La vérité est que Dark Vador est le père de Luke !

« En revanche, en tant qu'aîné de la famille, je suppose qu'il est de mon devoir de veiller à ce que ma jeune sœur se montre moins communicative dans ses relations avec le sexe opposé, n'est-ce pas ? » Cette phrase ne cessait de résonner dans ma tête depuis des jours maintenant, notamment les mots qu'étaient aîné de la famille et jeune sœur, le reste ne comptant pas, James n'ayant aucun droit de me faire une quelconque morale sur la façon dont je venais à me comporter envers certains hommes ou même avec qui que se soit d'autre. Je m'étais assurée de m'être tenue assez loin du professeur depuis notre première altercation, cela étant autant dans son intérêt que dans le mien. Heureusement pour lui qu'il s'était éclipsé en un rien de temps suite à ces dernières paroles, je me serais sans aucun doute jeter à son cou pour l'étrangler, professeur ou non, ma place d'étudiante en jeu, peu m'importait. Après une bonne semaine à esquiver ce cher O'Malley, une semaine de recherche intensive quant à son passé et son histoire, j'en étais venue à la conclusion qu'il avait peut-être eu raison. Ce dernier étant né à Belfast, je m'étais rappelé que c'était l'endroit où mes parents s'étaient rencontrés, l'endroit dans lequel ils avaient vécu jusqu'à... la naissance de James. Il n'avait après tout pas eu de mère, tout concordait. Mais j'avais refusé d'y croire, essayant tant bien que mal d'étouffer l'histoire en moi, cela fut tout simplement impossible, j'y pensais nuit et jour, n'arrivant presque plus à dormir tant ces concordances me hantaient. J'en étais venue à questionner mon père quant au passé de mes parents en Irlande et le simple fait d'avoir prononcé le nom de James O'Malley l'avait mis dans un état second. Il avait dans un premier temps explosé de colère en s'exprimant dans son jargon irlandais auquel je n'avais compris que traître mot, puis finalement, il m'avait tout avoué. De la tromperie de ma mère jusqu'au départ pour Miami. Je m'étais en allée de notre appartement au cœur de la ville pour trouver refuge à l'université, laquelle je n'avais plus quitté depuis, refusant tout contact avec mon père depuis quelques jours maintenant. En aucun cas, je m'étais permise de faire un pas vers James, j'étais bien trop fière pour cela, mais je me devais, ne supportant plus cette situation plus qu'affligeante. Ayant une fois de plus refusée de me rendre en cours, j'en venais à quitter ma chambre de confrérie, direction les bureaux, et plus précisément celui de O'Malley, le cœur battant à tout rompre. Me trouvant devant la porte, je soufflais un grand coup avant d'y frapper, entrant dans la pièce sans avoir attendu sa permission, la refermant immédiatement derrière moi. « C'est bon maintenant ? Vous avez fini avec vos conneries d'il y a quelques jours ? » Non, pas de bonjour, j'en oubliais la politesse, comme bien souvent ces derniers temps. J'en voulais à la terre entière pour tous les évènements qui me tombaient en pleine figure depuis quelques semaines. Lui, Noah, Caroline, Roxane, qui était le suivant ? Sans en demander la permission, je me permettais de m'asseoir devant son bureau, croissant les jambes. « Votre jeune sœur... n'importe quoi. Soit, vous vous êtes trompé de personne, soit, c'est une blague de très mauvais goût et pour cela, je devrais vous mettre une charmante claque en pleine face, celle que je rêve de vous donner depuis notre dernière discussion. Vous la méritez amplement. » Pas seulement pour le coup de la sœur, mais aussi pour le reste, pour tout ce qu'il avait pu me dire à mon sujet. Peut-être que cela calmerait son égo surdimensionné. Quoi qu'il en soit, je cachais ce que j'avais découvert quant à notre lien, pour le moment du moins, d'abord j'allais un peu me défouler, ensuite on parlerait... comme frère et soeur. « Ah et pensez à changer les chaises de votre bureau, elles sont inconfortables. » Et vas-y que j'en rajoute une couche juste pour énerver le monde.

«La vérité est que Dark Vador est le père de Luke !»

Assis derrière mon bureau, je ne donnais aucun cours de la journée, ayant préféré occuper mes étudiants avec un dossier à faire chez soi, et à me rendre dans maximum deux semaines. Tapotant sur les touches du clavier de mon ordinateur portable, je riais parfois devant les mots qu’affichaient l’écran, lorsque la porte de mon bureau s’ouvrit à la volée. Mon sourire disparut instantanément, tandis qu’une moue exaspérée prenait place sur mes lèvres. « C'est en bois, et ça s’appelle une porte. Normalement, on cogne dessus avant d’entrer. » énonçai-je d’un air blasé sans lever les yeux de mon ordinateur. Cette façon insolente, je ne la connaissais que trop et ne l’aurai oublié pour rien au monde. Voilà plusieurs jours que Kirby n’avait donné aucun signe de vie. Je la soupçonnais même de m’éviter dans les couloirs de la faculté. En homme habitué à chasser les business men récalcitrants à l’idée de vendre leur entreprise déchue, j’aurai pu facilement agi de la même façon avec la jeune femme. Sauf que, pour éviter qu’elle ne le prenne encore plus mal qu’elle ne l’avait déjà fait lorsque je lui avais appris la nouvelle de notre lien de parenté, et surtout, pour lui laisser le temps d’y songer à sa guise, je n’avais rien fait. Je n’avais pas bougé un cil depuis cette annonce, bien que j’eusse continué de l’observer en toute discrétion. Ainsi donc, aujourd’hui est venu le temps de régler nos comptes. Ou de faire plus amples connaissances, au choix. « Kirby… » J’essaie de l’interrompre, avec la plus grande volonté du monde, mais elle n’écoute que son cœur. Et son cœur lui dit qu’il faut me hurler dessus, apparemment. Soit. Je croise mes doigts entre eux, les coudes posés en avant sur mon bureau, et fronce légèrement les sourcils. Toujours ce même style vestimentaire indésirable. On ira faire les boutiques. Comment ça je ne l’écoute pas ? Mais siii… « Je te le déconseille, si tu ne veux pas que je te retourne la pareille. » En vérité, il ne m’était jamais arrivé de frapper une personne du sexe opposé, et ce n’était pas demain la veille que cela allait se produire. En revanche, je ne tolère pas que l’on me manque de respect. Qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme. « Peut-être parce que vos fesses sont trop grosses !! » s’exclama soudainement une voix. L’interphone de l’ordinateur. Je souris, malgré moi, devant le zèle de celle-ci à vouloir me défendre sang et ongles. Comme toujours. « Louna, que t'ais-je déjà dit ? Pas de grossièreté, jeune fille. » Je relève les yeux vers Kirby, et, après m’être levé, tourne l’ordinateur vers elle. Une fillette âgée de tout juste 7 ans est en train de regarder droit devant elle – soit Kirby à l’heure actuelle – et fronce les sourcils, d’un air sévère. « Kirby, je te présente Louna. Ma fille. Louna, je te présente ta tante. » Et les présentations sont faites. Bienvenue dans la famille !

La vérité est que Dark Vador est le père de Luke !

Ahah surprise ! Je voyais bien en vu de la mine qu'il tirait, que James était loin d'être heureux de ma présence, ou alors était-ce simplement dû au fait que je n'avais pas toqué à la porte, comme il vint gentiment à le souligner. Peu m'importait au final, du moment que cela l'énervait, j'en étais plus qu'heureuse et actuellement, je jubilais sur place. « C'est bon, y'a pas mort d'homme, c'est pas comme si c'était la porte des toilettes. » Cette phrase était sortie d'entre mes lèvres sur un ton des plus naturels avant que je vienne à aboyer à l'encontre du professeur. Oui, j'avais besoin de me défouler, que cela lui plaise ou non, il faisait un excellent punching-ball cela dit. Quoi ? C'est donc à ça que sert un frère, non ? C'est tout du moins ce que je pensais. Le pauvre n'était pas au bout de ses peines, il ne savait pas dans quoi il s'était engagé en m'ayant révélé ce petit secret de famille. Sans nul doute allait-il le rencontrer, mais il était à présent trop tard pour faire demi-tour. « Bah vas-y ne te gêne pas dans ce cas ! » Si je cherchais la petite bête ? Absolument pas, j'étais la fille la plus sage sur cette planète. Mais en réfléchissant un peu mieux, peut-être que de me prendre une bonne claque me ferrait un bien fou et me ramènerait enfin sur terre, j'en doutais malgré tout, m'étant toujours dit que le seul moyen de reprendre le contrôle sur moi étant d'arranger les choses avec Noah, le principal responsable de ma transformation. Une voix enfantine vint alors à s'élever de derrière le bureau et j'haussais un sourcil. C'était quoi le délire là ? D'où on me parlait de la sorte ? Et qui était Louna ? J'observais James se lever une fraction de seconde plus, tournant alors son ordinateur en ma direction. Quelle surprise de voir une petite fille sur l'écran, laquelle me lançait un regard des plus noirs, regard que je lui rendis dans l'immédiat. Sa fille ? En plus avec le même sale caractère que son père... pauvre enfant. « Toi, au lieu de parler de mes fesses, occupe-toi plutôt de tes énormes joues d'hamster, ensuite on en reparlera ! » J'aimais les enfants, je me devais de l'avouer, mais pas ceux qui m'insultaient, désolée de t'en prendre à ta protégée, frangin. Poussant un soupir, je relevais alors mon regard vers ce dernier. « Bon, je suis là pour parler entre quatre yeux, pas entre six. » Autrement dit, vire-moi ton ordinateur de sous mon nez ou je te l'exploserais au sol sans une pointe de remord. Venant à croiser les bras contre ma poitrine, je n'avais plus qu'à attendre sagement que le professeur ne mette un terme à sa conversation avec sa petite Louna, hors de question de parler en sa présence, même si elle était encore toute jeune et qu'elle ne pourrait peut-être pas tout comprendre. « Ma mère qui rêvait de devenir grand-mère avant de mourir... c'était chose faite en fin de compte. », murmurais-je, le regard braqué sur le bureau de James. Rien que cette idée vint à me glacer le sang, savoir que c'était mon frère qui avait offert le premier, une petite-fille à notre défunte mère. L'espace d'une seconde, je me rappelais de ses blagues quant aux enfants, ces moments où elle me disait qu'elle attendait avec impatience le jour où je mettrais au monde le premier de ses petits-enfants. Je lui avais avoué que je n'attendais que cela, mais je lui avais menti. A cette époque, je m'étais déjà promise de ne plus jamais retomber amoureuse. A présent, il était trop tard.

«La vérité est que Dark Vador est le père de Luke !»

Je soupire, ne sachant si je devais me montrer exaspéré, ou heureux de la revoir. Car il était bien évident que si la jeune femme ne m’avait pas donné de nouvelles passée une semaine, je serais moi-même revenu à l’attaque. En effet, je n’avais pas souhaité lui annoncer notre lien de parenté, si c’était uniquement dans le but de la confronter à son passé, et à sa nouvelle famille. En outre, la question que je me posais maintenant était de savoir si elle en avait parlé autour d’elle. A son père, notamment. Puisque je savais que sa génitrice – non, je ne l’appellerai jamais ‘mère’ – était décédée. Je ne connaissais pas cet homme. Et à vrai dire, je ne voyais pas l’intérêt pour moi de faire sa connaissance. Il était sûrement comme tous les pères, voulant protéger sa fille du premier opportun venu. Est-il au courant que sa femme avait eu un enfant trente-cinq ans auparavant ? Sans doute que non. « Pardon, mais je ne m’abaisserai jamais à porter la main sur la gent féminine. Même lorsqu’elle est aussi … impertinente que tu l’es. » avouai-je en levant les yeux au ciel, tout en contournant mon bureau. Lorsque celle-ci fut confrontée à sa nièce, je réprimai un sourire derrière mon habituel masque de neutralité. Bien que les compliments ne soient pas de sortie, je les trouvais touchantes, toutes les deux. Elles avaient en effet, le même sale petit caractère, et il en faudrait peu pour que, dans quelques temps, elles soient les meilleures amies du monde. Louna boudait, refusant un instant de croiser le regard de Kirby. Je suis certain que ma petite fille est en train de chercher quelle méchanceté elle pourrait à nouveau lui sortir. Ce qui est extraordinaire à cet âge, c’est que les insultes sont souvent plus drôles que mesquines. Par ailleurs, j’avais élevé ma fille dans le respect d’autrui. Est-ce à dire que les menaces, insultes, et autres procédés de la sorte, n’avaient pas court chez nous. « Oui, biensûr. Louna, chérie, je vais te laisser. N’oublie pas : pas de peinture sur Pantoufle. Il a déjà suffisamment souffert, le pauvre. » soupirai-je en songeant à la dernière fois où notre chat obèse avait reçu une couche de peinture rose fushia le long de sa queue. « Tà Deidi. » Je retourne l’ordinateur, en le remettant à la bonne place. Juste avant d’éteindre sa webcam, la voix de ma fille s’élève une dernière fois, s’adressant directement à Kirby. «  Caitlin Doch ! » « Louna ! » « Bisous, je t’aime Deidi. » Je n’ai pas le temps de lui faire des remontrances qu’elle a déjà disparu. « C’est de l’Irlandais. Ca signifie …’chipie’, en quelque sorte. » annonçai-je à la jeune femme, pince sans rire. « Je t’en prie, je ne suis pas là pour parler de ta mère. » J’aurai dû dire à NOTRE mère, puisqu’elle était aussi ma génitrice. Mais je ne l’avais jamais considéré autrement que comme le ‘ventre’ qui m’avait porté. Et après tout, c’était bien cela, non ?! Puisqu’elle avait disparu le jour de ma naissance. Je n’ai même jamais vu son visage. Nous nous ressemblons peut-être, qui sait. « Bien. Je suppose que tu as des questions à me poser, ou que tu cherches des réponses. Je t’en prie. Je t’écoute. » Je m’installe derrière mon bureau, les mains jointes et les coudes posés en évidence sur celui-ci, et attend, le sourire aux lèvres.

La vérité est que Dark Vador est le père de Luke !

Ce fort caractère que nous arborions tous les trois, autrement dit James, Louna et moi-même, ne pouvait provenir que d’une seule personne, c’est-à-dire de ma mère. Non, pas notre mère, la mienne, celle de personne d’autre, même si la vérité était toute autre. Elle me racontait souvent la rencontre avec mon père en Irlande, toutes leurs disputes, leurs chamailleries, leurs coups bas, toutes ces petites choses qui ont fait en sorte qu’il finisse par former un couple. Un vrai caractère de cochon pouvais-je dire, elle avait été une vraie peau de vache avec mon paternel, cela dit, il n’avait jamais été de plus tendres avec elle, cherchant toujours à lui faire la misère. Bingo ! Un sourire triomphant s’était dessiné sur mes lèvres alors que je venais à croiser les bras contre ma poitrine, la tête forte relevé en signe de victoire. Louna était actuellement en train de bouder, du fait que je l’avais traité de hamster. Susceptible ou mauvaise perdante ? Un frisson parcourut mon corps à cette idée, le fait qu’elle et moi n’étions que trop similaires, la réalité me rattrapant en un rien de temps. De la peinture sur Pantoufle ? Ah, parce qu’elle s’amusait à dessiner ses chaussures ? Je ne souhaitais en savoir plus à ce sujet, sur Louna en elle-même, pas pour le moment du moins, le temps de mettre les choses à plat avec mon demi-frère, de me faire enfin à cette toute nouvelle idée. Difficile de devoir faire face à tant de tragédies en si peu de temps, je me demandais encore comment je faisais pour continuer à rester debout. « Ouais… Chipie… Tu crois vraiment que je vais avaler ça. Sale gosse… ça se dit comment en irlandais ? » Histoire que je lui recrache ces quelques paroles en plein visage dés lors que je viendrais à la revoir. Pour sa part, mon père ne m’avait jamais appris quoi que se soit, contrairement à ma mère qui avait essayé de m’enseigner quelques mots de suédois. Malheureusement, suite à mon accident, j’en avais presque tout oublié et je n’avais pas osé me plonger dans l’apprentissage de cette langue, de peur sans nul doute de faire ressortir des souvenirs perdus et douloureux. Je poussais un soupir, enfin, l’heure de la discussion était arrivée et je ne pouvais cacher le fait que je l’appréhendais, que j’avais peur de craquer face à l’immensité de cette histoire. Il ne pourrait pas comprendre ce que je ressentais. « Comment t’as su pour… » Notre lien ? Impossible à dire alors que je nous pointais tour à tour du bout de mon index. « Nous ? » Une légère variante des propos que j’avais voulu tenir à la base, mais le sens en resté le même. J’avais cette soudaine impression que le monde était en train de s’écrouler, décidément, je n’arrivais pas à me faire à l’idée qu’il faisait parti de ma famille. Après tant d’années de silence de la part de mes parents. « Merde, c’est juste inimaginable… » Je devais garder le contrôle de la situation à tout pris, mais je me sentais déjà flanché. Ma mère m’avait trahi. Elle qui m’avait promis qu’il n’y aurait jamais de secrets entre nous. « Désolée, mais j’essaie de comprendre et j’ai du mal… Je n’ai jamais pensé un seul instant qu’elle était comme cela. » Autrement dit, qu’elle avait pu trompé mon père, eux qui semblaient si heureux ensemble.

«La vérité est que Dark Vador est le père de Luke !»

« Ca ne se dit pas. Pour la simple et bonne raison qu’une jeune fille de ton âge ne devrait pas se focaliser sur les propos d’une enfant de SON âge. A moins que vous soyez aussi mâtures l’une que l’autre ? » ajoutai-je avec un sourire sarcastique. En d’autres termes : à moins que tu ais la mentalité d’une enfant de 7 ans. « Mais j’en doute. » C’était au moins ça. En règle générale, je faisais rarement de tels compliments à la première venue. Peut-être n’était-ce que parce que nous étions de la même famille. Si j’étais intelligent, elle ne pouvait pas être sotte, non ?! Macho, moi ? Pensez-vous. Enfin bref, la première question fut posée. Je la sentais tendue. Raison pour laquelle je souriais, tentant de la rassurer au mieux quant à mes intentions. « Parce que j’ai effectué des recherches. J’en fais depuis des années déjà, mais … disons que nos parents respectifs sont très… cachottiers. » C’est le moins que l’on puisse dire quant on sait le temps que j’ai mis à dénicher cette petite boîte qui m’avait mis su la piste de ma mère et de sa famille. « Je dispose de bon nombre de ressources, ce qui m’a permis de m’assurer de notre lien de filiation. Tu t’imagines bien que je me suis procuré toutes les preuves, avant de venir te voir. » Tout de même ! Je ne suis ce genre d’hommes. Le genre d’hommes à crier au voleur avant d’avoir écarté toutes les hypothèses probables et potentielles. Ah…encore une chose que je devrais corriger après son style vestimentaire douteux : son vocabulaire. Pas d’insultes, miss Blank. Les insultes sont pour les manants. « Ta mère ? » Oui, je ne parlerai jamais de ‘notre’ mère, il faut se faire à l’idée. « Je suis navré, pour toi. Que tu l’apprennes de cette façon, je veux dire. » Bien que je ne tienne pas à cette femme qui m’avait mis au monde, Kirby n’était pas responsable de son passé. Et de ce fait, je devais admettre éprouver de la culpabilité à l’idée de lui avoir ouvert les yeux sur une personne dont elle était proche et qu’elle pensait connaître depuis sa naissance. « On a tous une part que l’on dissimule aux yeux du monde, Kirby. Cela ne veut pas dire qu’elle a été une mauvaise mère…pour toi. Elle t’a aimé, et c’est tout ce que tu dois retenir. Le reste, je m’en charge. » Non pas que ce que j’avais vécu ne la concernait pas, après tout, elle était ma demi-sœur, mais disons qu’étant l’aîné, je me sentais responsable de sa vie, de son avenir, de la protéger, ce qu’elle, n’avait pas à être pour moi.

La vérité est que Dark Vador est le père de Luke !

Alors sa fille avait le droit de m’insulter, mais moi, je n’avais aucunement le droit de m’en prendre à cette dernière ? Et non, ce n’était pas une histoire de maturité comme il le disait si bien, mais plutôt une histoire de fierté, parce qu’il était hors de question qu’une gamine de sept ans ne vienne à s’en prendre à moi sans que je ne puisse réagir à ma guise. Enfin, je n’étais pas ici pour parler de sa petite Louna, encore moins pour me prendre la tête avec cette dernière, j’aurais tout le loisir de me préoccuper de cette affaire dans quelque temps, lorsqu’il me demandera de jouer le rôle de la baby-sitter. C’est bien connu ça, laissons aux tantes ce sale boulot. « Ah oui… des années… vous êtes très... déterminé. » Je m’étais surprise à le vouvoyer. En fait, je ne savais pas comme m’adresser au professeur, ce dernier me traitait après tout comme si nous nous connaissions depuis des années, mais pour ma part, j’avais encore des doutes quant à comment lui parler, si je devais prendre des pincettes ou  y aller franco. Il ne s’agissait pas de m’énerver envers lui, sans quoi, je ne me serais pas gênée pour lui dire ses quatre vérités, mais la discussion présente était toute autre. Plus sérieuse, elle ne prêtait en rien à faire un scandale, pas pour le moment du moins. Noah avait vu juste au cours du bal, James ne parlait pas pour ne rien dire et j’en soupirais presque. « De quelle autre façon aurais-je pu l’apprendre après tout ? Ma mère n’est plus là et mon père refuse d’en parler… où commence caser tout ce qui lui passe sous la main à la moindre allusion faite. » L’enfer pur et dur, il n’y avait donc eu que le concerné même pour me faire part d’une telle révélation. Même si je le faisais croire, au fond, je ne lui en voulais pas. Il avait cru faire bien et si j’avais été à sa place, j’en aurais sans doute fait de même. Oui, tout le monde avait des secrets, moi la première, mais il m’était purement impossible de me faire à l’idée que ma mère m’avait caché un détail d’une telle importance. Baissant furtivement la tête, alors qu’il me parlait d’elle, un pincement au cœur vint à me surprendre avant que je ne vienne à froncer les sourcils. Mon regard s’était reporté sur son visage, une question me brulant les lèvres. « Pardon ? Le reste ? C’est-à-dire ? » Ou trois petites questions de rien du tout, mais les voilà sorties de ma bouche. Je ne voyais pas où il voulait en venir, à croire que cette situation me rendait complètement aveugle, c’était comme si je me sentais différente depuis que le doute s’était instauré dans mon esprit. « Ça a dû être dur de grandir… sans elle je veux dire. », murmurais-je. Ce n’était en rien pour l’embêter, mais maintenant que nous étions là, je voulais tout savoir. Sur lui notamment, sur ce qu'il avait pu ressentir en apprenant tout la vérité.

«La vérité est que Dark Vador est le père de Luke !»

« A t’entendre, on pourrait croire qu’il s’agit d’un défaut. » répliquai-je presque en riant. Déterminé, oh oui, c’est le moins que l’on puisse dire. Si elle savait seulement le temps et la patience qu’il m’avait fallu pour débusquer l’homme qui avait assassiné mon père à l’époque. Près de dix ans. Et lorsque je l’avais retrouvé, soit il y a environ deux ans de cela, je le lui avais fait amèrement regretté. Personne ne touche aux membres de la famille O’Malley. A moins d’être suicidaire, naturellement. En bref, il n’y aucune trace écrite, aucune marque, aucune preuve. Il n’y avait plus rien qui prouvait que l’homme eut existé un jour. Lorsque j’effectue un travail, je le fais bien. Et ma jeune sœur serait sans doute surprise, et effrayée d’apprendre, à quel point, je suis un homme dangereux, lorsque ma famille est menacée de quelques manières que ce soit. « Hum… j’aurai pu… attendre encore un peu. Que tu ais un métier, et ne sois pas obligée d’entendre cette nouvelle difficile alors que tu es en pleines études. Mais j’avoue avoir été curieux et impatient de faire ta connaissance. D’ailleurs, je te remercie d’être revenue vers moi. Vu la façon avec laquelle nous nous quittés la fois dernière, j’avoue ne pas avoir eu beaucoup d’espoir de te revoir, si je ne faisais pas amende honorable. » admis-je en riant. Comme quoi, elle savait faire la part des choses lorsque la situation l’exigeait. Je fronce les sourcils lorsqu’elle me parle de la difficulté de son père, à encaisser le coup. Avait-il été au courant ou sa femme l’avait-elle lui aussi trompé avant leur mariage ? Dans les deux cas, il est forcément aujourd’hui au courant, si son comportement est aussi violent lorsque Kirby aborde le sujet. « Il… n’a jamais été violent envers toi, n’est-ce pas ? » lui demandai-je alors, sourcils froncés. Mieux valait pour cet homme que la réponse était négative, sinon, qu’il soit son père ou non, je crains fort que nous ayons une petite discussion qui risquerait de lui déplaire, lui et moi. « Il s’agit de TA mère, Kirby. Je tiens à être clair sur ce point. Je ne l’ai jamais connu, et je ne regrette pas son décès et je ne veux rien apprendre d’elle que je ne sache d’elle. Tout ce qui m’intéresse maintenant, c’est toi. J’aimerai faire ta connaissance, si tu n’y vois pas d’inconvénients. » Franc, je l’avais toujours été. Et je n’allais pas me rebiffer maintenant parce que la jeune femme était face à moi pour la première fois. Elle était ma sœur, et non responsable des actes de nos parents. C’était la seule raison pour laquelle, je me tournais vers elle aujourd’hui. « Pas du tout. » répondis-je, le plus sérieusement et calmement du monde. « Ce que tu n’as jamais connu ne peut pas te manquer. » Même si quand j’étais enfant, j’avais du mal à comprendre ce pour quoi mes petits camarades avaient une mère, quand je n’avais rien. Mais c’était le passé. J’avais appris par moi-même à grandir seul, me débrouiller seul. Et je vivais aujourd’hui très bien comme ça. A quoi bon vouloir connaître une femme qui n’a même pas fait l’effort d’accepter ma naissance ?

La vérité est que Dark Vador est le père de Luke !

En aucun cas cela me paraissait comme un défaut, pour être moi-même déterminée, je le comprenais, mais de là à avoir fait des recherches pendant de longues années… « Non c’est juste que je suis plutôt surprise. » Un timide sourire s’était étiré sur mes lèvres, malgré le fait que cette annonce venait de me glacer le sang. Un peu comme celle qui vint à suivre. Le fait qu’il aurait pu m’épier pendant des années encore était complètement loufoque et me faisait peur, je me gardais de dire qu’il aurait eu affaire à la police à continuer à me surveiller comme il l’avait toujours fait jusqu’à présent. « Et alors quoi ? Nous nous serions encore croisés pendant quelques années ici ? C’est ça que tu voulais ? Tôt ou tard, tu aurais sans nul doute fini par craquer, mais j’avoue quand même que j’aurais préféré que cette annonce ne vienne qu’après cette année. » Durant les vacances par exemple, ou à la rentrée tout simplement. La fin de ma relation avec Noah m’avait déjà mis dans un état second, avait même fait de moi une autre personne et apprendre que j’avais un demi-frère n’avait fait qu’empirer les choses. Certes il ne pouvait pas savoir, mais me gâcher ainsi donc la fin de mon année, c’était quelque peu déplacé. Je repris mon souffle pendant une courte seconde avant d’enchaîner à nouveau. « Pour tout avouer, je ne comptais pas venir. Mais certaines circonstances ont fait que finalement, j’ai décidé de faire un pas en avant. » Autrement dit, le fait que mon père m’ait clairement avoué ce qui s’était passé à Belfast et le fait qu’il était à deux doigts de m’encastrer la tête dans un mur. J’hochais négativement de la tête à sa question. Jamais, mais j’y avais échappé de peu, et ce à deux reprises. La première ayant été suite à la mort de ma mère, moment où j’avais passé quelques nuits dans un motel afin d’échapper à sa colère. Bien évidemment qu’elle était MA mère, je n’en avais jamais pensé autrement et ce, bien que je savais que c’était elle qui nous avait la vie, à tous les deux. Malgré tout, jamais je n’aurais pensé entendre de telles paroles de sa part, des mots qui me donnèrent cette impression soudaine que tous mes organes venaient à se serrer en moi. « Tu pourrais avoir ne serrait-ce qu’un minimum de respect… Pour moi… Parce que je l’aimais… », sifflais-je entre mes dents. Certes, elle avait fait une erreur, certes, elle l’avait abandonné, mais ce n’était pas des choses à dire, d’autant plus que je me tenais face à lui. Je n’avais qu’une envie, celle de lui en coller une, une fois encore, mais que voulez-vous, il était en train de me chercher, difficile de ne pas réagir suite à cela. Je serrais tout simplement les dents afin de ne pas non plus lui cracher en pleine figure et pour ne pas me mettre à pleurer. Parler de ma mère était toujours un sujet délicat, alors l’entendre se faire traiter comme une moins que rien par quelqu’un qui ne l’avait jamais connu, c’était un peu trop. « Et si tu tiens vraiment à faire ma connaissance, on va passer un accord. Ma vie privée ne te regarde en rien, alors tu évites de t’en mêler. J’en ferais de même, cela va de soi. », avais-je enchaîné. Et par vie privée, j’entendais bien évidemment mes relations avec la gente masculine. Pour le reste, je n’avais rien à caché et c’était le seul point que je tenais à préserver. J’avais après tout le droit à ma propre intimité, alors j’espérais qu’il allait la respecter.