Je n'arrivais pas réellement à comprendre qui était réellement mademoiselle Roxane Leclair-Fawkes, et je devais bien avouer que cela me frustrait quelque peu. Je n'avais pas le science infuse, loin de là, et je n'avais pas une intelligence très au dessus de la moyenne, mais si il y a quelque chose que j'avais, c'était la faculté -habituellement- de comprendre les gens qui m'entouraient, et même parfois de les comprendre. Un comble, oui, pour le psychopathe que j'étais à l'intérieur, n'est ce pas. Comprendre les gens et leur faire du mal tout de même, ca s'appelait être un sociopathe. Donc, mon alter-ego schyzophrène était en plus, un sociopathe. Oui, il y a surement mieux comme découverte mais bon, j'étais ainsi et cela serait très difficile de me changer, je le savais et mes différents médecins le savaient tout autant que moi, ils me l'avaient dit, on ne guérissait pas aisément de maladies mentales post-traumatiques, mais je faisais de mon mieux, je faisais ce que je pouvais pour en sortir, et j'espérais qu'un jour, tous mes efforts porteraient leurs fruits, en tout cas, je l'espérais réellement même si c'était loin, très loin d'être gagné d'avance. D'autre part, il était vrai que la iota était à mon goût -ce qui n'était pas étonnant- car c'était une très belle femme, physiquement et je trouvais hypocrite de lui dire que je l'avais choisi avant tout pour son talent. Je l'avais remarqué par sa beauté et ensuite, je lui avais trouvé un certain talent de danseuse. La belle était loin d'être idiote, même si elle était loin d'être très agréable, pour la plupart du temps, entre froideur et sarcasme, ce n'était pas toujours la joie de passer du temps avec elle, mais je comprenais ses réactions, elle avait surement du vivre des choses affreuses, j'imaginais, pour être ainsi désormais. « Rien ne t'empêche de penser cela, c'est vrai. Mais tu es venue quand même.. » Lâchais-je, accompagnant ma phrase d'un léger sourire. Beaucoup de personnes pensent que les cheerleaders, par définition, sont des personnes totalement idiotes doublés de fille faciles, mais personnellement, je ne pensais pas cela du tout, bien au contraire, je croyais profondément qu'elle jouait de ces stérotypes et cacher leur vraie nature, histoire de ne pouvoir pas être suspectés de choses dont on les croirait trop bêtes pour en être à l'origine. Si elle le désirait tant, tout en marchant, j'allais lui parler de moi, je ne voyais pas ce qu'il y avait de bien intéressant dans ma vie -enfin de ce que j'allais raconter, c'est à dire sans quelques parties- mais bon, si ca lui faisait plaisir, pourquoi pas. Distraite, well, elle n'écoutais même pas, c'était limite vexant mais je laissais passer, en écoutant la suite de ses paroles. Elle resta bloquée un instant, à la fin de sa première phrase, mais je n'allais certainement pas me moquer, j'étais juste intriguée, plus encore à la fin de sa phrase, lâchée d'une toute petite voix. J'attrapais l'une de ses mains, et déposais un baiser sur sa joue, avant de la regarder. « Tu sais quoi ? Moi non plus. Mon père s'est barré quand j'étais petit, pour faire des gosses à sa secrétaire. Tu sais, Roxane, je pense qu'on se ressemble plus que tu ne pourrais penser. » Dis-je, avant de caresser lentement la joue de la demoiselle, qui semblait encore bouleversée. Et je trouvais cela tragique qu'une si belle femme paraisse si triste.

Mademoiselle Roxane Leclair--Fawkes, en voilà une demoiselle aux multiples facettes, on pouvait aisément dire qu'il était loin d'être aisé de comprendre ce qui pouvait bien se passer dans la jolie tête brune de la iota, et que même l'esprit torturé que j'étais, voyait en elle un adversaire de taille dans le domaine psychologique, mais loin d'être dans un sens très positif, bien au contraire. Mais à vrai dire, c'était exactement le fait qu'elle soit difficile à comprendre, qui faisait que je désirais tellement connaître la demoiselle, mieux. Ce n'était même plus le fait que je la trouvais belle et attirante, c'était qu'elle était pour moi un mystère et qu'il fallait absolument que je résolve le mystère qu'elle était à mes yeux, elle, la belle iota aux longs cheveux oscillant entre le brun et le noir. Connaissant quelque peu désormais, le personnage qu'elle était, je me doutais bien que la demoiselle ne me raconterait pas toute sa vie, qu'elle ne m'étalerait pas son passé aussi facilement, rien qu'en demandant, je savais pertinemment qu'il allait falloir que je devienne quelqu'un à qui elle ferait confiance, et je me doutais d'à quel point cela pouvait être difficile, mais j'espérais, un jour, réussir à comprendre la douce Roxane. Quiconque me connaissant un tant soit peu, savait très bien que je ne lâcherais pas le morceau facilement, bien au contraire, je n'allais pas lâcher l'anglo-française de sitôt. Et un jour, la demoiselle me dirait tout sur son passé, et je pourrais enfin la comprendre, car je ne voulais plus lui faire l'amour, je voulais tout simplement la comprendre. Facilement, si il y avait bien un mot qui ne correspondait pas à ce que je pouvais espérer avec la demoiselle, c'était bien celui ci, carrément celui ci même. « si tu étais une proie facile, tu ne m'intéresserais pas autant, Roxane. Sache-le, je te trouve fort mystérieuse, tu sais, et c'est quelque chose qui ne me plait pas, de ne pas savoir, tu sais. » Lâchais-je sur un ton badin, la toisant légèrement du regard, tandis qu'elle semblait m'éviter, bizarrement. Je l'écoutais, compatissant, et comprenait très bien ce qu'elle ressentait. Je n'arrivais pas à parler, à quiconque, de ce que j'avais fait ni du fait que j'avais passé près de six mois en prison, c'était trop dur et j'avais tellement honte. Alors, non, nous n'avions pas la même histoire mais nous avions tout deux vécu des choses très difficiles, à mon avis, car elle était si brisé que cela ne pouvait en être autrement. « Non, on a pas vécu les mêmes choses, c'est vrai, mais je pense avoir moi aussi vécu des choses qui m'ont brisé... Mais j'ai l'impression que tu attends des sommets dans cette catégorie. Mais, cela me fait mal au coeur pour toi, sincèrement. Et s'il te plaît, ne penses pas que je dis cela pour t'amadouer, sérieusement. » J'étais assez gênée par cette discussion, je devais bien l'avouer, je ne voulais pas la faire pleurer ou la mettre trop mal à l'aise, mais c'était difficile, alors je m'efforçais de prendre des pincettes avec elle. « Je ne te demande pas de me raconter ton histoire. Mais j'aimerais penser qu'un jour, tu me feras assez confiance pour te confier à moi... »