the great escape
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your eyes are the mirror, to take me to the edge again. ✣ (lennia)

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MessageSujet: your eyes are the mirror, to take me to the edge again. ✣ (lennia) your eyes are the mirror, to take me to the edge again. ✣ (lennia) EmptyDim 24 Mar - 22:20



"Where we learn love is knowing the cord that feeds you could at any moment wrap around your neck. "

(A. Gibson)

Une goutte de sang perla à son index, elle la regarda quelques secondes, fascinée par cette vision aux couleurs de l’enfer s’accumulant sur sa peau glacée, avant de s’effondrer quelques mètres plus bas, laissant une tâche minuscule sur la moquette. Ses prunelles embrumées par les heures de sommeil perdues de ces derniers jours, voguèrent jusqu’à la fenêtre. Ce n’était pas la pluie qui les réunirait cette fois-ci, les cristaux s’écroulant du ciel sans couleurs étant bien plus glacés que toutes les pluies du monde…mais peu importait, même si des pans entier d’icebergs s’écroulaient sur eux, il lui semblait qu’ils étaient capable de les brûler d’un simple geste, ou de l’un de ces baisers enflammés incontrôlés dont ils avaient le secret. Quittant du regard cette vision qui avait habité ses prunelles depuis de trop nombreuses heures, elle aperçut la boite, gisant sur la table de nuit, les morceaux de papier qui la composaient pour former un tout cohérent n’étant que charpie désormais. Elle était vide. Peut-être n’aurait-elle pas dû faire ce qu’elle avait fait ces derniers jours, ces dernières semaines, depuis qu’elle avait croisé à nouveau son regard sur ce pont. Peut-être aurait-elle du éviter d’avoir une correspondante, par n’importe quel moyen. Mais ses lèvres s’étaient retrouvées à court de justifications, alors que, chaque parcelle de son corps tremblant de l’un de ces prémices annonçant à coup sur la fin, ses prunelles adjugèrent un premier regard à celle qui lui avait été attribuée. Anglaise d’apparence parfaite, anglaise dont tous les traits, du plissement de ses yeux lorsqu’elle inspectait ceux qu’elle estimait inférieurs, aux commissures de ses lèvres se relevant en une moue moqueuse, lui rappelaient la capitale anglaise. Quelle était la probabilité qu’elle se retrouve avec une personne qu’elle connaissait déjà, une personne dont le simple souvenir la faisait encore frissonner, et dont elle avait encore le souvenir des derniers méfaits qu’elle lui avait octroyés lors d’une crise passagère, sur ses mains tremblantes ? Aucune. Et pourtant, elles se retrouvaient, la tension entre les deux jeunes femmes, rendant chaque passage dans la même pièce une épreuve. Et elles se retrouvaient coincées en plein cœur des montagnes canadiennes, coincées par une tempête de neige les obligeant à fréquenter les lieux bien trop longtemps. Des murs les séparaient encore à cet instant, pourtant, elle avait l’impression de sentir son regard sur sa peau, analyser la moindre parcelle de ses mains qui avaient commis le crime, à l’époque, à la recherche de preuves. Des portes fermées les empêchaient de se retrouver face à face, et de laisser exploser la tension qui régnait entre elles depuis le premier jour. Mais ce n’était pas assez, elle étouffait. La boite était vide, la boite était déchirée sous ses doigts encore tremblants d’un agacement ultime qu’elle ne parvenait à contrôler. Trois jours, et il n’y avait plus rien pour la maintenir à flots, même pas ces composants chimiques qu’elle avait toujours détesté s’administrer de force. Ses doigts jouaient avec la boite, jouaient avec l’aiguille qu’elle avait trouvée dans le tiroir, son index s’appuyait sur l’index de sa main opposée où le sang avait perlé, seule alternative qui l’avait empêchée de détruire plus, bien plus que cette boite de médicaments vide et inutile. La douleur ne suffisait pas, à l’intérieur, elle avait bien senti que le mécanisme d’auto destruction s’était enclenché dès lors que la dernière pilule avait cessé de faire effet. Le claquement de talons de Mackenzie arpentant le chalet ne faisait que l’amener un peu plus vite à sa perte. Finalement, alors que l’obscurité avalait toute trace de tempête au dehors, elle cacha ses derniers méfaits dans le tiroir de la table de nuit, enfila des bottes et une veste bien trop fine pour la moyenne de degrés de l’endroit, et ouvrit la fenêtre. Sa chambre était au premier étage, certes, mais la neige amortirait sa chute. Sans doute, elle n’en savait rien, mais l’adrénaline était bien le seul remède qu’elle pouvait trouver à son mal en cet instant. Alors, les pieds sur le rebord de la fenêtre ouverte, le froid glacé pénétrant à flots dans ses poumons lui coupant la respiration, elle se laissa glisser, tomber dans l’obscurité. La douleur, elle ne la sentait pas, contrairement à la neige glissant sur son visage, mouillant ses vêtements alors que sa chute y creusait un puits. Peut-être s’était-elle cassée une cheville, peut-être que cette douleur sourde dans son bras était plus qu’une écorchure. Elle ne sentait rien, que la fraicheur courant sur sa peau, que le sang pulsant dans ses veines, la faisant se sentir plus vivante que jamais, et lui faisant oublier ce mal qui la rongeait, quelques secondes. Automatisme, ses pieds engourdis quelques secondes auparavant couraient dans la neige, laissaient leur empreinte partout où elle passait, contemplant les lumières aux fenêtres des chalets où les étudiants et leurs correspondants passaient la nuit. Des éclats de rire brisèrent le silence ambiant une seconde, un bruit de verre cassé dans l’une des maisons de bois enfouie sous la neige, puis, plus rien. Elle fit quelques pas hésitants, guidés à l’instinct, à l’adrénaline pompant ses veines et au poison familier qui essayait de reprendre le dessus. Ses prunelles glissaient sur les fenêtres illuminées, à la recherche de la dernière fenêtre du dernier chalet de l’allée, qui semblait l’appeler plus que toutes les autres. Etrange sentiment, mélange de fascination et profond agacement en contemplant cet endroit qu’il lui semblait connaître, cette fenêtre qui venait à lui rappeler certains jours de pluie qu’elle n’avait jamais oubliés. A force de la fixer, elle se sentit presque perdre l’équilibre, comme si elle se retrouvait à nouveau sur ce pont, à Praia, à San Francisco, sur cet espace tenant à peine ses pieds, juste sur le rebord, flirtant avec le vide, ses pieds nus collés aux chaussures de celui qui l’avait toujours plus tuée qu’il n’avait réussi à la sauver, malgré ses efforts répétés. Une ombre, à la fenêtre, il lui sembla apercevoir son visage, mais peut-être était-ce un simple mirage, fruit de son imagination perdue entre passé et présent alors que la colère inondait ses veines, la noyait de l’intérieur, lui coupant la respiration. Une, deux, trois secondes, elle contempla cette figure à la fenêtre, si elle était réelle, si c’était réellement le visage de celui qu’elle ne connaissait qu’à trois années d’intervalle à chaque fois, elle ne le savait plus, son corps tremblait, frissonnait bien trop pour qu’elle ne soit consciente de ce qu’il se passait. Trois secondes, avant qu’elle ne se sente tomber, véritablement perdre l’équilibre dans la neige, équilibriste tombant du fil invisible sur lequel elle se tenait, schizophrène perdant le contrôle d’elle-même. Ses paupières se fermèrent, et, sur le rideau d’une noirceur implacable barrant sa vision, elle vit à nouveau son visage, celui qui la brûlait de l’intérieur. Connard. Pourquoi, lorsqu’elle ne baignait pas dans la brume chimique que lui procuraient ses médicaments, elle en venait sans cesse à penser à lui ? Tournant le dos, elle s’éloigna, brusquement, volontairement, de toute humanité possible, emportée par la tempête, qui s’était heureusement réduite à quelques lourds flocons de neige s’écroulant dans ses cheveux blonds. Elle ne sut pas si elle était venue jusqu’à lui dans l’un de ces instants de folie, à la recherche d’une adrénaline que lui seul pouvait provoquer…ou si c’était une simple coïncidence. L’esprit embrumé, elle marcha quelques instants, ayant cependant encore assez de conscience pour ne pas trop s’éloigner des lumières des chalets. Jusqu’à ce qu’elle entende une voix, cette voix qu’elle ne voulait pas entendre, cette voix qu’elle avait besoin d’entendre. Son remède, son poison. « Lennon, » dit-elle, simplement, son timbre tremblant d’une colère encore plus virulente que lors de leur dernière rencontre. Son pas derrière elle, elle le laissa s’avancer avant de brusquement faire volte-face, plantant ses ongles dans l’avant-bras du jeune homme. Quelques centimètres, un regard brûlant en guise de bonsoir. Ce qu’il faisait là, en pleine nuit ? Etait-il réellement à sa fenêtre auparavant, ou ce visage n’avait-il été que le fruit de son imagination ? Questions sans réponse. A cet instant-là, elle s’en fichait. Pas de pluie, mais de la neige, cette fois. Et leurs visages si proches qu’ils s’apprêtaient presque, à nouveau, à enflammer le monde, leur monde. Et à ne laisser que des cendres.



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MessageSujet: Re: your eyes are the mirror, to take me to the edge again. ✣ (lennia) your eyes are the mirror, to take me to the edge again. ✣ (lennia) EmptyMer 17 Avr - 18:30

A ses côtés, je perdrais le contrôle, encore une fois. A ses côtés, je perdais les pédales. Toujours. La première fois, j’avais eu du mal, avec cette relation qu’il existait entre nous, une relation destructrice, dangereuse et malsaine, j’avais peur d’être submergé par tout cela, par cette façon d’être que nous avions ensemble, toujours à la limite, du danger, voire même de la mort. J’avais peur que ce côté de ma personnalité ne prenne le dessus, qu’il m’étouffe et me plonge la tête sous l’eau, jusqu’à ce que je ne puisse avoir d’autres choix que d’adopter cette personnalité qui ne me plaisait pas, mais qui amusait au plus haut point la blonde, dont les traits, angéliques, cachaient parfaitement ce qu’elle était. She’s the devil in disguise. Si je disais que je n’aimais pas cela, je serais le pire des menteurs. J’aimais Talia, truly, deeply, et le problème résidait dans le fait que je n’avais pas un semblant d’idée de si c’était bien ou mal, d’éprouver tous ces sentiments pour la cap-verdienne. Car à son contact, je la laissais m’entraîner vers le fond. Et finalement, ce qui me faisait le plus peur, c’est que j’adorais cela. Alors, ce soir, comme les précédents, j’allais la rejoindre. Ce soir, comme les précédents, j’allais me laisser aller dans ses bras, à la suivre dans tous ses méfaits. Ce soir, comme tous les autres soirs, je ne saurais plus reconnaître celui que j’avais été, dans un passé qui me paraissait pourtant si proche, mais si lointain à la fois. Ce soir, je serais infiniment triste, je serais dans un autre monde, déconnecté de celui-ci, de la société et des personnes qui m’entourent. Ce soir, je ne serais rien, je ne serais plus. Ce soir, j’allais tenter de quitter ce monde, en espérant que le suivant m’épargnerait plus que son prédécesseur. Ce soir, je ne serais plus. Ce soir, je ne serais plus rien.
Dans un espèce de délire psychotique et démentiel, j’espérais ne pas disparaître, pas ce soir, pas maintenant. J’espérais que j’en serais capable, qu’elle en serait capable. Me sauver. Un bien grand mot, pour une chose si inutile à ce qui m’entourait. Rien ne comptait, rien n’avait d’importance. Individualisme primaire, je pensais seulement à moi, me plaindre, me lamenter sur mon sort. Mon père était parti. Ma mère venait de décéder. Why the fuck would I have to complain. I’ve never been this free. But I’ve never been this lonely. Si elle était encore là, elle saurait ce que j’avais à faire. Bordel. Elle saurait comment me venir en aide, là où personne ne semblait en être capable. J’avais tout perdu. Mon père. Valentina. Searlait. Ma mère. Pire, j’avais même perdu mon âme, vendu au diable, pour une bouchée de pain, j’avais vendu tout ce qui faisait que je pouvais me regarder dans le miroir, à présent, je n’en étais même plus capable. Je me dégoûtais moi-même, pourquoi voudrais-je dégoûter les autres plus que de raison, alors que je pouvais tout faciliter. Cela semblait si simple, cela semblait tant être la meilleure des solutions, pour tout le monde, alors, pourquoi se priver de faire enfin une bonne action. Cela ne leur rendrait pas leur fils, six pieds sous terre. Cela ne guérirait pas Alaina. Mais, cela arrangerait tout le monde, après tout, je n’étais rien de plus qu’un individu. Un individu sur sept milliards, qu’étais-je ? Un grain de poussière. Rien. Cela ne ferait souffrir personne, ne ferait couler aucune larme. Qu’attendais-je ? Après tout ce que j’avais déjà fait, je ne pouvais pas avoir peur de cela, j’avais fait mille fois pire. Si j’avais peur ? Oui, mais le plus souvent, c’était pour les autres. Je ne méritais pas de me consacrer mes propres peurs. Je ne méritais que cela.
La fumée blanchâtre s’échappa de mes entrailles, se fondant dans l’air ambiant. L’ambiance était morbide, je pouvais le sentir, et cela n’était pas étonnant, tant les événements ne tarderaient pas à l’être eux aussi. Allongé dans la neige, je ne bougeais pas, n’y trouvant aucun intérêt. Définitivement gelé, je ne bougeais toujours pas, pour autant. Je ne sentais rien, je ne sentais plus rien. C’était ce que je désirais. Je voulais pouvoir ressentir à nouveau, pouvoir connaître la folie des sentiments, que cela soit la colère ou l’agacement, le bonheur ou le soulagement. Je voulais ressentir, pour avoir l’impression, un instant de plus, d’être toujours humain. Pour me rendre compte que mon cœur fonctionnait toujours. Si c’était sa dernière nuit sur Terre, c’est avec la Barckley qu’il aurait voulu la passer. Cela tombait donc bien. Je la vis, sa chevelure blonde, ses minces et longues jambes bravant la neige et le froid, et s’approchant de moi, qui semblait inerte, comme anesthésié, par la vie. [color=seagreen][b]« Talia. » lâchais-je, dans un soupir, alors qu’elle s’approchait de moi, lentement, tel un fauve chassant sa proie, comme elle en avait l’habitude, depuis tout ce temps. Tonight, i swear, we’ll be infinite. Ses lèvres, mon poison, vinrent se poser sur les miennes, contribuant à me détruire, encore un peu plus. Mon cœur battait la chamade, tel un baroud d’honneur avant le grand saut. Elle était mon alter ego, définitivement, et c’était la raison pour laquelle notre relation n’était ni plus ni moins que folie et destruction. Mais plus rien de cela n’aurait d’importance, d’ici quelques heures. Dans quelques heures, il ne serait plus de ce monde, si elle n’avait pas la force pour le sauver.
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MessageSujet: Re: your eyes are the mirror, to take me to the edge again. ✣ (lennia) your eyes are the mirror, to take me to the edge again. ✣ (lennia) EmptyDim 21 Avr - 21:45



"He was my crack. i could never get enough, and when i had him, i was already thinking about when i could have him next. "


Les flocons s’effondraient en cascade dans ses cheveux, les parsemant de nuances brillantes, glaciales, finissant par fondre au contact de tout son corps, brûlant comme il devait l’être alors qu’ils ne se trouvaient qu’à quelques mètres l’un de l’autre. Le vent s’infiltrait sous cette fine veste, dans ses bottes déchirées par un quelconque mirage ou une crise précédente l’ayant prise en pleine nuit, la neige continuait de glisser sur ses lèvres, s’entrouvrant pour prononcer un mot, un prénom, celui qui la brisait, celui qui la guérissait, celui dont elle se sentait plus que jamais accro à cet instant précis. Elle ne ressentait pas le froid. Alors qu’elle aurait dû s’effondrer sous chaque goutte solide glacée s’infiltrant sous ses vêtements, s’imprégnant sur sa peau comme tant de tatouages glacés, elle restait immobile, son corps étrangement ayant une pleine maitrise de lui-même alors qu’elle dessinait de ses prunelles azur le contour de son visage qu’elle avait tant de fois imaginé détruire, sa nuque qui, quelques jours précédents, avait porté la marque de ses griffures, ses lèvres semblant brûler en attente de l’un de ces baisers qui finirait encore par les briser. Autour de son corps, la neige ne portait pas de trace de ses pas, comme s’il était simplement tombé du ciel, ou resté bien trop longtemps au même endroit pour que la tempête de neige qui avait fait fureur toute la soirée, et dont les restants s’écroulaient sur leurs prunelles s’observant doucement, ait eu le temps de couvrir ses traces. Il ne semblait, tout comme elle, pourtant pas touché par le froid, étrangement immunisé aux flocons le faisant presque se fondre dans le paysage à présent, dépourvu d’une quelconque peur d’hypothermie, les lèvres légèrement recourbées, un air solennel peint sur son visage. Elle connaissait ce qu’il traversait, elle pouvait parfaitement imaginer son cœur serré, brûlant, tentant encore de résister aux assauts de la neige souhaitant l’emporter. Peut-être était-ce ce qu’il souhaitait, peut-être était-ce la raison de sa venue, la raison de sa position. Une seconde, elle crut que son prénom était la dernière chose qu’il prononcerait. Elle le regarda longuement sans répondre, sans oser esquisser un geste, attendant fébrilement la prochaine volute de fumée blanchâtre signalant sa respiration persistante. De longues, bien trop longues secondes plus tard, elle vint, et la jeune femme se sentit faiblir, se sentit bouillir, alors que chaque fibre de son corps tentait de l’amener vers lui. De la retenue, elle en avait énormément, lorsqu’elle se trouvait en société, en temps normal. Mais ils semblaient éloignés de toute civilisation en cet instant, et la dernière pilule s’était depuis bien longtemps évaporée dans son organisme, poussière inutile, grains se mélangeant à la poudre à canon dont elle était composée, trop peu nombreux pour la remplacer, trop faibles pour la contrôler. Elle couvrit la distance qui les séparait d’une enjambée, s’enfonçant dans la neige, manquant de s’écrouler sur le jeune homme, sa main glissant doucement sur sa poitrine se soulevant à une vitesse irrégulière, presque anormale. C’était comme si elle connaissait les pensées qui l’habitaient en cet instant, comme si elle espérait presque pouvoir lui en débarrasser, alors qu’elle les partageait. Sans autre préambule, ses lèvres se posèrent sur les siennes, brûlantes, alors qu’elles auraient dû être glacées. Délicatement, elles s’attrapèrent, se cherchèrent, jusqu’à ce qu’elle le ressente à nouveau. Cette tension, s’accumulant sur le rebord de leurs lèvres enflammées, glissant jusqu’au bout de ses doigts. La délicate caresse se transforma en tempête, ses ongles se brisant dans sa nuque alors que sur le rebord de leurs lèvres se déposait le goût amer de sa dernière attaque. Une goutte de sang. Le cœur bouillonnant, les mains tremblantes, leurs souffles se joignirent de longues secondes alors qu’ils s’observaient, s’interrogeaient du regard sur la suite des événements, alors qu’ils savaient tous deux pertinemment que cette soirée n’avait qu’une fin, et qu’à nouveau ils se perdraient l’un dans l’autre. Dans un souffle, elle se laissa tomber à ses côtés dans la neige, ses ongles flirtant avec son avant-bras, puis trouvant sa main, s’enfonçant dans sa paume. Une, deux, trois secondes à peine, elle tint en cette position, prunelles azur rivées au ciel, main vibrant au contact de la sienne. Trois secondes avant que la tension qui continuait à s’accumuler dans sa poitrine ne vienne brûler ses lèvres, encore, éternellement. Se retournant vers lui, corps collé au sien dans la neige, visages à deux centimètres et demi d’un autre désastre, elle finit par souffler, doucement, sur le ton de l’enfant curieuse, brûlante de connaître une vérité, même si elle fait mal. « Pourquoi ? » Pourquoi cette neige, pourquoi es-tu allongé ainsi, pourquoi ton cœur se ralentit-il dès que je ne te touche plus, juste, pourquoi. Elle ne savait pas ce qu’elle attendait, elle n’avait presque pas envie qu’il partage ses pensées, en cet instant, alors qu’elle le sentait essayer de se mouvoir. La tension qui continuait à s’accumuler en elle était prête à exploser, alors que son prénom s’écrasait sur le bord de ses lèvres, de leurs lèvres à nouveau jointes. Lenny, Lenny, Lenny. I need you, son corps le demandait, son esprit le brisait, son cœur le voulait. Ses lèvres brisaient les siennes à l’embrasser, ses ongles déchiraient sa peau partout où ils le pouvaient. Une entaille, à son visage. Des marques, dans son cou, sur ses bras, son torse qu’elle cherchait malgré elle à s’approprier. Des morceaux de peau coincés sous ses ongles, des gouttes ensanglantées glissant sur ses lèvres, laissant des traces dans la neige, sur le cou du jeune homme…il n’y avait d’eux plus qu’un tourbillon duquel ils ne parviendraient à sortir, à présent. Posée sur son corps inerte, leurs cœurs battant à l’unisson, ressentant tout à une puissance trop élevée pour pouvoir la calculer, elle murmura d’un souffle épuisé, mais demandant encore à le détruire un peu plus. « Il y a plus beau, comme mort, que de se laisser dévorer par le froid. Il y a plus rapide, aussi, dit-elle, ses lèvres attrapant les siennes furieusement, le faisant sans doute souffrir après la coupure qu’elle lui avait infligée. So, tell me, Lenny…would you like to have me, for this last night ? I want to, for sure...but i want to ruin you. » Le poussant dans la neige, riant comme une enfant jouant avec son meilleur ami, puis la seconde d’après le brutalisant presque, s’étouffant dans les montagnes blanches glaciales qu’ils formaient, se brisant les lèvres, se brisant les corps, se brisant les cœurs, le faisant souffrir, et en attendre toujours plus d’elle, d’eux, de cette étrange fin qu’ils essayaient de s’offrir ensemble. Mélange de douleur, de désir, chaque seconde les rapprochait d’une souffrance proche d’une fin. Elle aurait dû le voir, dans son regard, cette étincelle signalant ses intentions. Mais elle ne voyait rien, que leurs corps et leurs cœurs brûlants, leurs étreintes brutales, la neige les étouffant presque. Et la lame coupante coincée dans ses vêtements, glissant sur la neige, glissant sur leurs corps entremêlés avant de tomber dans l’océan blanc. Invitation à la fin qu’elle n’aperçut pas, mais qui allait les détruire comme ils ne l’avaient encore jamais été.

“What do you want to do? Ruin me?"
"Yes. I want to ruin you."
"Good,"
I said. "That's what I want too.”



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MessageSujet: Re: your eyes are the mirror, to take me to the edge again. ✣ (lennia) your eyes are the mirror, to take me to the edge again. ✣ (lennia) EmptyDim 19 Mai - 2:20

Elle était ma drogue. Elle était celle qui me montait au plus haut, à l’extase de la vie humaine, avant de me relâcher, jusqu’au trente-sixième dessous, dans le chaos et les abysses. Elle était celle qui me comprenait mieux que quiconque, pour une raison simple, elle était définitivement comme moi, en tout point, nous étions similaires, et c’était surement une des raisons de tout ce temps que nous passions ensemble, je n’avais même pas besoin de lui expliquer les choses, elle pouvait aisément lire en moi, avec la plus grande facilité du monde. C’était aussi désarmant qu’effrayant, mais en même temps, cela faisait du bien d’avoir enfin quelqu’un qui sache ce que ca fait, de ne pas être comme tout le monde, de ne pas être dans ces sortes de stupides normes. Les règles sont faites pour être franchies, testées. Elle était moi, et j’étais elle. The perfect two. Bonnie and Clyde. Yoko et Lennon. Jackie et John. Babi et Step. Allie et Noah. Talia et Lenny. Indissociable et magnifique. Reckless and flawless. Ils n’avaient, dans leur vie, passé que très peu de temps ensemble, et c’était en cela que se tenait le plus gros paradoxe de cette extraordinaire relation qu’ils entretenaient, l’un avec l’autre. Ils avaient passé très peu de temps ensemble, mais il semblait qu’ils se connaissaient depuis mille ans. Comme si, au fur et à mesure de leurs réincarnations passées, ils s’étaient toujours retrouvés, sans se souvenir de leur passé mais en étant toujours, irrémédiablement attiré par l’autre, que l’une soit une enfant terrible sur son île cap-verdienne et que l’autre soit un psychotique lâché par son père dés le plus bas âge, ou qu’elle soit la plus grande reine d’Egypte et lui, l’empereur de Rome. Cela n’avait aucune importance. No matter where you are, i’ll be by your side. Il divaguait, mais cela faisait des années que c’était le cas, probablement depuis sa naissance, mais il s’en moquait. Comme il se moquait bien de ce que l’on pouvait penser de lui, lorsqu’on le voyait errer dans ce qui n’était plus que le simulacre d’une vie heureuse. Il ne s’en cachait plus, désormais, sa mère n’était plus là pour le prier de sourire, de profiter de la vie, il n’en avait plus la force, il n’avait plus la force de quoi que ce soit. Il voulait en finir, poser sa tête sur l’épaule de la belle, qu’elle lui caresse la joue, et lui dise que tout ira bien, tandis que le sang coule de ses avant-bras, qu’il sente, peu à peu, la vie le quitter. Il n’avait plus la force de se battre. Il voulait en finir. Et elle était la seule et unique personne avec laquelle il voulait que cela se passe, car elle le comprenait. Mourrais-je ce soir ? Je n’avais jamais cru en Dieu, mais pourtant, si il avait envie de prouver son existence, il allait devoir agir pour que ce soir ne soit pas le glas de la fin de mon parcours terrestre. Si j’avais envie de mourir ? Non. Je ne voulais seulement pas vivre sans but. Si je vivais, cela voudrait dire que j’avais encore des choses à faire. Elle était auprès de moi, et je le sentais, palpiter, mon cœur, à cent à l’heure, plus encore. Elle avait toujours eu cet effet, depuis la toute première fois que son regard m’avait transpercé, et encore aujourd’hui, j’avais l’impression d’être aussi faible auprès d’elle, que je l’avais été avec Rory, quelques années auparavant. Je savais qu’elle était mon point faible, et qu’en aucun cas, je n’étais capable de lui résister. C’était Talia, ma douce Talia, ma faiblesse, ma drogue. Ses lèvres me brûlèrent, d’une passion comme il en existait si peu. Ce que nous avions été d’une rareté absolue, une flamme perpétuelle qui ravivait la passion, à l’instant même où nos regards se croisaient. Au millième de seconde où, enfin, sa peau rencontrait la mienne. Et ce n’était rien, comparé à l’embrasement de tout mon corps et de tous mes sens, lorsque ses lèvres rencontraient les miennes, que sa langue n’entame une danse endiablée avec la mienne, et qu’ensuite, nos corps ne fassent plus qu’un. Cette étreinte brutale, mêlant son cœur au mien, mêlant son corps au mien, était le commencement de cette soirée, cette dernière soirée, que personne n’oublierait de sitôt. Une goutte de sang, puis plusieurs, perlèrent de ses lèvres, après qu’elle ne l’ait mordu, tigresse qu’elle était depuis la tout premier jour. Au tout premier regard, il avait su, qu’elle était différente. Dés leur premier baiser, il avait su qu’ils partageraient une relation hors du commun. Dés leur première fois, il avait su que c’était de cette manière que se terminerait tout, dans cette relation destructrice et endiablée. Dans un bain de sang. Le rejoindrait-elle, dans ce long voyage ? Il avait peur de devoir le faire seul, mais, il l’aimait trop profondément pour espérer qu’elle ne le suive jusque dans la tombe. « There ain’t beautiful death, you should know that. And who tells you i wanna die, baby ? » Il n’était pas avare de surnoms pour la belle blonde, qui grelottait à ses côtés, allongé dans leur lit de glace, dans cet immense manteau blanc, qui ne tarderait pas à les recouvrir, s’il ne se décidait pas à bouger. Leurs cœurs battaient à l’unisson, comme toujours. Always have, always will. Ils étaient connectés. Like soulmates. Il n’avait jamais exprimé ce sentiment, à qui que ce soit, mais il savait, au fond de lui, qu’elle n’était ni plus ni moins que son âme sœur. Elle le détruisait, le rendait fou, le poussait jusqu’à ce qu’il tombe au plus bas, mais elle le complétait purement et simplement. Il s’en était rendu compte, lorsqu’il l’avait retrouvé en Angleterre, dans la capitale londonienne, lorsqu’il s’était rendu compte qu’en la retrouvant, c’était comme si il avait retrouvé une partie de lui-même. « I want you for tong, and for everything which will be after that. Ruin me. I need to feel.» To feel anything. Pity, mercy, sadness, angriness, fear. Anything. I was sick to feel like i had a rock in my chest. Il sortit une cigarette, définitivement pas composé de tabac, avant de l’allumer. Dans la pénombre de la nuit, la flamme jaillit, avant qu’il ne remplisse ses poumons de cette fumée blanchâtre. Il s’approcha d’elle, et rejeta cette fumée dans les voies respiratoires de la cap-verdienne, avant de venir trouver ses lèvres, encore une fois, inlassablement attiré par tout ce qu’elle était. Son esprit s’embrouillait quelques peu, et avant qu’il ne puisse dire ou faire quoi que ce soit, elle se retrouvait à califourchon sur lui, tel le dernier baroud d’honneur qu’ils s’étaient promis, sans avoir à prononcer un seul mot, comme toujours. Alors qu’il tira une énième taffe de son joint, il savait qu’il n’était plus en état de dire les choses de façon censée. Alors que les lèvres de la belle se trouvaient dans son cou, il ne put retenir des mots qu’ils crevaient d’impatience de lui dire, même si, au moment où il les lâcha enfin, il savait que ceux-ci ne feraient que les détuire un peu plus. « I’m not afraid to die, love. I’ve been dying a little bit each day since you came back into my life, Talia. I can’t help it, this is insane. But i love you, truly, deeply, i love you.» lâcha-t-il, avec une tendresse qu’on n’avait pas connu en lui depuis des années, et qui semblait improbable, tant son cœur avait été piétiné sans commune mesure. Influencé par les narcotiques, oui, mais avec une vérité transcendante, à l’égard de la belle. Et avant qu’elle ne puisse répondre, ses lèvres vinrent rencontrer sa peau, comme toujours. Just to get a taste of heaven.
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MessageSujet: Re: your eyes are the mirror, to take me to the edge again. ✣ (lennia) your eyes are the mirror, to take me to the edge again. ✣ (lennia) EmptyMer 19 Juin - 19:24




“I’ll be gentle”, Noah added. My breath caught in my throat as he looked at me beneath those lashes, ruining me. I narrowed my eyes at him. “You’re evil.” In response, Noah smiled, and raised his finger to gently tap the tip of my nose. “And you’re mine.”, he said, then walked away.


La neige s’effondrait, en trombes sur leurs visages embellis par leurs  retrouvailles, cette nuit-là. Elle les noyait, les rendait méconnaissables, alors qu’ils se perdaient l’un dans l’autre, sans relâche, sans même reprendre leur respiration. De longues minutes durant, c’était l’autre, la moitié du puzzle retrouvée à l’autre bout du monde, qui était leur unique source d’oxygène, et sans doute la plus belle, et plus rassasiante qu’ils aient pu connaître jusque-là. Imbriqués l’un dans l’autre, se raccrochant à cette moitié dont, malgré les tempêtes et les années écoulées, ils n’étaient parvenus à oublier l’existence, ils se raccrochaient à leurs souffles entremêlées comme un matelot perdu en mer se raccroche à sa boussole vibrante d’inquiétude, aux étoiles absentes en une nuit de tempête, à toutes ces choses incertaines et pourtant, en lesquelles il est forcé de croire s’il ne veut pas sombrer. Pourtant, eux, ensemble, ils sombraient. Ils se donnaient la vie, ils partageaient ce souffle, cette ecstasy de sentir la moindre parcelle de leur corps brûler sous leurs caresses. Ils se détruisaient, à coup de mots qui s’en allaient trop rapidement, de violences qui finissaient par les consumer, relents de leurs maladies incurables qu’ils refusaient d’admettre aux autres, de s’admettre à eux-mêmes. Ils étaient un tout, une machine d’autodestruction mise en marche d’un baiser sur un pont, il y a sept années de cela. Une machine qui atteignait son point de non-retour, une bombe à retardement qui égrenait ses dernières minutes en ce jour, en cette nuit illuminée par leurs sourires volés entre deux baisers. Mais cela, ils n’en savaient rien. Les prunelles azur brillantes d’une colère qu’elle ne parvenait à contrôler, le cœur implosant à chaque contact de ses lèvres sur la peau du jeune homme, qu’elle dévoilait au fur et à mesure de ses caresses, Talia se sentait peu à peu perdre le contrôle d’elle-même. Elle le sentait, cet instant où elle glissait dans l’autre partie, cet endroit sombre, peuplée d’étrangéités, de mots coupants et de lames de rasoir flirtant avec sa peau, ne manquant pas, bien souvent, de la blesser. Mais elle ne fit rien pour le retenir, au contraire. Ses lèvres se posèrent sur celles de Lenny, encore, et encore, incapables d’être rassasiées de la sensation piquante, dévorante, au creux de son estomac, de ses reins, de sa poitrine frémissante, de ses lèvres brûlantes, que ce simple contact provoquait. Ils s’enfermaient dans une bulle, ils se noyaient à nouveau ensemble, dans des abysses qu’eux seuls pouvaient atteindre, et dont eux seuls pourraient s’en extirper. Le froid atteignait chacun de ses membres, et, même si son cœur brûlait d’un désir incontrôlable, son corps sentait la morsure, bien violente, bien vivante, des flocons les noyant peu à peu dans une masse blanche. Ils allaient, ils pouvaient y rester. Alors que Talia, la raisonnable, aurait suggéré une balade au coin du feu et des petits gâteaux pour remettre Lenny d’aplomb, la Talia qui régnait en maître désormais, ne pouvait que garder un éternel contact brûlant entre le corps de Lenny et le sien, ne souhaitant qu’une chose, plus que rester en vie : rester avec lui jusqu’au bout. Il n’y a pas de belle mort,  lâchait-il, ses mots s’élevant en une poudre blanche au-delà de ses lèvres, dans la noirceur de la nuit. Même s’il niait ses intentions, elle le connaissait trop bien pour croire qu’il n’avait pas une seule seconde songé à arrêter. A tout arrêter, et se laisser noyer par le manteau blanc, par l’obscurité. Disparaître. A moitié penchée sur le corps de Lenny, elle lui souffla sa réponse au visage, séductrice, mystérieuse, indescriptible. Morbide, aussi, peut-être un peu. « Oh, there is, a beautiful death. One, with me. » Sa voix n’était qu’un murmure, mais, étant les deux seules âmes qui vivent à ce qui leur semblait des kilomètres à la ronde, il n’y avait pas de raison pour qu’elle hausse le ton. Au fond, ils le savaient tous les deux. Même s’ils se séparaient de milliers de kilomètres, ils finiraient par se retrouver. Même s’ils se mentaient sans cligner des yeux, ils distingueraient la vérité cachée. Même s’ils s’embrassaient sans force, ils finiraient par se ruiner. Même s’ils affirmaient vivre sans l’autre, ils en étaient incapables. Coincés ensemble, deux parties d’un puzzle, incomplet s’ils ne pouvaient s’y assembler. Lorsqu’il lui répondit enfin, elle se sentit à peine concernée par ce creux qui semblait creuser son cœur, creux causé par la perte d’un être cher. Bien qu’elle le sentit, ce manque, en lui, elle n’osa formuler une question, égoïste coincée dans ses propres sentiments, folle perdue dans cette antre sombre qu’était son âme à présent, obsédée par l’envie de le posséder, encore, et encore, jusqu’à la fin. I need to feel. Remarque sous-jacente à une perte importante, qu’elle se contenta de prendre au premier degré. Parce que, simplement, elle savait que c’était ce dont il avait besoin en cet instant précis. Du premier degré. Des sensations. Des sentiments. Il avait besoin de sa pièce manquante du puzzle, simplement. Ses prunelles azur le contemplèrent longuement alors qu’il sortait l’un de ces autres instruments destinés à accélérer sa fin, alors que la fumée âcre de la cigarette s’évaporait hors de ses lèvres, sur son visage, sur ses lèvres à elle, penchées sur lui. Elle ne savait pas comment, elle ne savait pas pourquoi, elle ignorait tout de ce que pouvait être sa vie, à présent, comme elle ne l’avait jamais véritablement connu, alors qu’ils s’embrassaient sur ce pont, il y a sept années désormais. Pourtant, chaque partie de lui semblait familière, et l’étincelle au creux de ses prunelles lui rappelait étrangement des sensations qu’ils avaient pu connaitre ensemble. Ils se connaissaient sans même se parler, possédés l’un par l’autre comme ils l’avaient toujours été. Danse incessante de leurs lèvres l’une contre l’autre, il l’attirait sans cesse dans un piège dans lequel elle ne cessait de tomber. Lui, lui, il n’y avait plus que lui. Elle, installée confortablement sur son corps inerte dans la neige, glissant ses lèvres sur sa peau alors qu’il répondait de chacun de ses mouvements, l’embrassant à son tour, laissant échapper un presque sourire aux commissures de ses lèvres toujours si peinées.  Elle le savait, que quelque chose clochait, et la partie d’elle qui arrivait à demeurer censée, lui répétait sans cesse la même litanie. Arrêtes toi, avant que tout ne s’effondre. Mais il était déjà trop tard. Ses lèvres dans son cou, imprimaient sa marque d’une violence rare, alors qu’il laissa échapper les mots. La jeune femme rompit le contact, son souffle sur la nuque du jeune homme, ses oreilles aux aguets des mots qui se formaient soudainement, buée dans la neige. Effusion de sentiments. Des mots qu’elle pouvait entendre, mais qu’elle avait pourtant du mal à assimiler. Toujours installée sur lui, elle le dévisagea de longs instants en silence, le cœur explosant doucement ses côtes. Il attrapa ses lèvres, et, en une seconde, les mots se fondirent, se brûlèrent au nouveau contact de leurs peaux. I love you. I love you. I love you. Trois mots, sept lettres. Talia rompit doucement leur baiser. « I’m not afraid, either. Répondit-elle dans un souffle sur son visage. I don’t know what you’re looking for, and i have no idea what’s happening, right here, right now. Elle parlait de ces sentiments qu’elle ne pourrait exprimer, bien qu’ils soient prêts à l’étouffer. Elle parlait également de leur position, presque sur le point de se perdre l’un dans l’autre, coincés dans la neige, prêts à mourir, prêts à vivre comme jamais, prêts à tout, et à rien. I’m not afraid to die, with you, but without you, i’d be. So…what do we do, now. » Intentionnellement, ou non, son regard tomba sur le couteau qu’elle avait toujours eu dans la poche de sa veste, qui gisait à quelques pas d’eux, tombé lors de leurs drôles d’ébats. Ils étaient perdus, ils étaient fous, ils étaient…amoureux, sans doute. Ils étaient deux inconscients, coincés dans une couche de neige, coincés l’un dans l’autre. Prêts à s’aimer, prêts à se perdre. Ou les deux.

“ A current traveled from my fingertips through to the hollow where my stomach used to be. And, just like that, I was completely, utterly, and entirely his. ”
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MessageSujet: Re: your eyes are the mirror, to take me to the edge again. ✣ (lennia) your eyes are the mirror, to take me to the edge again. ✣ (lennia) EmptyJeu 4 Juil - 21:20

Il était trop tard. Tout était écrit, il ne pouvait rien y faire, il ne pouvait rien changer. Son destin était écrit, tracé, depuis longtemps, depuis toujours, et quoi qu'il fasse, il ne pourrait pas changer ce qui l'attendait, il ne possédait absolument pas ce pouvoir, et il ne pouvait que céder. Il n'existait qu'une seule solution, pour l'éloigner de ces considérations, ces tracas, ces tristesses que le vie provoquait en lui. Il n'était maître de rien, certes, mais il pouvait avoir ce choix-là, irrévocable et irréparable. Il pouvait choisir, quand, enfin, viendrait le moment où de son corps inerte, émanerait le dernier souffle de vie, où son âme prendrait son envol, où tout signe de vie disparaîtrait, à jamais. Il avait le choix, égoïste, d'en finir, et ce n'était pas un choix intelligent ou raisonnable, mais à cet instant précis, il semblait être si tentant, qu'il ne savait plus du tout sur quel pied danser. C'était lâche, mais, au point où il en était, se souciait-il réellement de savoir si la lâcheté le caractérisait ? Non. Le moment semblait opportun, il n'était qu'avec elle, il n'était qu'à elle, et rien ni personne ne viendrait jamais les déranger, trop effrayé à l'idée de voir des choses qu'ils ne pourraient pas supporter. Les gens normaux n'étaient pas comme eux, pas du tout même. Talia et Lenny étaient différents, et ce, depuis toujours, de pas leurs manières d'être et de vivre. Ils étaient semblables, comme deux âmes soeurs, qui, dans quelques minutes, maintenant, semblait être prêts à se donner rendez-vous dans l'au-delà, en échangeant un dernier baiser, mortel, auquel ils ne tarderaient assurément pas à succomber. Mourir dans l'amour, n'était-ce pas ce que beaucoup considéraient comme le comble, l'apothéose du romantisme ? Ils n'étaient que de sombres idiots, trop occupés à lire des livres stupides sur d'hypothétiques amours éternels, sans se rendre compte que dehors, la vie semble n'être que cent fois pire que le plus apocalyptique des romans dramatiques. Lennon n'avait jamais aimé la société dans laquelle il vivait, trop formaté, trop pleine de moeurs emmerdantes à mourir, contraignantes à en crever. Depuis toujours, il détestait l'argent, et se moquait de qui en avait ou qui n'en avait pas, tant cela l’écœurait de voir et d'entendre les gens donner l'impression que la valeur des personnes dépendaient de leurs comptes en banque. Depuis toujours, il ne désirait ni argent, ni prestige, ni reconnaissance. Tout ce qu'il désirait, c'était d'être libre, de pouvoir faire ce qu'il désirait, dessiner, jouer de la guitare, boire, se droguer, coucher avec des femmes, ou juste, resté assis, et regarder les nuages. Il n'avait jamais cherché d'ennuis, avec quiconque, car ce n'était absolument pas dans son caractère de provoquer les gens, et d'attiser la haine que l'on pouvait lui porter. Lenny était encore un enfant, du moins, il avait l'esprit d'un enfant. Sans s'en rendre compte réellement, il n'avait toujours désiré qu'une seule chose. D'être aimé pour ce qu'il était, et il s'était rendu à l'évidence, que personne n'aime quelqu'un comme lui, mis à part quelqu'un comme lui justement. Quelqu'un comme Talia. Il savait qu'elle ne faisait que l'empoisonner, sans sans aperçevoir, sans même le faire exprès, elle l'empoisonnait, et bientôt, il ferait une overdose. Une overdose d'elle. Ses baisers ne faisaient que l'embraser, encore et encore, sans qu'il ne puisse éteindre les flammes qui réduisait à néant ses entrailles. Ses caresses étaient un délice, auquel il était tout bonnement incapable de résister plus de quelques instants. Il savait qu'elle avait un pouvoir sur lui, d'attraction, permanente, et contre lequel il était impuissant. Sans se l'avouer, jusqu'à ce soir, il était totalement dingue d'elle, car, elle semblait être la seule qui comprenait à quel point cela pouvait être dur d'être à ce point différent, de tout ce que les gens appelaient 'normal'. Il avait une étiquette, celle de celui qui était capable en moins d'une semaine, de se battre avec son ex meilleure ami tournant autour de son ex-fiancée, et avec le meilleur ami de cette dite ex, ce qui pouvait le faire passer pour un obsédé ou pour un psychopathe, c'était au choix. Ou pire, pour un meurtrier, car les rumeurs se répandant extrêmement vite, la plupart des gens savaient que le Camden avait fait un passage en prison, cela allait sans dire. Ses doigts se perdaient dans les longues et fines boucles blondes de la belle, toujours allongée sur lui, et pas décidée à lâcher sa position de dominatrice, qui ne faisait que flatter l'égo de la tigresse. Elle le savait à sa merci, et elle en usait et abusait, même si, il en était sur, elle s'était fait prendre à son propre jeu, et elle ressentait beaucoup plus pour lui qu'elle n'oserait en dire. Il espérait, qu'elle l'aime autant que lui l'aimait, qu'elle lui avoue que c'était le cas, et qu'il ne s'était pas bercé de tendres illusions, pas cette fois-ci. Pas encore. Elle l'aimait, il en était sûr. Pourquoi serait-elle là autrement ? Elle connaissait parfaitement ses intentions, et il savait que c'était le cas. Il était si proche de la fin, si proche de perdre la vie, que cela ne lui coûtait plus rien de lui avouer ce qu'il ressentait. Il voulait se perdre, avec elle, que son souffle chaud revête la peau de son cou, jusqu'au dernier instant, jusqu'à qu'il ne sente plus rien, et que tout soit terminé. Il voulait que son odeur soit la dernière chose qu'il aurait connu, à l'instar de ses lèvres. Que tout cela se termine, en une danse endiablée, puis, plus rien. Le calme le plus paisible et le plus total. Inconsciemment, il savait, que ce n'était pas terminé. Les lèvres de la belle rencontrèrent les siennes, une énième fois, tandis que le couteau qu'elle avait perdu en route, en glissant sur lui comme elle en avait tant l'habitude, se retrouvait à présent dans la maison de l'américain. Il l'approcha de son bras gauche, lentement, le posa délicatement, avant de le faire glisser, lentement, et à mesure qu'il le faisait, il sentait le liquide se déverser dans la neige, créant une ombre rouge dans cette immensité blanche, d'un blanc jusqu'ici immaculée. « Don't.» lâcha-t-il, lorsqu'elle eut finalement lâché ses lèvres, alors qu'il sentait qu'il ne tarderait pas à perdre connaissance. Il prononça ces mots comme l'appel à l'aide de quelqu'un qui, dans la mort, trouvait enfin une raison de vivre. Elle.
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MessageSujet: Re: your eyes are the mirror, to take me to the edge again. ✣ (lennia) your eyes are the mirror, to take me to the edge again. ✣ (lennia) EmptyJeu 17 Oct - 2:36

corbeille
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