| | | « I want you know what lost her. » ~ ange |  |
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 | | Sujet: « I want you know what lost her. » ~ ange Ven 30 Mar - 8:36 | |
|  crédit - tumblrNoah avait toujours pensé que chaque métier avait sa part d'honneur, que rien n'était conclu à l'avance, que tant qu'il y avait de la vie, il y avait de l'espoir. Bref, toute une série de proverbes et de citations destinés à rendre notre destinée moins rude, à l'améliorer si besoin. L'écrivain avait fait la connaissance d'une jeune femme prénommée Ange, - un prénom qui l'avait immédiatement touché – la semaine précédente. Dans quelles conditions ? Toute la question était là. Il ne s'agissait pas d'une étudiante, ni de l'une de ses 'fans' ou d'une professeur. Non, en vérité, il ne savait pas très bien dans quelle catégorie la placer, pour peu qu'il y eut été le genre d'hommes à catégoriser. Ange travaillait au sein de l'université. Elle était encore jeune, à peine plus de 22 ans. Pourtant, elle n'y étudiait pas, ayant choisi une voie secondaire presque par défaut, à la mort de son père. Histoire émouvante d'une enfant qui abandonne ses études de littérature après la mort de celui qui veillait sur sa petite protégée. Aujourd'hui, elle était femme de ménage, autant dire, celle que personne n'avait envie de voir ou avec laquelle discuter, celle qui était mise à l'écart comme le fardeau nécessaire du monde estudiantin qui se montrait hélas bien cruel avec les jeunes fleurs de son âge qui semblait avoir choisi un chemin trop escarpé pour remonter la pente, et donc, dans l'estime des hommes et femmes de son époque. Noah n'avait jamais porté de jugements négatifs à l'égard de ceux qui, comme Ange, travaillaient dans l'ombre des autres. Au contraire, il les admirait bien plus que les riches qui usaient de leur influence et de leur compte en banque pour monter plus haut dans l'échelle sociale, piétinant les petites gens au passage. Certes, Noah était écrivain, mais il était loin d'être ce type d'hommes. Membre de plusieurs associations, toutes rattachées à une cause qui lui tenait particulièrement à coeur, préférant les transports en commun ou ses deux jambes plutôt qu'une décapotable ou une Mazzerati, tendant la main au plus défavorisé lorsque l'occasion se présentait, notre blondinet était un idéaliste comme on n'en trouvait hélas plus dans notre société contemporaine actuelle.
Quoiqu'il en soit, bien qu'étant porté sur l'être humain plus que sur la condition sociale, Noah n'en était pas moins navré d'apprendre le sort de la jeune femme lorsqu'il l'eut connu. Evidemment, elle repoussa bien vite l'aide qu'il voulut lui apporter. Mais les Anglais sont des curieux excessifs en tous points. Il n'abandonnerait pas pour si peu. Au contraire, sa force de persuasion, autant que son esprit pragmatique – quoique bien trop rêveur par moments – mais surtout la détermination qu'il manifestait à vouloir lui faire reprendre ses études, il en était persuadé, viendrait à bout des arguments de Ange. Sur ce, c'est en cette belle soirée de printemps qui s'annonce que notre britannique se dirigea vers le quartier des femmes de ménage, son sac à bandoulière toujours sur l'épaule – il n'avait pas quitté l'université depuis qu'il était arrivé tôt dans la matinée – un roman dans une main, l'autre occupée à regarder sa montre, que Noah débarqua sans un mot juste derrière la jeune femme, toute occupée qu'elle était à lustrer le plancher.
« Bonsoir, mademoiselle James. »
Murmura t-il, tout sourire. La courtoisie anglaise n'était pas un mythe. Tant qu'elle ne l'y autoriserait pas, Noah se refuserait à l'appeler par son prénom. Une question de politesse et de respect avant toute chose.
« Comment allez-vous ? J'ai repensé ce matin à notre petite discussion de la semaine passée, et je me suis permis de vous apporter quelques chefs d'oeuvre, dans l'espoir que vous auriez changé d'avis depuis. »
Dernière édition par Noah T. Clives le Dim 8 Avr - 15:15, édité 1 fois |
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| | Sujet: Re: « I want you know what lost her. » ~ ange Ven 30 Mar - 22:45 | |
|  « I want you know what lost her. »
Elle soupira alors qu'elle accrochait ses cheveux blonds. Sa journée commençait. Les femmes de ménage lavaient très tôt le matin u très tard le soir, de façon à ne pas trop déranger les élèves. Ange était du soir. Elle détestait ce travail. Sa fierté en prenait un coup, son orgueil était fragilisé chaque fois qu'elle attrapait l'éponge. Laver ce qu'on salit les autres, essuyer leur manque de respect, leur je m'en foutisme constant. Elle les haïssait tous autant qu'ils étaient. Des petits étudiants prétentieux. Sans doute y'avait-il dans cette colère une once d’amertume. Elle avait décidé de son propre chef d'arrêter ses études, d'ailleurs elle n'avait jamais pensé en faire. Mais le fait de tous les voir souriants, heureux, ça la dégoûtait. Chaque rire, chaque sourire lui donnait envie d'hurler au monde entier toute sa rancœur. Mais elle ne faisait rien. Elle restait impassible, puis tout retombait et elle ne ressentait plus rien. C'était dans ses rares moments qu'encore elle éprouvait un quelque conque sentiment. Depuis la mort de son père, il lui semblait que plus rien (ou presque) ne l'atteignait et la seule chose qu'elle ressentait au fond d'elle était de la colère ou de la haine. Elle n'avait jamais été vraiment expressive, les mots n'avaient jamais été son plaisir, du moins vocalement, et elle préférait laisser tout cela aux autres. Elle n'avait jamais été, non plus, très chaleureuse avec les autres. Réservée, distante, il était difficile de l'approcher et d'avoir une place dans sa vie, son coeur ou même son estime. Mais à présent, c'était impossible. Les places étaient plus que chères, les portes fermées à double tour. Car, on le sait, chaque personne que l'on s'autorise à aider, c'est une personne que l'on risque de perdre. Elle jugeait avoir assez souffert, hors de question de recommencer. Elle ne le supporterait pas.
Ange se dirigea vers l'entrée de l'université dont elle devait s'occuper. Elle n'aimait pas cela, parce qu'au sol il y avait du plancher et qu'il fallait un traitement spécial. C'était une prestigieuse université et son image passait également par les bâtiments qui se devaient être parfaits. Tout devait briller. On lui avait donc imposé le fait de lustrer le plancher chaque soir, à la main, avec application... Et dire que certaines personnes n'ont pas autant d'attention que ce putain de plancher. Elle essayait de ne pas se faire ce genre de réflexion. Sinon, elle abandonnerait tout et partirait s'enfermer dans son appartement miteux. Et il fallait qu'elle vive. Elle soupira et s'agenouilla sur le sol, commençant sa tâche. Bien vite, elle sentit ses bras faiblir. Elle n'était pas très grosse, ne mangeait pas beaucoup par manque d'appétit et elle se fatiguait vite. Elle soupira une nouvelle fois alors qu'elle entendait des pas s'approcher. Bon dieu, pourvu que l'abruti qui s'amène ne s'amuse pas à marcher là où elle avait déjà passé le produit ou il se prenait l'éponge entre les deux yeux...
« Bonsoir, mademoiselle James. » Un simple murmure qui résonna dans le hall immense. Elle se redressa et tourna le visage vers son interlocuteur. Noah Clives et son sourire honnête. Elle fronça légèrement les sourcils avant de soupirer et de hocher légèrement la tête en guise de bonsoir. Oh, ce n'était pas de l'impolitesse, non. Elle n'aimait pas ces formules qui lui semblaient en tout point hypocrites. « Ça va. » répondit-elle simplement, d'une voix sourde, sans renvoyer la question (ce que toute autre personne bien élevée aurait fait). Elle l'écouta, le visage sans aucune expression, ses yeux scrutant son visage puis descendant sur le livre qu'il tenait à la main. Elle ne bougea pas durant quelques secondes, puis se leva. Elle essaya ses mains sur sa vieille blouse, puis prit le livre qui lui tendait Noah. Elle garda le silence, observant le roman avant de le rendre à l'écrivain. « J'ai pas le temps de lire. » dit-elle froidement avant de croiser les bras. Bien qu'il pouvait sembler qu'elle n'était pas tentée, c'était en réalité tout à fait autre chose. Oui, c'est vrai, elle adorait lire. Oui, c'est vrai, elle n'avait pas vraiment d'argent pour se payer de bons bouquins. Mais hors de question de profiter de la pitié de qui que ce soit. Car elle savait que c'était de la pitié et elle détestait cela. Elle soupira légèrement, soutenant de ses yeux bleus électriques le regard de son interlocuteur.
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| | Sujet: Re: « I want you know what lost her. » ~ ange Lun 2 Avr - 7:25 | |
|  crédit - bazzartA la tête qu'affichait maintenant Ange, Noah devinait bien que sa présence n'avait non pas été souhaitée mais en plus, désirée par la jeune femme. Rien d'étonnant, puisque cela n'était pas la première fois, et certes pas la dernière non plus, qu'il la relançait sur un sujet qui avait le don de lui mettre les nerfs en pelote. Dommage, il était plus tenace qu'une sangsue. Et il combattait bien pire au quotidien. Son meilleur ami Joe, par exemple, qui était également son éditeur, était d'un naturel borné et vindicatif concernant les choix de vie de l'écrivain. Heureusement, Noah avait ses propres armes en vue d'obtenir ce qu'il désirait. Et Ange ne connaissait encore rien de la détermination excessive dont allait faire preuve le blondinet à son égard. Soulevant légèrement le livre après qu'il eut remarqué le regard qu'elle lui portait, Noah eut un infime sourire sur les lèvres lorsqu'elle le prit en mains, espérant en son for intérieur qu'elle allait lui demander de l'emprunter. Hélas, sa tactique avait échoué.
« C'est dommage. Orgueil et Préjugés est un excellent livre de chevet pour les âmes égarées. »
Murmura Noah. Que voulait-il sous entendre par là ? Elle avait parfaitement compris le message. Il en avait l'impression en tous cas.
« Jane Austen est une divine romancière, ne trouvez-vous pas ? »
Ajouta t-il ensuite dans un énième sourire. Si elle croyait qu'elle se débarasserait de lui aussi facilement avec un simple 'non' à la clé, elle se mettait le doigt dans l'oeil. Il n'avait en outre pas compris, pas sur le moment en tous cas, que le problème résidait ailleurs. En l'espèce, dans le coût du roman qu'il avait emporté. Ce n'est qu'après réflexion que cela lui sauta aux yeux, encore qu'il n'eut pas mis sa main au feu que la raison se trouvait bien dans la compassion qu'elle croyait lire dans son regard.
« Ce roman m'appartient, et je serais ravi de vous le prêter. »
Evidemment, la jeune femme aurait pris de nouveau son intervention non pas pour une main qu'il lui tendait mais sous prétexte qu'il avait pitié de son statut. Ce qui était loin d'être le cas. Et ce pour quoi il poursuivit d'une même voix calme et désinvolte.
« ...à moins que vous ne préfériez Raison et sentiments ? » |
| | | | Invité Invité
| | Sujet: Re: « I want you know what lost her. » ~ ange Mer 25 Avr - 15:14 | |
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| | Sujet: Re: « I want you know what lost her. » ~ ange | |
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| | | | | | « I want you know what lost her. » ~ ange | |
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