À l'entrée du pavillon des Bêtas, je m'allume une clope et je m'adosse contre le mur en fermant les yeux. Ce soir, tu te fais beau, Salaun... T'emmènes Barbie pavaner et danser. En bon énergumène sans aucune sociabilité, je hais toutes ces réunions où les peinturlurées sur talons aiguilles s'endimanchent pour roucouler d'hypocrisie au bras des simili princes charmants qui jouent des épaules pour essayer de paraître au meilleur de leur forme. Bref, le bal de promo n'est pas quelque chose qui m'attire franchement à la base. Cependant, dans la mesure où je viens de décrocher le premier rôle dans le prochain film d'un immense réalisateur qui m'a donné de grandes célébrités du cinéma pour nouveaux collègues, je me dois d'apprendre à être assez hypocrite pour laisser croire que je peux apprécier des événements comme celui-ci. On m'a répété que faire un film est aussi important qu'en faire la promotion et, par conséquent, j'allais devoir faire un effort pour avoir au moins l'air abordable. Qui sait, je finirai peut-être par ne plus grogner si jamais on m'adresse la parole à un moment inopportun. La question cruciale est maintenant de savoir avec qui je vais me rendre au bal... Réponse : Presley. Il y en a que cela va choquer, forcément, dans la mesure où je prends plaisir à affirmer chaque jour que Dieu fait qu'une Bêta est la preuve vivante que la superficialité permet aussi de faire son chemin parmi les étudiants les plus talentueux. Si Presley incarne toutes les valeurs que je déplore chez une femme - hormis la beauté, soyons honnêtes - il s'avère que la demoiselle partage très régulièrement mon lit. Non, je ne suis pas de mauvaise foi, je suis seulement quelqu'un qui a besoin de fréquenter des gens avec qui les rapports sont plus souvent conflictuels que positifs. Avec Presley, c'est du mépris en public, mais une immense complicité physique dans la plus stricte intimité. Tous ses défauts finissent par la rendre charmante à mon regard pourtant difficile depuis ma dernière histoire amoureuse. Non, je n'éprouve pas l'envie de me poser avec elle, mais disons qu'elle serait bien moins intéressante si elle n'était justement pas aussi détestable selon mes critères. Je souffle la fumée de ma cigarette en l'air et j'écrase le mégot au sol à l'instant où elle sort du pavillon. "Quand même... J'ai failli attendre." Bonsoir, Presley. "Mouais... J'te préfère au naturel, mais ça fera l'affaire." Tu es absolument divine, dans cette robe. "Enfin, on va essayer de ne pas passer une trop mauvaise soirée." Finalement, je pense qu'on a des chances de passer un très bon moment tous les deux. Voilà la traduction de chaque parole qui s'échappe de mes lèvres. Finalement, j'approche d'elle et je dépose mon bras autour de sa taille en lui accordant enfin un de mes rares sourires, mon regard bleu azur planté dans le sien. "J'avoue que je serai quand même déçu pour toi si tu n'es pas élue reine du bal. Tant d'efforts pour rien, ce serait dommage." Et bien voilà, enfin un compliment qui n'a rien de vraiment détourné. De toutes manières, la jolie blonde me connait désormais suffisamment pour savoir que je suis pudique sur le plan des compliments. En réalité, rien qu'au travers de mes yeux, elle peut voir à quel point je la trouve sublime au point de se mettre à dos les plus jolies filles de Berkeley. Elle est ce qu'elle est, mais je ne connais que peu de femmes qui peuvent rivaliser avec Presley en termes d'apparence. Nous marchons ensemble jusqu'au pavillon ordinairement réservé aux professeurs et au personnel de l'établissement, la fête est déjà au rendez-vous. Ma main reste posée sur sa hanche, un contact très léger mais qui cherche déjà à montrer que cette ravissante sirène blonde n'est à nul autre ce soir. Possessif ? Oui, ça peut arriver. Presley fait ce qu'elle veut avec qui elle veut sans attirer chez moi une seule once de jalousie, mais ce soir, je souhaite la garder à mes côtés... Car il ne fait aucun doute que cette robe risque fort de glisser lorsque nous serons hors des projecteurs. "Un verre ? Une danse ? Du monde à impressionner ? Je sais que t'adores ça." Concentration, Salaun, essayes au moins de la regarder dans les yeux, ça va finir par paraître un peu trop évident. Dans un soupir, je cherche les boissons du regard. Ou les coins sombres, faut voir.

Le bal ! Le bal est quelque chose de presque inconnue pour cette japonaise pourtant elle fait les efforts pour venir dans ce lieu. Ayane revient de pas longtemps du Texas, ce lieu lui a permis d’avouer quelque sentiment mais surtout son passé, son véritable caractère mais le bal sera le moment où elle dira son véritable sentiment.
Avant le bal, La jeune femme a mis une magnifique robe noir dont le prix est assez haut pour faire grincer les dents de la japonaise. Une chose dont ayane n’aime pas, c’est de dépenser son fric dans une robe qui coute super cher. Pourtant, ce n’est pas tout, la jeune japonaise a coupé sa longue chevelure pour faire une chevelure plus courte ; on peut même penser que la jeune femme est une noble et non une fille des rues. Ayane fini par sortir de son appartement.

Dans la rue, elle marche avec plein de grâce. Un léger sourire émane de cette jeune japonaise. Des souvenirs de sa jeunesse où elle se fait passer pour une autre femme pour cacher son identité se surnommant Sakae. Ayane prend avant tout le métro pour ensuite arriver en bus dans l’université.
Ayane marche d’un pas léger vers la grande salle du bal, le monde commence à arriver. Ayane se demande si Mael va vraiment venir. En effet, les deux ne sont pas donner rendez-vous pour le bal. La japonaise n’est même pas sûr que le jeune homme sera là ; son instinct pourtant dit le contraire. Le cœur de la jeune demoiselle bat à son plein et quelque cavalier tente de venir charmer l’asiatique. Cependant le regard de la femme glace les futurs prétendants qui tenteront de s’approcher.

Ayane regarde sa montre et soupire longuement. La jeune femme tient ses deux mains et regarde un peux aux alentour en attendant tranquillement Mael. Du moins la jeune femme essaye de se tenir tranquille.


« Allez je t’attends… s’il te plait soit là. »

La jeune femme lève les yeux au ciel priant le seigneur pour que son prince charmant soit là.

"Oui, ce soir, tu restes chez ta mère. Je vais à une soirée et j'ai plus de temps à accorder à une autre paire de jambes que les tiennes. - Pourquoi j'peux pas venir ? Moi aussi j'ai des copines ! - Parce qu'à dix ans, même à l'université parmi quelques étudiants à l'âge mental égal au tien, tu vas faire tâche. Tu devrais être content d'être avec ta mère, elle qui n'a pas de vie sociale, tu vas lui tenir compagnie. Dis-toi que tu fais une bonne action : pas besoin d'idée de cadeau pour la fête des mères, et c'est beaucoup plus rentable. - Je vous rappelle que je suis là depuis au moins cinq bonnes minutes, quand même." J'observe le reflet de Sophie dans la glace et finalement, j'opte pour un haussement d'épaules pour marquer mon détachement tout en ajustant mon nœud papillon. Joe Shark, ou l'art d'être gentleman avec les femmes qui l'arrangent. Sophie secoue la tête en poussant un soupir exaspéré puis prend notre fils par la main afin de l'emmener en direction de sa voiture. "Ne le couches pas trop tard et ne lui donne pas de sucre, je n'ai pas envie de le voir survolté demain matin. Et fais attention sur la route, tout le monde n'est pas aussi doué que moi pour éviter les dangers au volant dans ton genre, Sophie. - Joe, rappelles-moi ce que j'ai pu te trouver, quand nous étions ensemble ?" Je m'approche d'elle après avoir pris mes clefs de voiture sur la table de l'entrée, puis je glisse mes lèvres près de son oreille. "Le charme britannique naturel et un orgasme quotidien. Passes une bonne soirée." Je l'embrasse dans le cou avec un sourire à la fois subtil et amusé puis je monte dans ma voiture pour me diriger vers la maison de Noah. Depuis sa sortie de coma, j'accorde en effet de très rares moments de réelle tendresse à Sophie. Me faire larguer une fois a suffi à mon ego pour m'interdire d'éprouver à nouveau quoique ce soit pour la seule femme qui a réussi le tour de force de me rendre fidèle, quand bien même elle ne saurait me laisser totalement indifférent. Je rejoins Noah pour l'aider à s'habiller - oui, passé trente-quatre ans, je l'aide encore à s'habiller... et je l'infantilise un peu dans la foulée, mon frère de coeur. Je peste sur le temps infini qu'il met à choisir sa tenue et à ronchonner alors que je m’occupe de sa vie sociale. Nous montons dans la voiture, direction Berkeley. Pour l'heure, mes pensées s'évadent déjà vers la jeune femme avec qui je vais passer la soirée : Maisy. Maîtresse discrète et pourtant régulière, elle est actuellement la seule demoiselle qui a connu l'étreinte de mes bras plus d'une fois. Je n'accorde jamais plus d'une nuit à mes conquêtes, mais dans le cas de la Bêta, les choses sont radicalement différentes. J'éprouve un réel bien-être à ses côtés, ce genre de sentiment inexplicable qui rend une liaison tellement plus palpitante que ces aventures d'un soir qui ponctuent mes sorties. Suis-je amoureux ? Non. Si je l'étais vraiment, Maisy serait déjà hors de ma vie, tout comme elle me jetterait certainement hors de la sienne. Nous nous étions mis d'accord sur les limites de notre relation : de la complicité, oui, de l'affection, certainement. De l'amour, non. Je tiens beaucoup à elle, mais apprenons à mettre des limites, elle aussi a besoin de sa liberté. Je me gare sur le parking de l'université puis je marche jusqu'au pavillon où nous devons nous retrouver d'un commun accord. "Oui, oui, mon bichon, je ne te laisse pas tomber, ne t'en fais pas. Si tu es gentil, je te tiens la main." Qu'est-ce que je n'inventerai pas comme idiotie pour aller rejoindre une femme... Résultat des courses, j'abandonne Noah en moins de deux minutes, je le garderai à l'oeil pour le restant de la soirée. J'aperçois la jolie Maisy et rapidement, j'affiche un sourire séduit en détaillant ses courbes parfaites sublimées par le bijou de haute couture qui tombe si élégamment sur sa peau. "Mademoiselle, votre cavalier doit être l'homme le plus heureux de la soirée." Gentleman anglais de la vieille école, n'en déplaise à tous ces jeunes avortons vulgaires et pressés qui peuplent maladroitement ce bal de fin d'année, je prends la main de Maisy pour y déposer mes lèvres dans un baisemain de circonstance. J'en profite pour sortir un écrin de ma poche et le lui confier discrètement avec un léger clin d'œil. "Le fleuriste était fermé, j'ai fais avec les moyens du bord." À l'intérieur de cet écrin se trouvait une bague montée d'un petit diamant. Je ne lui ferai pas l'affront de demander quoique ce soit en retour pour un bijou comme celui-ci, il ne s'agit que d'un témoignage de mon affection. Je dépose mon bras autour de la taille de ma cavalière puis je l'invite à entrer à l'intérieur. Ce soir, nous allons certainement créer quelques petites rumeurs sans le vouloir, faire claquer les langues... Et nous sommes tellement au-dessus de ces ragots de ménagère désabusée qu'il est certain que nous n'y accorderons que l'importance qu'ils méritent : aucune. Maisy est peut-être ma maîtresse régulière, bien que nul n'en sache rien, mais ce soir je n'agirai qu'en tant que cavalier et rien d'autre. Nous avons une soirée à Berkeley, nous en profiterons sans jouer avec le feu, mais sans omettre de nous amuser pour autant.

Sortir Valentina de son trou n'avait pas été chose simple. Depuis le décès de son ex petit-ami, la doyenne de la confrérie Bêta-Delta s'était renfermée sur elle-même, trop occupée à se cloîtrer dans sa chambre pour se soucier de rebondir après cette perte qui lui avait tant coûté. La tradition veut que les Deltas soient du genre à ne se soucier des femmes que pour les mettre dans leur lit... Ce qui n'est pas totalement faux. Seulement voilà, je ne suis pas uniquement porté là-dessus, j'accorde également une attention toute particulière au bonheur de mes amis car j'ai horreur de sentir la déprime se pointer dans mon espace personnel. Vivre dans le même pavillon qu'une Valentina déprimée n'était même pas envisageable, j'avais donc pris sur moi d'agir pour la sortir de sa spirale infernale. La méthode ? Venir frapper à sa porte et l'embêter jusqu'à ce qu'elle m'ouvre, ou jusqu'au moment où j'aurais enfoncé la porte. Et tant pis pour les dégâts payés par ce cher Fredericksen. Ensuite, c'est l'emmener voir du monde et se choisir une robe pour le bal de fin d'année auquel je l'avais invitée. Je n'avais demandé à aucune autre femme et j'avais décliné toutes les demandes que j'avais reçues car, à mes yeux, Valentina méritait d'être avec un homme qui se plierait en quatre ne serait-ce que pour la voir sourire. Au risque d'être égocentrique comme les 365 autres jours de l'année, je ne voyais aucun homme capable de parvenir à ce résultat. En prime, ne pas aller se la péter au milieu de tous les laiderons de Berkeley aurait été contraire à nos grands principes de vie. Je m'étais habillé avec soin en optant pour un ensemble assez sombre mais que j'avais trouvé terriblement classe lorsque nous avions fait les boutiques pour trouver nos tenues. Une petite note de parfum, un clin d'œil à son reflet, un sourire ravageur au quatrième miroir de la chambre et roulez bolides. Nous sortons ensemble du pavillon afin de nous rendre à celui où se déroulait le bal de promo. C'était la première fois que j'assistais à un tel événement. Au Pakistan ou en Inde, ces choses n'existent pas. Je suis encore imprégné de ma culture orientale et des célébrations radicalement différentes qui ont lieu là-bas. Outre mon fort accent pakistanais, j'ai conscience d'être un étranger sur le plan culturel et je compte bien changer la donne en apprenant les coutumes occidentales. Rien que le fait d'organiser une fête pour célébrer la fin des cours, dans des tenues de gala, ça m'avait plu. Pour le reste, je n'y connais rien et je me repose entièrement sur l'expérience de Valentina en la matière. Lorsque nous entrons, je jette un œil à la décoration comme un gamin découvrirait Noël pour la première fois. Malgré mon côté critique, un rien force ma curiosité et au lieu de jouer les blasés de premier ordre, je me sens plus que jamais ravi à l'idée de briller au cours de ce bal. Néanmoins, je n'oublie pas pour autant ma cavalière qui, à mon bras, semble encore hésitante devant la foule qui tourbillonne face à nous. "Allez, fais-moi un sourire. Regardes-toi, t'es belle comme tout et tu vas encore passer pour la fille que tout le monde déteste parce qu'elle est toujours au top... Que demander de plus, pour cette soirée ?" Je m'approche d'elle et relève délicatement son menton au moyen de mon index. "Je suis là, Valentina. On va passer une bonne soirée tous les deux, d'accord ?" Je lui souris puis je l'embrasse sur la joue avec une grande affection. Je ne suis pas un salaud sans cœur, je ne l'ai jamais été. Au contraire, je marche beaucoup à l'affect et au coup de cœur. J'ai un naturel attachant et qui s'attache aux autres. Valentina est une femme fragile que j'ai cœur à traiter comme une princesse ce soir, et tous les autres jours si ça peut lui rendre le sourire. Je pose mes bras autour de ses épaules dénudées et je la tiens serrée près de moi afin qu'elle se sente soutenue, accompagnée et en sécurité. Qu'elle goûte à nouveau à la vie, ne serait-ce que pour ces heures à venir.