instant présent. Si elles n'étaient plus totalement libres de leurs mouvements, autant profiter au maximum de ces petits plaisirs de la vie. « T'en penses quoi ? » Là-bas, elles passeraient inaperçues. Elles seraient tranquilles.
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MessageSujet: Re: (coleen) lost along the way. (coleen) lost along the way. EmptySam 24 Aoû - 10:43

De son enfance, jamais l'hôpital n'avait été un lieu étranger pour Coleen. Quand elle voyait les autres personne débarquer à Lenox Hill, le fameux hôpital new-yorkais, l'air perdu, déambulant sur le carrelage impeccable comme des âmes en peines, sans savoir quel chemin emprunté. Alors qu'elle, du haut de ses cinq ans, elle serpentait entre les infirmières et s'engouffrait dans les bons couloirs, bifurquait aux bons moments, et arrivait aux bonnes salles. Elle les voyait, impressionnés par toutes ces machines qui l'entouraient au quotidien qui drainaient son sang en continu pour en filtrer les impuretés, le nettoyé de toutes imperfections. Oui c'était impressionnant d'avoir cette maturité à cet âge-là, mais elle n'avait pas eu le choix, elle devait les affronter, ces aiguilles, ces regards condescendants, ces sourires forcés, la pitié apparente qu'elle inspirait quand on la voyait, assise dans ce siège bien trop grand pour elle dans cette salle de dialyses. « C'est vrai que c'est mieux de ne pas être favorisées d'un côté, on se retrouverait vite détestées de tous les autres élèves. » plaisanta-t-elle en accompagnant ses mots d'un rire quelque peu forcé, obligée de constater que Elmas avait raison. Il n'empêchait que les professeurs restaient de piètre soutien pour tout ce qui était de la vie personnelle, bien qu'il n'ait pas à l'être. Mais ils vous considéraient d'un air hautain, mêlant pitié et mépris quand ils vous voyaient arriver leur rendre le devoir qu'ils avaient donné, c'est comme s'ils sentaient l'odeur du détergent de l'hôpital imprégnée dans le papier. Ils vous observaient longuement, détaillant vous moindre mouvement, parfois la brunette avait l'impression qu'ils cherchaient du regard les traces de perfusions sur vos poignets. Elle n'aimait pas ce regard qu'ils avaient. Mais c'était ainsi, irréfutable. « J'ai l'impression de ne rien pouvoir faire toute seule, c'est tellement déstabilisant. J'aimerai pouvoir avoir des imprévus dans ma vie et pouvoir les gérer, mais je suis obligée de toujours prendre en compte mes séances de dialyses. Des heures d'ennui que je suis obligée de supporter. Pourtant ce serait tellement facile d'en rater une ... » soupira la brunette, fermant les yeux un instant, consciente qu'elle s'emportait trop loin dans ses pensées les plus profondes. Nerveusement, elle passa une main fébrile dans ses longues boucles brunes. Hors de question de paraître faible devant une inconnue. C'était dévalorisant, certes, mais elle s'y était faite, et elle en ressortait plus forte, voilà la conclusion qu'il fallait avoir. « Oh moi aussi il l'est ! Et désolée pour le concert improvisé de tout à l'heure, j'aime bien chanter pendant que je bosse, en plus ça exaspère mes voisins, donc c'est super. » lui confia-t-elle en jetant un coup de menton bref au petit lecteur de musique qui traînait sur son matelas, elle l'avait déposé là après avoir fini de s'égosiller sur Hit The Road Jack. Son visage teinté d'une pointe de malice, un sourire espiègle s'était glissé sur ses lèvres, elle était heureuse de pouvoir partager ses impressions avec quelqu'un tel qu'Elmas, cette fille semblait elle aussi contenir une force considérable pour supporter une infection de son second rein et de longues journées en fauteuil roulant. La question de sa camarade brisa son sourire. Le fameux sujet de la greffe. Mais pour une fois, elle avait décidé d'être honnête. « Tout ce qui se dit ici reste dans cette chambre, nous sommes d'accord ? » dit-elle avec plus d'agressivité qu'elle l'aurait voulu, l'air profondément contrariée. Mais elle avait envie d'avoir l'avis d'Elmas sur certaines choses. « Je suis sur la liste, mais les médecins voudraient m'en enlever. Soit disant je serais trop fragile pour l'opération, ils pensent que ça pourrait me tuer. Tu parles ... » elle n'avait en aucun cas parlé de son anorexie qui était sa principale fragilité et elle se surprenait à espérer que la lambda ne lui pose pas de question à ce sujet. « Ah oui, Eden ! Une epsilon, c'est ça ? Je ne la connais pas bien. » dit-elle quand elle entendit Elmas évoquer sa soeur jumelle. Elle savait que l'epsilon avait une soeur jumelle, mais en aucun cas que c'était la jeune femme qui se tenait face à elle dans cette grande pièce blanche et silencieuse. Une pièce qui quelques minutes plus tard demeurait vide, encore plus triste qu'avant. L'esprit de Coleen divaguait alors qu'elle poussait l'étudiante en droit dans les couloirs, son air mutin la rendant plus irrésistible encore. Le drôle de duo arriva jusqu'au parking, bien décidé à se vider l'esprit, oublier les bips des machines de l'hôpital, les patients désagréables et cette vie tumultueuse qu'elles vivaient, avec des hauts et des bas, mais en ce moment, surtout des bas. Lui offrant un joli sourire en coin, Coleen ouvrit sa voiture. « En route, alors ! » elle n'avait aucune idée d'où elles partaient, ainsi déterminées à retrouver un bonheur perdu depuis bien trop longtemps. « La plage ? C'est une idée superbe ! Le bruit des vagues, la brise marine, rien de mieux. » et elle était sincère, la perspective de s'allonger sur la grève, entourée de coquillage et laisser les vagues murmurer à ses oreilles était le genre d'entêtement qu'elle avait envie d'avoir. Elle prit une grande gorgée d'air frais alors que la voiture rouge s'extirpait adroitement de sa place de parking pour s'élancer sur l'asphalte brûlant. Elle appuya sur la pédale d'accélérateur, s'élançant dans des chemins peu fréquentés, les mains crispées sur le volant. « Bon allez, pendant la route on joue à un jeu. Le top dix des trucs les plus chiants à l'hôpital. » déclara-t-elle, prête à s'amuser avant de remplir ses poumons de l'air marin quand elles seraient parvenues jusqu'à la plage la plus proche de l'hôpital. Coleen voulait oublier les traces d'aiguilles qui marquaient ses poignets, ses reins défectueux, ses côtes saillantes, les murs blancs angoissant de sa chambre et tout leur monde cruel qui gravitait autour d'elles. « Je commence. L'odeur de détergent industriel. » s'exclama-t-elle alors que la fraîcheur de l'air s'engouffrait dans ses poumons délicieusement. S'humectant les lèvres, elle tourna brièvement la tête vers sa passagère pour lui signifier que c'était son tour. Elle avait envie de mettre une chanson à fond et d'hurler un bon coup.

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MessageSujet: Re: (coleen) lost along the way. (coleen) lost along the way. EmptySam 24 Aoû - 17:15

Contrairement à ce que l'on pouvait penser, Elmas ne tenait pas à attirer l'attention sur elle. Si elle avait choisi d'intégrer les iotas, c'était principalement pour atteindre sa jumelle plus facilement qui intégrait les epsilons. Elle aimait le sport, le cheerleading et faisait de son mieux pour être digne de la confrérie. Elle pensait d'ailleurs que ce serait toujours le cas, ou du moins elle ne voyait pas ce qui aurait pu l'empêcher à garder ce rythme. Mais c'était sans compter sur la maladie. Mauvaise pioche, tant pis. « Et puis, c'est tellement plus simple de faire comme si de rien n'était. » A force, on pourrait même y croire. Mais il y avait toujours un élément pour lui rappeler que non, la vie n'était pas toute rose. Et aussi difficile que cela soit de l'accepter, il fallait bien rendre les armes et arrêter de faire comme si. Mais pas maintenant. Elle avait encore le privilège de vivre à peu près normalement alors elle n'allait pas se mettre à réfléchir longuement sur ses moindres faits et gestes. « Tous les deux jours, tu peux te permettre un petit week-end de temps en temps, non ? » L'air malicieux, et surtout avec l'envie de lui remonter un peu le moral, elle reprit la parole. « Un endroit pas trop loin de San Francisco, et le tour est joué ! » Rien que pour les petits imprévus de la vie, ceux qui étaient agréables bien-sûr, elle ne voulait pas de ce traitement. Elle rangea alors l'ipod qu'elle tenait entre ses mains, heureusement que ces choses existaient sinon ses nuits auraient été bien plus difficiles qu'elles ne l'étaient déjà. Et au pire, ce n'était pas trop grave puisqu'elle ne faisait absolument rien de ses journées. « Pas de problèmes ! On pourra se faire des duos alors. » D'autant plus qu'Elmas chantait terriblement mal … Alors si elle voulait embêter les gens de cet hôpital, sa voix de casserole finirait par les agacer rapidement. Et puis, tous les moyens étaient bons pour décompresser. La russe, qui d'ordinaire se montrait si méfiante, se livrait facilement à Coleen sans grande difficulté. En l'espace de quelques minutes, elle avait réussi à gagner sa confiance et sentait que c'était une fille sur qui on pouvait compter. Elle était différente du reste de ses amis ou de sa famille. Coleen était en mesure de comprendre ce qu'elle traversait alors que les autres n'en savaient absolument rien. Et c'était plutôt agréable de parler avec une personne qui ne faisait pas semblant. D'un signe de tête, elle affirma que oui, tout ce qu'elle lui dirait resterait ici. « C'est peut-être … à cause de ton malaise ? Est-ce qu'ils savent d'où ça vient ? » Elle posait ces quelques questions de manière plutôt hésitante. Elle ne savait pas grand chose de Coleen et peut-être que ses soucis de santé ne se limitaient pas à ses reins. « Moi je te trouve plutôt en forme ! Si tu m'avais vue les premiers jours ici, on aurait dit un vrai zombie ! » Elle alignait difficilement un pas devant l'autre et avait du mal à exercer n'importe quelle activité. Même manger devenait difficile, elle qui aimait tant les heures de repas. Probablement le moment préféré de sa journée d'ailleurs. « Une epsilon, c'est bien ça. » Eden était plutôt connue sur le campus. Sûrement parce qu'elle faisait parti de l'élite, mais aussi pour son fort caractère. « Je ne la connais pas tant que ça non plus. » Après toutes ces années de séparation, Elmas cherchait en vain des restes de la Eden qu'elle avait pu connaître. Elles allaient sûrement avoir le temps de se redécouvrir, elles avaient la vie devant elle. Encore faudrait-il que leur relation soit bien moins explosive, ce qui était loin d'être gagné. Elle lança un dernier regard à leur chambre avant de s'en éloigner. Plus de murs blancs et d'ambiance morbide pour laisser place à quelque chose de bien plus joyeux : la plage. Elle ne s'en lassait jamais. Habituée au froid de la Russie, elle eut du mal à s'habituer au climat californien, mais avait tout de même fini par s'adapter. Elle adorait passer de longues journées sur la plage, allongée sur une serviette et un bouquin en main, ou alors à profiter de la mer. C'était toujours rafraîchissant. « Parfait dans ce cas, c'est parti ! » Les cheveux au vent, elles profitaient de cette excursion à l'improviste qui s'annonçait bien revigorante. « Ça ne va pas être difficile ! » Un sourire sur les lèvres, elle se préparait elle aussi à énumérer ce qu'elle aimait le moins à l'hôpital. Et la première proposition de Coleen était des plus vraies. « Aaah ça oui. Ça te brûle les narines, à force ! » L'odeur ne la dérangeait pas vraiment au départ, mais son séjour prolongé avait fait en sorte que cela ne soit plus le cas. « A mon tour. » Elle fit mine de réfléchir quelques secondes. Elle avait plusieurs idées en tête, et ce qu'elle détestait le plus était plus qu'évident. « Le bruit des machines. » Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, jamais en pause. Même quand les siennes étaient arrêtées, il restait celles des autres. « Les bip – bip – bip – biiiiiiiiiip à répétition. Il y a vraiment de quoi devenir fou ! » Encore une fois, elle bénissait cette merveilleuse invention qu'était le baladeur, c'était tellement efficace dans ce genre de situation. Elle savait pourtant que ce genre de machines étaient spécialement créées pour leur bien-être, mais c'était difficile à supporter. Encore plus lorsque le bruit était continu. Elle savait directement que cela n'annonçait rien de bon. Il suffisait de quelques secondes pour voir des médecins et autres membres du personnel courir vers la chambre de cette personne en difficulté. Perdue dans ses pensées, elle finit par émettre un léger rire. C'était fort reposant d'être loin de tout ça.
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