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everything has changed ✣ (peter)

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MessageSujet: everything has changed ✣ (peter) everything has changed ✣ (peter) EmptyMer 20 Fév - 18:32

“I wonder how many people I’ve looked at all my life and never seen.”

— The Winter of Our Discontent, John Steinbeck


Elle voulait croire que rien n’avait changé, et le sourire posé sur ses lèvres, celui auquel tout le monde croyait, ne laissait jamais entrevoir son trouble. Pourtant, il était là, bien présent, emplissant peu à peu tout son être, la noyant de l’intérieur ; ce sentiment, elle le connaissait si bien. C’était le même qui l’avait traversée de parts en parts, la première fois, il y a des années de cela, lorsque son accent portugais n’avait pas encore tout à fait adopté les normes de langage anglaises, ces quelques mots qu’elle prononçait de travers étant sans cesse la source de ses moqueries. La colère n’était pas tout à fait présente, mais elle était proche, à fleur de peau, il suffisait sans doute qu’il la frôle pour qu’elle explose, pour la première fois, devant lui, son inséparable, qui ne connaissait pourtant pas toutes ses faiblesses, et sans doute pas la plus grande. Elle l’avait sous contrôle, à l’époque, comme à présent. Ses doigts serraient pourtant son sac à main à en blanchir ses phalanges, mais qui le remarquait avec le délicat sourire posé sur ses lèvres, personne. Son regard passait, doucement, discrètement, d’elle à lui, de lui à elle, essayant malgré elle de deviner les mots qui se dessinaient sur leurs lèvres alors qu’ils discutaient. Ce n’était pas la première fois qu’elle s’adonnait à ce petit jeu, mais elle pensait pourtant ne jamais avoir à affronter de nouveau cette situation. Comme par le passé, ses pas se faisaient silencieux dans les couloirs, se marquant dans les leurs alors qu’ils se frayaient un chemin parmi la foule d’étudiants. Telle une ombre, elle les suivait, les observait, les chassait, espionne poussée par la curiosité, la jalousie, l’agacement qu’une autre personne qu’elle puisse partager quelques instants de son existence. Comme par le passé, elle se retrouvait coincée à une intersection, à miser sur le hasard et la chance afin qu’ils ne l’aperçoivent pas, ou plutôt, qu’il ne constate pas sa présence, et ce petit cinéma qu’elle faisait d’un rien. Une simple conversation, voilà ce qu’ils devaient avoir, bien que, de sa cachette, elle ne pouvait comprendre ce qu’ils se disaient. Le cœur au bord des lèvres, elle tremblait doucement, comptant sur sa dernière prise de traitement pour ne pas surgir comme une bombe, explosant et ne faisant d’eux que des cendres. De longues secondes s’écoulèrent alors qu’elle attendait, appuyée contre ce mur derrière lequel ils se tenaient, sachant pertinemment qu’elle ne percevrait pas un mot de leur conversation, mais s’obstinant à rester immobile, tremblante à chaque battement de cœur la secouant. Quelques secondes, elle écouta les voix étouffées, mais l’éclat de rire de la charmante compagne de son meilleur ami envoya une décharge électrique dans tout son corps. De Talia l’invisible, elle devint tornade, passant en quatrième vitesse devant Peter Andrew-Wilkins, meilleur ami de longue date, inséparable, sa ‘moitié’ selon leurs amis de lycée, pour s’évaporer dans les escaliers de l’université. Elle voulait croire que rien n’avait changé, depuis leurs années lycée, que cette jalousie qu’elle avait une fois ressentie alors qu’elle l’avait croisé avec sa petite amie de l’époque, n’était que passagère, fruit de sa folie, restants d’une colère que les médicaments n’avaient pas encore complètement absorbés. Elle voulait croire, alors qu’ils s’étaient retrouvés au détour de ce même couloir auquel elle venait d’échapper, que tout redeviendrait comme avant. Meilleurs amis, si proches qu’on les confondait avec un vieux couple. Mais, alors qu’elle descendait les escaliers, les marches s’effaçant sous ses pas, et que les tremblements la forcèrent à s’arrêter avant qu’elle n’atteigne le rez-de-chaussée, elle le sut. Tout continuerait à changer, tant qu’elle ne pourrait contrôler cette jalousie inexplicable, et insensée.

La plaquette glissée à nouveau dans son sac, dépassait légèrement. Un étudiant lui glissa un regard douteux, croyant sans doute qu’elle dissimulait des médicaments illégaux, aussi s’empressa-t-elle de refermer son sac, sa main tremblant encore légèrement, son teint rosissant sous la lumière des néons. Elle ne savait plus si elle attendait depuis quelques minutes, ou si cela faisait des heures qu’elle s’était installée à cette table, toute notion du temps avait disparue depuis qu’elle avait croisé le regard de Peter dans le couloir. Il avait dû la remarquer, forcément ; quant à se poser des questions sur son comportement ou non, elle n’en savait rien, elle ne voulait pas le savoir. Ils venaient de se retrouver, si seulement il pouvait oublier cette incartade de sa part, leur relation pourrait redevenir comme avant. Si seulement cela était possible, si seulement elle pouvait garantir que la situation ne se répète pas. Interdire toute fréquentation à Peter ? Non, cela était d’un ridicule. Pourtant, elle l’envisagea une seconde, alors que ses mains resserrées sur sa tasse de thé cessaient doucement de trembler. Ridicule. Il était son inséparable, l’un de ceux qui comptaient le plus, pour elle, elle ne pouvait lui demander une chose pareille, ni même l’envisager. Même si elle devait souffrir, même si elle en venait presque à perdre le contrôle. Incapable d’affronter ses pensées une seconde de plus, elle finit par sortir son appareil photo de son sac, sa seule intention étant de faire défiler les clichés jusqu’à épuisement. Ses prunelles scrutèrent longtemps chaque pixel, à la recherche du moindre défaut, essayant de s’occuper l’esprit, la pluie s’écroulant à présent en trombes dehors l’empêchant de s’adonner à son activité favorite pour laisser passer son trouble, à savoir l’escalade, l’équilibre précaire à des centaines de mètres du sol. Lennon n’était pas là pour la rattraper, en plus, se surprit-elle à penser alors que son regard capta une ombre, suivie d’une autre, se dirigeant en courant vers le café. Ses doigts serrés autour de l’appareil photo se mirent à trembler à la vue de celui qu’elle avait suivi quelques instants plus tôt dans les couloirs de l’université. Elle crut tout d’abord à une énième répétition de la scène qui faisait flancher son cœur, alors que le jeune homme qui avait tant d’années été son ‘mari’, comme elle osait parfois s’amuser à le surnommer, adressait un sourire à la jeune femme qui était entrée à ses côtés. Mais non, peut-être avait-elle seulement imaginé les coins de ses lèvres se relever…à moins qu’il ne s’adresse à elle. Peter avait les yeux rivés sur elle, à présent, et s’approchait d’une démarche certaine, prêt à la joindre alors que ses doigts fourmillaient de sa méprise précédente. Talia déposa soigneusement l’appareil photo et prit une gorgée de son thé, avant d’enfin retrouver de sa contenance, de sa pétillante joie de vivre. Un sourire illumina son visage, et elle leva la main pour lui faire un signe. « Peter, tu viens te joindre à moi ? » Question rhétorique, le temps qu’elle la formule, il s’était déjà installé. Comme si rien n’avait changé. Elle n’attendit pas sa question par rapport à son comportement de plus tôt, enchaînant comme d’habitude les questions, les sourires, qui n’allaient se tarder à se muer en petites disputes ridicules dont ils avaient l’habitude, et qui leur avaient valu ce surnom de vieux couple. Attrapant son appareil, coupant la serveuse par son enthousiasme, elle annonça la commande de Peter sans même lui poser la question. Comme d’habitude, elle savait ce qu’il prenait, il ne pouvait pas avoir changé cela. Puis elle fourra l’appareil sous le nez de son… meilleur ami, ancien meilleur ami, elle ne savait plus. « Qu’est-ce que tu en penses ? l’interrogea-t-elle, sourcils froncés, mine presque inquiète. Photo du Golden Gate Bridge, à la tombée de la nuit, qui ne la satisfaisait pas totalement. Si elle n’est pas belle, j’irai la refaire, » poursuivit-elle, tournant le regard vers l’extérieur. La nuit tombait, justement, le café se vidait aussi, d’ailleurs. Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus qu’eux, un appareil photo entre eux, et bien trop de questions auxquelles ils n’avaient pas de réponse.
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MessageSujet: Re: everything has changed ✣ (peter) everything has changed ✣ (peter) EmptyMar 26 Mar - 23:42

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