Aengus : "je ne vois pas du tout pourquoi les gens m'évitent dans la rue

Bientôt Noël. L’époque des cadeaux semblerait-il.  Les idées ne manquaient pas réellement à Aengus, contrairement à l’argent.  Son compte en banque tirait la tronche depuis bien longtemps. Pire encore, elle n’avait aucun droit de gestion sur ses revenus. Jugée inapte à subvenir à ses propres besoins, Aengus était passée sous la tutelle de son frère aîné. Il avait pour habitude de serrer la ceinture et obliger Aengus au minimum de dépense. Il espèrait par là, réduire ses soirées et moments de débauche. Une erreur. La majorité de ses revenues tombait dans un traitement assez long et lour qu’elle devait suivre à la lettre. Un traitement psychiatrique, suivi de près par des heures de rééducation et de séance chez le kinésithérapeute. Aucun regret vis-à-vis de ses dépenses médicales ni des nombreux remboursements qu’il lui restait à fournir pour son hospitalisation et ses opérations. Grâce à tout cela, elle avait réussi à reprendre la danse. Même si elle ne se souvenait d’aucun cours, elle sentait que ses mouvements n’avaient rien d’innées, qu’ils avaient été imprimés dans son corps.  

Grâce à la danse et au chant, Aengus avait pu obtenir un nouvel emploi auprès d’un petit théâtre. Rien de formidable, mais qui lui accordait une importance auquel elle n’avait pas l’habitude.  Et heureusement, aujourd’hui, elle avait reçu sa toute première paie, un travail au noir qui lui permettait de garder l’argent pour elle et donc de faire ses courses de Noël sans être bridée par son frère. A qui acheter quoi ? La question la troublait. La somme restait modeste, voir très modeste, une cinquantaine de dollars. Il suffirait d’échelonner se dit elle en replaçant une mèche rose derrière une oreille.  Sa tenue poussait certains à s’écarter, non par respect, mais par crainte d’être contaminé ou agressé. La mode punk avait donc perdu autant de popularité ? Aengus ne se sentait pas si horrible avec ses bijoux bariolés, son jean déchiré et sa veste un peu trop large. Elle avait prit ce qu’elle pouvait porter, voilà tout. Son sac contre elle, elle avançait au grès de ses flaneries. De toute façon, elle demeurait dans sa zone de confort, des endroits spécifique qu’elle connaissait sur le bout des doigts afin d’éviter les imprévus.  Perdue dans son petit monde, la gamme ne remarquait pas grand chose autour d’elle. Après avoir bousculée un blond un peu trop baraqué pour qu’elle ne prenne pas le temps de lui sourire, elle se stoppa devant le magasin idéal...

« C’est parfait. » Souffla t elle pour elle-même prête à coller son nez contre la vitrine d’un sexshop.

Comment Aengus doit se sentir

La vie à San Francisco et au sein même de l'université s'organisait petit à petit, laissant à Rayan le soin de disposer d'une liberté à laquelle il n'avait été que très peu habitué. Couvé par une mère adoptive digne des plus grandes mamans poules, sa liberté de mouvement avait été des plus restreinte jusqu'à l'âge de vingt ans. Puis elle avait trouvé un homme riche et beau garçon avec qui elle passait la majorité de son temps, laissant à son fils l'occasion de découvrir le monde par lui-même. Et aujourd'hui, il se retrouvait seul dans cette grande ville depuis deux mois. Quoi que seul restait un euphémisme, il avait su se faire une place de choix au sein de l'université, pacha de service au sein des Lambda, véritable bête de foire et coq qui aime se pavaner, laissant bon nombre de minettes lui courir après, sans pour autant assouvir les bas instincts de ces dernières. Le Rayan choisissait ses proies dans le bas peuple présent à ses pieds, et non pas l'inverse. Après, c'est toujours plaisant de se savoir séduisant. Flânant dans les rues de la grande ville à la recherche d'adresse plus ou moins intéressantes pour un restaurant exotique, l'étudiant en littérature se fit violemment bousculer par une chose non identifiée. Un machin rose tout bizarre et tout petit qui le fait stopper net, tournant son regard vers la jeune femme qui vient de lui passer sous le nez et qui vient de s'arrêter devant une boutique. Mécontent de savoir qu'un personnage aussi ridicule ait pu le toucher. Il braille tout seul et à haute voix, le temps de quelques secondes puis se dirige enfin vers cette inconnue, lui saisissant l'avant-bras tout en la retournant vers lui. « Et toi, là ! Tu peux pas... » Pause. Le temps semble s'être suspendu pour Rayan qui vient de hausser les sourcils, restant bouche-bée face à celle qui se tenait dorénavant face à lui. « Dalia, qu'est-ce que tu fais là ? T'es ici depuis longtemps ?! » Dalia fut pendant longtemps sa meilleure amie lorsqu'il vivait encore à Rosh HaAyin. Les deux gens étaient voisins et c'est chez la jeune femme qu'il se rendait dés lors que ses parents adoptifs venaient à se disputer. Mais après le lycée, ils avaient tous deux pris une voie différente. Elle, avait déménagé à Jérusalem avec ses parents tandis que lui, avait entamé son service militaire, un service qui avait duré deux années avant qu'il ne se lance dans des études de littérature. « Ah la petite coquine, tu voulais me faire plaisir ! », lança-t-il à la jeune femme en s'apercevant qu'ils se tenaient tous deux devant un sex-shop. Sourire de vainqueur sur les lèvres, Rayan ne peut que bomber le torse, même s'il n'est pas conscient qu'il s'adresse à la mauvaise personne. Néanmoins, le jeune homme l'observe avec un air des plus outré. « C'est quoi ces cheveux ? Depuis quand t'as cette couleur de cochon ? », lui demanda-t-il tout inspectant son amie de fond en comble, décollant sa main de son bras comme s'il venait de toucher un être venu d'une galaxie lointaine.

Spoiler:

Ça fait trop Rayan

Son cœur s'emplit bien trop vite de joie en pensant à la nouvelle vie qui lui était offerte, une vie qui de plus, lui permettrait d'être auprès de celle en qui il avait toujours eu une confiance aveugle. Elle ne devait pas qu'être là le temps d'une semaine ou deux, sans quoi, elle l'aurait sans nul doute averti plus tôt, pas vrai ? À moins que cela ne s'agisse que d'une simple coïncidence si Dalia se retrouvait à San Francisco. Mais dans la tête de Rayan, il était impossible que son amie soit venue en ville pour une autre raison que lui. Un sourire malsain se plaqua sur les lèvres du blondinet. Non, il n'était pas attiré par une potentielle relation avec sa meilleure amie, même si elle ne se voulait qu'être sexuelle. Elle le connaissait trop, de la moindre chose qu'il adorait à sa plus grande phobie, elle pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert et les amantes de l'étudiant en littérature ne restaient dans quatre-vingt-quinze pour-cent des cas, que de vulgaires étrangères une fois passé à l'acte. En compagnie de Dalia, Rayan oubliait tout. Il oubliait à quel point il pouvait être froid ou bien même vulgaire avec les autres, mais gardait malgré tout ce caractère de jeune coq près à déambuler pour satisfaire la cour. Un paon majestueux qui se tient droit, la tête haute, le regard tranchant, bien qu'en sa compagnie, il se comportait comme un papa poule veillerait sur sa fille. « Parce que t'as un caractère de cochon, toi, maintenant ? T'étais pas plutôt du genre chaton qui veut des câlins ? » Bien souvent, cela avait été le cas. Mais Dalia avait notamment un caractère bien trempé, même si en sa compagnie, elle ne l'avait jamais vraiment exprimé, sauf lorsque l'on s'approchait un peu trop près du Pakistanais d'origine. Une louve qui veillait au grain à sa progéniture et qui dévorerait ceux et celles qui oseraient l'approcher d'un peu trop près. Même que Dalia avait une fois cogné une jeune fille pour pareille raison, un souvenir qui restait encré dans la mémoire du blondinet et qui d'ailleurs, le fit une fois de plus sourire. Il va bouder sans son joujou. Qui ? Haussement de sourcil de la part de Rayan qui finalement, hoche de la tête, montrant à son amie qu'il était d'accord pour célébrer leurs retrouvailles. La laissant entrer dans la boutique, il se décida finalement à la suivre empruntant malgré tout un autre rayon que cette dernière. Il ne cessait d'afficher ce maudit sourire en coin tout en lui jetant un bref regard toutes les trois secondes, jusqu'à percuter quelqu'un. « Bah regardez où vous marcher ! », grogna le jeune homme qui perdit immédiatement son sourire. « Excusez-moi, monsieur. Je peux vous renseigner, peut-être ? Nous avons des articles très intéressants au fond de la boutique pour vous et votre compagne. » Qu'est-ce qu'elle lui raconte, celle-là ? « Hein ? Quoi ? Non, mais, on est pas ensemble, c'est juste une amie. » Les sourcils se froncent bien rapidement et Rayan pose un regard des plus perçant sur la vendeuse qui venait de lui barrer la route il y a quelques instants à peine. Sans la moindre gêne, il contourna la vendeuse et 'avança vers quelques sous-vêtements masculins plus ou moins étranges. Même qu'il y en a un qui ressemble à un éléphant ! « Et c'est trop bien ça ! Dommage qu'il ne fasse pas de bruit quand on lui tire la trompe. »

Rien à voir, mais j'adore

Alors comme ça les filles, elles aiment bien tirer sur la trompe ? Mais faut pas tirer dessus, c'est pas bien, ça fait mal si on tire trop dessus. « Heureusement qu'il est mode silencieux celui-là. », bougonna le jeune homme, tandis qu'il chassait les pensées obscènes qui étaient en train d'envahir son esprit suite à la remarque de son amie. Et à voir cette dernière tripotait le sous-vêtement, ce dernier se trouvait bien mieux dans la boutique que sous son pantalon. Quoi qu'elle savait manier la chose, que peut-être, ses mains étaient tout aussi expertes dés lors qu'elles s'approchaient du véritable attribut masculin. Stop Rayan, vous êtes - étiez – meilleurs amis et jamais encore tu n'as imaginé que Dalia et toi puissiez passer à un tout autre cap. Il est déjà tombé amoureux et l'a amèrement regretté, pour cette raison qu'à présent, il traite la gente féminine comme des animaux et qu'il préfère assouvir ses bas instincts trois à quatre fois par semaine sans s'intéresser aux demoiselles en question. Le jeune homme tourne alors la tête vers Aengus qui semble prête à lui avouer deux ou trois détails, et plante instinctivement son regard dans le sien, sans même remarqué que la demoiselle était en train de lui passer une menotte autour du poignet, bien trop absorbé à contempler un visage qu'il n'avait pas vu depuis des lustres. Il l'écoute attentivement, et plus les paroles atteignent son cerveau, plus son cœur se compresse dans sa poitrine. Elle ne savait même plus comment il s'appelait, alors peut-être qu'elle ne savait même plus qu'ils avaient été amis. Cette simple idée lui retourna les entrailles, encore et encore, au point de se sentir pâlir à vue d'œil. Il hocha simplement la tête lorsqu'elle lui demanda s'il comptait encore fêter leurs retrouvailles, incapable de prononcer le moindre mot tant qu'il n'aura pas assimilé toutes les informations qu'elle venait de lui balancer en pleine tronche, lorsque tout d'un coup, de l'eau vint à éclabousser la pauvre femme présente devant lui, faisant simplement hausser les sourcils de Rayan. « C'est nul ce truc. Perso', j'ai déjà le jet intégré. » Pas besoin d'une trompe d'éléphant en plus pour ça. Tenter un brin d'humour après ces paroles destructrices n'avait pas eu l'effet escompté, il restait toujours tendu des orteils jusqu'à la pointe des oreilles. Finalement, après ce malencontreux incident, le blondinet se tourna vers son amie, prêt à briser la glace. « Tu... tu ne te souviens vraiment plus de mon prénom ? Vraiment ? Moi, c'est Rayan. Et toi, c'est Dalia. » Elle avait bien dit ne plus savoir comment elle s'appelait, mais pour l'étudiant en littérature, il assimilait son visage à celui qu'il avait vu pendant des années en Israël. « Mais ça c'est passé quand ? Quand t'étais à Jérusalem ? Où quand t'es arrivée ici ? Et tu te souviens de... tout ce qu'on a partagé ? » Tant de questions se bousculaient à présent dans sa tête. Son amie était là, mais il lui était arrivé des histoires alors qu'il ne fut pas présent à ses côtés, un détail qui comptait énormément à ses yeux. Il s'en voulait. De ne pas avoir été là pour celle qu'il avait toujours comme une sœur. « En fait, on devrait aller peut-être ailleurs pour parler de tout ça... Juste qu'il faut qu'on se débarrasse de cette chose encombrante. », lança-t-il en secouant un tant soit peu son poignet menotté sous le nez d'Aengus. Puis, qui parlerait d'une histoire aussi importante au beau milieu d'un sex-shop ? Certainement pas le Pakistanais d'origine qui n'était guère habitué à poser les pieds dans pareil endroit. Qu'est-ce qu'il ne ferait pas pour sa Dalia, après tout.

OWAY!! Ton gif est superbe!! xDDD
Je sais, rien à voir concernant le mien.
MAIS IL EST TELLEMENT MIGNOOOOOOOON Je veux le même sous le sapin!

Face à lui, la vue était parfaite. Non, elle ne parlait pas de la beauté de Rayan. D’ici, elle assistait aux changements d’expressions sur son visage. Des émotions qui la touchaient trop vivement. Pourquoi est-ce que son cœur se serrait si violemment à le voir ainsi, un air qu’elle ne savait définir mais qui lui chamboulait l’esprit ? Sans réellement réfléchir, elle posa sa main libre sur son bras pour caresser doucement et serrer un peu dans une tentative maladroite de lui montrer son soutien. Un geste bien inutile face ses paroles ou ce qu’elle pouvait lui faire subir, même involontairement. Agiter la tête négativement fut la seule réponse qu’elle parvint à accorder à Rayan pour toutes ses questions. Non, elle ne se souvenait de rien. Rien ou presque. Il ne restait que des bribes d’agressions, souvenirs douloureux qu’elle préférait effacer. Aussi, lorsque le moment tant redouté arriva, la blonde se raidit, presque paniquée. La menace semblait si proche lorsqu’elle repensait à l’instant, à cette main sur sa gorge, à ce couteau dans sa chair. Non, non elle ne se souvenait de rien. C’était préférable ainsi. Alors sa tête se secouait toujours, encore et encore. Cette mécanique bien huilée se poursuivi jusqu’à ce que sa gorge se dégage de toute gène. Enfin, les mots purent se libérer.

« C’était pas très loin d’ici. » Souffla t elle dans un effort surhumain pour éclaircir la situation. « Les médecins avaient dit que ça reviendrait vite mais… j’ai pas l’impression d’être à ma place, ici. »

Dans un rire, plus nerveux que réellement détaché et plaisantin, Aengus passa sa main libre sur sa joue, chassant les prémices d’un trop grand embarras.

« Oui. » Approuva-t-elle en tirant légèrement sur la paire de menottes. « La clef doit être avec les modèles là bas. » Indiqua-t-elle avec un mouvement de menton pour signaler la direction à prendre.

Alors qu’elle s’aventurait dans un des rayons, Aengus jetait parfois un coup d’œil au garçon. Elle aurait souhaité que son visage éveille sa mémoire. Au lieu de ça, à chaque regard vers son passé, seuls des hurlements douloureux ou effrayés la secouaient.

« Hum…c’était par ici… Je crois. » Annonça t elle une fois devant la bonne étagère, celle rempli de réplique d’appareil génital mâle ou de d’objets vibrants de toutes sortes. « Ca doit être assez gênant en faite. D’être là avec moi, non ? J’avais, plutôt l’air d’être une amie d’enfance alors… » Un raclement de gorge dévia son attention avant la fin de sa phrase. Pas croyable, pas moyen d’être tranquille.

« J’ai votre commande mademoiselle… » Trancha une voix glaciale, celle de la personne qu’avait bousculée Rayan un temps plus tôt. « L’anneau vibrant est dans la petite boite rouge et la surprise pour votre copain dans la boite blanche. » Puis, elle tourna son regard vers Rayan avec un air coquin, le déshabillant du regard. Non mais qu’est-ce qu’elle voulait, elle ? Aller savoir pourquoi Aengus ressenti une pointe de jalousie la saisir, probablement parce qu’elle désirait avoir TOUTE l’attention de Rayan pour elle et que cette personne tentait de lui piquer son nouvel ami ou simplement parce qu’elle était d’une nature possessive et rapidement jalouse. « Vous allez adorer, vous allez voir. Oh, je vois que vous avez testé nos menottes fétiches. » Ajouta t elle avec un clin d’œil lubrique qui fit soudainement peur à Aengus.

Et voilà, dans un geste nerveux, elle chercha un nouveau truc, n’importe quoi en sommes, à remuer entre ses doigts. Un tic nerveux restait incontrôlable. Aussi, elle titilla une chose en plastique un peu molle qu’elle ne prit pas la peine de regarder.

« La commande est déjà réglée alors on va y a… »

Mais la vendeuse ne s’arrêtait plus, bavarde, trop, pour expliquer à Rayan l’ensemble de services disponible dans le magasin. Elle cherchait ouvertement à séduire le pakistanais alors qu’Aengus fulminait de son côté. Vite, il lui fallait trouver cette clef ! Abandonnant Rayan avec la vendeuse, Aengus commença à chercher cette foutue clef. Personne se doutait que Rayan ne soit intéressée par une femme qui mesurait presque la même taille que lui, mais la gamma commença à douter en remarquant ses longues jambes fines, sa poitrine de luxe et sa chevelure soyeuse. AH OU ETAIT CETTE CLEF ! CETTE VENDEUSE ALLAIT LUI BOUFFER SON POTE !

« Je peux vous laisser mon numéro si vous voulez. J'ai le droit à des échantillons gratuits. »

Si Rayan commençait à se laisser tenter, Aengus ne répondrait plus de ses actes. L'espèce de gros machin immonde en plastique la tentait grandement. Non, imaginez rien d'étrange, Aengus désirait juste assommer la vendeuse avec!!!

Le prof de combat d'Aengus... et Aengus en masculin et dans une autre époque.

Ou était la clef ? Ou était la clef ? Seule pensée logique dans ce ramassis de choses étranges. Pourquoi est-ce qu’elle ne sentait pas cette affaire ? Son sixième sens lui hurlait de partir en courant de préférence.  Blablabla… Aengus se focalisait sur la clef écoutant d’une oreille discrète les paroles de Rayan. Ruminant dans son for intérieur, la question la taraudait ! Pourquoi  est-ce que cet endroit virait toujours à l’étrange ? Mais la question ne trouva aucune réponse appropriée, juste un peu plus de décalage s’offrit au faux couple. Quand elle se senti attiré par une main, une main qui glissa sur sa fesse pour la serrer avec poigne, Aengus se saisit aussi de son objet de malheur, un godemichet en plastique mou. Alors qu’elle le brandissait, prête à assommer Rayan à grand coup de plastique ou silicone, aller savoir, une voix grave et rauque se fit entendre. Un homme, pensa Aengus, le propriétaire probablement.

« OH ON JOUE PAS AVEC LES PRODUITS ! »

Mais pourquoi est-ce que les lèvres de la superbe créature et vendeuse venait d’articuler exactement les mêmes paroles ? Figée dans son élan, Aengus fixa ce qui semblait être un travesti. Elle n’en avait jamais vu. Du moins, pas dans cette nouvelle vie. Impossible de savoir quoi en penser à l’heure actuelle. Impossible de savoir si c’était dangereux ou pas. Face  à l’inconnu, Aengus savait quoi faire.  Et comme toujours quand Aengus ne comprend pas ce qu’il se passe, elle frappe ! On cogne d’abord, on réfléchi après. Aussi son arme improvisée heurta la pommette en silicone, cette fois c’était obligatoirement du silicone, du travesti. Est-ce qu’il ou elle allait mordre ? Au vu du regard, plutôt mauvais, que lui adressait la vendeuse, Aengus avait un doute. Aussi, elle se décala devant Rayan dans un instinct de protection. Ce truc était probablement un succube ! Seule explication logique que parvenait à obtenir Aengus. Il allait manger Rayan et toute sa testostérone ! Son ami ne serait plus en mesure de la guider sur le chemin de son identité et il souffrirait. Hors de question ! Brandissant son arme, futur excalibur, elle blêmit. Pourquoiiiiiii ? Tout se bousculait dans sa petite tête déjà bien amochée. Fallait vraiment qu’elle trouve cette clef ! Comme si tout le monde tenait une arme à la main, comme s’il était question d’une prise d’otage ou que la vendeuse était sur le point de se faire sauter, Aengus s’exprima comme une négociatrice dans les films policiers.

« On va prendre les paquets… et on va partir douceeeement sans geste brusque. »

C’était peut être mieux oui… Alors que la vendeuse la regardait comme si elle était tarée, Aengus offrit un faux sourire pour essayer de calmer le jeu.