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[UK] Hometown Glory

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MessageSujet: Re: [UK] Hometown Glory [UK] Hometown Glory - Page 2 EmptyVen 14 Juin - 7:24




«Homegrown Glory»


Je soupire, néanmoins attendri devant nos souvenirs du passé, et la réaction de mon frère. Il avait toujours été un éternel protecteur envers moi. Un peu comme Joe, qui m’infantilisait à la première occasion. Je ne dis pas que ce genre d’attitude me dérangeait. Je trouvais cela …adorable, au fond. Mais ils allaient bien devoir comprendre, un jour ou l’autre, que je n’étais plus le bambin que je fus jadis. Que j’avais grandi. Que j’étais à même de me protéger aujourd’hui. Enfin, quand on constate que ma propre mère me donne des bisous dès que je franchis le seuil de la porte, me prend dans ses bras à longueur de temps ou m’appelle par des surnoms tels que ‘trésor, chou, mon bébé, chéri, petit cœur’, ce n’est pas demain la veille que les deux hommes allaient changer de comportement à mon égard. « Il a sûrement changé, depuis le temps. » répondis-je à l’adresse de William, concernant son commentaire à propos de mon ancien exécuteur. Et heureusement ! Auquel cas, je suis malheureusement de son avis, elle aurait mieux fait de se choisir un meilleur parti. « Me caser ? J’aurais trop peur d’avoir un enfant qui a mon caractère. Autant me passer la corde au cou tout de suite. » A cette réflexion, je jetai un œil alerte à William. TU as déjà un fils, mon frère. Sauf qu’il n’avait pas apparemment le cœur d’en parler. Je respectai sa décision. Après tout, ce n’était pas à moi de me mêler de ses histoires de ‘famille’. Du moment qu’il l’évoquerait un jour avec nos parents pour que notre mère puisse pouponner, je n’avais rien à y redire. Surtout que William et Kenzo ne se connaissaient que depuis peu de temps. Trop peu pour pouvoir en faire une description détaillée à nos parents. « Williamm … » soupirai-je agacé, à l’adresse de mon frère. Cela ne se fait, dans les mœurs britanniques, de parler de la gent féminine d’une telle façon. Joe et lui ont sûrement suivi un séminaire ensembles, c’est incroyable à quel point ces deux-là se ressemblent ! Enfin, ma mère riait, c’était le principal. Mon père par contre, aurait sans doute eu une réaction légèrement plus contrastée. Car, aussi surprenant que cela puisse paraître, il était bien plus ‘romantique’ que ne l’était notre mère, en de pareilles circonstances.
 
Plus tard, alors que nos parents dorment du sommeil du juste, et que William avait sans doute dû promettre à notre mère qu’il n’allait pas s’éclipser dans la nuit, nous sortîmes de la ferme pour aller faire quelques pas au dehors. La nuit était belle. Ni trop glacée, ni torride. Une nuit de printemps. La Lune fut notre seul témoin pendant plusieurs minutes, avant que nous arrivions au village,  situé un peu plus bas, dans la vallée. Les lumières veillaient encore sous les porches des maisons de bois. Des chalets, pour, la plupart. La conversation reprend son cours, mais suit un tout autre chemin. Sydney. « Oui. Lorsque je leur ai présenté Sydney. Tu…tu es aussi au courant pour… cela ? » lui demandai-je après quelques secondes, étonné. Effectivement, il avait suivi ma vie de très près malgré son éloignement. Mais encore une fois, j’ai du mal à croire que toutes ces informations lui proviennent de sources totalement neutres, telles, les médias, les journaux, ou un pseudo-détective qu’il aurait engagé pour me suivre. Ne restait plus qu’une solution, qu’il refusait d’entendre et qui pourtant se révélait de plus en plus exacte. « C’est Joe qui t’en a parlé, n’est-ce pas ? Sydney est sa nièce. Et c’est le seul, mis à part nos parents, qui était au courant pour la naissance d’Eléonora. Ne me mens pas Will, s’il te plait. Je suis ton frère, ne l’oublie pas. » Et par cette remarque, je cherchais non seulement à lui faire prendre conscience qu’il serait vain de me mentir éternellement, puisque je savais lire en lui, comme lui en moi, comme dans un livre ouvert. Mais surtout, par respect pour notre lien fraternel. « C’est lui qui t’a toujours renseigné sur moi, pas vrai ? » De toutes façons, cela n’avait plus aucune importance qu’il prétende le contraire, puisque mon opinion était faite. Ils avaient entretenu une correspondance durant toutes ces années. Comment, pourquoi, la raison pour laquelle Joe l’avait gardée pour lui, toutes ces questions n’avaient encore aucune réponse à mes yeux, ni aucun sens. Et j’avais pris la décision de ne pas interroger davantage mon frère, avant de consulter mon éditeur. Il fallait que je me rende compte de mes propres yeux jusqu’où les deux hommes seraient prêts à aller pour cacher leur petit secret. « Enfin, oui, ils sont au courant. Maman n’a jamais apprécié Sydney. Dès le départ, elle l’a considéré comme une … excentrique. Et encore, le mot est faible. » soupirai-je en me rappelant leur dernière conversation qui avait failli se solder par une bagarre. Oui, une bagarre, vous avez bien entendu ! « Elle a du mal à accepter Eléonora comme sa petite-fille, même si je l’ai adopté, simplement parce qu’elle n’apprécie pas sa mère. Papa est bien plus tendre à leurs égards. » Parce qu’il avait trouvé Sydney particulièrement amusante, une femme de tête et de goûts – il avait apprécié sa tenue vestimentaire, contrairement à sa femme – je lui en serai à jamais reconnaissant. « Il faudra que je te la présente un jour. Elle est… » Un sourire d’amoureux transi apparut sur mes lèvres. « …adorable et elle… » Je m’arrête instantanément. William demeure immobile. Nous avons entendu le même bruit. Un bruit de portière qui claque. Pourtant, sa réaction est bien différente de la mienne. Il patiente. Comme s’il attendait que quelque chose arrive. Soudain, une femme sort de la voiture garée devant l’entrée de l’une des maisons. Je la reconnais. C’est une amie avec qui j’avais l’habitude de traîner étant enfant. William par contre, semble totalement sous le choc. Leurs réactions à tous les deux ne se fait pas attendre, lorsque la jeune femme remarque notre présence. Lorsque William ouvrit les bras, elle s’y précipita tandis qu’un sourire attendri prenait place sur mes joues. Izzy et Will. Le couple parfait qui n’avait pas été. Les laissant à leurs retrouvailles, je fais quelques pas en avant, ayant aperçu le petit bout de chou qui attend patiemment dans la voiture. « Coucou toi. Coucou trésor. » Ni une ni deux, sans demander la moindre permission, que voulez-vous les enfants et moi, c’est le grand amour assuré, je m’empresse de le détacher de son siège bébé pour le prendre dans mes bras. Un bisou plus tard, et j’étais sous le charme. Personne n’approche, ou je mords ! « Gouzigouzigouzi…ohhh, tu es trop mignon toiii…. » Je devais avoir l’air d’un véritable idiot à babiller devant l’enfant qui de son côté, riait aux éclats. Peu importe. Il était heureux, moi aussi, les autres pouvaient bien aller se savonner ailleurs ! « Ah, si j’étais seule Noah, je t’aurais déjà kidnappé. » Plait-il ? Heureusement qu’il faisait nuit, auquel cas, tout le monde aurait pu constater la teinte rosée que venaient d’emprunter mes joues devant pareil compliment. Le sourire gêné lui, ne trompait en revanche personne. Sans m’éloigner des deux amis d’enfance, je n’écoute cependant que très distraitement leur conversation, trop occupé à faire marcher l’enfant d’Izzy sur mes chaussures, à lui faire des bisous dans le cou et sur le ventre….bref, à faire le pitre pour que le petit rit tout son saoul. « Oohh, tu t'en vas déjà ? » Comprenez que le fait qu’Elisabeth doive rentrer ne me gênait pas plus que cela. Mais… elle est obligée de ramener le petit avec elle ? Oui, je sais que c’est son fils, et alors ? Bonnn, d’accord…s’il le faut. « Bonsoir Izzy. Au revoiirrr ma petite bouille d’ammouuur !! » Heureusement que Joe n’était pas là, auquel cas, il aurait déjà fait milles commentaires désobligeants sur mon attitude emprunte d’innocence devant les petits bouts. « Pardon ? Oh, tu parles d’Izzy ? Je croyais qu’elle avait dit qu’elle était en couple ? » Je n’ai pas très bien écouté en vérité. Elle l’avait dit ou pas ? « Parce que SI elle est mariée, tu l’oublies, Will. En plus, elle est maman ! Tu n'oserais pas faire cela à son fils, n'est-ce pas ? Le priver de sa mère, juste pour une aventure ? » Comme si ce genre de réflexion allait arrêter les penchants séducteurs de mon aîné. « Je te préviens, je t’aurai à l’œil. » Et par ‘à l’œil’, j’insinue que je vais te suivre jusqu’à ce qu’on ait quitté l’Angleterre. « En tous cas, son fils est adorable. » On n’avait pas compris. « Je trouve qu’il a mes yeux, qu’est-ce que tu en penses ? » A mon tour de m’arrêter tout à coup. Plus un geste, plus un mot, plus un bruit. Je deviens blême. Le toit rouge vient d’apparaître dans mon champ de vision. Je déglutie, paralysé. « Tu… tu viens ? Il est temps de rentrer Will. » Je ne l’avais pas attendu. J’avais déjà tourné les talons pour reprendre le chemin de la maison, pensif. Je n’aurai jamais cru devoir me retrouver face à mon passé un jour. D’abord William, maintenant la maison au toit rouge. Je savais que je devrais pourtant m’y soumettre. Ne serait-ce que par respect pour la famille d’Emilie, pour ce que nous avons vécu ensembles. Parce que ma vie allait bientôt prendre un tournant décisif.

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MessageSujet: Re: [UK] Hometown Glory [UK] Hometown Glory - Page 2 EmptyJeu 20 Juin - 11:29

Hometown Glory
Noah & William



J’ai toujours été très protecteur avec mon petit frère. Outre le fait que je sois son aîné, ce qui m’a donc toujours poussé à veiller sur lui à longueur de temps, j’avais une fâcheuse tendance à l’infantiliser. Pourtant, Noah avait grandi et était devenu un homme. Seulement, son caractère et sa personnalité l’ont toujours rendu sans défense à mes yeux. Il est le genre d’anglais particulièrement gentil, serviable, un poil naïf, s’extasiant de tout et de n’importe quoi, incapable de faire preuve de la moindre violence. Et si cela faisait de lui quelqu’un de pacifique et de distingué, je ne cessais d’avoir peur pour lui. De cette façon, je préférais rester la brute qui serait capable de prendre sa défense si le besoin s’en faisait ressentir.

Lorsque j’avais demandé à Noah si les parents avaient connaissance de la petite Eleonora, je compris que je venais un peu de me vendre. Comme quoi, on ne peut pas être bon à chaque fois. Cependant, mon visage ne marqua aucune expression de surprise ou bien d’exaspération. Il restait neutre, sûr et calme. Je restais un très bon comédien, et mon frère ne le savait que trop bien, si bien qu’il lui était parfois impossible de savoir ce que je pensais réellement. Il commençait sérieusement à douter d’une certaine correspondance entre Joe et moi. C’était le cas, en effet, mais je n’avais pas dit mon dernier mot à ce sujet. Il faudrait que j’aie une conversation avec Joe, afin que nous montions une histoire crédible qui anéantirait toutes les hypothèses de Noah. Il était obligatoire que nous tenions le même discours, afin que nous ne nous vendions pas. Jamais je n’avouerais avoir été en contact avec lui durant plusieurs années. Cela aurait été un fait anodin, ça n’aurait pas été dérangeant. Mais lui faire part de cela, c’était mettre en danger ma couverture et celle de Shark.

- Toujours ? N’exagère pas. Je lui ai juste demandé quelques informations quand il m’a fait la visite de l’université. Je suis ton frère, donc il n’a pas jugé stupide de répondre à mes questions.

Je lui avais répondis sur un ton tellement neutre qu’il rendait mon discours crédible. Les yeux plissés, accompagné d’un léger froncement de sourcils étonné, je finissais par esquisser un sourire amusé.

- Tu m’expliques comment j’aurais pu connaître Joe avant d’arriver ici ? Certes, le monde est petit, mais il ne faut pas exagérer non plus.

Fort heureusement, nous passâmes devant la maison des parents d’Izzy, si bien que la conversation s’arrêta ici. Ouf… ça commençait à devenir tendu de ce côté-là. J’avais écouté avec attention ses paroles, imaginant mon petit frère avec une fillette dans les bras. Pas étonnant que notre mère n’ait pas trop apprécié Sydney. Nous étions ses fils et elle devait être génétiquement conçue pour haïr nos prétendantes. Raison de plus pour laquelle je ne comptais lui présenter personne. Oui, chez moi, toute excuse est bonne pour rester un célibataire endurci. Quoi qu’il en soit, je porte très vite mon attention sur mes retrouvailles avec Izzy. Je suis très heureux de la retrouver. Un plaisir qui semble réciproque, même si je ressens une pointe de rancœur de sa part pour avoir disparu durant plus de vingt ans. J’allais encore devoir des explications, mais à elle, ça ne me dérangeait pas. Nous avons toujours été très proches et complices. Et j’avais déjà hâte de la retrouver demain autour d’un verre, afin de prendre des nouvelles l’un de l’autre. Bien évidemment, même si j’ai fixé mon attention sur la jeune femme, je remarque très vite que Noah a déjà pris son bébé en otage. Pour ma part, je m’en garde le plus éloigné possible. J’ai toujours eu une phobie des mômes, et encore plus des nouveau-nés. Détail étonnant quand on sait que pour mon frère et mes sœurs, m’occuper d’eux dés leur naissance ne m’a jamais dérangé. Je me débrouillais même très bien, comme si mon rôle dans la vie aurait dû être celui de père.

Izzy finit par repartir avec son fils, nous laissant seul, Noah et moi, sur le chemin. La petite leçon de morale de mon frère me fait arquer un sourcil. Comme si le fait qu’elle puisse être mariée et mère allaient me déranger. S’il savait le nombre de fois où j’ai été l’amant, ça le rendrait fou. Ces dernières paroles me firent rire de bon cœur.

- Dis-toi que si je cassais son mariage, tu pourrais te considérer comme l’oncle du petit.

Cependant, Noah ne m’écoute plus. Il vint de se stopper net, le regard fixé sur la maison des parents d’Emilie. Et là, sans m’attendre, il tourne les talons afin de rentrer. Je le rattrape afin d’arriver à sa hauteur. Rapidement je jette un dernier coup d’œil au toit rouge, avant de regarder en face de moi. Ma main passe instinctivement sur l’épaule de mon petit frère, afin de lui faire silencieusement comprendre que désormais, je suis là. Une fois dans le jardin de nos parents, je m’allonge sur l’herbe fraîche, sur le dos, et fait signe à Noah de me rejoindre. Le ciel est étoilé, la lune est pleine, loin de rendre le moment effrayant, mais chaleureux. Je sors une cigarette puis l’allume. Je continue de contempler les étoiles, avant de venir murmurer :

- Tu sais, je pense que les morts refusent d’être pleurés. Elle sera toujours là près de toi. Dis-toi que même si tu ne la vois pas, elle n’est jamais bien loin, à garder un œil sur toi, à te guider. Si tu ne dois pas vivre dans le passé, tu dois réussir à lui faire face.

Bien plus facile à dire qu’à faire, bien évidemment.
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MessageSujet: Re: [UK] Hometown Glory [UK] Hometown Glory - Page 2 EmptyMar 25 Juin - 21:59


«Homegrown Glory»


    « Hum. Cela m’étonne quand même de sa part. Non pas qu’il soit peu loquace, mais je le sais suffisamment protecteur vis-à-vis des siens, pour ne pas répondre aux questions d’un homme qui a disparu pendant près de vingt ans. Sans reproche aucun, Will. D’ailleurs, vous n’arrêtez pas de vous disputer tous les deux, depuis que tu es à Berkeley. C’est pour cela que j’en ai déduit que vous vous connaissiez bien avant. Parce qu’en général, on ne hait pas sans connaître un minimum la personne en face. » répliquai-je, toujours un poil soupçonneux. « Je… n’en sais rien. » A ma connaissance, Joe n’avait pas fait l’armée. Alors à moins qu’ils ne se soient croisés autre part, il n’y avait effectivement aucune chance pour que les deux hommes aient pu se connaître tout au long de ses années, sans jamais m’en faire part, ou que je sois au courant. « Je préfère être l’ami de sa mère, plutôt que l’ennemi de toute la famille une fois ton amourette terminée, si tu n’y vois trop d’inconvénients. » soupirai-je avec un sourire amusé. Un sourire qui disparut plus vite qu’il n’était apparu lorsque la maison au toit rouge entra dans mon champ de vision. La maison des parents d’Emilie. Bien que mon attitude pouvait sembler lâche, alors que je tournai les talons pour rentrer, il n’en était rien. Ce n’était pas de la lâcheté qui m’encourageait à fuir mon passé. Davantage la honte, et le dégoût de moi-même. Deux sentiments que même mon année passée en hôpital psychiatrique, n’avait pu atténuer. Ni le temps. Très vite, William qui était resté en arrière, me rejoint, posant sa main sur mon épaule. Un sourire discret lui répond. Un sourire nerveux, alors que je baisse les yeux en déglutissant. Nous arrivons enfin dans le jardin de la ferme familiale. Je n’ai pas envie de rentrer, et de me plonger dans mes souvenirs alors que je chercherai en vain le sommeil. Heureusement, William est là. M’incitant à me joindre à lui pour contempler les étoiles. Ce spectacle a toujours eu le don de me calmer. Une fois étendu dans l’herbe, à ses côtés, je l’écoute avec attention, tandis que le silence autour de nous suffit à apaiser mon angoisse naissante. « Je n’y suis jamais arrivé, Will. A regarder devant moi. A…faire mon deuil. » soupirai-je alors en resongeant à ma vie avant, et après le mariage. « Tu ne peux pas comprendre ce que je ressens. Joe et toi, vous appréciez de séduire, sans jamais vous poser. Je ne suis pas comme cela. » Un sourire étreint mes joues. « Si seulement tu l’avais connu…en tant que femme, et en tant qu’épouse. Elle était… parfaite. Mon idéal, ma moitié. Jamais plus je ne retrouverai une femme comme elle. Jamais plus je ne pourrais être aussi heureux que je l’ai été. » J’avais beau essayé, ne rien montrer aux yeux de mes parents, et de mes proches en général, mais j’y songeais tous les jours, à mon Emilie. « Tu sais… il y a une chose que je n’ai pas dite à papa et à maman, lorsqu’elle est… partie. On essayait d’avoir un bébé, Will. » Un garçon. Emilie voulait un garçon. Et moi, j’aurai voulu une fille. Pour pouvoir lui faire des couettes, lui apprendre tout ce que je sais. J’ai toujours été plus sensible que ne le sont les ‘hommes’ en règle générale. « Je m’en veux parce que ses parents ont été adorables avec moi. Même lorsqu’on a fui l’Angleterre pour se marier, même quand tout le monde disait qu’on était trop jeune, ils n’ont jamais cessé de m’appeler leur fils. » Je soupire, sans quitter la voûte céleste des yeux, le cœur gros. « Je ne suis pas allé les voir depuis le décès de ma femme. Ce n’est pas… parce que j’ai peur d’être rejeté. C’est le fait de me confronter à mon passé. Revoir sa mère, qui lui ressemble tellement, me sourire, me dire que ce n’est pas de ma faute, que je les ai manqués …je ne peux pas. Je ne peux pas, Will. Même si je sais que c’est ce qu’Emilie aurait voulu, même si je les considèrerai toujours comme ma propre famille, je ne peux pas. »
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MessageSujet: Re: [UK] Hometown Glory [UK] Hometown Glory - Page 2 EmptyDim 30 Juin - 16:55

Hometown Glory
Noah & William



Là où Noah se trompait, c’est que je comprenais parfaitement ce qu’il ressentait. Il ne se passait pas une journée sans que je ne songe à Alice, sans que je ne me remémore ce sourire amusé, ce regard taquin. Sa voix, ses baisers, ses caresses, sa présence, son parfum. D’ailleurs, lorsque je l’avais perdu, j’avais créé un réflexe certainement stupide : je m’endormais en disposant l’un de ses vêtements à côté de l’oreiller, uniquement pour respirer son odeur et me donner l’impression qu’elle n’était pas bien loin de moi. Malheureusement, le parfum avait finit par s’estomper, pour adopter le mien. Je gardais une photo de nous deux dans mon portefeuille. Une photographie que je gardais précieusement avec le trèfle à quatre feuilles qu’elle avait longtemps cherché pour me l’offrir. A ce moment-là, je m’étais moqué d’elle pour ne pas lui montrer que ce geste m’avait touché. Mais bien entendu, je n’avais pas été crédible à ses yeux et elle s’était montrée très fière d’elle.

Je l’écoute se confier à moi. Je ne connaissais Emilie que comme étant la fillette dont mon frère était amoureux, lorsqu’il n’était encore qu’un enfant, et moi un adolescent. Une petite au regard pétillant, au sourire communicatif, à la peau foncée et aux cheveux noirs ondulés. C’est stupide, mais à l’époque, tout le monde gardait des préjugés. Si le racisme n’avait rien à voir là-dedans, les blancs restaient souvent entre eux, de même pour les noirs. Pourtant, entre Noah et Emilie, les clichés ne changeaient rien et à l’époque, je me plaisais à répéter à mon frère que s’ils avaient des enfants, ce seraient de beaux métisses aux yeux bleus.

- Ils seront en mesure de comprendre que tu ne sois pas encore venu les voir, j’imagine. Mais… je pense que tu devrais tout de même leur rendre visite. Ca leur ferait certainement du bien, et à toi aussi. Ca te fait peur mais peut-être que c’est la solution pour que tu puisses aller de l’avant. C’est ce qu’il faut faire pour affronter son passé.

Je tournais finalement la tête vers mon petit frère pour lui adresser un sourire rassurant. Finalement je me redressais, sans détourner une seule fois mon regard de lui.

- Si tu veux, je t’accompagnerais. Réfléchis-y seulement. La nuit porte conseil p’tit-frère. Tu me diras ensuite ce que tu souhaites faire. Choisis ce qui te semble être le mieux, et tout ira bien. Et quoi que tu choisisses, je serais là pour te soutenir.

Si je n’avais pas donné signe de vie depuis plus de vingt-ans, Noah devait comprendre que je n’avais pas changé sur tous les points. Je restais avant tout son grand-frère et je serais de nouveau là pour lui, et pour le soutenir. Ma main ébouriffa ses boucles blondes avant que je ne finisse par me redresser.

- Aller, vas dormir. Je pense que tu en as besoin.

Quinze minutes plus tard, je ne dormais pas. Je redécouvrais cette ancienne chambre qui était la mienne. Celle de Noah se trouvait juste à côté, ce qui nous avait souvent permis de nous retrouver en pleine nuit sans que les parents n’en sachent rien. Finalement j’avais terminé ma course sur le toit juste en dessous de ma fenêtre. Une habitude que j’avais prise depuis que j’étais plus jeune, notamment pour fumer en cachette. Je tirais sur ma cigarette, éclairé par la lune. Mes yeux bleus observaient cette photographie d’Alice et moi. Dessus, nous étions souriants, heureux, épanouis, amoureux. Installée contre moi, elle avait posé sa main sur ma jambe, tandis que j’avais passé la mienne sur son épaule, protecteur. C’est avec une certaine mélancolie que j’observais cette photo, tout en fumant ma cigarette. Soudain, j’entendis un petit caillou s’écraser sur le sol. Mes sourcils se froncèrent. Le bruit se réitéra quelques fois, jusqu’à ce que je lève les yeux vers la maison des parents d’Izzie. Elle se trouvait à la fenêtre de sa chambre et s’amusait à lancer des cailloux dans le jardin pour attirer mon attention, n’ayant pas assez de force pour atteindre le toit. Finalement j’esquissais un sourire amusé avant de me redresser. J’allais déposer la photo sur le bureau de ma chambre, afin qu’elle ne s’envole pas, puis retournais sur le toit. Je tentais de faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller Noah qui devait déjà dormir à poings fermés dans la pièce d’à côté. D’ailleurs, la fenêtre de sa chambre aussi donnait sur le toit. J’espérais donc qu’il ne me verrait pas passer pour descendre par l’arbre dont les branches mangeaient une partie du toit. Je retrouvais mes petites habitudes pour faire le mur, et j’entendais déjà Izzie rire en me voyant faire. Finalement je me laissais tomber sur le sol. Non, je n’avais rien perdu de mon agilité. M’avançant dans le jardin de mes parents, je faisais signe à Izzie de me rejoindre, ce qu’elle fit, elle, en passant par la porte-fenêtre au rez-de-chaussée.

- Il me semblait qu’à l’époque, tu prenais plus de risques pour me rejoindre.
- Oui, jusqu’à ce que je comprenne que passer par la porte-fenêtre était moins dangereux et tout aussi discret.
- Mais tellement moins drôle.
- Je te l’accorde, Will. Mais je vois que toi, tu n’as rien perdu de tes mauvaises habitudes de sale môme.
- T’adore ça.
- Non, c’est faux.


Je haussais les sourcils, avec un air sceptique sur le visage. Finalement j’esquissais un sourire enfantin et charmeur. Nous nous trouvions toujours dans le jardin de mes parents, lorsqu’Izzie s’approcha de moi. Ma main retrouva sa joue dans une tendre caresse, tandis que nos visages se rapprochaient pour sceller nos lèvres. C’est comme si… comme si rien n’avait changé.
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MessageSujet: Re: [UK] Hometown Glory [UK] Hometown Glory - Page 2 EmptyMar 2 Juil - 21:01



« Je…tu crois ? » lui demandai-je, avec une lueur d’espoir dans l’œil. « Oui. Oui, je suppose que tu as raison. » Il fallait que je leur rende visite. Même si celle-ci devait se conclure par un cuisant échec ou de nouvelles larmes. Il ne se passait pas un seul instant, une seule nuit sans que je me remémore notre dernier dîner de famille. Le mariage. Sans que je ne vois les yeux larmoyants mais heureux de sa mère, et la fierté de son père. Même si ceux-ci, comme nos parents, auraient préféré que nous attendions un peu avant de faire le grand saut, nous jugeant trop jeunes au départ. Maintenant qu’Emilie s’en était allée, je me devais par respect de leur présenter mes hommages, surtout alors que mes parents et les siens étaient aussi liés. Une véritable famille. « Je vais y réfléchir, oui. » Intérieurement, je craignais autant ses retrouvailles que de devoir y aller en compagnie de William. Ce n’était pas le fait qu’ils ne se souvenaient pas de lui, que j’en ai honte ou que cette affaire ne le concernait pas. Dans un autre contexte, j’aurai été plus que ravi de pouvoir compter sur les épaules de mon frère pour me soutenir dans une telle épreuve. Sauf que cette épreuve-ci, j’avais l’intention de devoir la réussir seul. Comme un homme. « Merci Will. » Un sourire épancha mes joues, avant que je ne me lève pour poser ma main sur son épaule. Je sais qu’il n’est pas un adepte des câlins ou des baisers amicaux, alors je me retiens de lui en offrir. Ce sera pour la prochaine fois. En attendant, j’étais heureux de retrouver mon grand frère. Je dois avouer que cette conversation à cœur ouvert m’a fait du bien. Cela faisait longtemps que nous ne nous étions pas confiés, bien que j’ai toujours l’impression que William cherche à me soustraire à mes propres interrogations au sujet de son passé. Je m’y ferai sûrement, à la longue. Du moment qu’il n’essaie pas encore de nous fuir. Nous, sa famille.

Je monte à l’étage, dans ma chambre, m’arrête devant celle de nos parents au passage. Ils dorment, enlacés. L’image parfaite du couple parfait à mes yeux. Refermant leur porte, je me dirige ensuite vers ma propre chambre. Là, je mets du temps avant de fermer les yeux, songeant aux paroles de réconfort de mon frère. Des paroles pleines de bon sens qui me fait réfléchir pendant plus d’une heure sur le comportement que je devrais adopter face à la famille d’Emilie. Plus tard, alors que le sommeil commence à me gagner, j’entends du bruit dans le jardin. Quelqu’un chuchote, et le vent n’a rien à voir avec le bruit des branchages que j’entends craquer près de ma fenêtre. Fronçant les sourcils, je décide d’aller voir cela de plus près. Une scène que je n’aurai pas crue possible, et qui d’abord, me laisse pantois. Izzie l’attendait. Depuis combien de temps ? Nous avait-elle suivis ? Pourquoi était-elle ici ? Toutes ces questions demeurent sur mes lèvres, tandis que les siennes s’offrent volontairement à celles de mon frère aîné. Bien qu’heureux de l’avoir revu et d’apprendre qu’ils s’étaient aimés plus que des enfants par le passé, je suis choqué par le comportement des deux anglais. D’une, parce que William est un homme à femmes, il l’avait dit lui-même ce matin, dans le salon. Ainsi donc, une fois Izzie consommée, je suppose que cette histoire ne sera pas un happy end. De deux, je ne comprends pas l’attitude de la jeune femme. N’est-elle pas en couple désormais ? N’a-t-elle par un enfant en bas âge ? Certains me trouveront sans doute vieux jeu, mais oui, je considère le mariage et la vie de famille comme une institution sacrée, et inviolable. Aussi, je fronce les sourcils, avant de détourner les yeux, déçu. Après quoi, je préfère même verrouiller la fenêtre de ma chambre, comme si ce spectacle d’amour retrouvé m’est trop insupportable. Comment William peut-il envisager une telle histoire ? Si encore il l’aimait vraiment … d’un amour juste et pur … mais ce n’était pas le cas. Et j’ai du mal à croire que mon frère peut être aussi égoïste pour ne penser qu’au simple rassasiement du plaisir de la chair, plutôt qu’aux vies qu’ils briseront, conséquence de cette ‘amourette’…

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MessageSujet: Re: [UK] Hometown Glory [UK] Hometown Glory - Page 2 EmptyMar 9 Juil - 13:02

Hometown Glory
Noah & William



Nos lèvres scellées, je ferme les yeux pour vivre pleinement ce moment magique. Ma main est restée sur sa joue, tandis que mes doigts, collés à sa nuque, l’incite à continuer de m’embrasser, encore et encore. Ses mains agrippent le col de ma chemise, tandis que nous partageons ce baiser d’une infinie douceur, mêlée à une passion dévorante. Son corps est pressé contre le mien et je n’imagine pas une seule seconde qu’à cet instant précis, Noah est en train de nous observer. Izzie et moi sommes redevenus ces enfants à la recherche de l’interdit, prêts à braver les règles ensemble, main dans la main. Lorsque nos baisers prend fin, elle prend ma main et m’invite à s’allonger avec elle dans l’herbe. Je me retrouve donc sur le dos, à ses côtés, avant de me tourner vers elle. Un sourire au coin des lèvres, et je voyage de nouveau dans son regard.

- Tu te souviens de toutes ces nuits où l’on venait dormir chez l’autre, sans prévenir ?
- Oui, et tu ronflais.
- Non, je respirais fort.
- Si tu le dis.
- Toi tu passais ton temps à remuer.
- C’est parce que tu prenais toute la place.
- Oui, donc j’ai toujours tord et toi raison.
- Oui, c’est à peu près ça.


Fière d’elle, Izzie esquissa un large sourire avant d’entrouvrir mes bras pour venir se caler contre moi. Sa tête se déposa sur mon torse, tandis que je venais caresser son épaule du bout des doigts, avant de la serrer doucement contre mon corps. Retrouver son parfum me rendait heureux et nostalgique à la fois.

- Pourquoi es-tu parti ?
- Je n’avais pas ma place ici.
- Mais tu m’avais moi.


Je tournais la tête vers Izzie avant de croiser son regard.

- Quand on est jeune, on croit tout perdre, alors qu’il nous reste l’essentiel. Mais vois le bon côté des choses. Tu es avec Milo maintenant, et tu as un enfant.

Un soupir s’échappa de ses lèvres, tandis qu’elle relevait les yeux vers moi, afin de me faire comprendre d’un simple regard que Milo, contrairement à moi, était capable de la rendre heureuse. Mais que malheureusement, ce n’était pas lui qu’elle venait d’embrasser ce soir. C’est pourquoi nous décidâmes de ne pas aller plus loin, nous contentant de rester là, dans les bras l’un de l’autre, sans rien dire, de fermer les yeux et de profiter de cette étreinte.

- Et si on dormait ensemble une dernière fois, au souvenir du bon vieux temps ?

Suite à la question d’Izzie, je hochais la tête avec une mine triste. Mais j’acceptais de la suivre, conscient qu’il ne se passerait rien, comme toutes ses fois où elle était venue dans mon lit et moi dans le sien. Ainsi nous passâmes la nuit dans sa chambre, dans les bras l’un de l’autre, elle lovée contre moi, mon visage plongé dans le creux de son cou. Et ce fut les rayons du soleil qui nous réveillèrent. Et si nous profitâmes d’un câlin matinal, ce fut une voix masculine – celle de Milo – qui nous fit écarquillé les yeux.

- Chérie ? Tu dors encore ?

Milo montait les escaliers. Rapidement je tombais du lit alors qu’Izzie était déjà en train de rassembler mes affaires afin de me les lancer. J’eus uniquement le temps d’enfiler mon pantalon que je me dirigeais vers la fenêtre de sa chambre. Et juste avant que Milo n’entre dans la pièce, j’adressais un sourire à la jeune femme. Mes doigts caressèrent sa joue, tandis que nos lèvres se retrouvaient pour un ultime baiser.

- Tu bouges toujours autant.

Izzie se retint de rire alors que je disparaissais par la fenêtre, tandis que Milo ouvrait la porte de la chambre dans le but de retrouver sa femme. C’est donc torse-nu, que je tentais de descendre par la façade de la maison, de façon à ce que personne ne puisse me voir. Un travail laborieux dans la mesure où, au petit matin, beaucoup de personnes se promenaient déjà dans la commune. Une fois les pieds à terre, je tournais la tête pour voir la voiture de Milo. Ce dernier venait apparemment d’arriver. J’enfilais ma chemise pour reprendre la route jusqu’à la maison de mes parents. Mon père travaillait déjà à la ferme, tandis que Noah et ma mère se trouvaient dans la cuisine pour prendre le petit-déjeuner. Ma présence dans le couloir ne passa d’ailleurs pas inaperçue.

- D’où est-ce que tu sors, toi ?
- Moi ?
- Oui, toi.
- Je faisais un footing.
- Dans cette tenue ?
- Je n’ai pas pensé à prendre des survêtements.


Là, je croisais le regard de Noah. Seulement une seconde me suffit pour comprendre qu’il s’avait déjà tout. Mh… je remontais les escaliers afin d’atterrir dans ma chambre et prendre des affaires propres pour m’habiller après la douche. Mes yeux finirent par se poser sur la photo d’Alice et moi, qui était restée sur le bureau. Je la pris dans ma main afin de l’observer un instant.
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MessageSujet: Re: [UK] Hometown Glory [UK] Hometown Glory - Page 2 EmptyLun 15 Juil - 15:51



William est toujours aux côtés d’Izzy. Malgré moi, je ne cesse d’y songer. Cela me hante. J’ai du mal à croire que mon frère puisse se mettre dans une telle situation volontairement. Tromper la vigilance de son époux. En oublier qu’elle était mère de famille pour une simple et éphémère aventure d’un soir. Serait-ce de l’amour ? Et bien que cela soit le cas, l’amour donne t-il le droit de détruire un couple en l’apparence heureux pour une autre histoire ? Je n’y comprenais rien. J’avais toujours été un éternel et incroyable romantique d’après mon entourage. Je n’avais jamais aimé plusieurs femmes à la fois. Non pas parce que la loi l’interdisait, mais parce que cela m’était inconcevable. C’était une question … d’équité. Après tout, il y avait suffisamment d’hommes et de femmes pour se combler les uns les autres. Qu’il y ait plusieurs dans une même histoire s’apparentait à mes yeux à de l’égoïsme. De la perversité. Mais là, il ne s’agissait même pas du fait que William veuille entretenir une relation durable avec la jeune femme. Je connaissais suffisamment mon frère pour savoir qu’il ne désirait rien d’autre que le péché charnel, avant de s’évaporer dans la nature. Il n’avait jamais manqué de me faire comprendre, depuis son retour, que l’engagement ne faisait pas partie de son vocabulaire. Et s’il avait décidé de sauter le pas, juste pour elle ? Pour un amour de jeunesse ? Car, il était évident que ces deux-là avaient vécu quelque chose de très fort, dans leur enfance. Si fort qu’en fait, rien ne pouvait les séparer. Pas même la barrière du temps. Et si tel était le cas, de quel droit le priverai-je de ce bonheur passé ?

Au creux de mon lit, j’ai bien du mal à trouver le sommeil. J’ai beau vouloir le bonheur de mon aîné, quelque chose clochait. Dois-je lui en parler ? Je n’avais jamais espionné la vie d’autrui. Et je n’avais pas envie qu’il croit que j’avais agi de la sorte avec lui. Ce n’était qu’un ‘accident’. Un bruit qui m’avait attiré vers la fenêtre de ma chambre. Comme j’aurai aimé ne rien avoir vu.

Le lendemain matin, je soupire, avant de repousser les draps. J’ai pris la décision de lui parler. Tant pis si cela doit me valoir une cuisante réplique me demandant de me mêler de mes affaires. Je devais le faire, non pas eu égard à mes propres considérations, mais pour cet enfant. Ce petit bout que j’avais tenu dans mes bras hier dans la soirée, et qui avait besoin de sa mère, et de son père. Non d’une femme qui s’amourachait de son amour de jeunesse. « Bonjour maman. » Une fois descendu à la cuisine, j’embrasse tendrement ma mère sur la joue, avant d’aviser mon père dans le jardin. « Où est William ? » Ma mère sourit, amusée sans doute de m’entendre l’appeler par son prénom complet, moi qui avais toujours pris l’habitude depuis ma prime enfance, de lui donner le nom de ‘Wiwi’. C’était il y a si longtemps. « Il n’est pas dans sa chambre ? » Je hoche la tête de gauche à droite. Non, j’ai vérifié. Ne me dîtes pas qu’en plus il a osé dormir chez elle ? « Ah, le voilà. Il arrive. » énonça bientôt ma mère alors que je plongeai le nez dans ma tasse de thé pour éviter qu’elle lise l’inquiétude sur mon visage. Notre mère avait toujours été un radar pour décrypter les émotions humaines. Bientôt, elle lui pose la question dont la réponse me fait relever les yeux. Menteur. Les sourcils légèrement froncés, j’observe mon aîné sans prononcer un seul mot. « Tu ne manges plus, chaton ? Tu veux du bacon ? » Un sourire pour la rassurer, et je monte deux par deux les marches des escaliers jusqu’aux étages. « Si, je reviens maman. Oui, je veux bien, merci. » Avec ma mère, mieux vaut s’empiffrer plutôt que de ne rien manger, auquel cas, elle sera capable de rameuter tous les médecins du village pour comprendre pourquoi vous avez laissé ce dernier petit pois dans votre assiette. Déjà qu’elle me trouvait toujours trop menu. Passons. « Hum hum… » J’arrive dans la chambre de William. Pendant quelques secondes, je le contemple, en pleine admiration devant une vieille photo. Je m’avance jusqu’à n’être plus qu’à quelques centimètres de lui. Lui qui est encore de dos. « Une ancienne conquête ? »

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MessageSujet: Re: [UK] Hometown Glory [UK] Hometown Glory - Page 2 EmptyLun 15 Juil - 22:25

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Observer Alice me fait le plus grand bien, et en même temps, ne fait qu’ouvrir toujours un peu plus cette plaie béante dans ma poitrine. J’aurais été capable de donner ma vie si j’avais eu la certitude de pouvoir la revoir. Mais je n’étais pas connu pour mon côté religieux. Je ne croyais pas une seule seconde au fait qu’une fois mort et enterré, on puisse retrouver ceux que l’on a aimés et qui sont malheureusement partis avant nous. Ce n’était pourtant pas faute d’avoir grandi dans une famille croyante et pratiquante. Mes parents m’avaient même envoyé une année dans un internat religieux et particulièrement strict lorsque j’étais adolescent, notamment pour tenter de me recadrer. Mais rien n’y avait fait. On m’avait contraint à subir une éducation chrétienne, à me faire faire mes communions et pourtant, je ne croyais pas en Dieu. Dans une église, j’avais l’impression d’être un imposteur. Donc comment pourrais-je croire qu’un jour, Alice et moi serons de nouveau réunis ? Ca paraissait complètement fou. Dans mon esprit, une fois mort, on dormait pour l’éternité, et notre enveloppe charnelle, elle, se faisait manger par des insectes. Rien de bien glorieux ou de bien surnaturel.

Parti dans mes pensées et dans la contemplation de celle que je considérais encore aujourd’hui comme la femme de ma vie, je n’entendis pas la porte de ma chambre s’ouvrir, ni des pas s’avancer jusqu’à moi. Ce n’est que lorsque Noah se racla la gorge que je tournais la tête vers lui, surpris de sa présence. Une ancienne conquête ? Non, elle était bien plus que ça. Elle était justement celle qui m’avait donné l’envie de faire une croix sur ma vie « libertine ». Avec elle, j’avais fait des projets, j’avais souhaité me poser, me marier et même fonder une famille. Mais désormais, il s’agissait d’une histoire ancienne. Je ne possédais plus grand-chose de visuel qui pouvait me faire penser à elle, à part quelques objets, cette photo, ou bien ce tatouage que je possédais à l’intérieur du poignet gauche représentant sa date de naissance en chiffre romain, comme je l’avais fait pour Noah, à mon poignet droit.

- Oui, on peut dire ça comme ça.

Sans donner davantage d’informations, je range rapidement la photo dans mon portefeuille, toujours posé sur le bureau depuis hier soir. Mon attitude laisse sous-entendre qu’elle n’est pas seulement une conquête, mais que je ne désire pas non plus en parler. Dans le fond, Noah n’est pas le seul à avoir perdu la femme qu’il aime, même si dans son cas, la blessure devait être bien plus grande pour avoir vécu à ses côtés, s’être marié et avoir vu leur histoire évoluer sur plusieurs années. Finalement, je tourne la tête vers mon cadet afin de l’observer. S’il semble surpris de mon comportement, je peux lire sur son visage une certaine déception accompagnée d’un peu d’énervement. Je le connais comme si je l’avais fait, et jamais il n’a su me cacher quelque chose.

- Pourquoi est-ce que tu me regardes comme ça ?

Sous entendu, « qu’est-ce que j’ai fait de mal ? ». Il est clair qu’il ne m’en voudrait pas de ne pas lui parler d’Alice. Il semblait que j’ai fait quelque chose qu’il ne fallait pas, avant même qu’il n’entre dans cette chambre. Je me remémore donc chacun de mes faits et gestes, jusqu’à ce que l’histoire avec Izzie revienne à mon esprit. Sans aucun doute a-t-il dû me voir à travers la fenêtre de sa chambre. Et le fait que je vienne à peine de rentrer à la maison et que mon lit n’a visiblement pas été défait, confirme mes doutes. Je lève les yeux au ciel avant d’esquisser un sourire amusé.

- C’est bon, fait pas cette tête, on n’a pas couché ensemble, si c’est ce que tu aies venu savoir.

Je me laisse tomber sur le lit, sur le dos, les bras étendus.

- On a seulement dormi ensemble. Comme on le faisait quand on était plus jeunes.

Noah était certainement l’un des seuls au courant des nuits passées avec Izzie. Parfois, c’était moi qui la rejoignais dans sa chambre. Parfois, c’était elle qui venait. Dans la mesure où mon petit frère était dans la pièce d’à côté, et qu’il connaissait tout de mon existence à l’époque, il était conscient de tout ceci. Et quand bien même cela aurait pu l’étonner, non, nous ne nous étions pas livrés au plaisir charnel. Tout s’était arrêté à quelques baisers ainsi qu’à des gestes affectifs.
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MessageSujet: Re: [UK] Hometown Glory [UK] Hometown Glory - Page 2 EmptyDim 21 Juil - 6:39



Je n’avais pas pour habitude d’entrer sans frapper. Ni d’entrer tout court d’ailleurs, lorsque je constatai que la personne était perdue dans ses songes. Sauf que j’avais besoin de réponses à propos de ce qu’il s’était passé hier dans la soirée. Evidemment, si William avait eu effectivement une relation avec Izzy, je n’allais pas prévenir nos parents. Nous n’avions plus cinq ans et l’un n’accusait plus l’autre sans réfléchir, uniquement pour ne pas se faire gronder. D’ailleurs, je crois que ça a toujours été plutôt le contraire entre nous. Nous faire accuser à la place de l’autre, pour qu’il ne se fasse pas gronder. Passons. Je comprends à sa réponse vague qu’il ne désire pas en parler. Tant pis, j’aurai l’occasion de revenir sur le sujet s’il est aussi charmeur que l’est Joe. Pauvre Joe … Il n’y a pas un jour sans que je lui fasse la morale au sujet de son éventail de conquêtes féminines. Ni un jour, sans qu’il m’envoie sur les roses, d’ailleurs. Espérons que William me donnera moins de fil à retordre. Lorsqu’il me pose THE question, je fronce un peu plus les sourcils, agaçé. Est-ce que tu te moques de moi ? Tu sais très bien pourquoi je fais cette tête alors ne joue pas aux plus fins. Et ça te fait sourire en plus ? « Je ne … » Oui, en vérité, c’est ce que je suis venu en grande partie savoir. Mais pas seulement. Quoiqu’un soupir soulagé s’était quand même échappé de mes lèvres entrouvertes à ce moment-là, d’autres questions se posaient. Plus… complexes. « Dormi ensembles ? Et c’est tout ? » demandai-je en m’approchant du lit, les bras ballants. Non pas que tous les hommes ne puissent se contrôler lorsqu’ils se trouvent dans la même pièce avec une jolie jeune femme – mais beaucoup ne le peuvent pas, je regrette – mais j’ai peine à croire, au vu des regards langoureux qu’ils s’échangeaient hier soir, qu’il ne s’est rien passé de plus. A moins que William ait finalement pris conscience des enjeux. Des répercussions qu’auraient eu son comportement s’il persistait dans cette voie. « Mais … tu ne comptes pas… faire ça tous les jours, n’est-ce pas ? » De quoi je me mêle ? Pardonnez-moi si je n’ai pas envie de trouver mon frère pendu à un arbre le jour où Milo, le mari d’Izzy, le prendrait sur le fait. Certes, ils ne faisaient peut-être que dormir ensembles, mais chacun sait et c’est une loi universelle, que des époux n’apprécient pas qu’un ancien ‘amour’ s’arroge le droit de dormir dans le lit conjugal à leur place. A ce propos … « J’ai vu Milo ce matin, il allait au village. Enfin, je crois que c’était lui. » La mémoire me manque tout à coup. Il faut dire que cela fait tellement longtemps que je ne l’ai pas revu. D’autant plus qu’il était l’ami de William, et non le mien. Je ne l’avais donc jamais connu que de vue et de ‘réputation’. « Il ne t’a pas vu t'en aller, j’espère ? » L’inquiétude se lit dans mon regard. Bien que je désapprouvais le comportement de mon frère, je ne laisserai personne lui faire du mal. Oui, je sais, ça prête à sourire quand on compare nos deux carrures. Je n’étais vraiment pas bâti pour la bagarre. Mais qui parle de bagarre au juste ? Parfois, il suffit de quelques mots pour dissoudre toute tension dans l’air. « Au fait, euh…hum… tu pourrais ne pas parler de Kirby aux parents ? » Mes joues prirent instantanément une teinte rosée à l’évocation de son prénom. Bien que nous n’ayons pas abordé le sujet depuis notre précédente excursion à la station de ski de Californie, je me doute bien que Joe, Logan et lui ont parfaitement compris les sentiments que j’éprouvais pour l’étudiante. « Je vais leur en parler, mais pas maintenant. » J’ai encore envie de la garder pour moi tout seul, excusez l’égoïsme. Sans compter que ma mère allait faire une crise d’angoisse aigüe, suivie d’un énervement sans précédent lorsqu’elle apprendrait la nationalité de Kirby, et le fait qu’elle soit blonde. Je n’ai d’ailleurs jamais compris pourquoi, ma mère hait autant les femmes blondes, alors qu’elle en avait été une elle-même, et que Jane l’était également. « Que comptes-tu faire aujourd’hui ? » demandai-je ensuite pour changer de sujet.

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