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“living on the edge” gabriel&autumn

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MessageSujet: “living on the edge” gabriel&autumn “living on the edge” gabriel&autumn EmptyLun 3 Fév - 20:26

“As long as we don't die, this is gonna be one hell of a story.”

Les voix autour d'elle lui parvenaient comme étouffées, séparées d'elle par une barrière invisible qu'elle ne parvenait à franchir, ou qu'elle n'avait, peut-être pas envie de franchir. Elle ferma les paupières, une, deux, trois fois, comme essayant de s'éveiller de cette transe, ce rêve dans lequel elle s'était engouffrée sans même le vouloir. Les visages ne voulaient pourtant pas se distinguer, ils restaient identiques les uns aux autres, leurs éclats de rire se mêlant inlassablement dans cet étrange océan de personnes qu'elle n'avait pas convoqués en sa compagnie. Elle esquissa un sourire, se frayant un chemin parmi la foule, ses doigts vernis s'agrippant au verre en cristal empli de champagne, enfin, déjà à demi-vide. C'était l'une de ces nuits où elle ne pouvait voir le côté positif des choses ; même son verre lui semblait toujours trop peu rempli, et cette compagnie l'ennuyait au plus haut point. En même temps, madame avait toujours été des plus difficiles à satisfaire. Encore une fois, les personnes autour d'elles se mouvèrent dans une même harmonie, l'écho de leurs voix faisant pression sur son crâne, souhaitant s'y infiltrer sans son autorisation préalable. Elle n'avait bu que deux verres, pourtant. Ou peut-être trois, elle ne s'en souvenait plus. Toute la journée avait été un véritable cauchemar, et retrouver le fils de celui qu'elle avait perdu n'avait pas rendu les choses bien plus amusantes. Mais elle était Autumn-Rowen-Glaswell, et elle s'était jurée, il y a des années sur ce toit où tout s'était brisé, qu'elle ne se briserait pas, peu importait ce que la vie lui mettait en travers de son chemin. L'étrange homme qui, plus tôt dans la journée, avait pointé ses yeux sombres sur elle et Meleya, menaçant leur vie, et celle de Charlie, l'enfant qui avait la même tête ronde et les yeux aux couleurs de l'océan qui briseraient des coeurs des années plus tard ;ne pouvait la briser. Pourtant, ce soir, il avait laissé une étrange marque, presque une cicatrice, dans cette parfaite facade qu'elle s'appliquait à poser sur son visage chaque matin. Elle avait failli laisser cet étranger, ce braqueur, prendre le contrôle de la situation, et de leurs vies. Elle avait failli tout perdre, et, cette simple idée la fit frissonner. Ses doigts s'accrochant à son verre comme à une bouée de secours, elle poussa un profond soupir, esquissa un sourire forcé à la personne qu'elle venait de bousculer sans la moindre gène, et, de son autre main, atteignit la poignée de la porte. Cet endroit, cette énième soirée, cette vie avait une fâcheuse tendance à partir à la dérive, à lui faire tout perdre en trois secondes, en trois mots, en trois inspirations. Toujours debout malgré les ravages, ses prunelles scrutèrent une dernière fois la foule, et se posèrent enfin sur la proie qu'elle avait choisie, et qui, apparemment, l'avait repérée aussi. Un sourire, un hochement de tête à peine perceptible, sa main actionna la poignée, et l'air glacial d'après minuit l'entraîna dans l'obscurité.

The Cliff House offrait sans doute l'une des plus belles vues de l'océan Pacifique – sans doute était-ce pour cela qu'elle avait tant joué afin d'organiser cette soirée ici. Immense bâtisse de deux étages surplombant la mer, à l'écart de la ville, elle offrait le promontoire idéal pour la soirée de l'année – soirée organisée grâce à la persuasion et aux charmes de Rowen-Glaswell, évidemment. Autumn frissonna dans l'air glacial de la nuit, sa fine robe bleu-nuit faisant hommage à toutes ses qualités, mais n'ayant malheureusement pas chauffage intégré. Pourtant, la brise semblait être une délicieuse bouffée d'air frais pour la jeune femme, qui se surprit à sourire, alors que ses talons la menaient un peu plus loin de la maison, et des bruits de la soirée, jusqu'aux barrières qui la séparaient des falaises, et, en contrebas, de l'océan agité par les bourrasques de vent. Ses prunelles azur se perdirent de longs instants dans la contemplation de l'océan agité, ses pensées voguant au rythme des vagues frappant les falaises. Elle comptait, silencieusement, le nombre de secondes qui s'écoulaient depuis qu'elle avait ouvert cette porte et était partie de la soirée. Une, deux, trois. Silencieuse, elle attendait celui qui ne manquerait pas de la rejoindre. Elle l'avait lu dans son regard, cet entendement silencieux qu'ils avaient partagé en une fraction de seconde, au travers d'une pièce. Ils étaient comme ça, ils l'avaient toujours été ; deux braises d'un même feu brûlant ardemment, prêtes à s'élever en flammes, consumant tout sur leur passage. Le bruit de ses pas ne se fit pas attendre bien plus longtemps. Sans même se retourner, elle éleva la voix, un large sourire se posant sur ses lèvres. « Alors, fier de moi ? demanda-t-elle, d'une voix à demi timide, à demi taquine, telle une enfant attendant l'approbation de son maître. Sauf que la sienne, des approbations, elle n'en avait jamais eu besoin. Que penses-tu de la soirée, La Tour Dubois ? poursuivit-elle, portant le verre de champagne à ses lèvres, le laissant doucement pétiller sur sa langue alors qu'il esquissait les derniers pas en sa direction, la rejoignant enfin. Elle tourna la tête vers le jeune homme, son sourire s'étalant plus largement sur son visage, une fraction de seconde, avant de se refermer, coquille se fissurant une seconde, puis se reconstituant. Fronçant les sourcils devant le verre, bien moins élégant que le sien, qu'il tenait, elle l'attrapa et le goûta sans même demander l'autorisation. Cela n'était pas coutume, chez eux, de demander une autorisation, pour quoi que ce soit, de toute manière. « Dis donc, quel est le secret de ce mélange étrange ? demanda-t-elle, se passant la langue sur les lèvres, attrapant les dernières gouttes du mélange agréable et fort d'alcool. Secouant doucement la tête, elle laissa un nouveau sourire se poser sur son visage, un sourire neuf qu'il connaissait par coeur. Gabriel et Autumn. Deux fouteurs de trouble. Sa main se déposa sur l'avant-bras du jeune homme, et des étincelles s'illuminèrent dans ses yeux. Prêt à mettre un peu plus d'action ? Je compte sur toi...comme toujours. » Un sourire, un regard, une caresse, un frisson. Et une soirée qui ne faisait que commencer.
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MessageSujet: Re: “living on the edge” gabriel&autumn “living on the edge” gabriel&autumn EmptyDim 9 Fév - 22:09

Il déambulait parmi la foule avec l'assurance de celui qui se pense maître des lieux. Et partout où il passait, il sentait les regards fiévreux se poser sur lui et les murmures s'élever. On n'avait que rarement l'occasion de côtoyer Gabriel La Tour Dubois au cours d'une soirée, et si ce n'avait été pour sa meilleure amie, il se serait sans doute bien gardé de faire le déplacement. A dire vrai, l'idée l'avait même effleuré, tandis qu'il imaginait une soirée loin du tumulte estudiantin, dans le calme de son immense appartement qu'il avait payé une petite fortune. Celui-ci avait l'avantage de se trouver à proximité de la mer, qu'il ne se lassait jamais d'observer au petit matin. C'était la première fois de sa vie qu'il en avait l'opportunité, lui qui n'avait connu que la ville et les montagnes, en dehors de ses vacances aux quatre coins du monde. Que pouvait-il y avoir de plus plaisant que de se réveiller et de boire son café sur une terrasse surplombant la plage, même lorsque le temps ne s'y prêtait pas ? Aussi avait-il quitté à regret l'appartement pour rejoindre une maison que l'on disait splendide. Et quiconque lui avait dit cela n'avait pas menti. The Cliff House offrait elle aussi l'une des plus belles vues sur l'océan qu'il était permis d'avoir et il n'avait pas fallu longtemps avant que son regard soit attiré par l'horizon et qu'il s'y perde de longues minutes. Puis il s'était rappelé qu'il était venu pour profiter de tout ce qui était mis à sa disposition, à commencer par le champagne, et l'on ne l'avait plus revu sur la terrasse. Il s'arrêta un instant, à hauteur d'une silhouette blonde dans laquelle il jura avoir vu Cassandre, mais lorsque celle-ci se retourna, il fit face à une fille fade, au teint terne en dépit de l'épaisse couche de maquillage censée faire ressortir le bleu de ses yeux (supposa-t-il). Il secoua la tête, décida de tout mettre sur le compte du champagne, beaucoup trop fort pour être français. S'il avait conscience qu'il aurait eu tout à gagner à sortir cette fille de son esprit, le chemin entre l'envie et la réalité était toutefois assez long pour qu'il n'y parvint jamais vraiment. La voir à Berkeley l'avait tout simplement transporté quelques années en arrière et Cassandre se frayait un chemin dans sa tête un peu trop facilement à son goût. Il décida de remédier à ce problème en entamant une discussion avec l'une des rares filles présentes ici qui avait l'air à peu près à sa place. Elle se présenta brièvement et en quelques paroles bien senties, Gabriel la sut toute acquise à lui. Il nota l'idée dans un coin de son esprit, se figura que si la soirée finissait par l'ennuyer, ou qu'il voulait profiter d'une bonne compagnie pour le reste de sa nuit, celle-ci serait tout indiquée. Il la quitta peu de temps après, alors qu'il se rappelait que sa présence n'était due qu'à l'instigatrice de l'événement distingué et qu'il aurait été de bon ton d'aller au moins la retrouver quelques minutes. Sans compter que la soirée manquait cruellement d'animation à son goût, il avait l'impression d'être revenu à l'époque des galas de charité où il devait rester assis dans une fête bien trop guindée à son goût. Il l'avait à peine croisée depuis le début, tout juste avaient-ils eu le temps d'échanger un regard entendu avant qu'elle ne disparaisse. Gabriel la chercha dans chaque coin de la maison, jusqu'à ce qu'on lui dise que quelqu'un l'avait vue sortir un peu plus tôt sous prétexte de prendre l'air. Sans attendre plus longtemps, il sortit à son tour et l'aperçut effectivement, plantée devant l'océan. Silencieusement il s'approcha d'elle et n'eut pas le temps de la rejoindre tout à fait que déjà, elle le savait présent. C'était quelque chose d'inexplicable, leur façon de communiquer, de s'entendre, de se comprendre sans même avoir besoin du moindre regard. Sans doute parce qu'ils venaient du même moule, ou bien qu'ils s'étaient tout simplement trouvés. Comme une seule âme séparée dans deux corps. Il esquissa un sourire en coin, continua d'approcher sans répondre et ce n'est qu'une fois face à elle qu'il le fit. « J'en pense qu'elle te ressemblerait davantage si elle était un peu plus animée » se moqua-t-il dans un éclat de rire. Si le décor était somptueux et les convives assez distingués pour qu'il s'y sentît parfaitement à son aise, il manquait cependant ce grain de folie si caractéristique de sa meilleure amie. Il n'y avait bien qu'elle pour créer l'événement, elle et ses idées toujours plus tordues qu'il ne manquait jamais d'encourager, ni même de suivre. Il n'aurait su dire si c'était elle qui faisait ressortir cet aspect chez lui, ou lui qui faisait ressortir cet aspect chez elle, toujours était-il qu'il n'y avait bien qu'en sa compagnie qu'il se montrait turbulent. Même Constance n'en avait plus le privilège, alors que les années avaient fait évoluer leur relation. Sans demander la permission, elle but une gorgée de son verre et grimaça, arrachant un sourire à Gabriel. « Si je te le donnais, je devrais te tuer. » Il lui adressa un clin d'oeil et la laissa avec cette seule réponse. En vérité, lui même n'en avait pas la moindre idée. Il avait versé tout ce qui était passé à proximité, conscient du fait qu'il lui faudrait une dose d'alcool conséquente pour suivre son amie dans tout ce qu'elle pouvait avoir en tête. Il acquiesça, sourit de plus belle. S'il était prêt ? Il l'était toujours, et quand bien même il ne savait pas encore où cette soirée les mènerait, il savait néanmoins qu'elle serait aussi rythmée, aussi intense, et aussi mémorable que les précédentes passées ensemble. « Comment oses-tu me poser la question. A t'entendre, on croirait que cela risque de ne pas être le cas. Je suis le mémorable fait homme, vois-tu. » Et il ne plaisantait qu'à moitié. On ne comptait plus les coups d'éclat de La Tour Dubois, dont les plus mémorables s'étaient déroulés à Paris. Il songea même au fait qu'une femme était sans doute encore en train de l'attendre dans un appartement dans lequel il n'avait même jamais mis les pieds. Un chef d'oeuvre. « Et toi, Blondie ? Te voir seule ici est inquiétant, tu es sûre d'être prête ? » Car s'ils étaient liés par un amour commun pour l'action, il n'en oubliait pas qu'Autumn, avant d'être sa partenaire de prédilection, était aussi et surtout sa meilleure amie sur lequel il veillait précieusement.
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MessageSujet: Re: “living on the edge” gabriel&autumn “living on the edge” gabriel&autumn EmptyDim 23 Fév - 22:58

En contrebas, l'océan frappait contre les falaises avec une violence qu'elle appréciait les paupières fermées, l'ombre d'un sourire se déposant sur son visage, éphémère. Derrière elle, la soirée s'effaçait doucement, les éclats de voix et le mélange cosmopolite d'une certaine élite du corps étudiant diminuant progressivement au profit des bourrasques de vent noyant le brouhaha. Encore une fois, elle avait réussi son pari. L'organisation de cette soirée était au programme depuis bien longtemps sur cette longue, éternelle liste qui s'allongeait sur son bureau, d'événements à organiser, de vies à changer, de traces à marquer au fer rouge sur l'histoire de l'existence de Rowen-Glaswell sur le sol berkléen. Cette liste, elle s'écrivait depuis septembre, depuis son retour à l'université après l'été tourmenté qu'elle avait passé en Angleterre et en France ; et les lignes s'effaçaient une par une, alors que ses exploits s'accomplissaient, et que les nouveaux défis succédaient aux anciens. Toujours plus haut, toujours plus fort, sans  jamais s'arrêter une seconde pour respirer. Un rythme de vie qu'elle avait toujours eu, et qu'elle semblait accentuer encore avec plus de violence, de risques et de peur inconsciente s'accumulant au creux de son estomac depuis la fin de l'été. Les nouvelles résolutions, certains en prenaient à la nouvelle année, d'autres au début, ou à la fin de vacances, ou autres événements marquants. Autumn Rowen-Glaswell n'avait jamais résolu de changer. Mais, lorsque son meilleur ami s'était effondré sous ses yeux, elle s'était jurée de vivre chaque seconde, trois longues secondes de plus, pour lui. Trois pas derrière elles se distinguèrent du tumulte des éléments dans lequel elle s'était absorbée quelques instants. Elle le reconnaissait au rythme de ses pas sur le pavé, au cliquètement de ses doigts sur le verre qu'il tenait sans doute dans sa main droite, au sourire qu'elle sentait presque se poser sur son visage, avant même qu'elle ne se retourne vers lui. Ils se connaissaient par cœur, et ce sentiment se confirmait de jour en jour. Comme ils n'avaient besoin que d'un regard pour s'entendre et se comprendre, ils n'avaient même pas besoin d'user de tous leurs sens pour se reconnaître, et s'apprécier. Sa silhouette se découpa enfin dans l'éclat de la lune, ces traits familiers qu'elle pourrait dessiner les yeux fermés. Et ce sourire, qu'elle avait prédit, posé sur ses lèvres, elles-mêmes recourbées en ce qu'elle sentait comme étant un sentiment moqueur. Le sourire reprit place sur le visage de la jeune femme, et, quelques secondes, elle se retourna vers le bâtiment. La guest list était de choix, les parures des convives des plus distingués, et les boissons et petits en-cas en abondance. Mais il la connaissait trop bien ; sans doute avait-il compris au premier coup d'oeil, que la patte de la Rowen-Glaswell n'était inscrite nulle part en ces lieux. Haussant légèrement les sourcils, elle resta deux longues secondes silencieuse, ses prunelles scrutant les siennes, s'y noyant quelques instants. Le laissant tout le loisir de comprendre ce que, évidemment, elle pouvait réserver à la suite de la soirée. « Retiens tes moqueries ; je te garantis que tu ne regretteras pas d'être venu. » Déposant son verre à moitié vide sur le rebord de la rambarde de pierre, elle attrapa entre ses doigts celui de son meilleur ami, et grimaça en y goûtant. Certes, Autumn s'était toujours trouvée à la pointe de la perfection ; mais son manque de force face aux mélanges fortement alcoolisés avait le don de l'agacer, la grimace qui se posa une seconde de trop sur son visage en témoignait. Secouant ses boucles, qui se détachèrent un peu de leur attache, elle répondit. « Garde ton secret, je le découvrirais sans ton aide. » Sourire malicieux, ils retrouvaient peu à peu tout ce qui faisait leur relation ; les taquineries, la malice, les sourires et les soupirs qui cachaient quelque chose de bien plus grand, des plans à la hauteur d'une conquête du monde, s'ils le désiraient. Evidemment, elle comptait sur lui, il devait le savoir depuis ce premier regard échangé, depuis qu'elle avait apposé l'invitation élégante à son nom. La plupart de ses entreprises, elle se vantait de les accomplir seule, Autumn, seule maître à bord de son existence. Mais, pour certains cas particuliers, comme pour certaines envies particulières, elle avait besoin, elle avait surtout envie, de retrouver son copilote favori. Les talents de Gabriel La Tour Dubois en matière d'animation, et surtout, de folie, n'avaient d'égal que ceux de la Rowen-Glaswell. Aussi, lorsqu'il lui répondit par l'affirmative, un large sourire se déposa sur son visage. Récupérant son verre, elle le termina cul sec ; sa main droite s'apprêtait à le reposer à son point initial lorsque la question tomba. Resserrant par réflexe ses doigts autour du verre vide, elle laissa ses prunelles plantées sans doute une seconde de trop sur l'agitation de la mer, en contrebas. Si elle était prête ? A quoi, à poursuivre cette existence qui n'avait pas de sens, finalement sans lui ? A continuer à distinguer son visage dans chaque reflet du miroir, à sentir chacun de ses soupirs sur sa peau à chaque souffle de vent, à frissonner à chaque endroit qui portait encore son souvenir ? Non, elle n'était pas prête, malgré les mois écoulés, elle sentait encore la plaie à vif, elle n'était pas capable de la refermer, aussi forte qu'elle prétendait l'être ; chacune de ses tentatives, pour se changer les idées, pour débarrasser ces ombres de son existence, se soldaient par un échec. Tournant la tête vers le jeune homme, elle acquiesça, son sourire un peu plus lointain que précédemment, ses prunelles encore dans un ailleurs qu'elle ne saurait déterminer avec précision. « Toujours prête, tu me connais. Elle finit par déposer son verre, et se tourna vers la porte qu'ils avaient refermés derrière eux. J'ai un plan -comme tu t'en doutes..enfin, disons plutôt quelques bribes d'idées, auxquelles il me manque ton avis d'expert. » Haussant les sourcils, elle glissa son regard vers un escalier en colimaçon, grimpant sur la gauche du bâtiment. Autumn avait exploré les lieux un long moment, elle en connaissait sans doute plus de secrets que les propriétaires – l'insatiable curiosité de la jeune femme l'avait tenue occupée de longues heures. Sans attendre de réponse, elle se dirigea vers ces escaliers, grimpant avec une assurance qui aurait fait s'écrouler nombreuses autres jeunes femmes marchant avec des talons de plus de douze centimètres. Glissant un sourire mystérieux à Gabriel, elle finit enfin par atteindre une porte, qu'elle ouvrit d'une main experte. L'escalier continuait, mais leur premier arrêt se trouvait ici. Les bruits de la soirée envahirent à nouveau leurs oreilles. Ils se trouvaient sur un balcon, un immense balcon qui faisait le tour de la salle, en contrebas, et dont ils avaient l'accès privilégié. Au-dessus d'eux, un second balcon de la même nature s'étendait. Et, encore au-dessus d'eux, une impressionnante verrière donnant sur la nuit noire et étoilée. Autour d'eux, un imposant capharnaüm, qui s'étendait dans une pièce voisine dont la porte était entrouverte. La domination sur toute la soirée, de ce promontoire, leur offrait des centaines de possibilités, d'observation, de bataille de mousse géantes, de lancement de mannequins, de vêtements, de guirlandes, d'objets de toutes sortes se trouvant dans ce dépotoir. Des centaines d'idées traversaient l'esprit de la jeune femme, alors qu'elle guidait Gabriel parmi le fouillis, lui laissant tout le loisir d'observer, d'imaginer, de créer l’insensé. « Qu'en penses-tu ? , demanda-t-elle, s'arrêtant devant une étrange vitrine de mannequins vêtus comme dans les années 60. Cet endroit regorge de secrets, je t'en présente un. J'ai déjà quelques idées intéressantes pour pimenter la soirée … mais, si je t'ai invité, c'est pour avoir la touche de Gabriel sur cette oeuvre d'art. Alors, des idées ? » Autumn n'avait pas encore livré tous ses secrets, mais elle espérait que celui-ci inspirerait son meilleur ami...leurs imaginations combinées ne pouvaient que faire des ravages dans un tel endroit.
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MessageSujet: Re: “living on the edge” gabriel&autumn “living on the edge” gabriel&autumn EmptyMar 4 Mar - 22:39

« Si j'en doutais, je ne serais pas ici » offrit-il pour toute réponse. Pourquoi Gabriel, à l'emploi du temps bien trop chargé depuis son retour à Berkeley, aurait-il pris la peine d'en perdre un peu plus encore dans une soirée dont il n'était ni l'instigateur, ni le seul convive, s'il avait douté une seule seconde que celle-ci puisse être intéressante ? Autumn était, de toutes les (rares) personnes de son entourage, la seule en mesure de créer de tels événements, et si celui-ci semblait prendre son temps à démarrer, il imaginait que tout ceci n'était qu'un début, rien d'autre qu'une mise en bouche offerte gracieusement par sa majesté Rowen-Glaswell. Tout ici ressemblait à ce qu'il connaissait, convives soigneusement sélectionnés pour éviter tout fêtard inapproprié, petits fours de qualité, champagne délicieux en bouche, créatures divines moulées dans des robes de créateur, et lui, inévitablement vêtu d'un costume – Armani, fait sur mesure – dans lequel il ne détonnait pas le moins du monde. Il répandait de sa classe naturelle un halo de prestige sur toute la soirée, toute modestie gardée. Gabriel attendait simplement le moment où tout basculerait, où les esprits, échauffés par l'abus de bulles, commenceraient à demander plus, et que le tout se transforme en ce qu'il avait toujours connu en présence de son acolyte blonde. Beaucoup en doutaient, mais les riches se montraient souvent bien plus débridés que le reste du peuple. Et pour cause : ils en avaient les moyens. Que vouliez-vous faire, lorsque votre seul lieu de fête était un bar minable, ou pire encore, une simple boîte où tout le monde était en mesure de rentrer ? Les soirées auxquelles il daignait assister avaient toutes le même point commun : un incommensurable potentiel de débauche, auquel il assisterait du haut de son inviolable piédestal, gravant dans son esprit chaque seconde des éclats dont il se faisait le témoin. Contrairement à d'autres, lui ne prenait pas le moindre plaisir à se rendre minable, préférait de loin le contrôle, la maîtrise de lui-même qui lui permettait, en outre, de remémorer à ses compagnons d'infortune les vestiges d'une nuit soigneusement oubliée par leurs esprits volatiles. « J'en doute, mais tu peux toujours essayer de le reproduire. Avec un peu de chance, tu seras encore vivante lorsque tu le trouveras. Mais ne compte pas sur moi pour te ramener chez toi ensuite, je serai parti depuis bien longtemps. » fit-il, gratifiant son amie d'une oeillade malicieuse. Mais il ne mentait pas. Il n'était jamais le dernier à quitter les lieux, préférait au contraire créer la stupéfaction en s'en allant en plein milieu de la nuit, parfois accompagné, parfois seul, et distiller ainsi le doute chez les autres : la soirée serait-elle assez ennuyante, contre toute attente, pour que Gabriel La Tour Dubois préfère la quitter ? Et quand bien même il se plaisait à croire que l'avis des autres ne l'intéressait pas, il se nourrissait avidement de tous les commentaires à son égard, non pas à la recherche d'une vaine célébrité, d'une gloire éphémère qu'il possédait de fait rien qu'avec son nom, mais d'un ego satisfait à l'idée d'inspirer les commentaires des personnes moins bien loties que lui. Il n'aurait su dire comment il le savait, mais aurait juré que la femme qui se tenait devant lui, n'avait plus grand-chose du panache qu'il connaissait à son alter ego blond. Où était passée la verve, la malice, le regard pétillant rien qu'à penser à toutes les idées folles qu'elle mettrait en place ? S'il avait été un ami décent (ce qu'il pouvait être parfois, néanmoins), il aurait cherché à creuser, à savoir ce qui se tramait dans la vie d'Autumn pour lui faire perdre de son éclat. Mais il n'en fit rien, jugeant qu'il valait sans doute mieux l'ignorer, et certainement pas d'humeur à gâcher leur soirée de cette façon. Très vite, elle retrouverait tout de son panache, comme elle le faisait toujours. « Le contraire m'aurait étonné » s'amusa-t-il. Elle avait toujours une idée, cachée dans un recoin de sa tête, qui ne demandait que l'occasion d'être exploitée. Comment aurait-elle pu organiser une soirée sans rien avoir prévu pour la pimenter lorsque l'ambiance se ternirait ? Gabriel pouvait douter de beaucoup de choses, lorsqu'il s'agissait du genre humain, mais il n'avait jamais douté de ses capacités. Et pour cause, après l'avoir assistée de si nombreuses fois, il avait déjà vu tout ce dont elle était capable, tout en étant persuadé qu'elle n'avait montré là qu'un infini degré de son talent. Il la suivit sans hésitation, grimpa à son tour les escaliers baigné de l'excitation qui l'accompagnait toujours lorsqu'il s'agissait de créer un événement unique et mémorable. Autumn marqua un arrêt et, docile, il fit de même. Juste là, sous ses pieds, la foule. Et il ne put retenir un sourire, tant il n'aurait pu rêver meilleure personnification de ce qu'il avait toujours pensé : qu'il se trouvait sur un inviolable piédestal, avec la terre entière à ses pieds. Il tourna la tête vers son amie qui déjà souriait, sans doute en imaginant toutes les possibilités qui s'offraient à eux. Et elles étaient nombreuses. Le regard de Gabriel s'attarda sur les moindres recoins, tout autour de lui, et en contrebas, là où la foule se massait sans avoir la moindre idée que d'ici quelques minutes, leur monde serait secoué par les brillantes idées d'Autumn Rowen-Glaswell et Gabriel La Tour Dubois. « Je suppose que l'idée d'un concours de tee-shirts mouillés, ou de costumes, dans ce cas précis, serait malvenue ? » hasarda-t-il, certain qu'elle secouerait la tête pour refuser l'alléchante offre qu'il lui faisait. La vérité était qu'avec toutes les possibilités offertes, aucune ne lui semblait suffisamment folle pour qu'il s'osa à la proposer. Son regard s'attarda sur les mannequins face à lui, et il haussa un sourcil, perplexe. « Ces trucs me donnent la chair de poule » avoua-t-il sans la moindre gêne. « Tu sais bien que je me contente de suivre tes inspirations, Autumn. Propose, et j'ajouterai mon grain de sel dans la machine. »
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MessageSujet: Re: “living on the edge” gabriel&autumn “living on the edge” gabriel&autumn EmptyDim 16 Mar - 21:36

Derrière chacun de ses pas, derrière chaque pulsation de musique qui résonnait contre son cœur, elle se sentait un peu plus perdre pied. Et elle ne l'appréciait pas, du tout. Les souvenirs étaient une spirale, un cercle vicieux duquel elle ne pouvait sortir, malgré toutes ses tentatives, un canyon dans lequel elle se sentait plonger, ses mains ne parvenant à trouver un quelconque accroc dans la roche lui permettant de retenir, ou tout au moins ralentir, sa chute. Le jour, le mois, l'année, ne semblaient pas changer cet état d'esprit, ce coma à demi éveillé qui la prenait, l'enlevait à cette réalité incongrue dans laquelle elle ne se sentait presque plus avoir sa place. Elle se perdait, tout simplement ; elle qui pensait que le pire était derrière elle, n'avait pas réalisé que le pire, c'était maintenant. Presque une année après, aux instants où les dates coïncidaient presque parfaitement, aux instants où elle pensait avoir tout effacé de sa mémoire, les souvenirs resurgissaient pour la hanter, plus violemment que jamais. Et il était hors de question qu'elle se laisse faire, qu'elle se contente de devenir une victime de son propre esprit torturé. Où était passé Autumn Rowen-Glaswell ? Cette question était sur le bord de ses lèvres, elle le sentait, ses lèvres encore humides du mélange d'alcool dont il refusait de lui donner le secret – en fin de compte, c'était pour le mieux, Autumn n'aurait jamais su résister à une telle dose d'alcool, un tel mélange mortel, comme il le soulignait lui même si bien. Il la connaissait par cœur, il n'existait pas -plus- de personne qui pouvait, les yeux fermés, décrire le comportement de la jeune blonde et les dessous de celui-ci, aussi complexes soient-ils. Leurs esprits avaient toujours fonctionné de la même façon ; ils avaient été fabriqués dans le même moule d'enfants de riche qui aiment s'amuser jusqu'à l’extrême. Elle le voyait, dans son regard, à la fois intrigué par son attitude, cette lueur d'inquiétude se dessinant presque au creux de ses prunelles chocolatées, point d'interrogation auquel elle ne répondrait pas, s'il lui prenait l'envie de poser la question fatale. Il ne le ferait pas, et elle l'appréciait d'autant plus pour cela. Amis, certes, mais ils n'étaient pas ce genre d'amis. Pas ce soir. Effaçant l'humeur complexe qui abîmait les beaux traits de son visage, elle offrit son sourire le plus mystérieux à Gabriel, tâchant d'éloigner les pensées qu'elle ressassait depuis des jours dans un coin de son esprit ; essayant de s'occuper à dessiner des schémas bien plus intéressants. Alors qu'elle guidait son meilleur ami dans un escalier en colimaçon dont elle seule avait le secret, des plans s'établissaient dans son esprit, des cartes se griffonnaient, des visages parmi la foule à l'intérieur de la bâtisse, se distinguaient dans son esprit. La soirée de l'année, cela ne faisait aucun doute. Cependant, tous les invités ne savaient pas encore pourquoi une telle appellation ; et ils n'étaient à coup sûr pas préparés à ce qui leur tomberait sur la tête – littéralement. Derrière la porte de bois qu'elle avait habilement crochetée des jours plus tôt, alors qu'elle préparait les lieux – et tous les tours qu'elle pourrait jouer aux invités, par la même occasion – se trouvait un balcon, contournant la salle, jonché de portes fermées, entrouvertes, débordant d'objets incongrus, d'histoires et de secrets à découvrir. Mais ils n'étaient pas là pour vérifier si les légendes de fantômes de cette maison étaient fondées – ils étaient là pour les rendre réelles. Autumn posa un regard interrogateur sur son ami, lui laissant tout le loisir d'observer les lieux, les objets, les possibilités qui s'étalaient à leurs pieds. Autumn Rowen-Glaswell, premier pas à la redécouverte de la seule, l'unique folie qui la constituait. Pour effectuer ce premier pas, elle l'admettait, elle l'appréciait même, elle avait besoin de son copilote, le seul, l'unique. Gabriel La Tour Dubois. Regard malicieux, cerveau aux mêmes rouages que le sien, et, il fallait l'admettre évidemment, magnifique dans son Armani sur mesure. Bras croisés, sourire aux lèvres, fière de sa trouvaille, Autumn attendit quelques secondes que l'inspiration se pose sur les lèvres de son ami – bien impatiente d'entendre ses idées, mais sachant pertinemment qu'elle appliquerait les siennes également. Un rire se posa sur ses lèvres aux premières propositions de Gabriel, et, se détournant de l'inspection détaillée d'une perruque aux couleurs sombres donnant l'impression de cheveux brûlés, elle esquissa un pas en direction de son ami, déposant une main affectueuse sur son bras. « Gabriel, mon cher Gabriel. Je t'adore pour tes brillantes idées, mais, si tu oses m'en proposer des comme ça encore une fois, je devrais te pendre sur une place publique. » lâcha-t-elle en riant. Ils n'étaient pas à Miami, et les concours de tee-shirts mouillés étaient uniquement pour les adolescents de treize ans. Elle visait haut, bien plus haut. La jeune femme poursuivit sa quête, avançant parmi ce qui semblait être les décombres d'une soirée des années 80' ayant mal tournée : les costumes semblaient, comme cette perruque inspectée plus tôt, ayant été victimes d'une flamme bien trop brûlante, ou d'un gâteau explosif, ou peut-être un mélange des deux. Poussant une porte, elle appuya sur l'interrupteur, et une ampoule nue éclaira d'une lumière blafarde ce qui semblait être une chambre, dotée d'une armoire et de chaises alignées et poussiéreuses, sur lesquelles étaient soigneusement déposées des mannequins, vêtus de costumes des années 50'. Assis, comme de véritables personnes. Un frisson parcourut les bras nus de la jeune femme, mais, dans son esprit, une idée germait. Elle hocha la tête à la remarque de Gabriel. « J'ai l'impression d'avoir interrompu une cérémonie funèbre. » dit-elle, ne cherchant pas à réprimer son frisson. Malgré tout, elle avança jusqu'à la première rangée de mannequins, et observa les yeux creux et sans vie du parfait modèle d'un homme en costume, et l'expression effrayée qui semblait gravée sur ce mannequin. « Effrayant, murmura-t-elle, un sourire se peignant sur son visage. Elle se tourna vers Gabriel, qui se trouvait quelques pas derrière elle, et l'interrogea du regard silencieusement, trois longues secondes. Sentait-il l'idée qui se forgeait dans son esprit, prête à éclater sur ses lèvres rosées d'une seconde à l'autre ? Viens m'aider, froussard. le taquina-t-elle, empoignant le mannequin afin de le sortir de la pièce. Une fois traîné sur quelques mètres, Autumn s'éloigna de quelques pas, ouvrant une seconde porte, qui s'avérait donner sur un placard empli de fournitures diverses. Ses prunelles azur parcoururent de longues secondes les étagères, et finirent par se poser sur un objet circulaire qui ne pouvait qu'être parfait. Le soulevant avec peine, elle l'apporta à Gabriel, et esquissa un large sourire devant sa mine perplexe. Connais-tu la clé d'une bonne animation, mon cher Gabriel ? L'interrogea-t-elle. Elle attendit une seconde, puis, elle déposa ce qu'elle portait à côté du mannequin allongé, et l'ouvrit, présentant à son ami le contenu écarlate d'un pot de peinture à moitié vide. Une bonne frayeur... histoire d'alimenter les légendes qui courent autour de cette maison...et de donner un peps insensé à cette soirée. » Un sourire mystérieux se posa sur ses lèvres, et, attrapant une tasse qui traînait dans le capharnaüm ambulant, elle l'emplit de peinture, et la versa habilement sur l'homme costumé ; laissant le loisir à Gabriel d'additionner un et un.  « Qu'en dis-tu, tu mets les mains à la pâte ? » Un balcon, un homme écarlate...et sans doute l'une des plus folles idées de son existence.
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