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Cadence && Augusto

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Augusto P. Da Volpedo
there's no place like berkeley
Augusto P. Da Volpedo
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MessageSujet: Cadence && Augusto Cadence && Augusto  EmptyDim 15 Jan - 10:14


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    « Je suis désolée de ne pas pouvoir t’accompagner mais comme j’ai déjà promis à Jayan un dîner … Tu aurais dû me prévenir plus tôt aussi. » Finis par conclure Camélia d’une voix plus autoritaire que jamais. Arquant un sourcil perplexe qui ne présageait rien de bon, je laissais ce mauvais ton couler sur moi. Ne pas s’énerver, ne surtout pas s’énerver … Ce n’était pas le moment. Dans à peine une heure, je serai en compagnie de dizaines de personnes certaines célèbres – et d’autre beaucoup moins – à qui je devrai sourire durant … Allez soyons fous, durant au moins trois bonnes heures. Autant dire que je partais au bagne, ce qui ne me réjouissait guère. Me pendre aurait été plus amusant, c’est pour dire. Ma sœur arrangeait ma cravate tout en continuant de pestiférer entre ses dents contre le monde entier, ce qui eut le don de m’exaspérer. Elle mettait franchement ma patience à rude épreuve et mes nerfs étaient déjà à vifs en ce moment. En remettre une couche pourrait m’inciter à exploser plus vite que je ne le voulais. De plus, je savais que Camélia parlait pratiquement tous les jours à Manon. Rien de tel pour m’irriter davantage encore. Le pire dans cette histoire, c’est qu’elle me racontait avec force de détails tous leurs rendez-vous, ce qui provoquait des grincements de dents sans équivoques de ma part. Seulement, ces derniers devaient être invisibles à ses yeux car elle poursuivait sans relâche. Parfois, je parvenais à discerner une lueur dans ses prunelles qui m’indiquait qu’elle se réjouissait de la situation. Je ne savais pas encore pourquoi mais je l’apprendrai tôt ou tard, j’en étais sûr et certain. Sa voix cassante résonna à nouveau au creux de mes oreilles. « Quelle idée d’y aller tout seul. Tu serais bien mieux ici. » Bon stop. Arrêt sur image. Inspiration. Expiration. On ferme les yeux deux minutes et on reste zen parce que sinon, je l’engueule et lui dit d’aller se faire voir sans autre forme de procès. Mon pouce et mon index vinrent pincer fortement l’arrête de mon nez. Signe indéniable de mon énervement qui ne cessait d’augmenter de fil en aiguille. Signe aussi pour Camélia qu’il était largement temps pour elle de se taire si elle ne souhaitait pas entrer en conflit avec moi pour les jours à venir. « Ouvre grand tes esgourdes parce que je ne le répèterai pas deux fois. Moi aussi, je préfèrerais largement rester ici plutôt que de me coltiner des vieux chieurs toute la soirée. Et ma présence est obligatoire alors seul ou pas, le résultat est le même. » Trois phrases, une quarantaine de mots et l’ambiance était devenue électrique. L’autre Pelizza Da Volpedo avait sa main fraîchement manucurée sur le nœud de ma cravate et lorsque j’avais ouvert la bouche pour la remettre à sa place, son geste s’était tout naturellement suspendu. A présent, nous nous affrontions du regard et c’était celui qui baisserait les yeux en premier qui signifierait la fin de la bataille. Autrement dit, pas moi. D’une part parce qu’elle ne m’intimidait guère et d’autre part parce que j’étais l’aîné et mine de rien, elle me devait le respect. Oui le respect dans la pyramide des âges compte énormément. La sonnerie de son cellulaire retentit dans le silence glacé qui nous avait envahis et elle se recula pour prendre la communication. Fin du drame entre le frère et la sœur et victoire par ko de moi-même. Me tournant vers la glace de ma chambre, je m’inspectais sous tous les angles. Rien à redire, j’étais parfait. Et pour une fois, je ne jouais pas le vaniteux de service. Je l’étais réellement. Impeccablement coiffé, mon smoking provenant directement d’Italie et il était coupé sur mesure. Un dernier réglage au niveau des boutons des manchettes appartenant à toute la génération des mâles Pelizza Da Volpedo et voilà, j’étais fin prêt. D’ici quelques minutes, j’entrerai en action. Ma sœur me tournait le dos et chuchotait fébrilement. Je ne souhaitais pas attendre qu’elle ait terminée car après notre altercation, le mieux était encore que nous nous évitons. Je pris mes effets personnels qui traînaient sur mon lit et sans un regard, je partis en claquant la porte. Comprends bien ma chère Cam’ avec ce bruit sec que je suis tout sauf heureux, que la base soit claire, nette et précise.

    Le taxi que j’avais appelé m’attendait devant l’entrée de ma villa. Je m’installais tranquillement dans l’habitacle du véhicule avant de donner un carton d’invitation au chauffeur où une adresse figurait en caractères dorés. Le professionnel hocha la tête, me rendit mon bien et démarra. En attendant d’arriver sur place, je pus m’enfoncer dans le siège et laissant les lumières de la ville défilaient sous mes yeux. Les rues de San Francisco étaient animées et mon regard de braise s’égarait sur les pâles silhouettes qui se découpaient dans la pénombre. Un rapide coup d’œil à ma montre m’indiqua que je n’étais pas en retard. Parfait, en tant qu’invité prestigieux, je n’étais pas censé l’être. Sauf qu’en tant qu’invité prestigieux, j’étais censé par contre être accompagné. Et pas par n’importe qui. Par ma fiancée, Stiyzanna. Toutefois, un évènement imprévisible était survenu moins de vingt-quatre auparavant. Un cas de force majeur comme on dit. Un truc que l’on ne voit pas venir et qui pourtant une fois qu’il vous tombe dessus, vous met dans la panade jusqu’au cou ...

    Flash-Back :

    C’est à pas feutrés que je traversais les couloirs de l’imposante bâtisse de l’élite. L’autre président de la confrérie souhaitait que l’on se voie afin de planifier les derniers détails d’une excursion que nous devions organisés pour les mauves pâles d’ici la fin du mois. Autant dire que nous avions du pain sur la planche et très peu de temps pour tout mettre en place. Ce qui ne me réjouissait pas plus qu’il ne le fallait. Sur le chemin qui me menait jusqu’à son bureau, je croisais plusieurs de mes compagnons qui me saluèrent plus ou moins chaleureusement. Un signe de tête pour l’un, un vague sourire pour l’autre … Mais pas le temps de s’arrêter pour blablater comme de vieux potes. Alors que je passais auprès des salons privés et que j’allais franchir les derniers mètres qui me séparaient du bureau de Keyllan, j’entendis une voix féminine retentir. « Augusto ? » Mince, j’allais une fois de mois devoir mettre le masque du bon président pour répondre aux attentes de mes disciples comme Alaska le dit si bien. Voyant que l’une des portes d’un salon était entrouverte, je me permis de l’ouvrir complètement et je découvris Stiyzanna assise dans l’un des fauteuils. Son visage était pâle et de grandes cernes violettes marquaient ses traits. Ma pseudo « fiancée » était au bord de la crise, je le voyais gros comme une maison. Cependant, avec un peu de chance, je n’avais rien à voir dans l’histoire et son faciès décomposé était juste dû à un manque de sommeil ou à une soirée un peu trop arrosé. Quoi qu’avec Stiyzanna, la deuxième hypothèse était d’ores et déjà à bannir. M’avançant dans la pièce, je me tins droit comme la justice en lui faisant face. « Je dois te parler. » Me dit-elle sur un ton des plus tristes. Elle paressait presque éteinte, à croire qu’une catastrophe était survenue. Je pris conscience que l’échange durerait certainement plus longtemps que je ne l’avais cru au départ. C’est pourquoi, je me laissais choir dans le fauteuil à côté du sien, prêt à supporter son babillage durant les prochaines heures. Oui dès qu’une fille ouvre la bouche, il faut compter en heures pour tomber juste. Ne sachant pas si je devais la questionner ou pas, j’attendis qu’elle reprenne la parole pour m’expliquer ce qu’elle devait m’avouer. Et le couperet ne tarda pas à tomber. « Mon père vient de rentrer à l’hôpital. Je pars dès ce soir en Russie. Et je ne sais pas quand je reviens à Berkeley. » Dans ma tête une alarme venait de s’allumer en rouge et elle émettait un son strident. Plus de Stiyzanna. Ce qui signifiait par la même occasion : Plus de cavalière à mon bras le lendemain. La galère suprême. Les yeux de la jeune femme se remplirent de larmes dès qu’elle énonça le fait que son père n’était pas au meilleur de sa forme. Sans un mot, je suis resté à ses côtés le temps qu’elle se calme. Extérieurement, personne n’aurait été capable de dire si la nouvelle m’attristait ou me laissait de marbre. Intérieurement mon cerveau était branché et mes neurones s’activaient à mille à l’heure. Trouver une autre fille pour remplacer Sti’ en moins de vingt-quatre heures ressemblait à mission impossible. Surtout un vendredi soir. Chaque étudiant prévoit ses sorties du week-end bien en avance. Il m’était quasiment impossible d’avoir une Stiyzanna bis. Or, m’aventurer sans compagnie dans une soirée comme celle où je devais me rendre n’était sincèrement pas dans mes plans. Allez, un Pelizza Da Volpedo ne flanche jamais dès le premier obstacle. Une solution, j’allais trouver une solution …

    Fin du Flash-Back

    Cette solution miracle n’était jamais arrivée. Bien entendu la première que j’avais contacté été Camélia mais comme je m’y attendais, elle avait déjà mis en place des projets de son côté. Je ne pouvais pas la blâmer pour cela, j’aurai fait de même à sa place. Sauf que maintenant, je me retrouvais à l’arrière d’un taxi et d’ici dix minutes, je serai à une soirée de charité. Oui, vous avez tous bien entendu et lu. Quand on fait partie d’une famille extrêmement puissante, il y a certaines obligations auxquelles on ne peut point échapper. Et ce, même avec la meilleure volonté du monde. Des amis de mes parents avaient préparé une soirée spéciale « ventre aux enchères » durant laquelle de riches donneurs – à savoir les invités – doivent donner de gros chèques qui iraient renflouer les comptes des associations caritatives. Autrement dit, je n’étais pas dans mon élément naturel. Et pourtant, j’avais été choisir par ma mère pour représenter la famille. Elle aurait pu demander à Sandro mais non, dès qu’il s’agissait de me pourrir la vie de diverses façons plus variées les unes que les autres, elle était toujours partante. D’une voix rocailleuse, le chauffeur de taxi m’indiqua que j’étais enfin parvenu à destination. Un profond soupir s’échappa d’entre mes lèvres. Je n’avais plus le choix, il n’était plus question de reculer. Je sortis mon portefeuille pour le rémunérer et j’ouvris brutalement la portière avant de m’engager sur le trottoir. Me voilà dans le Sud de San Francisco. Quelques mètres à parcourir à pied et je me retrouvais dans le hall d’un grand hôtel privé. Les servants de la soirée m’indiquèrent d’un signe ample de la main quel chemin suivre. Une mélodie douce rythmait les rires des convives et c’est d’un pas conquérant et autoritaire à la fois que je fis mon entrée dans ce milieu ou je n’avais décidément pas ma place. La maîtresse de maison me vit immédiatement et elle vint me saluer en zigzaguant entre les invités déjà présents. Les bonnes manières étaient de sortie pour l’occasion, je lui fis un baisemain du grand monde et elle m’offrit un retour un sourire charmé. Elle était une amie de longue de mes parents mais dans ses yeux, je voyais bien que quelques étoiles scintillaient et qu’aujourd’hui elle ne me considérait plus comme le petit enfant des Da Volpedo. Cependant, moi les cougars en manque de sensations fortes n’étaient pas du tout ma tasse de thé. Je n’étais pas l’un de ses minets qui recherchait la compagnie des vieilles peaux. Néanmoins, par politesse je souris et sans crier gare elle enveloppa mon bras du sien pour me faire tournoyer parmi les autres invités. Sourire de circonstance plaqué sur le visage, je me laissais guider jusqu’au moment où elle m’emmena jusqu’à une blonde que je ne pouvais voir que de dos. Pourtant, j’aurai pu la reconnaître entre tous et instinctivement ma mâchoire se contracta. Oh non, ce n’était pas possible, pas elle … « Bonsoir Cadence. » Murmurais-je d’une voix veloutée tandis que la dite jeune femme en question se retournait pour nous faire face. Mes yeux furetaient les alentours afin de distinguer quel était le pauvre bougre qui se coltinait cette pimbêche en cavalière. A moins qu’elle ne soit venue seule. Pas impossible mais peu probable. Gaulthier ne devait pas se cacher bien loin. Notre hôtesse fut appelée par l’un des serveurs pour régler un problème d’intendance de dernière minute. Elle s’excusa d’une voix mielleuse et nous quitta rapidement. Merveilleux, me voilà coincé avec princesse cruella version blonde, c’était bien ma vaine. Entre notre première rencontre qui s’était soldée par un tête à tête avec une panthère affamée et notre dîner Lévy-Carcenac contre Pelizza Da Volpedo, je pensais que nous n’aurions plus à nous voir. Le destin venait d’en décider autrement. L’adage qui dit « jamais deux sans trois » n’a pas tout à fait tort. « Je ne te demande pas ce que tu fais là. Toutes les plus grandes familles sont réunies ce soir. » Affirmais-je d’une voix blasée. Oui toutes, aucune ne manquait à l’appel. Pourtant, c’était étrange, je n’aurai jamais pensé que la jeune femme avait une âme de charité en elle. A moins qu’elle ne se soit découverte une nouvelle passion dont elle ne pouvait plus se passer. Réflexion faite, elle devait être dans le même cas que moi : Obligée par son paternel ou sa maternelle a fait bonne figure et à représenter son nom de famille réputé. Il restait à découvrir à présent quelles festivités nous avaient été concoctées. Oh grand dieu, comme je sentais que cette soirée allait être longue, très longue. Et avec Cadence en prime avec moi, elle prenait une tournure encore plus désagréable.

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MessageSujet: Re: Cadence && Augusto Cadence && Augusto  EmptyJeu 19 Jan - 20:40



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    La Belle au bois dormant. Dessin animé qui avait bercé toute une génération. Enchantant les iris de petits et grands, cette histoire magique n’avait plus un secret pour personne et avait été signée d’une main de maître. Véritable chef d’œuvre. La robe d’Aurore se peignait d’abord en rose puis était coloriée en bleu devant les prunelles bassinées de Cadence. Ce film était un navet, une piètre histoire de romance aussi soporifique qu’elle en était niaise. « Fiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin ! ». Cadence se tourna vers le visage ravie d’Alaska, en sonnant une présence divine de retenir ses pulsions meurtrières. QU’est-ce que sa frimousse espagnole ne lui ferait pas faire, leur amitié apportait sa dose de mauvaises surprises, comme un foutu Disney qui passe à la téloche. « J’ai l’impression d’avoir dormi cent ans comme elle. C’est bon, je peux partir maintenant Alaska parce que je n’en regarderai pas un deuxième. », maugréa-t-elle tout en lui accordant un regard peu chaleureux. Le pop-corn sur les genoux, avachie sur le dossier du canapé, le visage de Cadence se dessinait derrière un masque de cheveux blonds, rideau qu’elle avait pris soin de lever pour cacher ses moues méprisantes des yeux d’Alaska. Bloquée avec elle pendant les une heure et demi du film, elle aurait préféré aller respirer l’air glorifiante des magasins luxueux et s’acheter un drap de tissu beaucoup plus beau que celui d’Aurore, la saint valentin approchait à grandes enjambées et elle couperait le souffle de plus d’un Berkeléen. Révision du planning de la soirée, croiser le smoking ébène de Jayan et lui en faire voir des vertes et des pas mûres, éviter Zéphyr Princeton par tous les moyens, habituellement ces soirées niaises à souhait ne l’intéressaient guère, elle priait pour que rien n’ait changé. Ensuite, il y aurait Jader, les petits nouveaux, ce bon cher Camille Dupenher, que de festivités en perspective. Mais au lieu de s’apprêter, elle regardait une fille idiote se piquer le doigt sur un fuseau, l’intrigue du siècle. Sans attendre la réponse de la fille Andalouse, elle se leva d’un bond et s’enfuit précipitamment sans prêter foi aux cris répétés d’Alaska. Elle l’avait vu venir son petit regard attendrissant, la patte sur le dvd de la belle et la bête, quand allait-elle enfin pousser ? En même temps si elle regardait des rêves à dormir debout sur sa télé LCD, elle faisait en sorte de voir la vie réelle comme un cauchemar ambulant. Petite once de culpabilité qui s’estompa très vite chez Cadence, à peine montée dans sa voiture, elle lui envoya un « appelle moi » et se déchargea de toutes émotions désagréables liées à son abandon envers sa meilleure amie. Oh ! Et puis il y avait cette vente aux enchères, Cadence l’avait complètement omise. Le paternel Levy-Carcenac l’avait prévenu le matin même, comme à sa vieille habitude, lui fermant les portes à clefs de toutes les issues de secours. Avant même de presser son écran tactile, elle avait assimilé la raison de son appel, une énième parade devant les gens du grand monde, dans laquelle elle serait le char phare. Mais cette fois-ci, ce n’était pas pour faire de la pâle figuration, la soirée accueillait la crème de la crème, le gratin du gratin, les familles les plus influentes qui frôlaient actuellement le sol américain. Avec les relations qu’elle pourrait s’offrir ce soir, le monde n’en serait que plus doux et son avenir brillerait d’un éclat plus éblouissant. Un sourire s’imprima sur son visage édénique, ce soir serait le grand soir.

    « Comment ça tu ne viens pas ? ». Cadence dévisageait Gaulthier d’un regard noir. Il ne restait plus que dix minutes avant que le brave conducteur fraîchement embauché annonce son arrivée et son frère, sans scrupules, lui faisait faux bond. Complètement absorbé par son armoire, il lui tournait le dos et ne prêtait même pas attention à ses dires, si bien qu’elle se demandait si elle n’allait pas s’emparer du chandelier sur la commode et taper sur son crâne pour voir si ça rebondissait mou. « Levy-Carcenac, tourne toi. ». Ordre sans appel. Il la connaissait par cœur, s’il continuait à la laisser s’égosiller, elle finirait par chambouler sa chambre et se ferait rancunière tout le mois durant, c’est susceptible un Levy-Carcenac. Gaulthier pencha sa tête en arrière, démontrant sa grande exaspération et augmenta la sienne en bonus. Il fit enfin un petit demi-tour et plongea ses yeux azurs au sein de son regard colérique. Elle haussa un sourcil provocateur tandis qu’un coin de sa bouche affichait victorieusement un rictus. Il ne pouvait rien lui refuser et il le savait. Les bras croisés sur son torse puissant, il leva les yeux au ciel de manière enfantine, ce qu’elle prit pour une invitation à la parole. « Bien Alexandre.. Ta présence est requise donc tu plaques ton cellulaire sur ta petite joue parfaite et tu décommandes Marie couche toi là. On s’est bien reçu ? ». Jouer les généraux, ça en était tellement jouissif et face aux prunelles vertes de Cadence, la mutinerie n’était pas acceptable. Un rire sonore s’échappa du gosier de son frère, haussant les épaules et lui accordant un sourire attendrit, elle seule y avait droit, il enchaina avec assurance. « Papa ne m’a pas donné signe de vie depuis la semaine dernière. Ravi d’apprendre qu’il n’a pas poussé son dernier râle, et au passage, tu es la petite veinarde choisie pour aller au bal. ». Un bal, elle avait envie de lui tirer dessus, l’image d’Aurore lui revint comme un coup de fouet, provoquant sa rage. On ne lui disait pas non. A travers ses dents neige, elle comprenait qu’il prenait un malin plaisir à la tournée en bourrique. Mais elle aussi avait une carotte, et il allait marcher gentiment vers cette dernière. Elle nota la sollicitude de ses parents, il avait parfaitement raison, à part les appeler pour les diriger comme des pantins d’une soirée à l’autre où inviter toute une famille de loups affamés à diner, ils se faisaient muets comme des tombes. Qui allait s’en plaindre, ils n’avaient jamais été aimants et posséder un tel degré d’hypocrisie que s’en était irritant. Pourtant Cadence trouvait plaisir dans leur attitude, tellement manipulateurs, ils changeaient les sentiments des personnes environnantes comme l’on change les chaînes à l’aide d’une télécommande, ils étaient un exemple de pouvoir. Aucun point faible ne leur échappait et Cadence s’empressa d’appuyer sur celui de son grand frère. « Toi qui marchait brillamment sur les traces de papa.. dire que tu veux te dérober d’une si grande réunion, une occasion en or qui ne se présente pas tous les mardis.. », dit-elle sur un ton de faux regret. Elle aurait pu continuer pendant des heures et des heures mais cela se révèlerait inutile, elle voyait déjà la glace de son regard fondre et se faire plus hésitant. Voilà qu’il redevenait raisonnable. « Je l’appelle tout de suite, je vais me faire désirer. ». Cette fois-ci, ce fut-elle qui leva ses prunelles au ciel. Gaulthier et les donzelles, tout un livre. Elle marqua son approbation par un hochement de tête et se dirigea dans la pièce adjacente. A peine un nouveau trait de crayon, elle entendit des pneus faire crier le gravier. Elle reboucha son stylo maquilleur, une pointe d’excitation remontant son œsophage. « Alexandre le Grand, le gotha de San Francisco n’attend plus que la perfection, accordons la leur. ».

    Cadence regardait l’édifice joyeusement, envahie par une ambition incontrôlable et un besoin immense d’impressionner le peuple californien avec son élégance française. Enlacée par une robe écrue qui accrochait la lumière, ses cheveux dorés formaient une boule de neige fondante à la douce lumière du soleil, elle était parfaite. Sa silhouette austère accentuait par la coupure de sa robe, elle grimpa les marches d’un pas affirmé, son bras délivré à Gaulthier. Une brève œillade à la liste des convives et on leur déroula le tapis rouge, menant à un carré VIP préparé pour quelques privilégiés. Enfin on pouvait plutôt parlait d’un titanesque rectangle, puisque les choses avaient été revues en grand pour une vente aux enchères des plus importantes. Elle sentit des lèvres effleurer sa joue, surprise, elle sursauta légèrement avant de se rendre compte que Gaulthier lui faisait ses adieux. Les yeux rivés sur un club de six hommes habillés de costumes trois pièces, il se joignit à eux sans aucune difficulté. Prêtant une attention particulière aux visages, elle reconnut un grand avocat qui avait salement débattu une affaire scandaleuse. Celui à la barbe naissante était un homme d’affaire, très projeté sous les feux de la rampe, sa fortune se comptait en millions. Désintéressée après quelques secondes d’observation, elle évolua doucement vers un salon plus grand, où la présence de dames se faisait plus épaisse. Ses yeux balayèrent les tableaux, de grandes peintures comme elles les aimaient, connaisseuse, elle y prit plaisir jusqu’à noyer toutes pensées sous les couches de peinture, complètement déconnectée. « N’est-ce pas charmant. ». La française tourna son long cou de cygne vers le timbre extasié qui l’avait sollicité. Madame Tillman, conclut-elle d’un coup d’œil d’expert. Elle avait vu son prodigieux nom apparaître une multitude de fois dans les colonnes mondaines et même la place volumineuse d’une photo lui avait été accordée. L’une des femmes les plus envoutantes de New-York, une seule mèche suffisait pour agiter les centaines de plumes du New York Times et sa richesse parvenait même à troubler les grands hommes de Wall Street. Bien évidemment, elle était ici, ils l’étaient tous, les plus vielles et riches familles influentes. Cadence allait acquiescer, contente de parler art avec une personnalité tant convoitée par les médias et les ombres guettant un brin de célébrité. Toutefois, elle se ravisa quand elle s’aperçut que la vieille femme jugeait la décoration de la pièce. Ses yeux bleu acier furetaient le banquet, les nappes, les serviettes, sans parler des ornements de table. Si elle n’avait pas été la grande Tillman, Cadence lui aurait rappelé froidement qu’elles n’étaient pas à un pique-nique mais en pleine cérémonie d’art, les hors-d’œuvre n’étaient pas à acheter, en revanche, les tableaux n’attendaient que cela. « Mon cœur aurait balancé pour de douces pivoines magenta. Les pétales auraient reflété cette soirée, rares et spectaculaires. », confia-t-elle de l’un des plus faux de ses sourires. Sa véritable pensée était que les pétales veloutés reflétaient en réalité sa personne mais le mensonge est bien meilleur serviteur. Les yeux de son interlocutrice devinrent demi-lune et elle sut à l’instant qu’elle avait gagné sa sympathie, comme elle remportait toutes les autres. Elle détacha un moment les yeux de sa nouvelle amie, faisant miroiter son teint d’albâtre sous la lumière des lustres et s’informant des regards avides qui les parcouraient toutes deux. Cette femme était faite dans l’un des plus beaux des diamants, et c’était elle, Cadence Marie Levy-Carcenac, qui la portait au doigt. En un échange de parole, elle était devenue le sujet de discussions des petits comités les encerclant. Un sourire satisfait fendit son visage, une nouvelle agitation se fit ressentir dans la fourmilière humaine, un parfum dont elle avait été privée depuis son départ de France. Seulement, une odeur encore plus forte vint vaincre ce petit instant de gloire, une odeur de fauve qui s’impatientait de la dévorer. A l’instant où les paroles frôlèrent son oreille, elle reconnut la voix d’un diable dont elle n’était plus enchantée de croiser la route. Pourtant, elle espérait encore. Faites que ce soit Sandro, faites que ce soit Sandro. « Bonsoir Augusto. Madame Wade, excellente soirée, félicitations. . ». Le plus beau sourire Levy-Carcenac servit sur un plateau à l’appui. Elle ne pouvait pas lui communiquer sa rancœur aux côtés d’une femme au pouvoir exceptionnel. En revanche, elle émit plein de conviction au premier mot qui avait franchi ses lèvres roses. Oui, nous étions le soir mon ami, ouvre bien grands les deux yeux, le ciel est bleu marine. Qui disait Augusto Pelizza Da Volpedo disait Camélia non loin et c’est avec agacement que Cadence essaya de soulever sa présence. Toutefois, elle demeura invisible, était-il possible que le grand Casanova finisse par sortir sans son chien de garde ? Elle voulut le féliciter mais révision faite, cela était un mince exploit pour un homme de son envergure. L’hôtesse prit congé et au grand regret de Cadence, sa madame Tillman chérie la suivit, remettant une couche sur les coupes de champagnes qualifiées de merveilleuses, quand même étrange cette petite dame. Elle nageait en pleine chimère, après la virée nocturne qui s’était soldée par une attaque de Bagheera plus vrai que nature, à la suite d’un diner où les couteaux avait failli servir à autre chose que de découper la viande, il était encore là, devant elle. « Ne me demande rien de toute la soirée, je n’ai aucunement envie de te répondre. Trouve toi quelqu’un d’autre à agacer. Il y a une centaine de personnes intéressantes ici pour que je subisse ta compagnie. », railla-t-elle à voix basse. Oui Augusto, va agoniser plus loin, tu me gâches la vue des beaux tableaux. « Monsieur Pelizza Da Volpedo ! ». Une femme rondelette s’avançait vers eux d’un pas pressé, Cadence la dévisagea blasée, avant de la reconnaître, elle failli en tomber par terre. Plus prestigieuse encore que Tillman, une érudit en puissance, cette graine de femme était la version féminine de Dieu. « Votre mère m’a appris vos fiançailles avec cette jeune russe. Oh ! Mais vous devez être Stizanna ? ». Stiniania quoi ? Cadence tourna ses prunelles vers le méditerranéen, l’embarras se lisait sur son visage comme le panneau lumineux d’un motel. Quoi qu’il en soit, c’était une occasion en or et Cadence pressentit que le Augusto Da Volpedo avait besoin d’une bouée. « Exactement, enchantée de vous rencontrer. Nous comptons bien évidemment sur votre présence pour ce jour exceptionnel ». Jamais la Levy-Carcenac n’avait eu visage plus radieux, ah la gloire ! Elle mêla son avant-bras porcelaine à celui d’Augusto, composant un tableau idéal, et l’encourageant par la même occasion à affirmer ses faits. Et qui détient la plus belle fiancée du monde ? C’est tonton Gusto.

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