Elle s’en était réjoui, l’avait attendu pendant des années et avait fondé en lui de sacrés espoirs. Pourtant, rien ne s’était passé comme prévu. Ou presque. En effet, le bal de promotion de cette année 2013 avait été pour le moins surprenant et inattendu. Tout d’abord sans cavalier, Harper avait pris son courage à deux mains et avait finalement osé demander à son cher Kaleb de l’accompagner. Sa demande avait été anodine, simple et innocente… mais en réalité, la jolie béta commençait réellement à avoir des sentiments naissants pour le jeune homme. Des sentiments qu’elle ne comprenait pas totalement mais qu’elle avait envie de creuser. Ainsi, le lambda avait accepté et semblait même content, bien qu’étonné que ce soit la Richards qui ait fait le premier pas. Leur rencontre avait été tout ce qu’il y a de plus banal ; puis une amitié est née, bien qu’une attirance se soit installée dès le départ. Ainsi, Harper s’était revêtue de sa plus jolie robe – quoique, cette dernière ne faisait pas partie de sa collection personnelle – et espérait bien conquérir sa proie. Tout s’était déroulé à merveille, l’ambiance était à son comble, la conversation se faisait toute seule et aucun silence gênant n’était venu plomber la soirée. Kaleb avait même accepté de danser avec elle, et autant le dire, il se débrouillait plutôt bien. Hélas, c’est alors qu’un drame pour le moins inattendu arriva. Personne ne l’avait vu venir, en tout cas, pas Harper, qui vit plutôt dans un monde de poney. Tandis qu’elle et son cavalier se rapprochèrent enfin, et qu’ils allèrent s’embrasser voilà qu’un bruit sourd retentit dans la salle. Le mystère vu vite élucidé ; un élève anglais ayant participé à l’échange était mort. Plus tard, le doyen avait mis les choses au clair : il s’agissait d’un meurtre et non d’un accident. La belle Harper fut d’abord déçue et ne pu s’empêcher de penser que cette histoire sordide avait ruiné ‘son’ moment avec Kaleb, qui peut-être ne se représenterait jamais. Elle avait au moins le loisir de se réconforter en pensant à son voyage de deux mois qu’elle avait prévu cet été. Elle allait voyager avec sa mère et ses frères et sœurs, à ses frais bien sûr. La petite famille allait se rendre d’abord au Mexique, puis à Cuba, puis convolerait vers l’Italie pour faire honneur aux origines de leur défunt père. Le pays des romains et des pizzas serait une première pour tout le monde, d’où les réjouissances de la jeune femme, qui mourrait d’envie découvrir un peu plus de choses sur son père, l’homme de sa vie, qu’elle n’a malheureusement pas connu. Mais avec cette histoire de meurtre invraisemblable, même le voyage de ses rêves lui était enlevé ; de quoi la mettre en colère. Depuis l’annonce de la nouvelle, Harper était d’une humeur de chien, vraiment. Elle n’était pas une de ces pouffiasses au cœur de pierre qui ne se préoccupe uniquement d’elle et de son vernis à ongle écaillé. Non. Hélas, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une certaine rencoeur à l’égard de ce meurtre. Pour couronner le tout, les confrérie avaient été mélangées et les élèves allaient être obligés de devoir coopérer et de discuter. Génial, Harper allait finalement passer ses vacances avec entre autre la très chère Juliet Allenwood, LA fille qu’elle ne peut pas blairer. Son passe-temps ? Tenter de tout ruiner entre Harper et Kaleb. De caractère fort et ne se laissant pas marcher sur les pieds, la belle Richards n’allait certainement pas laisser cela arriver. Juliet serait à terre la première. Lorsque la brunette entra dans la salle dans laquelle les élèves étaient conviés, elle alla s’asseoir et se prit un verre d’eau. Ni une ni deux, elle vit son ennemie jurée entrer. « Génial… la garce de service se dirige vers moi... qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça, sérieusement » rouspéta Harper en priant pour que Juliet ne vienne pas s’asseoir à côté d’elle. Mais hélas, la cubaine sait que ce serait tout à fait son genre.

Dormir. J'étais devenue un radar sur quatre pattes. Le simple fait de penser à mon lit me rendait barge. Mais voilà, si moi je désirais fortement dormir, d'autres personnes aurait sûrement préféré me voir suer ou même crever. Oui, parce qu'en ce moment tuer des personnes c'est un peu à la mode. Tout le monde a pris peur suite au meurtre qui s'était produit au bal. En effet, on ne sait pas trop qui avait décidé du mauvais sort d'un jeune étudiant. Bon ok un élève était et puis ? Enfin, c'est vrai que nous pourrions tous être les prochains sur la liste du tueur, mais si on y pense, un serial killer dans l'école serait plutôt amusant, surtout sachant que cela pourrait être n'importe qui, ton pote de confrérie ou même encore ton voisin de table ! Je n'étais pas très peureuse par cette situation, enfin c'est vrai que quand même j'arrivais pas à me mettre dans mon petit cerveau que quelqu'un avait tué quelqu'un. Je peux être froide, mais au contraire de ce que les gens pensent j'ai un coeur là au fond et tuer une personne, c'est cruel quand même. Revenons au bal. J'y suis allée avec mon meilleur ami Damian, qui m'a aussi aidé à trouver ma soeur. Nous sommes allés ensemble, puisque mon ennemie jurée Harper, avait eu la mauvaise idée d'inviter MON Kaleb pour être son cavalier. Je suis sûre qu'il ne l'aurait pas invitée en plus, il faut avoir du culot pour se mettre sur mon chemin quand même. M’en fous. Toute façon elle allait être à terre la première. La guerre est déclarée entre nous, les deux bêtas se préparent à l'attaque. Puisque le doyen avait était bien clair, il s'agissait bien d'un meurtre, nous avons était obligés de faire des assemblées entre confréries pour qu'on puisse "soit disant" faire l'enquête de notre côté. Ils nous prennent sérieusement pour des détectives privés, bon dieu ! Non mais c'est fou quand même. En plus de ça, nous avions eu droit à la cerise sur le gâteau. Nous, les bêta-delta nous nous retrouvions avec les Epsilons, comme si notre vie n'était pas assez compliquée comme ça. Disons qu'ils ne sont pas nos meilleurs amis du monde. On se croirait dans une télé réalité avec Nabila, ils nous mettent ensembles pour qu'on se FIGHT. Non mais carrément quoi. J'étais un peu à la goure, mais qu'importe. De toute façon ils avaient l'habitude que je sois en retard, ce ne serait évidemment pas une surprise si je me retrouverais une fois de plus en retard. Vêtue d'une robe et les cheveux détachés je me dirige vers la maison Epsilon. Vous me comprenez quand même. En plus nous devons même pas nous rendre à la maison maîtresse ou mieux, la maison des bêta-delta, non, nous devions nous rendre à celle des Epsilons, c'est du foutage de gueule quand même. Je finis de manger la pomme que je mangeais actuellement, histoire de ne pas y aller le ventre vide. J'attrape mon téléphone que je glisse dans mon soutien-gorge, comme à mon habitude et commence à marcher vers la maison des Epsilons qui n'était pas très loin de la notre, malheureusement. J'allais partir en vacances avec ma maman, dans notre maison à Hawaï en plus, mais j'ai été obligée de tout annuler à la dernière minute pour pouvoir passer les vacances les plus nulles de ma vie, en compagnie de gens que je n'appréciait pas forcément, comme par exemple ma meilleure amie du monde, Harper Richards. Mais non, je rigole, on est même pas un petit peu amies. On ne peut pas se blairer, même pas un peu et à chaque fois qu'on se croise on est obligées de se crêper le chignon. En plus, à chaque fois Juliet embarquait Harper dans son jeu. J'arrive enfin à la demeure, monte les escaliers et rejoins la salle où tout le monde se trouvait déjà, forcément. Je ne prends même pas la peine de m'excuser pour mon retard, car c'était déjà comme une évidence. Je l'aperçus à l'autre bout de la salle et dès mon entrée, elle se mit déjà à répliquer. « Génial… la garce de service se dirige vers moi... qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça, sérieusement ». Je crois qu'au fond en disant cela, elle savait très bien qu'elle allait me donner encore plus envie à venir m'asseoir, mais c'est tout le temps comme ça. « La garce numéro deux a vraiment été obligée d'ouvrir sa gueule, à croire qu'elle ne peut se la fermer plus d'une seconde. » Je répliquais ensuite comme pour lui répondre, trop occupée avec son ennemie, elle ne prêta même pas attention aux paroles des autres, ni aux soit-disant enquêteurs présent, de toute façon, ce n'était pas comme ça qu'ils allaient trouver le coupable et ils le savaient. Comme si ne rien était je me dirige vers la jeune Richards et m'assieds à ces côtés et pas seulement pour la provoquer.