who are you ? don't tell me lies !!

J'ouvrais les yeux lentement. Je clignais plusieurs fois des yeux avant de réellement prendre conscience que j'étais réveillée. Quand j'eus vraiment les yeux ouverts, je me retournais dans mon lit en grognant. Le soleil m'atteint en plein visage. Je ne devais pas avoir les idées très claires en rentrant hier, sinon j'aurais fermé les volets. Je ne cessai de pousser des soupirs, à croire que je vivais avec quelqu'un d'autre et que cette personne avait oublié de fermer les volets. Il fallait vraiment que j'arrête de boire autant... Depuis que j'étais arrivée à San Francisco, j'étais souvent en boîte, bien plus que lorsque je vivais encore à Melbourne... Bon, c'est vrai que je vivais chez mes parents alors que maintenant, je vivais enfin seule. Je pouvais donc vraiment m'amuser. Lentement, je me levais. C'est à ce moment que je pris conscience que j'avais dormi nue... Quelque peu surprise, j'attrapais un débardeur et un short qui traînait sur la chaise. Je m'étirais en baillant. Je sortis de ma chambre direction la cuisine. J'étais encore dans la lune. Je me cognais l'orteil contre le mur. Tout en bougonnant et en sautillant, j'allais ouvrir le frigo. J'attrapais une bouteille de lait et bus à même la bouteille. Je m'en foutais un peu, voilà l'un des avantages à vivre seule. Si ma mère me voyait, elle se mettrait sûrement à hurler. J'eus une envie de manger des croissants. Je retournais alors dans ma chambre pour me changer afin d'aller en acheter. Peut-être même que je me permettrais une folie, tiens des éclairs au chocolat, deux ou trois muffins au chocolat et pépites de chocolat. Je jouais avec une de mes mèches de cheveux en chantonnant un air qui me trottait dans la tête.
J'entrai dans ma chambre et c'est alors que je vis... un homme dans mon lit. Je hurlais alors comme une folle en lui jetant mon oreiller au visage avant de lui demander :

« Mais t'es qui toi ? Et d'où tu sors et qu'est que tu fous dans mon lit ?? »

J'attrapais mon oreiller à nouveau, prête à lui asséner un nouveau coup à la figure. Bon, ce n'était pas une arme réellement efficace mais c'est tout que j'avais à porté de main. Je le regardais en essayant de me rappeler à quel moment je l'avais laissé rentrer chez moi et surtout dans mon lit... A bien y pensé, j'avais dormi nue dans mon lit... Oh Mon Dieu ! Un pervers sexuel ! Il me fallait une véritable et vite ! J'exagérais peut-être ais j'étais assez angoissée à l'idée de voir un inconnu dans mon lit.

Mooorning sunshine !!!

On me balance un oreiller à la figure. Dur. Je souffle légèrement avant d'ouvrir les yeux et de chercher l'auteur de cette injustice car je vous jure, je n'ai rien fait, je dormais. A cet instant précis, je comprend qu'on pourrait m'assassiner sans le moindre problème pendant mon sommeil le lendemain d'une cuite, il faudra donc à l'avenir que je fasse attention soit à ne pas me faire d'ennemis soit à ne plus boire et faire de mélange dégueulasses comme j'ai du faire la veille au soir car pour avoir une tête comme celle-ci, j'ai du fumé et boire cocktails sur cocktails puis shot sur shot.
Je comprend rapidement qui m'as envoyé ce projectile sur la tête alors que je dormais paisiblement. Son visage m'est familier mais son prénom ne me revient pas instantanément, il faudra attendre pour l'instant j'essaye juste de comprendre où je me trouve. Sans doute chez elle vu ce qu'elle me balance à la figure et son regard. Pour elle, c'est le trou noir complet, elle ne doit pas savoir ce qu'il s'est passé après minuit... dommage pour elle ça aurait pu lui faire de bons souvenirs... Elle a tout de même du bien profité sur le coup.

- Bonjour à toi aussi.

Je me relève doucement sans vraiment comprendre son regard interrogatif. N'a-t-elle aucune idée de ce que l'on a pu faire toute la nuit ? Me voir nu comme un verre n'est pas un assez bon indice ? Je ramasse rapidement mon calbute ; je n'ai jamais été un fana de l'exhibitionnisme bien que je ne sois pas du tout honteux de mon corps de statue grec. Je la regarde un peu plus attentivement. J'espère qu'elle n'est pas l'une de mes élèves.

- J'imagine que t'as une petite idée du pourquoi du comment de pourquoi je suis là. Je vais pas te faire un dessin.

Je me lève prestement, heureux de ne pas ressentir une vive douleur au niveau des temps. C'est déjà ça. J'aimerais savoir quel jours nous sommes, si j'ai loupé des cours, si j'ai le temps de me laver, de prendre un petit dej mais je ne demande pas à mon aimable hôte, elle ne doit pas le savoir plus que moi.

who are you ? don't tell me lies !!

Armée de mon oreiller, je le fixais horrifiée de le voir dans mon lit. Je tournais la tête... C'était peut-être une caméra achée, on ne sait jamais, il se passait parfois de drôles de trucs à la télé. Comme une fois où il y avait cette émission avec des japonais et des chiens qui... Bref ! Je le vis soupirer après s'être pris mon oreiller dans la tronche. Il me souhaita un bonjour. Si je savais qui il était, je ne l'aurais pas aussi mal pris. Je ne lui répondis pas, à croire qu'il risquait de me trucider si je le faisais. Je devais vraiment ressembler à une folle avec mon oreiller à la main, mes cheveux dans tous les sens et mon air de vierge effarouchée. Heureusement que mes camarades de lycée ne me voyaient pas. Ils se demanderaient sûrement où Keringhton, championne en sports de combats se trouvaient. Là, je ressemblais à une faible femme incapable de se défendre !
Lorsque le jeune homme se releva, j'ouvris grand les yeux. Il était en tenue d'Adam... Totalement nu, nu nu. Par respect pour son intimité, je me cachais la vue. Je devais avouer que c'était un peu à regret car il était plutôt bien foutu... Agréable à regarder. Une fois qu'il eut couvert son derrière, il m'expliqua que je devais bien avoir une idée de ce qui avait bien pu l'amener dans mon lit.

« Si je le savais, je ne te poserais pas la question ! »

J'avais beau avoir une estime bien trop supérieure de moi-même, je n'en étais pas pour autant une sainte-nitouche. Il y avait bien longtemps que j'avais dépassé l'étape de la première fois et il m'était arrivée d'avoir des histoires sans lendemain mais au moins... Je me rappelais du type avec qui je couchais. Sauf qu'en ce moment même, je ne voyais pas du tout d'où sortait celui-là... En dehors de mon lit.


« Alors, tu es qui au juste ? Et comment t'as atterri dans mon lit et... Une minute... Ca veut dire que tu as dormi avec moi ??»

Mon visage prit un air horrifié en comprenant qu'il avait dormi nu avec moi dans ce lit alors... Que moi même j'y étais et nue en plus ! Une autre fille se serait sûrement dit "Ah bah c'est ce mec que j'ai rencontré hier soir, on s'est dragué toute la soirée et on a fini dans mon lit." Sauf que je n'en avais pas le moindre souvenir. De ce que je me rappelais, j'étais allée en boîte, histoire de m'amuser... Comme tous les soirs, quoi. J'avais bu, bien plus que de raison. Jusque là, pas de problèmes. Sauf que je n'avais que de très vagues souvenirs de cette nuit, et après plusieurs verres et quelques joints, le trou noir. Je ne me rappelais pas l'avoir vu en boîte... Donc, il devait certainement se foutre de moi !


« C'est pas drôle, sérieusement ! Je sais pas qui est l'imbécile qui t'a envoyé me faire cette blague débile mais si jamais je le retrouve, je lui ferais passer un sale quart d'heure ! »

Je réfléchissais alors à tous ceux qui auraient pût me faire une blague aussi ridicule. Mais n'ayant pas encore un grand cercle d'amis à San Francisco, le choix était assez restreint et pour tout dire... Aucun n'aurait pu me le faire, selon moi. Si nous étions encore à Melbourne, j'aurais pût faire une liste de tous les potentiels suspects mais ici... Je n'avais pas de proches amis pouvant se dire que ce serait une bonne idée que de me faire une blague aussi stupide.
Je fulminais à l'idée qu'on puisse me faire un coup pareil...

Mooorning sunshine !!!

Je me mis à rire. Vraiment. Elle semblait convaincu que je lui faisais une blague... Hum why not. A vrai dire ce n'est pas tous les soirs qu'une aussi belle femme me drague sans gêne comme ça... Habituellement c'est le contraire mais je dois avouer que ce n'était pas désagréable. Par contre, la tête qu'elle fait et l'air totalement dégoûté qu'elle prend est lui plutôt désarmant. Suis je si repoussant une fois les idées nettes ?
Hum... les idées nettes, rien n'est moins sûr. Vu les quantités d'alcool que la belle a ingurgité la veille, elle n'est sans doute toujours pas apte à conduire. Conduire... CONDUIRE ? Argh, j'ai du conduire hier soir, voilà qui n'est pas très malin. J'ai beau être un as de la route, c'était sans doute dangereux. On s'en fiche, tout le monde est vivant, je n'ai aucun sang séché sur les mains et sans doute tué personne hier soir. D'ailleurs quel carrosse avais-je ? Une voiture louée ? Empruntée ? Volée ?
Quelques souvenirs brumeux semblait revenir. Kerry (oui, son nom vient de me revenir) qui dansait et me soufflait des choses. Kerry à qui j'ai payé de nombreuses boissons. La musique électro.

- Malheureusement pour toi ce n'est pas une blague. Ne prend pas cet air dégoûté, ça me blesse, c'est déjà assez vexant que tu ne te souviennes pas de nos ébats.

Je souris légèrement, comme fier de mon humour à deux balles du matin de gueule de bois. Je suis persuadé d'avoir encore de l'alcool dans le sang. C'est sympa, l'euphorie reste, c'est assez drôle, tout parait irréel et je n'ai toujours aucun sens des responsabilités mais l'esprit assez clair pour me rendre compte que je me fous de tout.

- Moi c'est Joe... Inutile de te présenter Kerry, je me souviens de notre soirée, moi.

Remarque tellement futile et gamine mais c'est drôle surtout lorsque je pose mes yeux sur son magnifique visage bouillonnant de colère et d'incompréhension. Je contourne la jolie jeune femme et me dirige vers la cuisine comme un habitué. Bon, ok, peut-être que je dépasse les bornes mais elle peut en profiter pour mater mes abdos. Je ne me gênerais pas.

who are you ? don't tell me lies !!

J'avais fini par me calmer... Enfin, juste assez pour ne pas lui balancer à nouveau un coup d'oreiller en pleine tête. Il pouvait d'ailleurs s'en estimer heureux ! Sauf que lorsqu'il me parla de nos "ébats", je faillis avoir une attaque. Quoi ?? Nous avions couché ensemble ?? Mais non, impossible, sinon je m'en serais rappelée ! Je n'avais pas bu autant...

« T'arrête un peu de te foutre de moi, on a eu aucun ébat, je m'en souviendrais quand même !! »

Je continuais à croire qu'il se foutait royalement de moi. Mon Dieu... Qu'est qui avait bien pût se passer pour qu'il se retrouve dans mon lit... Si ça se trouve, c'était mon père qui l'avait envoyé pour me montrer les dangers de l'alcool... Si c'était le cas, c'était réussi, je n'allais plus boire... Pendant les 48h à venir. D'ailleurs, ce charmant jeune au corps d'apollon fini alors par se présenter. Joe... Ce prénom sonnait familier à mon oreille mais pas moyen de me rappeler pourquoi. En tout cas, il n'y avait pas le moindre écho sexuel dans son prénom. Oui, s'il avait eu écho, j'aurais sûrement pu me rappeler nos galipettes ou même de comment j'avais fini par l'attirer dans mon lit... Mais pas moyen de m'en souvenir. Alors en plus, il me faisait des blagues. Grognant, encore une fois, je lui répondis

« T'es vraiment hilarant, je m'étouffe de rire... Et puis, je ne te permets pas de m'appeler par mon surnom, je te connais pas, d'abord ! »

Donc, le fameux Joe avait vraiment l'air s'amuser, il s'en foutait royalement que je ne le connaisse pas, que je m'inquiète d'avoir un homme nu dans ma chambre sans réelle raison. D'ailleurs, il avait fini par se lever pour quitter ma chambre et aller dans ma cuisine. Je le suivis, un air assez vexé. Non mais quand même, il était passé devant moi comme si de rien était... Ok, j'aurais pu l'arrêter mais un joli cul comme ça se matte. L'empêcher de passer devant moi alors que j'avais une excellente excuse pour matter ses fesses aurait été un sacrilège ! Néanmoins, en le voyant faire comme chez lui sans y être invité, m'obligea à froncer les sourcils en contractant ma mâchoire. J'en profitais pour l'observer davantage... Dans le seul et unique but de me rappeler si je l'avais réellement vu. En tout cas, je ne croyais pas à son histoire... Des abdos comme ceux qu'il avait, on s'en souvient, bourrée ou pas. Finalement, je retrouvais l'usage de ma bouche.


« Mais je t'en prie, fais comme chez toi, ne sois pas timide, voyons !, lui lançais-je d'une voix ironique. »

Je mourrais d'envie de le secouer comme un prunier jusqu'à ce qu'il me dise la vérité. Mais, je me contentais d'ouvrir mon frigo et de prendre une bouteille de jus d'orange. Les petites pâtisseries ne seraient pas pour ce matin, on dirait. Ce Joe allait me le payer !

Mooorning sunshine !!!

Oulalala tant d'action et j'en oublierai presque ce foutu bracelet noir à ma cheville noir. Le petit bracelet qui indique que je ne suis pas autorisé à sortir de San Francisco et sa proche banlieue, bracelet qui indique ma liberté surveillée... Oui, je l'avais oublié et ma cher amie de la nuit ne l'avait sans doute pas remarqué sinon j'aurai eu le droit à une crise. J'attrapai rapidement mon jean et l'enfilait en moins d'une seconde. Kerry a l'air déjà assez contrariée comme ça, inutile d'en rajouter en lui expliquant que c'est vrai j'ai déjà fait de la prison mais pendant pas longtemps et que de toute manière je ne suis pas un criminel mais juste un délinquant... Nope, ne nous lançons pas dans de grandes explications.
Parfois, être un repris de justice peut servir la bonne cause et m'aider à emballer, certaines personnes trouvent ça étrangement sexy. C'est même une de mes armes de séduction. A d'autres je leur dit que je suis un prof et le tour est joué. Parfois, le coup du "je suis en doctorat de physique nucléaire, je fais des recherches capitales pour l'avenir mais j'aimerais surtout travailler pour la NASA..." est encore plus efficace. Bref, tout ça pour dire que je ne me souviens plus du tout quel refrain j'ai servi à Kerry hier soir mais de ce que je me rappelle c'est plutôt elle qui a essayé de m'amener dans son lit que le contraire. Je ne vais pas m'en plaindre, j'ai passé une bonne nuit même si ce n'était pas de tout repos.

Je m'approche de Kerry plus que de raison, presque trop près pour qu'elle me baffe, pile à la bonne distance pour qu'elle se jette sur moi et qu'elle se mette à m'embrasser sauvagement et qu'on remette ça. Hum... vu l'air constant de surprise qu'il y a sur son visage, ce scénario semble peu probable. Dommage.
Je lui souris du sourire que j'ai du faire hier, ce sourire qui m'est propre et qui fait souvent craquer les femmes. Si elle peut se souvenir un tout petit peu de moi, ce sourire l'y aidera.

- J'ai vraiment super faim... Ca te dit, je t'invite pour un petit dej en bas ?

Huuum un petit déj en terrasse au soleil, du bon café, des viennoiseries bien fraiches comme il faut, un peu de beurre, du jus d'orange frais pressé quelques secondes auparavant... Ca matin tôt en rentrant, nous sommes passé devant un café qui allait ouvrir ses porte et le serveur -Mario ou Mariano si je me souviens bien- m'a promis une réduction de 50% sur le petit déj si je venais avec ma "magnifique compagne" -et ce sont ses mots-. Mais ça, Kerry ne doit pas s'en souvenir.

who are you ? don't tell me lies !!

Je boudais toujours dans mon coin, toujours persuadée que Joe se moquait réellement de moi. Je bus mon jus à la bouteille encore une fois. Et si Joe n'était pas content de ne pas pouvoir boire à la bouteille... Tant mieux. Je n'allais pas en plus lui faciliter la tâche ! Je devais avoir mon air de petite gamine renfrognée, comme chaque fois que j'étais contrariée parce que je n'obtenais pas la réponse à mes questions. Croisant les bras, j'essayais vraiment de me souvenir de ce que j'avais fais la veille... Mais rien ne me vint à l'esprit... Si ça se trouve, il m'avait drogué ! Perdue dans mes réflexions, Joe s'approcha de moi. Au début, je n'y guère attention mais lorsqu'il se retrouva à quelques centimètres de moi, je fus un peu plus surprise. Malgré mon étonnement, je ne bougeai pas d'un pouce, trop de fierté pour reculer, après tout, c'est lui qui devrait se reculer. Mais j'étais partagé... Allez savoir pourquoi, j'eus envie de l'embrasser, comme si c'était normal. Mais en même temps, je n'allais pas l'embrasser alors que je venais de le trouver nu dans mon lit sans comprendre pourquoi ! Non, l'autre envie que j'avais été de le pousser assez loin pour m'éloigner de lui. Mais je ne fis ni l'un, ni l'autre. Je me contentais de guetter ses gestes. Il me fit un magnifique sourire avant de me proposer qu'on aille prendre un petit déjeuner ailleurs. Ca c'était de la triche ! Il utilisait mon ventre contre moi ! Je ne pouvais pas dire non à de la nourriture... Je repensais à mon envie de croissants, d'éclairs au chocolat. Finalement, Joe réussit à me faire décrocher un petit sourire et à me mettre un peu de bon humeur.

« Va pour le petit déj, mais attends, je me prépare, je vais pas sortir en pyjama ! »

Sans même lui laisser le temps de réagir, je fonçais dans la salle de bains. Le pauvre, il ne savait pas à quoi il venait de s'exposer ! Je pris une rapide douche puis je nouais une serviette autour de moi avant d'aller dans ma chambre. Même si nous avions dormis nus dans le même lit, je refusais qu'il me revoit nue. Pour une fois, je me décidais rapidement sur le choix de ce que j'allais mettre, quand il s'agit de manger, plus rien ne compte ! J'attrapais un débardeur blanc, un slim plutôt moulant faussement déchiré et une paire de chaussures à talons. Oui, jamais sans les talons. J'attachais mes cheveux puis je retrouvais Joe.

« Allons-y, je suis prête ! »

Pour le coup, j'étais plutôt contente d'avoir retrouvé Joe dans mon lit. J'allais bien mangé même si ne m'expliquait pas tout mais au moins, je serais de meilleure humeur avec le ventre plein. Peut-être même que j'allais me rappeler ce qui s'était passé la nuit dernière.

Mooorning sunshine !!!

Elle est d'accord pour le petit dés et n'a pas du remarqué mon bracelet au pied. Tout est bien qui commence bien en cette magnifique journée et je viens de me rappeler que nous sommes seulement samedi ce qui me laisse tout le week end pour me remettre de cette soirée et préparer mes cours. Peut-être même que je pourrais remettre ça cette nuit en évitant les mélanges histoire de pouvoir m'en souvenir un peu. Je commence vraiment à apprécier San Francisco. C'est très différent de tout ce que j'ai pu connaître avant à savoir New York et Belfast mais c'est plutot sympa et on est à peu près sûr de pouvoir manger un petit déjeuner en terrasse sans un pullover et un blouson de ski. Bref, c'est agréable.
Pendant que mon aimable hôte prend une douche, je pars à la recherche de mes fringues, éparpillées partout dans l'appart. Je lève le bras en signe de victoire lorsque je découvre ma deuxième chaussette et mes chaussures de villes puis souris lorsque je tombe sur ma chemise. Je la hume histoire de savoir si je vais sentir le chacal pour mon deuxième premier rendez-vous avec Kerry. Je vais surtout sentir la bière et la vodka, c'est toujours agréable au réveil mais si la future top model fait la moindre remarque j'ai une excuse imparable : c'est elle qui m'a balancé son shot de vodka dessus en dansant et comme elle ne me propose même pas de me doucher avec elle, j'ai une bonne raison pour puer. Voilà.

Lorsque, quelques minutes plus tard, je met la main sur ma veste, étonnamment bien rangée sur le porte manteau, je vérifie mes poches : papier d'identité OK, carte bleue OK, billets OK -bien qu'il y en ai beaucoup moins que lorsque je suis sorti de chez moi hier soir, préservatifs ? Ils n'y sont plus. C'est un bon signe, on a du se protéger. Pas de petit Riley en route, voilà une bonne nouvelle même si je suis sûr qu'un mini-moi doit être particulièrement mignon, je n'ai pas encore envie d'être papa. A ce moment là, Kerry débarque, elle est prête et fuck elle est belle. Je m'oblige à ne pas rester là bouche bée et à reprendre mes esprits. Elle a beau avoir mis des vêtements simples, tout semble lui aller... ça doit être le propre des mannequins.
Je boutonne rapidement ma chemise puis enfile ma veste d'un geste souple avant de hocher la tête.

- T'as pas mal au crâne ?

Je hausse les sourcils à la fois inquiet et perplexe. Cette fille se remet particulièrement bien des cuites visiblement à moins qu'elle sache cacher son jeu, dans ce cas une carrière à Hollywood semble toute tracée pour elle avec de tels talents d'actrice et un physique comme le sien.

who are you ? don't tell me lies !!

Je m'approchais du miroir pour me regarder à nouveau. Je voulais être sûre d'être présentable, sans pour autant avoir l'air d'aller à un mariage. Je retrouvais Joe près de la porte, prêt à partir. Parfait, j'avais eu peur qu'il est finalement changé d'avis pour s'affaler devant la télé. Là, il aurait droit à un nouveau coup d'oreiller. On ne fait pas espérer Keringhton pour rien ! Joe me demandait alors si je n'avais pas mal au crâne.

« Si... Mais je ne vais pas me rouler par terre. Ca ne serait pas très sexy, lui dis-je en riant. »

J'avoue que j'étais une vraie petite nature mais lorsqu'il y avait des regards susceptibles de me voir, je supportais la douleur en silence, sans montrer le moindre signe de douleur. Je lui fis un sourire. S'il savait... Une douleur me vrillait les tempes mais je me devais de garder la tête haute. Prendre de l'aspirine ? Non merci, je détestais ça et en plus, j'étais persuadée que ça ne marchait pas réellement. Je m'en étais toujours passée, je n'allais pas changer d'opinion maintenant... Mais peut-être que Joe en avait besoin ! Après tout, il était sensé avoir passé sa soirée avec moi, et s'il avait bu autant que moi, il devait sûrement en avoir besoin. J'essayais de me rappeler si j'avais réellement passé la nuit à faire des galipettes. C'en était carrément frustrant de ne pas savoir qui ce que j'avais fais de ma nuit... En plus, si j'en croyant les dires de Joe, on avait l'air d'avoir passé une bonne nuit...

« Tu as besoin d'aspirine ? »

J'essayais de me rappeler où j'avais bien pu mettre ces cachets que je n'utilisais jamais. D'ailleurs, je me demandais si j'en avais. Ce qui était tout à fait possible, je sais que j'en avais pris une fois. Sinon, je n'aurais jamais su que je n'en aimais pas le goût. Finalement, je l'attrapais par le bras prête à l'embarquer avec moi dans un café pour mon petit déjeuner et pour être sûre qu'il n'allait pas s'enfuir sans me donner mon dû.