Le souffle court, haletant presque, un vent chaud et humide soufflait sur la peau des deux jeunes filles. Marchant côtes à côtes, les demoiselles sortaient d’une fête bien arrosée. À croire qu’elles ne savaient que faire ça, fêter. Les lumières de la rues dansaient devant les yeux de la jeune Islandaise. Son amie et elle vagabondaient sur Lombart Street, une bouteille d’alcool à la main… Bien entendu, elles n’étaient pas majeures, mais Yóhanna avait réussit à dérober la bouteille de vodka au bar sans être remarquée. Comment pouvait-elle penser à fêter alors qu’elle savait très bien qu’elle serait malade comme un chien le lendemain matin. Ses pieds avaient à peine la chance de se mettre un devant l’autre. Elle marchait difficilement, tenant toujours la bouteille dans sa mains. Elle posait son regard sur son amie. Elle semblait si belle tout d’un coup. Toute deux du même âge, Yóhanna avait tout de suite adopter Shanice. Elle représentait beaucoup pour elle. C’était sa sœur de cœur, copine de sauterie et confidente. La main de Yóhanna se glissa jusqu’à celle de son amie.

Alors voici l’image. Deux jeunes filles, agréablement belles tout de même, se tenant la main, tibuttant dans la rue après avoir bue plusieurs sortes d’alcool et continuant de boire. Yóhanna portait une petite robe noire, qui lui arrivait mi-cuisse et elle n’avait pas de bretelles. Logiquement, malgré la température chaleureuse du soir, elle portait un manteau en jeans court. Très mal assortit à la robe, surtout avec les magnifiques converses roses qu’elle portait. C’était tout à fait elle. Elle détestait devoir être complètement chic. Bref, les cheveux en bataille, la demoiselle les avaient laisser ce la couler douce. Sa nuque était humide et quelques mèches collaient contre sa peau. Elle sentait l’alcool, le pot et la cigarette ainsi que le Jack Daniel’s. Ce n’était pas dans les habitudes de l’Islandaise de boire à en être saoule ou de fumer comme une cheminée, mais en présence de S. elle devenait une toute autre fille. Pas que Shanice avait une mauvaise influence sur elle, au contraire, c’était plutôt bénéfique. Depuis l’arriver de Shanice dans sa vie, Yóhanna prenait plus la vie à la légère. Elle prenait son temps dans tout et s’éclatait au moment venu. Prenant une gorgée de la vodka, la faisant grimacer, la demoiselle s’arrêta avant de lâcher la main de son amie.

C’était exactement comme la fois où elles s’étaient rencontré. Toute deux dans une soirée bien arrosée, Y. sortait de la salle pour entrer dans la salle de bain et c’est là qu’elle a vue S. pour la première fois. Bizarrement, elle n’avait pas le goût de rester seule dans cette soirée. Elle se lia donc d’amitié avec Shanice. Ensemble, elles se promenèrent de soirées en soirées.

Le cœur de la belle Islandaise ne tiendrait pas encore longtemps. Elle s’était arrêtée et avait lâcher la main de son amie. Elle ne voit pas très bien, tout était flou. Elle se laissa tomber sur le bord du trottoir. Elle avait peur de vomir et elle devait se calmer. Son regard bleu chercha un peu son amie.

« S?. »

Elle l’avait toujours appeler ainsi, allez savoir pourquoi, mais elle trouvait cela plus simple et puis, bon, elles étaient sûrement tellement ivres qu’elles pourraient s’appeler par n’importe quel nom d’objet ou autre, qu’elles sauraient à qui elles s’adressaient. Le cœur battant, la jeune femme sentit que cette soirée resterait à toujours marquer dans sa vie. Encore une fois, aller savoir pourquoi. Peut-être que les idées et les réflexions que Yóhanna pouvait avoir avaient rapport avec son passé? M’enfin, elle pouvait tout dire à son amie, non?

En quelques secondes seulement, la demoiselle c’était retrouvée assise sur un banc, près de son amie. La bouteille de vodka avait finit par tomber par terre, roulant le long du trottoir avant de finir dans la rue. Cette dernière semblait étrangement étroite et plus longue qu’à l’habitude. Peut-être parce que les facultés de la jeune Islandaise étaient affaiblit? Bref, le cœur battant, Y. écoutait ce que S. lui disant. Tout en retirant son manteau de jeans parce qu’elle sentait une étrange chaleur l’envelopper, elle répondit vivement et sèchement à son amie.

« Laisse faire, je peux entrer toute seule! S. J’dois te dire un truc… »

Que pouvait-elle avoir de si important à dire à son amie, alors qu’elle avait du mal à tenir debout et qu’elle n’était pas dans un très bon état. Bien sûr, Yóhanna savait ce contrôler, mais son corps réagissait parfois plus mal que son mental aux effets de l’alcool. Peut-être que le fait que tout le monde devait être au courant de la petite histoire de Yóhanna, rendait la jeune demoiselle plus étrange, plus renfermée et mystérieuse qu’avant. Le seul problème, c’est que cette fichue Watch out avait tout découvert. Comment? Elle en avait pas parler pourtant, cependant, c’était peut-être écrit dans ses dossiers scolaires… Comment une chose pareille pouvait être mise à découvert, surtout sans l’accord des deux principaux intéressés? C’est-à-dire Junji et elle? Ah oui, j’allais oublier de préciser. Junji n’est pas au courant… Enfin, n’était pas… Le regard bleu profond de la jeune femme ce posa sur celui de son amie. Un jolie petit problème vient se poser avant que Y. ne put dire quoique se soit. Un haut le cœur. Ses fesses décollèrent rapidement du banc, penchant son corps vers l’avant, Yóhanna agrippa le bord de la poubelle qui était près du banc et vomit tout ce qu’elle avant ingurgiter durant la soirée. Se redressant, elle essuya sa bouche avec une manche de son manteau puis se rassit. Elle fouilla dans la poche du vêtement et y trouva un paquet de cigarette. Non, ce n’était pas le sien, mais bon, Yóhanna fumait de temps à autres, avec ses amis surtout. Elle prit un petit tube blanc et chercha le briquet. Il était lui aussi dans la poche, quel merveilleuse invention! Bref, elle alluma la cigarette avant de tirer une bouffée dessus. Elle avait presque oublier la présence de Shanice. Elle voulait lui parler… Lui avouer la naissance de sa fille et tout ce qui venait avec. En ce moment, elle avait bien l’intention de la reprendre, de la retrouver et de l’élever comme une vraie mère. Par contre, elle devrait maintenant respecter certaines règles… Pas de boissons, pas de cigarettes, on évite les substances illicites et tout… Après tout, sa fille, Sygourney, n’avait même pas 2 ans… Cependant, Y. serait-elle capable de ce séparer de son amie?

« Pfff, je ne sais même pas pourquoi je vais te dire ça… Tu es peut-être déjà au courant… Pff, c’est qu’elle est chiante cette Watch out! Aller révéler à tout le monde mon plus grand secret… Si je la verrai… Je lui casserais ses jolies doigts pour qu’elle n’écrive plus! »

Oula, la folie commençait à gagner tranquillement Yóhanna. Bien sûr, elle en voulait affreusement à cette fille qui écrivait n’importe quoi sur son blog pour blesser les gens. Y. soupira puis elle prit une autre bouffée de sa cigarette avant de la tendre à Shanice.

« Prends ça, tu vas avoir moins le choc. J’suis mère d’une petite fille et le père c’est Junji Truscott… »

Voilà, le plus gros était sortit! Non, mais qu’es qu’il lui avait prit… Peut-être que demain matin, elles auraient tout oublier et qu’elles se réveilleraient, dans le même lit, tout habiller, comme à leur habitude…

Non, elle ne plaisantait pas. Elle était très sérieuse, voire même trop. Tenant toujours sa cigarette entre ses longs doigts fins, la demoiselle regardait son amie rire nerveusement et la regarder comme si elle venait tout droit d’une autre planète. Bien sûr, elle ne devait pas ressembler à ce genre de femme, mais elle n’avait pas le profil de la mère idéale… Bien qu’elle aie été élevée par une famille très religieuse, Yóhanna avait jamais été vraiment la fille parfaite. C’est sûrement pour cela que sa mère l’avait envoyer dans un couvent religieux pour qu’elle puisse mettre la petite au monde dans un endroit saint d’esprit. Bref, la belle Islandaise n’était pas du tout du genre à rire, surtout pas avec ça et elle n’aurait pas embarquer Junji dans cette histoire si c’était faux! C’était un souvenir affreux. Elle avait laisser le seul homme qu’elle aimait vraiment pour mettre son enfant au monde, loin de lui, sans qu’il ne sache rien.

C’était l’hiver, il faisait affreusement froid. Une épaisse couche de neige recouvrait les contrés de l’Islande. Seule dans sa chambre, Yóhanna était debout, devant sa fenêtre, regardant les flocons de neiges tombés. Elle savait que bientôt, sa vie changerait du tout au tout. Elle avait changer. Son corps était vraiment différent. Facile à dire, non? Quand on est enceinte, le corps change… Bref, elle avait pris 18 livres* depuis qu’elle portait sa fille. Ayant un ventre bien rebondi, elle avait du mal à pouvoir porter ses anciens vêtements. Elle portait donc plusieurs vêtements que ses sœurs avaient porter, elles aussi, à leur grossesse. Regardant toujours à l’extérieur, Yóhanna ressentit une légère douleur la parcourir. Elle n’attendit pas et se dirigea vers le couloir, demandant de l’aide. Elle venait de crever ses eaux et la douleur devenait de plus en plus intense. Posant une main sur son ventre rond, la jeune femme essaya de rester positive. Cependant, comment restée positive alors qu’elle savait que l’enfant lui serait retirer dès ses premiers souffles? Bref, les contractions devenaient plus fortes, au point où la demoiselle devait s’asseoir, sinon elle serait déjà par terre. Les femmes qui étaient là, pour l’accouchement firent leur travaille et mirent au monde une jolie petite fille. Yóhanna eut à peine le temps de lui donner un prénom et de la prendre dans ses bras, que déjà elle lui était enlevée. Quelques jours plus tard, elle retournait à San Francisco pour pouvoir reprendre sa vie normale.

Son regard se reposa sur Shanice. Il était vide, on y voyait que le bleu pur de son iris. Elle jeta sa cigarette au loin, posant ses mains sur ses genoux. Bien sûr, que rien allait changer, ce n’est pas la fin du monde avoir un enfant caché, avec un gars super connu à Berkeley… Pour Yóhanna, c’était la fin du monde. Elle qui aurait voulu garder ce secret pendant encore quelques temps, enfin, le temps qu’elle puisse la retrouver… Serrant la main de son amie, la jeune Islandaise soupira doucement. Pourraient-elles continuer à ce voir, sans que rien ne change, même si Yóhanna lui avait cacher un grand secret, de peur qu’elle ne veuille pas être son amie pour une erreur de jeunesse? Par contre, elle ne lui avait pas tout dit encore. Elle cherchait un moyen de la reprendre, de la retrouver pour pouvoir l’éduquer par elle-même… Après tout, c’était sa fille et non celle d’une autre. Un sourire triste se dessina sur le visage de la jeune femme. Autant dire que l’alcool qu’elle avait ingurgiter ne lui faisait plus aucune effet. Elle était juste fatiguée et elle avait le goût de ce mettre dans un lit et pleurer pendant des heures et des heures… Voyons, elle n’était pas dépressive tout de même!

« J’avais peur de t’en parler… C’est pas un secret que j’aurais eu le courage de dire à n’importe qui S… Je ne dis pas que t’es n’importe qui, mais disons que je ne savais pas comment te le dire… Même Junji ne le sait pas et s’est sa fille… »

Elle fixait le vide, gardant la main de sa sœur de cœur dans la sienne, jouant du coup avec ses doigts. Elle aimait bien Shanice, si elle était lesbienne, elle l’aimerait sûrement plus… Ce qui n’est pas le cas.

« J’aimerais bien pouvoir la revoir… La reprendre dans mes bras et la garder dans ma vie pendant encore longtemps… C’est ma fille et je n’ai jamais eut la chance de lui dire je T’aime… »