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Serana&Cole — « En s'accrochant au passé, on trébuche dans l'avenir »

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MessageSujet: Serana&Cole — « En s'accrochant au passé, on trébuche dans l'avenir » Serana&Cole — « En s'accrochant au passé, on trébuche dans l'avenir »  EmptyMar 5 Mar - 15:06

Serana&Cole — «En s'accrochant au passé, on trébuche dans l'avenir »


Flashback. 'D'accord elle est partie sans te prévenir. Mais enfin Cole, tu vas pas pouvoir l'éviter éternellement!' 'Et pourquoi pas?' Une lueur de défi était passée dans mon regard alors que j'enfonçais mes mains dans mes poches, d'un air buté. Une fois que j'avais décidé quelque chose, il n'était pas aisé de me faire revenir en arrière. La revoir? Ho non, il en était hors de question! Elle était partie sans même dire au revoir, sans un mot d'explication et ça, je n'étais pas prêt à lui pardonner. Elle? Serana. Nous avions quinze ans et nous nous aimions d'un amour d'adolescent. Enfin, je l'aimais d'un amour d'adolescent. Parce que en ce qui la concernait elle, je ne peux pas être certain que ces sentiments étaient partagés. Je l'avais rencontré alors qu'elle arrivait d'Italie pour passer des vacances dans sa famille. Les Garfield étant mes voisins, il était inévitable que je rencontre la belle demoiselle. Chaque année, j'attendais avec impatience l'arrivée de Serana. Et chaque année, je passais de bons moments avec elle. Et nous avions grandi. Elle était devenue une magnifique jeune fille et j'avais carrément flashé. C'était un peu comme un coup de foudre. Une évidence. Cette évidence se transforma en quelque chose de plus concret quand je partageais avec elle ma première fois. Notre première fois. Je ne m'imaginais d'ailleurs pas la donner à quelqu'un d'autre. Alors oui, je savais qu'elle repartirait fin de l'été. Je n'étais pas idiot et je savais que les relations à distance étaient très difficiles à entretenir. Mais à cette époque, j'avais l'espoir, je croyais en nous et à un avenir commun. Je devais probablement être le seul. Cette année-là, Serena parti sans même m'en avertir, achevant donc une histoire qui avait à peine commencer et me laissant là avec mon petit coeur brisé. Première fois, premier chagrin d'amour. Cela faisait deux ans à présent que cette histoire s'était déroulée et pourtant je n'arrivais pas à oublier cette souffrance. Je n'arrivais pas à pardonner à Serana de m'avoir laissé sans même un mot. Bien sûr, je savais qu'elle reviendrait les vacances prochaines. Mais je n'avais pas cette patience d'attendre pour enfin qu'elle m'explique ce qui lui était passé par la tête. Serana, je l'avais rayée de ma vie, avec grande difficulté. Plus que nos moments intimes, notre amitié me manquait. Mais je faisais ma forte tête. Bien entendu, j'avais continué ma vie et j'étais de nouveau tombé amoureux. Mais je n'avais plus confiance et cela se traduisait par une jalousie permanente. Cette même jalousie fut la cause de ma séparation avec cette demoiselle dont j'étais resté en couple 6 mois. Même amour, même espoir et comme Serana, elle s'était envolée. J'avais commencé à croire que j'étais maudit et j'avais donc décidé de ne plus m'accrocher. J'étais devenu cette espèce d'allergique à l'engagement. Un crétin qui ne cherchait rien d'autre que de l'amusement. Malgré tout, je n'arrivais pas à oublier le visage de Serana, ni toute notre complicité. Je ne savais donc pas comment je réagirais si jamais je la revoyais. Alors dès qu'elle arrivait en Angleterre, je partais en vacances en Espagne dans la famille de ma mère. Ma mère, qui ne savait d'ailleurs plus quoi me dire pour que j'acceptes enfin de reparler à notre voisine.Alors elle se contentait d'accepter et me regardait partir à Madrid, d''où je revenais généralement avec plein de souvenirs en poche. Souvenirs qui ne comblaient pas l'absence de Serana. Elle avait laissé comme un vide dans ma vie et personne n'aurait pu le combler.Si je dois parler de moi, il y aura forcément un moment où je parlerais de toi.

Café/bar The Albatross, un lundi à 14h30.Interdiction de se souvenir de ce qui blesse, de ce qui gêne. Car si on se souvient, on y pense, on en parle, on pose des questions, et ça revient. Ca rôde, comme un spectre. Première journée de cours à Berkeley. Bien que j'avais généralement un excellent sens de l'orientation, je n'arrivais pas encore à me repérer correctement dans le campus américain. Je m'étais perdu deux fois avant de retrouver les amphithéâtres de médecine. Je ne me souvenais pas que mes premiers pas à Oxford avaient été aussi laborieux. Ici, tout semblait démesuré. La folie des grandeurs américaines sans doute. J'avais quand même réussi à me trouver une place de choix dans la salle de classe et j'avais passé toute ma matinée à prendre des notes sur un cours d'anatomie particulièrement interressant. Le professeur nous avait laissé partir à 14 heures et si j'avais bien calculé j'avais le temps de me rendre au restaurant universitaire avant le début d'un cours de pathologies cardiaques qui débutait à 15 heures. Sauf qu'encore une fois, je me perdis dans ce dédale qu'était Berkeley. J'arrivais enfin devant le restaurant à 14h30 précises. L'heure de fermeture des portes de celui-ci. Décidément, aujourd'hui j'étais verni! Je me rappelais alors des paroles de Jack, ma correspondante. Elle m'avait dit qu'on pouvait toujours trouver de quoi se restaurer ici, qu'il y avait un café/bar ouvert toute la journée. Jack. Je me demandais bien ce que j'aurais fait sans elle ici. La demoiselle m'avait tout de suite très bien accueilli et m'avait pris sous son aile. Je n'aurais pas pu rêver meilleure correspondante. Maintenant de là à aller la déranger pour qu'elle me remontre une nouvelle fois le chemin, il n'y avait qu'un pas que je ne franchirais pas. J'avais donc accosté un étudiant qui m'avait expliqué le chemin à prendre d'un air moqueur. Tout le monde ici n'appréciait pas la venue des anglais sur leur territoire et je venais de le comprendre en cet instant. Il me fallu donc quelques minutes supplémentaires pour arriver enfin au bar. The Albatross. Ils avaient quand même une drôle de façon de nommer leur cafetariat ces américains. Et de toute évidence, ils mangeaient à n'importe quelle heure au vu de la file qui se trouvait juste devant moi. Moi qui detestait attendre, j'étais verni. Je posais alors mon regard sur la demoiselle juste devant moi et je la détallais. Elle me rappelait vaguement quelqu'un. Mon sang ne fit qu'un tour et mon coeur se mit à battre mystérieusement la chamade quand je reconnus ma voisine de file. Serana Garfield-Da Valle. Ma Serana, ma briseuse de coeur. Je ne savais pas qu'elle avait quitté Venise, j'étais donc loin de me douter qu'elle étudiait à Berkeley. Nos chemins se croisaient encore et étrangement je n'en étais pas mécontent. Attention, ce n'était pas pour la cause que je ne lui en voulais plus. Je n'avais toujours pas oublié. D'ailleurs j'étais à deux doigts de faire demi-tour quand un de mes amis arriva. 'Cole! Tu devineras jamais quoi!' Non, je ne possédais pas encore un don de voyance. Mais je savais à présent qu'il était trop tard pour faire demi-tour et fuir une nouvelle fois. Il y avait beaucoup de chance que Serana ait entendu mon prénom et peut-être tout autant de chance qu'elle se retourne à cet instant précis. Je détournais mon regard de la chevelure rousse pour le poser sur mon ami. Il était loin de savoir l'erreur qu'il venait de commettre. Mais je décidais de faire comme si de rien n'était, l'écoutant d'une oreille.

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MessageSujet: Re: Serana&Cole — « En s'accrochant au passé, on trébuche dans l'avenir » Serana&Cole — « En s'accrochant au passé, on trébuche dans l'avenir »  EmptyJeu 7 Mar - 6:49

❝ En s'accrochant au passé, on trébuche dans l'avenir ❞

Suite à mon dernier cours de ce matin je quittai l’université pour aller à ma chambre dans la maison epsilon. Je n’avais pas cours en après-midi, il m’était donc assez inutile de rester là-bas. Le seul truc qui aurait pu me retenir dans l’établissement aurait été mes amis, mais de leurs côté ils étaient trop occupé comme ils avaient cours toute la journée. J’étais donc seule pour un moment. Seule. Un mot que je détestais prononcer, mais fallait bien que je me l’avoue. J’étais seule et j’allais sans doute le rester pendant encore un moment. Cupidon ne s’était pas pointé à ma porte depuis un moment. Enfin, presque pas pointé. Il était vrai que depuis un moment j’avais un petit faible pour l’un de mes plus proches amis. Seulement, c’était compliqué et ça avait plus l’approche d’un fantasme qu’autre chose. Je soupirai. Assise sur mon lit, je sortie une petite boîte qui était dans le première tiroir de ma table de nuit. Dans cette boîte il y avait des photos que je gardais depuis longtemps. Je ne sais pas pourquoi, mais en cet instant j’eus le besoin de la sortir et de feuilleter mes anciens souvenirs. Je regardais une photo à la fois. Je revoyais ma famille et mon entourage d’Italie. Revoir ces gens m’était douloureux. Ça me rappelait que j’étais loin de chez moi et surtout de ma mère. Ensuite, je tombai sur des photos un peu plus récentes où je me voyais en compagnie de mes amis de Berkeley. Je souris, ça me réconfortait de voir que je m’avais fait une genre de petite famille. Ensuite, je tombais sur des photos un peu plus vieille qui datait du temps que je rendais visite à mes grands-parents. Je revis plusieurs photos de moi en compagnie de mon premier amour. Je devais dire qu’on était plutôt mignon à l’époque. Je me demandais d’ailleurs ce qui était advenu de Cole depuis tout ce temps. Après tout, je ne l’avais jamais revu depuis que j’étais partit sans le lui dire après cet été mémorable. D’ailleurs, je m’en voulais d’avoir réagi aussi bêtement à l’époque. J’aurais peut-être pu tenter une relation à distance comme j’avais fait par la suite avec Hayden même si je sais personnellement que ça ne fonctionne pas aujourd’hui. Repenser à lui qui était mon premier amour et aussi ma première fois me faisait tout drôle. Depuis tout ce temps, je ne l’avais pas oublié et il m’arrivait souvent d’espérer de le recroiser lorsque j’allais rendre visite à mes grands-parents. Il me manquait et il y avait toujours cette petite voix dans ma tête qui se demandait qu’est-ce que serait ma vie aujourd’hui si je n’avais pas fait cette erreur toute bête. Malheureusement, je ne pourrais jamais répondre à cette question parce que le passé ne se change pas. Je continuais à feuilleter mes photos me remémorant plusieurs moments de ma vie. Seulement, je m’arrêtai aussitôt que je vis la photo où je tenais dans mes mains mon fils après mon accouchement. C’était encore trop douloureux à regarder. Je m’en voulais énormément de l’avoir délaissé. Je rangeais alors les photos et sortie de ma chambre. Je voulais me changer les idées et prendre l’aire était la meilleure solution que je connaissais pour ce faire. À l’extérieur, je marchais le long de l’allée des grecs. Je regardais le paysage et les gens qui passaient en cas où je verrai une tête familière. Suivant le chemin qui se présentait devant moi, je me retrouvai de nouveau devant l’université. Ayant un peu faim à l’instant, je décidais de rentrer dans l’immense établissement pour aller manger un petit quelque chose. Mon choix se portant rapidement sur le café bar de Berkeley sachant pertinemment que les restaurants et la cafétéria ne servaient plus à manger à cette heure-ci. Arrivé à mon endroit de prédilection, je désespérai. Il y avait une file d’étudiants qui faisaient déjà la ligne Je n’avais réellement pas envie d’attendre dix heures pour pouvoir manger. Mes yeux firent le tour des gens présent dans la filer pour vérifier s’il n’y avait pas une porte d’entrée dans les débuts. Pas de vaine, il n’y avait encore personne que je catégorisais d’amis. J’allais donc devoir faire la file comme tous ces gens sans importances. Faut dire que je n’en avais pas l’habitude même si ça m’avait arrivé quelques fois depuis mon arrivée à Berkeley. Contrainte de le faire, je me mis au bout en espérant que ça allait avancer rapidement. Tapant du pied avec mes talons aiguilles, j’attendais avec impatience lorsque j’entendis un nom pas inconnu ce prononcé derrière moi. «Cole! Tu devineras jamais quoi!» Ce prénom ne m’était pas du tout inconnu, mais il y avait peu de chance que celui qui le portait soit mon Cole à moi. Toutefois, curieuse je me retournais subtilement vers ce duo d’amis. Mes yeux s’écarquillèrent. Mon cœur se mit à battre la chamade. Je n’en croyais pas mes yeux. Ce type au nom de Cole était bien mon Cole à moi. Il avait grandi certes, mais c’était lui. Je le reconnaîtrais entre mille. Je le lâchai toutefois rapidement des yeux sans qu’il ne me remarque. Je ne savais pas quoi faire. J’étais contente de le revoir et tout, mais aux dernières nouvelles il avait fait exprès de m’éviter pendant toutes ces années. Alors, qu’est-ce qui me disait qu’il allait vouloir m’écouter et qui n’allait pas quitter la pièce. Je sentais l’angoisse m’envahir. C’était quand même une chance inouïe qui se présentait à moi. Je ne pouvais pas la laisser passer. Je pris alors une bonne respiration et je fis exprès de faire tomber une de mes boucles d’oreilles derrière moi en passant une de mes mains dans mes cheveux. Dès que le son de la collision de mon bijoux contre le plancher retentit à mes oreilles je me retournai pour la récupérer au sol. En me relevant, mes yeux croisèrent ceux de Cole comme je l’avais prévu. «Cole!?» Je faisais mine d’être surprise comme si je ne l’avais pas remarqué avant ce moment. Maintenant, face à lui, je pouvais le détailler du regard. Il avait effectivement grandit, mais je devais bien dire qu’il n’avait pas du tout perdu son charme. Il était aussi beau, même voir plus beau qu’avant. «Ça faisait longtemps dis donc.» Je lui souriais avec mon plus sourire. «Tu es à Berkeley depuis longtemps?» J’essayais de rester naturelle et confiante ce que je savais très bien faire depuis le temps. Par contre, en réalité, j’angoissais vraiment. J’espérais plus que tout qu’il ne me fasse pas la tête, mais je savais pertinemment que monsieur pouvait se montrer très rancunier et c’était bien cela qui me faisait peur.

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MessageSujet: Re: Serana&Cole — « En s'accrochant au passé, on trébuche dans l'avenir » Serana&Cole — « En s'accrochant au passé, on trébuche dans l'avenir »  EmptyVen 8 Mar - 10:15

Serana&Cole — «En s'accrochant au passé, on trébuche dans l'avenir »


« Il y a ceux qui voient les choses telles qu'elles sont et se demandent pourquoi, et il y a ceux qui imaginent les choses telles qu'elles pourraient être et se disent: "Pourquoi pas?" » D'après George Bernard Shaw, on pouvait classer les personnes en deux catégories. Tout d'abord les défaitistes. Ceux qui se contentent de regarder les évènements sans lever le petit doigt, ceux qui se demandent simplement pourquoi. Pourquoi une telle chose arrive & pas une autre? Pourquoi les complications me tombent-elles dessus sans que je ne les cherche? Pourquoi? Et de l'autre côté on avait les optimistes, les rêveurs. Ceux qui avaient une imagination assez grande pour voir leur vie autrement. Pour la scénariser de telle sorte qu'elle serait meilleure. Et ensuite tout faire pour réaliser ces rêves. Il fut un temps où on aurait pu me classer sans problème dans cette deuxième catégorie. J'aimais regarder le monde avec des yeux d'adolescent, croire que tout pouvait être possible si on s'en donnait la peine. A cette époque, j'avais 15 ans et tout m'avait toujours souri dans la vie. J'étais né sous une bonne étoile, dans une bonne famille, avec une petite cuillière en or dans la bouche. Cela aurait pu être un million de fois pire si par exemple, on m'avait attribué un bidon-ville ou une ruelle sombre un soir d'hiver. Toute ma vie j'aurais du lutter contre le froid, contre la faim, contre les maladies et j'en passe. Alors je m'étais toujours estimé heureux. Une fois un ami m'avait demandé ce qui différenciait une famille de bourgeois à une famille moyenne, comme lui et je lui avais répondu rien. Rien à peu de choses près. J'avais eu le droit à un professeur particulier mes premières années d'études, j'avais fréquenté les meilleurs établissements scolaires, je pouvais tout avoir rien qu'en claquant des doigts. J'avais donc des avantages, des chances de réussir beaucoup mieux que les autres dans la vie. Mis à part ça, j'avais une famille comme toutes les autres. Deux parents aimants -bien que mon père soit régulièrement absent- et une petite soeur qui aimait se rebeller contre les codes de la haute société. Je n'avais donc aucun mal à me poser avec des amis autour d'un thé et refaire le monde avec mes yeux d'adolescent. Pour moi tout était possible puisque les trois quarts des choses s'achetaient. Et puis la vie a continué et m'a appris que même les plus riches avaient le droit au malheur. Le mien n'était pas le manque d'argent mais plutôt ma vie sentimentale. J'étais jeune, riche et beau mais j'avais un seul défaut: j'étais devenu lucide. Et ça, ça gâchait tout. J'avais fini par ouvrir les yeux: ce n'était pas parce que je faisais partie de la jeunesse dorée londonienne que j'étais immunisé face à la souffrance. Sinon je n'aurais pas eu le coeur déchiré en mille morceaux quand Serana était partie sans me prévenir. D'accord, je savais que la fin des vacances approchaient. Et je savais aussi qu'elle devrait repartir à Venise. Mais j'avais espéré, j'avais imaginé que tout aurait pu se dérouler autrement. Pendant les premiers mois après son départ, je m'étais d'ailleurs plu à imaginer mon futur si elle n'avait pas pris cette décision. Je lui aurais certainement promis de l'attendre, j'aurais même pu aller lui rendre visite en Italie les vacances suivantes. Je nous voyais parfaitement bien passer le restant de nos jours ensemble. C'était ça la magie du premier amour: croire qu'il durerait toujours. Et redescendre sur terre quand on est abandonné comme une vieille chaussette sale. La chute était dure. L'incompréhension était présente. On se posait trois tonnes de questions dont on savait qu'on aurait pas le droit aux réponses. Alors on essayait de faire son deuil d'une histoire inachevée. Une histoire qui m'avait laissé un goût amer en bouche. Je n'avais d'ailleurs pas eu le courage de déchirer les photos de nous. Je les avais laissée dans un album sur mon étagère. Je me plaisais à me dire qu'un jour je les regarderais certainement avec mes enfants, tout en leur parlant de ce premier amour qui cause tant de souffrances. J'aurais certainement cette pointe de nostalgie dans la voix. Et peut-être cette envie de remonter le temps. 'Et tu aurais fait quoi à ma place?' Je sentis un petit coup de coude sur mon bras gauche et à cet instant je me rendis compte que je n'avais rien écouté de ce que mon ami venait de me dire. Je m'étais contenté de l'observer d'un oeil distrait. Revoir Serana après autant d'années d'absence m'avait fait replonger dans mon passé. J'en étais complètement chamboulé. La demoiselle avait bien grandi, il était terminé le temps de nos 15 ans. Et pourtant, je l'aurais reconnue entre mille. Et son simple profil debout devant moi m'avait fait revenir quelques années plus tôt. Je nous avais revu main dans la main parcourant les rues de Londres ou encore tout les deux assis sur un banc en mangeant une glace et en rigolant des passants. Insouciants. Voilà ce qu'on était. Je me forçais à présent à ne pas faire demi-tour et je fis un effort surhumain pour porter toute mon attention sur mon ami, qui de toute évidence n'avait pas remarqué mon malaise. Alors que j'ouvrais la bouche pour lui répondre une phrase énigmatique -qui n'aurait aucun sens puisque rappelons que je n'avais pas écouté- mon regard fut une nouvelle fois attiré vers Serana. Ou plutôt dans la direction du bruit d'une boucle d'oreille tombant sur le sol. Je vis donc Serana se retourner, je la vis se pencher pour ramasser la fautive et se relever avant même que je n'ai eu le temps de détourner mon regard. Ses yeux se posèrent donc dans les miens et je ne fus plus capable de la nier. «Cole!?» Si j'avais espéré qu'elle ne me reconnaisse pas -une autre manière de fuir et de lui en vouloir de m'avoir oublié- je fus vite informé du contraire. Dans un sens ça flattait mon égo que la demoiselle ne m'ait pas zappé aussi vite qu'on changerait un programme télévisé d'un ennui mortel. Mais ça n'arrangeait pas mes affaires non plus. Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir lui dire? J'avais remarqué de la surprise passer dans son regard, sans vraiment me douter que celle-ci était simulée. Je remarquais aussi qu'elle me détaillait mais je ne me formalisais pas la dessus. Je fis de même de mon côté, d'une manière un peu plus discrète. Serana était devenue une belle jeune femme mais je ne voulais pas qu'elle sache que je la trouvais encore magnifique. Encore plus que dans mes souvenirs. Ni même qu'elle se doute que je pourrais encore être attiré par elle comme si elle était une sorte d'aimant. Mon regard bleu ne quittait plus celui de la demoiselle. Je n'avais pas feint d'être surpris. Bien entendu, je ne m'attendais pas à la voir là mais je l'avais déjà repérée depuis un petit moment et l'effet de surprise était donc passé. Je sentais le regard de mon ami posé sur moi mais je ne jugeais même pas utile de faire les présentations. Je ne pensais pas rester longtemps de toute façon. J'étais resté silencieux et j'espérais que Serana croirait à une erreur sur la personne. Elle se retournerait donc et on en parlerait plus. Fin d'une discussion qui n'avait pas commencé. Mais de toute évidence, le scénario que je venais de m'échaffauder à une vitesse éclair ne fut pas le bon puisque Serana embraya. «Ça faisait longtemps dis donc.» Cette phrase aurait pu sonner comme un reproche si elle n'avait pas été accompagnée d'un beau sourire. Sourire qui m'avait autrefois fait fondre. Sourire qui faisait toujours accelerer mon coeur. Je décidais alors de prendre la parole, histoire de ne pas passer pour un demeuré profond. '8 ans pour être plus précis.' 8 longues années qu'elle était partie sans un regard en arrière. 8 longues années que je fuyais à Madrid quand elle arrivait en Angleterre dans le seul but de ne pas la croiser. Ma voix était restée calme, posée mais sèche. Il était plus que probable qu'elle ne reconnaisse pas l'ancien Cole, l'adolescent plein de joie de vivre. L'adolescent qui avait une grande confiance en lui et qui bavardait à n'en plus finir, celui qui souriait sans cesse aussi. Là, pas un sourire. Je ne voulais pas qu'elle sache qu'elle m'avait manqué, ni même que j'avais envie de la serrer dans mes bras. J'étais trop fier pour lui avouer. Alors je me contentais de répondre simplement, sans trop m'étendre.«Tu es à Berkeley depuis longtemps?» Serana semblait vouloir continuer la discussion. Alors je me devais de continuer à lui répondre. La question était bateau, comme quand on rencontre une personne qu'on a plus revue depuis longtemps et qu'on a plus rien à lui dire... Après on parlerait certainement de la météo ou d'un sujet du genre. Passionnant! Alors que pour ma part, une question me brûlait les lèvres depuis cette fin d'été où elle m'avait laissé: pourquoi? 'Quelques jours. En même temps que les autres anglais' Mon regard n'avait pas quitté celui de Serana. Je ne faisais plus attention aux personnes autour de nous, c'était un peu comme si le temps s'était arrêté. 'J'ignorais que tu étudiais ici.... En fait j'ignore beaucoup de choses sur toi depuis que tu es partie... ' Première petite pique. Premier reproche déguisé en une simple phrase. Mais je savais que Serana comprendrait. Qu'elle comprendrait que je n'avais rien oublié malgré le temps. J'entendis un étudiant râler derrière nous et je reportais mon regard sur la file. Trop occupés à parler nous n'avions pas remarqué qu'elle avait avancé de quelques pas. Je posais donc ma main sur l'épaule de Serana et je l'entraînais quelques mètres plus loin. Un frisson parcouru mon corps à cet instant précis et j'enlevais ma main d'un air naturel, comme si c'était tout à fait normal et que nous ne nous étions jamais quitté. Douce illusion. Mensonge. Je ne savais pas jusque quand j'allais me retenir, je ne savais pas quand j'allais exploser. J'étais très rancunier, Serana le savait mieux que quiconque. Elle devait s'en douter.


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MessageSujet: Re: Serana&Cole — « En s'accrochant au passé, on trébuche dans l'avenir » Serana&Cole — « En s'accrochant au passé, on trébuche dans l'avenir »  EmptyDim 10 Mar - 1:24

❝ En s'accrochant au passé, on trébuche dans l'avenir ❞

Mon regard ne lâchait pas une seconde celui de Cole. Je n’avais pas l’intention de le laisser filer sans rien faire. C’était une chance inouïe pour moi de le retrouver après toutes ces années. J’allais enfin pouvoir éclairer notre situation. Peut-être que même qu’il pourrait enfin cesser de m’éviter comme la peste. Je m’étais bien habituer de le savoir absent lorsque j’allais rendre visite à ma famille, mais un côté de moi espérait toujours de le revoir. Ça me blessait à chaque fois de le savoir partit et j’en avais marre de ne pouvoir rien faire pour régler ce problème. Alors, aujourd’hui j’allais tout faire pour réparer mon erreur passé. Seulement, je savais pertinemment que ça n’allait pas être aussi simple. Je connaissais Cole depuis longtemps et l’un de ses défauts que je connaissais était qu’il était quelqu’un de rancunier. Et d’après son comportement, il avait encore sur le cœur cette histoire. Je ne pouvais pas vraiment le blâmer d’être en colère contre moi, mais je le trouvais un peu puérile. Comment pouvait-on régler notre problème s’il passait son temps à m’esquiver? Il n’y avait pas de solution dans un cas comme ça et c’était désagréable de penser qu’il préférait garder son amertume au lieu de me reparler. Je soupirais à cette pensée et j’osais espérer qu’il fasse acte de maturité cette fois. «8 ans pour être plus précis.» Sa réponse était sèche et il ne souriait pas. Il m’en voulait décidément encore autant qu’avant et semblait avoir également changé. Il n’était plus celui d’autrefois. Néanmoins, je fus un brièvement étonner qu’il aille compter les années. J’avais appris avec le temps que lorsqu’un homme retenait des dates et comptait les années ou toute autre chose du genre, c’est qu’il y avait quelque chose de vraiment important qui s’était déroulé pendant ces moments-là. J’avais donc été réellement importante à ses yeux tout comme il avait été très important dans ma vie. À cette pensée, la nostalgie fit surface dans mes pensées. J’avais passé de bon moment en sa compagnie et j’avais été très heureuse. Sans le savoir il m’avait largement aidé à oublier les dernières années passée où j’avais été atteinte d’une leucémie. Cet homme aujourd’hui qui me détestait avait été et le restera surement malgré lui l’un des piliers de ma vie. Avant de me perdre dans mes pensées ou de craquer face à mes sentiments je continuais la discussion en reprenant sur moi. En espérant cette fois-ci qu’il finirait par être un peu moins froid à mon égard. «Quelques jours. En même temps que les autres anglais.» Malheureusement son ton ne changea pas, mais il continuait à répondre. C’était déjà ça. Alors, il faisait partit de l’échange comme tous ces autres anglais. Enfaite, ça ne m’étonnait pas du tout. J’aurais toutefois aimé mieux l’idée qu’il fasse ses études à Berkeley comme moi, mais ce n’était pas le cas. Il allait donc repartir lorsque l’échange allait se terminer. Une raison de plus pour ne pas laisser ma chance de régler notre problème. Seulement, je ne savais pas trop comment amorcer cette discussion surtout que nous étions en pleine file d’attente. Ce n’était pas très approprié de faire un semblant de scène de ménage devant un publique. «J'ignorais que tu étudiais ici.... En fait j'ignore beaucoup de choses sur toi depuis que tu es partie...» Il sembla du moins se charger lui-même d’intégrer cette conversation au vu du pique qu'il venait de me lancer. Il était aussi très clair pour moi que ce pique n’allait pas être le dernier. J’allais avoir décidément ma chance pour essayer de réparer le tout. J’avais beau toujours avoir voulu vire ce moment, je restais énormément angoisser par cette rencontre. Avant que je ne puisse rajouter un quelconque mot, un étudiant se mit à râler pour que l’on avance. C’est que la file avait avancé de quelques pas tandis que nous avions resté au même point trop concentrer sur notre situation. C’est alors qui déposa sa main sur mon épaule afin de m’extirper hors de la file et surtout dans un endroit plus discret. Au contact de sa main contre mon épaule, un frisson parcourue mon corps en entier. Cela faisait si longtemps que nous avions eu un quelconque contacte que s’en était presque étrange. Le pire dans tout ça était le fait que je ne détestais pas ce rapprochement et que j’avais l’impression que ça m’avait manqué. Il était quand même vrai que je n’avais jamais réellement oublié notre histoire et encore moins Cole lui-même. Il m’était tout simplement impossible à oublier. Ce contacte rafraîchissant prit du moins rapidement fin lorsque nous étions assez éloignés. Seuls dans notre coin, je ne savais pas trop quoi rajouter. Je reposais mon regard dans celui de mon premier amour et je ne dis rien pendant un moment. Le moment était enfin arrivé et ça m’angoissait. Gardant le sourire et la tête haute je pris enfin la parole. «Tu m’en veux toujours à ce que je peux voir.» Je venais d’affirmer mes pensées. Je n’avais pas réellement pensé avant de prononcer ces mots. Je m’étais tout simplement lancée dans l’une des pires discussions de ma vie. «Tu veux en parler? Parlons-en si c’est ce que tu veux.» Je savais pourtant qu’il n’avait aucunement dit à haute voix vouloir en parler, mais son pique qu’il venait de me balancer en plein visage voulait tout dire. J’essayais de garder le sourire malgré la situation. Mon but premier n’était pas de le provoquer loin de là, mais fallait bien que l’on en parle un jour. On ne pouvait pas continuer comme ça. Huit années passé ainsi ça suffisait amplement. Fallait passer à autre chose. Fallait vraiment qu’il passe à autre chose.
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MessageSujet: Re: Serana&Cole — « En s'accrochant au passé, on trébuche dans l'avenir » Serana&Cole — « En s'accrochant au passé, on trébuche dans l'avenir »  EmptyMar 12 Mar - 13:34

Serana&Cole — «En s'accrochant au passé, on trébuche dans l'avenir »


Pardonne et oublie, c'est ce qu'on dit. Quand quelqu'un nous blesse, on a envie de le blesser aussi. Quand quelqu'un nous fait du tort, on veut avoir raison. Sans le pardon, les vieux compteurs ne sont jamais remis à zéro... Les vieilles blessures ne guérissent jamais. Et ce qu'on peut espérer de mieux, c'est qu'un jour on aura assez de chance pour oublier. Grey's Anatomy Pardonner pour mieux oublier. Ou plutôt pour mieux vivre avec. Parce que sérieusement, qui peut être assez bête pour croire qu'un jour tout s'oublie? Pour croire qu'un jour on pourra regarder en face la personne et se dire qu'elle ne représente plus rien pour nous? A moins d'avoir une pathologie nous bousillant les neurones, je ne voyais vraiment pas comment on pouvait être amnesique à ce point. Comment aurais-je pu oublier une blessure qui avait mis si longtemps à se refermer? Je m'étais pourtant plu à penser que j'y étais arrivé, que Serana ne représentait plus qu'un vieux souvenir qu'on raconte le soir assis devant un feu de bois. Pour mieux m'en convaincre, j'avais d'ailleurs essayé de donner une chance à Alexie, de donner une chance à notre couple. Et j'avais tout fait foirer. Inévitablement. Ma peur de la perdre était réapparue, ma jalousie aussi. C'était à prévoir. Tant que je n'aurais pas compris ce qui s'était réellement passé ces vacances-là, je ne saurais jamais accorder ma confiance comme il se le devait à une demoiselle, j'aurais toujours cette peur de l'abandon. Comprendre. J'étais pourtant persuadé que je n'aurais jamais cette possibilité car je ne pensais jamais revoir Serana. Normal me diriez-vous, je la fuyais comme si la belle était atteinte de la peste. Pourtant, j'aurais aimé comprendre même si mes actes disaient le contraire. Comprendre pour mieux pardonner? Je n'en étais pas encore là. Je faisais partie de ses personnes qui avaient un si mauvais caractère que le pardon en devenait difficile. Rancunier, c'était le mot et je ne mentais pas quand j'affirmais que je l'étais. Cela pouvait même en devenir énervant. Vous entendre répéter votre erreur à longueur de temps alors que vous faites tout pour vous faire pardonner, ou encore à chaque dispute voir vos anciennes fautes étalées sur le tapis. C'était ce dont vous aviez le droit avec moi. Ce n'était pas facile à vivre, j'en étais conscient. Mais je n'avais jamais prétendu que vivre à mes côtés était chose aisée. C'était peut-être aussi pour cette raison que je n'arrivais pas à vivre bien longtemps avec une demoiselle. Même si je criais haut et fort que ce fait était un choix pour moi et rien d'autre. En fait, choisir le célibat était une chose plus facile, une assurance de ne pas souffrir. Et la souffrance moi je l'évitais le plus que je le pouvais. C'était aussi simple que ça: je ne savais pas la gérer. Je passais donc mon temps à fuir les personnes qui me faisaient souffrir. 'Tu sais, si tu ne prends pas le risque, tu vas passer à côté de belles choses' Tel avait été le conseil de ma soeur. Leelo avait beau n'avoir que 19 ans, elle possédait une grande maturité et c'était la personne en qui j'avais le plus confiance. La personne à qui je confiais tout. De A à Z. Ma soeur me connaissait par coeur et avait toujours les mots qu'il fallait pour essayer de me faire réagir. Cette phrase venait de résonner une nouvelle fois dans ma tête, comme un écho. Si tu ne prends aucun risque, tu passeras à côté de belles choses.J'avais donc observé le profil de Serana dans la file d'attente. J'avais vu qu'elle tapait de son talon sur le sol, signe de son impatience. Tout comme moi, elle ne semblait pas enchantée de devoir attendre interminablement. Et pour la première fois depuis bien longtemps je n'avais pas fuit. D'abord, je n'en avais pas eu le temps et surtout pas l'envie. Car qu'on soit bien clair entre nous, rien ne m'empêchait de prendre mon pote par le bras et de l'emmener plus loin. Pas vu, pas de discussion. Mais là, je venais de mûrir d'un coup. C'était fini de faire le gamin de 15 ans, hyper blessé qui fuit sans arrêt. Il y avait prescription sur la marchandise. Il était peut-être temps que j'en découde avec ce passé qui m'avait tant rongé. Ce passé qui portait le prénom de Serana. Cette belle demoiselle qui venait de se retourner, de me reconnaître et de me sourire. D'un coup, je nous revoyais quelques années plus tôt. Elle et moi alors que je croyais encore à notre couple et en sa longévité. Son regard avait croisé le mien et je n'avais pas baissé les yeux. J'avais toujours aimé me perdre dans son regard. Dieu que c'était bon de la revoir enfin. Pourtant je n'allais certainement pas lui dire. Le 'tu m'as manqué' ne sortirait pas de ma bouche. Pas aujourd'hui. C'était bien trop tôt. Ce n'était pas parce qu'elle ressurgissait dans ma vie que j'allais tout effacer d'un coup de baguette magique. Mais je ne pouvais nier qu'elle avait laissé un vide en moi et que la revoir me faisait le plus grand bien. Même si je me plaisais à le cacher. Pas de sourire, voix sèche. L'accueil n'était pas terrible, fallait bien l'avouer. Pourtant si on analysait bien le peu de paroles que j'avais dites, on pouvait se rendre compte que Serana avait réellement compté pour moi. Je lui laissais donc des minces indices pour qu'elle le découvre toute seule. Cela avait commencé par le nombre d'années qu'on ne s'était plus vu. En 8 ans, il y avait eu de l'eau qui avait coulé sous les ponts. On avait changé, on avait chacun vécu des expériences dans la vie qui nous avaient transformées. Et on se retrouvait là, tous les deux dans le même campus, au même endroit et au même moment. D'habitude je ne croyais pas au destin mais là, si ce n'était pas un signe de sa part, c'était quoi? Car après tout, j'aurais très bien pu ne pas participer à cet échange. Et Serana aurait très bien pu rester à Venise. Dans ce cas, pas de retrouvailles possibles. A cet instant, je ne savais pas si la vie venait de m'offrir un cadeau ou bien si ce dernier serait empoisonné. Pour l'instant, je n'avais pas le temps d'y réfléchir, j'étais pris dans une conversation avec celle qui avait été mon premier amour. Enfin, conversation c'était une façon de parler puisque c'était Serana qui faisait tous les efforts et moi je me contentais de répondre par quelques mots. De toute façon je ne me voyais pas étaler notre linge sale devant des universitaires. Je tenais à ma vie privée et je savais que je finirais par trouver le moyen d'avoir des explications sans pour autant les déballer devant autant de personnes. Ce qui n'allait pas m'empêcher de faire des sous-entendus que même mon ami ne pourrait comprendre. On aurait donc pu rester comme ça, dans la file, Serana essayant d'entretenir un semblant de discussion et moi n'y mettant pas du mien et lançant petites piques sur petites piques. Mais l'histoire en fut autrement. Un étudiant se mit à râler dernière nous et je saisis cette occasion pour enfin avoir ma conversation. J'emmenais donc Serana loin de cette cohue, dans un coin un peu plus calme du café universitaire. Le contact -si mince fut-il - me rendit étrange. Mon corps était parsemés de frissons. Je ne me doutais pas que la belle demoiselle me chamboulerait encore. Cela faisait pourtant si longtemps que je ne l'avais plus touchée. Je pensais donc que ce ne serait qu'un geste anodin. Mais ce ne fut pas le cas. Ce geste anodin venait de me prouver que je n'avais pas oublié Serana, que malgré toutes mes tentatives, je n'y étais pas arrivé. Sans le savoir, mon premier amour arrivait encore à me retourner la tête sans rien faire de spécial. J'eu donc tôt fait de lâcher son épaule dès que nous furent assez éloigné. La belle demoiselle replongea son regard dans le bleu de mes yeux et le soutint. Je ne savais pas quoi dire, ni quoi faire. Il était clair que j'étais plus que perturbé par cette situation si inattendue. Voir Serana devant moi qui me souriait. C'était si improbable. Dire que je n'avais jamais pensé à nos retrouvailles serait totalement faux. Aussi étrange que cela puisse être, d'un côté j'avais eu ce désir de la revoir et de l'autre je passais mon temps à la fuir. Fallait pas chercher à me comprendre. Une chose était certaine ce n'était pas de cette manière que je m'étais imaginé notre conversation. «Tu m’en veux toujours à ce que je peux voir.» Les paroles de Serana ne semblaient pas calculées. La demoiselle venait simplement de me faire part de ses ressentis. Sa franchise ne m'étonnais pas. J'essayais d'analyser ces dires, de savoir réellement sur quel ton elle avait dit ça. Un reproche? Ou bien tout autre chose? Je fus incapable de répondre. Je me rendais compte à cet instant que ce n'était pas si facile. Qu'à présent, je ne comprenais plus Serana d'un seul regard. 'Tu t'en étonnes?' Je n'avais pas haussé la voix, elle était restée calme, sans aucune émotion apparente. Je n'avais rien affirmé. Répondre à une question par une autre question avait été plus simple. Après tout, cela m'évitait de rentrer dans une valse de reproches. Et sur ce point, je me contenais vraiment. «Tu veux en parler? Parlons-en si c’est ce que tu veux.» Serana venait de me proposer une discussion, discussion qui aurait du se faire 8 ans plus tôt avant son départ pour l'Italie. Mieux valait tard que jamais. Au lieu de répondre sur le champs, je pris le temps de reflexion. J'observais toujours le visage de la demoiselle. Son sourire était toujours présent sur ces lèvres alors que moi, je n'avais aucune envie de montrer mon bonheur de l'avoir retrouvé. D'ailleurs je ne savais pas vraiment si c'était pour cette raison qu'elle souriait ou bien juste parce qu'elle n'en avait plus rien à faire de notre histoire, qu'elle avait su tourner la page sans trop causer de dégats. Alors étais-je prêt à tout entendre? J'avais besoin de temps pour le savoir et je pris la première idée que me passait par la tête. 'Tu peux m'attendre deux secondes?' Ma voix avait perdu de sa secheté. J'adressais un dernier regard à la demoiselle et me dirigeais vers mon pote, que j'avais planté dans la file d'attente. C'était ma dernière chance d'éviter cette discussion si c'était ce que je voulais. Mais la fuite était-elle seulement la meilleure des solutions? 'C'est qui elle? Une de tes anciennes conquêtes?' Alors là, il avait été fort. J'aurai aimé lui dire qu'elle avait été bien plus que ça. Mais au final, j'éludais simplement la question. Je lui expliquais simplement que je voulais passer un peu de temps avec la belle demoiselle, je lui demandais également de nous rapporter quelque chose à boire avant de lui glisser un billet dans la main afin de payer nos consommations. Il m'assura qu'il ne s'éterniserait pas avec un regard taquin. Apparemment, il pensait que je voulais conclure avec Serana ou quelque chose du genre. Je laissais le mystère planer. Après tout ce n'était pas son histoire, il n'avait pas besoin de tout savoir. Je l'abandonnais donc une nouvelle fois dans la file et je repartis en direction de Serana. 'J'ai pris l'initiative de nous commander à boire. J'espère que tu ne m'en voudras pas'La dernière phrase était peut-être un peu ironique car au final si il y en avait bien un qui en voulait à l'autre c'était bien moi. Je regardais une nouvelle fois Serana, l'invitant à me suivre du regard avant de prendre possession d'une table pour deux, éloignée des étudiants présents. J'attendis qu'elle s'installe, posais mon regard bleu dans le sien. 'Pourquoi?' fut la seule question. Mais elle résumait assez bien mon état d'esprit. Je voulais comprendre, je voulais savoir pourquoi elle était partie sans me prévenir, pourquoi elle avait tout cassé sans même me demander mon avis. Cette question avait son importance et sa réponse encore plus. Ma vie avait été un véritable désastre depuis. J'avais beau essayé de tourner la page, elle refusait de se tourner.


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MessageSujet: Re: Serana&Cole — « En s'accrochant au passé, on trébuche dans l'avenir » Serana&Cole — « En s'accrochant au passé, on trébuche dans l'avenir »  EmptyJeu 14 Mar - 23:56

❝ En s'accrochant au passé, on trébuche dans l'avenir ❞

Depuis quelques temps, la vie ne cessait pas de me rappeler mes erreurs passées. J’avais presque l’impression qu’elle prenait plaisir à me faire souffrir. Parce que oui, je souffrais de devoir vivre toutes les épreuves qui s’imposaient devant moi. Tout révélé à Jader n’avait pas été facile, cette histoire pesait encore aujourd’hui sur mes épaules. J’avais également dû faire un règlement de compte avec Hayden et j’avais aussi fait ressortir d’autres sentiments en revoyant Declan. Et voilà que Cole refaisait surface depuis huit longues années d’absence. Heureusement, il n’y avait pas que du mauvais avec cette retrouvaille. J’allais enfin pouvoir résoudre notre problème. Seulement, j’étais persuadé que ça n’allait pas être simple. Il était fort possible que tout explose sans prévenir. Je m’attendais donc à tout revirement de situation. Pour l’instant, j’essayais de rester joviale et souriante. Je n’avais pas le goût de faire toute une scène, mais du côté de Cole tout était possible. C’est donc souriante que j’amorçais cette discussion qui se vaudrait avec de la malchance très pénible en lui indiquant que je remarquais qu’il m’en voulait toujours. Je n’avais pas pensé avant de lancer cette phrase, mais ça avait au moins la chance de lui démontrer que je comprenais qu’il n’avait pas oublié et que je ne le prenais pas pour quelqu’un de naïf qui tournait la page sans rien demander. Je dirais même que je m’y attendais qu’il fasse son rancunier depuis que je l’avais aperçu du regard. Ma gentillesse et mon attention envers lui était seulement pour lui démontrer que je ne le détestais pas et que je désirais recoller les pots cassés. C’était aussi une façon de le garder calme, je ne voulais pas le provoquer et le mettre en colère. Tout ce que je voulais c’était de réparer ce que j’avais brisé autrefois et non semer la zizanie. «Tu t'en étonnes?» L’entendre dire ces mots me secoua quelque peu. Il pensait vraiment que j’étais aussi tarée? Parce que non, ça ne m’étonnais pas. À cet instant, j’aurais tellement pu le critiquer, ce n’était pas l’envie qui me manquait, mais au lieu de ça je continuais à lui sourire et enchaîna en l’invitant à discuter de cette histoire. Je savais qu’il mourrait d’envie d’en parler, mais qu’il était trop fier et orgueilleux pour me l’avouer parce qu’il ne voulait sans doute pas que je sache que je l’avais vraiment fait souffrir. Seulement, vu son agissement puéril qui avait adopté depuis huit ans, je m’en étais bien rendu compte toute seule que je lui avais fait mal sans le vouloir en le quittant ainsi. «Tu peux m'attendre deux secondes?» L’attendre? Comme si attendre de le voir huit ans n’avait pas suffi. Je soupirais intérieurement et hochais de la tête pour lui indiquer que j’allais l’attendre. J’espérais du moins qu’il disait la vérité et qu’il reviendrait. Un petit côté de moi se disait qu’il était possible que tout ça n’était qu’une comédie pour se trouver une porte de sortie. Parce qu’il faut préciser que de partir comme ça en évitant la discussion pourrait bien servir de petite vengeance personnelle. Je restais donc là à réfléchir à quoi lui dire lorsqu’il reviendrait. Enfin, s’il décidait de revenir comme convenu. Je le regardais de loin, lui, qui parlait avec son ami de file d’attente. Je me demandais ce qu’il avait de trouver si important à lui dire pour qu’il me laisse en plan dans le fin fond de la cafète. Heureusement pour notre situation, ce ne fut pas trop long qu’il refit marche arrière pour venir me retrouver. «J'ai pris l'initiative de nous commander à boire. J'espère que tu ne m'en voudras pas» Contente de le savoir revenu, je lui souris avec mon plus beau sourire. J’étais vraiment soulagée, j’avais réellement crains qu’il prenne la poudre d’escampette une fois de plus. «Non, pas du tout. Même que je dirais que c’est une bonne idée.» En effet, c’était quand même gentil de sa part d’avoir pensé à «nous» prendre quelque chose à boire. Il aurait très pu penser qu’à lui-même après ce que je lui avais fait vivre. Suite à notre bref échange, il me fit signe de le suivre jusqu’à une petite table pour deux isolé des autres étudiants. J’enchaînai les pas et m’assis sur la chaise libre de la table que Cole venait de s’emparer. «Pourquoi?» Ce mot fut le seul à sortir de sa bouche dès que nos regards s’étaient croisés de nouveau. Ce mot si simple voulait tout dire. Il voulait savoir ce qui m’avait poussé à partir sans que je lui adresse un mot et ou encore un simple au revoir. Pourtant, c’était si bête. J’avais seulement eu peur de mes sentiments et de sa réaction. Je l’aimais vraiment. Je n’avais seulement pas pu me résoudre à l’idée de lui dire que je devais partir et qu’on ne pourrait plus ce voir. Le fait d’être séparé de lui m’avait fait peur. Je ne sais pas. Je m’étais dit qu’il était peut-être mieux de laisser tout ça mort pour moins souffrir. Enfaite, je n’avais pas de raison valable, mais à l’époque j’avais agi comme une adolescente enfantine. J’avais pris la façon la plus simple et la moins douloureuse à mes yeux. Seulement, si j’avais su que ça allait autant me causer de peine, de remords et de problème. Je n’aurais pas commise cette erreur. Je détournai un instant le regard océan de Cole pour murement réfléchir aux mots que j’allais utiliser pour lui expliquer tout ça. Croyant savoir quoi lui dire, je replongeais mon regard dans le sien. «Pourquoi? Parce que je n’étais qu’une adolescente et que j’avais peur. Devoir te dire au revoir me paraissait impossible.» Je continuais à maintenir le regard de Cole, je voulais déceler ce qu’il pensait avant qu’il ne puisse dire quelque chose. Par contre, c’était impossible, il me paraissait toujours aussi froid. Il devait sans doute réfléchir à ce que je venais de lui dire. «Je t’aimais vraiment Cole et c’était bien ça le problème. Je ne voulais pas vivre une seconde sans toi. Alors, tu imagines ce que ça pouvait me faire de savoir que j’allais devoir attendre presque une année avant de pouvoir te revoir?» J’avais profité de son silence pour en rajouter et lui fournir plus d’explications. De toute façon, je ne lui avais pas réellement laissé la chance de dire quelque chose. C’est que je voulais vraiment lui faire savoir qu’il avait vraiment compter pour moi et que ce n’était pas parce que je ne l’aimais pas que j’étais parti sans le lui dire. Mon sourire après ces quelques paroles avait toutefois disparu. Je laissai mon air jovial de côté pour laisser place à un visage sérieux. Ce changement était nécessaire, je voulais qu’il comprenne que j’étais sérieuse et que je pensais vraiment tout ce que je venais de lui dire. Maintenant que la première pierre était lancée, j’espérais de tout mon cœur qu’il comprenne et qu’il ne se fâche pas. Seulement, tout ça était désormais entre ces mains. Tout ce que je pouvais faire, c’était d’espérer comme je le faisais.
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MessageSujet: Re: Serana&Cole — « En s'accrochant au passé, on trébuche dans l'avenir » Serana&Cole — « En s'accrochant au passé, on trébuche dans l'avenir »  EmptyMer 20 Mar - 15:31

Serana&Cole — «En s'accrochant au passé, on trébuche dans l'avenir »


La vengeance. On ne pouvait pas dire que je n'y avais jamais pensé. Du moins pendant les premiers mois après la disparition de Serana de ma vie. A ce moment-là, je lui en voulais tellement que je m'étais imaginé monter des plans plus diaboliques les uns que les autres afin de faire souffrir la jeune adolescente qu'elle était à son tour. Après tout, ce n'était que le juste retour des choses non? Tout le monde n'était pas Dieu et moi quand on me mettait une gifle, je ne tendais pas l'autre joue d'un air gentil. Je préfèrais attaquer à mon tour. J'avais d'ailleurs imaginé que je pourrais faire pareil qu'elle. L'attendre l'été de nos 16 ans, la charmer de nouveau et puis partir. Partir à Madrid sans un moindre mot. Oeil pour oeil, dent pour dent. Sauf que la réalité était toujours différente de l'imagination. Je n'aurais jamais eu ce courage de la faire souffrir ainsi, si on admettait qu'elle tenait autant à moi que moi à elle. Alors j'avais pris la fuite. Au départ c'était simplement pour me protéger de la souffrance et puis je n'avais plus su m'arrêter. Je rêvais de reparler à Serana, elle me manquait mais à chaque vacances je repartais pour l'Espagne. C'était comme un engrenage, une suite sans fin. On aimerait arrêter le manège mais lui n'en fait qu'à sa tête et continue de tourner. C'était comme ça que je voyais les choses à présent. Je n'avais jamais eu le courage de dire stop, le courage d'affronter le regard de Serana. Ni même le courage de lui laisser l'occasion de me donner des explications. La racune, la fierté, la peur, j'avais un lot d'explications pour excuser mon geste. Mais je me rendais compte à présent que tout cela ne m'avait rien apporter de plus. J'avais cru ne plus souffrir, oublier la belle italienne. Et au final, que s'était-il passé? Tout le contraire. Essayer d'oublier quelqu'un c'est encore plus penser à cette personne. Serana était partout avec moi. Et même quand je pensais être guéri, elle revenait au grand galop pour me faire douter d'une relation. J'en devenais hyper jaloux, inssuportable et je perdais la jeune femme avec qui j'avais essayé de construire une raltion sérieuse. Le premier amour était la première pierre d'une vie sentimentale et ce n'était pas pour rien qu'on disait qu'on ne l'oubliait jamais. Même si je ne pensais plus concrètement à Serana, même si j'aurais bien été incapable de fermer les yeux et de me l'imaginer, elle était restée encrée en moi. Comme une plaie qui ne se referme pas. 8 années s'étaient donc écoulées et je répétais les mêmes erreurs, inlassablement. Etre célibataire et enchaîner les conquêtes ne m'aidaient pas à m'épanouir. Après tout, au fin fond de moi, j'étais un jeune homme qui croyait à l'amour durable. J'avais donc donné une chance au couple que je formais avec Alexie. J'avais arrêté d'observer toutes les autres demoiselles. Je me croyais heureux et je pensais sincérement que Serana faisait à présent partie d'un passé oublié. Sauf que j'avais encore agi comme un crétin en laissant ma jalousie parler pour moi. Résultat? J'étais redevenu célibataire et aujourd'hui, dans ce café, je venais de me rendre compte que je n'avais rien oublié, rien effacé. Serana était à présent devant moi, à me sourire et je fondais, comme quand j'avais 15 ans. La prendre par l'épaule m'avait fait frissoner. Je n'étais toujours par immunisé. La belle demoiselle arrivait toujours à me chambouler de la tête aux pieds. J'étais cependant trop fier pour l'avouer, trop fier pour lui dire qu'elle m'avait manqué. J'étais resté froid et distant comme un iceberg. Si j'avais songé à des retrouvailles plus joyeuses, je n'arrivais pas à me comporter comme je l'aurais voulu. Serana avait du comprendre que rien n'était oublié. Je le savais très bien. Elle était assez fine pour ça et surtout elle me connaissait très bien. Sur le point de la rancune, je n'avais pas changé d'un iota. Ce fut d'ailleurs mon premier amour qui me proposa de discuter. Un peu pris au dépourvu, je ressentais ce besoin de réfléchir. Etais-je prêt à tout entendre, prêt à enfin connaître toute la vérité. Prêt à pardonner? Je demandais donc à la demoiselle de m'attendre quelques minutes et sans un seul regard, je me dirigeais vers mon ami, toujours dans la file. Je n'avais pas vraiment pensé à ce que Serana pouvait ressentir à ce moment-là. La peur que je ne parte comme un adolescent ne prenant pas ses responsabilités? Il y avait des chances que ce soit ça. J'aurais donc pu faire durer le suspense, juste pour prendre une petite revenche sur elle. Sauf qu'au final je me révèlais incapable de la faire souffrir. Je ne le voulais tout simplement pas. Au fond de moi, j'étais curieux de savoir enfin ce qu'elle allait bien pouvoir me trouver comme excuses pour ce comportement d'autrefois. J'étais donc revenu vers elle. Ma voix s'était un peu adoucie quand je m'étais adressé à elle pour lui signaler que j'avais passé commande pour nous deux. Nous. Cela faisait tellement bizarre de reparler de nous, ne fut-ce que pour une commande. La nostalgie des temps passés me revint de plein fouet. Mais je me devais de ne pas flansher. Pas tout de suite. Pourtant la tâche se révèlait rude surtout quand je remarquais le sourire éblouissant que venait de m'adresser la belle demoiselle. J'étais fichu, complètement désorienté. Je me forçais cependant à faire comme si de rien n'était alors que Serana me répondait. «Non, pas du tout. Même que je dirais que c’est une bonne idée.» Parfait. Que Serana accepte le verre que je lui offrais signifiait pour moi qu'elle ne voulait pas juste me jeter la vérité au visage puis s'en aller. Boire un verre prendrait plus de temps que cela. J'essayais donc de sourire, sans grande conviction. Une drôle de grimace apparut donc sur mon visage alors que j'invitais la demoiselle à me suivre afin qu'on s'installe à une table non loin de nous. Nos regards se croisèrent de nouveau, inévitablement. C'est alors que je lui posais la question qui était toujours dans mon esprit depuis ces 8 dernières années. Pourquoi? Ce simple mot voulait tout dire. Maintenant que je l'avais sorti une sorte de soulagement me traversa. Je me sentais mieux mais pas complètement serein. Au mieux, je me contenterais de ses explications et nous repartirions sur de bonnes bases -je n'avais jamais réussi à l'oublier, alors pourquoi ne pas la garder auprès de moi?- et au pire, je ne la reverrais plus jamais. Mais avec cette explication je pourrais enfin cicatriser et rendre ma confiance en la gente féminine. Dans les deux cas, ce ne serait que du positif pour moi. Cependant, je n'avais nullement envie de perdre une nouvelle fois Serana. C'était parfaitement clair dans mon esprit. J'attendais donc sa réponse avec un brin d'inquiètude qui m'empêchait d'aborder notre conversation complètement serein. Serana avait détourné son regard du mien, sans doute pour réfléchir. Je posais mes mains sur la table, chipotant avec mes doigts. Après un intant qui me parut une éternité, Serana replongea ses prunelles brunes dans le bleu des miennes. «Pourquoi? Parce que je n’étais qu’une adolescente et que j’avais peur. Devoir te dire au revoir me paraissait impossible.» Si j'avais bien compris, Serana mettait cette fuite sur le compte de sa jeunesse de l'époque et sur une certaine peur que j'avais du mal à comprendre. De quoi avait-elle eu peur? De ma réaction? Je n'étais pas idiot, je savais qu'elle repartirait. J'avais juste été naïf de croire que notre histoire aurait pu continuer malgré la distance. Je n'eu pas le temps d'ouvrir la bouche que Serana continua. «Je t’aimais vraiment Cole et c’était bien ça le problème. Je ne voulais pas vivre une seconde sans toi. Alors, tu imagines ce que ça pouvait me faire de savoir que j’allais devoir attendre presque une année avant de pouvoir te revoir?» Le sourire que j'aimais tant venait de disparaître des lèvres de Serana. Elle semblait si sérieuse maintenant, ce qui appuyait un peu plus ses déclarations. Le fait de savoir qu'elle m'avait aimé était un point positif, j'avais quand même été jusqu'à douter de ses sentiments de l'époque. 'Tu ne voulais pas vivre sans moi. Pourtant tu as préféré tracer un trait sur nous deux. Est-ce que ça t'as moins fait souffrir dis-moi?'Je ne sais pas vraiment ce que j'essayais de démontrer à présent. Qu'elle avait eu tort de ne pas me faire confiance? Qu'elle aurait du m'en parler? Ou bien qu'elle avait commis une erreur en pensant que j'aurais laissé une année entière s'écouler sans chercher à la voir? C'était certainement un peu de tout ça à la fois. Je pris une grande respiration, comme pour me calmer. Lui faire des reproches ne servait plus à rien maintenant. Nous ne saurions pas revenir en arrière. 'Je t'avoue que je n'ai jamais compris ton geste. Encore maintenant, j'ai du mal. Tu as sérieusement pensé que j'allais te laisser éloignée de moi une année entière?'Je détournais mon regard. Mon cerveau réfléchissait à toute vitesse. 'Il y avait forcément d'autres solutions' Ma voix avait perdu toute sa sècheté, faisant place à la sincérité. Je reportais mon regard sur la belle demoiselle, ne lui laissant pas le loisir de parler. 'T'es-tu seulement mis une seconde à ma place? Je t'aimais Serana. Tu n'avais pas le droit de nous infliger ça, comme ça. Pas le droit de prendre une décision aussi importante pour notre couple toute seule' En disant ça, je me rendais compte que je venais de livrer à Serana combien elle avait compté pour moi et combien j'avais souffert de son départ prématuré. A présent il n'y avait plus de place pour la fierté, seul le coeur parlait.


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MessageSujet: Re: Serana&Cole — « En s'accrochant au passé, on trébuche dans l'avenir » Serana&Cole — « En s'accrochant au passé, on trébuche dans l'avenir »  EmptyMer 20 Mar - 22:07

❝ En s'accrochant au passé, on trébuche dans l'avenir ❞

Je venais d’entrer de plein fouet dans cette conversation qui aurait dû se dérouler depuis huit ans déjà. J’avais préféré dire les choses comme elles étaient au lieu de tourner autour du pot comme certaine personne aurait fait à ma place ayant trop peur de dire la vérité. Pour ma part, la vérité était ce qui était de mieux à lui dire. J’avais commise une erreur pour des raisons qui me paraissait insignifiantes aujourd’hui et je l’admettais. D’ailleurs, ça faisait longtemps que j’avais compris tout ça. Seulement, sa fuite m’avait empêché de le lui dire. Cette fuite, nous avait empêchés de résoudre notre problème. Alors, maintenant que je pouvais enfin parler de tout ça il était hors de question que j’esquive quoique ce soit. J’avais donc répondu à sa question de la façon la plus sincère et le plus sérieusement que je le pouvais. Maintenant, la balle était dans son camp et je ne pouvais plus rien y faire. J’essayais du mieux que possible de rester calme et de ne pas lui faire paraitre mon angoisse pendant les quelques secondes que j’attendais une quelconque réaction de sa part. Parce que oui, ça m’angoissait au plus haut point. Je craignais qu’il se fâche et qu’il me fasse toute une scène devant tout le monde. Toutefois, j’espérais de tout cœur qu’il ne décide pas de me quitter sans mot dire en raison qu’il trouverait ma réponse à sa question intolérable ou encore futile. Je croisais intérieurement les doigts tout en ne lâchant pas son regard. «Tu ne voulais pas vivre sans moi. Pourtant tu as préféré tracer un trait sur nous deux. Est-ce que ça t'as moins fait souffrir dis-moi?» Dès que j’ai pu entendre ses mots sortir de sa bouche, un lourd poids tomba de mes épaules. Il n’allait pas partir ou encore se mettre à péter les plombs. Tout cela me rassurait malgré que ses paroles sonnaient comme des reproches. Il était vrai que tout pouvait changer en peu de temps, mais c’était déjà bien qu’il soit resté calme après avoir entendu mes premières explications. Désormais plus sereine, je retrouvai le sourire, mais comme le tout était n’était pas encore terminé je gardai mon sérieux. Je ne voulais pas qu’il pense que je ne prenais pas la situation actuelle au sérieux. «Je ne voulais pas mettre un trait sur nous deux. Tout ce que je voulais c’était de faire faux pas aux adieux. Je dirais plutôt que c’est toi qui as décidé de mettre un terme à notre relation comme tu as passé ton temps à m’éviter. Et pour ta gouverne, non ça ne m’a pas fait moins souffrir. J’ai pleuré longtemps cette erreur si tu veux tout savoir.» Malgré le fait que j’avais été ravi de sa première réaction, je n’avais pas pu m’empêcher de lui faire un petit reproche à mon tour. Parce qu’en princesse que je suis, je déteste me reprocher des choses et encore moins ne pas avoir raison. Ce n’était peut-être pas approprié, mais je n’avais pas pu rien lui dire sur le sujet. En aucun cas j’avais voulu mettre un terme à notre histoire. Si j’avais pu, j’aurais sans doute déménagé chez mes grands-parents pour ne jamais plus devoir m’éloigner de ce beau blond. Je l’avais aimé comme jamais je n’avais aimé un autre homme après lui. Alors, l’entendre dire une telle sornette m’avais quelque peu agressé. Du moins, il y avait quand même du bon dans ce que je venais de lui dire. Il serait du moins un peu ravi de savoir qu’il n’avait pas été le seul à souffrir dans cette histoire. «Je t'avoue que je n'ai jamais compris ton geste. Encore maintenant, j'ai du mal. Tu as sérieusement pensé que j'allais te laisser éloignée de moi une année entière?» Je souris ironiquement à la suite de ces paroles. Je n’avais jamais pensé quelque chose contre lui, mais fallait bien l’admettre. À cet âge on ne pouvait pas y faire grand-chose. Il était évident que malgré ce que l’on voulait tous les deux que l’on n’aurait pas pu se voir pendant une année entière. «Il y avait forcément d'autres solutions.» À l’entendre parler, il croyait vraiment qu’il avait d’autres solutions et que je ne lui faisais pas confiance. Et à voir le ton de sa voix qui s’était totalement adoucit, il était réellement sincère dans ce qu’il disait. À l’écouter j’avais l’impression de revoir le jeune garçon de quinze ans qui essayait de trouver une solution pour que l’on puisse continuer à se fréquenter malgré la distance qui allait bientôt nous séparer. À cette idée je souris bêtement. Je ne sais pas pourquoi, mais tout ça allégeait la situation et le rendait bien mignon. «T'es-tu seulement mis une seconde à ma place? Je t'aimais Serana. Tu n'avais pas le droit de nous infliger ça, comme ça. Pas le droit de prendre une décision aussi importante pour notre couple toute seule» Mon sourire ce fana aussitôt que j’entendis le reste de son discourt. L’écouter m’avais blessée. Il avait raison, je n’avais eu aucun droit de prendre une décision toute seule pour nous deux. Tout comme je n’avais pas eu le droit de prendre la décision toute seule lorsque j’eu mon fils. Jamais je n’aurais dû décidée à moi seule de le mettre en adoption. J’avais tellement souvent prit des décisions pour deux toute seule. Je devais bien l’admettre, c’était bien l’un de mes défauts. J’agissais sans penser aux autres et je brisais leurs vie tout comme je brisais la mienne. Ce n’était pas la première fois que je me le faisais dire, mais comme à chaque fois ça me faisait mal de l’entendre dire par la bouche d’un autre. Mes yeux se remplir d’eaux sans que je me puisse les arrêtés. Cette phrase remuait tellement de sentiments en moi que je ne pouvais rien y faire. «Je t’avoue que non. Je ne me suis jamais mise à ta place. Désolé. J’aurais dû t’en parler, mais c’est du passé maintenant. Je ne peux rien y changer. C’est au-dessus de mes forces.» Mes paroles étaient aussi sérieuses que les précédentes, mais ma voix quant à elle était plus faible et plus tremblante. J’essayais de contenir mes émotions et de reprendre sur moi. Ce n’était pas le moment de faire ressortir dix milles blessures ou plutôt une certaine blessure qui ne réussissait jamais à cicatriser et qui n’avait aucun lien avec la situation actuelle. Parce que ce n’était pas Cole en lui-même qui me mettait dans cet état malgré que notre situation ait toujours été une blessure que j’espérais pouvoir un jour pansée. C’était plus que ça, c’était un mélange de tout et surtout du fait que je m’en voulais aujourd’hui d’avoir abandonné mon enfant. Parce que si j’aurais décidé d’en parler avec le père du petit peut-être que j’aurais toujours mon fils aujourd’hui. Le fait de l’entendre me dire ce que je détestais entendre m’avais ramené à cette histoire même si ce n’était pas l’effet voulu. De toute façon, Cole était loin de tout savoir, il ne pouvait donc pas se douter que ces paroles auraient cet effet sur moi. «Je suis sincèrement désolé Cole, mais je n’ai pas d’excuse valable à te donner. Je ne voulais pas te causer du tort. J’ai agis comme une gamine égoïste et apeurée c’est tout. Pourras-tu un jour me pardonner?» J’essayais de garder le contrôle sur moi, mais je savais pertinemment que ma peine devait transparaître à ses yeux. Je me sentais déjà mal pour lui, le pauvre, il allait sans doute prendre tout le blâme que pour lui.
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MessageSujet: Re: Serana&Cole — « En s'accrochant au passé, on trébuche dans l'avenir » Serana&Cole — « En s'accrochant au passé, on trébuche dans l'avenir »  EmptyMar 26 Mar - 11:32

Serana&Cole — «En s'accrochant au passé, on trébuche dans l'avenir »


L'erreur est humaine. C'est ce qu'on répète à tout bout de champs quand on se rend compte qu'on a fait de mauvais choix. Comme si répéter cette petite phrase pouvait nous apporter un peu de réconfort face à un problème qu'on aurait pas eu si on avait fait les choses autrement. L'erreur est humaine. Sauf que dans certains cas, faire des erreurs se révélaient plus lourd de conséquence que dans d'autres. Si jamais je venais à me tromper dans les prescriptions de deux patients par exemple, cela pouvait mener les deux patients dans des situations ingérables. Cela pouvait entraîner la mort. Et là, on ne pouvait malheureusement pas revenir en arrière. Dans la situation présente, il n'y avait pas mort d'hommes. Juste deux coeurs qui s'étaient blessés car ils n'avaient pas su correctement s'aimer, pas su faire les bons choix au bons moments. Mais y avait-il moyen de réparer ce que je pensais être irréparable? Y avait-il moyen de se donner une deuxième chance? De se pardonner? Pour quelqu'un d'aussi rancunier que moi, la question se posait réellement. J'aurais pu dire oui, sans réfléchir. Mais au final, je savais parfaitement bien que je n'aurais pas si facile que ça. J'avais déjà du mal à pardonner certaines choses futiles alors quand ces dernières s'avèraient être importantes, ce n'était pas une mince affaire. Il allait falloir que je comprenne. Que j'acceptes. Pour enfin pouvoir pardonner à mon premier amour. La première étape était donc de rentrer dans une discussion qui se révélait être fort éprouvante. Remuer les vieilles histoires c'était comme rouvrir la plaie avec un bistouri sans anesthésie. Cela faisait plus mal que je ne l'aurais cru. Et à nous voir tous les deux, avec nos mines sérieuses, tout le monde pouvait se douter qu'on ne discutait pas de la soirée de la veille. La souffrance c'était justement le thème que j'avais décidé de mettre sur le tapis. Je ne savais pas vraiment ce que je cherchais en faisant ça. Sans doute à faire comprendre à Serana qu'elle s'était bien trompée. Qu'en essayant de ne pas souffrir, elle en avait souffert encore plus. C'était certainement quelque chose de cet ordre là. Cela pouvait paraître moralisateur à souhait vu comme ça. De plus, on savait tous les deux pertinemment bien que cela ne changerait rien. Mais c'était plus fort que moi. C'était comme si je souhaitais un peu qu'elle regrette ce geste, qu'elle me dise qu'elle s'était bien trompée et qu'elle en avait souffert. Cruel? Oui, à cet instant, on pouvait dire que je l'étais. Je n'étais plus ce petit Cole tout gentil, ce bisounours qu'on aimerait prendre dans ses bras et consoler. J'étais devenu un homme, avec ses blessures. Et même si je n'avais pas en tête de faire souffrir Serana, je me doutais bien que mes paroles ne la laisserait certainement pas de marbre. J'ignorais juste comment la belle demoiselle allait réagir. «Je ne voulais pas mettre un trait sur nous deux. Tout ce que je voulais c’était de faire faux pas aux adieux. Je dirais plutôt que c’est toi qui as décidé de mettre un terme à notre relation comme tu as passé ton temps à m’éviter. Et pour ta gouverne, non ça ne m’a pas fait moins souffrir. J’ai pleuré longtemps cette erreur si tu veux tout savoir.» Je secouais la tête face à ses reproches qui venaient de tomber sur moi. Je n'étais nullement d'accord avec elle sur ce point mais j'essayais de rester calme. C'est pourquoi je repris une longue respiration, réfléchissant aux mots que j'allais choisir pour poursuivre la conversation. Je savais à présent que sa fuite l'avait autant fait souffrir que moi mais c'était une bien maigre consolation. 'En faisant semblant qu'il n'y avait pas d'adieu, que je n'existais pas, tu avais déjà condamné notre couple Serana. Alors je t'en prie, ne viens pas dire que tout est de ma faute. Tu voudrais me faire croire que tu m'aurais attendu un an et ce sans donner de nouvelles? Alors c'est vrai je t'ai évité & ça a peut-être achevé notre relation. Mais je ne pouvais pas me résoudre à te voir après ta fuite.' Je lui en avais tellement voulu que cela m'était devenu impossible de la regarder en face, impossible de l'écouter entendre dire des paroles que je n'étais pas prêt à entendre à l'époque. Mais à présent j'avais grandi. Cette conversation, je ne pouvais pas l'éviter éternellement. La vie était trop courte pour laisser partir les personnes qu'on aimait sans même essayer de comprendre la cause de leur geste. Je repris donc la conversation là où je venais de la laisser, expliquant à Serana que malgré ces dires, je ne comprenais toujours pas. Pourtant, j'avais plutôt cette facilité de compréhension d'habitude mais là, c'était comme si j'avais un genre de blocage. Tout ce que Serana me disait, je le rejetais une nouvelle fois et pourtant au fond, je savais qu'elle avait raison. Je savais que cela aurait été impossible pour deux adolescents de 15 ans de faire bouger le monde, d'arriver à se rapprocher un peu plus. C'était vrai que Serana aurait pu aller vivre chez ses grands-parents mais je n'aurais pas pu lui demander ce genre de sacrifices. Et moi, je me voyais dans l'impossibilité de me rendre à Venise pour une durée indéterminée. Je connaissais trop bien mes parents, ils ne l'auraient pas accepté. J'entendais d'ailleurs déjà ma mère me dire: 'Tu es jeune Cole. C'est ta première histoire d'amour mais tu l'oublieras, comme tout le monde. Ta vie est ici, près de nous' Ma mère n'aurait peut-être pas eu tort. Sauf pour un point: l'oubli. Serana, je ne l'avais jamais oubliée. Elle avait marqué ma vie au fer rouge et encore maintenant, après toutes ses années, elle ne me laissait pas du tout indifférent. Mais trop fier et trop blessé pour lui avouer, je m'étais contenté de continuer à lui dire qu'il devait y avoir d'autres solutions bien meilleures que celle pour laquelle elle avait opté. J'avais d'ailleurs songé aux voyages pendant les vacances plus d'une fois. C'était vrai que nous aurions du rester séparés quelques mois à chaque fois mais cela aurait réduit le nombre de temps à attendre nos retrouvailles. Pour bien appuyer ma pensée, je continuais sur des reproches. Pour pas changer. Je venais de lui dire tout ce que j'avais sur le coeur. Prendre une décision toute seule alors que l'on est normalement deux, c'était pour moi quelque chose d'inadmissible. Avait-elle pensé à moi dans tout ça? Les yeux de Serana se remplirent d'eau. La demoiselle était sur le point de craquer. Je savais que mes paroles avaient été dures mais je ne pensais pas qu'elles lui feraient mal à ce point. Bien entendu, je ne pouvais pas savoir qu'il y avait une autre raison que ce choix d'adolescent puisque je ne connaissais plus rien de la vie de mon premier amour. Donc, pour le coup, je fus mal à l'aise. J'aurais aimé revenir quelques minutes en arrière, effacer ses paroles. Pas pour tout garder pour moi non. Mais pour les dire d'une autre façon. Moins brutales. Mais c'était trop tard, le mal était fait et je me retrouvais là, dans une bien mauvaise posture. Je n'avais jamais aimé voir les personnes à qui je tenais les yeux pleins de larmes. D'ailleurs j'étais à deux doigts de lui dire qu'on effaçait tout et qu'on recommençait. Qu'on oubliait. Juste pour que ses larmes ne coulent pas et que son sourire réapparaisse. Sauf que je me serais menti. Rien ne s'oublierait vraiment. Alors je m'étais tu. J'avais détourné le regard, le posant sur mes mains, elles-mêmes posées sur la table. «Je t’avoue que non. Je ne me suis jamais mise à ta place. Désolé. J’aurais dû t’en parler, mais c’est du passé maintenant. Je ne peux rien y changer. C’est au-dessus de mes forces.» On était bien d'accord sur ce point. On ne pouvait plus rien y changer. Pourtant l'entendre dire qu'elle était désolée me mettait un peu de baume au coeur. Savoir que j'avais compté pour elle, que notre histoire n'avait été de l'amusement de sa part, cela faisait quand même un bien fou. Je ressentais une sorte de soulagement qui fut très vite balayé quand j'entendis le ton de la voix de Serana. Plus faible, plus tremblant. Et cela me fendait une nouvelle fois le coeur. Contrairement à ce que l'on pouvait penser, je n'étais pas un macho sans coeur. Non, je n'étais pas ce gros dur insensible. Pas devant la belle Serana. Une personne qui a compté, comptera toujours. Et ça, je le savais trop bien à présent. Si cela n'avait pas été le cas, pourquoi j'étais si mal rien qu'à voir Serana dans cet état? «Je suis sincèrement désolé Cole, mais je n’ai pas d’excuse valable à te donner. Je ne voulais pas te causer du tort. J’ai agis comme une gamine égoïste et apeurée c’est tout. Pourras-tu un jour me pardonner?» Cela aurait été tellement facile de lui assener un nouveau coup en lui disant que du tort, elle m'en avait causé et qu'elle avait même fait tout le contraire de ce qu'elle avait voulu. Mais cela, je savais qu'elle l'avait déjà compris. Ce n'était donc pas la peine d'en rajouter une couche, dans une situation comme la nôtre. Alors, c'était vrai qu'elle avait agi comme une adolescente à ce moment là. Mais après tout, à 15 ans, c'était tout à fait normal. Je devais être en mesure de comprendre cela. 'Là dessus, on est d'accord....Mais...' Je relevais la tête pour reposer mon regard sur la demoiselle. 'J'aurais du chercher à comprendre beaucoup plus tôt' Non, ce n'était pas des escuses, je n'avais pas pour habitude d'en donner. Mais c'était une manière de lui prouver que j'avais compris mon erreur. Moi aussi, j'avais fait des fautes dans notre histoire. Elle n'était pas toute seule dans ce cas. Nous étions deux à avoir tout fait foirer. Et ce sans le vouloir. Quant à savoir si je pourrais lui pardonner un jour, je pris le temps de réfléchir deux secondes à la question. Je voulais prendre ce temps, afin d'être entièrement honnête avec moi même. La demoiselle m'avait manqué, certes. La revoir avait remué pas mal de souvenirs. J'avais même envie de dire que je ne voulais plus la laisser repartir de ma vie. Mais lui pardonner, je ne savais pas si j'en étais capable. Bien trop rancunier, je ne réussissais que trop rarement dans ce domaine. Alors que je m'apprêtais à répondre, mon ami de la file d'attente se dirigea vers nous avec la commande. Il m'envoya un sourire espiègle alors qu'il posait les verres devant nous. Je le remerciais du regard et il repartit. Intérieurement, je le remerciais de ne pas s'être incrusté. Il aurait tout le temps après de connaître Serana si il le souhaitait. Maintenant, ce n'était tout simplement pas le moment. Je pris mon verre, en bu une gorgée avant de le redéposer et de revenir à notre conversation. 'Je l'espère vraiment Serana.'La réponse avait le mérite d'être honnête. Je lui offris un mince sourire. Le premier. Je voulais nous rendre une chance, ne fut-ce qu'en amitié. Mais pour cela, il fallait que nous réduisions ce fossé qui s'était créé entre nous afin qu'on puisse se comprendre de nouveau comme avant. Alors, je pris la décision de changer complètement de sujet, d'arrêter de parler de notre passé commun. Je m'interressais à présent à la belle jeune femme qu'elle était devenue. 'Parle-moi un peu de toi'Passer à autre chose. C'était à présent mon seul désir. Mais y arriverais-je?


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