« Je n'ai jamais dit que tu ne pouvais pas rester. D'ailleurs c'est mieux si tu reste, ça évitera de devoir mettre quelqu'un spécialement avec elle, ou avec les autres enfants. » Le regardant, je fus assez surpris ? Que voulait-il dire par là ? Qu'Holly ne valait pas la peine d'avoir une infirmière que pour elle ? Bien entendu, avec la grippe, elle ne pouvait pas être mêlée aux autres enfants au risque de tous les condamner. Sa remarque me blessait plus qu'autre chose mais il fallait que je me calme et plus rapidement que cela. Je perdais pieds, c'était peu dire. J'étais sur la défensive et ce n'était pas comme cela que la conversation allait avancer et que nous allions trouver un accord. Voulais-je trouver un accord ? Je n'en étais même pas sûre pour tout dire. Il y avait tellement de colère en moi que je n'avais plus envie de faire d'efforts. Je lui avais assez tendu la main et il ne l'avait jamais attrapé, trop égoïste ou concentré sur ses conquêtes. Et dire que nous avions la même vie il fut un temps. Aujourd'hui, j'avais toujours une vie qui me plaisait mais j'avais bien moins de temps pour les hommes. Seulement, je leur accordais quand même du temps. Je ne pouvais pas être une mère frustrée et colérique. Le sexe me détendait et ça, tous les hommes qui me connaissaient un tantinet pouvaient en témoigner. Je pouvais être une vraie tigresse comme un petit agneau. Autant le dire, j'étais bien plus agréable quand je n'étais pas sur la défensive. Pas de bol, ce n'était pas près d'arriver pour le jeune Oméga. Enfin, c'était ce que je pensais mais lorsque je mis sur le tapis la possible garde de la petite par mon amie, il perdit son calme olympien, du moins légèrement. Mon choix ne semblait pas lui plaire. « Oh oui bien sûr j'aurais du m'en douter : la grande Meleya, la seule et l'unique. T'aimerais que j'ai mauvaise conscience après tout ce que j'ai fait pas vrai ? » Le regardant, je souffla légèrement. Je voulais qu'il ait mauvaise conscience maintenant, qu'il se bouge le popotin maintenant et pas dans deux ans ou plus. « Le choix du parrain et de la marraine ne sont pas à prendre à la légère puisque s'il arrive quelque chose aux parents, ce seront à eux de s'occuper de l'enfant. Étant donné qu'Holly n'a qu'à parent, c'est moi qui choisi » Bien sûre, la petite pourrait aller chez son parrain mais la jeune Alpha était, à mes yeux, la plus compétente de toute. Elle était posée, calme, sensée et je savais très bien qu'elle ferait tout pour que mon petit cœur soit fière de sa maman. « Je ne veux pas que tu ais mauvaise conscience, je préfèrerais que tu bouges ce qui te sert de postérieur pour prendre tes responsabilités en tant que père. Le médecin t'avait prévenu, c'est un engagement ad vitam aeternam » S'il n'avait pas été mis au courant, j'aurai pu comprendre mais là, c'était difficile, vraiment. Je lui en voulais comme pas deux d'avoir cru que tout cela n'était qu'une grosse blague puisque, à ce que je pouvais voir, il s'en fichait pas mal. Il regardait Holly avec un petit sourire mais rien de plus. Il ne prenait aucune initiative envers et cela ne me plaisait guère. Avait-il peur qu'elle se casse en deux ? Il savait s'y prendre avec les enfants puisqu'il était pédiatre. J'avais envie de le secouer mais, intelligemment, je préféra me calmer et penser à autre chose, à tout sauf à ma nuit désastreuse qui arrivait. Lors de ces hospitalisations, les parents dormaient rarement sur de vrais lits. Ils étaient placés sur des lits de camps et se relevaient le lendemain le dos en compote. Rien que d'y penser, j'avais envie de pleurer. J'étais déjà pas mal fatiguée mais là, ce serait pire que tout. « Si tu veux tu vas pouvoir laisser Holly avec l'infirmière le temps d'aller chercher les médicaments à la pharmacie en bas ... » Levant les yeux vers le jeune homme, je fronça les sourcils. Hors de question que je laisse ma princesse, mon petit cœur toute seule même pour quinze minutes. Holly était un vrai pot de colle mais quand elle était malade, c'était pire que tout. Ça, le jeune Parker ne pouvait pas le savoir. « L'hôpital peut avancer les médicaments pour ce soir, j'irai les chercher demain ou plus tard. Je ne la laisse pas toute seule maintenant » J'avais dis ça aussi calmement que possible. Je ne voulais pas le brusquer mais il devait bien savoir ce que ça faisait. J'avais l'impression qu'il essayait de me virer, de me mettre de côté pour faire son intéressant. C'était bien son style, du moins c'était ce que je pensais. « Je veux d'abord la savoir en sécurité avec quelqu'un à côté d'elle avant de faire quoi que ce soit » Mon ton descendait de plus en plus rapidement. J'étais une mère poule et je l'acceptais totalement. Bien entendu, il allait me dire qu'elle était en sécurité avec lui mais qu'allait-il se passer s'il était appelé en urgence ? Il allait la laisser seule alors que je n'étais pas au courant ? Impossible. Alors que la petite tendait les bras vers moi, je l'attrapai et la colla contre moi. Posant un baiser sur son front, j'étouffai une petite toux. « Elle saura qui tu es en temps et en heure. Je ne compte pas lui cacher qui tu es, le père extraordinaire que tu aurais pu être. Je suis en colère contre toi mais je ne vais pas faire son choix pour elle. Si elle veut t'apprécier, elle le fera de son propre gré » Autant qu'il sache que je ne serais pas contre le fait qu'Holly veuille connaître son pôpa. Enfin, s'il était encore en ville quand elle serait capable de réfléchir et de faire des petits choix de ce type.