I apologize for all the harm i'll cause •• Rafael

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Cela faisait une bonne semaine que Juno n’avait pas donné la moindre nouvelle à Rafael. Une fois encore, elle avait écourté leur discussion dès que celle-ci devenait trop gênante, ou trop peu équitable à ses yeux. Sauf qu’après être rentrée dans cette sorte de cocon que lui offrait James O’Malley, la brunette avait aussitôt repris ses anciennes habitudes… En un rien de temps, les informations concernant Rafael Stark s’étaient mises à défiler devant ses yeux brillants, tant et si bien qu’elle ne pouvait plus s’empêcher de pianoter. Tout ce qu’elle y apprenait ne la poussait qu’à vouloir en apprendre davantage, jusqu’aux plus insignifiants détails. Et elle avait ensuite médité le tout, se demandant comment elle allait s’y prendre au juste pour aborder la chose sans forcément le brusquer. Le savoir, c’est le pouvoir, mais c’est également hautement dangereux. La preuve, l’information la plus capitale qu’elle avait apprise au cours de son investigation l’avait laissée songeuse une bonne semaine durant. Jusqu’à ce qu’elle ne se paye le culot de lui envoyer un texto, alors qu’il ne lui avait aucunement donné son numéro de téléphone, et qu’elle avait recherché cette donnée-ci également. « Besoin d’une après-midi en bonne compagnie. Viens au stand de tir de San Francisco vers seize heures si tu es intéressé ! Juno. » Hélas, il ne pouvait même pas dire qu’il possédait son numéro, puisqu’elle avait fait en sorte de crypter le message. Il n’avait donc qu’une suite de « xxx » pouvant s’afficher sur son cellulaire. Mais quoi qu’il en soit, elle se rendit au point de rendez-vous vêtue d’un ensemble confortable et embellissant considérablement ses rondeurs de grossesse. De quoi être à l’aise dans ce fameux stand de tir, complètement désert en ce dimanche, et qui allait leur offrir toute l’opportunité du monde pour parler en toute liberté sans être oppressés par les éventuelles oreilles indiscrètes. D’ailleurs, Rafael fut pile à l’heure, sûrement curieux de cette invitation soudaine et surprenante. Mais autant qu’il ne s’y fasse tout de suite, la demoiselle savait être surprenante à toute heure du jour comme de la nuit, se plaisant à ne jamais agir d’une seule et même manière. D’autant que la raison de ce rendez-vous était bien précise. Vous l’aurez deviné, Juno n’agissait pas sans raison, jamais. Puisque Rafael n’avait pas voulu se confier à elle, disons qu’elle avait un peu forcé la donne, sans se douter des conséquences éventuelles. « J’avais un peu peur que tu ne viennes pas, j’avoue » énonça-t-elle non sans un large sourire, tandis qu’elle attachait sa longue chevelure brune ondulée en une couette haute pour plus de confort avant de ne se mettre à se défouler, arme à la main. Mais avant que d’aller louer le matériel, Juno arrêta Rafael en agrippant soudainement son bras. Elle se raclait soudainement la gorge et ne craignait pas son regard, chose surprenante. Le culot, toujours le culot… Comme une seconde nature chez elle.

« Le fait que tu n’éludes mes questions m’a rendue curieuse. Est-ce parce que tu as peur du regard d’autrui que tu ne veux pas que l’on te connaisse ? C’est dommage. Il n’y a rien de honteux dans le fait d’avoir aidé quelqu’un à mettre fin à ses souffrances. » Première carte posée métaphoriquement sur la table. Il allait sûrement très mal le prendre, voire même la traiter de tous les noms, à commencer par celui de fouineur insupportable. En soi, il n’aurait pas tort… Même s’il ignorait encore de la fiabilité du tempérament de Juno. Jamais ce qu’elle avait appris ne sortirait de son esprit. Il n’y avait pas marqué « cafteur professionnel » sur son front ! « C’est un peu fort de dire que je comprends, mais on a tous nos boulets à la cheville. Tu ne m’as pas demandé de comprendre et je sais très bien que tu sois avoir envie de m’arracher les tripes à l’heure qu’il est mais tourne la chose dans un sens différent : n’as-tu pas besoin d’aide ? » Être seul ne rimait sûrement à rien puisqu’il n’avait rien construit de précis jusqu’ici. Il avait même quitté la médecine, métier qu’il aimait sûrement plus que tout… « Rafael ? Tu ne veux pas me regarder ? »

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Je te regarde, contente ?

Pourquoi tu as fais ça ? Ca t’amuse de chercher ce qui touche les gens au plus profond d’eux. Ca t’amuse de les faire souffrir ? C’est le fait que tu n’ais pas apprécia que je t’invite à prendre un verre chez moi qui te fais faire ça ?

Tu sais quoi, oublies-moi c’est mieux comme ça.

Invité

Juno demeura bouche bée durant tout le discours de Rafael, avant de ne froncer les sourcils face à ces fausses intentions qu’il lui prêtait et qui ne lui ressemblait en aucun cas. Si la brunette avait fait ça, c’était par curiosité au départ, puis en vue de l’aider ensuite. Il ne pouvait pas supporter cela seul, c’était l’évidence même. Il n’avait simplement pas conscience de la tombe qui pouvait lui faire face, ni même du lot de souffrances que Juno traînait derrière elle inlassablement. Ce fut sans doute ce qui la poussa à le rattraper, lui barrant soudainement le passage afin qu’il la regarde et ne puisse pas douter une seconde de sa sincérité. « Non, non, non, une seconde ! Tu ne vas pas partir avant de m’avoir laissé l’opportunité de me défendre, j’espère ?! » Juno n’avait peut-être pas des principes de la taille de l’état de Washington, mais elle n’aimait pas être accusée à tort. Ses intentions n’avaient jamais été mauvaise, et si elle avait voulu lui nuire, il serait d’ors et déjà à terre. Bien qu’elle ne paye pas de mine et n’ait aucun moyen de l’atteindre physiquement, il était tellement aisé de ruiner complètement un homme, ainsi que sa réputation, au bout d’un clavier d’ordinateur… Là encore, il ne savait simplement pas à qui il avait affaire. Sauf que Juno n’avait pas l’intention de bouger, de se moquer et encore moins de l’enfoncer, bien au contraire. Elle éprouvait de la sympathie face à cette agonie étant sûrement la sienne, et celle-ci n’avait rien d’une quelconque pitié. Rafael ne méritait pas d’être traîné dans la boue, et ce n’est pas parce qu’elle ne le connaissait pas par cœur qu’elle ne pouvait pas en être persuadée. « Si tu penses que j’ai cherché ces informations pour te faire payer quoi que ce soit, alors tu me prends pour une petite idiote et je trouve ça affreusement insultant… Mais passons ! Si j’avais voulu te nuire ou te rabaisser, ce serait déjà fait, c’est ce que je veux dire. Je n’ai pas l’intention de te faire du mal ou de t’enfoncer, bien au contraire. Bref, ce que j’essaye de dire, d’une manière très confuse j’en conviens… Tu as fais de son agonie la tienne. Tu as fais en sorte d’endurcir ton cœur pour que personne ne te connaisse, résultat, tu ne t’attaches pas aux gens. Ils glissent sur toi comme de l’eau le soir et une fois le jour revenu, ils ont disparu de ta mémoire. Je sais très bien ce que ça fait… Au bout du tunnel, la solitude est insupportable. Pourquoi penser tout de suite que je te voulais du mal ? » Juno l’avait bien analysé, quoi qu’il n’en dise. C’est justement ce qui le poussait à prendre la poudre d’escampette. Chacun son tour, en somme, à ceci près que la brunette était plus têtue qu’il ne le serait jamais, c’était une certitude. « Tu fuis parce que j’ai raison et que cette vérité est dérangeante. » La brunette haussa légèrement les épaules, non pas parce qu’elle n’accordait aucune importance à la situation, mais plutôt parce qu’elle ne craignait pas son courroux.

« Je t’ai dis, je ne me prétends pas capable de comprendre. Et si tu veux être sur un même pied d’égalité, sache que si j’ai les jetons d’être toute seule avec un homme, c’est parce que j’ai récemment été abandonnée par mon fiancé. Le père de ma fille. Moche hein ? Bien sûr, rien de comparable avec ce que tu vis, mais nous ne sommes pas à une tombola où on compare les blessures de Pierre, de Paul et de Jacques ! Chacun a ses boulets à la cheville, moi également. Mais j’essaye d’y faire face. Et aujourd’hui, tu as la chance de ne pas devoir traverser ça tout seul. Je ne suis pas quelqu’un de parfait… Mais je peux t’aider dans la mesure de mes moyens, car il n’existera pas meilleure tombe que la mienne ! » Juno massa soudainement son front, puis sa nuque, face à la nervosité étant la sienne et aux battements effrénés qu’avaient pris ceux de son cœur. Elle dû se rendre à l’évidence : une confrontation verbale violente n’était pas du tout conseillée dans son état, et elle allait devoir passer son tour pour aujourd’hui. C’est sans doute pourquoi elle s’écarta pour lui laisser le choix de partir ou de rester suivant ce qu’il souhaitait. Mais une chose était sûre, ses intentions étaient louables, et l’aveu qu’elle venait de faire, bien que rythmant actuellement sa vie, ne voulait pas dire qu’elle voulait être prise pour une pauvre petite chose. « Tu peux te mettre à hurler ou partir si tu le souhaites réellement. Je n’aurais pas la possibilité physique de te retenir, de toute manière. » Juno leva les yeux au ciel avant de respirer profondément. Décidément, les êtres humains, elle n’y comprendra jamais rien, c’était l’évidence même.

Invité

Parce que c’est un évènement qui n’est pas particulièrement joyeux et qui blesse.

Viens t’asseoir.

Pourquoi voudrais-tu m’aider ? Qu’est-ce que ça peut te faire que je vive avec ce souvenir toute ma vie ?

Pour ce qui est du père de ton bébé, j’ai entendu parler de Randy en effet. Désolé qu’il vous ait laissé.

Invité

C’était une vérité universelle, Juno restait une demoiselle mystérieuse et compliquée. Mais fuir la présence de quelqu’un ne signifie pas nécessairement qu’elle ne possède pas la moindre sympathie, dans son langage. Bien au contraire. Au départ, elle avait simplement été intriguée, et cela n’allait pas plus loin puisqu’elle restait marquée par sa propre existence chaotique. Mais sa curiosité avait bien vite été remplacée par une sorte de sympathie réelle, dont elle comprenait tout à fait l’origine en parcourant les lignes de la vie de Rafael sans même avoir eu son accord préalable. Il pouvait tout à fait être en colère contre elle, voire même la haïr pour que cela ne le soulage, il en avait le droit. Juno n’avait strictement rien à dire pour sa défense, et n’avait surtout pas l’intention de lui révéler comment elle s’était débrouillée pour obtenir autant d’informations confidentielles. C’était toujours facile, pour un hacker de sa trempe… Personne ne saurait lui arriver à la cheville ou même arracher autant de données sur sa vie. Et, tout en s’asseyant, la brunette esquissa un léger sourire face à ses propos : effectivement, elle pouvait tout à fait le laisser dans son marasme d’emmerdes, quitte à ce que cela ne finisse par le détruire dans la solitude la plus totale… Mais une fois encore, elle sympathisait face à cette sorte d’agonie qu’elle sentait croître en lui. Certes, ce n’était pas évident en le regardant au premier abord, mais désormais qu’elle connaissait autant de choses à son sujet, difficile pour elle de tourner le dos. « J’ai bien peur d’être une femme compliquée » plaisanta-t-elle avant de hausser légèrement les épaules pour se défendre. Elle n’avait pas de raison de précise. Elle avait agit selon sa conscience, voilà tout… Si c’était un crime, alors autant l’incarcérer tout de suite. « La plupart des gens tourneraient sûrement le dos ou seraient choqués, mais manque de bol, tu n’es pas tombé sur quelqu’un qui agit comme ça. Je n’ai pas besoin de te connaître depuis mille ans pour avoir envie de t’aider. Souvent, on ne peut pas s’aider soi-même, j’en suis la preuve vivante ! Il faut savoir lâcher prise. Accepter les mains tendues, même si au départ cela semble être… Une hérésie ! Je n’ai pas de raison précise. Je suis là, je peux te tendre la main et t’offrir une épaule pour te reposer pour une fois. C’est tout, il n’y a rien d’autre à y comprendre. » Juno esquissa un petit sourire qui avait tout d’adorable avant de lui donner un petit coup d’épaule, comme s’ils étaient de très, très vieux potes. Comme quoi, son tempérament n’était pas compliqué sur tout… Elle était altruiste, voilà tout.

« Une petite minute, comment tu peux connaître son nom ? » L’expression de Juno avait considérable changé en l’espace de quelques secondes, passant d’un sourire à un froncement de sourcils n’annonçant strictement rien de bon pour la suite. Le simple fait qu’il ne le lui rappelle fit remonter en elle ses plus atroces angoisses, tandis qu’elle avait à nouveau beaucoup de mal déglutir. « Je ne t’ai jamais croisé avant qu’il ne se barre. Impossible donc que tu le connaisses, à moins qu’il ne m’ait caché plus de choses que je le pensais. Comment l’as-tu su ? Et pourquoi avoir continué ton petit manège si tu étais au courant ? Tu connaissais déjà la réponse, alors… » Là, c’était inéquitable, de toute évidence. Juno avait agit naturellement la dernière fois qu’ils s’étaient vus, pour la simple et bonne raison qu’elle n’avait fait des recherches qu’après. Pour l’instant, de son côté du moins, ce n’était pas encore l’hôpital qui se fout de la charité.

Invité

Je ne suis pas au courant depuis longtemps. A vrai dire quand tu es partit précipitamment la dernière fois, de chez moi, j’ai décidé de savoir pourquoi un homme qui avait une petite amie et qui allait être père voudrait partir comme ça du jour au lendemain.

On est quitte. Tu as cherché des choses sur moi et j’en ai fait autant.

Je me fiche de ses motivations pour être partit, mais il a été un véritable imbécile, vu qu’il avait tout pour réussir dans la vie.

Invité

A vrai dire, Juno était à la fois choquée, blessée et parfaitement conscience du fait qu’ils soient désormais à égalité. Au moins, il était aisé pour elle de comprendre à quel point ce n’était pas agréable de voir quelqu’un farfouiller dans votre passé, quelles que soient ses intentions. La brunette poussa un long et pénible soupir, tandis qu’elle constatait aisément que Rafael en profitait pour tourner le projecteur vers elle, s’indignant manifestement de la situation grâce à un élan de sincérité qui la surprit, et l’obligea à hausser un léger sourcil par la même occasion. Et pour un peu, la donne la fit sourire. Il parlait de sa souffrance à elle, de cet abandon avec lequel elle devait se débrouiller et pourtant, elle partit soudainement dans un fou rire qu’elle ne put contrôler. Les hormones avaient sûrement une grande part de responsabilité dans l’affaire, mais c’était également un excellent moyen pour ne pas fondre en larme face à cette situation impossible qu’elle ne supportait déjà plus. « J’aurais justement dû me méfier. Un homme qui vous promet monts et merveilles, c’est forcément louche » ironisa-t-elle tandis qu’un fond de vérité subsistait, malheureusement. Elle essayait de redevenir cette demoiselle capable de butiner de fleur masculine en fleur masculine, hélas, son ex s’était débrouillé pour faire ressortir son côté romantique avec tant de brio qu’elle ne parvenait plus à agir autrement. Ce n’était pas étonnant qu’elle ne se sente plus chez elle chez les Gammas… Elle était finalement devenue leur opposée ! « Ce n’est pas un imbécile… C’est un enfoiré de première, et je les lui couperais bien à la machette pour lui apprendre la vie !! Mais j’ai l’habitude d’être dans la merde. C’est une seconde nature chez moi, donc je me sortirai de celle-ci à ma façon, avec du temps, de la patience, bien que ça ne fasse pas réellement partie de mon vocabulaire. Qu’est-ce que je regrette de ne plus être celle qui prend et qui jette d’un claquement de doigt ! Mais d’un autre côté… Ma fille est ce que j’ai fais de mieux. Et de très, très loin. Mais pourquoi je raconte ma vie au juste là ?! » Chacun son chemin de croix. Rafael avait eu l’altruisme d’aider quelqu’un à mourir, quitte à ce que cela ne court-circuite sa propre carrière, et Juno était aujourd’hui assise sur un banc en compagnie du jeune homme, sans lui demander d’explications particulières et, surtout, sans le juger. Il ne trouverait pas beaucoup de jeunes femmes capables d’autant de compréhension, c’était évident.

« Tu sais que tu es en train de détourner la conversation vers moi ? Sauf que personnellement, mon chaos est très, très récent. Et je n’ai aucune envie de discuter des détails… D’autant que je peux te retourner la question, pourquoi tu t’es renseigné sur mon ex ? Il n’y a rien à y trouver ni à y dire. Alors que toi, tu t’es battu pour quelqu’un. C’est totalement différent. Et fuir la vérité en esquissant de belles pirouettes ne t’aidera pas à te sentir mieux. » Juno ne le poussait pas, elle pointait simplement la vérité du doigt. A raison ! Sans quoi il ne s’en sortirait malheureusement jamais, quoi qu’il n’en dise. « Tu as eu des années de merde… Peut-être que tu pourrais penser à être heureux maintenant, non ? Première règle, ne rien te refuser… Y compris faire une première apparition dans un stand de tir !! » Juno s’était saisit de sa main pour l’emmener à l’intérieur du bâtiment, l’enthousiasme de son caractère habilement dévoilée pour laisser derrière eux tout ce qui pouvait être matière à dépression. « Ici, il y a les cache-oreilles, les gants et les lunettes. Sexy le jaune, hein ? On va chercher son arme auprès de la nénette là-bas, qui va nous enregistrer. C’est parti mon kiki ? De toute façon, je vais te battre à plat de couture… » D’un petit air de défi, Juno avait pris en main son matériel avant de se diriger, doucement mais sûrement, vers ladite responsable des inscriptions et des armes.

Invité

Certains doivent être sincères. Enfin je l’espère pour la gente féminine.

Si jamais tu as besoin d’aide pour les lui couper, comme tu dis, je connais quelques techniques chirurgicales assez pratiques et évidemment il ne se souviendra pas du fait que nous en soyons les auteurs.

Tu peux parler de ta vie, je t’ai déjà dit que ça ne me dérangeait absolument pas.

J’ai cherché à savoir qui s’était, juste pour comprendre son départ.

Je dois t’avouer que je n’ai toujours pas comprit d’ailleurs.

T’es sûre que c’est une bonne idée ? Non parce que tu es enceinte et il ne vaut mieux pas faire ce genre de choses.

Invité

Il n’était pas le seul à ne pas comprendre ! Juno était la première à se poser mille questions sans jamais qu’aucune réponse ne pointe le bout de son nez. Elle finissait donc par oublier le début de sa pensée, le départ de toutes ces questions et par abandonner cette compréhension qui ne lui serait sûrement jamais accessible. Personne ne pouvait l’aider. Personne ne pouvait réellement la soutenir alors que personne ne s’était retrouvé à attendre un bébé en solitaire sans même savoir de quoi son lendemain serait fait. Aujourd’hui, elle ne voulait pas que la tristesse prédomine, bien que la tentation soit fabuleusement forte. Pour un peu, elle saisissait presque pourquoi il avait tant de mal à parler de cet évènement marquant l’ayant poussé à stopper ses actions dans le monde de la médecine. « Tu sais que tu es très difficile à comprendre ? Tu pourrais hurler, te mettre en colère parce que j’ai cherché ce que je n’étais pas censée chercher, et pourtant tu mets de côté le problème. Tu ne pourras jamais comprendre ce que je vis parce que tu n’y seras jamais confronté. Tu peux sans doute être abandonné un jour, bien que je ne te le souhaite pas, mais tu ne le seras pas si tu ne fais pas un pas en avant vers les autres. C’est une habitude chez toi de faire un pas en avant, dix en arrière ? » Juno pouvait toujours parler ! Elle était la reine en la matière, complètement contrôlée par ses craintes diverses impossibles à oublier. Les récents évènements n’allaient pas l’aider en la matière ni même lui donner davantage de confiance en elle. Pourtant, aujourd’hui, elle était prête à tout laisser de côté pour aider Rafael à se sentir mieux, à délaisser toute sa détresse pour la défouler dans un stand de tir… Quel endroit rêvé que celui-ci ! Mais le jeune homme ne semblait pas être de cet avis… « Poule mouillée ! » s’exclama-t-elle avant de se faire inscrire et attribuer une arme. Juno n’est pas de celles que l’on musèle aisément, voilà pourquoi elle avait déjà mis en place ses lunettes et ses cache-oreilles pour se rendre à un emplacement vide. Elle lui montrait qu’à force de fuir, on ne fait plus rien… Et qu’à contrario, savoir se défouler peut faire un bien fou. Ce fut sans doute la raison pour laquelle elle vida l’intégralité d’un chargeur contre la cible au loin, pourtant redoutablement éloignée, avant d’appuyer sur le bouton sur la gauche pour rapprocher ladite cible. Toutes les balles s’étaient logées dans la « tête » du mannequin. Mais à part ça, elle n’avait pas du tout visualisé son ex…

« Tu ne sais pas ce que tu rates. Et franchement, s’il fallait que j’hésite à lever le petit doigt parce que je suis enceinte, je ne ferais plus rien du tout. Au contraire, cela m’entraîne pour après l’accouchement, quand ma vie va devenir un véritable chaos entre les cours et Lizzie. Prends-en de la graine, Casanova ! De quoi as-tu peur au juste ? » Juno présenta un emplacement vide juste à côté du sien, un sourire de défi s’étirant sur ses lèvres. Un peu de courage, que diable !

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I apologize for all the harm i'll cause •• Rafael

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