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Parce qu'il faut bien commencer par arriver quelque part...

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MessageSujet: Parce qu'il faut bien commencer par arriver quelque part... Parce qu'il faut bien commencer par arriver quelque part... EmptyVen 21 Déc - 20:03

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Jorden-Kol Rosenbach - Elizabeth Marie Austen
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Adossée contre la banquette arrière, la tête posée contre la vitre, la demoiselle regardait les lumières de la ville défiler lentement sous ses yeux. Une désagréable odeur de cigarette remplissait l’habitacle tandis qu’un air qu’elle identifia difficilement –en raison du grésillement intempestif de l’autoradio- comme du vieux jazz empêchait toute conversation avec le chauffeur. De toute façon, ce dernier ne semblait pas disposé à parler, et sa mine renfrognée aurait suffit à décourager les plus enthousiastes. Elizabeth poussa un petit soupire à la fin du morceau et ferma les paupières. Son premier jour sur le sol américain ne se déroulait pas exactement comme elle l’avait prévu. Elle avait embarqué à 15h, heure française, et aurait dû arriver vers 20h30 à l’aéroport d’Oakland. C’est ce qu’il se serait passé si son deuxième vol –de Salt Lake City vers Oakland- n’avait pas été retardé en raison de « perturbations indépendantes de la volonté de la compagnie ». Au lieu de ça, elle n’avait atterrit en Californie que vers 23h30. Suite à ce léger contre temps, il lui avait fallu une bonne demi heure pour retrouver sa valise qu’un autre passager avait emporté par mégarde avant de réaliser son erreur, puis un quart d’heure pour trouver un taxi sans se faire coiffer au poteau par un homme d’affaire pressé. Et voilà que maintenant elle se retrouvait coincée dans un début d’embouteillage qui commençait à se former suite à un accident. Cela ressemblait à s’y méprendre à un scénario de mauvais film, à ceci près que tout était vrai.

Nouveau soupire. Peut être n’aurait-elle pas dû quitter Paris ? Comme elle l’avait confié à Eric le matin même, elle commençait à douter du bien fondé de sa décision. Mme Deroy avait eu beau lui assurer que c’était ce qu’il y avait de mieux pour elle, la jeune femme n’en était pas entièrement convaincue. Elle était consciente que continuer à vivre comme elle l’avait fait ces deux dernières années n’était pas une solution, mais elle culpabilisait de quitter cette ville qui lui rappelait tant de choses. C’était un peu comme le quitter lui.
Un sourire nostalgique flotta sur ses lèvres au souvenir du jeune homme brun, mais cette fois aucune larme ne roula sur sa joue. Ses yeux avaient bien trop pleuré pour ne pas être asséchés. Un jour, il lui avait dit en riant que pour ses 21 ans, consentante ou non, il l’emmènerait à Las Vegas pour l’épouser. Bien sûr ce n’était qu’une plaisanterie, mais cela ne l’avait pas empêché de s’y accrocher –du moins jusqu’à l’accident. Un raclement de gorge peu amical la ramena à la réalité. Perdue dans un passé trop lointain à son goût, elle n’avait même pas réalisé que le taxi venait de s’arrêter devant l’entrée du campus. Confuse, elle s’excusa auprès du conducteur qui l’ignora, bien plus intéressé qu’il était par la liasse de billet qu’elle venait de lui donner que par ce qui pouvait sortir de sa bouche.

Seule au milieu d’un parking nimbé par la lumière des lampadaires, Lizy resta quelques secondes immobile, profitant de ses derniers instants en tant qu’étrangère. A partir de demain, elle serait officiellement une Berkeléenne. C’est au milieu de ce moment solennel qu’elle réalisa que quelque chose clochait. Un calme relatif semblait régner sur cette partie du campus. Elle aurait pourtant dû se trouver à proximité des maisons des confréries, elle en était sûre –du moins c’est ce que le plan qu’elle avait téléchargé affirmait-, alors pourquoi n’entendait-elle ni rire, ni musique ? Berkeley n’avait tout de même pas pu fermer sans qu’elle n’en soit avertie !
Après avoir marché dix bonnes minutes –elle n’avait jamais été douée pour lire une carte- la jeune femme rejoignit enfin la maison des Alphas, la confrérie à laquelle on l’avait affectée. Il serait impossible de vous décrire l’état de perplexité dans lequel elle se trouvait lorsqu’elle lu l’affiche signalant que le bâtiment était fermé pour cause de dégradation. A croire que la malchance a ses favoris. La situation pouvait difficilement être pire. C’était du moins ce qu’Elizabeth pensait juste avant qu’il ne se mette à pleuvoir.




Après s’être rendu un semblant d’apparence humaine en jetant un bref regard à son reflet sur les portes vitrées, l’étudiante pénétra dans le hall d’accueil du bâtiment. Elle était trempée, épuisée, et traînait derrière elle une valise n’ayant plus que l’une de ses deux roues. L’autre se trouvait dans sa main –elle semblait collectionner les péripéties improbables ce soir...
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MessageSujet: Re: Parce qu'il faut bien commencer par arriver quelque part... Parce qu'il faut bien commencer par arriver quelque part... EmptyMer 2 Jan - 17:39





ELIZABETH M. AUSTEN & JORDEN-KOL ROSENBACH



Partir prendre l'air dans sa voiture, c'était bien une de mes brillantes inventions. Enfin, prendre l'air n'était qu'une expression, je voulais juste me vider l'esprit et penser à autre chose qu'à mes petits soucis du quotidien. Avoir vingt-trois ans et déjà avoir des problèmes, tout est relatif. Les soucis sont de mon age, je les ai bien cherchés et au pire, je pense même qu'une vie sans encombres serait une vie monotone et particulièrement ennuyeuse. Au volant de ma Maserati, je laissais mes pensées prendre le dessus sur moi, mon esprit guider mon chemin. En fait, quelques minutes auparavant, je m'étais arrêté pour marcher un peu. Comme quoi, tout arrive. En ce moment, j'avais vraiment besoin de me retrouver et une fête rempli d'alcool ne résoudrait certainement pas mon problème. Mais qu'est ce qu'il m'arrive ? Ce besoin de me retrouver, de savoir pourquoi je fais tout ça. L'argent était, certainement, mon plus gros problème. J'ai hérédité de deux caractères. Quand je suis avec ma mère, je sais me montrer gentil et adorable alors que quand je suis avec mon père, je ne vois qu'une chose : reprendre l'affaire Rosenbach et continuer à bâtir son empire. Je suis bien conscient que l'argent peut me pousser à me surpasser mais à quel prix ? Depuis cette petite guerre avec Eileen pour la succession, je me suis éloigné de certaines personnes qui m'étaient alors chers. Dans la même optique, j'ai bafoués certains principes auxquels je tenais. L'argent ne fait pas le bonheur, ça je commençais à m'en apercevoir. Mais bon, ce doute, jamais je n'en parlerai à ma demi-soeur, elle serait trop contente de savoir que je commence à fléchir. En fait, j'avais ces deux personnalités en moi et la plupart du temps, le gamin riche ambitieux prenait le dessus sur le gamin gentil. Et cela ne faisait qu'empirer avec le temps.

Il était déjà tard, il fallait que je rentre maintenant. Sur le chemin du retour, mon esprit était encore embrouillé par tout un tas de pensées. Et oui, en ce moment je me pose beaucoup de questions, ce n'était pas dans mes habitudes pourtant. Une fois de retour à l'université, je laissai ma petite voiture sur le parking avant de prendre la direction de la résidence Victor Hugo. Et dire que je devais vivre là, ça me mettait hors de moi. Alors que j'entrai dans le bâtiment, je me stoppai net. Il y avait une fille, qui semblait pas mal perdue, complètement trempé. Au premier abord, c'était la première fois que je la voyais. Elle était blonde, elle était belle. Un petit détail n'échappa pas à mon inspection, la belle inconnue avait une valise à la main. Je m'approchai alors d'elle, intrigué par cette jolie blonde. « Vous cherchez quelque chose ? » C'était plus fort que moi, j'avais du mal à tutoyer les personnes que je ne connaissait pas. Elle se retourna vers moi et en effet, elle avait vraiment l'air perdue. Allez Jorden, montre-toi gentil. Au moins, elle n'était pas au courant de mes petites folies nocturnes de gosse de riche. « Je peux vous aider ? » En fait, j'étais ravi de croiser son chemin, je n'allais peut-être pas passer la soirée tout seul. Etait-elle nouvelle à Berkeley ? Cherchait-elle son chemin ? En tout cas, peu importe ce qu'elle voudrait, je sais pertinemment que ce n'est pas évident d'arriver quelque part et de ne connaître personne. Heureusement pour elle, j'étais sous mon bon jour et j'étais d'humeur jovial. Et en fait, je me faisais peut-être des films, elle n'était pas perdue et pas nouvelle. A force de ne voir que ma petite personne, je ne l'avais certainement pas remarqué avant ! Étrange parce qu'avec un regard pareil, je ne l'aurais surement pas oublié.
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MessageSujet: Re: Parce qu'il faut bien commencer par arriver quelque part... Parce qu'il faut bien commencer par arriver quelque part... EmptyJeu 3 Jan - 0:34

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Debout au milieu du hall, Elizabeth hésitait sérieusement à faire demi-tour. Rien de bon ne lui était arrivé depuis qu’elle avait posé le pied sur le sol américain, et les choses n’iraient sûrement pas en s’arrangeant. Du moins c’est ce qu’elle pensait avant qu’un jeune homme –qu’elle n’avait d’ailleurs pas entendu entrer tant elle était occupée à ressasser ses mésaventures-, ne s’adresse à elle. Cherchait-elle quelque chose ? Non. Oui. Une bonne raison de rester ici peut être ? Ne sachant pas quoi lui répondre, l’étudiante s’accorda quelques secondes pour considérer son interlocuteur. Il était mignon, et la gentillesse avec laquelle il s’était adressé à elle aurait fait fondre n’importe qui –ou peut être était ce son esprit fatigué qui lui jouait des tours en exagérant les détails. Il avait un style décontracté tout en restant bien habillé ainsi qu’un regard assez envoûtant. En fait, il était franchement beau. Il avait cette allure distinguée en totale adéquation avec la façon qu’il avait de s’exprimer, polie, charmante.
Lorsqu’il lui proposa son aide, Eli eut bien du mal à se retenir de se jeter dans ses bras. Elle avait beau ne plus croire aux contes de fées et princes charmants depuis longtemps, l’enchaînement de péripéties par lequel elle était passée ce soir fit qu’elle identifia l’inconnu comme le héros venant au secours de la demoiselle en détresse -l’image du jeune homme venant la sauver sur son cheval blanc s’imposa d’ailleurs à elle et Elizabeth faillit laisser échapper un petit rire qu’elle retint de justesse, ne voulant pas paraître plus folle qu’elle ne devait déjà en avoir l’air. De l’aide ? Elle en avait grand besoin.
Posant un instant son regard sur sa main gauche, dans laquelle se trouvait une roue de sa valise, l’étudiante ne pu réprimer quelques sanglots. Elle avait les nerfs à fleur de peau ce soir, et ses pleurs se transformèrent vite en rire nerveux lorsqu’elle se rendit compte du spectacle pitoyable qu’elle devait offrir à son sauveur –sûr qu’il devait la prendre pour une échappée de l’asile maintenant.

Après avoir rapidement sécher ses larmes, en essayant tant bien que mal de limiter l’effet raton laveur –dû à l’addition mascara et pleurs-, Lizy osa finalement relever la tête pour offrir un petit sourire contrit au bel inconnu. « Je…Je suis vraiment désolée » Elle était tout à fait bilingue, mais possédait l’accent british plutôt qu’américain, ce qui, mêler à sa voie encore chevrotante –due à ses précédents sanglots-, ne devait pas être très compréhensible. « Vous devez sans doute me trouver pathétique » Etant donner qu’il l’avait vouvoyé, Elizabeth trouva normal de s’adresser à lui de la même façon. Elle laissa de nouveau s’échapper un bref rire. Elle n’aurait pas pu lui présenter pire tableau. « Vraiment, je suis désolée… Je ne suis pas…d’habitude…C’est…» Sentant la crise de larme gagner de nouveau du terrain, la française prit une profonde inspiration pour se calmer. Elle n’avait pas pour habitude de montrer si ouvertement ses sentiments et détestait le fait de paraître si fragile, qui plus est face à un inconnu –si beau soit-il. Une fois sûre de ne pas éclater en sanglot, elle riva son regard à celui du jeune homme. « Je… J’ai vraiment passé une mauvaise soirée. » Un léger soupir s’échappa d’entre ses lèvres. En fait il n’y avait pas que sa soirée qui s’était mal déroulée. Tout depuis ces deux dernières années semblait aller de travers, mais ça elle ne pouvait pas lui dire.
Consciente du fait que l’inconnu devait sans doute réfléchir à une échappatoire, elle tenta tout de même sa chance : « Est-ce que… En fait, je viens tout juste d’arriver, il y a quelques heures » Ses yeux quittèrent ceux de l’inconnu pour se poser sur sa valise. « J’aurais dû arriver plus tôt mais j’ai eu quelques…contre temps… Et puis, avec les maisons fermées et… » Elle fit un petit signe de la main pour englober le reste de ses mésaventures, puis releva de nouveau la tête. « Enfin, est ce que vous sauriez s’il reste quelques chambres de libre ici ? Parce que je ne suis pas sûre d'avoir le courage de rechercher un hôtel pour la nuit »
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MessageSujet: Re: Parce qu'il faut bien commencer par arriver quelque part... Parce qu'il faut bien commencer par arriver quelque part... EmptyJeu 3 Jan - 12:34





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La pauvre, franchement, la pauvre. Je ne connaissais pas son histoire et pourtant elle semblait complètement anéantie, perdue. En regardant ses yeux d'un peu plus près, son état n'était pas dû aux ravages de la drogue. Sait-on jamais avec les jeunes d'aujourd'hui, plus rien ne les arrêtent. C'était fou cet effet de mode, le besoin de se défoncer la santé pour pouvoir passer une bonne soirée ou même oublier une soirée. Les jeunes sont fous et malheureusement pour moi, j'en fait parti. Difficile d'échapper à une société de consommation comme la notre. Oui bon ok, je me cherche des excuses, c'est vrai que je ne crache pas sur l'idée de me mettre la tête à l'envers. Mais tout ceci étant bien sûr contrôlé. Hors de question de tomber dans une situation qui échappe à mon contrôle. Je suis du genre perfectionniste et j'aime bien être maître de mon destin. Bref, je dériver un peu là. Donc oui, la belle inconnue avait les yeux gonflées et le maquillage qui avait coulé, sans doute avait-elle pleurée. Alors que je lui avait demandé la raison de sa présence ici, la jolie blonde bredouilla quelques excuses. Décidément, elle ne devait pas aller très bien. Une fois son regard croisait le mien, une autre fois elle cherchait à se cacher, à fuir, comme si elle avait honte de quelque chose. En tout cas, ce n'allait certainement pas être moi qui allait la juger. La pauvre.

Si jusque-là, j'ai été dans l'incapacité de mesurer l'étendue de sa détresse, je pouvais néanmoins me rendre compte que quelque chose n'allait pas très bien chez elle. Nerveuse, anxieuse, paniquée, fatiguée, tant de mots pour décrire un état un peu secondaire. Ma petite promenade en voiture fut assez longue et la seule chose que je pensais faire en revenant : me coucher. J'étais loin d'imaginer que j'allais tomber sur une charmante demoiselle en détresse. La belle inconnue me raconta un peu son parcours, qu'elle devait arriver bien avant mais qu'à cause de quelques imprévues, elle prit du retard. Puis, elle me posa alors une question étrange, quoique rationnelle. « Enfin, est ce que vous sauriez s’il reste quelques chambres de libre ici ? Parce que je ne suis pas sûre d'avoir le courage de rechercher un hôtel pour la nuit » Je fronçais alors les sourcils avant de jeter un coup d'oeil à ma montre. Effectivement, il était bien trop tard pour que le bureau soit encore ouvert. Il ne faut pas trop leur en demander ici, de toute façon. Son regard croisa le mien une nouvelle fois. Je ne pouvais pas la décevoir, la pauvre avait dû traverser pas mal d'épreuves pour être dans un tel état. « Hum, à cette heure-ci, le bureau est fermé et je doute qu'on puisse trouver quelqu'un pour vous ouvrir une chambre. » Je pouvais lire la déception sur son visage. Et puis quoi ? Elle n'allait pas dormir dehors ! Je m'approchais alors d'elle et lui attrapa la valise qu'elle tenait fermement dans sa main. Elle allait venir dans ma chambre, pour la nuit et sans présomption aucune. Mes soit disant colocataires étaient partis à une soirée et n'allaient pas rentrer avant demain matin. Étonnant d'ailleurs que je n'y soit pas aller aussi. Jorden qui rate une soirée beuverie, sauterie, c'est bien rare. J'eu un petit sourire en coin en pensant au fait que je sois encore là. « Mais tu ne vas pas rester là, si tu veux, mes colocataires ne sont pas là cette nuit, tu peux venir dormir dans ma chambre, cela t'évitera de devoir chercher davantage. » Inconsciemment, je venais de la tutoyer. Pourquoi ? Aucune idée, peut-être parce qu'elle était au plus mal et qu'elle avait besoin d'être rassurée. Tiens, voilà que la fibre fraternelle venait de naître en moi.

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MessageSujet: Re: Parce qu'il faut bien commencer par arriver quelque part... Parce qu'il faut bien commencer par arriver quelque part... EmptyDim 6 Jan - 16:45

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Jorden-Kol Rosenbach - Elizabeth Marie Austen
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Bien sûr, elle s’y attendait. A cette heure-ci, il était évident qu’aucun bureau ne serait encore ouvert. C’était logique. Pourtant, même si elle savait d’avance ce que le jeune homme allait lui répondre, elle n’avait pu s’empêcher d’espérer que peut être, oui peut être, la chance lui sourirait un peu. Les paroles de l’inconnu balayèrent immédiatement le peu d’espoir qu’elle avait réussit à rassembler. Ainsi la malchance avait décidé de l’étreindre jusqu’au bout. Quelle maîtresse fidèle. Un peu trop cependant. Même si elle avait déjà deviné ce qu’il en était depuis longtemps, même si elle s’y était préparée, s’entendre confirmer ses appréhensions fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase, une fois de plus. Ses larmes se frayèrent à nouveau un chemin vers la surface et roulèrent sur ses joues déjà rosies, telles des perles salées qu’elle ne pouvait contenir. Elle se détestait pour ce nouvel accès de faiblesse. Elle avait horreur de paraître si impuissante et émotive, surtout face à une personne qu’elle venait à peine de rencontrer. Elle détestait se montrer telle quelle devant n’importe qui d’ailleurs. Pourtant, elle avait beau haïr cet état qui était le sien, elle n’arrivait pas à se contrôler. C’était comme si les larmes si longtemps retenues profitaient de l’état d’épuisement dans lequel elle se trouvait pour enfin se déverser. Elle pleurait parce qu’elle était fatiguée. Elle pleurait parce qu’elle avait les nerfs à fleur de peau. Elle pleurait parce que le monde semblait s’être ligué contre elle ce soir –bien qu’il ne s’agisse que de petites mésaventures, l’état d’abattement dans lequel elle se trouvait fit que celles-ci avaient pris une ampleur exagérée. Enfin, même si elle ne l’admettrait sans doute pas à voix haute, elle pleurait parce qu’elle se sentait seule et abandonnée. Encore une fois, elle sécha rapidement ses yeux d’un geste de la main. «Ah, désolée. Je ne sais vraiment pas ce qu’il me prend ce soir.» Elle se donnait en spectacle d’une manière si pathétique que cela aurait presque pu la faire rire, elle qui contrôlait d’habitude si bien l’image qu’elle renvoyait aux autres.

L’étudiant avait beau se montrer chaleureux, voir même soucieux, il devait sans doute commencer à se demander sur quel numéro il avait pu tomber. C’était d’ailleurs assez frustrant de se dire qu’elle offrait un tel tableau à un garçon si mignon. Elle aurait nettement préférer paraître sous un meilleur jour, mais il semblait être un peu trop tard pour cela. «Bien… Je suppose que c’était assez prévisible.» De nouveau, elle lui offrit un petit sourire contrit –espérant secrètement que celui-ci lui permettrait de regagner un tant soit peu de charme- et haussa les épaules avec une certaine légèreté, comme si tout ceci ne l’atteignait pas. Elizabeth s’apprêtait à faire demi-tour pour appeler un taxi, ne souhaitant pas importuner le jeune homme plus longtemps –et ne voulant pas paraître plus pitoyable qu’elle ne l’était déjà-, lorsque l’inconnu la surprit en s’emparant de sa valise et en lui proposant une nouvelle fois son aide : « Mais tu ne vas pas rester là, si tu veux, mes colocataires ne sont pas là cette nuit, tu peux venir dormir dans ma chambre, cela t'évitera de devoir chercher davantage. »
Elle aurait presque pu voir le halo de lumière se dessiner autour de lui. Mieux qu’un prince charmant, il s’agissait sans doute d’une sorte d’ange philanthropique –son imagination partait parfois un peu loin lorsqu’elle était épuisée. Restant un moment immobile, étonnée, tandis qu’il affichait un sourire craquant qui ne lui était sans doute pas destiné, elle l’observa un peu plus intensément. Il y avait quelque chose en lui qui lui inspirait une sorte de réconfort. Brièvement, Eli se fit la réflexion qu’il devait être quelqu’un sur qui l’on pouvait compter. Ses lèvres s’étirèrent alors en un sourire simple mais vrai –ce qui n’avait rien à voir avec les faux sourire plein de joie de vivre qu’elle offrait habituellement aux gens- tandis que ses yeux brillaient de gratitude. «Merci.» C’était une réponse assez banale, qu’elle n’avait pourtant pas l’habitude de prononcer avec autant de sincérité.
L’état second dans lequel elle s’était plongée suite à la gentillesse de son interlocuteur prit bien bientôt fin et la bienséance avec laquelle elle essayait habituellement d’agir reprit le contrôle : « Oh, mais je ne voudrais pas vous embêter. Surtout que vous aviez peut être prévu autre chose que d’héberger une inconnue… » Le sourire sincère qu’elle venait de lui offrir s’était retransformer en ce sourire amical et faux qu’elle avait l’habitude de porter.
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MessageSujet: Re: Parce qu'il faut bien commencer par arriver quelque part... Parce qu'il faut bien commencer par arriver quelque part... EmptyDim 6 Jan - 20:42





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En fait, j'avais déjà pris sa valise dans mes mains mais peut-être qu'elle ne souhaitait pas rester avec moi. Ce qui aurait pu être compréhensible dans un sens, je n'étais qu'un inconnu pour elle et dans la même optique, elle n'était qu'une inconnue pour moi. Et pourtant elle était toute mignonne, toute perdue, je ne pouvais pas la laisser ainsi dans le hall de la résidence. Non, je n'étais pas comme cela, j'avais un minimum d'éducation qui m'obligeait à aider cette fille. J'aurai pu être un gros connard et la laisser se débrouiller toute seule ou pire encore, l'inviter dans ma chambre et profiter d'elle, mais non. Jamais je ne pourrais faire une chose pareille. Et puis, regardez là, le maquillage qui avait coulé, elle semblait à bout de force. On aurait dit une petite gamine en détresse. Après tout, n'est-elle pas une jeune fille qui chercher de l'aide ? Son visage semblait si doux et si jeune mais sa présence ici traduisait son age. Elle était donc étudiante et certainement nouvelle à Berkeley. Je me souviens mon arrivé dans cette université, cela s'était plutôt bien passé mais je sais aussi que ce n'est pas évident d'arriver dans une nouvelle ville, dans un nouvel endroit sans connaître personne. Il était donc de mon devoir de lui venir en aide, et puis j'aime bien passer pour un héros. Comme je le dis souvent, ce sont les rencontres les moins conventionnelles sont les plus belles.

La belle blonde me remercia un instant avant de reprendre la parole « Oh, mais je ne voudrais pas vous embêter. Surtout que vous aviez peut être prévu autre chose que d’héberger une inconnue… » Un sourire vint éclaircir mon visage, en effet j'avais bien prévu quelque chose mais ça pouvait amplement convenir avec elle. Je la regardais en haussant les épaules, un comme elle venait de le faire un peu plus tôt. Ce n'était pas pour me moquer, bien au contraire, c'était uniquement pour détendre l’atmosphère. La pauvre avec qu'elle avait surement dû traversé, elle avait bien besoin de se détendre un peu. « Effectivement, j'avais prévu de me faire à manger avant de m'allonger sur le canapé et de faire ma larve » Je rigolais légèrement, quel programme digne d'un étudiant ! Il était assez tard et pourtant, je n'avais pas encore mangé. Je la regardais avec un petit air curieux. En réalité, j'aurai bien voulu lui poser tout un tas de questions mais bon, j'allais quand même lui laisser le temps de reprendre ses esprits avant de la bombarder de questions. « Je suis Jorden et tu peux me tutoyer » Alors que nous entamions la conversation, je m'avançais doucement vers les escaliers. Après tout, nous allions pas rester toute la nuit dans le hall de la résidence, il commençait à faire froid en plus. Je n'avais pas envie de prendre l’ascenseur, oui je suis un peu claustrophobe sur les bords et en plus de cela, ce n'était pas bien loin. Après quelques marches, nous arrivâmes rapidement à l'étage souhaité. Sa valise était cassée, je n'eu pas d'autres choix que de la porter. Une fois devant la porte, j'ouvris et la laissa entrer. La chambre était relativement petite mais assez conviviale. Enfin conviviale, c'est un bien grand mot. Je me retournai alors vers elle et lui fit comprendre de se mettre à l'aise. « Au fait, tu as mangé ? » J'étais plutôt content de voir que le sourire était revenu chez cette jolie demoiselle.


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MessageSujet: Re: Parce qu'il faut bien commencer par arriver quelque part... Parce qu'il faut bien commencer par arriver quelque part... EmptySam 26 Jan - 19:18

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