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Rencontre du troisième type || Joe|Kenzo

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MessageSujet: Re: Rencontre du troisième type || Joe|Kenzo Rencontre du troisième type || Joe|Kenzo - Page 2 EmptyJeu 7 Mar - 8:17



Le sempiternel couplet sur la pauvreté dans le monde. Voilà que je lève les yeux au ciel avec un air profondément ennuyé. J'étais moi-même issu d'une famille relativement pauvre à la base... est-ce que cela m'avait empêché de devenir l'éditeur le plus influent du monde occidental ? Non. Alors dans certaines cultures, je veux bien comprendre que la pauvreté ne soit pas si simple à dépasser, mais je considère que la majeure partie des pauvres ne peut s'en prendre qu'à elle-même. Insensible, vous disiez ? Noah n'a aucun mal à anticiper ma réaction, réaction que je viens d'ailleurs préciser. "Je donne déjà suffisamment à ces fichues associations caritatives pour mon image de marque... La seule chose qui m'importe, c'est de connaître la remise que j'aurais sur mes impôts." Je sais, c'est révoltant pour quelqu'un aussi engagé que Noah auprès de tout un bataillon de groupes humanitaires, mais c'est le fond de ma pensée. Et puis c'est lui, le cœur, dans notre amitié. Le bénévolat, voilà qui est révoltant. Cependant, sa remarque suivante me fit écarquiller les yeux. Si Marc avait été là, il en aurait fait un arrêt cardiaque. "De notre époque, tu dis ?" J'arque un sourcil. Mauvais signe, très mauvais signe. "Pour fréquenter les plus hautes sphères du stylisme, je pense m'y connaître davantage en termes de mode que ce porc-épic qui pense être à la page avec une coiffure de brosse pour toilettes." Ça, c'est dit. M'attaquer sur mon âge, la plus grave erreur qui soit. J'ai peut-être quarante ans passés, père de deux enfants dont un de vingt et un ans, mais je ne suis pas vieux ! Dans dix ans, Benedikt aura trente ans et j'en aurai encore quarante, puis quand il aura quarante ans, il comprendra de lui-même pourquoi moi aussi j'en aurai toujours quarante. Point barre. Vanité ? Non, pas du tout... et crise de la quarantaine non plus, si ça vous intéresse. Le psychologue... je préfère ne rien dire. Je trouve même que c'est une excellente idée. En regardant les deux adolescents dans la cuisine, j'ai l'impression d'être le seul à penser que ce grand blond ne voudra jamais mettre les pieds dans le cabinet d'un psy. Tant pis si Noah y tient, il apprendra de lui-même que les adolescents ne sont pas aussi simples à gérer que les enfants. Benedikt témoignera, il maîtrise bien le sujet. "Me mordre ? Qu'importe, je suis vacciné. Et puis tu te ferais mal aux dents, mon pauvre bichon." J'affiche un léger sourire sadique avant de m'avancer à mon tour vers l'intérieur de la maison. Pour l'heure, je m'en suis plutôt bien sorti pour esquiver les questions gênantes de mon frère de cœur. Espérons que ça dure. Je pose à mon tour un bras autour de ses épaules.

Kenzo afficha un grand sourire, lèvres fermées et bouche pleine. Oui, le beurre de cacahuète, le miel, le Nutella... Toutes ces sucreries lui plaisaient formidablement. Avant qu'il ne puisse répondre, la main de Benedikt se posa sur son torse. Il fronça les sourcils et suivit la main du regard, elle glissait sur son corps... "Euh, tu peux enlever ta... Oui, j'fais de la muscu, mais tu... Bon, c'est bon, me tripotes pas !!" Il recula d'un bond sur la table de la cuisine pour échapper aux doigts baladeurs du Russe. Il était tactile, certes, mais davantage avec les filles. Et n'était pas gay pour deux sous. "Tu... T'es homo...?" Juste pour savoir s'il devait le repousser plus sèchement la prochaine fois. Attention, il n'était pas homophobe, mais avait été élevé dans des cultures où l'amour entre hommes est soit prohibé, soit très mal perçu. Le Pakistanais écouta attentivement Beni parler de sa copine soi-disant inexistante. Mais bien sûr. Un grand sourire de sale gamin étira les lèvres du blondinet qui balança encore davantage ses jambes dans le vide. "Donc t'as une copine..." Conclusion imparable et indéniable. "T'es pas du tout possessif, comme mec, toi." Ironie, quand tu nous tiens. Sa question figea le sourire de Kenzo qui, pendant un bref instant, resta silencieux. Ce cliché était vraiment courant et blessant quand on sait ce que les talibans lui ont fait quand il n'était qu'un enfant. Néanmoins, comme son interlocuteur ne pouvait pas savoir, il préféra taire cette vexation en l'étouffant derrière un air exaspéré. "Non, j'suis pas islamiste. Mais leur religion m'intéresse sur le plan historique, comme le catholicisme, le bouddhisme, le protestantisme, etc." Autant être honnête. Il ne fit aucun commentaire sur la mort de la mère du jeune homme, se trouvant silencieusement un point commun avec lui. Cependant, il ne pu retenir un bref éclat de rire en l'écoutant parler de sa relation avec son père. "Pour meurtre, pas mal celle-là..." En voyant son regard surpris, Kenzo arrêta de rire progressivement. "Attends... Tu plaisantais pas, là ?" Le regard noisette du président des Deltas vrilla vers l'extérieur avec un air paniqué sur le visage. Attention, Tonton No', tu parles avec un meurtrier ! Encore un peu troublé, il cligna des yeux et essaya de réfléchir aux questions du Gamma. Ce dernier avait réussi à mettre la main sur son père, il s'y connaissait sans doute bien plus dans ce domaine. "No' m'en parle pas beaucoup, il évite le sujet. Sur les vieilles photos que j'ai retrouvé dans le grenier à la maison, il est âgé de 18 ans... Il est blond, il a les cheveux courts, apparemment. J'sais juste qu'il s'est engagé dans l'armée. J'ai essayé de faire un tour dans leurs archives, mais tout est sous clef et ils ne veulent pas lâcher d'informations."

Tandis que je rentre après Noah en refermant la porte d'entrée, j'entends un bruit de verre brisé. Je fronce les sourcils et en arrivant dans la cuisine, je vois le pied du prénommé Kenzo, assis sur la table, et un vase brisé sur le sol. Aucun son. Pas un mouvement. Je tourne la tête vers Noah et, à la manière d'un cobra approchant de sa proie avant de la mordre, je siffle en direction de l'invité. "Est-il coutume de s'asseoir sur les tables pour briser des vases en pleine discussion, au Pakistan, ou bien n'est-ce qu'une habitude déplacée de votre crû, jeune homme ?" Kenzo déglutit en regardant son oncle, terrifié, puis descendit immédiatement de la table. Depuis que Beni lui avait dit qu'il l'avait fait mettre en prison pour meurtre, l'imagination farfelue de l'étudiant faisait son bonhomme de chemin. "Me... Me tuez pas, m'sieur..." J'arque un sourcil puis, comprenant finalement pourquoi il dit ça en regardant les couteaux de cuisine que j'ai à portée de main, mon regard dérive sur Benedikt. Toujours aussi bavard, fils ? "La prochaine association caritative que je soutiendrai sera celle des sourds et muets, Noah. Ou bien la contraception dans les pays défavorisés, elle semble plus qu'urgente." annonçai-je sur un ton blasé à Noah.
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MessageSujet: Re: Rencontre du troisième type || Joe|Kenzo Rencontre du troisième type || Joe|Kenzo - Page 2 EmptyJeu 7 Mar - 10:26


Rencontre du troisième type
« Oh, Joe… » Je soupire, habitué à une telle démonstration de franchise réfrigérante de mon frère de cœur. Heureusement que je connaissais une autre partie de lui qu’il semblait lui-même ignorer ou en tous cas, faire un gros effort pour dissimuler aux yeux du monde, auquel cas, il aurait pu passer véritablement pour un Shark. En attendant, je pince les lèvres, faisant un insurmontable effort pour ne pas éclater de rire devant la mine qu’il affichait. J’avais parlé de ridules, c’est vrai ? Oh, mon pauvre chaton, je regrette de t’avoir blessé. Joe, ou le complexe de Peter Pan. L’enfant qui ne voulait pas grandir. « Je t’ai vexé on dirait, chaton. » Evidemment qu’il était à la pointe de la mode, c’était d’ailleurs l’un des seuls points communs sur lequel il n’avait pas eu de dispute avec mon ex. Mais j’aimais le taquiner, pour ne rien changer aux bonnes vieilles habitudes. « Ca, c’est ce que tu crois. » Me faire mal aux dents ? Je risque de perdre tout mon dentier oui ! Mais n’allez pas compter sur moi pour l’admettre. Je n’étais pas orgueilleux, mais lui aimait trop avoir raison.

« Je te tripote pas, j’te matais, c’est pas pareil ! » soupirai-je comme si la nuance avait une quelconque importance, insistant maintenant sur le reste de son corps, particulièrement les zones érogènes. Mon plan avait fonctionné à merveilles. Tant mieux si j’avais réussi à clouer le bec à ce m’as-tu-vu. « Ouuuh, je sens de l’hostilité derrière cette question… » Serait-il homophobe ? Il n’en avait pas l’air. Enfin, ce n’était pas comme si on pouvait le voir, mais je me comprends. J’aurai juste aimé qu’il ne le soit pas. Cela compliquerait notre future potentielle relation. « Ca dépend avec qui. Mais non, j’suis pas homo. Mais j’aime les hommes. » Je n’avais pas oublié quelque chose, là ? Ah oui. « …et les femmes. » Le mot exact était ‘bisexuel’. « Non, j’en ai pas. » Je grognais maintenant. Et mon humeur venait subitement de passer de la malice, à la colère. Je n’avais pas envie d’en parler. Surtout pas d’elle. « Elle est partie, ok ? Et on a jamais été ensembles, si tu veux savoir. Je l’aimais, ouais, mais c’est fini maintenant. Et si t’en reparles, j’te fiche dehors ! » J’avais été sincère, malgré moi. Peut-être parce que ce blanc-bec m’inspirait confiance derrière son sourire narquois et sa gueule d’ange. « Ouais. » Possessif, et jaloux. Mais je n’avais jamais levé la main ni maltraité une femme, tiens-le toi pour dit. En fait, je notais juste dans un coin de ma tête qu’elle était à moi, et ça s’arrêtait là. Ah non, et je terrorisais ses partenaires sexuels ou petits-amis, jusqu’à ce qu’ils la larguent. C’est comme ça que je montre mon affection pour quelqu’un. Chacun son truc. « Perso, je vois pas l'intérêt d'une religion qui pratique la pédophilie. Ce 'Mahomet' là, qui a épousé une gamine de 6 ans et l’a prise à 9. Ou qui considère la femme comme inférieure à l’homme, ou encore, dans certains pays, qui prône le mariage des mineurs. » De nouveau, mon ton s’était élevé. Pas contre lui, pas directement, mais j’avais compris à son intonation que je l’avais exaspéré. Et lui tout autant. Traitez-moi d’intolérant si vous voulez, mais je ne supporterais jamais que l’on soumette des êtres humains à l’état d’animal non pensant, de potiches ou de bétails. Selon moi, et malgré ce que j’avais vécu, une femme était l’égale de l’homme, en tous points. Et ce n’est pas parce qu’un gosse n’est pas capable de se défendre, qu’il faut en faire son animal de compagnie. Tout est dit. « Par contre, le bouddhisme, j’aime bien. Je trouve ça vachement philosophique de penser que l’âme quitte l’enveloppe corporelle sans jamais s’effriter, pour devenir autre chose. Tu sais que les bouddhistes, lorsqu’une personne meure, après avoir fait la dernière cérémonie pour le défunt, l’emmènent dans les plus hauts sommets pour laisser le corps se décomposer et servir de nourriture aux animaux, notamment les rapaces ? Ils sont vraiment en communion avec la nature, c’est pas croyable ! » Comme tout ce qui était du domaine du surnaturel, et comme Kenzo, cette culture me fascinait depuis tout petit. « Non. » Je le regardais sans comprendre. J’ai dit quelque chose de drôle ? Ou alors il était tellement sadique qu’il riait face à la mort ? Aaaahh d’accord, j’ai compris. Tu m’crois pas, c’est ça ? Et bah attends de connaître mon père, et on va voir si tu changes pas d’avis, blondinet ! « Ouais, bah si j’ai bien compris, son frère est parti sans un mot quant il était tout petit, ça laisse des traces. » Sans chercher des excuses à son père ou à Noah, je comprenais que ce dernier ne veuille pas en parler. « Pfff, sont tellement cons ceux-là ! » L’autorité et moi, ça fait deux, tout le monde l’a bien compris, j’espère ? « T’inquiète, je t’aiderai à les obtenir ces infos. J’ai un pote qui bosse dans l’informatique justement. Il est plutôt doué pour casser les codes et tr….oh, salut p’pa. Z’avez déjà fini de discuter ? » Traduction : Vous voyez pas que vous nous dérangez là !! Et quelques minutes plus tard, le dernier soupir d’un vase qui se brise en milles morceaux. Je pose les yeux sur Kenzo, et tend tout de suite le doigt dans sa direction, donnant pour toute explication à l’air surpris qu’il affiche. « Désolé, j’suis pas suicidaire aujourd’hui. » Noah lui, avait poussé un bruyant soupir qui me fit rigoler. Ce doit pas être le premier vase que tu casses, j’me trompe, blondinet ? « Joe…il n’a pas fait exprès, et ne crie pas, ce n'est qu'un enf... Pardon? Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Joe ne te fera aucun mal, Kenzo, voyons ! » Touché par la peur qu’il lisait dans le regard de son neveu, Noah s’était approché pour placer ses mains sur ses épaules, jetant un œil incrédule à son frère de coeur pour tenter de comprendre d’où lui venait une telle idée. Ce dernier me regarda, et moi, je faisais mine de m’intéresser au contenu de mon verre d’eau, avant qu’un sourire ne prenne place sur mes lèvres. Bah quoi ? C’est vrai, nan ? « Mais oui, mais oui, si tu veux, chaton. Kenzo, viens ici. » Il l’attrape par le poignet, et le conduit au salon. Sur le canapé. Moins de chance de casser autre chose. Et je le suis, en passant sous le nez de mon père. Fais-toi tout petit Beni, touuuutt pettiittt. « On était en train de parler de ton frère, tonton No’. ‘fin, de son père quoi. J’vais l’aider à le rechercher. » La nouvelle sembla faire l’effet d’une bombe sur les adultes. « Entre ‘presque’ cousins, on doit s’entraider, pas vrai ? » M’asseyant aux côtés de Kenzo et de Connor, qui était tellement captivé par son jeu, qu’il aurait pu y avoir une guerre civile au dehors qu’il n’aurait pas bougé d’un pouce. « P’pa, tu crois que tu pourrais nous trouver des infos ? Kenzo a cherché au niveau des archives de l’armée, mais ces abrutis ont rien voulu lui dire, et comme je sais que t’as pas mal de contacts. »
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MessageSujet: Re: Rencontre du troisième type || Joe|Kenzo Rencontre du troisième type || Joe|Kenzo - Page 2 EmptyJeu 7 Mar - 19:14



Non, je n'étais pas vexé... Enfin, pas trop. Bon, d'accord, oui. Provoquer Joe Shark sur son âge, c'est comme lui dire que son travail d'éditeur est médiocre : vous finirez vos jours dans un caniveau, les pieds en avant. A l'intérieur, Kenzo avait passé sa main dans ses cheveux avec une mine assez pincée en apprenant que Benedikt aimait aussi bien les hommes que les femmes. C'est bon à savoir. Tout autant de savoir qu'il ne fallait pas lui parler de sa copine qui, au fond, n'en était pas tout à fait une. Histoire très compliquée de toute évidence, voilà pourquoi il se contenta d'opiner du chef en lui faisant comprendre qu'il n'insisterait pas sur ce sujet. En revanche, sur le thème de la religion, le Delta fit preuve de beaucoup plus d'esprit qu'il n'en avait l'air. Derrière le caractère de gosse patenté et de la gueule d'ange, il y a un cerveau qui fonctionne par intermittence, je vous jure. "Sur le plan historique, c'est très intéressant. C'est même primordial pour mieux comprendre les gens et s'empêcher de leur coller un jugement d'occidental à la figure." Son ton était devenu plus sec. Jamais il ne défendrait les talibans, les islamistes, surtout pas après ce qu'ils lui ont fait personnellement ou à sa mère et son village. Néanmoins, il ne voulait pas non plus entièrement les condamner. Il voulait juste comprendre. "Tu vois, j'aime pas qu'on me demande direct si j'suis islamiste dès que je dis que j'viens du Pakistan, mais j'fais avec." annonça-t-il avec un léger sourire pour calmer le jeu. Il avait même hoché la tête à ses propos sur le bouddhisme qui, comme l'hindouisme, ne fonctionne absolument pas sur les mêmes principes. Il avait été balloté entre plusieurs cultures qu'il ne comprenait pas, ne sachant ni lire ni écrire... Cependant, il avait appris à observer tous les rites, à écouter. Il était loin d'être un expert, mais la religion le fascinait autant dans ce qu'elle véhicule que dans la manière qu'on a de la pratiquer. Qu'il s'agisse de la dominante catholique à la plus petite minorité locale en Afrique, il y accorde le même intérêt. Aucun panthéon ne vaut mieux que l'autre à ses yeux. Eh oui, il réfléchit, le Ken. Pas le temps d'enchaîner sur ce fameux ami informaticien apparemment pirate à ses heures perdues que les deux hommes rentrèrent à l'intérieur de la maison et assistèrent à l'envol manqué du vase. "Balance, va." grogna Kenzo à l'intention de Benedikt.
Je soupire en voyant que Beni cherche clairement à se faire oublier pour qu'on n'aille pas s'imaginer qu'il ait quoique ce soit à voir avec cette peur d'être jugé responsable de cette peur d'être tué par Shark senior. "Non, pas pour l'heure, mais mon agenda n'est pas arrêté." En gros, je ne dirais rien dans la prochaine minute, mais je ne promet rien sur ma méchanceté à venir. Le groupuscule file en direction du salon et je grogne légèrement lorsque Benedikt me frôle en essayant de passer inaperçu. J'ai déjà tué auparavant, mais la torture, c'est également l'un de mes péchés mignons préférés. Une fois arrivés dans le salon où Connor est visiblement déconnecté de la réalité, les yeux rivés sur Warioland, je me raidis un peu lorsqu'il est question de William. Mon regard se pose un instant sur Noah puis je soupire en ouvrant la porte du bar pour en sortir une bouteille de whisky. "Je doute que cette entraide soit une excellente idée, sur ce sujet en tout cas." Le sourire radieux de Kenzo se mua en un air un peu déçu. "Même si mes présumés contacts pourraient avoir des informations, l'armée est un domaine où on ne s'occupe pas de ce genre de cas. Le caritatif, c'est plutôt le rayon de ton oncle, petit." lançai-je aussi bien à l'adresse de Kenzo que de Beni qui considérait également Noah comme un oncle de cœur. J'étais dur, comme d'ordinaire, mais comme nous venions d'avoir une conversation à ce sujet avec Noah, c'était à lui de prendre le relais. Néanmoins, c'est un moment que Connor mît à profit pour sortir de sa léthargie. "Eeeeh, j'le connais. Même qu'il s'appelle William, et il a pas voulu que j'appelle Tonton No' quand Papa l'a invité à la maison. Hein, P´pa, c'est vrai ? Et même que tu lui as montré plein de d... - Connor, retournes à ton jeu. Je te préfère quand tu es malade ou muet, merci." lâchai-je avec fermeté. L'enfant écarquilla les yeux, sans comprendre où il avait fait une bêtise. L'innocence des jeunes... Les regards convergeant vers moi, maintenant que tout le monde sait que William Clives est récemment venu ici, je roule des yeux en faisant tourner mon whisky dans mon verre. "Il est venu une fois ici, il y a quelques jours, j'étais chargé de lui faire visiter l'université et de lui montrer quelques papiers pour les inscriptions des étudiants d'Oxford..." Kenzo bondit du canapé pour se jeter sur moi et se prépara à poser mille questions, mais juste avant que ses mains ne se posent sur le col de ma chemise, je l'arrête d'un regard de travers. "Tu poses une main sur moi et tu deviens manchot dans la demi-seconde qui suit." Le grand blond se retint puis fit volte-face en regardant Noah avec des yeux plein d'espoir, un sourire immense sur le visage. "Il est ici, à San Francisco ? C'est vrai ? Où ça ? On va aller le voir ?" Je lève les yeux au ciel en faisant signe Noah. A ton tour, bichon. En espérant que tu ne prennes pas de travers que ton frère aîné soit venu ici... Connor, je vais te fermer la bouche au scotch.
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MessageSujet: Re: Rencontre du troisième type || Joe|Kenzo Rencontre du troisième type || Joe|Kenzo - Page 2 EmptyVen 8 Mar - 8:12


Rencontre du troisième type
Bon, va pour le plan historique, mais c’était la mentalité de bien des Pakistanais, notamment des hommes, qui me révulsaient. Même si j’admettais avoir été un peu brut vis-à-vis de Kenzo, en le jugeant sans savoir. Le fait de ne rien répliquer à sa remarque fut donc un signe d’excuse à demi-formulée, étant donné que je n’avais d’ordinaire, pas mon pareil pour débattre d’un sujet qui m’exaspérait. « Ok, désolé. La prochaine fois, je te demanderai autre chose. Si t’aime les framboises par exemple, pour mieux te connaître. » Non, ce n’était pas une provocation de ma part, je vous jure. « Comment on peut aimer un truc pareil, c’est rose, c’est flasque, c’est rond. J’ai horreur de ça. » Ou comment changer de sujet le moins subtilement possible en passant de la religion, à la nourriture.

Sitôt que Kenzo peut se déplacer – grâce à son oncle, cela va de soit, n’attendez jamais de la pitié d’un requin comme mon père – je le rejoins à mon tour en pouffant de rire lorsque j’entends mon père grogner dans ma direction. Dans la famille ours grincheux je demande le père. C’est mignon l’esprit de famille n’empêche ! En attendant, Kenzo et moi n’avons pas manqué de remarquer les têtes des deux adultes lorsque j’ai fait référence à son père. Euh… y’a un problème ? Noah parait gêné. Joe lui, a gardé son masque de neutralité si bien qu’il m’est plus difficile de deviner ce qu’il me cachait. Car oui, je sentais qu’il y avait une embrouille sous leur apparente indifférence à ma question posée. « Je… » Lançant un regard désespéré puis abasourdi à l’adresse de Joe qui venait de lui relancer la balle – traître va ! – pour ne pas avoir à répondre aux questions de son fils, ou alors indirectement, Noah cherche en vain ses mots, balbutiant comme à son habitude lorsqu’il se retrouve dans une position difficile ou gênante, se reprenant plusieurs fois, toussotant souvent, jusqu’à ce que finalement, Connor prenne la parole, à la grande surprise de son auditoire qui le croyait déjà au pays des lutins grenouilles. Je ne crois pas avoir jamais vu un teint aussi blême. Noah avait carrément viré au blanc cassé devant l’intervention de son neveu. Ce qui aurait pu être drôle si la situation n’avait pas été aussi alambiquée. Ils ont toujours autant de problèmes pour communiquer, dans cette famille ? « Tu… tu as vu William, il est venu ici ? Mais… pourquoi… ? » Ca y est, les problèmes commencent. Prends un paquet de pop-curn Kenzo, on va rigoler. Je ne quittais pas les deux hommes des yeux, et sans nul doute que le Bêta-Delta en faisait de même. Il venait d’apprendre que son père était bel et bien en vie, à San Francisco qui plus est, et à Berkeley, que de bonnes nouvelles ! Quant à Noah, ma foi, sa pâleur avait laissé place à des sourcils froncés, des poings serrés, et des rougeurs diffuses sur ses joues. L’explosion n’allait pas tarder. « Pourquoi est-ce que tu ne voulais pas m’en parler ? Et ne me sors pas le couplet du : je voulais vérifier qu’il n’y avait rien de suspect avant de te dire, ça ne marchera pas deux fois de suite ! » Ouhh, touché ! Non seulement mon père avait intérêt à trouver une bonne excuse cette fois-ci – bien que je ne comprenne pas vraiment à quoi il faisait référence pour le ‘cette fois-ci’ – mais Noah venait bel et bien d’avouer qu’il était au courant au sujet de la présence de son frère sur le territoire américain, sinon, il n’aurait pas réagi aussi bien, j’en suis persuadé. Et Kenzo, comment tu te sens, blondinet ?

« Oui. Oui, il est ici. Je l’ai appris il y a quelques jours. Kenzo, si je ne t’ai rien dit c’est parce que … » Noah s’arrêta sur sa lancée, surpris. Son neveu ne semblait pas fâché d’avoir été mis de côté. Il s’était davantage attaché à la bonne nouvelle, à savoir : qu’il allait pouvoir faire la connaissance de son paternel, pour le plus grand désarroi de son oncle. « Tu veux le... rencontrer ? » Quelle question ! Après vingt et un ans à chercher des réponses, c’était une évidence qu’il se jetterait sur son géniteur pour l’interroger dès qu’il lui aurait mis la main dessus. Et malgré toute la volonté qu’il avait pour protéger son neveu, Noah ne pourrait jamais lui enlever cette quête de vérité qu’il avait lui-même recherché. Kenzo était si jeune, et il n’était que son neveu, pas son fils. Il n’avait pas le droit de le garder prisonnier de son passé. Mais il ne voulait pas non plus qu’il souffre du présent. Voilà pourquoi l’Anglais s’était rapproché, déposant ses deux mains sur les épaules du Bêta-Delta, avant d’annoncer, au prix d’un insurmontable effort. « Si tu veux le rencontrer, j’accepte de te le présenter, mais à une seule condition, Kenzo. Je veux être là, au moins au départ. Tu sais ce qui c’est passé entre ton père et moi, et je n’ai pas envie que cela se reproduise avec toi, tu comprends ? Je te promets de ne pas faire de vagues, je veux juste m’assurer qu’il ne te blessera pas comme je l’ai été. » Sur ce, et après la reconnaissance enthousiaste de Kenzo, Noah détourna son regard vers Joe. Un regard qui voulait tout dire sur le moment. Un regard qui en aurait enterré plus d’un. « Toi, il faut que je te parle. » Mais pas ici, pas devant les enfants. L’attrapant par le poignet, et je n’aurais pas supporté qu’il me repousse, je l’entraîne alors jusqu’à la cuisine. « Pourquoi tu ne m’as pas parlé de cette visite tout à l’heure, quand je t’ai interrogé à propos de William ? » J’avais de plus en plus de mal à croire ce qu’il m’avait dit à son propos. Et s’il m’avait caché autre chose ? « Et qu’est-ce que tu lui as montré au juste ? Connor a dit que tu lui as montré quelque chose, je veux savoir quoi ! Et pourquoi est-ce que j’ai l’impression que tu me caches quelque chose depuis qu’il est arrivé ici ? Est-ce que ça a quelque chose à voir avec l’armée, quelque chose qu’il aurait fait ? C’est pour cette raison que tu n’as pas voulu aider Kenzo, tu sais quelque chose que j’ignore ? S’il te plait, Joe, il s’agit de mon frère. Je… il m’a tenu éloigner de sa vie pendant si longtemps. Et là, c’est lui qui est revenu vers moi, tu ne crois pas que j’ai le droit de savoir ce qu’il a fait pendant tout ce temps ? Au moins pour nos parents. »
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MessageSujet: Re: Rencontre du troisième type || Joe|Kenzo Rencontre du troisième type || Joe|Kenzo - Page 2 EmptyVen 8 Mar - 12:20



Connor, tu es privé de sortie jusqu'à ta mort. Tu vivras enfermé dans ta chambre ou dans un monastère et ta punition prendra éventuellement fin le jour où tu seras devenu moins bavard que ne l'est ta mère. Voilà le fond de mes pensées à mesure que mon regard accrochait celui de mon fils cadet qui, brusquement, s'était replongé dans son jeu vidéo sans se faire prier. C'est fou la vitesse à laquelle il donnait l'impression d'avoir guéri de sa petite grippe. Fichu morveux. Mon attention sur lui s'efface à mesure que le visage de Noah passe du blanc au rouge écrevisse... Tu n'as jamais su cacher tes émotions, mon bichon. Bloc de glace insensible, je ne trahis aucun malaise sur mon visage figé, malgré les piques agacées que m'envoie l'oncle de Kenzo. En réalité, je suis en train de réfléchir à une parade pour me sortir du guêpier dans lequel Connor vient de me jeter sans s'en apercevoir. Je demeure silencieux car le Delta est le premier à réagir au quart de tour, apparemment tout à la joie de remettre la main sur son paternel. Le pauvre, s'il savait... Je doute que William s'en soucie réellement. Il n'est pas insensible, mais comme moi, il a le patriotisme gravé dans la peau. C'est quelque chose qu'un jeune comme lui ne comprendra jamais. Noah non plus. Le blondinet bondit sur son oncle qui essaie d'imposer les limites et les conditions à ces éventuelles retrouvailles. "Bah bien sûr que j'veux le rencontrer, t'as de ces questions !" soupira Kenzo en secouant la tête, un grand sourire sur les lèvres. L'innocence de l'adolescence. Oublies ton père, petit. Il est parti sans se retourner en laissant une famille derrière lui... Tu crois sincèrement qu'il se souciera d'un gosse engendré sans aucune conscience de cette procréation ? Noah prend des gants, ce qui me fait piquer du nez dans mon whisky. Je n'aurais jamais sa patience ou son tact, c'est certain. La pédagogie, c'est une vocation chez lui. "Mais j'suis grand, j'veux le rencontrer tout seul ! J'ai pas envie que tu lui dises tout, j'ai envie d'apprendre à le connaître à ma manière. Ce serait pas la première qu'on me rejette, au pire, j'suis habitué." Cette fois, je fronce un peu les sourcils. Lui, rejeté ? Une gueule d'ange, un physique agréable pour les demoiselles et un sourire Colgate... J'ai un peu de mal à y croire. Toutefois, il semblerait qu'il cache assez bien son jeu. "C'est super gentil de vouloir me protéger, Tonton, mais j't'assure que je peux m'en sortir tout seul !" Borné, avec ça. Pas de doute, c'est bien le fils de son père. Et ce côté qui tente de rassurer ses proches, il le tient de son oncle. Noah bondit du canapé pour m'entraîner avec lui par le poignet. C'est qu'il est mignon quand il joue au grand garçon énervé, j'en ai presque un vague sourire sur les lèvres. Je pose mon verre vide sur une table au passage et je le suis en cuisine. "Tu sais que nous ne sommes pas mariés... Les scènes de ménage n'ont pas lieu d'exister." Humour anglais. Ce n'est pas le moment, certes, mais l'ironie vaincra tout. "Si je ne t'en ai pas parlé, c'est précisément pour éviter ce genre de scène. Tu es trop fragile, il faut toujours que tu tombes dans l'excès quand tu as trop d'informations à la fois. Puis honnêtement, ça intéresse qui de savoir que William Clives est venu ici ?" Cependant, je perçois peu à peu dans ses paroles ce qui est le nœud du problème pour Noah. Ce n'est pas le fait qu'il soit venu ici, ce n'est pas le fait qu'il m'ait parlé. C'est beaucoup plus subtil que ça. Je m'assieds sur un tabouret, je croise les bras et j'attends qu'il ait terminé pour répondre à mon tour. "Je t'ai déjà dit, juste après Connor, que je lui ai montré des papiers dans le cadre de l'inscription pour l'échange avec Oxford, après lui avoir fait visiter le campus à la demande du Doyen. Si tu veux tout savoir, ce fut loin d'être une partie de plaisir, mais passons." Jusque là, je ne fais que dire la vérité : ne pas parler d'une autre partie de la vérité, ce n'est pas mentir, après tout. Je le fixe droit dans les yeux, sans sourire. "Je ne répondrai pas à tes autres questions, même si j'avais les réponses." Ça peut le choquer, mais il va comprendre pourquoi. Après toutes ces années, il sait comment je fonctionne : la franchise est à double tranchant. "William a réponse à toutes ces questions et ce qui t'effraie, c'est d'aller lui demander directement. Cependant, il va falloir que tu te prennes par la main et que tu fasses l'effort d'aller vers lui à ton tour. C'est bien joli de me dire que tu ne veux plus le voir, que tu ne veux pas lui parler et que tu ne sais même pas s'il faut que tu en parles à tes parents... Mais si, à côté de ça, tu me questionnes à tout bout de champ sur William Clives, tu te fourvoies toi-même." Démontres-moi que j'ai tort, Noah. Tu as peur d'affronter ton grand frère et, pour échapper à une confrontation, tu te reposes sur les autres. "Un coup tu me demandes ce que je sais sur lui, l'autre coup tu dis à Kenzo que tu vas lui présenter son père... Dans tous les cas de figure, tu n'acceptes pas de le confronter seul à seul. Je n'ai jamais joué les intermédiaires et je ne vais certainement pas commencer aujourd'hui, même si c'est toi." J'ai souvent l'habitude de faire des exception dans le cas de Noah, pour le protéger. Mais pas dans dans ce cas. J'ai moi-même eu peur de me retrouver face à Bradford juste après son départ, mais je l'avais fait. Et je n'avais pas regretté. "Ça n'arrangera rien que tu passes par moi ou quelqu'un d'autre pour parler à William. Alors tu vas m'écouter, mon petit père : tu vas te prendre par la main et aller parler à ton frère seul à seul. Tu auras beau dire tout ce que tu voudras ou même me faire la tête à cause de ma réaction, je ne changerai pas d'avis." J'avais conscience d'être assez dur dans ce que je disais, surtout à un moment où la fragilité émotionnelle de Noah est à son paroxysme. Cependant, c'est nécessaire. Un risque pour notre amitié s'il renoue vraiment avec William, certes, mais je ne serais pas un véritable ami si je ne le poussais pas un peu à la roue de temps en temps. Bras croisés et visage fermé, je lui fais comprendre que rien ne saurait me faire parler davantage.
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MessageSujet: Re: Rencontre du troisième type || Joe|Kenzo Rencontre du troisième type || Joe|Kenzo - Page 2 EmptySam 9 Mar - 8:42


Rencontre du troisième type
« Je sais poussin, je sais. » N’avais-je pas promis de ne pas l’appeler par ce surnom affectif lorsque nous étions en public ? Si, sûrement. Mais je n’avais pas réfléchi sur le moment, ça avait été plus une tentative de l’apaiser qu’autre chose. Et puis, Joe faisait partie de la famille, ainsi que Benedikt et Connor, et chacun d’eux connaissait mes petites habitudes, notamment liées au fait de leur donner à tous un petit nom. « Je n’ai pas l’intention de lui parler, rassure-toi. » l’avais-je alors interrompu d’une voix sèche. Je m’en suis voulu aussitôt après. Kenzo n’était en rien responsable de ce que mon père avait fait à notre famille, il en était même l’une des principales victimes. C’est pour cette raison que j’estimais que j’avais déjà tout dit à William, et que cela ne servirait à rien que nous ressassions une nouvelle fois le passé. Aussi, j’avais dit vrai. Je laisserais Kenzo à ses retrouvailles, lui parler, l’écouter, mais me tairait. Tant que mon frère aîné ne le brusquait pas ou ne devenait pas aussi franc qu’il avait cru bon l’être envers moi. Kenzo était à mes yeux, un enfant. Et ce, malgré ses vingt et un ans. Et rien ne pourrait changer cela à mes yeux. Or, je ne laisserai personne, pas même son propre père, réagir comme s’il faisait face à un adulte capable de comprendre que sous ce masque d’indifférence, se cachait un autre homme. Je n’en étais même plus sûr moi-même d’ailleurs. Il avait tellement changé. Qui sait si ce frère que j’aurai aimé retrouver existait encore ?

La remarque de mon neveu, lâchée sur le ton de l’autodérision, comme s’il était en train d’annoncer la météo, me toucha plus que je ne l’aurais cru. Je savais qu’il avait perdu sa famille, ses deux mères, et que le pays dans lequel il avait passé une partie de son enfance n’était pas connu pour être le plus ‘civilisé’ qui soit. Sauf que je regretterais toujours le fait qu’il ait vécu aussi loin de sa famille biologique pendant si longtemps et qu’il ait eu à endurer ces épreuves. Pour cette raison, il était hors de question qu’il subisse le même genre de traitement aux Etats-Unis. Qu’il ait été repoussé était une chose. Qu’il le soit à nouveau, alors que je pouvais y remédier en était une autre. Je ne prétendais pouvoir faire changer d’avis William, mais je pouvais au moins éviter qu’il ne se montre comme le monstre d’égoïsme que j’avais connu étant enfant. Je ne lui demanderai pas d’assumer tout en sachant qu’il n’avait pas pris la mesure de ses actes des années auparavant, mais de se comporter comme un adulte responsable et à peu près pédagogue. Surtout pas comme le militaire qu’il était. Pire encore, comme l’homme qu’il avait dû devenir avec le temps. « Je te crois, Kenzo. Mais ma décision est sans appel, je regrette. » C’était bien la première fois que j’étais aussi sûr de ce que je voulais vraiment, et prêt à me battre aussi fort pour mes convictions, tiens. « Je viendrai avec toi, au moins au début. Si je vois que tout se passe ‘bien’… » Mon ton hésitant et le regard sceptique que je venais de lancer dans le vide voulait tout dire quant à ce que je présageais au sujet de cette fameuse rencontre. « …je m’en irai, c’est promis. » Il aurait beau rouspéter autant de fois qu’il le voulait, et je savais que jusqu’au jour J, Kenzo ne cesserait pas d’essayer de m’embobiner pour que je lâche l’affaire, ça ne marcherait pas. J’étais bien décidé à assister à leurs retrouvailles.

Quant à Joe, comme d’habitude, il n’avait pas trouvé mieux que de faire de l’humour, tentative pour moi désespérée de se déroger à mes questions, naturellement. « Je ne suis pas, fragile. » marmonnai-je en fronçant les sourcils. Lui qui déplorait toujours que je me montre trop protecteur envers mon entourage et même les inconnus en besoin d’attention, c’est lui qui disait ça ? « Pardon ? » Tu plaisantes, j’espère ? « Moi, Joe. Moi, ça m’intéresse. Parce que … parce que c’est mon frère. » Je venais de cligner des yeux. Un aveu qu’il m’avait tellement manqué que j’étais prêt à lui pardonner son erreur de jeunesse ? Certainement pas. « …pour Kenzo, son fils. Tu aurais dû m’en parler. Ca m’aurait évité ce genre de scène, justement ! » Ouf, je m’étais rattrapé à temps. « Comment ça tu ne répondras plus à mes questions ? » Les yeux ronds comme des soucoupes, je n’en croyais pas mes oreilles. Est-ce qu’il le faisait exprès ou bien ? « Mais… si. SI, tu es obligé, t’as pas le droit de me laisser dans le doute ! » L’argument le plus inutile qui soit. Joe Shark n’avait aucun droit, il le prenait, nuance. « Je… non, tu te trompes. » A mesure de ses mots, je baissais les yeux, conscient qu’il n’avait peut-être pas tout à fait tort sur ce point. J’étais incapable de me retrouver une fois encore face à William, mon passé. Et je me servais des autres pour le voir, sans avoir à lui adresser la parole. Finalement, lorsqu’il eut fini, je relevai la tête, les lèvres pincées. « Qu’est-ce que tu peux m’énerver quand tu as raison !! » ronflai-je, hors de moi. « Tiens, tu peux garder Kenzo pendant une heure ou deux, j’ai des courses à faire. » Tiens, ça, c’est pour avoir toujours raison, nah ! « A toute à l’heure les enfants. Kenzo, ne touche à rien, d’accord ? Quand je serais de retour, on parlera de cette histoire, et de ton … père. Bisous, poussin. » Sur ce, je m’en allais, lançant un dernier regard à mon frère de cœur, avant de claquer la porte dans mon dos.
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THE END
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MessageSujet: Re: Rencontre du troisième type || Joe|Kenzo Rencontre du troisième type || Joe|Kenzo - Page 2 EmptySam 9 Mar - 9:43

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