Avoir quelqu’un de confiance à qui on peut revenir en fin de journée ; une amie fidèle, honnête et toujours à l’écoute. Ça, c’est le genre de chose que tout l’or du monde combiné, ne peut acheter. Dans la vie, l’argent était d’une indéniable utilité et ça personne ne peut le démentir. Mais une vie, même celle la plus aisée, sans amis avec qui partager notre bonheur, would be so fucking boring ! Moi, je n’avais pas juste une amie, encore moins une simple colocataire. J’avais une sœur, pas n’importe laquelle, mais la plus belles de toutes. Entre nous, c’était bien plus qu’une simple relation de colocation. L’harmonie qui régit notre amitié était l’une des plus impeccables. Je n’avais jamais cru pouvoir m’entendre avec une personne au point de la fusion totale. Mais avec Esme, ceci s’avérait désormais possible.

À peine je traverse la petite porte en bois de l’appartement que j’entendis déjà le ton taquin de mon amie rebondir dans les airs délicieusement parfumés, afin de me déclarer la guerre ; celle du délire. Notre délire qui nous était bien propres. Un rire joyeux s’extirpa de mes lèvres suite à ses propos plaisants. Ce qu’elle aimait me taquiner ! En m’installant à la table, je lui demandais, le regard intéressé, des nouvelles de sa journée. Curieuse à ses propos, je demandais toujours à savoir ce qu’elle faisait de ses journées. Rien de plus normal entre deux « sœurs ». Écoutant attentivement sa réponse, je me faisais l’énorme plaisir de goûter au plat qu’elle nous a soigneusement préparé pour le dîner, un vrai délice pour les papilles ; je ne pouvais le nier. Plongée dans la félicité, le prénom de son ex vint m’en arracher de la plus rude des manières. –« Ce connard, il ne sait vraiment pas ce qu’il perde !» M’exclamai-je, les yeux écarquillés. Non mes ces hommes là, je vous jure. Pour les déchiffrer, nous aurons peut être besoin de quelques cours intensifs dans le « Comment comprendre les salauds de première ! » et encore…« Ma journée a été Boff normale, comme d’habitude. Ce qui aurait pu, par contre, la rendre très intéressante, c’est de tomber sur ce con de ton ex et de lui arracher la tête, non mais pour qui se prend-t-il ? S'il continue à se comporter de la sorte, il finiras, sans doute, seul dans un appart rempli de chats et de chiens de compagnie, ma parole…». Qu’on fasse du mal à Esme, ça je ne le tolérais point. Ses ennemies étaient donc automatiquement les miens ! Cette belle créature, aussi douce que la bise matinale du printemps, ne méritait guère le malheur que son ex lui fait endurer. Le pourquoi du comment elle avait tombé amoureuse d’un type de son genre m’intriguera toujours. Déjà qu’il n’avait rien de spécial, NADA, pas le moindre charme !

En savourant le délice qu’elle nous a préparé pour la soirée, je lui demandé sérieusement, si elle n’avait jamais réfléchi à ouvrir son propre resto. Une question qui m’avait toujours obnubilée la pensée. Elle était très douée dans la matière et donc tenter sa chance dans le domaine ne pouvait qu’être une bonne une idée, ou c’est du moins ce que je croyais. –« Ton associée ? Sérieux ? » M’enquis-je, toute excitée à cette idée qui me semblait, pour le moins, prometteuse. –« Je veux bien tenter l’expérience et pour le financement, je m’en chargerai volontiers ! » déclarai-je d’un ton très sérieux afin de lui faire comprendre que je ne rigolais pas. L’argent, j’en ai une bonne somme et je pouvais toujours en demander à ma mère en cas de besoin. Elle ne servait qu’à ça, après tout. Voyant la grimace d’Esme, je me précipitais à lui marquer davantage ma sincérité. –«Même si je fais toujours cette tête de clown, je te confirme que cette fois-ci je parle très sérieusement. » Avouais-je tout en soutenant son regard peu persuadé. La surprise possédant ses traits me fit sourire. Elle ne s’attendait pas, mais vraiment pas à un tel enthousiasme de ma part. Et j’avoue que des fois, je me surprends moi-même. Quand elle ouvrit la bouche pour me répondre, je l’interrompais sans gêne. –« Tu n’as malheureusement pas le droit de refuser ! » Terminai-je ainsi mes dires, un sourire vainqueur aux lèvres. Monter un projet avec elle me paraissait être une excellente idée et la têtue que j’étais, ne comptais pas lâcher l’affaire de si tôt…