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« this is not of your business. »

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MessageSujet: « this is not of your business. » « this is not of your business. » EmptyJeu 31 Oct - 21:32



Bureaux temporaires de Shark Publications, 16h. Marc, assistant du grand patron et gay jusqu'au bout de ses boucles brunes parfaitement soignées, fend la foule des rédacteurs et autres employés pour rentrer dans mon bureau, un air à mi-chemin entre l'hilarité et le mépris sur le visage. "Joe, j'ai quelque chose qui va te faire rire. Je viens d'avoir les rédacteurs en chef de Forbes et ils se sentent honteux de ne pas t'avoir mentionné dans leur numéro de l'an dernier sur les hommes les plus influents du monde du business ! Du coup, ils tiennent absolument à ce que tu fasses leur couverture pour le prochain numéro… tu réalises ? Les manants viennent nous manger dans la main, comme d'habitude, c'est jouissif." Marc se tient devant moi et fronce les sourcils face à mon absence de réaction. J'ai les yeux pourtant grands ouverts, tournés vers la baie vitrée qui offre une vision plutôt satisfaisante de la ville. "Joe… tu m'entends ?" Il passe sa main plusieurs fois devant mes yeux. Aucune réaction, pas même un battement de cils. Ses yeux s'écarquillent également et il fonce près de la porte d'entrée du bureau. "Oh mon Dieu, oh mon Dieu… Il est mort !! Il est mooort !!!" Je sursaute en clignant des yeux et en grognant au moment où j'entends un bruit de cavalcade en direction de la pièce. "Marc, arrêtes de hurler, je ne suis pas mort ! J'essayais seulement de faire une sieste…" Soupirs de soulagement et insultes envers la manie de dramatiser du jeune homme ponctuent le départ des employés tandis que Marc ferme la porte pour s'approcher, encore hésitant. "Mais tes yeux, ils étaient complètement… ouverts… - Ca fait au moins une semaine que je ne dors quasiment pas. – Quelque chose te trotte dans la tête, peut-être…?" Je relève un regard courroucé, pour ne pas dire assassin dans sa direction, coupant court à toute insinuation vis-à-vis de Sophie avant même qu'il n'ait l'idée de les prononcer. "Oui, avoir enfin une grande nuit de sommeil me trotte dans la tête ! Je ne peux même pas prendre de somnifères à cause de cette satanée gamine qui réclame à manger toutes les trois minutes et de Connor qui me réclame dès qu'il entend du bruit…" grognai-je en me servant une nouvelle tasse de café. Sans doute une mauvaise idée vu mon état de nerfs, mais c'est la seule chose qui arrive à me faire tenir car le thé n'est pas assez fort. J'ai besoin d'être éveillé la journée pour tenter de sortir mon entreprise d'une faillite quasi assurée, et j'ai le devoir d'être éveillé la nuit pour m'occuper des enfants. Alors le sommeil, je le trouve où je peux. "Marc… j'ai besoin d'aide." Il contourne mon bureau avec un air désolé afin de se rapprocher de moi. "Bien sûr. Et je suis là pour toi…" Tandis qu'il se rapproche en m'ouvrant ses bras, je recule la tête en arrière en plaquant ma main contre sa gorge pour le repousser. "Je rêve ou tu allais me prendre dans tes bras ? J'ai besoin que tu engages une nounou de nuit, c'est tout !" L'assistant recule et tousse pour retrouver un souffle normal lorsque je daigne retirer ma main de sa gorge. Non, ce n'est pas du mauvais traitement, puisque Marc n'est pas contre ces remises en place très "particulières". C'est du masochisme professionnel consenti. Je soupire puis pose à nouveau ma joue dans le creux de ma main tandis qu'il me fixe avec un petit sourire en coin. "Et tu penses qu'il n'y a pas d'autres besoins nocturnes que le sommeil qui mériteraient un peu d'aide…? D'accord, il s'est rendormi, c'est vraiment trop bizarre." lâcha-t-il en s'enfuyant du bureau alors que je redevenais immobile, les yeux ouverts et le souffle à peine audible. Je n'ai pas demandé à qui que ce soit une seule once d'aide afin d'éviter de peser sur les épaules des rares amis que je compte, mais également pour éviter qu'on s'en fasse pour moi. Je mène déjà une lutte de tous les jours pour ne pas avoir l'air d'une ruine en public malgré les poches sévères qui tombent sous mes yeux, inspirer toujours la même crainte contagieuse chez les étudiants de Berkeley ou chez mes employés, renvoyer l'image d'un père solide et implacable à mes enfants afin de ne surtout pas les inquiéter… mais en vérité, je commence à puiser dans mes ultimes réserves d'énergie. Le soir arrive et j'entends qu'on sonne à la porte. Une dame d'un certain âge se tient devant la porte, un panier en osier couvert d'un tissu à carreaux à la main. "Seigneur, ai-je plongé dans une spirale temporelle qui m'a ramené dans les années 50 ?" La vieille dame se met à rire doucement et me serre la main en se présentant comme la nourrice de nuit que Marc a engagé. Je prends le CV qu'elle a apporté et remarque qu'elle est une gouvernante extrêmement réputée depuis trente ans… Il a tapé dans le haut-de-gamme, je n'aurais donc a priori pas d'inquiétude à avoir. Lorsque Connor descend avec son sac, il regarde la vieille dame avec un air suspicieux et mécontent, pour ne pas dire farouche. Il commence à faire la forte tête jusqu'au moment où la vieille dame dévoile des muffins dans son panier d'osier. Le garçon est sous le charme. Je lui désigne le couffin où se trouve Camille. Non, je ne veux pas la prendre dans mes bras. J'ai un rapport très froid avec ce bébé, je m'en occupe comme le ferait un automate, pas un père. Long story. Lorsque je referme la porte, je m'y adosse en soupirant, le visage entre les mains. Je me laisse glisser à terre en silence. Non, je ne pleure pas. Un Shark ne pleure jamais. Malgré des élans et des envies, je n'ai pas versé une seule larme depuis le départ de Sophie. Certains diront que c'est un mal, et je m'en moque. Mon regard azur finit par tomber sur le minibar. Ca fait une semaine qu'il me fait de l'œil. Connor et sa sœur ne seront pas de retour avant demain vers onze heures, nous sommes samedi soir. J'ai bien une idée de la manière dont je vais pouvoir évacuer une partie de ma frustration. Je me relève et je sors mon téléphone de ma poche pour consulter mon répertoire tout en attrapant une bouteille de bourbon. Et de la glace au caramel dans le congélateur. Détrompez-vous, ce n'est pas pour en manger dans une coupe en cristal…
Le lendemain, à onze heures pétantes, la sonnerie de la maison me fait grogner et tourner dans les draps. Je rencontre un corps et je souris rêveusement en m'en rapprochant, lorsqu'un second se colle à mon dos. Je sens des lèvres se poser sur ma peau puis du mouvement qui m'indique que celles qui se sont prélassées dans mes draps cette nuit s'en vont en récupérant leurs affaires. Des amies que j'appelle quand j'ai tout simplement envie de m'envoyer en l'air. Cependant, cela ne me tire pas du sommeil pour autant et je me rendors d'une traite. Assommé par cette nuit, ce premier sommeil que j'arrive à grapiller… et par la gueule de bois qui m'interdit de me réveiller par lâcheté. La gouvernante, par contre, assiste au défilé de trois superbes jeunes femmes qui quittent la maison dans des robes de soirées enfilées à la va-vite, talons aiguilles en main et un air amusé sur les lèvres. La nourrice entre à son tour et commence par éteindre la chaine hi-fi qui diffuse encore de la musique. Des cadavres de bouteilles jonchent le sol, ainsi qu'un pot de glace vide, plusieurs verres renversés, des vêtements éparpillés un peu partout… et d'autres détails qui lui font comprendre que le maître des lieux n'a pas fait qu'un plateau télé avant de se coucher sagement. La maison entière laisse passer une odeur de décadence. Elle soupire puis invite Connor à aller s'asseoir dans le salon avec sa petite sœur après avoir demandé qui elle pouvait appeler pour venir à la maison. Le jeune garçon donna le nom de Logan Salaun puis s'installa devant la télé. La nourrice s'empressa de composer le numéro inscrit dans le répertoire près du téléphone et appela le Breton. "Bonjour Monsieur, je m'appelle Elizabeth et j'ai été engagée par Monsieur Shark pour m'occuper de son fils et de sa fille hier soir. Je viens d'arriver chez lui et je découvre la maison dans un état… déplorable. Et je crois que Monsieur Shark dort encore, si on peut appeler ça dormir vu le nombre de bouteilles d'alcool vides. Puis-je abuser de votre temps pour venir récupérer les enfants et voir ce que vous pourriez faire ? Je dois aller chez une autre famille, mais je ne veux pas laisser les enfants seuls ici." Après avoir reçu une réponse positive de Salaun, elle attendit pendant vingt minutes qu'il arrive jusqu'ici, occupant Connor et changeant la petite Camille. Elle accueillit le grand homme avec un sourire triste et désolé sur les lèvres. "Merci beaucoup Monsieur, c'est très gentil à vous d'être venu. J'ai vu trois filles partir alors que nous arrivions, alors… Je vous laisse les enfants et la maison, Monsieur Shark est à l'étage dans sa chambre, j'ai été incapable de le réveiller. Si vous avez besoin de mes services, j'ai laissé mon numéro à côté du téléphone, n'hésitez surtout pas." Sur ce, la nourrice partit de la maison, laissant Logan avec Connor, Camille et l'épave nommée Shark dans la maison. Et maintenant, bonne chance.
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MessageSujet: Re: « this is not of your business. » « this is not of your business. » EmptySam 2 Nov - 22:13

« this is not of your business. »
Joe & Logan



- Vous comptez dormir toute la journée ?

Un léger grognement s’échappe de mes lèvres en entendant la voix de Cheyenne dans la chambre. Le fait est qu’aujourd’hui, c’est grasse matinée pour les enfants et moi. Ces derniers sont épuisés de leur première semaine de cours préparatoire. Pour ma part, je suis juste un grand fainéant. J’ai envie de profiter des petits et c’est tout naturellement que nous terminons notre nuit après un bon petit déjeuner parfaitement calorique. Tous sous la couette, nous pionçons sans aucune gêne, les uns collés aux autres. C’est agréable. A l’époque, Kilian et moi avions ce rituel du dimanche matin avec Sasha. C’était resté et dans le fond, j’étais très heureux de retrouver ces moments de complicité.

- Oui, c’est dimanche, donc on a le droit.
- Oui, tu auras le droit, mais plus tard. En attendant, ton portable vient de sonner.


Cheyenne tenait mon cellulaire dans sa main. Elle avait déjà décroché et visiblement, la personne à l’autre bout du fil semblait vouloir me parler. Logique puisqu’il s’agissait là de mon portable, et non de celui de l’anglaise. Nouveau grognement tandis que je me redressais afin d’attraper l’objet. J’observais le numéro. Le fixe de Shark. Etrange. A-t-il enfin envie de parler ?

- Ah enfin tu sors de ton mutisme, l’anglais.

Là, c’est la voix d’une vieille dame qui me répond. Je vois Cheyenne lever les yeux au ciel alors que je m’assois sur le matelas, d’un coup beaucoup plus réveillé. On peut lire sur mon visage une forme d’inquiétude. Qui a-t-il ? Que s’est-il passé ? Je l’écoute donc avec une attention toute particulière. Et là, je comprends parfaitement la situation. Joe a pu se décharger de ses responsabilités une soirée et s’est finalement soulé, avant de probablement s’envoyer en l’air. Rien de bien étonnant dans le fond. Mais en attendant, je comprenais parfaitement la nourrice qui, de son côté, se voyait bloquée chez lui. Je glissais ma main dans mes cheveux, à peine réveillé. Si j’avais déjà proposé à Joe de garder ses enfants afin qu’il puisse se reposer un peu suite aux évènements concernant Sophie, il avait toujours refusé, probablement pour se montrer fort et dans un désir de ne pas me déranger. Dans le fond, sa fierté me gonflait tout simplement parce qu’ainsi, je restais impuissant face à sa détresse camouflée mais présente.

- J’arrive tout de suite, le temps de faire la route.

Cheyenne avait affiché un air compatissant. Cette histoire me touchait de plein fouet. Si je n’avais connu que brièvement Sophie, Joe restait mon meilleur ami. Il venait de perdre la mère de ses enfants. Un évènement que j’avais moi-même connu. Il était donc hors de question que je laisse Shark dans le désespoir que j’avais connu, même si, comme lui, je n’avais souhaité aucune aide. Et regardez où cela m’avait mené. Rien de bien intelligent dans le fond. En connaissance de cause, je comptais être là pour lui, même s’il était contre, même si cela signifiait me prendre un coup de poing dans la figure. Je resterais, en bon pot de colle.

Il me fallu à peine vingt minutes pour arriver jusque chez lui. Je garais ma moto à côté de sa voiture puis retirais mon casque. Heureusement, j’avais eu le temps de me doucher avant de prendre mon petit déjeuner avec les enfants et Cheyenne.

- Merci à vous de m’avoir appelé. Promis, en cas de besoin, je vous contacte. Mais ça devrait le faire, je vais me charger de tout. Bon courage pour votre journée, Elizabeth.

A peine la vieille dame partie, je balayais l’endroit du regard. Les cadavres d’alcool semés un peu partout dans la maison laissait une odeur désagréable dans les pièces. Du rangement ? Aucun. Tout avait été retourné, comme un champ de bataille. Trois femmes. Manquerait plus qu’il se reproduise, encore une fois. D’ailleurs, je posais mon regard sur les enfants. Je m’approchais d’eux et entrainais Connor dans mes bras.

- Salut, bonhomme.

Si Connor avait bronché quelques secondes afin que je le lâche, il s’était finalement laissé faire. Probablement avait-il besoin d’un peu d’affection depuis le décès de sa mère. Et je doutais que Shark arrive à le lui donner. Je jetais un œil dans le couffin où Camille dormait à poings fermés. Je laissais mon doigt glisser sur sa joue, avec un sourire attendri sur le visage. Point positif, j’étais en mesure de m’occuper des enfants le temps que Joe finisse sa nuit. Hors de questions de le réveiller. Il avait enfin trouvé le sommeil, donc je ne serais pas celui qui l’en sortirait. Tout en gardant un œil sur le nourrisson, je le laissais dans son couffin pour finalement m’atteler à faire un peu de rangement dans la maison. Connor resta devant la télévision un petit quart d’heure avant de finalement me rejoindre pour me filer un coup de main.

- Pourquoi tu vas pas réveiller papa ?
- Parce qu’il est fatigué et qu’il a besoin de dormir.


Connor tenait le sac poubelle tandis que j’y plongeais les bouteilles vides. Bon ok, c’est une situation qui craint mais visiblement, le gamin n’est pas choqué. Tant mieux.

- Ca va, toi ?, risquais-je à son encontre.

Le petit haussa les épaules. Comme son père, il tentait de garder ses sentiments enfouis. Cette attitude me fendit le cœur dans la mesure où j’avais l’impression de revoir Kilian, enfant. Finalement je m’agenouillais, afin d’être à sa hauteur.

- Tu sais ce qu’on va faire ?
- Non ?
- Une tarte tatin pour ton papa. Et il me semble que t’adore ça, toi aussi.

Là, Connor afficha un grand sourire. Nous terminâmes donc rapidement le rangement. Il fut midi quand nous préparâmes le gâteau. Et pendant qu’il cuisait, je préparais à manger au blondinet. Parfait timing puisqu’à peine servi, Camille se réveilla en braillant afin que je lui donne son biberon. Heureusement que j’avais Liam, sinon, j’aurais été incapable de me repérer dans la préparation du biberon. Tant de millilitres d’eau, pour tant de cuillères de lait en poudre, avec telle température. Bref, tout un art. Et voilà que je jouais le parfait papa. Assis sur la chaise à côté de Connor, nous continuions à discuter, tandis que je gardais Camille dans les bras qui s’enfilait tranquillement son doux breuvage. Petite puce. De son côté, le fils Shark semblait apprécier les pates à la bolognaise que je venais de lui concocter avec ce qui restait dans le frigo de Joe. Et déjà, l’odeur de la tarte tatin se dégageait du four pour envahir les pièces de la maison…
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MessageSujet: Re: « this is not of your business. » « this is not of your business. » EmptyLun 4 Nov - 20:09



Je me tourne encore dans les draps, libre de mes mouvements, puis je grogne en me rendormant comme une masse, la tête sous les oreillers et la couette. Même si j'avais voulu m'arracher à la caresse de la literie, mon corps aurait obstinément refusé, grappillant ces précieuses minutes de sommeil que je m'interdis, ou que je ne peux pas atteindre, dépendant des jours. Ce n'est qu'après une heure ou deux, que sais-je, qu'une odeur me parvient aux narines. Une odeur familière, un mélange de pommes, de caramel, de pâte feuilletée... Tarte tatin. Mes paupières commencent à battre lourdement et mon estomac se met à gargouiller avec une férocité rare. Pour n'avoir quasiment rien mangé depuis hier matin - pas le temps de manger le midi et trop occupé hier soir pour faire un repas - je ne peux que sentir la faim me tirailler. L'ennui, c'est qu'au moment où je veux me redresser, je suis pris d'une violente migraine et d'une nausée terrible qui m'obligent à me remettre en position fœtale, les mains crispées entre mon front et mon ventre. "Oh, Lord..." gémissais-je, sourcils froncés. J'ai la bouche affreusement pâteuse, chaque mouvement de mâchoire me fait un mal de chien, et tout mon corps est engourdi. Il va pourtant falloir que je finisse par céder à la faim qui m'a réveillé. Je glisse jusqu'au bord du lit puis je pose deux pieds au sol, la tête entre les mains. J'ai l'impression que le service des bâtiments de la mairie de la ville s'est cotisée pour m'implanter tous ses marteaux-piqueurs dans le crâne. Trop aimable. Appuyé sur la table de chevets, je me lève très doucement et reste accroché à quelque chose tandis que je me déplace lentement vers la salle de bains accolée à la chambre sans prendre la peine de m'habiller. La lumière restée allumée pour je ne sais quelle raison agresse mon regard trouble qui tombe sur un préservatif usagé sur le sol en marbre de la douche. Je secoue la tête, le ramasse et le met à la poubelle. Enfin, initialement, c'est ce que j'ai voulu faire, je n'ai pas remarqué que je l'ai mis dans le bac à linge sale. Bac qui, entre parenthèses, s'accumule dangereusement. Il va falloir que je rappelle la femme de ménage à l'ordre... Ah, c'est vrai : je l'ai virée il y a quatre jours. Un nouveau soupir m'échappe lorsque je regarde mon reflet dans le miroir. Épaules voûtées, cernes et poches qui creusent mon visage mal rasé, un air hagard et blasé vient compléter la panoplie d'un Anglais qui a perdu de sa superbe. J'attrape ma brosse à dents et je commence à me les laver avec du dentifrice pour faire disparaître cet arrière-goût et cette haleine désagréable qui me donnent la nausée. Je me contente de regarder la douche, assis sur le bord de la baignoire en frottant énergiquement. Ne surtout pas regarder le dentifrice ou sentir son odeur, sinon je vais vomir. Au bout de cinq minutes, le visage aspergé d'eau chaude pour me réveiller en douceur, j'enfile un pantalon de pyjama lorsque je réalise une chose. Si ça sent la tarte tatin, cela signifie qu'il y a quelqu'un dans la maison. La gouvernante ? Bon sang, si c'est Noah, je le mets à la porte avec sa tarte en pleine figure. Je reste donc torse nu puis je descends avec précaution les marchés de l'escalier. Une par une, une main sur la rambarde et l'autre sur le crâne car plus je me rapproche, plus j'entends des voix crépiter plein pot à mes oreilles. Une fois à mi-chemin, j'aperçois Connor et Logan. Logan ? Et il a la petite dans les bras, biberonnant avec appétit. Je soupire, mécontent à l'idée que le Breton ait pu voir la maison dans cet état. J'approche donc de la cuisine ouverte sur l'entrée et j'essaie de prendre un air légèrement assuré pour limiter les dégâts. "Bonjour tout le monde... et Logan." J'appuie un regard sur lui, signe que sa présence est appréciée d'une manière tout à fait relative. J'ai horreur qu'on passe à l'improviste tout comme j'ai horreur des surprises, il le sait bien. Pire encore lorsque j'ai l'impression d'être une ruine à côté de lui. Je presse l'épaule de Connor, signe ultime de l'affection made in Shark, même si l'enfant aimerait sans doute davantage lorsqu'on sait que sa mère le câlinait tout le temps. Quant à Camille, c'est à peine si je pose un regard sur elle. "Il n'est pas un peu tôt pour des pâtes, Connor ?" Il me désigne l'horloge de la cuisine. Midi vingt. Oups. Je regarde le four dont la lumière éclaire une tarte tatin qui me donne l'eau à la bouche. En revanche, le spectacle des pâtes bolognaise de Connor font revenir mes nausées à la charge, je pose d'ailleurs subtilement mon poing fermé devant mes lèvres en m'abstenant de me focaliser sur l'odeur de la tomate et de la viande. Les cliquetis de fourchette commencent à taper de plus en plus sur mes nerfs jusqu'au moment où je lève un regarde autoritaire sur mon fils. "Veux-tu bien arrêter de faire autant de bruit quand tu manges ?" grognai-je sur un ton abrupt. Connor écarquille les yeux, surpris, et observe Logan sans trop comprendre tandis que je me lève pour prendre un cachet d'aspirine. Non, deux. Je me remets sur la chaise puis je tourne enfin la tête vers Logan. "La nourrice a gagné en pilosité depuis hier soir." Remarque sarcastique d'un homme qui aurait préféré que son meilleur ami profite de sa famille un dimanche matin plutôt que d'avoir l'occasion de promener un regard de jugement entre ces murs. Pire : un regard compatissant. "Peut-on savoir ce qui t'amène ? Je doute que ton four soit en panne, quant aux bébés, il me semble qu'il y en a un qui fait déjà fureur chez toi." Alias mon filleul, Liam. Beaucoup trop de bébés en si peu de temps. Pour quelqu'un qui, selon les mots de mon assistant, ne les aiment que tendres à la cuisson, ça commence à faire trop.
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MessageSujet: Re: « this is not of your business. » « this is not of your business. » EmptyMer 6 Nov - 21:44

« this is not of your business. »
Joe & Logan




Connor mange avec appétit ses pâtes bolognaises ce qui me rassure. Perdre sa mère est certainement la pire chose qui puisse arriver, notamment pour un gamin de son âge. Le fait qu’il se nourrisse reste donc un bon point, il ne se laisse pas mourir de faim à cause de la tristesse. Je garde un œil bienveillant sur lui, sans pour autant lui montrer une once de pitié. Connaissant son caractère, il serait capable de m’en vouloir pour cela, malgré sa petite taille. Non, je me contente de l’entourer d’une aura protectrice, comme je l’ai toujours fait avec lui. Je ne l’ai jamais traité comme un môme, et c’est probablement pour cela qu’il m’apprécie autant. Je suis l’ami de son père, celui qui le considère déjà comme un homme et qui l’inclus dans mes faits et gestes lorsque nous sommes dans la même pièce, comme le fait de l’avoir entraîné à m’aider afin de nettoyer la maison. Décès de sa mère ou non, j’estime qu’il est capable de filer un coup de main, et visiblement, il la senti puisqu’il est venu sans broncher.

Finalement, c’est Joe qui pointe le bout de son nez. L’odeur de la tarte tatin fut donc un bon appât. D’ailleurs, Connor lève les yeux vers moi et esquisse un faible sourire, tout de même heureux de voir son père enfin debout. Ce dernier, par contre, ne semble pas réellement apprécier ma présence. Pour cause, il doit penser que je suis venu ici à l’improviste afin de m’occuper de lui. Ce n’est pas le cas. Et le regard sévère que je lui lance lui suffira à comprendre qu’il peut garder pour lui ses mauvaises pensées. En attendant, il faut bien que quelqu’un s’occupe de miss Camille. Et vu la gueule de bois qui lui colle au corps, j’imagine qu’il n’arriverait même pas à tenir un biberon.

- Salut.

Joe le sait, je ne suis pas là pour le juger. J’ai connu la même situation que lui, il serait donc totalement mal placé d’émettre un quelconque jugement sur son comportement. J’imagine que la cuite d’hier soir lui a fait du bien, même s’il doit probablement la regretter aujourd’hui en vue de son état. Le fait que je ne cherche pas à le juger ne signifie pas que je prendrais des pincettes afin de m’adresser à lui. Ainsi, lorsqu’il s’adresse à Connor sur un ton déplaisant uniquement car le gamin fait du bruit avec sa fourchette, je fronce les sourcils et me contente d’un :

- Joe.

Pas murmuré, ni crié, rien. Je le rappelle juste à l’ordre. Il n’est pas le seul à avoir perdu quelqu’un. S’en prendre à son fils ne changera rien à la situation. Et si le bruit de la fourchette résonne dans sa tête, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Connor ne va pas s’empêcher de manger car son père à une gueule de bois, comme ce n’est pas lui qui lui a servi ses verres d’alcool. Je continue de donner le biberon à Camille, lui imposant par moment quelques pauses afin qu’elle reprenne son souffle. Je dépose un baiser sur son front quand Joe s’adresse cette fois-ci à moi. Là, c’est un sourire qui se dessine sur mon visage.

- Plus de pilosité, mais moins de rides. On ne peut pas tout avoir.

Finalement, il me demande ce que je fais ici. Preuve que ma présence lui déplaît. Pourtant, je ne bougerais pas d’un millimètre maintenant.

- Pour tout t’avouer, la nourrice possède déjà un emploi du temps. Comme tu n’as pas respecté l’heure prévue, elle m’a appelé pour que je prenne le relais. Et vu ton état, j’ai bien fait de venir. Connor aurait pu manger des céréales, mais Camille, elle, n’a pas encore la faculté de préparer son biberon.

Non, je ne le juge pas. Je lui réponds uniquement sur le même ton qu’il a utilisé pour me parler, afin de lui faire comprendre que je suis ici, et qu’il pourra bien faire sa tête des mauvais jours, ça ne changera rien. Finalement, Connor termine son assiette, Camille, elle, a fini son biberon. Tandis que je garde la petite contre moi afin de lui faire faire son rot, je me lève afin de débarrasser.

- Connor, tu vas jouer un peu dehors en attendant que la tarte soit prête ?

Le petit hausse les épaules et comprend à mon regard que je voudrais parler seul à seul avec son père. Il s’exécute donc. Camille fait enfin son rot, en bonne lady anglaise, puis je retourne la coucher dans sa chambre. Entre deux, je lui change sa couche puis embarque avec moi le babyphone pour finalement revenir dans la cuisine. Je renifle un peu en passant à côté de Joe.

- Damn it, tu sens mauvais.

Mélange d’alcool, de sueur et de sexe. Et oui, ça sert aussi à ça, les amis. Finalement je m’assois de nouveau à table puis l’observe.

- Trois filles, alors ? Et bien, j’aurais pu t’en vouloir te t’être pris une cuite sans moi mais bon, comme s’était pour assouvir Joe Junior, je ne dirais rien, cette fois-ci.

Oui, je cherche à le dérider un peu.


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MessageSujet: Re: « this is not of your business. » « this is not of your business. » EmptyDim 10 Nov - 18:59



Je dis toujours que Connor a le malheur de ressembler sérieusement à sa mère, et malgré les reproches qu'on peut me faire à ce sujet, je sais que je suis loin d'être dans le faux. Contrairement à moi qui suis d'un naturel renfermé - britannique pure souche - Connor ressent le besoin de s'exprimer, ne pas se morfondre, faire étalage de ses émotions. Même s'il se contient parfois, quiconque peut le surprendre à être triste, joyeux, mélancolique, ou autre. Il est comme Sophie, il n'a jamais réellement su se cacher derrière une façade. Lorsque je suis arrivé, j'ai eu le flash d'une discussion ancienne avec Noah au cours de laquelle je lui avais reproché de faire meilleure figure paternelle que moi avec Connor. En le voyant manger aux côtés de Logan qui s'occupe également de Camille, cette même désagréable sensation m'envahit. Je suis un père "pratique", pas affectueux pour deux sous. Et moins encore en ce moment. Si Satan avait été conçu pour la paternité, alors il n'y aurait eu ni Enfer ni Paradis, ça se saurait. Alors que je rejoins la table de la cuisine, je surprends un regard en biais de mon fils sur sa petite sœur. Lui qui adore les bébés pour une raison que je ne comprendrais jamais, il n'a pour l'instant montré aucun intérêt envers elle. Je le soupçonne même sérieusement de lui en vouloir d'exister puisqu'elle est logiquement la raison pour laquelle sa mère n'est plus là. Pour une fois, c'est un sentiment que je partage, mais passons. Je soupire et lance un regard mauvais à Logan, j'ai horreur qu'on s'adresse à moi avec ce ton de reproche. On ne reproche rien à Joe Shark, et même s'il a tort, sachez qu'il aura toujours raison quand même. Je n'esquisse aucun sourire face à sa petite plaisanterie sur les rides de la nourrice, préférant me lever pour chercher du thé et faire chauffer de l'eau. Vu mon état ? Je lève les yeux un instant sur le placard avec un air dur qu'il ne peut pas voir, même s'il peut le pressentir. "Que ferions-nous sans toi ? Merci d'être venu, mon ami." Si le ton est poli et même mesuré, malgré une voix rauque qui laisse entendre ma fatigue matinale, le fond des paroles est infiniment sarcastique. Pour ne pas dire piquant. En effet, s'il y a bien une chose dont j'ai horreur, en bon maniaco-contrôlant, c'est qu'on pointe mes défaillances, mes fautes et, pire encore, qu'on prenne le soin de rappeler la contribution apportée pour relever le niveau. Tu joues avec les limites, Salaun, méfie-toi. Je reste dos à la table, grattant ma joue barbue en regardant le quartier en pleine effervescence. Les voisines sont en train de jardiner et si certaines ne méritent que l'attention d'un diététicien, d'autres en revanche sont dignes du regard de prédateur du requin du quartier. Quand Joe congédie Connor et s'occupe de Camille, mes mains larges s'agrippent de plus en plus au rebord de l'évier. Autant j'ai toujours pris plaisir à le chambrer sur son rôle de père au foyer installé, autant ce matin, cela m'agace au plus haut point. Peut-être est-ce la migraine ou autre chose qui me rend encore plus irascible, je n'en sais rien. La théière siffle pour annoncer que l'eau est chaude, je la verse donc dans la tasse où le thé noir Earl Grey attend. Une odeur de bergamote s'élève dans la pièce et apaise légèrement mes nerfs à mesure que je prends le temps d'inspirer les effluves fruitées. Mes yeux bleu lagon se posent sur Connor qui joue au ballon avec le même brio que d'ordinaire. Si c'est une catastrophe scolaire, malgré les efforts qu'il fournit, je suis convaincu qu'une belle carrière sportive peut l'attendre s'il s'en donne les moyens. Logan revient avec le baby-phone et lance une remarque en passant près de moi. "Que de politesses, aujourd'hui, j'aurais été triste de manquer ça." L'Anglais dans toute sa splendeur, ou comment marquer son mécontentement avec distinction. Je finis néanmoins par me détendre légèrement lorsqu'il fait référence à mes exploits nocturnes. La nourrice a probablement dû croiser les filles en arrivant à la maison. J'esquisse un mince sourire car si ceci a tout l'air d'un fantasme, je suis déjà un habitué de ce genre de nuits décadentes. C'est tellement plus réel et distrayant que la chaîne pour adulte. "Navré d'entamer ta jalousie de père de famille bien installé. Cependant, si Cheyenne et toi souhaitez passer prendre un apéritif un soir, vous êtes libres de venir." Je glisse un regard amusé sur ma tasse de thé que je porte jusqu'à mes lèvres. Il faut dire qu'après un premier plan à trois avec le couple, réitérer la chose ne m'aurait pas dérangé, même si je me sers davantage de cela pour taquiner Logan ainsi que la susceptibilité de sa compagne. Contrairement à Clives qui ne pensait qu'à son bon plaisir avec la britannique, Logan était conscient que je ne me plairais pas à jouer la torpille dans son couple. J'ai tout un tas d'autres relations faussement amoureuses à briser avant la sienne, ne serait-ce que pour le plaisir de Joe et de Joe junior. Sophie n'étant plus là, le sexe a été le meilleur moyen de ne penser à rien d'autre qu'à l'exaltation des sens et des corps. Ça et l'alcool. Je repose ma tasse et garde mes mains autour en regardant enfin le Breton droit dans les yeux. "Nous sommes dimanche et j'imagine que tu as des tas d'activités inintéressantes qui t'attendent avec les gnomes bruyants qui te servent d'enfants, je ne voudrais pas te retenir davantage. J'ai la situation en main." Je soutiens son regard sans ciller, signe que je cherche à le congédier au plus vite. Si, au fond, j'apprécie qu'il ait pu passer le temps que j'émerge du sommeil, je suis trop orgueilleux pour le lui dire ou pour le remercier. Et il est hors de question que je puisse tolérer qu'il traine dans mes pattes sous prétexte d'une situation précaire. Ce serait un signe de faiblesse et je ne peux m'en permettre aucun. Avec personne. Surtout depuis que Benedikt est parti s'installer dans un appartement en ville avec sa petite-amie et leur fille. "Je sais que tu pense bien faire en tant qu'ami mais tu peux me croire, je me débrouille très bien tout seul. À une époque, il a bien fallu que je gère tout par moi-même aussi." Notamment lorsque Sophie était dans le coma.
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MessageSujet: Re: « this is not of your business. » « this is not of your business. » EmptyVen 15 Nov - 21:24

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Joe est un homme froid, ce n’est plus un secret pour personne. Les sentiments, il ne sait les montrer. Si par ailleurs, on le connaît assez bien, on est capable de déduire ses ressentis, sans jamais qu’il mette lui-même des mots dessus pour nous les expliquer. Effectivement, il a du mal à être un père affectueux et prêt à la communication. Cependant, jamais je n’oserais le juger comme étant une mauvaise figure paternelle. Car ses enfants, il les aime à un point non mesurable. Après tout, s’il acceptait d’avoir Connor et Benedikt dans sa vie, ou bien Camille désormais, ça restait une belle preuve quand on connaît sa vie de débauche. C’est sans broncher qu’il est devenu plus sérieux et responsable. Je ressens beaucoup de fierté pour lui, même si je ne lui ai jamais dit, et pour cause, il a réussi à accomplir ce qui, autrefois, m’a fait fuir.

Cependant, Joe n’a pas conscience de tout cela. C’est certainement la raison pour laquelle ma présence le gêne autant ce midi. Je ne suis pas aveugle, comme je connais parfaitement ses réactions. Le fait que je m’occupe de ses enfants comme s’il s’agissait des miens ne lui plaît pas une seule seconde. Mais ce n’est pas comme s’il était en état de le faire, ou bien qu’il désirait présentement bouger un simple petit doigt pour prendre la relève. Et si je ne lui fais pas part, pour le moment, de son énervement, ce n’est pas par peur, mais bel et bien parce que je préfère le laisser émerger tranquillement. Non, Shark ne me fait pas peur. Est-ce pour cela que nous sommes si proches ? Je n’ai jamais baissé une seule fois les yeux devant lui. Bien sûr, nous avons eu quelques coups de gueule, comme tout ami qui se respecte. S’il gueule, je peux gueuler aussi. S’il me tient tête, j’en suis capable également. Et bien entendu, ça doit le changer. Le seul plan sur lequel je ne le suis pas, ce sont sur les piques envoyées. Aussi étonnant que cela puisse paraître, je peux me révéler comme étant une véritable force calme. Lorsqu’au contraire, ça pète, je ne tourne pas autour du pot, et je cris. Les paroles détournées pour faire mal ? Très peu pour moi. Je préfère foncer dans le tas.

Le seul sujet qui semble le dérider un peu est son exploit sexuel de la veille. Et sans attendre, il remet sur le tapis notre plan à trois avec Cheyenne de façon implicite. Je lève les yeux au plafond, à la fois amusé et exaspéré. Mais je ne réponds pas. A quoi bon ? Il cherche à me taquiner, même si je sais qu’au fond, si un soir je l’appelais pour qu’il vienne s’envoyer en l’air avec nous, il ne prendrait même pas le temps de répondre par message qu’il serait déjà en train de sonner à la porte. Non, je me contente de l’observer, conscient que son air grave va vite repointer le bout de son nez sur son visage. Bingo ! Je l’écoute donc attentivement. Il cherche à me faire partir, pourtant je reste là, devant lui, les bras croisés contre mon torse dans une expression signifiant : « Cause toujours, tu m’intéresses ».

- Tu as une dignité qui frôle le ridicule, je te l’ai déjà dit ?

Probablement, oui.

- Tu as tellement la situation en main que : de un, la nourrice n’a pas réussi à te réveiller. De deux, tu t’es pris une cuite monumentale, et en vue des litres d’alcool disparus, tu as dû oublier tes limites. De trois, tu n’as pas encore adressé un regard à ta fille depuis ce matin. Effectivement, tu as la situation en main. Ca frôle l’évidence.

Je fronce les sourcils, avant de finalement m’asseoir à ses côtés. Je cherche à capter son regard, sans pour autant lui laisser le temps de répliquer quoi que ce soit.

- N’agis pas comme moi quand j’ai perdu Sasha. Comme toi, j’ai refusé l’aide de mes amis. J’ai besoin de te rappeler où ça m’a conduit ? A l’époque, j’aurais aimé que mon meilleur ami reste, même si je lui criais de partir.

J’étais conscient que mon petit discours ne porterait certainement pas ses fruits, et même que Joe allait certainement s’énerver. Dans le fond, je n’en serais pas vexé, au contraire. Ca serait une façon d’extérioriser. Et si je devais pour cela le pousser à bout, je n’hésiterais pas une seule seconde. Le plus difficile, c’est de faire sauter la première couche.


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MessageSujet: Re: « this is not of your business. » « this is not of your business. » EmptyMar 19 Nov - 10:00



J'ai besoin de contrôler. Littéralement. Pourquoi aurais-je mis autant de temps à apprivoiser mon fils aîné et ses attitudes revêches à l'égard de mon autorité s'il en avait été autrement ? Il faut que tout aille exactement comme je le souhaite et pas autrement, je ne laisse aucune place à quiconque souhaiterait piétiner mes plates-bandes, quand bien même cela serait pour le meilleur. Ma vie, mes règles. De toute évidence, il s'agit de quelque chose qui ne rentre pas dans la tête du Breton qui prend même plaisir à s'insurger à l'égard d'une dignité qu'il qualifie de ridicule. Tu veux que je ne te quitte pas des yeux, Salaun ? Je soutiens son regard noisette avec un air qui aurait clairement fait reculer jusqu'au plus sanguinaire des terroristes. Pourtant, pas un seul trait de mon visage ne traduit le moindre signe d'un emportement quelconque. C'est une chose que les Français ne comprendront jamais : la retenue, quitte à s'en faire un ulcère à l'estomac à force de tout garder pour soi. Élevé dans la plus stricte tradition britannique par une mère qui voulait m'épargner d'un père violent et alcoolique, j'ai passé au moins trente ans à vivre en gardant tout pour moi, ne jamais montrer le moindre signe de faiblesse, écraser jusqu'au plus insignifiant des sentiments qui puisse exister. Par stricte politesse anglaise, je m'abstiens donc de commenter ses paroles et le laisse déverser ses mots comme la mer se déchaînerait contre un rocher qui n'offrirait qu'une totale indifférence à des remous plus ou moins virulents. Thé en main, je souffle sur le liquide translucide jusqu'à ce que ce soit un soupir ennuyé qui conclue ses paroles. "Seigneur… tous les Français sont-ils donc aussi prévisibles, ou bien toutes vos défaites militaires s'expliquent-elles pour d'autres raisons dans l'Histoire ?" Sarcastique au possible, j'appuie sur cette inimitié franco-anglaise qui règne depuis des siècles et qui pimente souvent notre lien. J'apprécie Logan, c'est indéniable. Et rien ne me fera changer d'avis à ce sujet car il en faut énormément pour qu'un être humain parvienne à entrer dans mes bonnes grâces. En revanche, je ne suis clairement pas d'humeur à recevoir la moindre critique ni à rester au pilori face à un regard de jugement qui se veut même un tantinet compatissant. L'aversion absolue. Je pose ma tasse sur la table tout en gardant l'anse dans ma main en animant mes traits d'un air faussement pensif. "Si j'ai bien compris, tu t'emploies à essayer de toucher mon affect avec une analogie qui englobe ton expérience de père de famille veuf ayant menée à une zone sombre de ta vie où la fuite a été la meilleure option logique ? Fascinant." Je ne critique pas son passé, j'ai seulement la piquante délicatesse de n'attaquer que la manière dont il s'y prend pour essayer de me convaincre qu'il peut m'être bénéfique. Par ailleurs, jamais mon côté "robotique" n'aura été aussi fort depuis la disparition de Sophie. Je me suis laissé aller à la peine au point de n'être pas capable d'aligner deux mots en hommage à Sophie lors de son enterrement. Cela n'a duré qu'une journée, et ce fut bien assez. J'ai même démoli le secrétariat de l'hôpital à mains nues tout en ayant la délicatesse de faire deux traumatismes crâniens parmi les infirmiers qui ont vainement tenté de m'arrêter. Voilà pour la rage. Désormais, je gère mes émotions comme avant. Difficilement, certes, mais hors de question qu'on me voit plier. "Contrairement à toi, je ne fuis pas. J'ai un business à faire tourner." Pragmatisme de l'homme d'affaires, les préoccupations s'accumulent et comme tout un chacun, je me permets quelques écarts de moindre envergure afin de compenser avec une vie minable sur l'instant. Je finis mon thé d'une traite puis je me lève afin de faire la vaisselle. "Reprenons ta liste, tu veux bien ? De un, la nourrice n'a probablement pas su s'y prendre pour me réveiller quand on sait que trois demoiselles qui auraient l'âge d'être ses petites-filles se sont acharnées pour m'endormir. De deux, je trouve irritant qu'on me reproche d'avoir bu un ou deux verres en trop en justifiant cet écart sur une irresponsabilité quelconque, à plus forte raison venant d'un homme qui, à mon instar, s'est retrouvé à danser nu sur un bar à la vue de dizaines d'étudiants." Je ne tourne même pas la tête vers lui, démontant ses arguments avec un calme olympien et presque glacial les uns après les autres. "De trois, si ce bébé est mécontent de n'avoir pas eu un regard paternaliste de quelques secondes dont il ne se souviendra même pas, qu'il m'intente un procès pour mauvais traitement." Je verse du liquide dans l'évier puis saisit l'éponge afin de commencer à laver. "Je ne refuse pas l'aide de mes amis. Je refuse tout simplement d'être la cible d'une compassion médisante qui a tendance à me placer comme un minable incapable de gérer sa vie correctement sans être assisté jour et nuit. Je pensais que mon meilleur ami aurait au moins l'élégance de comprendre cela, mais visiblement il semblerait qu'une aide extérieure soit nécessaire. Tu vois ? Malgré mon supposé état de détresse, puisque c'est ainsi que tu le présentes, je suis encore capable de t'apprendre une ou deux choses qui pourraient t'épargner une perte de temps colossale." Le ton est poli, presque amusé, mais le fond de mes paroles est d'un tranchant redoutablement vif. Pour l'heure, même si beaucoup m'auraient décoché une droite pour cette impertinence à l'anglaise dont je fais preuve, je me considère comme incroyablement poli et compréhensible. Pousser plus loin me rendrait sans doute vraiment méchant. Je tourne enfin la tête vers lui en arquant un sourcil, un très mince sourire au coin de la bouche. "Tu vois, tout le temps que j'ai dû gaspiller pour faire en sorte de me faire comprendre aurait pu être utilisé pour éteindre ce four et la tarte qui brûle à l'intérieur." En effet, je coupe le four et j'ouvre la porte alors qu'une volute de fumée s'échappe dans la cuisine. Je reprends la vaisselle comme si de rien n'était. Je cache une grimace. Pourquoi ? Parce que mes mains tremblent et je n'arrive pas à faire cesser ces tremblements.
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MessageSujet: Re: « this is not of your business. » « this is not of your business. » EmptyDim 24 Nov - 14:51

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Les paroles de Joe se veulent blessantes et elles le sont. Ainsi, il prononce cette phrase sur mon « expérience » comme il l’appelle si bien, mettant un point d’honneur à rappeler le fait que j’ai fuis. Mon unique réponse se trouve être un :

- Je t’emmerde.

Simple, mauvais et calme à la fois. Un « dans ma tête, je t’ai déjà tué dix fois, mais je ne m’abaisserais à ce niveau-là, tu vas encore devoir me supporter ». Je lui adresse même un sourire. Un sourire un peu agressif, certes, mais un sourire tout de même. Finalement il termine son thé d’une traite avant de se lever et de s’approcher de l’évier afin d’y faire la vaisselle. Oui, pourquoi pas, si ça peut le détendre… Et enfin, il décide de s’exprimer, même si j’imagine assez bien que ça n’allait pas être très glorieux voir sympathique. Je prends note de chacune de ses paroles, levant parfois les yeux au plafond, comme lorsqu’il parle de cette soirée trop arrosée durant le Spring Break. Je trouve les circonstances fortement différentes mais soit, je ne tiens pas à le couper dans son élan. Vas-y, crache ton venin, tu te sentiras peut-être mieux après. La plus grande partie de son monologue me fait doucement rire. Et je ne m’en cache pas. Croit-il sincèrement que je le connais si mal ? S’il pense m’en apprendre toujours plus sur son caractère, c’est loupé. J’ai passé assez de temps avec lui pour désormais savoir comme il peut réagir dans telle ou telle circonstance.

Ce n’est qu’après que je pose mon regard sur le four. Merde, la tarte. Heureusement, il la sort à temps. Si elle est effectivement un peu cramée, le résultat aurait pu être pire. De mon côté, j’ai croisé mes bras sur mon torse volumineux avant de passer à ses côtés.

- Vraiment ? J’aurais juré que tu étais le genre d’homme à quémander de l’aide, à crier sa détresse sur les toits afin de se faire plaindre. Je me suis trompé tout ce temps… Heureusement que tu m’as remis sur le chemin de la vérité.

Oui, là, clairement, je me moque de lui. Finalement mon visage redevient plus sérieux. Je l’observe un instant, tout en remarquant les tremblements dans ses mains.

- Je trouve ça paradoxal, vois-tu ? Tu ne refuses pas l’aide de tes amis ? Tu es en train de me prouver le contraire. Le véritable problème n’est pas seulement la compassion des gens. Ce qui t’arrache la gueule, c’est de comprendre que tu n’es pas le parfait insensible que tu montres à tous ceux qui t’entourent. Tu mens tellement en te faisant passer pour le plus froid des salops que tu finis toi-même par y croire. Là, la vérité te revient en pleine face. Merde, t’as un cœur. Ca fait mal, hein ?

Je n’hésite pas à piquer là où ça fait mal, surtout si ça lui permet de se dévoiler un peu.

- Laisse-moi t’apprendre aussi quelque chose que tu ignores : tes amis ne sont pas là pour te juger, te voir comme un minable incapable de gérer sa vie correctement sans être assisté jour et nuit. Ca, c’est ce que tu penses de toi-même en ce moment, même si tu vas encore essayer de me prouver le contraire. C’est beau d’agir comme un robot, mais malheureusement pour toi, tu n’en es pas un. Donc oui, tu es dans un état de détresse. Si ce n’est pas le cas, pourquoi trembles-tu ?


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MessageSujet: Re: « this is not of your business. » « this is not of your business. » EmptyDim 15 Déc - 21:22



Bien sûr, que tu m'emmerdes. D'ailleurs, puisqu'on en parle, toi aussi, alors pars. La manière dont il s'y prend pour souligner avec ironie qu'il me connait bien mieux que je ne l'ai laissé le croire me fait soupirer. Effectivement, je ne m'abaisse à ne demander d'aide à personne car toute ma vie, j'ai mené ma barque tout seul, et j'ai même trouvé le temps de devenir un des meilleurs partis masculins du monde du business et d'être une vraie mère poule pour Noah, soit la seule personne à m'avoir jamais arraché une mince parcelle d'humanité. Joe Shark n'a besoin de personne, j'ai fait de cette affirmation une véritable institution que je ne veux pas remettre en cause. Qu'importe le deuil, la fatigue, la rancœur et même un soupçon de tristesse : je ne dois surtout pas laisser qui que ce soit penser que je suis vulnérable. Pas même mon meilleur ami. Par contre, si je reste de marbre face à son cynisme, les mots qui suivent frappent précisément là où le bas blesse. Je suis en train de m'apercevoir qu'en à peine un an ou deux, tout ce sur quoi j'ai bâti ma réputation est en train de voler en éclats. Avant de découvrir que j'étais père de Connor avant même Benedikt, j'étais inattaquable. Impitoyable. Et où est-ce que j'en suis aujourd'hui ? Un père de famille avec trois enfants sur les bras, dont un qui vient de faire de moi un grand-père. J'ai perdu le manoir de mon frère en voulant protéger ma famille, j'ai tué pour que mes fils ne soient plus la cible de mes adversaires, j'ai fait un rapide tour en prison et j'ai perdu la moitié de mes employés dans un attentat qui fait plonger ma maison d'édition vers une faillite inévitable. Voilà où j'en suis. La mort de Sophie, au fond, ce n'est que la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Je laisse mon regard tomber sur ces mains tremblantes. Ah oui, ajoutez aussi un arrêt cardiaque et un traitement à suivre si je veux pouvoir continuer à vivre sans craindre une attaque à chaque minute du jour ou de la nuit. Je souffle pour me calmer et j'arque simplement un sourcil. "Je tremble car j'essaye de retenir l'envie formidable de te briser cette assiette sur le crâne avant de te planter les morceaux dans tous les organes vitaux jusqu'à ce que mort s'ensuive." énonçai-je sur un ton effroyablement calme. "Malheureusement, je ne suis pas d'humeur à devoir éponger du sang sur le sol et trouver un alibi." Le flegme anglais, c'est la meilleure cachette que l'être humain occidental ait pu inventer. Je pose l'assiette dans l'égouttoir puis je jette l'éponge dans l'évier, posant mes deux mains savonneuses sur le rebord. Je tourne enfin la tête vers lui, arrogant et mauvais. "Oui, je me vois comme un minable. Je me vois comme l'un de ces pères de famille qui doivent se préoccuper de leur progéniture avant de pouvoir profiter de la vie. Je me retrouve coincé avec une tripotée d'enfants que je n'ai jamais désirés, je suis piégé dans cette vie de paternel de banlieue chic qu'on m'a imposé sans me demander mon avis. Je n'en veux pas, de cette vie-là. Je l'ai été insensible, et crois-moi qu'à l'heure où je te parle, je donnerai très cher pour ne plus être encombré de ces poids morts." Par poids morts, je parle de Connor, Camille et tout ce qui s'apparente de près ou de loin à une vie de famille. Ces mots sont durs à entendre et, bizarrement, je ne les trouve pas durs à prononcer car ils traduisent exactement le fond de ma pensée. Que Logan me croie ou non, peu m'importe. Ce n'est que stricte vérité. "Tu ne m'as pas connu avant Berkeley. J'étais dans la force de l'âge, fort, insaisissable. Libre. Je vivais avec le monde à mes pieds, il me suffisait de claquer des doigts pour obtenir tout ce que bon me semblait. Toi et moi, nous ne nous serions jamais connus car je vivais à mille lieues au-dessus du monde dans lequel je suis enfermé aujourd'hui. Et rien de tout ceci n'aurait pu changer si deux femmes ne s'étaient pas appliquées à mener trois grossesses différentes dans mon dos." Car oui, ce sont Natacha et Sophie que je blâme pour mon malheur. "La vie de père, c'est quoi ? De l'inquiétude quotidienne ? Des tâches ingrates ? Du temps perdu ? Voilà, je pense avoir tout résumé. Le comble, c'est que ces deux garces ont eu la délicatesse de passer l'arme à gauche et me laisser me débrouiller seul. Tu te trompes, Logan. Je suis un insensible, pur et dur. Et ce cœur dont tu parles, la seule chose qu'il m'ait apporté, c'est une attaque cardiaque et des emmerdes." Je le regarde de travers avec une franchise qui n'a rien de factice, puis avant de partir vers le salon, je me retourne à nouveau. "Et les tremblements, c'est le contrecoup de la fatigue et de l'alcool. Rien d'autre. D'ici une heure, j'aurais assez d'assurance pour te mettre dehors par moi-même si tu n'as pas la bonne idée de partir maintenant." Maintenant, il sait tout. Je déteste cette vie. Je me retiens pour ne pas frapper tous ceux qui veulent m'aider à aller mieux car je sais qu'il n'y aura pas de "mieux". A la rigueur, on m'aidera seulement à m'enfoncer dans cette vie de père célibataire avec deux enfants en charge, ainsi qu'un aîné qui vient de me rendre grand-père. Personne ne me rendra cette vie de playboy et businessman au top de sa carrière, libre, solitaire et fier de l'être. Si je ne renie pas mes enfants, je ne peux toutefois pas m'empêcher de rêver à ce qu'aurait pu être ma vie aujourd'hui sans eux. Une femme m'a donné un fils pour se "venger", la seconde a vécu son rêve de maternité à travers moi. M'a-t-on demandé une seule fois mon avis ? S'est-on inquiété de savoir si j'allais vivre correctement cette paternité en solitaire ? Jamais. Alors oui, m'enfermer dans cette image du salaud insensible par excellence, c'est le seul moyen que j'ai d'être à peu près heureux. D'avoir encore une petite part de contrôle sur ma propre vie, puisque la mainmise sur celle des autres semble n'avoir été qu'un écran de fumée admirablement souligné par ces échecs successifs.
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