the great escape
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Every time that we meet, I skip a heart beat •• Tymon

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MessageSujet: Every time that we meet, I skip a heart beat •• Tymon Every time that we meet, I skip a heart beat •• Tymon EmptyJeu 16 Fév - 21:22




“ Happy ever after .••. Tymon
SHE'S A PHOTOGRAPHIC FACE...” Sometimes it's hard to get a laugh, a clown without the mask. She's a photographic face, they said she's got just what it takes ! And I would do anything just to fall in love again with you. Who says they've got no regrets? I don't believe it's true, happy ever after don't exist ! It's like a movie kiss. Give my regards to Hollywood, I was always misunderstood. Happy ever after fill the world with laughter. I nearly laughed until I cried... → Cameron Nathen & Tyler Reese...



    « Tu as oublié de noter les miel pops Zac. ». Je le regardais noircir frénétiquement son bout de papier pour répondre à mes envies. Nous étions arrivés depuis trois semaines déjà, et la bombe, apparue sous les traits de la fusillade, commençait à s’évaporer peu à peu. Des dégâts colossaux s’étaient répandus sur le campus, les pertes étaient lourdes mais la jeunesse dorée berkeléenne se remettait doucement de ses blessures. Quand la nouvelle avait déferlé sa vague sur la porte de la villa, nous avions hésité à prendre l’avion retour pour Moscou, mais notre projet nous avait maintenu en haleine pendant plus d’un an, la fuite était à bannir. De surcroît, se replonger dans la ville qui m’avait effacé toutes mes libertés et qui logeait tous mes souvenirs cuisants était une idée noire, je préférais le blanc. « C’est bon, tu as tout ce qu’il te faut ? », souffla-t-il avec une pointe d’agacement pratiquement indécelable. Mes prunelles effleurèrent son sourire réprimé et sa lueur de malice nageant la brasse au sein de son regard. D’accord, faire les courses ne l’enchantait guère, mais qui y trouvait agréable loisir ? « Hum … De la glace à la vanille garnie de noix de pécan. Ne me fais pas cette tête Zachariah, c’est ton tour cette semaine and you love ice cream. », annonçai-je raillarde, sachant aisément qu’il me le rendrait au centuple le mercredi suivant. Et encore, je l’avais joué soft, ne demandant pas l’Everest. Il leva les yeux au lustre, parfait ignorant de la couche que j’allais ajouter au reste des corvées hebdomadaires. Moulé dans sa veste en cuir jais, clefs d’une voiture luxueuse en main, ses chaussures cirées étaient prêtes à passer le seuil quand ma voix fluette le rattrapa. « Zac … Tu m’accompagnes jusqu’au pelouses vertes avant d’aller faire glisser les roues du charriot sur le carrelage du supermarché ? ». Ton enfantin, je me complaisais dans une voix trainante et aussi naïve qu’une petite curieuse de huit ans. A l’instant où son front me fit de nouveau face, je lui attribuais mon plus beau sourire, en parfaite créatrice de l’irrésistible faciès auquel on ne peut dire non. Soucieuse, je faisais danser l’un de mes pieds en demi-cercle autour de l’autre, affichant une expression polie et avide de sa décision. « Tout le monde en voiture. ». Mouvement de tête mou invitant à grimper au sein du bolide, j’étais déjà sur ses pas, enthousiaste de rendre visite aux bâtiments berkeléens. Depuis que les cours magistraux de diplomatie avaient débuté, je ne marchais plus dans les couloirs ou au milieu des allées extérieures, je bondissais, enchantée par cette nouvelle vie souriante. Je contenais cependant ma grande joie dans le pavillon des epsilons, n’ayant pas l’arrogance de la plupart des confrères mauves. Néanmoins, les aspects diplomatiques rencontrés ente les quatre murs des édifices m’avaient réveillée, pique au vif. Ma soif de connaissance se faisait plus insistante au fil des jours, errante en plein désert, je m’en réduisais à bientôt apercevoir des mirages. Le besoin prenant de se démarquer des autres têtes étudiantes et brillantes acquis, j’étais désireuse d’être la meilleure. Ambition quand tu nous tiens, tu ne nous lâches plus. J’en perdais presque ma modestie épaisse. « Pourquoi souris-tu aussi gravement ? ». Je sursautai, inconsciente que mes dents blanches envoyaient des rayons se reflétant sur le pare-brise. Je comptais m’étaler, lui raconter ô combien j’étais béate et ô combien j’adorais notre vie en Californie, mais le connaissant que trop bien, je devinais une pointe moqueuse, vengeresse de mes boutades précédentes. Trop content de m’avoir surprise, son regard se déconcentra de l’asphalte pour voir rosir mes joues. Cette pensée m’inspira. « Parce que … je vois la vie en roooooooooooooooseuh … », entonnai-je d’une voix poussée dans les aiguës et timbrée d’un joli accent français, toutefois troublé par quelques voyelles à connotation anglo-saxonne. S’il n’avait pas eu les mains plaquées sur le volant, il s’en serait bouché les tympans. Malchanceuse, je n’eus pas le loisir de parvenir au deuxième couplet de la môme alias Edith Piaf. Les pneus de la voiture dansaient déjà sur le sol du parking de l’université, mettant fin à un voyage mélodieux. « A tout à l’heure ! ». Baiser sur la joue, je le congédiais à la hâte, avant qu’il n’obtienne une quelconque occasion de râler contre ma blondeur.

    Le bruit de la portière résonnait encore quand mes bottes sans talons se dirigèrent vers l’étendue d’herbe, agréablement baignée d’une lueur de soleil hivernal. Le temps ne se faisant pas capricieux, mes yeux piquèrent une table extérieure libre et isolée du bruit des quelques shorts qui se disputaient la balle bruyamment. Le lourd sac en tissu déposé sur la table, mes mains effleurèrent les couvertures cartonnées des cahiers et mes prunelles se posèrent sur les trois-quarts d’une dissertation entamée. Composition traitant de l’attitude honorable et particulière du pays de la grande muraille, je l’avais rédigé d’une seule traite, inspirée au possible et trouvant intérêt dans les manières asiatiques. Je serais la première élève studieuse à rendre copie complète, mon exploit sonnait comme une évidence. Dis lignes offertes à la feuille blanche plus tard, et ce fut le moment où mon attention flancha, où ma nuance azur rencontra l’ébène de ses prunelles, où mon regard épousa pour la première fois le champ de bataille de ses cheveux châtain, l’instant où mon cœur manqua un battement. Se tenant prêt d’un tronc avec quelques individus, son sourire accrochait la lumière du soleil et sa mâchoire carrée exécutait le parfait contraste avec son expression juvénile, la figure innocente et le regard d’un enfant. Légèrement indiscrète, je savourais chacune des bouchées du paysage. La gorge qui se resserre, la respiration qui se fait plus lente, le surplus de chaleur qui baigne la silhouette, le mal à déglutir correctement. Exactement la description exacte des romans sentimentaux, les symptômes d’un coup de foudre qui vous arrache le cœur, comme un voleur que la brigade policière n’identifiera jamais et demeurera dans l’incapacité de vous rendre votre bien. Le phénomène portait son nom à la perfection. Malgré ma peau abricot devenue moite par la fournaise, j’avais le sentiment de nager sous une pluie torrentielle, frappée par quelques éclairs qui m’affolaient l’encéphale. La nature avait jeté sa véhémence sur une cible piquée au hasard, en l’occurrence une petite blonde fraîchement débarquée et qui n’avait rien demandé, jusqu’à sa submersion la plus totale. Un cri aigu m’arracha de ma contemplation, une masse de boucles bistre frôlèrent mon visage et des bras porcelaine encerclèrent ma minuscule stature. « Tyler ! Enfin je parviens à te mettre la main dessus. J’ai à peine profité de toi depuis ton avènement à Berkeley ! J’ai exactement quatre minutes et sept secondes avant le début de mes cours, je t’en prie, sors de ta tombe, je veux tout savoir ! ». L’expression était être muette comme une tombe mais je ne m’en formalisais pourtant pas, trop occupée à être amusée par son énergie débordante. Eden dans toute sa splendeur, le plus magnifique robot sur terre, programmée à la nanoseconde et véritable déesse brune. Plusieurs choses opposaient nos deux lumières, figurantes parmi les têtes pensantes de Berkeley, mais nous étions unies comme les deux sorties d’un tunnel, indissociables. Je riais aux éclats, séduite par son enthousiasme habituel et ses prunelles chocolat rivées sur les aiguilles argentées de sa montre Fendi. « C’est trop peu. Il se passe tellement d’évènements dans ma vie qu’il me faudrait l’éternité pour pouvoir te les conter. ». Oui, je le lisais dans son regard. Elle avait compris que je me dérobais, comme toujours. M’emparant de la scie emprisonnée dans un gâteau américain crémeux pour venir à bout des barreaux métalliques, sautant d’un pont quand ses deux issues étaient condamnées, je fuyais continuellement un sujet que je voulais tabou. « Je m’en fiche Tyty. Parle-moi des gaaaaarçons ?. Here we come. En un hurlement surexcité, elle venait de poser la base et me cerner sans solution miracle pour m’enterrer sous terre. Le trouble que je venais d’éprouver quelques instants plus tôt revint en grande bourrasque, me décoiffant au passage et me mettant à nu. Mes joues rosirent de honte et les cils d’Eden se levèrent plus haut, ravis d’une découverte nouvelle, d’un potin neuf. « Tik Tok, Tik Tok. », ripostai-je en désignant sa montre des yeux et lui dessinant une expression d’horreur sur son visage divin. Je levais déjà la main au ciel, lui faisant un signe d’adieu tandis que mes lèvres s’élargissaient de soulagement. Je la regardais filer à coups de talon féroces vers le bâtiment de briques, criant un je t’appelle à la cantonade qui continuait d’alimenter l’admiration chez les quelques-uns qui la bouffaient des yeux. Je ne te répondrai pas, pensai-je tout bas, têtue, me baignant à nouveau dans ma copie à grands carreaux et sa puissance montante sur laquelle je tergiversais sans fin. Après une relecture fine des trois dernières lignes, je levai ma plume comme un arc prêt à décocher mille flèches et étaler mon génie sur les lignes avec assurance. Une voix sonnant plus gravement mis fin à ma tâche pour la deuxième fois. Mon regard bleu se leva pour étudier la source de ma perturbation et ma vision me laissa interdite. Le même garçon aperçu quelques minutes plus tôt, venu à ma tablée, me regardant curieusement, le sourire aux lèvres. Je sentis mon cœur se soulevait une énième fois, admirative d’une scène tournant au ralenti et analysant ses traits étonnamment beaux. Mes neurones voulurent enfin sortir de leur torpeur et assimiler le flot de paroles qui avait assailli mon tympan, me donnant enfin une opportunité de réponse. Un seul mot arpentait les couloirs de ma matière grise : béguin. Le comportement de la jeune adolescente à ses débuts lycée. Je m’en pinçais déjà les lèvres rosées.

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MessageSujet: Re: Every time that we meet, I skip a heart beat •• Tymon Every time that we meet, I skip a heart beat •• Tymon EmptyVen 24 Fév - 16:41


tyler et cameron a k a tymon
Personne ne peut pendant très longtemps se montrer un visage à lui-même et en présenter un autre au reste du monde sans finir par s'y perdre et se demander lequel des deux est vrai. ;; OTH cameron&tyler





Trois semaines que la fusillade avait eu lieu. Dévastant une dizaine de vies, ébranlant des centaines d'étudiants. Trois semaines que chacun tentait à sa manière de se reconstruire. J'étais resté un peu plus d'une semaine à l'hôpital suite à la balle reçue en plein abdomen qui m'avait envoyé l'espace de quelques heures dans les prémices de l'inconscient. Mon frère avait eu l'occasion de jouer les héros en venant me chercher puis en me transfusant un peu de son sang. Parce que ouais le Cameron il avait été durement amoché et le Cameron il avait perdu beaucoup de sang. Alors son frère lui avait filé un peu du sien, pour le requinquer un peu. Dans le genre frères de sang, aucun dessins animés ni polars ne pouvaient désormais rivaliser avec les frères Eynsford. J'avais échappé de très peu à la mort, contrairement à un de mes meilleurs amis, Nathaniel, qui avait péri suite aux balles qui lui avaient arraché la vie. Ce nouveau décès rendait moins amertume plus amère. Durant des mois, nous n'avions échangés la moindre parole bienveillante. Je l'avais même repoussé lorsque ce dernier s'était risqué à redonner un coup d'accélérateur à notre amitié. En vain. Aucuns de ces mots n'avaient eu quelconque d'impact dans ma caboche de dégénéré. Tu m'as laissé tomber alors t'es plus mon copain. Quelques fois, ça volait bien haut chez moi. Jack avait sans doute raison. Au fond je ne restais qu'un gamin complètement immature et égoiste, n'écoutant que ses envies. Et au pire, j'emmerdais tout le monde. En parlant de Jack, trois semaines qu'elle m'avait largué comme une merde. Trois semaines que je l'évitais. Valait mieux à moins qu'elle soit prête à se bouffer mon sarcasme en pleine gueule. Au fond, je la remerciais de m'avoir délivrer. De m'avoir libérer en quelque sorte. Désormais je n'avais plus aucuns comptes à rendre à qui que ce soit, et les meufs, au lieu de les mater discrètement, je lorgnais désabusement sur leur cul moulé dans leur jean qui finissait ensuite dans mon lit. Le vilain Cameron. Le vilain Cameron ne s'était fixé que deux nouveaux objectifs, ne plus jamais tomber amoureux et profiter de la vie pendant qu'il n'était pas trop tard. Et profiter, je le faisais assez bien. Les filles défilaient, je les prenais puis les jetais et le pire, c'était qu'elles en redemandaient. Je ne les baisais qu'une fois, question de principe. Après ça commençait à déboucher sur les sentiments, les déclarations et tout le bordel. Bordel dont je ne voulais plus goûter les effets aujourd'hui. Rowan, Jack, autant de noms associés à ce concept éphémère que des milliers s'entêtaient à chercher. Bande naïfs. L'amour, on croit le trouver, puis on tombe, de haut. La chute n'en était que plus sordide lorsque les sentiments avaient creusé leur espace dans cet organe pittoresque que l'on nomme cœur. Mon cœur ? Trahi, bafoué et surtout désormais devenu de pierre. Cameron il ne ressentait plus rien pour personne si ce n'était pitié, haine et j'en passais et des pires. Cameron, c'était un méchant garçon qu'il fallait fuir. Bien que généralement il vous fuyait avant de vous laisser le temps de tenter quelconque indifférence à son égard. Parce que Cameron, désormais il s'en foutait de tout et de tout le monde. Surtout de tout le monde.

« Eynsford ». Avachi sur ma table de cours, parti dans mes songes les plus profonds, je n'avais entendu les pas de mon professeur fouettant durement le sol, prouvant son exaspération à donner cours à des élèves de mon espèce, loin d'être aussi assidu qu'il l'espérait. « EYNSFORD ». Sa voix rauque m'arracha de ma léthargie et je me redressai d'un bond, posant mon visage sur ma main, prêt à feindre mon attention envers lui. « Oui ? » minaudai-je de ma voix la plus mélodieuse. Des ricanements s'élevèrent à travers la classe, ce qui eut tendance à faire naitre un magnifique sourire sur mon beau minois de garçon beau et ténébreux. Mon professeur leva les yeux au ciel avant de s'adresser à ma modeste personne. « C'est trop te demander que de suivre ne serait-ce vingt minute du cours sans t'avachir tel un mollusque sur ta table ». Mollusque, et puis quoi encore. Avait-il seulement vu sa gueule de hiboux celui-là. Avec sa vieille moustache de pervers. A l'énonciation du mot mollusque, mon camarade de table pouffa de rire. Je tournai la tête vers lui, le foudroyant du regard, ce qui coupa court à tout ricanement de sa part. C'est bien, t'es bien élevé mon grand. Personne ne rigolait de moi, ce n'était pas pour qu'un abruti de première, pensant qu'avoir une place à mes côtés lui laissait libre à toutes divergences, ce foute de ma gueule. Je me foutais de la gueule des autres, et non l'inverse. « Si votre cours retenait un minimum mon attention, peut-être n'aurais-je pas les paupières si lourdes qu'elles ne me retiennent pas éveillé plus de deux minutes consécutives ». Sous-entendu, ton cours est soporifique, ennuyant et je préférerais danser la polka dans la rue plutôt que de venir perdre mon temps ici. Ma réponse ne parut pas des plus satisfaisante à en juger la manière dont il me regarda et dont il m'attribua de deux nouvelles heures de colle. Ben tiens, ce n'était pas comme si j'avais l'habitude de passer mes fins de journées enfermés entre quatre murs à « réfléchir » à mon comportement. Mon grand, le jour où je changerais d'attitude pour te faire plaisir, tu prendras ton pied au lit avec ta femme. Et si tu ne comprends pas la subtilité de ma phrase, c'est qu'en gros, je ne changerais jamais. Haha. La mélodie de la sonnerie mit fin au calvaire de plusieurs dizaines d'étudiants et provoqua soupirs de soulagements, raclements de chaises et froissements de vestes. Je laissai mes camarades se ruer sur la sortie avant de faire de même, prenant soin de ne pas tirer sur ma cicatrice qui demeurait encore fragile. Un pansement orné toujours glorieusement mon ventre, trace du chaos qu'avait engendré la fête de la saint-valentin. Marqué à vie, j'allais être. Les cicatrices rendaient folles n'importe quelles filles, buvant mes paroles de grand guerrier revenu de guerre et ayant échappé à plusieurs obus croisant malheureusement mon chemin. Quelle bande de connes. Je pouvais certifier être un grand caporal qu'elles me croyaient toutes. On pouvait blâmer les hommes de détenir le cerveau entre les jambes, mais pour ce genre de filles, la question s'imposait de savoir où pouvaient-elles bien avoir un cerveau. Probablement oublié à la naissance.

Tchek mon frère, pinces serrées, je venais de retrouver Sandro dans le parc de l'université. Sandro, c'était le mec le plus cool que je venais de rencontrer dernièrement. En fait, lui aussi s'était fait tiré dessus à la fusillade et lui aussi s'était retrouvé à l'hosto pendant quelques jours. Et puis je ne sais pas trop comment et en fait je ne me rappelle plus vraiment tous les détails mais le fait était qu'on s'était rencontrés, on avait direct sympathisés et il était devenu un bon poto en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. Avec Sandro, c'était plutôt du genre gros concours de débile, à celui qui se taperait le plus de meufs. Le pire après ça, c'est qu'on les évaluait, celles qui avaient l'honneur de connaître la douceur de nos draps. Comme des chiens on leur foutait une note et limite on leur tapait pas une belle réputation auprès de la gente masculine. Dans le genre « ouais non baise pas avec elle, elle a mauvaise haleine » ou encore « elle, elle simule, aucun intérêt ». Ca nous faisait marrer et les connes ne captaient rien. Qu'est-ce qu'elles pouvaient capter en même temps, Sandro et moi possédions un cerveau avec tous les ventricules nécessaires à son bon fonctionnement. On restait discret, tapis dans l'ombre et peu connaissait l'existence de ces fameux critères que nous nous étions créés. Ce jeu se montrait des plus lucratifs et voilà bien longtemps que je ne m'étais pas autant amusé à critiquer le monde et encore mieux, à critiquer toutes ces connes se pensant irrésistible et irremplaçable. « Cam ». Assis sur une table, les pieds caressant le banc en bois, la voix de Sandro me tira des songes dans lesquels je m'étais plongé, contemplant avec négligence mon cellulaire. « Hum ? » croassai-je sans pour autant lever mon visage vers celui de mon avis. « T'as fait une touche ». Plait-il ? Ses paroles m'interpellèrent assez pour que je daigne le regarder et tenter de trouver cohérence à ses paroles. Je vis que ses yeux étaient rivés dans la direction opposée d'où j'étais assis et il ne semblait pas fléchir son regard. Je décidai de me retourner moi aussi et aperçu une jeune femme, blonde, assise à une table en face de la notre. Dans le genre pure et innocente, elle battait toutes celles que j'avais déjà pu me taper. Mon regard fut scotché par la douceur de ses traits et l'air enfantin qui s'en dégageait. « Loin d'être moche en plus ». Un léger rire s'échappa des lèvres de Sandro. « Dix dollars que t'arrives pas à te la taper d'ici deux jours ». Sandro m'amenait sur terrain glissant, je le pressentais. En fixant la jeune femme, je ne pouvais m'empêcher de penser qu'elle dégageait quelque chose en plus. Petit quelque chose dont je ne captais pas la provenance. Mais d'un autre côté, je ne pouvais refuser le challenge de mon ami. « Pari tenu » affirmai-je avant de sceller le pacte par une tape dans sa main. Game on ma belle. Je m'éloignais de Sandro pour passer à l'attaque sans attendre un seul instant. Deux jours, c'était court. Si avec d'autres, une heure me suffisait, bizarrement avec elle je me préparais à galérer un peu plus. « Salut » dis-je de ma voix la plus mélodieuse. Arrivé à sa hauteur, je lui offrais mon plus beau sourire avant de me passer la main dans mes cheveux désordonnés. Je mettais tous les atouts de mon côté pour la faire craquer par mon charme légendaire. « Tu es nouvelle non ? Je ne t'ai encore jamais vu par ici. Et un beau visage comme le tiens, c'est certain que je ne l'aurais pas oublié ». Paroles, paroles, paroles chantait Dalida. Dans le genre baratineur de première, je me débrouillais plutôt bien. Toi ma petite, tu ne vas pas me résister très longtemps, foi de Cameron. « Je peux m'asseoir ? A moins que tu attendes quelqu'un ». Façon des plus subtile pour se renseigner sur sa situation sentimentale. Si elle répondait par l'affirmatif, il allait falloir la jouer plus fin, mais si elle répondait par une négation, alors je n'allais pas la laisser d'échapper comme cela. Tu es à moi désormais, jolie inconnue.
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MessageSujet: Re: Every time that we meet, I skip a heart beat •• Tymon Every time that we meet, I skip a heart beat •• Tymon EmptySam 25 Fév - 11:47




❝ This is start of something beautiful. This is start of something new. ❞




    Le coup de foudre. J’avais étudié l’amant de Marguerite Duras, le rouge et le noir de Stendhal, mais ma paire de ciseaux n’avait jamais réussi à couper les voiles d’un mystère aussi épais. Malgré les bougies qui s’ajoutaient au gâteau, je n’avais pas vraiment grandi, mon enveloppe s’était étirée, métamorphosée en une forme harmonieuse qui plaisait au regard masculin mais on qualifiait mon esprit de naïf. J’étais jugée petite fille, emprisonnée par des rêves qu’elle caressait du bout des doigts chaque soir avant de baisser ses longs cils qui cherchaient à rejoindre le lustre. J’avais encore ce volume, caché dans un coffre aux yeux des voisins, les pages étaient vieilles mais je le feuilletais toujours avec la même énergie. Il s’agissait de blanche-neige, d’une belle au bois dormant, d’une jolie blonde qui perd son soulier de verre ou encore d’une princesse enfermée dans une tour d’ivoire et qui déroule une chevelure magique, frappant de stupeur le visage de celui qui la délivrera. Elles en avaient toutes un. Un jeune homme fort, courageux, qui tombait éperdument amoureux d’elle dès le premier regard et couvrait leur splendeur de son épée, empêchant toute catastrophe de leur arrivée. J’entamais une vie de jeune adulte et j’avais les mêmes aspirations que Giselle, fait qui déconcertait les pensées de tout le monde. Je vivais dans les nuages que je m’étais dessinée, je dormais sur les étoiles et faisais juste quelques brefs passages sur terre. Selon quelques psychanalystes, j’épousais mon enfance de très près pour gommer le divorce brutal qui avait éclos lors de mes sept ans, et à l’occasion, la peine de cœur engendrait par un adolescent aux bouclettes brunes qui avait déclenché une crise sans pareil, réveillant une maladie qui dormait bien sagement et attendait le printemps pour développer ses pétales. En somme, je cherchais à échapper à ma malédiction dévorante en amenant les songeries les plus belles à mon encéphale, exilant la violence qui y venait séjourner de temps à autre. Mais j’en avais assez de toutes ces conclusions rapides, uniquement basées sur ma fragilité, ombragée par ma timidité dans les cabinets médicaux. Je n’étais pas la moins érudite et j’arrivais à percevoir le monde comme il était, détenteur de défauts vaches et moins attentionné avec les fleurs de peau. La loi de la jungle. On se marchait tous les uns sur les autres, chacun prêchant pour sa paroisse sans écouter l’orateur adverse et la seule piste d’entente demeurait une hiérarchie griffonnée dans les esprits des adeptes. En bas de l’échelle les fourmis, les trop gentils laissés pour contre, bien aimables et acceptant de laisser passer tous les gens pressés devant eux, résultat des courses, ils stagnaient au premier échelon. Venait ensuite une bande d’antilopes, se la jouant féroce sans que l’on y croit un seul instant, une bande de chieurs qui se voulaient gros durs mais qui se faisaient entièrement englober par la dernière catégorie, les lions. La plus belle crinière de la faune et de loin les plus ambitieux. Je ne faisais partie d’aucune des trois catégories, un hybride, voilà ce que j’étais. Etrangement j’étais gentille, parfois féroce, voulant être la meneuse de tous mes TP et rendant mon binôme chèvre, puis mon ambition était grande. Il me restait juste à déterminer si j’étais prête à écraser le peuple pour gravir mes échelons et embrasser mon rêve à pleine bouche. J’y méditerai plus tard, pour l’heure, l’on venait de me sonner clochette. « Salut ». J’avais sursauté de surprise. Plongée sur les multiples variétés de riz en chine et le protocole d’un diner dans les règles de bienséance. Mes yeux remontèrent sa mâchoire carrée jusqu’à la nuance noisette qu’il portait dans son regard. Mon esprit s’agitait, légèrement troublé face à son aisance. De toute évidence, il avait l’habitude et s’y prenait à merveille, le sourire étalé jusqu’aux tympans et les sourcils dansant. Il était beau à en courir jusqu’à perdre le souffle, sans le savoir, il venait de réalisait de loin la chose la plus excitante qui m’était arrivée au cours de ces derniers mois. Cependant je ne voulais pas sauter dans le précipice qu’il me suggérait sans élastique, comme on me le disait toujours, apeurés par une vulnérabilité présente, méfiance ma fille, tous ces bons gens ne sont pas aussi honorables que tu ne le penses. Mais comment lutter contre ces papillons qui se cognent contre les parois de votre enveloppe corporelle et qui vous barbouille de tout part, c’était comme résister de se baigner dans la mer bleu turquoise et rester allonger sur une serviette miniature jusqu’à ce que les rayons du soleil vous torturent gravement la peau. Et c’était son regard brûlant qui s’en prenait maintenant à la mienne, provoquant même quelques rougeurs que je peinais à masquer et une chaleur qui rendait ma gorge sèche. Raisonne-toi Tyler, observe le passer sa main dans ses cheveux et effectuer la parade, tu en as vu des milliers de cet acabit-là, tous attirés par une innocence naturelle émanant de tes traits enfantins. « Bonjour. ». J’étais nerveuse, mon cœur battait bien trop fort, comme le grillage d’un haut-parleur géant, soumis aux vibrations de ce dernier, mais je m’appliquais tant bien que mal à masquer ce trouble horriblement honteux. Finalement je voulais bien le croire, j’étais bizarre, une nouvelle espèce moulée dans le même plâtre que Eve mais dont le contenu divergeait, la communication m’était difficile parfois et l’on ne comprenait pas tout mon langage. Pourtant, je devenais un véritable moulin à parole quand l’on connaissait bien mes humeurs et que l’on volait le statut d’ami, j’étais même de bonne compagnie. Mais sans doute, je déballais déjà mes paquets avant noël. Peut-être était-il juste venu demander un renseignement, ou une aide face à un problème mathématique, dans le genre « ouais, elle a l’air appliquée la petite blonde là-bas, elle sait probablement jouer avec des chiffres et trouver les bonnes combinaisons ». Ou pire encore, il venait me demander de libérer le banc. Mes yeux paniquèrent à cette idée et se ruèrent vers le sol, plongeant dans l’herbe et se planquant sous ses brins. « Tu es nouvelle non ? Je ne t'ai encore jamais vu par ici. Et un beau visage comme le tiens, c'est certain que je ne l'aurais pas oublié ». Il avait remarqué, mes commissures s’éloignèrent l’une de l’autre alors que mes prunelles se déplaçaient timidement sur son visage. Première option, il avait trouvé mes traits caractéristiques de bon goût, les traits mi lutins, mi enfantins, une petite bouche pulpeuse qui se confondait avec une prune, et le tout surplombé par une chevelure dorée, inapprivoisable et qui ajoutait un certain mystère. Deuxième alternative, il connaissait si bien les demoiselles berkeléenne que trouver la nouvelle perle du collier n’était pas une tâche ardue. Je me moquais de mon manque de jugeote, arrête tes suppositions débiles Tyler et parle. « Oui, je suis arrivée il y a quelques semaines. ». Radine en détails, j’omettais de préciser la date exacte, journée noire pour Berkeley où le sang avait noyé la mosaïque des corridors et maintes âmes s’étaient envolées vers les cieux. Inutile de remémorer la catastrophe à mon interlocuteur, surtout si lui n’était pas à ses premiers jours sur le campus. « Merci, c’est gentil.. ». Quoi ? Qu’est-ce que je venais de dire ? Merci, c’est gentil ? Seigneur, donnait moi la télécommande et laisser moi revenir en arrière sur chaque bourde osant franchir mes lèvres. A chaque jet de paroles, je m’enfonçais toujours un peu plus, du Tyler tout crachait, j’enfilais mes bottes en plastique et pataugeais dans la boue jusqu’à pas d’heures. Aussitôt, je m‘en voulus, un joli garçon venait m’adresser la parole et je gâchais tout, motivée par ma nervosité et voulant effacer à tout prix la timidité du premier abord. Loupé. J’agissais comme une empotée, l’histoire de ma vie, à chaque nouveau chapitre je me faisais un peu plus Gaston Lagaffe, bonne en chimie mais reine des pieds qui se prennent dans un tapis, provoquant une chute d’ores et déjà prédite et un étalage de ma silhouette complète. « Je peux m'asseoir ? A moins que tu attendes quelqu'un ». Je relevais la tête, farouche, encore tracassée par ma grande conversation évidente. Malgré tout il voulait s’assoir, je ne l’avais pas encore fait fuir, un miracle. Mais suffit de tanguer sur une touche pathétique, le mensonge pressait mes lèvres, impossible à retenir, après tout ça en était un tout petit. « J’attendais. Malheureusement il a été retenu pour un entraînement de dernière minute. Je t’en prie, installe-toi. ». Je bougeais mes livres, me sentant déjà envahie par une grande culpabilité, pourquoi emprunter un chemin que l’on ne connaissait pas, je roulais dangereusement avec ma bicyclette et peut-être, au détour du virage un peu plus loin, il y aurait une gigantesque pente, les roues s’affoleraient et mes fesses épouseraient le bitume à la fin de mon périple. Priant pour qu’il ne pose pas de questions sur le « il », je reposais mon stylo et frottais mes paumes l’une contre l’autre en dessous de la table, comme si la chaleur engendrée me débarrasserait du stress et de mon regard fuyant. « Je m’appelle Tyler Brightside si ça peut t’être utile.. et tu es ? ». Quelle cruche, je me pinçais les lèvres mal à l’aise, qu’elle idée de se présenter intégralement, pourquoi ne lui avais-je pas donné mon second prénom, mon âge et mon groupe sanguin pendant que j’y étais. Irrécupérable on me nommait et irrécupérable je resterai. Pour une première impression, je devais voler très haut, surpassant les oiseaux, les nuages, les avions, je sortais grande gagnante. Plutôt grande perdante oui. Allez Tyty, trouve un petit quelque chose à dire, je sais que tu peux le faire, ce n’est pas le premier grand brun ténébreux que tu rencontres. « Tu es sur Berkeley depuis longtemps ? J’adore ce climat, chacun semble trouver sa place et les instituteurs sont proches de leurs élèves. Sans parler de la ville, on se sent bien dans ce décor ensoleillé, ses pelouses verdoyantes et ce ciel sans nuage. Je vivais à Moscou. », m’expliquai-je avec un petit sourire d’excuse pour la description des lieux. Et oui, la place rouge n’était pas propice à la chaleur, les parcs se faisaient rares et la langue était agressive à ouïr. Rien de bien chaleureux, surtout quand l’on était coupé des autres et traiter comme un hamster mal en point. « Qu’est-ce que tu étudies ? ». Sourire sans réserve, je commençais à me détendre pleinement. L’hiver était doux, mes iris étaient comblés par la présence d’un garçon frappé par une beauté flagrante et ces deux facteurs enchantaient parfaitement la Giselle sommeillant en moi.
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MessageSujet: Re: Every time that we meet, I skip a heart beat •• Tymon Every time that we meet, I skip a heart beat •• Tymon EmptySam 10 Mar - 11:20

This is a story of boy meets girl, but you should know upfront, this is not a love story.




Mon frère m'avait souvent apostrophé de loveur, romantique, niais et j'en passais et des meilleures lorsque je sortais avec une fille. Il n'avait pas forcément tort. Bien que des filles, il n'en eu pas de si nombreuses que ça. Enfin des histoires sérieuses j'entends. Elles se comptaient sur le doigts de la main. Il y avait eu Rowan. Ah Rowan, ma Rowan, celle dont aucune fille ne pourrait détrôner la place. Celle avec qui j'avais connu la plus forte et sans doute la plus belle histoire d'amour. Amour ravageur, destructeur, mais amour quand même. Bien que nous n'en ayons pas assez profité. Au lycée, nous étions le roi et la reine. Adulés par tous, enviés et jalousés par certains. Nous ne suscitions qu'émerveillement et respect sur notre passage. Parfois, certains se battaient pour devenir nos amis ou du moins attirer n'était qu'une once de notre attention. D'autres encore avaient abandonner cette idée depuis longtemps, sachant pertinemment que nous nous suffisions à tous les deux et n'avions besoin de boulets prêt à ralentir notre montée au sommet. Ils en avaient compris des choses eux. A cette époque, Rowan et moi vivions dans notre bulle d'amour. Personne ne pouvait ni y entrer, ni prétendre à la détruire. Notre indifférence les agaçaient au plus haut point et nous nous en amusions. Un vrai connard à l'époque, qu'on me surnommait. Ça n'avait pas vraiment changé depuis. Peut-être même que j'étais devenu pire. Avec ma blonde, ça avait toujours été tout ou rien. Pendant des années ce fut tout. Elle était ma moitié, celle sans qui je ne pouvais vivre. Nous passions nos journées, nos soirées, nos week ends ensemble, sans jamais s'en lasser. Le peu d'amis que nous avions s'en contentait et se résignait à nous foutre la paix quand nous leur disions que non, nous ne viendrons pas voir un stupide groupe de concert pour adolescentes en chaleur. Voilà pourquoi ils portaient le prestige de prétendre à être nos amis. Et puis un jour, ce fut plus rien avec Rowan. La mort de ma petite sœur me dévasta au point d'épouser une haine et une rancune sans limites pour la jeune femme, lui cinglant au visage diverses horreurs qui la ferait fuir. Et ça avait marché. Evidemment que ça avait marché, Rowan, je la connaissais comme ma poche et les mots choisis pour la faire partir n'étaient pas du au hasard. Je savais taper là où ça ferait mal. Et bingo, elle était partie. Il me fallu près de deux ans pour effacer toute trace d'amertume. Deux ans pour lui pardonner une faute qu'elle n'avait pas commise. Et deux ans pour m'avouer qu'elle n'était en rien quant à la mort de ma petite sœur. Et que s'il me fallait un coupable, je n'avais cas me regarder dans une glace. Alors j'avais pardonné, nous nous étions retrouvés pour mieux nous perdre par la suite. Une voiture, un nouvel accident de voiture et cette fois-ci, c'était Rowan qui perdait la vie. Comment me relever après cette nouvelle tumulte dans ma vie ? La question, je me l'étais posée un milliard de fois, sans jamais parvenir à trouver de réelle solution. Et puis il y avait Jack. Jack, celle avec qui j'avais joué le faux couple à une période où mon ambition première n'était que rendre jalouse Rowan, avant que nous nous remettions. On avait joué au faux couple mais à force de montrer des sentiments qui n'existaient pas, nous nous étions perdus dans notre jeu et de réels sentiments avaient vu le jour. Elle avait été là à une période critique de ma vie. Période sombre, durant laquelle personne ou presque n'avait eu la chance d'entrer dans ma vie. Jack s'était forgée une place, et elle y était parvenue, à me faire reprendre goût à la vie. Elle avait triomphé là où d'autres s'étaient heurtés à un mur de rancune et de froideur. Je m'étais complètement laissé aller sans entendre les répliques de mon frère quant à l'amour et ses débilités qui s'accompagnaient avec. Niaiserie, jalousie, et j'en passais et des pires. Et mon dieu qu'il avait raison. Mais ma fierté m'empêchait de le lui avouer et ne laisserait jamais mon frère se pavaner sous un tel compliment. On avait nos fiertés chez les Eynsford, Adriel pouvait en témoigner puisqu'il était du même acabit que moi. Du même moule qu'on était sortis tous les deux. Nous pourrions se qualifier de jumeaux que personne ne s'en choquerait. Et puis par une malencontreuse aventure, Jack et moi nous étions rendu compte qu'Adriel était notre frère commun. Ou cousin dans son cas, enfin je n'avais pas trop suivi leur délire, j'en avais un peu rien à foutre en fait. Et puis la jalousie que provoquait mon amitié avec Constance mit un terme à ma relation avec Jack. Et je la remerciais de m'avoir vacciné des relations de couple. L'ancien Cameron était de retour, et ce n'était pas mon frère qui allait s'en plaindre.

Evidemment que j'avais de suite accepté le défi lancé par Sandro. Et quel défi qui plus était. Cette magnifique blonde qui irradiait une beauté subjuguant mes prunelles marronnées n'allait certainement pas m'échapper. Aujourd'hui, Cameron était en mode chasse, et aujourd'hui, Cameron venait de serrer son gibier. Et pas du gibier d'amateur. Mon frère entendrait ça qu'il lèverait les yeux au ciel avant de surenchérir sur le pari. Pareils qu'on était vous dis-je. Il m'avait tellement rabattu les oreilles avec les bienfaits du célibat que je comptais en profiter un maximum maintenant. Qui disait en profiter un maximum sous-entendait se taper un maximum de fille. Mais pas n'importe lesquelles. Il fallait le mériter pour passer dans mon pieu et je jugeais que cette nouvelle tête aux yeux bleu ciel en valait la peine. Quelle chance avait-elle, ce n'était pas donné à tout le monde. Et elle allait très vite s'en rendre compte. Ni une ni deux je mettais précipité vers la table de la jeune femme, sans pour autant lui montrer quelconque impatience. Feindre l'assurance, l'indifférence, ce genre de valeur qui suscitaient intérêt et pantoisie de la part des jeunes femmes. Les femmes, il suffisait d'avoir une belle gueule, des belles paroles, un sourire à leur en arracher les artères du cœur et elles vous mangeaient dans la main. Toutes les femmes, je n'irais pas jusque là quand même. Certaines se détachaient du lot qui attiraient l'intérêt des hommes cette fois-ci. Mais elle, cette petite nouvelle, à la vue du sourire qu'elle venait de m'envoyer en pleine tronche, je la rendais directement dans la première catégorie. Sa naïveté se lisait sur son visage, too bad pour elle. « Il y a quelques semaines ? Tu es arrivée avant ou après la fusillade ? » questionnai-je. Bim d'entrée de jeu, je la mettais dans le contexte. Mais si elle venait d'arriver, elle en avait forcément entendu de cette fameuse nuit. Tout le monde en parlait encore aujourd'hui et chacun tentait de se reconstruire à sa manière. Beaucoup de vies s'étaient envolées cette nuit-là, rejoignant les cieux et les proches qui les attendaient. J'aurais pu être de ces vies, parties sans crier gare, si mon frère ne m'avait pas sauvé la vie. Mais contrairement à mes camarades, cette journée fatidique n'était pas devenue tabou pour moi. Certains préféraient l'oublier, ne plus y penser, se convaincre qu'elle n'avait pas eu lieu. Une belle connerie qu'ils faisaient là. Il était inconcevable qu'on oublie un jour tel carnage. Et pire, je ne souhaitais pas oublier. Oublier ces cinglés de tireurs revenait à oublier les dizaines de corps qu'ils avaient arrachés à diverses familles. Ca signifiait par exemple à oublier Nathaniel, un de mes meilleurs amis, et c'était juste impossible. Pourquoi nier un tel événement. Je la dévisageais, sa timidité la rendait on ne peut plus irrésistible, tout comme sa maladresse. J'avais touché le gros lot. Un gros poisson facile à ferrer. Sandro allait encore perdre son pari, encore un. Je savourais déjà ma victoire, bien qu'il ne fallait pas tuer la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Proverbe à la con. J'enjambais le banc pour m'installer en face d'elle une fois qu'elle m'eut offert le loisir de me choir à ses côtés. Un pas de gagné mon petit Cameron, pensais-je. Si je ne l'avais pas intéressé, elle m'aurait prié d'aller voir ailleurs si elle y était ou alors elle aura feint un quelconque ami à venir. Sauf qu'ami, il n'y avait plus d'après ce qu'elle venait de m'expliquer. Très bien, nous allions d'autant être plus tranquille qu'à deux. « Merci ». Histoire d'être un minimum courtois et montrer que je n'étais pas un goujat débarqué de nul part. Je la regardais agiter ses livres dans tous les sens, ce qui eut le don de faire naitre un sourire sur mon visage. J'aurais souhaité lui intimer de se détendre, mais peut-être l'aurait-elle mal pris et serait partie, sans un mot. Or, je ne voulais risquer qu'un tel désagrément arrive. Son anxiété mal camouflé tendait au rire, mais je me contenais, trouvant cela touchant. Ça faisait longtemps que je n'étais pas retombé sur une fille de ce genre. J'avais plutôt l'habitude d'une Constance ou d'une Jack pour qui remettre quelqu'un à sa place et ne pas mâcher ses mots demeuraient une deuxième nature chez elles. Tyler Brightside. Jolie prénom correspondant parfaitement à son doux minois. Mais Brightside, ce nom m'évoquait quelque chose. Ou du moins quelqu'un. J'en étais certain, mais mon inconscient ne replaçait pas de visage sur ce nom de famille. C'est que je ne devais pas si bien connaître cette personne que cela alors. Et pis au pire, je m'en foutais. « Cameron » répondis-je à son interrogation. Ni plus ni moins. Elle était nouvelle, mon nom de famille ne lui servirait strictement à rien. Pis qu'en avait-elle à faire que je m'appelle Adams-Eynsford ? Rien, on était bien d'accord. Je l'écoutais me raconter son arrivée ici, espérant qu'elle se taise un jour pour que je puise en placer une. Elle était bien jolie et bien bavarde, mais j'aimais encore plus quand les femmes me laissaient aussi parler. Le menton posé négligemment sur la paume de ma main, j'écoutais. « Ca va faire deux ans que j'étudie ici et je comprends parfaitement ce que tu décris. A vrai dire, ici je me sens chez moi. C'est ma maison, endroit où je ne me sens mieux que nul part ailleurs. J'en connais chaque recoin. Ouais voilà c'est ça, c'est ma maison. Et encore, tu n'es pas arrivée dans une des meilleures périodes. D'ordinaire, l'atmosphère est plus gaie, plus détendue. Là, depuis la fusillade, tout le monde a du mal à reprendre ses marques et ses repères ici. Notre maison est devenue en une nuit notre pire cauchemar. Mais je m'interdis d'avoir cette vision ». Bouyah, la demoiselle savait me délier la langue. Au-delà de ses traits à en faire pâlir plus d'un, il y avait quelque chose d'intéressant chez elle. Qui donnait envie de la connaître. Mais il ne fallait pas non plus que j'en oublie mon objectif premier. La séduction, Cameron, la séduction. « C'est comment Moscou ? A vrai dire, je n'ai jamais eu l'occasion d'y aller faire une escapade ». Mon sourire s'étira et mes prunelles se posèrent sur les siennes. D'un bleu sans faille. Sa question me fit redescendre sur terre. « J'étudie les langues étrangères. Et toi ? ». Toi, tu as une bonne tête d'intello. Je viserais les maths ou peut-être l'économie. Truc du genre quoi.
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MessageSujet: Re: Every time that we meet, I skip a heart beat •• Tymon Every time that we meet, I skip a heart beat •• Tymon EmptyJeu 15 Mar - 10:55



❝ She's a strawberry milkshake, she's as sweet as a peach. ❞
Ces corps s'écroulant sur les trottoirs scolaires, ces larmes assombries par cette peinture noire qui vêtit les cils, ces voix poignardées par les sanglots, mettant de longues secondes à mourir, lente plainte que l'on appelait lamentation, elle les connaissait tous. Replongée dans le bain glacial de Moscou, elle se remémorait l'attentat qui avait prétendu abréger ses jours, lui gribouillant la jambe jusqu'à ce que le sang coule et noircisse le bitume de la place foudroyée, perturbée par tous les cris de souffrance des victimes du kamikaze qui avait capturé l'attention de toute la Russie durant plusieurs mois. Les iris du monde s'étaient tournés vers elle, vers les injuriés que l'on chargeait à la hâte dans des ambulances à l'allure démente, saturant les hôpitaux et leur offrant une agitation particulière, brancardiers, infirmiers, hôtesses d'accueils, tous arpentant les couloirs à s'en déchirer les tendons et gésir sur le sol à leur tour. Il fallait relancer les appels pour les dons du sang, transporter les victimes dans les salles d'opération, utiliser sans bévue un code couleur qui déterminait les priorités et signalait les coupures conséquentes. La tragédie lui avait semblé loin hier, mais après être revenue se précipiter dans les bras de l'oncle Sam et constater les traumatismes étudiants, elle avait l'impression que ses souvenirs la talonnaient, prêt à lui marcher sur les talons et lui enlever ses soquettes par mégarde, sensation désagréable. Son invocation spontanée sur le sujet la laissa interdite un instant, pas le moins du monde obscurci par une mémoire aussi fâcheuse que celle-ci, il paraissait parler du dernier match de basket disputé hier sur les grandes chaînes, elle le savait puisque Zachariah l'avait vaguement suivi en griffonnant quelques notes de musique sur un petit cahier auquel elle n'avait pas le droit de toucher, qualifié d'assez personnel et ouvrable sous l'autorisation de l'empereur sigma, rien que ça. Elle qui s'était montrée soucieuse, avait pris soin de contourner le sujet et n'avait pas hésité à prendre un détour, mais apparemment ce détour la renvoyait exactement sur le même asphalte qu'elle avait voulu s'épargnait. Elle resta quelques minutes silencieuse, l'analysant de ses prunelles pour voir apparaître une quelconque émotion, savoir si il avait été touché par l'évènement et notamment deviner jusque quelle limite elle pouvait aventurer ses propos. Mais rien, son visage demeurait neutre, habité par la chaleur des nouvelles rencontres et impatient de sa réponse. « Je suis arrivée le jour-même, dans l'après-midi.. Je savais qu'un bal se préparait mais nous avions décidé de le bouder Zachariah et moi. Peut-être l'as-tu déjà rencontré, c'est un sigma, mon meilleur ami. », annonça-t-elle d'une voix soigneuse, ne voulant pas touiller dans la plaie avec un couteau si plaie il y avait. Elle était une parfaite étrangère alors qu'ils étaient tous devenus solidaires depuis l'attaque sanglante, s'imaginant débarquée d'une autre planète, elle arrivait après la bataille, intacte, n'ayant pas égaré son éternel sourire, la tristesse ne lui ayant pas volé. Puis heureusement qu'ils n'avaient pas été d'humeur festive, voulant faire une éblouissante entrée dans le jeune monde californien, idée lumineuse qui les avait gracié de bien des ravages. A présent, Berkerley la belle n'était pas prête de célébrer une future saint-valentin, action chagrine puisqu'elle aurait rêvé s'y aventurer en talons hauts au bras d'un prince, son prince. L'amour lui donnait une âme d'aventurière, elle était prête à se risquer sur des aiguilles pour paraître à son plus beau avantage, elle gomma cette songerie et rattrapa le sourire béat avant qu'il ne lui échappe et danse sur ses lèvres roses. « Tu es allé à cette soirée ? Pardonne-moi si tu me trouves indiscrète. ». Inquisitrice, elle se laissait ronger par sa pécheresse curiosité, mais aucune excitation de l'inconnue ne filtrait sa voix, seule la timidité pouvait s'y lire, elle n'était pas du tout avide de potin mais chercher à lever le mystère un peu plus sur son interlocuteur, puisqu'il avait abordé le sujet, c'était comme si il lui avait glissé une autorisation sur la table et il ne lui restait plus qu'à y poser sa plume et y dessiner sa rature Brightside. Visiblement, elle ne l'importunait pas plus que ça, loin d'avoir le caractère difficile de Cécil qui avait du mal à l'observer respiré à ses côtés, sa nouvelle connaissance s'appropria un bout du banc, décidée à lui faire la conversation pendant un petit moment. Notant à peine son remerciement, le bruit des feuilles s'intensifia et elle le fit taire en les rangeant soigneusement dans un classeur, comme si la table était gorgée d'eau et qu'elle sauvait du sucre, la réflexion passé sur ce devoir avait été une grande odyssée, elle n'était pas prête de perdre le sésame qui l'achevait. Elle s’aperçut du sourire de son interlocuteur et cessa instantanément son ménage avant d'étirer à son tour ses commissures, « Je ne fais pas autant de brouhaha d'habitude mais les recherches pour se papier ont été longues. Je suis arrivée à temps pour un dossier que ma classe préparait depuis début janvier, une veine. ». Dire qu'elle avait eu le délai restant, trois semaines tout juste, pas de rallonge et chaque seconde comptée, n'importe quel élève se serait engagé dans une plaidoirie dénonçant l'injustice et soulignant l'impossibilité de la tâche, tous sauf un petit génie blond, à la motivation de fer et dont la volonté s'étendait jusque vers les cieux, impossible n'était pas Tyler, en plus ça sonnait bien. Enfin elle pouvait mettre un nom sur le charmant visage qui lui était apparu quelques minutes plus tôt, Cameron, lui aussi avait un prénom mixte, un patronyme qui lui sied bien même. « C'est joli. ». Joli tout comme lui, avec son fasciés taillé dans le marbre et délicatement posé sur sa main, il avait l'air de voir à des kilomètres de l'arrondi de son nez, une qualité qu'elle chérissait chez un garçon et sa sympathie pour lui ne cessait d’escalader le sommet. Ses dents blanches saluaient le soleil alors que ses paumes se refermèrent sur de longues boucles topaze, allant caresser l'élastique et leur rendre toute leur liberté, maintenant qu'elle n'avait plus à renverser son nez sur les carreaux recouvrant sa feuille, elle pouvait se permettre cet artifice, astuce qui la rendait plus jolie et plus féminine, gommant sa gaucherie et son émerveillement enfantin. Elle fut surprise qu'il soit aussi bavard, ne s'accrochant pas aux clichés, elle avait cependant remarqué qu'il possédait une allure plutôt décontractée, le genre de personnage qui avait juste besoin de dire un mot avant que tout le monde ne soit de la partie, celui qui n'avait pas besoin de coudre un manteau de maximes pour être entendu et rejoindre l'estrade des populaires, mais peut-être était-ce juste une impression, peut-être était-il sociable mais gâché par son génie, comme si la confrérie alpha vous crashait sur une île déserte et vous exilait du monde. « Deux ans, tu es un habitué des locaux alors, je me sens tellement minuscule, il m'arrive encore de me tromper de bâtiment. ». Elle rigola, se moqua de son sens approximatif de l'orientation, si elle avait eu l'audace, elle lui aurait même demandé de tenir le rôle de sa carte bcuienne, malheureusement, elle demeurait timorée, se contenant dans une certaine limite imaginaire et se priant de ne pas la dépasser. En attendant, elle était enchantée par l'enthousiasme qui le saisissait, il lui donnait envie de s’enivrer avec lui et il lui plaisait d'autant plus. Risquant d'être flagrante, elle le couvait des yeux, pétillante de l'avoir rencontré et charmée par les intentions qui avait traînaillé ses converses jusqu'à cette pelouse. « J'aimerai qu'elle devienne la mienne aussi, tu en parles avec beaucoup d'attachement. Mais je comprends tout à fait que l'ambiance soit ébranlée après pareille hécatombe, la nature humaine est désolante parfois.. ». Sa voix était devenue un murmure, un peu perdue, elle ne savait pas quoi ajouter, même si elle avait vécue une situation similaire, elle n'avait jamais trouvé les mots à l'époque. En revanche comme lui, elle avait optimisée, Noah l'avait aidé à regagner le sourire rapidement et Zachariah avait entamé une véritable formation d'aide soignant, s'improvisant stratège du corps hospitalier, il s'était occupé de poser toutes les questions et ordonner tous les soins au plus vite. Au même instant, il lui fit une allusion sur Moscou. « Moscou ? C'est très froid. », rigola-t-elle, répandant sa joie autour de leur table, surtout pour deux californiens comme eux, c'était à en laisser les t-shirts imprimés, les shorts déchirés de bon gré dormir dans les commodes et réveiller les manteaux, les moufles, jusqu'à s'étrangler avec une écharpe. « Mais c'est très joli, une ville très riche pour les amateurs d'arts, les affamés de culture et l'architecture y est époustouflante. Elle permet de faire des bons dans le temps, certains endroits reflètent la jeunesse de nos grands parents et d'autres places nous transportent dans le futur, Moscou est une machine temporelle. », continua-t-elle, une pointe d'humour dans la voix. La troisième Rome l'avait souvent enveloppé dans une décoration vieillaude, un paysage d'avant-guerre, précédent l'excitation générale de la bataille mondiale, puis elle prenait le métro russe, la ramenant d'antan, à une époque monarchique avec ses lustres dorés et les grandes galeries rappelant Versailles, ensuite, elle atteignait sa station et ses iris étaient assaillis par de grands bâtiments de verre, une nouvelle ère futuriste. Elle adorait se promener au sein de la capitale, l'âme écrivaine, il ne lui restait plus qu'à écrire sa propre histoire. Pourtant elle l'avait fuie, hantée par les traitements qui faisaient barrage contre sa maladie et le souvenir de la mort, sentant presque l'instrument de la faucheuse percer son cou. « Par contre la langue est comme un anti-parasite, elle défend inconsciemment d'approcher la population, j'avais l'impression que tous mes vieux professeurs étaient des ivrognes. ». Son sourire s'étala tandis qu'elle repensait aux leçons magistrales, le tuteur dansant d'un pas lourd sur l'estrade et gratifiant ses élèves de quelques explosions de voix, empêchant même le plus gros des ours d'hiberner, l'assemblée sursautait à l'unisson devant ce brutal opéra improvisé, ils étaient forts ces russes pour l'opéra. Comme ça il savait parler plusieurs langues, il leur offrait un nouveau point commun puisqu'elle avait quelques notions de français et se complaisait dans le russe. « Le langage et la diplomatie, j'adore suivre l'actualité mondiale et j'en profite pour enrichir mon bagage historique. ». Elle évita de lui parler du grand projet qui était la clé de ses études, ne voulant pas qu'il juge son ambition trop grande face à sa carrure, dès qu'elle avait l'idée de soumettre son avenir à une oreille attentive, son interlocuteur réagissait toujours de la même manière, un léger sursaut et un waouuh muet qui se lisait sur sa bouche. « Tu es un alpha ? », s'enquit-elle, pensant connaître la réponse d'avance. Tout du long, il l'avait conforté dans cette idée et elle ne pensait pas se tromper, enfin après tout, elle avait la tête de l'emploi et pourtant elle vivait parmi les mauves pâles, échappant à la malédiction du pavillon bleue qu'elle appréhendait, terrorisé par ses années lycée. Encore, parmi la gente masculine, elle s'en était tirée pas trop mal, la moitié agissant comme si elle avait été invisible et l'autre séduit par un je ne sais quoi qu'elle dégageait, en revanche, pour le corps féminin, sa répartie ingénieuse en cours en avait agacé plus d'une et si le doué quarterback lui portait trop d'attention, les cheerleaders accouraient pour la replonger dans l'ombre. Mémoire qui lui donna une hardiesse qu'elle n'avait jamais soupçonné auparavant. « J'ai encore plusieurs dizaines de minutes devant moi, tu es libre pour me faire visiter quelques recoins ? Je suis certaine d'être passée à côté de tas de choses formidables. ». Les mots avaient glissé tout seul, contrecarrant sa timidité avant qu'elle ne prenne l'avantage et lui interdisse de faire trois pas en avant. Son coeur se serrait, elle espérait qu'il accepterait et qu'il lui épargnerait de s’injurier d'idiote durant toute la soirée.


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MessageSujet: Re: Every time that we meet, I skip a heart beat •• Tymon Every time that we meet, I skip a heart beat •• Tymon EmptyMer 11 Avr - 23:04

Hé, ce soir j’te fait des crêpes et après j’te saute.




Brightside. Brightside. Tout en regardant Tyler, je ne pouvais m'empêcher de me questionner quant à l'identité de cette dernière. Ce nom m'était familier, j'en étais sur et certain. Mais je ne parvenais à remettre un visage sur ce patronyme. Tout en l'écoutant, je me concentrais pour retrouver ladite personne et m'appliquait à examiner les traits fin de la jolie blonde pour tenter d'y déceler quelconque indice. Ses cheveux couleur or, ses traits fins, sa bouche fine, son petit nez, tout était passé au crible. Je plongeais alors mes pupilles marronnées dans ces yeux bleus azurs avant l'évidence se dessina à moi. Brightside, Calypso Brightside. Evidemment comment avais-je pu l'oublier. Calypso, mon ancienne colocataire, Calypso, la fille la plus chiante et chieuse que je n'avais rencontré. Enfin désormais Jack faisait partie du lot, mais ça, c'était une tout autre histoire. Calypso, avec qui j'avais vécu quelques années, sur qui j'avais fait les pires crasses. Et cette bitch me l'avait bien rendu. Lorsque nous habitions ensemble, nous passions notre temps à nous pourrir, nous détester, envoyer valser les affaires de l'autre dans le seul but de le mettre à bout. Combien de vaisselle en avait été cassé, combien de vêtements n'avaient pas fini par la fenêtre. Je nous revoyais nous balançant les pires injures au visage comme une mère balancerait les vêtements sales de ses enfants dans le lave-linge. Une esquisse de sourire se profana à la commissure de mes lèvres lorsque je repensais à ces moments. Elle était chiante mais qu'est-ce que je m'amusais à la faire chier jusqu'au bout. A ce jeu-là, personne ne gagnait. Nous avions la même envie de rabaisser l'autre et l'emmerde au plus haut point et nous étions des plus inventifs chaque jour pensant. Bien forcé d'admettre que Calypso s'était imposée comme étant une très bonne adversaire. Et puis à la mort de Rowan j'étais parti chez les gammas. Donc plus de colocation et plus de Calypso dans ma vie par la même occasion. Mais je n'en oubliais pas pour autant la façon dont elle avait pris soin de ranger mes affaires lors de mon déménagement. Et Tyler se montrait comme la plus belle revanche que je pouvais tenir sur mon ex colocataire. Poor Tyler. Si elle savait dans quoi elle s'aventurait la pauvre. Je voyais en elle une nouvelle façon d'atteindre Calypso et de lui faire comprendre que je demeurais et demeurerais le plus fort à ce jeu. Et qu'elle avait eu tort de me sous-estimer. Cette nouvelle perspective du jeu ne rendait que plus attrayant le pari lancé par Sandro. « Non son nom ne me dit rien ». Et pourtant je connaissais un paquet de mon ici, à Berkeley. M'enfin, je ne m'intéressais pas vraiment aux nouveaux donc cela devait sembler des plus normal que je ne connaisse pas cet homme. Et au pire, je m'en foutais. C'était Tyler, l'objet de tous mes désirs, pas ce Zachariah. Mais ça, autant le garder pour moi pour l'instant plutôt que de faire fuir la belle demoiselle. Un lot comme ça, ça aurait été dommage de le gâcher. Surtout connaissant tous les chiens qui rôdaient sur ce campus et qui n'hésiteraient pas à sauter sur une nouvelle proie toute fraîche et sans défense. On pourrait me traîter de vulgaire chien. Sauf que moi, j'étais Cameron Adams-Eynsford, connu de tous. Et j'avais un minimum de classe pour ne pas me faire roder dès les premières minutes. Tout en finesse et en subtilité. Faire ça avec intelligence. Là se logeait ma force. « J'y suis allé et j'ai bien failli ne jamais en revenir ». Je soulevai alors mon tee-shirt, découvrant mon pansement qui cachait ma cicatrice. Trace de cette vie passé dans la bibliothèque. Belle trace que je garderais à vie. Comment ne pas en profiter auprès de la gente féminine ? Toutes se disaient être folle des bad boys, des aventuriers et j'en passais et des pires. Cette cicatrice allait devenir un nouvel atout de séduction, en plus de tout ceux que je possédais déjà il allait s'en dire, je le sentais bien. « J'ai eu beaucoup de chance que mon frère me trouve à temps. Je ne sais pas ce que j'aurai fais sans son intervention. Ce qui est sur, c'est ce que je ne serais probablement pas ici entrain de te parler ». true story. La mort m'avait ouvert les bras pendant un court instant. Bras que j'avais ignoré pour décider de rester auprès de mon frère. Celui qui m'avait sauvé la vie. Celui qui serait toujours le premier, quoiqu'il pouvait advenir. Cette nuit-là a achevé de renforcer nos liens pour toujours. Non seulement Adriel était venu me chercher, malgré le danger des tireurs et l'éventualité qu'il puisse aussi se faire tirer dessus, mais il m'avait aussi sorti de ce mauvais pas et m'avait offert un peu de son sang pour que je puisse me requinquer. Parce que cette putain d'entaille à l'abdomen n'avait cessé de laisser échapper des effluves et des effluves de sang sans que je ne puisse rien contrôler. Bref sans mon frère, je serais probablement mort à l'heure d'aujourd'hui. Et quel dommage aurait-ce été pour l'humanité. « Et ton professeur ne t'a pas laissé un délai plus grand que celui de tes camarades comme tu es arrivée il y a peu de temps ? C'est vache quand même ». Ouais c'est vache m'enfin au fond, je m'en foutais un peu que son professeur la maltraite au non. Qu'elle ait plus de temps que les autres pour faire son devoir ou non. C'était sa vie et ses emmerdes. Mais en gentil Cameron attentionné, si je ne voulais la faire fuir, il valait mieux que je ravale ma vraie nature pour faire place à un peu d'hypocrisie. Sourire charmeur, main passé dans mes cheveux, je tentais par tous les moyens de la captiver, voir de l'hypnotiser. Et vu la manière dont la jeune femme me dévorait du regard, comme si j'étais la dernière sucrerie en vu dans la meilleure boutique de bonbons, tout ceci n'était qu'un vulgaire jeu d'enfants. Ce n'était qu'une partie d'échec dans laquelle elle n'était qu'un vulgaire pion que tu devais renverser pour aller prendre la reine. C'était à peu près ça. M'intéresser à Tyler pour mieux faire chier Calypso. S'attaquer à la petite pour détruire la plus grande. Et la petite aussi par la même occasion. Enfoiré moi ? Non, je préférais l'apostrophe connard à bien y choisir. « C'est l'effet Berkeley ça mais tu vas vite t'y faire. Et puis je connais les moindres recoins de cette université, si tu veux je pourrais t'aider à t'y retrouver et te montrerais les passages secrets à savoir ». Et dieu savait qu'il y en avait des raccourcis à connaître dans cette université, que les nouveaux ne pouvait deviner sans qu'on les leur montre. A force des retards que j'enchaînais le matin, oui un de mes défauts parmi tant d'autres, j'étais devenu expert en la matière. Seule solution pour limiter les dégâts et les heures de colle. Et le tuyau s'avérait plutôt efficace. Combien de fois étais-je arrivé in extremis en cours grâce à l'un de ces raccourcis. « Je serais ta carte d Maraudeur en gros » ajoutai-je sur une pointe d'humour. Clin d'oeil à la saga Harry Potter dont la moitié de la planète avait dévoré les livres et regardé au bout une dizaine de fois chaque film. J'espérais que Tyler fasse partie du lot, sinon ça allait être l'affiche pour moi. Enfin l'affiche, j'y allais peut-être un peu fort mais je ne désirais entrer dans de longues explications sur ce qu'était la carte du maraudeur et toute l'histoire d'Harry Potter. J'avais bien mieux à faire. « C'est ma maison, je ne me sens chez moi qu'ici. Désolante, et encore le mot est faible. Mais tu vois, d'un côté, j'ai pitié de ceux qui ont orchestré cette fusillade ». Pitié parce que ces derniers devaient se sentir soit très seul, soit en totale désharmonie avec le lieu et les élèves. Beaucoup ne parvenaient pas à se faire une place ici. On les voyait se faire martyriser par les sportifs ou humilier par les pompom girls lorsque les garçons s'aventuraient à draguer l'un d'elles ou juste à leur demander quelconque service. Je n'irais pas jusqu'à dire ressentir de la compassion et comprendre leur geste, mais je pouvais deviner la détresse d'un tel geste. Un massacre comme celui de ce bal ne demeurait pas anodin. Et ce n'était pas à nous qu'on aurait du imposer un soutien psychologique après tel drame, mais à eux. Au fond, c'était eux les plus à plaindre. Eux qui allaient finir leur vie en prison, pas nous. Mais à cause de ces incapables, mon meilleur ami Nathaniel en avait perdu la vie. Lui ausis s'était envolé dans le ciel, parmi les étoiles. Mon meilleur ami qui me manquait plus qu'il n'existait de mots pour le dire. « Je t'avouerai n'avoir jamais mis les pieds dans cette ville alors je ne peux que croire ce que tu me racontes à propos de ton chez toi » lui dis-je, tandis que la jeune femme me parlait avec véhémence de Moscou, sa ville à elle. A part la France, je n'avais eu l'occasion de visiter d'autres pays. Mes vacances, je les avais toujours passé chez ma grand-mère en France, avec mon frère Adriel. C'était genre THE vacances qu'on attendait tous les deux avec impatience parce qu'on savait qu'on allait se retrouver et qu'Edgar Leprince, notre voisin souffre-douleur allait en prendre pour son grade. Et mémé nous cuisinait toujours nos plats préférés lorsque nous étions là. « Personnellement, je déteste le froid, la grisaille, la pluie etc. Je suis plus du genre lézard à préférer me dorer la pilule au soleil » dis-je, un éclat de rire dans la voix. Voilà pourquoi j'avais décliné l'invitation que m'avait faite une université au Canada. Moi aller vivre dans un pays enneigé les douze mois de l'année ? Hors de question. La Californie s'était montrée à mes yeux un vraie petit paradis sur terre et je ne changerais d'endroit pour rien au monde. «  A ce point ? Tu sais que tu parles à un expert des langues étrangères là ». Sous-entendu, je suis bilingue anglais/français et j'ai même une bonne base en espagnol. Mon prochain trip à la rentrée, apprendre le chinois. Nathaniel m'en avait déjà appris quelques notions puisque lui aussi s'avérait être très doué dans ce domaine là et je devais bien avouer que la langue m'avait séduite. Et puis les nouveaux challenges ne faisaient qu'égayer un peu plus nos vies qui pouvaient se montrer fade et monotone. Enfin en me connaissant, ma vie était loin d'être monotone. « Beau programme. Personnellement, j'aime pas l'économie, ça m'a toujours pompé. Enfin on dit de moi que je suis un éternel rêveur, donc les trucs trop terre à terre, c'est pas vraiment mon keaph, si tu vois ce que je veux dire ». Moi je préférais la littérature, la philosophie, les trucs qui te font réfléchir sur toi et sur l'existence. Et pour un type avec un quotient intellectuel supérieur à la moyenne et un cerveau dans les nuages, les matières scientifiques ne se montraient pas des plus passionnantes. Cameron, il a toujours la tête dans les nuages. Ou presque toujours. « J'étais un alpha. Et puis j'ai fini par atterrir chez les gammas. C'est une longue histoire », que je n'ai pas envie de te narrer, sous-entendu. J'aspirais à croire que la jeune femme ne me questionnerait pas plus. Il était évident que j'allais éviter toute discussion menant à Rowan. « Avec grand plaisir. Tu ne pouvais t'adresser à meilleure personne ». Je lui adressai un sourire avant de me lever et de lui tendre la main. Nos mains se touchèrent et j'appréciai alors la douceur de la peau de la jeune femme avant de la relâcher. « C'est parti ». Et nous nous mîmes en direction des bâtiments, pour une première visite guidée.
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Every time that we meet, I skip a heart beat •• Tymon Empty
MessageSujet: Re: Every time that we meet, I skip a heart beat •• Tymon Every time that we meet, I skip a heart beat •• Tymon EmptyDim 29 Avr - 21:06





Heureuse d'être venue dans ce parc, elle avait pu faire une nouvelle rencontre, agrandir son répertoire d'une tête de plus, séduisante qui plus est. Dire qu'un évènement aussi simple que celui-ci sortait de son ordinaire, on l'avait tellement coupée du monde qu'un vague salut l'enchantait. Mais elle prenait bien soin de ne jamais l'énonçait à voix haute, ça serait rompre le charme et passer pour une misérable fille solitaire, enfin elle prenait revanche sur sa maladie. Un air entraînant la coupa de ses pensées et attira ses prunelles comme si elles avaient été cousues à une ficelle et cette dernière commençait à tirer tout en douceur, ne lui laissant pas d'autres choix. Elle découvrit un garçon un peu plus âgé, chatouillant les cordes de son instrument et distribuant au paysage quelques notes de sa composition, il délivrait une musique tellement harmonieuse, elle remarqua qu'elle se calquait à merveilles avec l'instant. Quittant les boucles châtains des yeux, elle revint à sa première contemplation, toujours perturbée par la beauté innocente qu'il dégageait, elle le trouvait attirant, lui aussi avait mit une ficelle autour de sa taille et si il commençait à la tirer vers ses yeux chocolat, elle n'arrivait même pas à envisager sa réaction future. Elle détestait cette sensation de se trouver dans un non-savoir, elle était incollable d'habitude, très appliquée, elle avait tout lu dans les livres, l'histoire, la philosophie, le droit, les sciences, mais en y pensant, elle n'avait jamais flâné au rayon "interactions sociales" à la bibliothèque, de toute manière c'était ridicule d'y songer. Elle releva la tête, son menton appuyé contre le dos de sa main et l'écouta reprendre la parole. Zachariah restait tout comme elle, inconnu au bataillon, mais en même temps ils ne se lançaient pas à la quête de la notoriété. « Pas grave. », dit-elle en haussant les épaules avec une petite risette qui lui était familière, en finissant de ranger ses derniers crayons dans sa trousse en cuir. Malgré cette immense dose de travail, elle avait tout de même prit le temps de souligner chaque titre, varier les couleurs, numéroter ses parties minutieusement, le rendu la satisfaisait pleinement et elle savait que l'ingéniosité qu'elle avait porté à sa feuille ravirait le lecteur. Elle avait tellement hâte de se démarquer, d'être l'abeille qui volerait le plus haut et qui ramènerait le plus de miel - savoir - à la ruche. De plus, vu son projet professionnel, la persévérance et la perfection ne serait pas du luxe, elle n'avait pas le choix, elle devait sortir major de sa promotion et Mark serait tellement fière d'elle, elle lui donnerait un sourire éternel, elle en était sûre. Ils finirent par arborer le sujet qui donnait l'impression à la plupart de ses interlocuteurs de marcher sur un tapis de braise, il fallait donc se hisser sur la pointe des pieds et prendre toutes les précautions possibles, ne pas tomber dans l'indélicatesse, surtout quand la personne en face de vous avait pu perdre un être cher. Elle était passée furtivement devant la pierre qui avait été dressée pour rendre hommage aux morts et elle avait été surprise devant la longue liste de noms, elle ne semblait ne pas s'arrêter, comme une suite de nombres dont la limite était infinie. Elle le regardait donc avec appréhension, espérant avoir été chanceuse et ne pas être tombée sur l'une des personnes en deuil, elle se sentirait tellement horrible si elle l'avait par infortune froissé. Sa réponse frappa le silence mais elle n'entendait pas ses mots, trop surprise à le voir lever son t-shirt sur une sculpture parfaite qui semblait appartenir à un quelconque temple de Grèce à l'effigie d’Apollon. Sa bouche forma un « o » et elle sentit les battements de son coeur se précipitaient, elle allait détourner les yeux, cherchant à terrer sa gêne sous une face neutre lorsqu'elle remarqua un défaut sur cette plastique parfaite, une cicatrice béante. Il avait visiblement vu la mort de près, comme elle en Russie après un attentat sur la Place Rouge. « Oh.. ». Que pouvait-elle rétorquer devant ce torse abîmé, elle ne savait jamais comment réagir avec l'inconnu et il l'avait contrainte à une situation qui lui paraissait irréel. Elle ne se voyait pas à son tour remonter les pans de son jean et lui faire voir la tragique balafre qu'elle avait à la jambe. « Ravie que tu sois encore parmi nous. », rétorqua-t-elle en enfouissant son cou dans le creux de ses épaules et essayant un sourire qui empruntait quelques attraits à la grimace. Après tout, il était si spontanné qu'elle préférait réagir avec une certaine légèreté, il était ce genre d'esprit à ne pas vouloir se prendre le choux à tout va. Il finit par lui dire que le sorte de gilet par balle avait été son frère et elle se surprit à l'envier. Elle avait toujours rêvé de vivre ce lien fort avec Calypso, posséder cette complicité, deviner ses pensées pendant qu'elle terminerait ses phrases, mais le vide ne cessait d'accroître entre elle et maintenant elle était partie de Berkeley, sans lui avoir adressé un mot. Elle quitta sa tristesse pour refaire surface et redonnait un peu de vie à son sourire. « Tu as eu de la chance. A part les dégâts physiques, tu n'as pas trop l'air blessé. ». Elle sous-entendait que son moral n'avait pas trop l'air entaché sans toutefois transformer sa remarque en question, lui laissant ainsi une issue de secours s'il ne voulait pas aborder le sujet. Elle-même n'aimait pas parler de Moscou et malgré que l'aventure russe lui chatouillait la langue, elle préféra ne rien en dévoiler à son interlocuteur et permettre à un tout nouveau thème de s’immiscer dans la conversation, l'échéance de son devoir sur la Chine. « Non même pas. J'ai même était un peu sonné par son manque de clémence mais j'ai l'impression que c'est plutôt un test de compétences. ». Il avait eu ce regard évaluateur, comme si elle était un agent immobilier qui lui proposait une propriété et dont il dressait la liste des atouts et des failles. Et elle savait qu'avec son compte rendu, elle noircirait beaucoup plus la première colonne. A l'inverse de la normale, elle se montrait assez réservée en dehors des bâtiments scolaires, mais lorsqu'elle était en leur sein, elle possédait une assurance épatante. D'ailleurs, il voulait bien lui montrer les cachettes de Berkeley l'immense, offre qu'elle prit avec joie. « C'est vrai ? C'est gentil, ça m'évitera de me sentir trop Alice dans tous ces dédalles. ». Elle leva ses prunelles rieuses au ciel et se laissa tenter par une mimique amusante qui se traduisait par une phrase comme « l'histoire de ma vie ». Toujours en quête de ce lapin blanc qu'elle ne connaissait pas le moins du monde et qui ne cessait de l'égarer sur une terre inconnue. Depuis qu'elle était née, elle n'avait jamais prit aucun repère et les personnes qu'elle côtoyait changer aussi vite que les paysages. En fait, en y pensant, elle avait un peu la même vie qu'une foraine et elle détestée ce mode de vie agité. Elle avait peur d'en avoir fait un peu trop avec son illusion à Lewis Carroll mais Cameron enchaîna sur du J.K. Rolling. « Méfaits accomplis. », suiva-t-elle en lui décrochant un furtif clin d'oeil amical. Elle arrivait de plus en plus à se détendre en sa présence, mais une pensée noire finit tout de même par l'assaillir, elle espérait que ses intentions n'étaient pas mauvaises, surtout qu'elle était prête à jurer solennellement que les siennes ne l'étaient pas. Mais elle ne put plus s’interroger, le sujet fusillade ressurgissait à nouveau, bien loin de ces vannes sur le monde magique. « Tu dois bien être l'un des rares. », médita-t-elle à voix haute, se disant finalement qu'il faisait preuve là d'une honorable bonté en se glissant un court instant dans leur peau alors que la plupart de la vague étudiante les maudissait, les haïssait, et criait à la vengeance pour les quelques prisonniers restant de la meute exécutante. De surcroît, il avait été l'un des survivants et possédait tous les droits du monde de vouloir leur chute plus que quiconque. Enfin, elle ne s'éternisa pas sur le sujet et parla de ses origines pré-Berkeley, un territoire inconnu pour son nouvel ami. « Et sinon, tu voyages beaucoup ? ». Elle l'observait rire et parler avec entrain sans aucune marque du drame qu'il avait vécu, fait qui poussa son admiration encore plus haut, elle aimerait récupérer l'aisance qu'elle possédait à voir la vie du bon côté, tout comme lui, mais elle l'avait perdu après ces quelques malheurs. « Tu n'aurais pas aimé Moscou alors. Il n'y a pas un seul cocotier. ». Le timbre à la plaisanterie et refrénant un frisson inexistant, elle était satisfaite que le courant passe si bien entre eux. Elle avait aimé comment il avait prononcé cette phrase sur l'expérience des langues, avec son "tu sais" appuyé, comme si il gommait petit à petit la distance qui les séparait et faisait d'eux, deux étrangers. « Et quelles sont-elles ? », demanda-t-elle sur un petit ton de défi amical, comme si elle l'encourageait dans son élan à l'impressioner, à aller jusqu'au bout de son "tu sais". Un nouveau contraste s'opposa à eux, il était un rêveur et elle, une raisonnable. Enfin, uniquement sérieuse lorsqu'il s'agissait d'un avenir ambitieux, sérieuse pour réaliser son rêve, c'était drôle, en fait la réalité et le rêve se rejoignait. Sinon elle était plutôt à songer à un tel prince charmant à ses heures perdues ou réveiller l'enfant qui sommeillait en elle. « Je vois. », dit-elle en souriant. L'actualité, les chiffres, les nombres, ça enchaînaient à un bureau alors qu'il semblait avoir besoin de toute sa liberté, il ne voulait pas vivre la cravate autour du cou. Alpha qui finissait gamma, c'était une option que l'on avait du mal à envisager mais il ne semblait pas vouloir s'étaler sur le sujet donc elle n’insista pas. Au lieu de cela, elle se leva à sa suite pour se plonger dans le décor des bâtiments et écouter son guide.

Elle adorait cette architecture particulière, tout ce blanc et ce vert qui vous entraînaient à penser que vous n'aimeriez étudier nulle part ailleurs. Elle trottinait à côté de lui et le regardait avancer comme si les lieux lui appartenaient, elle pensa ensuite que ce ne serait pas déplaisant si il pouvait lui appartenir quelques instants. Elle ravala bien vite cette songerie et revint toucher le sol, qu'est-ce qu'elle pouvait avoir comme bêtise en tête quand elle relâchait son attention. Elle voulait lui demander si il voyait quelqu'un. « Tu m'emmènes où ? », lança-t-elle d'un ton enjoué. Oui, elle s'était dégonflée, comme toujours. La phrase s'était formée dans sa tête mais son cerveau avait fini par bloquer les mots, improvisant un autre couplet sur la prochaine escale. Après tout, il ne devait pas emmener toutes les nouvelles en promenade, elle devait lui plaire un minimum et cette perspective l'enthousiasmait, enthousiasme qui se renforça quand elle sentit leur bras se frôlait durent quelques mètres. Elle s'apprêtait à parler à nouveau quand une brune sortit du néant leur coupa la route, un grand sourire aux lèvres. « June. ». Sa phrase sonnait plutôt comme une interrogation et voyant le regard de son amie, elle sentit une pitoyable panique l'envahir, c'est vrai ça, pourquoi paniquait-elle ? « Tyty ! Tu ne m'avais pas dit pour... ». Elle leva le menton vers Cameron, déjà persuadée que ambiguë il y avait. En plus elle avait osé l'appeler publiquement Tyty, la honte. « Je te présente Cameron et on.. » n'est pas ensemble, enfin elle l'aurait apprit s'il elle ne l'avait pas déjà interrompue. « Contente de te connaître. Mais tu me déçois, moi qui pensait qu'on se disait tout... ». Le monologue se poursuivait mais elle était incapable de l'arrêter. Elle se tourna vers le supposé amoureux pour lui lancer un regard d'excuse alors que son angoisse grandissait. Toujours impuissante devant le flot de paroles, elle ajouta un sourire navré et gêné, avec l'intense envie de commencer à arracher la pelouse verdoyante et creuser un trou qui pourrait l'enfouir. « ...bref. Et comment vous-êtes vous connus ? ». Elle allait rétorquer, il y a de cela deux secondes, dans le parc, mais Cameron la devança à sa grande surprise.
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