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to kiss or not to kiss ♦ pv

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MessageSujet: Re: to kiss or not to kiss ♦ pv to kiss or not to kiss ♦ pv - Page 2 EmptyJeu 27 Déc - 10:02



"J'essaierai." répondis-je sur un ton neutre vis-à-vis de ce 'madame'. Des exigences ? Attention. On ne va pas se le cacher : j'a-dore cette sensation de peur que je peux distiller dans la personne de Cheyenne. Ca se voit comme le nez au milieu de la figure qu'elle a besoin d'un back-up digne de ce nom pour ne pas s'enfuir à toutes jambes devant moi. Et tête baissée, s'il-vous plait. Le pied complet. Si mon père n'avait pas été là, on aurait presque pu voir un sourire sadique étirer le coin de mes lèvres. Quoi ? Le dingue à tendance psychotique, c'est un rôle que je sais faire à merveille sur scène... et en dehors. De quoi hanter jusqu'au plus insignifiant cauchemar de mademoiselle Hutchinson. Toutefois, je m'empêche de céder à cette délicieuse tentation pour garder à l'esprit que si nous sommes réunis ici, c'est pour faire des efforts. Chacun d'entre nous. Pas besoin d'être devin pour comprendre la portée des regards que s'échangent les deux adultes pour savoir qu'il s'agit de quelque chose d'assez intense. Et c'est précisément ce qui m'effraie et me met en rogne. Je suis aussi heureux pour mon père que teigneux à le voir au bras d'une autre femme alors qu'il m'a délaissé à la mort de la seule femme avec laquelle je l'avais toujours connu. Pour le bien de tous, mieux vaudrait que j'évite de faire attention à la moindre petite marque d'affection qu'ils pourront se donner au cours de cette soirée. Pour le moment, je me retrouve avec l'un des deux bébés sur mes genoux et, automatiquement, un sourire complètement gaga prend place sur mon visage. Caitlin. Joli prénom. Avec l'aide de la mère, la petite calme le vent de panique qui l'a envahi lorsque j'avais repris Mahikan avant l'incident diplomatique. "Là, là... tu me fais un sourire, mais oui... t'es mignonne comme tout..." Caitlin m'observe avec de grands yeux rieurs et babille joyeusement en portant ses petits doigts au niveau de sa bouche dans une moue tout ce qu'il y a de plus craquante. Les gens de mon âge n'accordent que peu - voire pas - d'importance aux enfants ou aux bébés. Comme pour beaucoup de choses, c'est tout le contraire en ce qui me concerne. De quoi faire flipper Logan car si jamais - et je ne le souhaite pas forcément, pour le bien de tous - un dérapage avec une fille devait se produire, je bataillerai pour garder le potentiel bébé, et Salaun senior serait un grand-père précoce. Cheyenne marque un point rien qu'en étant déjà une mère, ce qui aurait pourtant pu être un frein avec d'autres jeunes. Au moins, elle a déjà l'air d'une personne responsable. J'écoute à peine leurs réactions sur l'éventuelle interdiction de dessert, ignorant donc les sous-entendus graveleux qu'ils s'offrent avec une subtilité toute relative. Je roule jusqu'au salon avec précaution pour ne prendre aucun risque avec la petite dans les bras, tandis que Logan tente de se la jouer grand proprio de sa voix rauque et virile. C'est un ton sarcastique qui lui revient aussi sec. "Je passe deux fois plus de temps que toi à cuisiner ici... j'estime que c'est MA cuisine. Mais bon, puisque t'as l'air d'y tenir, j'te laisse payer le loyer. Au moins, tu contribues un peu." Ca pourrait ressembler à de la méchanceté, vu le ton parfaitement neutre que j'ai employé, mais c'est tout l'inverse. Il faut seulement s'habituer à notre système de d'aller-retour au niveau des vannes, c'est notre moyen de communication fétiche. Pour répondre à Cheyenne, j'hausse les épaules. "J'ai fait des recettes un peu spéciales, vous verrez bien. J'préfère garder la surprise." Non, ce n'était pas pour éviter de communiquer, mais plutôt pour éviter les a priori des gens qui ne connaissent pas certaines saveurs ou certains mélanges et qui se font par principe une idée négative de la chose.
Je rends Caitlin à sa mère et lorsque je vais en cuisine, j'avise mon père qui sert doucement ce petit garçon dans ses bras. Je bloque deux secondes sur cette scène et quitte mon fauteuil en silence pour me rendre en cuisine avec ma canne. J'ai beau ne pas lui en vouloir de s'occuper d'autres enfants, des images de mon enfance trop rapidement éteinte me reviennent, comme toutes ces fois où je me lovais dans son cou pour y chercher du réconfort et son parfum si particulier. Une fois en cuisine, j'ouvre le four où j'ai pu garder au chaud l'entrée. Un plateau en main, et malgré la canne, je n'ai aucun mal à tout ramener sur la table. Un an dans l'un des meilleurs restaurants étoilés parisiens, c'est plus que formateur. Je dépose des petits bols soigneusement décorés sur une assiette également fournie. Je m'assieds puis je présente enfin l'entrée à mon père et sa compagne. "Velouté de foie gras de canard relevé d’une pointe de curry Madras, salsifis, topinambour et pâte de coing. A côté du velouté, vous avez une tranche de pain d'épice aux figues avec une lichette de foie gras mi-cuit à déguster tel quel et quelques pousses de roquette." Une entrée sucré-salé avec des produits ciblés autour du foie gras pour en relever le goût et le diversifier avec quelques touches fruitées. Comme c'est de saison et que mon père en raffole en temps normal, petit clin d'oeil à son péché mignon. Je lève les yeux vers Cheyenne avec un air rassurant malgré tout. "Si vous n'aimez pas, vous forcez pas à manger juste pour me faire plaisir. Je préfère quelqu'un qui goûte et qui affirme qu'il n'aime pas, plutôt qu'un demeuré qui se borne à tout manger même s'il a le plat en horreur." La façon de le dire est peut-être un peu brut de coffrage, mais elle devrait être habituée à la franchise des hommes de la famille. D'autant plus que je cherchais à la mettre à l'aise en lui faisant comprendre que je ne la jugerai pas si jamais elle n'apprécie pas ce que j'ai préparé. Tout est fait maison de A à Z,marque de fabrique oblige. Je n'innove pas trop dans la mesure où j'ai souvent exécuté ces recettes dans la cuisine de Pierre Gagnaire, mais au moins, même si j'ai passé l'après-midi aux fourneaux, je ne me suis pas stressé sur la façon de préparer le repas. Je commence à manger, en silence, guettant mine de rien leurs réactions. Ou est-ce que c'est pour les surveiller ? Faut voir.
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MessageSujet: Re: to kiss or not to kiss ♦ pv to kiss or not to kiss ♦ pv - Page 2 EmptyMer 2 Jan - 9:57

Logan & Cheyenne
« That is the question »

J'avais quelques difficultés à me souvenir de l'époque où me soucier des réactions de Kilian n'était pas un train-train quotidien. De l'époque où Sydney et moi nous occupions de rabibocher la relation père-fils qui les intéressaient, où nous sourions fièrement à la soirée qui aurait dû sceller nos efforts par un avancement subjectif de leur comportement. Mais comme bien des choses, rien ne passa comme prévu et le souci du comportement de Kilian s'ancra en moi aussi sûrement que le traumatisme dû à la fusillade et la fausse couche; le tout n'étaient que trop d'émotions, trop de données, trop de choses à ressentir que j'avais pendant un temps passé de femme forte à enfant fébrile. Il n'y avait jamais que Logan qui parvenait à me sortir de ma carapace, petit à petit, jusqu'à dévoiler la femme que j'avais toujours été avant le drame... Mais l'épine de la réaction de Kilian faisait toujours mal. J'avais toujours des cauchemars où trouvaient écho les mots qu'il avait usé pour berner nos agresseurs, violente ruse qui laissait à se demander où s'arrêtait la supercherie et où commençait la vérité. Il m'arrivait encore de me réveiller en nage, rêvant de l'adolescent faisant fi des mots de Salaun junior et abattant son père sous mes yeux. Ces soirs-là étaient spéciaux, bien que peu fréquents: je me noyais dans leur intensité et Logan finissait bien rapidement à devoir me prouver juste à quel point il était bien là, en vie, de chair et d'os, si bien qu'il finissait éreinté alors que je ne trouvais rien d'autre à faire que me laisser bercer au rythme endiablé des battements de son coeur. Le degré auquel je me suis attachée à cet homme aurait pu m'effrayer, parfois, mais non.... Et je n'avais pas peur de Kilian. Son animosité ouverte me laissait tout simplement désarçonnée plus souvent que non, et je vivais dans la crainte de faire ou dire quelque chose qui allait empirer la situation. Là, là... tu me fais un sourire, mais oui... t'es mignonne comme tout...

Logan vient. Logan voit. Logan est vaincu.

Cette altération légère du fameux dicton était à propos alors que le fils réagissait aux plaintes de propriétés de l'aîné, m'arrachant un petit rire à voir Logan ainsi mouché, lui adressant un regard fier qui manquait presque de dire que ce n'était pas grave, sur cette règle il possédait toujours une portion de la mienne. Mon sérieux revint lorsque le fils répondit à ma question, mes yeux dilatés par l'attention que portaient à mes sens les arômes échappés du sanctuaire culinaire. Seigneur, les talents culinaires des deux français allaient être ma fin. J'étais britannique de naissance, nous avions l'habitude de nous remplir la panse dès le matin et y aller molo le restant de la journée mais vivre avec l'énergumène qui pestait toujours repoussait sans cesse les limites de ce que je me sentais en mesure d'avaler. Heureusement pour moi que je faisais partie des gens au métabolisme tel qu'ils ne prenaient pas un gramme malgré les quantités affolantes de nourriture avalées, parce que sinon Logan se serait bien rapidement entichée d'une femme prenant de nombreux kilos pour un rien.... quoi que courir après mes enfants devait représenter suffisamment de sport pour éliminer, Logan s'occupant du reste. Hmmm.. A voir. Je dois avouer que pendant longtemps, j'ai eu du mal avec le foie gras et j'ai pendant une éternité laissé cette délicatesse aux autres. Mais ton père en est friand et il supporte mal d'en manger seul, alors au bout d'un moment le goût est acquis, je pense. (...) Tu ne m'avais pas dit que ton fils avait fait l'école gastronomique... si ? terminais-je à l'intention de Logan, le rabrouant d'un petit coup de coude. Certaines recettes pouvaient être trouvées d'elle-même sur internet ou autre livre spécialisé, mais il y avait quelques petites choses qui ne trompaient pas: la présentation, la manière qu'il avait de se mouvoir en cuisine, tout autant de petites choses qui soulignaient la rigueur de la formation. Je pensais que tu étudiais les arts cinématographiques ? demandais-je en portant un couvert en bouche, avalant une première bouchée de ce que Kilian avait préparé... J'aurais pu m'exclamer sur ce que je pensais de ce que j'avais goûté, mais parler en mangeant avait toujours été malpoli, aussi me contentais-je de marques de satisfaction qui portaient bien avantage aux talents culinaires du jeune Salaun.

Tel père tel fils....

© Chieuze

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MessageSujet: Re: to kiss or not to kiss ♦ pv to kiss or not to kiss ♦ pv - Page 2 EmptyMar 8 Jan - 12:56

to kiss or not to kiss ♦ pv - Page 2 Avatar3 « Le pire des malheurs en prison, c’est de ne pouvoir fermer sa porte. »




J’avais parfaitement conscience de l’effet que pouvait avoir Kilian sur Cheyenne. Ce n’était pas une sensation de peur que je pouvais lire dans les yeux de la femme qui partageait désormais ma vie. Disons qu’elle cherchait par tous les moyens d’attirer un peu de sympathie de sa part. Cela était important pour elle et j’en étais touché. Elle n’était pas obligée de vouloir à ce point être acceptée par lui, alors que bien d’autres femmes, dans sa situation, n’auraient même pas cherché à nouer un quelconque lien avec le fils de leur compagnon. Je trouvais Hutchinson particulièrement courageuse, et je la respectais beaucoup pour cela. Elle possédait tous mon soutien dans sa démarche en quête d’estime de la part de Kilian. Et dans le fond, je me plaisais à croire que cette soirée allait être le début d’une bonne entente. Et avec ce que nous avions à lui apprendre aujourd’hui, je pensais – peut-être naïvement – que cela allait bien se passer, surtout en voyant la façon dont mon aîné semblait attendri par les petits de Cheyenne.

Contrairement à Kilian, je n’étais pas un grand féru de cuisine. Je savais cuisiner des bons petits plats, parfois assez élaborés même, mais rien à voir avec ce qu’était capable de faire mon fils. Nous n’y mettions pas non plus le même entrain. Lui cuisinait pour faire déguster. Moi, je le faisais pour me péter littéralement la panse. Et comme dans cet appartement, je n’avais pas vraiment le droit de mettre les pieds dans la cuisine afin de concocter un dîner pour Kilian et moi, je le faisais chez Cheyenne. Autre différence : ce que je préparais restait souvent dans des portions démesurées et caloriques. Faire un régime avec un homme comme moi dans les parages n’est absolument pas conseillé.

Nous nous mîmes à table alors que je gardais un œil sur les enfants qui jouaient avec les différents jouets que nous avions ramené de l’appartement de Cheyenne. Je leur avais installé une couette que j’avais étendue sur une partie du sol du salon afin qu’ils soient confortablement installés et libres de leurs mouvements. Kilian, pendant ce temps, nous servi, tout en donnant une description à l’assiette, comme l’aurait fait un véritable professionnel. Je devais avouer être un peu sceptique. La nuance sucrée-salée, il fallait aimer. Mais quand il s’agit de foie-gras, bien évidemment, je ne pouvais pas faire la fine bouche.

- Il a travaillé dans l’un des meilleurs restaurants parisiens. Et je t’assure qu’il est très doué.

On pouvait lire dans mon regard beaucoup de fierté. Kilian avait de nombreuses passions qu’il exploitait. Il fonçait pour découvrir toujours plus. Il possédait cette soif d’apprendre parfaitement respectable, et se montrait talentueux dans tout ce qu’il entreprenait. Quel parent n’aurait pas pu être fier d’une telle chose ? Et c’est avec gourmandise que je décidais de goûter à la première bouchée. J’appréciais toujours autant découvrir les nouveaux plats que cuisinait Kilian. Et encore une fois, ce fut un feu d’artifice de goûts qui me conforta dans l’idée que jamais je n’aurais assez de volonté pour faire une régime. Car même si je ne prenais pas de poids, cela ne signifiait pas pour autant que ça traduisait une bonne santé. Mais j’adore manger, surtout quand on possède un fils comme le mien.

Le dîner se passa relativement bien. Nous discutâmes de tout et de rien et je fus touché par l’effort que les deux firent pour s’échanger des paroles afin d’enrichir quelques sujets de conversation. Et comme nous avions finit le plat de résistance et que j’attendais avec la plus grande impatience le dessert – on ne change pas une équipe qui gagne –, je pris conscience qu’il était temps d’annoncer la nouvelle de la grossesse de Cheyenne. Et probablement cette dernière stressait à l’idée que ce sujet tombe dans une tension palpable. Mais je restais optimiste. Kilian serait heureux pour moi. Et puis le dîner se passait bien. Pas d’anicroche, rien. C’était donc le moment où jamais.

- Au fait Kilian, si on est venu ici ce soir, c’est également pour t’apprendre quelque chose.

Je crus entendre d’ici le cœur de Cheyenne battre la chamade. Machinalement, ma main se posa sur la sienne pour lui assurer que tout se passerait pour le mieux. Je fis la navette entre mon fils, Aidan et Caitlin.

- Je ne voulais pas te le dire par téléphone, mais plutôt en face. Et comme je suis sorti aujourd’hui, je pense que c’est le bon moment. Mh… Cheyenne et moi…

J’adressais un sourire amoureux à Cheyenne avant de poser un regard épanoui sur mon fils.

- … attendons un enfant.
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MessageSujet: Re: to kiss or not to kiss ♦ pv to kiss or not to kiss ♦ pv - Page 2 EmptyMer 9 Jan - 19:33



"C'est flatteur, mais j'suis jamais allé dans une école. J'étudie bien les arts cinématographiques." Et les arts appliqués. Mais comme je n'arrive pas à prendre un pinceau en main sans avoir une crise d'angoisse et une panne monumentale face à une toile blanche depuis l'enlèvement, je préfère ne pas aborder ce sujet. Toujours est-il que Cheyenne sera parvenue au moins à me tirer l'ombre d'un sourire. Je reste attentif au moindre de ses gestes, à la moindre petite parole qui sort de sa bouche, prenant conscience que ce soir, les rôles sont inversés chez les Salaun. Je suis le chef de famille, le dragon qu'il faut convaincre, tandis que Logan est l'adolescent qui présente sa nouvelle petite amie à ses parents... amusant, de l'extérieur, mais intense quand on le vit soit-même. Malgré mon côté pointilleux dans un moment comme celui-ci, je dois admettre que la jeune femme s'en sort plutôt bien. Elle n'en fait pas des tonnes, reste agréable sans vouloir se montrer envahissante. J'imagine qu'elle a été un peu briefée par mon père, mais sûrement pas au point de suivre à la lettre tout ce qu'il aurait pu lui dire. Je note avant tout le bon goût qu'elle a de ne pas m'infantiliser ou faire preuve d'un caractère trop maternel à mon égard. J'ai déjà une phobie des gens - trop - gentils, inutile de dire qu'une femme qui se prendrait pour ma mère aurait toutes les chances d'aller embrasser le paillasson une fois que je l'aurai mise dehors à coups de pompes dans le cul. Voilà, c'est dit. Et mon père aurait été puni dans sa chambre. Quoi ? On peut rêver un peu, non ? Le dîner se déroule plutôt bien et je constate qu'il remporte un franc succès. Connaissant mon père, j'avais un peu adapté les proportions de ce repas gastronomique. Dans le restaurant de Gagnaire, il aurait été le premier à sortir une loupe pour chercher les aliments dans l'assiette. Alors, j'avais augmenté les doses pour qu'il puisse à la fois déguster mais également manger pour quatre comme nous en avons l'habitude dans la famille Salaun. Il faut nous voir le matin, quand il ne reste qu'une seule tartine à beurrer... c'est la guerre sans merci pour espérer mettre la main dessus. Tous les coups bas sont permis. Et ça a toujours été ainsi, voici une chose qui n'a jamais changé.
Je m'éclipse en cuisine une fois de plus pour aller chercher les assiettes à dessert et revenir ensuite avec le fameux gâteau. "Triple chocolat sablé caramel." Un des desserts les plus complexes que j'avais appris à réaliser avec le chef parisien. Une dalle de pâte sablée - le côté breton de l'affaire - avec une mousse chocolat au lait avec éclats de caramel, une génoise de chocolat. Le tout en deux niveaux avec une coque en chocolat noir. Bref, du tout chocolat à en baver pendant des heures. Avant que je ne coupe le gâteau, Logan prend la parole en s'adressant directement à moi sur un ton un peu solennel. Je lève les yeux vers lui et fronce légèrement les sourcils en voyant la mine de Cheyenne commencer à se liquéfier. Quoi ? Ils ne vont pas se marier maintenant, au moins ? Parce que c'est pas en une soirée où j'ai été à peu près moins grognon que d'ordinaire que j'allais dire amen à la moindre de leurs fantaisies, soyons clairs. Soudain, la sentence tomba.

Cheyenne et moi attendons un enfant. Je me sens comme déconnecté, sorti de mon propre corps. Je pense même avoir mal entendu. Non, il n'a pas bafouillé, je n'ai pas de problème auditif. Un enfant. Ma mine détendue commence lentement à se crisper et se figer dans une attitude plus décontenancée. Mon regard azur bloque sur cette main paternelle qui recouvre celle d'une... d'une inconnue, n'ayons pas peur des mots. Tout ne se dit pas en une soirée et même si je reconnais que Cheyenne a été une surprise moins désagréable que je l'aurais imaginé, c'est... Non, je ne peux pas. Je jette ensuite un oeil aux deux bambins qui gigotent avec leurs jouets. Et là, je commence à avoir peur. Cette peur se traduit par une colère latente qui ne demande qu'à exploser de façon aussi homérique qu'on peut l'imaginer. Je regarde à nouveau leurs mains jointes sur la table. Puis ce sourire sur le visage de mon père. Son attitude me choque franchement et met en relief tous les petits signes amoureux ostensibles qu'il a pu offrir à sa compagne au long du repas. J'ai des flashs, des moments où je le vois avec Maman, à Paris. A la même place, dans la même posture, avec ce même sourire. Remplacement. Ce mot m'abrutit, m'assomme en clignotant dans mes pensées. Combien de temps suis-je resté interdit, debout devant eux ? Aucune idée. Ma main s'est resserrée sur le manche du couteau et ne cesse de trembler violemment. Je finis par le poser sur le plat dans un cliquetis métallique désordonné, puis je pose mes yeux sur le gâteau. "De la crème fouettée." C'est tout ce que j'arrive à dire. Je cligne des yeux puis fronce les sourcils en étouffant une voix hésitante. "C'est... c'est meilleur quand... quand il y a de la crème fouettée..." Je me retourne sans un mot puis je marche jusqu'à la cuisine d'un pas de zombie. Comme si on venait de m'adresser un formidable coup de grâce après un combat de longue haleine. Il m'a demandé de faire un effort, j'ai dit que j'étais content pour lui. Jamais on ne m'a dit que j'allais accepter, au premier repas, tant de détails et un bébé qui allait sceller leur union. Pourquoi tenaient-ils tant à procréer, merde à la fin ?! Mes efforts se réduisaient à néant et ma colère se réveillait comme la lave d'un volcan excitée par un séisme. Machinalement, je commence à sortir les ingrédients d'une crème fouettée dans la cuisine et me met à l'ouvrage. Seul. Je ne veux plus retourner à table, je ne veux pas les voir, je... ils ont tout gâché. Il a tout gâché.
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MessageSujet: Re: to kiss or not to kiss ♦ pv to kiss or not to kiss ♦ pv - Page 2 EmptyMar 22 Jan - 18:35

Logan & Kilian & Cheyenne
« That is the question »

Tout avait pourtant si bien commencé... Nous parlions de tout et de rien, les enfants restaient sages, le chien-loup des Salaun aussi. J'avais même réussi à arracher un rire amusé à Kilian ! Le repas était succulent, la fierté de Logan en parlant du passé de son fils à Paris me laissait me demander comment il allait parler un jour de ce petit bout qui grandissait en moi et l'un dans l'autre, la soirée ne s'avérait pas aussi catastrophique que ce que j'avais craint. Au contraire... Et puis tout bascula. C'était pourtant si idéal, jusque là, que même la nausée qui m'éprenait d'ordinaire à n'importe quelle occasion se tenait à carreau, me permettant d'apprécier le repas sans me demander si je n'allais pas vexer le jeune homme ne courant soudainement en salle de bain. Franchement, ça aurait tout foutu par terre... Et voilà que Logan approchait le sujet qui l'avait poussé à nous inviter ici, outre pour bâtir de bonnes relations entre fils et compagne. Lorsque les trois derniers mots franchirent la barrière de ses lèvres, on aurait carrément pu entendre un coup de tonnerre s'abattre sur la tablée, comme si l'annonce avait posé un Voile de Silence sur les convives installés. Moi je restais anxieuse, même si Logan se voulait rassurant en me caressant la main d'un air machinal. Je trouvais que c'était trop, trop vite... Kilian n'avait pas le temps de s'habituer à commencer m'apprécier que déjà son père me balançait dans la fosse au lions que le fils me réservait en temps normal. Un coup d'oeil inquiet sur le couteau qu'il tenait à la main, l'écho des mots haineux qu'il avait gardé pour l'homme qui braquait son père résonnait plus clairement que jamais dans mon esprit, si bien que je ne pouvais qu'afficher qu'un air désolé. Logan n'aurait pas dû. C'était trop tôt. Toute cette soirée n'aura servi à rien, si louables eussent été les intentions du père.

Je pouvais comprendre l'attitude du jeune homme... Je pense. Mais il n'empêchait qu'entre la tornade hormonale qui s'emparait de moi et le voir planté là à nous observer comme si le ciel lui était tombé sur la tête et que c'était notre faute, l'émotion manquait d'avoir raison de moi. Et pas dans un bon sens, cette fois. J'étais désarçonnée, désolée, je comprenais que l'homme n'aurait jamais qu'une seule mère et que je représentais l'intruse à bien des niveaux dans son existence, mais j'aurais seulement espéré qu'il puisse m'accepter. Peut-être pas m'aimer.. Juste accepter ce que je suis pour son père, ce que je représente pour l'homme que j'aurais volontiers considéré comme abruti complet à l'aube de ma relation avec Andrew et qui pourtant avait tant changé depuis lors. Logan se prouvait être un homme nouveau, anxieux de changer et de ne pas réitérer les erreurs du passé. Et cela incluait s'avérer honnête avec son fils.

Son pas est anxieux, tendu, machinal alors qu'il se dirigeait vers la cuisine et, l'espace d'un instant, je me demandais quelle était la meilleure chose à faire. Je te l'avais dit... Mon ton de voix aurait pu être réprobateur, mais je n'affichais jamais qu'une mine désolée et peinée. Où était donc passée l'archéologue qui n'avait peur de rien sur les sites inhospitaliers ? Depuis quand perdais-je de ma superbe devant un jeune adulte alors que les fouilles recelaient si souvent tant de dangers plus sérieux ? Je l'ignorais, et ça me chagrinait... Être mère me transformait et si je m'étais octroyé un congé à la naissance des jumeaux, je venais à me demander quand je retrouverais l'isolation d'un terrain archéologique, la solitude de mes pensées... l'éloignement de la moindre responsabilité sociale. Je ne voulais pas nécessairement fuir, mais l'attitude de Kilian, doublé des sautes d'humeur qui me prenaient par surprise, me donnaient clairement envie de me terrer quelque part et de ne pas sortir avant d'avoir remis de l'ordre dans ma vie. Entre ça et le retour de prison de Logan, c'en était trop. Une traitresse coula le long de ma joue, rapidement balayée par un coup de main rageur. Frustrée de n'être plus que cet amas émotionnel, agacée d'espérer tant sans savoir comment l'obtenir, blessée de l'attitude de Kilian même s'il n'y a pas grand chose à s'interroger quant au "pourquoi". Est-ce que tu peux aller t'assurer que tout va bien avec les enfants ? J'ai besoin d'une minute... J'espérais que Logan ne s'estimait pas repoussé à la fois par son fils, et par sa petite amie; mais j'avais réellement besoin d'un peu d'air. De réfléchir un instant, le trio explosant à divers endroits de la maison pour ne laisser les protagonistes de la soirée qu'en seule compagnie de leurs pensées... Et j'étais fatiguée de trop réfléchir...

Me lever en silence restait aisé, c'était approcher le jeune homme qui restait délicat. L'impression d'acculer doucement un animal sauvage me vint à l'esprit sans pour autant que je ne ralentisse mon pas relativement lent déjà. J'avais besoin d'essayer... De lui faire comprendre... Kilian ? Pour autant que je pouvais le discerner de dos, il m'ignorait. Mais je préférais parler maintenant que je m'étais lancée plutôt que prendre son silence pour un nouveau rejet et m'estimer malheureuse d'être ainsi refusée. Je ne vais pas prétendre savoir quoi dire, alors tu penseras probablement que ce que je vais te dire sont les dires d'une personne bien naïve. Je pense savoir ce qui te tracasse... Je peux l'imaginer en tout cas, espérer ne pas me tromper, essayer de comprendre. Ou peut-être, juste être naïve assez pour tenter de te faire comprendre.... Je n'ai pas l'intention de prendre sa place, Kilian. Ni pour toi, ni pour ton père... Comment l'oserais-je de toute façon, quand je vois juste ce qu'elle pouvait bien représenter pour lui.. Ton père essaie de changer, pour le meilleur. Accepter et aller de l'avant. Mais ça ne veut pas nécessairement dire qu'il oublie ta mère... Je suis la première à lui demander qu'il me parle d'elle, espérer un peu la connaître, voir son regard s'attendrir lorsqu'il pense à un souvenir plaisant.

Je préfère entretenir le souvenir d'elle en vie plutôt que le laisser se noyer dans l'affliction du deuil. J'espère pouvoir être là pour lui comme il l'aura été pour moi... Je n'ai pas l'intention de la remplacer, et je sais que tu ne me dois rien et que je ne saurais jamais égaler ce qu'elle était pour toi, mais j'espérais juste... J'imagine que si je te demandais ce que je peux bien faire pour t'aider à accepter la situation tu me demanderais probablement de retourner m'occuper de mes affaires, mais je ne peux pas. J'aime ton père... J'espère le rendre un peu heureux, quand même. Et j'espère qu'un jour, peut-être, tu parviendras à le voir et accepter peut-être que je suis là aussi.
Les hormones devaient sérieusement me rendre fleur bleue, parce que si je mélangeais entre ce que je cherchais à faire comprendre et la naïveté des mots choisis pour l'exprimer, cela semblait tellement peu suffisant pour Kilian. Baissant les yeux, je finissais sur une note plus neutre... Merci pour le repas. C'était vraiment délicieux. Et je ne disais pas ça dans le seul but de gagner des points aux yeux du jeune homme, j'espérais qu'il parviendrait ainsi à lire l'honnêteté de mes dires. Et en me retournant pour rejoindre la pièce principale, je tombais nez à nez avec Logan... Qu'avait-il donc entendu ? Que pensait-il ? Me trouvait-il aussi idiote que ce que je m'auto-fustigeais ? Je haussais les épaules d'un air défaitiste et passait devant lui en évitant de fondre dans ses bras pour une étreinte réconfortante.; devant Kilian il valait peut-être mieux éviter les élans d'affection trop prononcés. Et puis, j'étais curieuse à mon tour de voir mes enfants, laisser ces hommes parler entre eux pendant que mon coeur battait la chamade au souvenir de ce que j'avais affirmé: j'aimais Logan. Plus que je ne l'aurais cru possible il y a deux ans... j'aurais tant voulu que Kilian puisse simplement voir le bonheur de son père par delà sa rancoeur personnelle... Mais une fois encore, qui étais-je donc pour juger de ce que le jeune homme avait ou non à ressentir ? Je n'étais jamais que la petite amie du père, hein? Déprimée, esseulée, je refoulais une vague nauséeuse avant d'aller flatter l'encolure de l'animal montant la garde devant là où mes enfants dormaient à poing fermé... Et au souvenir de celui que je gardais encore jalousement en mon sein, un sourire se dessina sur mes traits. Logan me rendait heureuse, pas Kilian. Si la sympathie du fils m'était importante, elle n'était en rien exclusive à ma tranquillité d'esprit: j'allais avoir cet enfant, qu'il le veuille ou non. J'espérais juste que, quoi qu'ils se disent ne mon absence, Logan n'allait plus trop tarder. Je préférais profiter du sentiment vulnérable que m'avait laissé Kilian, avant que mon humeur ne se transforme de déboussolée en angoissée en passant par la femme en colère de ressentir ce qu'elle éprouvait.. Logan ?

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MessageSujet: Re: to kiss or not to kiss ♦ pv to kiss or not to kiss ♦ pv - Page 2 EmptyLun 28 Jan - 12:35

to kiss or not to kiss ♦ pv - Page 2 Avatar3 « Le pire des malheurs en prison, c’est de ne pouvoir fermer sa porte. »



Je suis conscient d’avoir toujours plus ou moins manqué de tact. Je ne prends pas spécialement les bonnes décisions aux bons moments, la preuve en était encore aujourd’hui. Alors que j’avais pensé que la soirée s’était bien passée entre nous trois, j’avais jugé, totalement arbitrairement, qu’il était temps de lui faire part de cette grossesse. Je n’ai jamais été l’un de ses hommes à peser le pour et le contre, à réfléchir pendant des heures aux conséquences, à imaginer chacune des possibilités pouvant découler d’une telle annonce. J’y allais davantage au feeling, oubliant bien souvent quelques facteurs, comme la plaie béante de mon fils, due au décès de sa mère.

Je fus donc surpris de la réaction de mon fils. J’eus l’impression de lui annoncer un décès en voyant son visage se tordre dans une grimace mêlant dégoût, énervement, déception et rancœur. Où était donc le problème ? Je ne le voyais pas. Mais à partir de maintenant, j’en venais à me demander si j’étais normal. Comment mon point de vue sur la situation pouvait elle être aussi différent de celui de mon fils, de ma chair et de mon sang. Ne veut-on pas chacun le bonheur de l’autre ? Je fus d’ailleurs déçu d’une telle réaction. S’il ne prononça aucune parole pour commenter cette nouvelle, son comportement fut assez explicite. Il fila jusqu’à la cuisine afin de préparer de la crème fouettée. Mes sourcils s’étaient froncés. Ma ride du lion réapparue comme au bon vieux temps. Son attitude m’exaspéra autant qu’elle m’énerva. Et je sentais la tension monter également en moi.

Une fois seul avec Cheyenne, je tournais la tête vers cette dernière avec un regard quelque peu surpris. Silencieusement, je lui demandais ce que j’avais fait de mal. A mes yeux, je ne méritais pas une telle réaction de Kilian. Pourtant, Hutchinson me murmura un « Je te l'avais dit... » qui confirma qu’elle aussi, elle trouvait cela trop tôt. Mes sourcils se froncèrent davantage.

- C’est vrai qu’attendre que tu prennes dix kilos auraient été plus subtile…

Mauvaise foi Salaun, bonjour ? Têtu, je restais campé sur mes positions. Comme me l’avait demandé Kilian, je ne lui cachais rien. Et maintenant, on me reprochait d’être trop franc ? Je ressentis l’envie de tous leur crier un immense « merde », mais je me ravisais, m’enfonçant dans ma chaise comme un enfant boudeur. La raison ? La vue de la larme qui roula le long de la joue de Cheyenne. Lorsqu’elle me demanda de m’assurer que les enfants se portaient bien, j’hochais la tête pour ne pas lui faire davantage de tord. Je préférais la voir s’éclipser en acceptant sa requête. Je tournais le regard vers les deux bambins avant de les rejoindre, plus pensif que jamais.

De là où je me trouvais, je pus entendre quelques brides du monologue de Cheyenne. Et je n’avais pas besoin de tendre l’oreille davantage pour comprendre que Kilian restait pour le moment muet comme une carpe. C’est une fois que l’anglaise sortit de la cuisine que je m’apprêtais à y entrer. Je croisais son regard, avant de déposer ma main sur son épaule. Moi aussi je l’aime, plus qu’elle ne peut l’imaginer. Et elle me rendait heureux, me donnait l’impression de revivre. Je n’admettais d’ailleurs pas que Kilian ne cherche pas à comprendre cette partie-là de la situation. Je fis donc mes premiers pas dans la cuisine, observant mon fils, en face de son plan de travail. Pas une, pas deux, j’entrouvrais les lèvres.

- Tu m’as expliqué à plusieurs reprises que tu ne voulais pas que je te cache les choses. Dans la mesure où c’est arrivé sans préméditation, je préférais te l’avouer plutôt que tu l’apprennes par quelqu’un d’autre, ou bien en voyant son ventre s’arrondir au fil des mois. Ensuite, je suis très heureux qu’elle attende un enfant de moi, que ça te plaise ou non.

Je me montrais beaucoup plus dur que Cheyenne, ruinant probablement les efforts qu’elle avait faits face à mon fils. Cependant, sa réaction m’exaspérait autant qu’elle m’énervait. Je n’ai jamais vraiment réussi à faire preuve de calme et Kilian allait en faire les frais.

- J’aurais apprécié un peu plus d’enthousiasme de ta part, je ne vais pas te le cacher. Je ne comprends vraiment pas ta réaction, tu m’excuseras. Il est temps de passer à autre chose.
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MessageSujet: Re: to kiss or not to kiss ♦ pv to kiss or not to kiss ♦ pv - Page 2 EmptySam 2 Fév - 18:22



Pendant que je suis davantage en train de me changer les idées avec cette crème fouettée, j'entends quelqu'un entrer dans la cuisine, sûrement pour me parler. Je ne me retourne pas, mais la voix de Cheyenne me confirme bien qu'il s'agit d'elle. Je ne lui dis pas de partir, je ne l'interromps pas. J'écoute. Mes mouvements sont fluides, réguliers, je reste les yeux rivés sur ce que je suis en train de faire. Et plus elle parle, plus je m'en veux . Au fond, elle n'y est pour rien. Elle essaie de bien faire, elle est amoureuse et elle ne veut rien m'imposer. Je n'ose pas tellement lui parler mais je reconnais qu'elle a raison sur bien des points. Dans un sens, je lui suis très reconnaissant de m'avoir rendu le père que j'avais en partie connu avant qu'il ne s'engage dans l'armée à la mort de ma mère. Pendant qu'elle me parle, je sens une boule se former dans ma gorge car j'ai horreur d'avoir tort et de sentir que je fais du tort à une personne bien sous tous rapports à cause de mon caractère obstiné. D'ailleurs, pas besoin de me faire des reproches à ce sujet : si je suis tellement borné, c'est en grande partie grâce au bonhomme dans le salon. Mon regard bleu azur se trouble et je ne peux m'empêcher de verser quelques larmes dans la crème fouettée qui prend forme au fur et à mesure. Mais en silence. Sans le lui faire remarquer. Lorsqu'elle prend le large de la cuisine, je passe ma manche sur mes yeux pour les essuyer et je pose le bol sur le plan de travail pour me diriger vers le salon, essayer de la rattraper et m'excuser. Mais quelqu'un m'en empêche. Mon propre père. J'allais l'interrompre pour lui dire très exactement pourquoi j'avais réagi ainsi, mais il avait pris les commandes pour me faire sentir à quel point mon attitude avait dû le décevoir. J'écoutais ses paroles avec un air complètement abasourdi, je devais même avoir l'air un peu idiot. Il est sérieux, là ? Plus il parlait et plus je sentais le sang battre dans mes tempes, faire pulser tout mon être. Mon regard se noircissait de plus en plus jusqu'à atteindre le coup de grâce. Il faut passer à autre chose. T'as rien à rajouter, Salaun ? T'es sûr ? Y a rien qui te vient à l'esprit, présentement ? Parfait. Dans mon regard, il pourrait lire une phrase très simple. Prépares-toi à souffrir, parce que tu vas manger sévère, vieux. "Tu te prends pour qui ? Tu ME prends pour qui ? Parce que t'as la même sexualité qu'un bonobo, faudrait que je sabre le champagne ou que je fasse péter les confettis ?! Alors allons-y, à ce moment-là : à la prochaine nana que je me tape, j'm'arrangerai pour que tu sois grand-père environ neuf mois plus tard, puisque la reproduction semble tellement importante pour le père Salaun !" J'avais parfaitement conscience d'être d'une insolence peu commune, mais il l'avait cherché. Nos engueulades étaient toujours extrêmement musclées et les piques particulièrement blessantes, même si elles sont parfois exagérées. Si Cheyenne voulait avoir un aperçu de deux Salaun qui s'écharpent sans pitié, c'était le moment où jamais de profiter du spectacle. Enfin, qu'elle ne se fasse pas de bile : il y aura bien un rappel un jour ou l'autre. Dans la famille, on a l'art et la manière de savoir se mettre en scène et se donner en spectacle dans des moments pareils. "T'es pas foutu de t'occuper et de comprendre correctement ton propre fils, alors tu préfères en mettre d'autres en route, c'est ça l'idée ? Tu sais quoi ? Je me fous complètement de ta vie amoureuse, tu fais ce que tu veux avec qui tu veux. De toutes manières, j'ai appris à grandir tout seul, je peux parfaitement continuer dans ce sens-là." Je sais que j'appuie précisément sur les points les plus sensibles. Sa culpabilité. Que sur cette Terre, je dois être sans doute la seule personne à pouvoir le blesser avec autant d'efficacité. Mais cette fois, il l'a mérité. "Et qu'on soit bien clairs : c'est pas à Cheyenne que j'en veux. Alors réfléchis un peu avec ce que t'as dans la tête, ça te changera." crachai-je avec dédain en posant brièvement mon regard sur son entrejambe avant de tourner les talons et marcher en direction de ma chambre. Je tourne la tête vers Cheyenne et hoche la tête dans sa direction pour la saluer rapidement puis je continue ma roue, rejoint par Mahikan qui me regarde avec un peu d'inquiétude en m'ayant entendu hausser le ton de façon aussi virulente. Ce soir, je ne veux plus rien entendre. Qu'il aille donc finir sa soirée où il le veuille, mais qu'il m'oublie. Ça vaudrait mieux.
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MessageSujet: Re: to kiss or not to kiss ♦ pv to kiss or not to kiss ♦ pv - Page 2 EmptyMer 6 Fév - 22:13

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Il est clair que je n’ai jamais fait beaucoup preuve de tact. Je suis même plutôt nul lorsqu’il s’agit de m’expliquer calmement pour résoudre quelques tensions naissantes. Lorsque quelque chose ne me plaît pas, j’ai tendance à le faire montrer en usant parfois de paroles dures qui ne reflète pas réellement ce que je pense. Ainsi, lorsque j’avais expliqué à Kilian qu’il serait tant de passer à autre chose, je n’ai jamais pensé par-là qu’il fallait que l’on oublie Sasha. C’était tout bonnement impossible, et je ne le souhaitais pas. Les souvenirs que j’avais d’elle, j’y tenais plus qu’à la prunelle de mes yeux. Et c’est une des raisons pour lesquelles je gardais tant de photos et de vidéos de sa personne, afin que mes souvenirs ne deviennent pas flous avec le temps. Ce que je voulais donc dire par cette parole, c’est qu’il fallait que nous tournions la page sur ce deuil. Nous ne pouvions clairement pas continuer à vivre dans une tristesse infinie, et savoir saisir l’occasion d’être de nouveau heureux. Cheyenne m’avait ainsi tendu la main, sans s’en rendre compte. Elle représentait ma bouffée d’air alors que j’avais cette désagréable sensation de me noyer depuis plus d’une décennie. Pourquoi Kilian ne pouvait-il pas voir cette relation d’un bon œil ? Car il est clair que ce n’était pas Cheyenne le problème. N’importe quelle autre femme aurait pu faire ressentir cette sensation désagréable de remplacement aux yeux de mon fils. Mais je souhaitais qu’il soit heureux pour moi et espérer l’être à son tour. Et je lui en voulais pour ne pas avoir l’impression qu’il fasse des efforts.

- Arrête de tourner autour du pot ! Quant bien même le fait qu’elle soit enceinte puisse t’énerver, le véritable problème, c’est que ça te fait chier de te rendre compte que j’essaie de passer à autre chose ! Depuis le début, est-ce que tu as été une seule fois heureux pour moi ?! Qu’est-ce que tu veux à la fin ?! Que je retombe dans cette dépression que j’ai connue après la mort de ta mère ?! Tu veux que je continue à me sentir aussi mal jusqu’à préférer me faire sauter la cervelle ?! Merde Killian ! Tu n’es pas le seul à avoir perdu la femme la plus importante de ta vie !

A l’heure actuelle des choses, je me fichais pas mal que cette dispute puisse réveiller les petits ou bien les faire pleurer. Il est clair que Kilian et moi avions un différent à régler. Cependant, nous avions tous les deux un caractère fort et une impulsivité sans nom qui nous pousse à être souvent blessant l’un envers l’autre, et à nous contrôler pour ne pas en arriver aux mains. A cet instant précis, nous nous observons comme deux mâles sur le point de livrer bataille jusqu’à la mort. Des regards dédaigneux s’échangent, jusqu’au moment où mon fils reprend la parole.

Là, clairement, il arrive à me blesser comme il ne l’a encore jamais fait. Je ne trouve même pas quoi répondre, il vient de me donner le coup de grâce afin de m’achever. Ses paroles résonnent encore dans mon esprit, cruelles et dégueulasses. Pourtant je ne le quitte pas des yeux. Seulement, mon regard noir se transforme en une immense déception, ainsi qu’une souffrance que je n’avais jamais cru pouvoir ressentir de cette façon. C’est donc ainsi qu’il voyait notre relation père/fils ? Moi qui pensais que nous avions fait des progrès. Je m’étais visiblement mis le doigt dans l’œil. Je l’observe tourner les talons pour disparaître jusque dans sa chambre. Pris d’une colère noire, je donne un violent coup de poing dans le mur à côté de moi, au point d’y faire apparaître un léger trou. Ma main se blessa par la même occasion, jusqu’à laisser un filet de sang s’écouler de ma peau. Le regard embué par des larmes de colère, de tristesse et de déception, je tourne la tête vers Cheyenne. M’approchant d’elle, je laisse une larme traîtresse couler le long de ma joue. De ma main non-meurtrie, je caresse son visage en me pinçant les lèvres.

- Je suis tellement désolé pour tout ça.

Mon front se cale contre le sien quelques secondes, avant que je ne dépose un court baiser sur ses lèvres.

- Il faut que je prenne l’air.

C’est de cette façon que je me détache d’elle pour prendre la porte de l’appartement. Cette dernière se claque d’ailleurs sur mon passage, alors que je descends les escaliers rapidement pour atterrir dans la rue. Ainsi, je me fonds dans l’obscurité de la ville de San Francisco afin d’y marcher un long moment, et de réfléchir.
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MessageSujet: Re: to kiss or not to kiss ♦ pv to kiss or not to kiss ♦ pv - Page 2 EmptyLun 18 Fév - 20:56

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