the great escape
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Riley&&Augusto

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Augusto P. Da Volpedo
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Augusto P. Da Volpedo
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MessageSujet: Riley&&Augusto Riley&&Augusto EmptyMer 23 Fév - 18:20


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    « Monsieur Pelizza Da Volpedo, puisque vous avez eu la merveilleuse idée de ne pas faire votre devoir sur Descartes, vous allez me faire un exposé sur John Locke. Vous avez une semaine. » Un rictus mauvais accompagnent les paroles de mon professeur de philosophie. Bon sang, il ressemble à un vieux pervers ravi de pouvoir torturer l’un de ses élèves. Pitoyable. Ça fait peine de constater que sa vie est si insignifiante qu’il faille absolument qu’il se venge sur les étudiants de sa classe. A demi tourné vers lui, je le dévisage tranquillement me demandant si j’accède à sa demande ou bien si je l’envoie bouler comme il se doit. La seconde hypothèse est terriblement tentante mais finalement j’opte pour la première. Moins dangereuse pour la poursuite de mes études à Berkeley. Et dieu sait que je veux les terminer ici au lieu de devoir retourner en Italie pour supporter les reproches que ma mère pourrait me faire si jamais elle me voyait débarquer comme une fleur à Rome. J’ai hoché la tête positivement pour bien lui faire comprendre que j’ai saisi le message et que je me range à sa quête. Puis sans adresser un mot au professeur, je quitte la pièce en de grandes enjambées souples et vives. Il m’a donné une semaine. Autant dire que j’allais devoir m’y mettre tout de suite si je ne voulais pas devoir tout rédiger à la dernière minute. Je suis un expert en la matière. Ne pas m’occupe des projets, exposés et compagnie et me retrouvais comme un con vingt-quatre heures avant à devoir tout faire dans l’urgence. Jusqu’à présent, ce système m’avait plutôt porté chance mais je me doutais bien que mon cher professeur m’attendait au tournant. Il fallait donc que je lui fournisse un travail de qualité irréprochable de manière à ce qu’il ne puisse pas faire le moindre commentaire désobligeant. Après tout j’en étais capable. Ne suis-je pas un Pelizza Da Volpedo ? Autrement dit, un gagnant dans l’âme qui ne se laisse démonter par personne. Pendant que je me congratulais tout seul sur ma supériorité naturelle, mes pas m’avaient inconsciemment mené jusqu’à la bibliothèque universitaire, endroit adoré par tous les petits intellos qui grouillaient dans les couloirs de l’université et endroit redouté pour ceux qui avaient un minimum de vie sociale. Vu ma position, je me situais plus dans la seconde catégorie. On est epsilon ou on ne l’est pas. Bref, après un rapide soupir de circonstance, je fis mon entrée.

    Lorsque l’on arrive dans la bibliothèque, on a tout de suite l’impression de débarquer dans une autre dimension. Un autre monde dans lequel tout n’est que silence et sérieux. Les seuls bruits que l’on parvenait à entendre était ceux des doigts des étudiants qui tapaient frénétiquement sur leurs claviers ou bien celui d’une page de livre que l’on tourne un peu trop fortement. Posté devant un peu moins d’une minute dans l’entrée, j’observais ces visages concentrés que rien ne semblait pouvoir perturber. Nouveau soupir. Décidément, je n’étais pas fait pour évoluer dans ce monde. Me dirigeant d’un pas lourd vers le rayon réservé aux bouquins de philosophie, je pris tous ceux qui parlaient de près ou de loin de John Locke. Et c’est avec une bonne dizaine de livres dans les bras que je me suis mis à chercher un coin tranquille pour travailler. La plupart des tables étaient déjà prises par des groupes d’étudiants et ne cherchant pas la moindre compagnie, je passais d’une table à l’autre sans trouver mon bonheur. Si cela continuait ainsi, j’allais vite perdre patience et partir sans demander mon reste. Néanmoins, j’ai continué à slalomer jusqu’au moment où j’atteignis la dernière table. La plus reculée, celle qui était cachée derrière le rayon réservé aux livres de médecine. Elle était libre. Enfin presque. Une jeune brune était assise, entourée par des feuilles, des cahiers, des trucs et des machins. Ma tête se pencha légèrement vers la droite afin que je puisse mieux la regarder. Plutôt jolie la demoiselle. Cette virée à la bibliothèque allait finir par devenir intéressante. Je me suis avancé et j’ai déposé -ou peut-être plus jeté- mes livres. Ces derniers entrèrent en contact avec la table dans un bruit sourd et assez remarquable. Je me doutais bien que diverses têtes intriguées devaient déjà s’être tournées vers moi mais à vrai dire, je m’en fichais royalement. Comme si, j’étais réputée pour être discret. Je souhaitais juste que ma « collègue » de table lève son joli minois vers moi pour que je détaille les traits de son visage. C’est d’ailleurs ce qu’elle fit et c’est alors que j’eus la bonne idée d’afficher un léger sourire penaud tout en passant ma main droite derrière ma nuque. Je devais avoir l’air d’un gamin pris en faute et généralement, ce genre d’attitude plaisait aux femmes. « Pardon, je t’ai dérangé. Ce n’était pas intentionnel. » Bien sûr que si ça l’était. Mais elle n’avait pas besoin de le savoir. De plus je m’étais excusé, détail à ne pas négliger avec une femme. Si on veut être apprécié, il faut que nous les hommes nous excusions constamment. Et ce, même si nous n’avons commis aucune faute. La psychologie des femmes … Toute une matière.

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MessageSujet: Re: Riley&&Augusto Riley&&Augusto EmptyJeu 24 Fév - 13:21

    Insuffisance cardiaque. Cardiopathie, perturbations hémodynamiques, œdèmes pulmonaires. Quel programme réjouissant. La cardiologie était une partie du cours que j'appréciais, c'était intéressant, compliqué et c'était sans doute là le compte rendu des opérations les plus difficiles que j'aurai à réaliser dans ma future carrière de chirurgien, si tant est que j'arrivais au bout de mes études. Malgré tout, je n'étais pas enthousiaste. Cet après-midi plongé dans les bouquins m'avait épuisée et je désespérais de comprendre un jour ce que j'avais passé des heures à me rentrer dans le crâne. Au moins, je connaissais mon cours. Mais à quoi pouvait-il bien me servir si je me suicidais avant la fin de l'année ? C'était bien parti pour en tout cas, ma vie sociale inexistante ne m'empêcherait certainement pas de franchir le pas, c'était l'avantage ! Plus sérieusement, la pression qui reposait sur mes épaules était considérable. Mon père n'étant pas très riche, et n'ayant sans doute pas pour projet d'avenir de gagner au loto, ne cessait de me rabâcher que j'étais la chance de sa vie, que j'étais son espoir d'un jour avoir un niveau de vie suffisamment élevé pour pouvoir se permettre de choisir des verres assortis à la décoration. Aussi je savais que je n'avais définitivement pas intérêt à abandonner, à moins de me décider à tourner le dos à mon père pour toujours. J'imagine bien qu'il ne me le pardonnerait pas, et dans un sens, je le comprends. Mais s'il se mettait à ma place ne serait-ce que trente secondes, il se rendrait sûrement compte que les choses n'étaient pas si simples. Enfin, j'aurais été mal avisée de me plaindre. Combien auraient aimé prendre ma place ? C'était bien ce qui m'aidait à tenir ces derniers temps. Les nuits blanches s'enchaînaient encore et encore, et la fatigue commençait sérieusement à se faire sentir. C'est pourquoi je décidai, malgré mon retard, de m'octroyer une petite pause, qui ne durera que quelques minutes, le temps d'aller chercher un Kinder Bueno au distributeur et une bouteille d'eau, pour ensuite me remettre au travail.
    Je laissai donc mes affaires en plan sur la table et alla prendre l'air quelques instants. Ma pause fut de courte durée, j'imagine que je culpabilisais un peu trop d'oser aller me balader sans avoir fini ce que j'avais un faire, un tant soit peu plus important que ma santé mentale. Je retournai donc m'installer assez rapidement à ma place; bien dissimulée derrière la tonne de bouquins éparpillés partout, des feuilles dans tous les sens, des brouillons très ... Brouillons, ma calculatrice, mes crayons ... Je ne pouvais travailler que dans le bordel, c'était un fait accompli, mais j'avais tout de même besoin de tout le silence qu'il était possible d'avoir, c'est sûrement pour cette raison que j'appréciais tant la bibliothèque universitaire. C'était mon lieu de prédilection, dans lequel je me sentais la plus à l'aise. Parfois, on entendait un rire s'échapper d'une des nombreuses tables, mais les regards noirs lancés par les étudiants à la recherche de tranquillité dissuadait souvent ce genre de comportement. On en avait d'ailleurs un exemple tout à fait criant : à quelques tables de la mienne se trouvaient deux jeunes femmes, plutôt jolies et très certainement du genre à cracher sur un Dolce&Gabbana qui n'serait pas de la bonne couleur, discutaient de leurs futures "proies". Elles avaient apparemment repéré deux garçons de quatre ans leurs aînés qui ne semblaient pas s'intéresser réciproquement. L'une d'elles expliquaient que les garçons qui les ignoraient devaient être fous d'elles, simplement il s'agissait là d'une technique de drague très courante chez la gente masculine. Je n'avais pu m'empêcher de sourire, car bien que n'ayant pas tellement d'expérience dans ce domaine, je trouvais cette réaction plutôt pathétique. Dans la mesure où un garçon se montrait indifférent, il n'y avait pas à se poser de question. Dans le cas contraire, j'avais attiré l'attention de beaucoup plus de garçons que ce que je pensais. Quoiqu'il en soit, elles avaient vite fini par s'en aller, dérangées par les étudiants qui tournaient leurs pages de livre trop fort certainement.
    Je me replongeais donc dans mon cours avec un peu de difficulté. Lorsque j'ai été déconcentrée, il m'est difficile de me recentrer sur l'important. Aussi je mis quelques minutes à me relire la même phrase. J'avais vaguement levé les yeux à l'arrivée d'un étudiant. Je ne le connaissais pas, et il semblait chercher une table. Je me mis étrangement à prier que ce ne fut pas la mienne qui l'attire. Et pourtant, un bruit sourd m'obligea à lever la tête une seconde fois. Je poussai un soupir de circonstance et dévisageai l'inconnu qui arborait un sourire faux. Je n'aimais pas qu'on me prenne pour une idiote. Une alpha n'est pas plus bête qu'une autre en matière de relations sociales. « Pardon, je t’ai dérangé. Ce n’était pas intentionnel. » Ah ça c'était fort. « Si ça l'était. » lançai-je d'une voix sèche et nette. Je regagnais mon univers en tentant de faire abstraction de monsieur Beau Gosse, oui, parce qu'il fallait quand même être honnête. Mais il fallait tout de même lui préciser les règles du jeu. « Mais tu as tout intérêt à me laisser travailler maintenant. » J'avais l'impression d'être d'une humeur massacrante, c'était sans doute le cas d'ailleurs. En même temps, la journée avait été longue, j'avais bossé tout l'après-midi, mes voisins m'avaient empêché de dormir ... Oui parce que c'est cool d'être en couple, mais le faire partager avec le reste du monde, c'était plutôt mal vu. « Ces souffrances vont se manifester en amont avec stase cardiaque. A partir du moment où le ventricule gauche est défaillant, on retrouve une hyperpression dans les poumons, oedème pulmonaire. Pour le coeur droit, foie cardiaque. En aval, l'insuffisance de débit entraîne une souffrance des organes (le cerveau en premier) ». GENIAL.
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Augusto P. Da Volpedo
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MessageSujet: Re: Riley&&Augusto Riley&&Augusto EmptyVen 25 Fév - 23:46


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    « Si ça l'était. » Round numéro un : Le premier point est attribué à la charmante demoiselle un brin teigneuse sur les bords. Elle avait percé à jour et en trente secondes à peine mon petit manège pourtant bien rodé d’habitude. Cependant, n’allez pas croire que ce ton grinçant et ce visage peu amène allaient me décourager. Non, je ne vais pas prendre mes cliques et mes claques pour partir m’installer à une table. Penser une telle chose serait comme se mettre le doigt dans l’œil : Totalement stupide. Un vrai Pelizza Da Volpedo n’abandonne jamais la partie. Surtout quand le gain est aussi tentant que la jeune femme qui se trouvait assise à moins d’un mètre de moi. Ne prenant pas en compte son air revêche, je me suis donc tout naturellement installé face à elle. A la base, il y avait quatre chaises autour de la table. Il aurait donc était plus que facile pour moi de m’asseoir à l’autre bout de la table afin de la laisser travailler tranquillement. Oui mais le problème c’est qu’elle venait presque de m’interdire de lui parler pour qu’elle puisse se concentrer plus facilement. Or petite fille, tu vas vite apprendre à tes dépends qu’on n’interdit rien à Augusto. Surtout pas de parler lorsque l’envie m’en prend. Une fois assis, les mains posées à plat sur la table, je l’observe sans bouger. Elle semble être repartie dans ses cours et avoir totalement oublié ma présence. Au bout d’une bonne minute de silence absolu, je n’en peux plus. Je ne vais pas lui laisser avoir le dernier mot et me taire juste pour ses beaux yeux tout de même ? Non, bien sûr que non. Une personne ayant de la gentillesse à revendre agirait probablement de cette manière mais je ne suis pas connu pour être l’homme le plus sympathique de la terre. A vrai dire, ce serait même l’inverse. Un fouteur de merde, un chieur arrogant et narcissique sont les mots qui reviennent le plus pour me décrire. Et c’est avec un plaisir non dissimulé que je continue de faire prospérer cette réputation. Ramenant mes bras vers mon torse, je les croise avec une nonchalance parfaitement étudiée puis j’ouvre la bouche pour prendre la parole. Enfin je chuchote parce que sinon je risque de me faire virer de cette foutue bibliothèque où la loi du silence règne. Me penchant vers elle avant qu’elle puisse entendre chaque mot, j’entame la conversation sereinement. « Et si par mégarde, je refuse de me taire, que vas-tu faire ? Me sauter dessus pour m’arracher les yeux ? A choisir, je préférerai que tu m’arraches mes vêtements. » J’attends patiemment que la jolie brunette relève son visage vers moi et alors je lève mon sourcil droit en prenant un air perplexe. Puis sans prévenir, un rictus sarcastique se dessine sur mes lèvres. Je la provoque. De la provocation à l’état brut comme je sais si bien le faire. Tout en m’adossant à nouveau contre ma chaise, je continue ma tirade parfaitement calme. « Non, tu me sembles trop frigide pour arracher les vêtements … Dommage, cela aurait pu être intéressant. »

    Puis après cette remarque qui peut avoir l’air d’une bombe qui explose au milieu d’un joli champ, je prends le premier livre qui se trouve près de moi pour l’ouvrir et me plonger dedans comme si pour moi la conversation était terminée. Cette étudiante mal lunée m’intrigue fortement et ma concentration en prend un coup. Je suis censé faire des recherches sur quoi déjà ? Ah oui, le personnage passionnant de John Locke et sur ses œuvres mythiques. Je vais dans la table des matières pour voir si quelque chose d’intéressant peut être déniché dans ce bouquin. Toutefois, je ne peux m’empêcher de jeter de coups d’œil fréquents à l’étudiante en face de moi. Si je m’en tiens aux clichés qui sévissent dans cette université, je dirai qu’elle est dans la confrérie des alpha. La confrérie des intellos et des petits rats de bibliothèques qui ne savent vivre qu’au travers de leurs livres et de leurs cours. Etait-elle de ce genre-là ? A première vue, je dirais que oui. Il n’y avait qu’à regarder toutes les feuilles qui l’entouraient et cet acharnement qu’elle avait de lire et relire ses notes. Posant mon livre de philosophie sur la table, je pris au hasard l’une de ses feuilles pour l’étudier. Un schéma. D’un membre quelconque dans le corps humain. Je retente une approche plus douce en esquissant un sourire plus franc. « Future médecin ? » A vrai dire, je ne m’intéresse pas particulièrement à sa future carrière néanmoins si je veux obtenir ce que je veux au final, il va falloir la jouer plus finement apparemment. Je repose doucement la feuille devant elle. Des fois qu’il lui prendrait l’envie de me l’arracher des mains … Mieux vaut prévenir que guérir si vous voulez mon avis. Le problème c’est que je suis un sanguin. Pas du tout dans le genre calme qui se renseigne gentiment sur la fille et qui pose des questions tout en faisant semblant de l’écouter. Alors ma véritable nature reprend le dessus et j’enchaîne rapidement. « Tu es vraiment cette fille cassante et sèche ou j’ai le droit à un traitement de faveur ? »Bravo mon gars, en plein dans le mille. De quoi l’agacer encore un peu plus. Laissant un sourire narquois flotter sur mes lèvres, je détaille les traits de son visage sans vergogne. A bien y réfléchir, sa réponse importe peu. « Ais-je le droit de connaître ton nom ? J’aimerais avoir le droit à un tête à tête ailleurs qu’ici avec toi donc ce serait plus pratique. » Façon détournée de lui demander un rendez-vous ? Oui, tout à fait. Je m’attendais déjà à un beau va te faire voir mais qui ne tente rien n’a rien. Elle représentait un challenge beaucoup trop attrayant pour que je n’y accorde aucune importance.

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MessageSujet: Re: Riley&&Augusto Riley&&Augusto EmptyDim 27 Fév - 22:15

    Comme je l'avais aisément deviné, j'avais à faire à un de ces gosses de riche (et que n'aurais-je pas parié qu'il eût été de la confrérie des Epsilon) fier et arrogant, persuadé que personne ne peut ou n'ose lui refuser quoique ce soit. Sans doute qu'en temps normal j'aurai été de ces minettes toutes intimidées par son regard perçant, mais après qu'il m'ait dérangée dans mon travail, j'étais simplement incapable de demeurer si gentille. Et tandis que je lui démontrai que j'avais parfaitement compris son petit manège, il grimaça un instant. J'avais donc raison, ce qui ne m'étonna guère. Malgré moi, ce fut une satisfaction personnelle que je décidai de savourer, il était plutôt rare que je parvienne à clouer le bec à qui que ce soit autrement que par mon savoir incontesté. Et puis il semblait tellement frustré de s'être fait prendre que c'en devenait drôle, comme un gamin qu'on attrapait en train de voler un bonbon. J'étais le bonbon ? Quelle idée, c'était bien trop étrange. Non, j'étais ... Un réglisse. Un réglisse, parce que les enfants ne mangent les réglisses que lorsqu'ils ont déjà mangé tous les autres. Il avait sans doute déjà été papillonné à toutes les tables de cette bibliothèque, j'étais la dernière. J'étais son réglisse. Toutefois cette constatation avait tendance à me vexer plus que cela n'aurait dû. En même temps, qui n'aurait pas été blessée d'être le second choix ? C'est ce que j'avais toujours été, le second choix. Quant j'étais plus jeune, j'avais une amie, une belle amie. Une petite blonde au visage angélique, et il fallait bien avouer qu'elle était sublime. Tous les garçons s'étaient toujours intéressés à elle, me reléguant au triste rôle de bonne copine. Ah, je ne dis pas que j'étais une mauvaise amie, loin de là. Mais c'était parfois difficile de rester perpétuellement la seconde. Là, j'étais passée de seconde à ... Environ cent quarante-sixième ? C'était à peu près le nombre de filles qui potassaient leurs bouquins dans cette bibliothèque aux murs fades et sans intérêt. Cependant il fallait bien leur reconnaître une chose à ces filles : l'indécence de leurs jupes, leurs longues et fines jambes et leur décolletés pigeonnants. Sans doute des étudiantes en psycho', il paraissait qu'elles n'étaient pas farouches celles-là, même si ce genre de réputation me faisait souvent sourire. Cette pointe de jalousie qui m'envahissait me surprenait, mais ce n'était pas la première fois que je réalisais mon absence totale de vie sociale en observant de plus près celle des autres. Ce n'était qu'un moment passager en règle générale, auquel je mettais fin en me replongeant dans mes cours, ce que je fis avec un tel dévouement que chaque mot et chaque phrase resteraient ancrés dans ma tête pendant sans doute des années. « Et si par mégarde, je refuse de me taire, que vas-tu faire ? Me sauter dessus pour m’arracher les yeux ? A choisir, je préférerai que tu m’arraches mes vêtements. » Ah, cette réflexion était faite avec tant de classe. C'est tout naturellement que je levai les yeux au ciel en feignant toutefois de n'avoir rien entendu. Si je l'ignorais il ne resterait pas bien longtemps, j'imaginais bien que son tableau de chasse n'attendrait pas. La patience était une vertu chez moi, que j'avais acquis dieu sait où puisque ni l'un ni l'autre de mes parents ne pouvaient prétendre à une telle qualité. « Non, tu me sembles trop frigide pour arracher les vêtements … Dommage, cela aurait pu être intéressant. » Si j'avais réussi à conserver cette apparence froide et totalement impassible jusqu'ici, je fus un instant déstabilisée par sa réflexion. Cassante, et terriblement agaçante. Frigide ? Non. Ça n'avait rien à voir. J'étais juste bien trop occupée pour m'occuper avec de telles futilités. Ce n'était que des choses sans importance, et cela n'aurait aucune influence quelconque sur mon avenir, alors quel intérêt ? « C'est inutile. Je suis occupée. Et puis de toute façon ... Tu ne me plais même pas. »

    Puis il fit mine de s'intéresser à un bouquin, dont je ne relevais pas le titre, tandis que je retournais à mes problèmes cardiaques. Des notes, des schémas, je griffonnais sur mes feuilles de cours, tant que c'en devenait vite illisible pour qui n'avait pas l'habitude de me relire. J'avais beau me plaindre sans arrêt de la difficulté que représentait cette filière et tout le travail que ça impliquait, je ne me voyais définitivement pas dans autre chose. Comment aurai-je pu ? C'était là les meilleures années de ma vie, à n'en pas douter. Depuis toute petite je rêvais d'enfiler une blouse blanche, des chaussons bleus et un bonnet affreux pour aller trifouiller dans les entrailles d'une personne qui me confiait sa vie. Un rêve sans doute étrange pour une gamine de dix ans à l'époque, mais après tout, d'autres souhaitaient bien devenir dresseur de Pokémon ...
    Soudain, il sembla se lasser de son livre pour s'intéresser à l'une de mes feuilles de cours, sur laquelle était gribouillé un schéma de la cage thoracique. « Future médecin ? » Quelle approche pathétique ... « Médecin ? Quelle idée, où vas-tu chercher ça ? Je veux devenir pilote de chasse. » Un peu d'ironie n'avait jamais tué personne, et puis ça avait l'air de l'amuser, alors pourquoi ne pas entrer dans son petit jeu ? Il finirait certainement par comprendre que sa compagnie m'ennuyait au plus haut point. Et monsieur se plaignait, ce qui m'amusait d'autant plus. Il déplorait que je sois si méchante envers lui, comme si j'étais la première. Je n'aurais su croire que personne n'ait su le contrarier, cette tête à claque avait forcément dû agacer quelqu'un d'autre avant moi. « Ais-je le droit de connaître ton nom ? J’aimerais avoir le droit à un tête à tête ailleurs qu’ici avec toi donc ce serait plus pratique. » Je ne sais pourquoi mon corps décida de réagir sans que je ne lui en donne l'ordre, mais je ne pus m'empêcher de rire le plus silencieusement possible devant une telle requête. S'il y avait une qualité à lui reconnaître, c'était bien qu'il ne manquait pas d'air. Et alors que j'allais, comme à mon habitude, lui répondre d'une remarque cinglante, je fus interrompue par trois espèces de pots de peinture qui trouvaient intéressant de se raconter la soirée de la veille, qui avait été particulièrement arrosée si j'avais bien compris. Exaspérée par tant d'irrespect, je décidai de céder. « Je te donnerai mon prénom seulement si tu me trouves un endroit tranquille où je pourrai travailler. »
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MessageSujet: Re: Riley&&Augusto Riley&&Augusto EmptyMer 2 Mar - 14:50


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    Mystérieuse, perspicace et terriblement attrayante. Ces trois adjectifs me venaient immédiatement en mémoire lorsque je regardais l’inconnue assise face à moi. Un trio gagnant si vous voulez mon avis. Elle avait percé à jour tout mon blabla de beau séducteur italien et elle n’avait pas hésité une seule seconde pour me le retourner en pleine tête. Ce qui est à la fois un acte courageux et tellement stupide. Courageux parce que très peu de personnes osaient se frotter au caractère impétueux d’un Pelizza Da Volpedo. Ce qui amène inévitablement au caractère stupide de son acte. Si j’étais un brin susceptible et si par malheur pour elle j’avais pris la mouche, elle s’en serait très certainement mordu les doigts. Coup de chance pour cette jeune femme mordante, aujourd’hui était un bon jour et je préférais prendre toute cette histoire avec une décontraction non feinte et avec un sourire bienveillant. Mais qu’elle ne me pousse pas trop à bout sinon, elle pourrait très rapidement découvrir le côté noir de ma personnalité. Comme on le dit si familièrement, il ne faut pas pousser mémé dans les orties. De plus, je ne comprenais pas cette agressivité dont elle faisait preuve. Si encore je lui avais fait un rentre dedans pas possible, j’aurai pu essayer -oui essayer- de comprendre cette attitude froide et aucunement amicale mais là … J’avais juste posé un peu trop brutalement ces maudits livres sur la table. En soit, pas de quoi fouetter un chat. Par conséquent, pas de quoi m’en vouloir à mort. Bon d’accord, je veux bien admettre que je l’ai un peu dérangé pendant qu’elle travaillait mais si on ne peut plus attirer l’attention d’une fille que l’on trouve jolie … Autant que je me jette directement par la fenêtre car la vie ne mérite pas d’être vécue. Tout ceci pour dire que cette jolie brune n’était pas à prendre avec des pincettes. J’allais devoir manier habilement si je voulais la revoir un autre jour dans un endroit plus « approprié » que la bibliothèque. Car oui, avouons-le, il y a plus glamour qu’une pauvre salle immense, remplie de livres et d’étudiants qui faisaient des messes basses pour ne pas se faire exclure de ce lieu de travail. D’ailleurs, la tigresse me demanda de me taire sans autre forme de procès. Je répliquais alors légèrement pour tester une tentative de déstabilisation … Qui malheureusement pour moi échoua lamentablement. Elle avait réponse à tout. Cette joute verbale était très intéressante mais avec elle, mon égo en prenait un sérieux coup dans l’aile. Je réussi cependant à lui faire lever la tête. Victoire minime mais qui se doit d’être signalée parce qu’au début j’avais plutôt l’impression d’entretenir une conversation avec un mur. Si elle n’avait pas parlé au départ, j’aurai pu croire qu’elle était muette comme une carpe. A vrai dire pas vraiment. Cette fille était comme un diesel : elle met du temps à démarrer mais une fois qu’elle est prête, elle part au quart de tour. « C'est inutile. Je suis occupée. Et puis de toute façon ... Tu ne me plais même pas. » Un lent sourire vint éclairer mon visage. Elle venait de commettre sa première erreur. A savoir si cette dernière était la première d’une longue série ou si elle était la seule. Ouvrant la bouche pour lui répondre, je la refermais tout aussi brutalement. Répétant ce petit manège trois ou quatre fois, je pris finalement la parole pour ne pas l’énerver plus qu’elle ne l’était déjà. « Si tel était le cas, tu aurais pointé en premier lieu que je ne te plaisais pas. Or là, il s’agit juste de ton second argument et en plus tu as hésité avant de me le sortir franchement. » Eh oui, Augusto Pelizza Da Volpedo voit tout et remarque chaque détail. J’ajoutais alors plus pour la forme qu’autre chose. « Mais je ne t’en veux pas, c’est même flatteur. »

    Profitant de la surprise ou de l’agacement que ma réplique devait avoir provoqué en elle, je pris consciencieusement mon bouquin pour me plonger dedans. Pas du tout passionnant. De toute manière mes pensées ne cessaient de revenir vers celle qui m’en faisait voir de toutes les couleurs depuis déjà plusieurs minutes. A croire que j’étais quelque peu masochiste et que j’aimais bien me prendre de grosses répliques cassantes. Et qu’elle avait en elle un côté sadique aussi qui adorait me torturer. La preuve lorsque j’eus le droit à une belle affirmation sarcastique de sa part. Oh mais elle avait fait l’école du rire dans une vie antérieure, ce n’était pas possible autrement. Un profond s’échappa d’entre mes lèvres et il se fit entendre pour une bonne partie de la bibliothèque je pense. « Pour une fois que j’étais sérieux et que je m’intéressais sans faire semblant … » Un vrai comédien. Mon jeu d’acteur n’était plus à prouver depuis le temps et fin manipulateur, je savais quoi dire et quoi faire pour que les autres face à moi se sentent coupables ou tout du moins responsables de mon air de caliméro. Bon après, je doutais que cela marche tout aussi bien avec cette jeune femme qui ne paraissait pas avoir une once de pitié envers ma pauvre petite personne. M’enfin, l’espoir et le rêve sont permis. Comme on le dit si bien : L’espoir fait vivre. Jouant mon rôle de susceptible vexé, je repris le livre que j’avais préalablement posé et je l’ouvris à une page pour reprendre ma lecture. Alors qu’en réalité, je la surveillais du coin de l’œil pour voir quelle attitude elle adoptait. J’ai essayé une dernière fois de lui délier la langue … Ne m’attendant pas à un succès immense, je pensais qu’elle allait m’envoyer au diable mais une circonstance que je n’avais pas prévue vint jouer en ma faveur. Trois filles -assez jolies soi-dit en passant- commencèrent une discussion animée ce qui eut pour effet d’augmenter encore un peu plus l’humeur massacrante de ma compagne. Sa demande me surprit et mes yeux s’agrandirent sous l’effet de la surprise. J’étais en train de rêver ou elle venait bel et bien d’accepter à demi-mots de me révéler son prénom ? Ce n’était pas le moment de me questionner sur le pourquoi du comment, il était surtout l’heure de foncer. Haussant doucement les épaules, je lui ai lancé un regard aguicheur. « Chez moi ? » Oh damn, je crois qu’en deux mots, je viens de tout foutre en l’air. Levant les mains pour qu’elle ne riposte pas tout de suite, j’ai rapidement enchaîné. « Avant que tu ne sortes un couteau pour me trancher la gorge, sache que j’ai des colocataires donc non, je ne te sauterai pas dessus. » Pour ce qui est des colocataires, c’est tout à fait vrai. J’en ai même trois et il est bien rare que la villa soit vide. Pour ce qui est de ne pas lui sauter dessus, c’est une toute autre affaire. A voir avec elle, si elle ne me supplie pas de le faire d’ici un court instant. Toutefois, je pressentais bien que ma proposition de lieu pour travailler n’allait pas lui plaire. C’est pourquoi, je lui donnais une nouvelle alternative. « Ou alors, on peut trouver une salle de cours non utilisée … A toi de choisir. » Cette seconde hypothèse était tout bénéf pour moi car là il n’y avait aucune chance pour que nous soyons dérangés.

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MessageSujet: Re: Riley&&Augusto Riley&&Augusto EmptyVen 4 Mar - 2:10

    Agaçant, entêté et prétentieux. C'était là les adjectifs qui me venaient en tête en observant mon interlocuteur. Bon, il y en avait d'autres, je me devais de l'avouer. Il était séduisant, intéressant et avait un certain sens de la répartie que je ne pouvais m'empêcher d'apprécier. Cependant je préférais me concentrer sur les premières, afin d'éviter de tomber dans ce piège si délicieusement tendu. Je m'y serais sans doute plongée corps et âme si je n'étais pas persuadée de l'immoralité profonde de la chose. Si j'entrais dans son jeu, si j'avais le malheur de me laisser aller à quelque fantaisie avec lui, je m'imaginais déjà complètement détruite, à ramasser à la petite cuillère. Et combien y en avait-il eues, des comme moi ? Des gamines naïves et plus ou moins innocentes, prêtes à se laisser charmer par le sourire ravageur de l'étudiant ? Je ne m'aventurerai pas à donner un nombre qui de toute façon, quel qu'il soit, s'avèrerait bien trop élevé à mon goût. Habituellement, je n'étais pas du genre à tenir tête à quelqu'un qui semblait avoir tant de caractère, je préférais souvent laisser couler et ne pas faire attention. Allez savoir pourquoi, il avait attiré ma curiosité en même temps que mon regard, bien que je m'évertuais à ne rien en laisser paraître. Il avait juste balancé ses livres sur ma table, ce qui en soit n'était pas dramatique. Si j'en faisais une montagne, c'était surtout pour tester mes propres limites, pour enfin comprendre jusqu'où j'étais capable d'aller, car jusqu'à présent toutes les relations que j'avais pu avoir s'étaient révélées relativement courtes, que ce soit au niveau amical ou sentimental. Je n'étais pas capable de tant de passion que ce que l'on voit dans les films, et je ne comprenais définitivement pas ces filles qui pleuraient pendant des heures pour un même garçon. Il était en quelques sortes un cobaye, et je ne doutais pas que cette situation ne lui déplaise. Et puis passer ma mauvaise humeur sur un charmant jeune homme n'était pas une idée rebutante, loin de là, surtout quand celui-ci se décidait à insister malgré mon acharnement à le rembarrer tant de fois que possible, avec des répliques aussi cassantes que possible. Cela ne paraissait pas lui poser tant de problème puisqu'il restait, et qu'il ne perdait pas l'espoir éventuel de me décrocher un sourire. Que voilà une tâche difficile pour lui, je n'étais guère disposée à lui offrir ce petit plaisir, et j'imagine que c'était là une simple question d'orgueil personnel. Je n'étais pas la fille la plus narcissique qui soit, mais comme tout le monde, j'aimais à penser qu'il n'était pas si facile d'obtenir mes faveurs. A bien y réfléchir, ce n'était pas tellement plus glorieux que de tenir son tableau de chasse comme le faisaient un certain nombre d'étudiants ici, dont il faisait sans doute parti. Et par soucis de fierté, encore une fois, j'affirmais purement et simplement qu'il ne me plaisait pas, en aucune façon. Comme il le devina assez aisément d'ailleurs, ceci n'était qu'un mensonge éhonté destiné à le blesser gentiment et à le remettre à sa place. Aussi quelle ne fut pas ma gêne lorsqu'il m'affirma clairement qu'il était persuadé du contraire. « Si tel était le cas, tu aurais pointé en premier lieu que je ne te plaisais pas. Or là, il s’agit juste de ton second argument et en plus tu as hésité avant de me le sortir franchement. » Son argumentation tenait la route, à n'en pas douter, et je sentis mes joues rougir malgré moi. « Mais je ne t’en veux pas, c’est même flatteur. » Comme s'il avait besoin de ça. Je levai un instant les yeux de ma feuille, agacée, et lui répondis d'un regard noir. « Tu ne veux donc pas croire qu'une fille puisse ne pas être irrémédiablement attirée par ton sourire de loveur ? » Je m'étonnais moi-même d'avoir autant de cran, ce que je ne soupçonnais pas il y a à peine une heure. Il avait beau me déranger dans mon travail, je ne pouvais nier qu'il faisait ressortir une partie de moi que j'appréciais.

    Malgré mon envie irrépressible de me reconcentrer sur mes cours, chaque fois qu'il baissait les yeux sur son livre, je ne pouvais résister à ce réflexe qui me prenait de relever la tête discrètement et rapidement pour l'observer. Allez savoir pourquoi. Certes, il n'était pas désagréable à regarder, mais ce n'était pas seulement ça. J'étais peut-être un peu vexée qu'il daigne accorder plus d'attention à John Locke ou je ne sais quel autre philosophe qu'à moi, alors qu'il semblait tant intéressé quelques minutes plus tôt. Je ne fus satisfaite que lorsqu'il attrapa l'une de mes feuilles de cours, ce n'était pas moi mais cela s'y rapportait, c'était suffisant. Même si je n'avais pas franchement l'habitude d'être au centre de l'attention, c'était plutôt cool comme sensation, même si mes joues en feu trahissaient ma gêne et le plaisir que j'y prenais. Et encore une fois, ce fut un réel amusement de le piquer à vif avec une réplique toute bête, mais je ne m'étais pas attendue à une telle réaction. « Pour une fois que j’étais sérieux et que je m’intéressais sans faire semblant … » J'étais effectivement surprise, je ne pensais pas avoir été si méchante, et surtout, il aurait été présomptueux de ma part de penser une seconde qu'il aurait pu s'intéresser à mes ambitions. Était-ce là encore une de ces vieilles ruses de séducteur du dimanche ? Sans doute, pour autant, j'étais un peu déstabilisée, et cela allait de pire en pire depuis le début de notre conversation. J'ignorais sa remarque, ne sachant pas comment l'interpréter et ne souhaitant aucunement passer pour une idiote devant lui. J'avais envie, pour une fois, de mettre ce cliché des Alpha incapables d'entretenir des relations sociales normales au placard. J'étais une fille comme les autres, les études ne m'handicapaient aucunement dans ma compréhension des réactions humaines. C'était tout au moins ce que je décidais de lui prouver. Coup de chance ou malchance, tout dépendait du point de vue, trois filles vinrent se mêler de notre conversation en poursuivant la leur un peu trop bruyamment ce qui m'incita, malgré la tonne de principes qui contredisaient cette idée, à le suivre dans un endroit plus calme, peu m'importait où du moment que je pouvais travailler mes cours dans le silence le plus total, même si j'étais persuadée au fond de moi qu'il ne me laisserait pas faire. Et puis je n'étais pas sûre d'avoir envie qu'il me laisse tranquille, finalement, je m'amusais bien. « Chez moi ? » Je crus m'étouffer de rire lorsqu'il proposa, non sans un petit sourire, cette idée si prévisible venant de sa part. J'appréciais certes notre petite joute verbale, j'avais cependant du mal à m'imaginer chez lui, dans sa chambre en train de travailler sérieusement, et je ne pouvais pas croire qu'il eût proposé cela sans quelconque objectif malsain. « Avant que tu ne sortes un couteau pour me trancher la gorge, sache que j’ai des colocataires donc non, je ne te sauterai pas dessus. » Bizarrement, ceci ne me rassurait guère. Entre colocataires, ils devaient bien s'arranger entre eux pour ramener des filles, avec un espèce de code comme on pouvait le voir dans diverses séries télévisées. « Franchement, je pensais pas que t'aurais le cran de demander. » Sans doute par crainte de me faire fuir, il me proposa une alternative intéressante, à savoir aller emprunter une salle de cours vide. J'émettais une certaine hésitation quant à cette dernière proposition, notamment parce que la dernière fois que j'avais voulu m'isoler dans une salle de classe, le personnel d'entretien m'en avait virée au bout d'une petite heure, et moi qui détestais me faire remarquer, j'avais été servie. Mais voilà qu'un cas de conscience s'imposait à moi : si j'allais chez lui, n'allait-il pas s'imaginer qu'il me plaisait ? Ça n'était pas un drame, certes. Il avait dû en voir tellement d'autres. « Je te suis chez toi, mais ne t'avises pas d'imaginer quoique ce soit. » Je m'attelais à ramasser mes diverses affaires, feuilles de cours, bouquins et stylos qui traînaient en vrac sur la table, tout en me questionnant sur la réponse que je venais de lui donner. Mais je me rassurais en me disant que j'y allais pour travailler et rien d'autre. En tout cas, cela sembla le satisfaire, et nous sortîmes de la bibliothèque sans dire mot. Une fois dehors, chose promise, chose due : « J'm'appelle Riley. »
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Augusto P. Da Volpedo
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MessageSujet: Re: Riley&&Augusto Riley&&Augusto EmptySam 5 Mar - 0:03


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    Je déteste la psychologie à deux balles des femmes. Elle et leur fichue morale qu’elles ne veulent pas corrompre. Sous aucun prétexte sinon de quoi auront-elles l’air devant leurs amies voyons ? Franchement qui se soucie encore de ce genre de détail en 2011. Nous sommes au vingt et unième siècle que diable. Il faut savoir vivre avec son temps au lieu de régresser sans arrêter. La jolie brunette à qui je devais tenir compagnie depuis trente bonnes minutes maintenant était de ce genre-là. Pince sans rire, elle n’osait pas se l’avouer mais je lui plaisais. Je suis peut-être un peu prétentieux mais pas du tout stupide. Il me suffisait de la regarder dans les yeux. Le regard d’une femme ne ment jamais. Il ne peut pas tromper parce qu’il est le reflet de son âme. Je voyais bien qu’elle se torturer les méninges et je dois bien admettre que cela me faisait quelque peu rire intérieurement. Oui je n’allais tout de même pas lui faire l’affront d’éclater de rire devant elle. Qui sait comment elle le prendrait ? Mal probablement … Et je ne pourrais pas la blâmer. Rares sont ceux qui acceptent sans rien dire que l’on se moque d’eux impunément. Tout du moins, je ne fais pas partie de cette catégorie de personnes. Tout en continuant à l’examiner avec attention, je me suis demandé ce qu’elle pouvait bien penser de moi et de mon aplomb à la fois distrayant et tellement énervant. Pendant que je réfléchissais à cette interrogation, mes sourcils se froncèrent. Merde, depuis quand l’avis des autres avait une importance quelconque pour ma petite personne ? Jamais, ô grand jamais je ne m’étais soucié de l’opinion de ceux qui m’entouraient donc il était hors de question que je commence aujourd’hui. De plus cette fille n’était qu’une passade. Juste une possible, future et hypothétique aventure que j’oublierais bien vite. Rien de plus, rien de moins. Pas la peine de me renverser le cerveau en quête de réponses qui ne m’intéresseraient plus d’ici quelques heures ou jours au mieux. Il fallait juste que je me concentre sur l’instant présent. Faire bonne figure pour l’attraper dans mes filets. Comme toutes les autres. Après tout, elle ne devait pas être bien différente. Elle jouait peut-être la mijaurée mais au fond, n’était-elle pas tout l’inverse ? Bon d’accord à l’observer, elle avait vraiment l’air de la fille qui est première de sa classe, qui ne fait aucune vague et qui ne commet jamais rien de répréhensible. Pourquoi me suis-je intéressé à elle déjà ? Bon stop Gusto. Tu te poses trop de questions et tu n’arrives pas à avoir de réponses satisfaisantes donc on arrête là pour la séance de psychologie et on passe à autre chose de plus concret. Ravi de cette bonne résolution, je fis rapidement le vide dans ma tête. C’était plus facile que je ne me l’étais imaginé. Comme quoi finalement, je ne changeais pas. Je la voulais juste en tant que conquête du jour. Lorsqu’elle me fit remarquer qu’elle avait du travail et qu’en plus je ne lui plaisais pas, je ne pus m’empêcher de sourire. Un sourire tellement large qu’on devait facilement pouvoir apercevoir mes trente-deux dents. Heureusement pour elle qu’elle n’était pas comme Pinocchio sinon son nez se serait aisément allongé d’une dizaine de centimètres. Ce qui soit-dit en passant aurait considérablement dégradé son visage aux traits fins. Par conséquent, un tel dommage sur une si jolie fille se serait soldé comme étant une véritable catastrophe. Nonchalamment, je lui ai alors répliqué qu’elle mentait et que son affirmation était on ne peut plus fausse. Pour mon grand plaisir, une teinte rosâtre vint s’installer sur ses joues et mon sourire de gamin satisfait s’élargit encore. Bon sang, qu’il était amusant de manipuler untel ou untel afin de lui faire avouer ce que l’on rêve d’entendre. « Tu ne veux donc pas croire qu'une fille puisse ne pas être irrémédiablement attirée par ton sourire de loveur ? » Elle est ADORABLE. Avec son regard de petite fille énervée et ses joues rouges, j’avais presque envie de la croquer. Cependant faire un tel geste dans un lieu public … non je n’allais pas pousser le vice aussi loin. Sans prendre de gants pour la ménager, je répondis du tact au tact. « Je pourrais le croire si jamais cette fille n’avait pas rougie par rapport à ma remarque précédente. Manque de chance, ton corps t’a trahi. » Un peu de gentillesse dans ce monde de brute ? Oui, bon ce n’est pas pour moi. Pas de ma faute, je suis brute de décoffrage. Pour me faire « pardonner » cet affront, j’ai tenté un vague compliment. « Toutefois, tu es adorable avec cette rougeur. Loin de moi l’idée de vouloir te faire croire le contraire. » Vrai. Archi vrai pour une fois j’étais tout ce qu’il y a de plus sincère. Qu’elle n’y prenne pas trop goût, les compliments tombent au compte-goutte avec moi.

    Ma tactique concernant le fait de me faire passer pour le caliméro de service ne marcha qu’à moitié. En effet, elle eut l’air étonné, ne sachant pas ce qu’elle devait dire ou faire mais en contrepartie, elle ne me répliqua pas. Me laisser le dernier mot est bien sympathique mais je m’étais attendu à une réponse un peu plus cinglante plutôt qu’à un silence qu’il était bien difficile d’interpréter. Bon, la contrariété n’allais pas l’emporter sur cette joie indescriptible qui m’avait traversé puisque cette jeune étudiante m’avait honoré de son attention plus de dix secondes d’affilés. C’était presque un record. Depuis mon arrivée et mon installation sur notre table commune elle se contentait de me parler le plus brièvement possible. A croire que je lui fais peur. Je dois sûrement ressembler au grand méchant loup. A non, c’est vrai je suis insupportable selon ses dires. Insupportable mais c’est vers moi qu’elle se tourna quand il fallut trouver une solution pour que nous soyons débarrassés des hystériques qui débattaient sur leurs prochaines proies. Sans hésitation, je lui ai donc proposé de venir chez moi. Je n’avais rien à perdre, tout à gagner. Si jamais elle refusait, je n’en ferai pas une maladie. Certes, je serai déçu, je ne pouvais pas le nier mais je m’en remettrai. La vie est faite de joies et de peines. Je n’aurai pu qu’à ma consoler en papillonnant vers d’autres jeunes demoiselles moins farouches. « Franchement, je pensais pas que t'aurais le cran de demander. » Si j’avais pu éclater de rire, je l’aurai certainement fait sans la moindre gêne. Cependant, une bibliothèque est un lieu de tranquillité à la base et je ne voulais pas pêcher dans ce havre de paix. Je me suis donc juste contenté d’étouffer ce rire qui me montait à la gorge avant de prendre la parole. « Et encore, tu ne connais pas toutes mes facettes et mes talents cachés. Tant mieux n’est-ce pas ? Cette journée risque d’être enrichissante. » Mon ton était léger et badin. Pouvais-je la faire rougir une nouvelle fois ? Peu probable mais essayer ne coûte rien. Par contre, elle réussit à me laisser sans voix l’espace d’une micro seconde … Je ne rêvais pas, elle venait bel et bien de me confirmer que oui elle venait à la villa ? Gusto, mon gars c’est ton jour de chance. Elle pinaille en faisant la belle mais au fond, ne mourrait-elle pas d’envie d’accepter cette proposition à la minute même où je l’avais énoncé ? Arf’, ça y est, je repars dans mes interrogations. Stop j’ai dit. Je repris assez vite une contenance tout à fait normale et haussant un sourcil de manière ironique, c’est avec une mimique presque outrée que je lui ai déclaré « Mais je n’imagine rien, nous allons travailler. Pour qui me prends-tu ? » Pour un vil séducteur. Ah non pardon, pour un loveur c’est vrai. La différence entre ces deux sortes de types est plutôt mince. D’un bond, je fus debout et je l’observais avec une impatience non feinte ramasser ses affaires. Pour ma part, je laissais les bouquins de philosophie en plan. Il y a des gens de payer ici pour ranger ce qui traîne, pas question que je me fatigue comme un vulgaire employé. Une fois qu’elle fut prête, nous avons quitté la bibliothèque. Silencieux, j’attendais qu’elle remplisse sa part du contrat et qu’elle me révèle enfin son prénom. Ce qu’elle fit dès que nous fûmes dehors. « Enchanté Riley, moi c’est Augusto. Mais tu peux m’appeler loveur si tu veux. » Dis-je en lui lançant un regard moqueur. Elle avait laissé parler les préjugés -qui ne sont pas faux- et à présent, je m’amusais à les lui renvoyais en pleine tête. Tout en plaçant ma main droite au creux de ses reins, je lui ai indiqué de la gauche le chemin pour aller jusqu’au parking. Mon cabriolet nous y attendait et une fois à l’intérieur de ce dernier, je mis le moteur en marche. La bienséance aurait voulu que je lui demande avant de quitter définitivement les lieux si elle n’avait pas de regret et si elle n’avait pas changé d’avis. N’étant pas un adepte des bonnes manières, ce détail m’était passé au-dessus de la tête. Maintenant qu’elle était dans la voiture, elle n’avait plus de moyens pour s’échapper. Dommage pour toi Riley, tu vas devoir me supporter à ton plus grand damne. « Tu montes souvent en voiture avec des inconnus ? Non, parce qu’il y a moins d’une heure tu m’agressais presque si j’avais le malheur de te parler et là comme si de rien n’était, tu viens chez moi. Ce qui est loin de me déplaire d’ailleurs. » Sortir quelques banalités sur le temps ou sur l’université ? Non, non autant entrer dans le vif du sujet. Cette fille m’intriguait réellement et pour une fois, mon intérêt était sincère. Profitons-en, ce n’est pas près de se reproduire.

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MessageSujet: Re: Riley&&Augusto Riley&&Augusto EmptyMer 16 Mar - 0:54

    L'orgueil dont faisait preuve mon compagnon de table me laissait sans voix. Il n'était ni plus ni moins qu'un de ces minets qui pavoisaient devant les donzelles de l'université, ce qui à mon sens, n'était pas le lieu le plus approprié pour ce genre de divertissement. Je ne sais pourquoi, mais lorsque j'avais quitté le lycée, j'avais imaginé un endroit sérieux, où tout n'était qu'étude et travail. Où chaque étudiant avait une idée bien précise de son projet professionnel, où se regrouperaient en fait tout un tas de personnes comme moi. La réalité avait été toute autre, et difficile à accepter. J'avais appris à mes dépends que régnaient ici débauche et perversion, ce qui en soit ne me dérangeait pas si cela n'interférait pas dans ma vie personnelle. Au début de l'année, ce n'était pas le cas, et tout se passait pour le mieux. Ce n'était que depuis quelques semaines que je semblais attirer les Don Juan de Berkeley, ce qui, certes, flattait mon égo car il fallait bien avouer que ce n'était pas si désagréable que d'être draguée ainsi. Et puis, tous n'étaient pas si encombrants que mon interlocuteur actuel, certains se contentaient d'une petite réflexion de temps en temps, un compliment, ou même parfois des choses nettement plus osées. Dans ce dernier cas, je passais outre et faisais mine de ne pas entendre, car je n'avais jamais su que répliquer à ces propositions indécentes. Maintes fois j'avais été tentée de dire oui, de me lâcher et d'apprendre à m'amuser, car après tout, pourquoi pas moi ? Mais je devais être sérieuse, ou tout au moins réaliste. Je n'avais pas la capacité émotionnelle nécessaire à ce genre de relation. C'était bien trop instable, pour une fille déjà pas très nette dans mon genre. Je me faisais l'impression d'être la petite fille innocente, face au grand méchant loup, qui n'attendait qu'une erreur de ma part pour ne faire qu'une bouchée de moi, de ma naïveté qui semblait flagrante au reste du monde. J'avais beau essayer de ne rien montrer de cette flamme qui m'animait parfois, certains ne manquaient pas de le remarquer, sans doute brillait-elle dans mes yeux ou peut-être même que je dégageais une aura particulière, qui attirait à moi tous les hommes en manque de sexe et de neurones, vraisemblablement. C'était incroyable de constater la baisse de QI d'un chasseur lorsque sa proie était dans les parages. Ici, étais-je la proie ? Je n'avais jamais été chasseur. Je voulais l'être, je rêvais de l'être. Mais je n'avais malheureusement pas le cran, contrairement à bien d'autres qui se vantaient sans arrêt de leurs nouvelles conquêtes. Je ne les enviais pas dans le sens où ces personnes paraissaient dénués de tout sens de la raison, aucune rationalité : ils oubliaient bien souvent que les filles avec qui ils passaient du bon temps s'attendaient au prince charmant. On ne pouvait pas dire que c'était mon cas, pour dire vrai, je n'attendais rien. Mais je ne doutais pas que ce fardeau puisse me tomber dessus à n'importe quel instant de ma triste vie, je pourrai alors m'apitoyer sur mon sort en me disant que l'amour c'est nul, que de toutes façons tous les mecs sont des connards et qu'ils ne méritent pas la peine que je m'inflige. Au fond, c'était loin d'être vrai. J'en étais consciente, et peut-être qu'effectivement, un homme sur terre était fait pour moi. Si tel était le cas, j'aimais autant laisser les choses se faire. Je savais toutefois que l'étudiant qui m'avait importunée un peu plus tôt n'avait rien d'un prince charmant, j'en aurais mis ma main à couper, c'est sans doute pourquoi je le repoussais si violemment. Malgré qu'une part de moi ne souhaitait qu'une chose, qu'il fasse de moi une reine d'un soir, juste pour connaître cette sensation d'être tout, d'être le monde et l'univers d'une personne quelle qu'elle soit. C'est pourquoi plus je m'évertuais à l'envoyer balader, plus il comprenait à quel point je jouais un rôle, celui d'une fille glaciale, que je n'étais nullement en réalité. « Je pourrais le croire si jamais cette fille n’avait pas rougie par rapport à ma remarque précédente. Manque de chance, ton corps t’a trahi. » J'aurai effectivement dû avoir la présence d'esprit de dissimuler un peu mieux ma gêne, j'avais lamentablement échoué, et petit à petit, il prenait de l'assurance, ce qui avait tout pour me déplaire. Je baissais furtivement les yeux et soupirais un moment, comme pour me redonner un peu de contenance, moi qui avais été totalement déboussolée par sa réplique, qui ne se voulait pas cassante certes mais qui me mettait mal à l'aise. « Toutefois, tu es adorable avec cette rougeur. Loin de moi l’idée de vouloir te faire croire le contraire. » Et voilà qui n'arrangeait guère la situation. Ce compliment me déstabilisait de nouveau, je tentais malgré tout de ne rien en montrer, même s'il était sans doute bien trop tard. C'était flagrant, comme le nez au milieu de la figure. « Arrête ça. Tu ne m'auras pas à force de compliments, je suis pas une de tes minettes qui n'ont besoin de rien pour te tomber dans les bras. »

    Si j'avais décidé de lui laisser le dernier mot, c'était surtout parce que je n'avais su que répondre à sa tentative de se faire passer pour le petit incompris de service, que je n'étais pas sûre de pouvoir interpréter correctement. S'il fallait lui reconnaître un talent, c'était bien celui d'acteur, sans nul doute. Pour autant, j'aimais à me prêter au jeu, étant moi-même une fervente admiratrice du monde du théâtre. Je ne me croyais pas de talent particulier, mais ici je n'avais aucun mal à me mettre dans la peau de mon personnage, même si quelques failles bien visibles me faisaient tanguer sous le poids du regard inquisiteur de l'étudiant. Ainsi, lorsque, le plus naturellement du monde, il me proposa d'aller travailler chez lui, je vacillai légèrement, comme si quelque chose avait ébranlé ma confiance et mon assurance légendaire. « Et encore, tu ne connais pas toutes mes facettes et mes talents cachés. Tant mieux n’est-ce pas ? Cette journée risque d’être enrichissante. » Son regard me dissuadait de poser la question, il refroidissait instantanément ma curiosité maladive, je m'abstenais donc de toute explication. « Je n'suis pas sûre de vouloir les connaître à vrai dire. » Je ne souhaitais pas devenir méchante avec lui, loin de là. En tout cas, je ne le faisais pas réellement exprès, c'était un réflexe, plus fort que moi, je ne pouvais m'empêcher de l'envoyer balader, car je voyais très clair dans son petit jeu et cela m'agaçait au plus haut point. Même si une fois n'est pas coutume, je décidais de n'en faire qu'à ma tête, allez savoir ce qui m'avait pris ce matin pour que ma personnalité soit à ce point altérée. « Mais je n’imagine rien, nous allons travailler. Pour qui me prends-tu ? » « Pour le genre de connard qui adapte sa personnalité selon la personne qu'il a en face de lui. Mais qui sait, peut-être que je me trompe. » C'était un coup violent que j'assénais là, mais j'acceptais déjà beaucoup de sa part, il devait se souvenir d'une chose ; je ne l'appréciais pas, il ne devait jamais oublier.
    Nous avions finalement quitté la bibliothèque, et j'avais été forcée de remplir ma part du contrat, ce qui ne me posait aucun problème particulier au fond. A son tour, il se présenta, et un sourire léger vint orner mes lèvres suite à sa réflexion, dite sur le ton de l'humour mais qui reflétait pas mal le fond de ma pensée. « Italien ? Tu honores la réputation de tes pairs dis moi. » Et tandis que nous nous dirigeâmes vers le parking, Augusto donc eut un geste des plus anodins, mais qui fit remonter dans mon échine un frisson assez terrible, imprescriptible pour lui je pense, mais très déstabilisant pour moi. Je montai dans le cabriolet clinquant, sûrement pas tout à fait consciente de l'impact que cette décision aurait sur ma journée, et laissa le jeune homme nous conduire à sa demeure, devant laquelle nous arrivions assez rapidement. « Si ça ne te déplaît pas, ne pose pas de question. » Surtout que je n'avais pas la moindre idée de la réponse, et que ni lui ni moi ne la voulions au fond.
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Augusto P. Da Volpedo
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Augusto P. Da Volpedo
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MessageSujet: Re: Riley&&Augusto Riley&&Augusto EmptyDim 10 Avr - 20:30


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    Cette fille était un véritable mystère. Plus je m’évertuais à essayer de comprendre sa psychologie et plus elle me déroutait. Pendant une minute, elle allait agir comme la reine des glaces en personne et durant la suivante, elle baissait les yeux telle une vierge effarouchée. Est-ce qu’il est réellement possible d’avoir deux personnalités aussi distinctes ? Il y a encore une heure, j’aurai juré que non. A présent, je crois que oui. Ou alors je suis tombé sur un spécimen rare. Ce qui est également possible quand j’y réfléchis. Peut-être que cette fille est très lunatique. Bravo mon Gusto, tu es tombé sur le bon numéro. Au départ, si je l’avais abordé, ce n’était pas du tout parce que j’avais eu un coup de foudre. Non, bien sûr que non. Augusto Pelizza Da Volpedo n’est pas du tout de ce genre-là. Si j’avais engagé la conversation, c’était juste pour pouvoir me désennuyer un peu avant de devoir bosser sur mon fichu exposé. Le réconfort avant l’effort. Je sais bien que ce proverbe est faux, cependant pour me motiver, je trouvais le fait de dragouiller une fille plutôt plaisant. Sauf qu’avec elle, j’étais tombé sur un os. D’habitude, quelques sourires, deux clins d’œil et un vague compliment en italien suffisait largement à faire l’affaire. La plupart des filles de l’université de Berkeley n’étaient pas réputées pour être les plus chastes des Etats-Unis. Il faut croire que je venais de « m’intéresser » à la seule étudiante qui détestait ce genre de procédé. Dommage pour moi parce qu’elle est plutôt jolie quand même. De plus, je parie que derrière cette façade de froideur exagérée se cache un tempérament volcanique dans l’intimité. Ceci dit, dommage pour elle aussi. Elle devrait prendre comme un honneur le fait que je lui accorde mon attention plus de trois minutes consécutives. Ce n’arrive pas tous les jours et généralement je choisis précieusement les filles avec lesquelles je passe mon temps. Elle ne comprenait décidément pas le privilège qu’elle avait d’être à la même table qu’un Pelizza Da Volpedo. Pourtant elle ne me paraissait pas stupide. Au contraire. A voir tous ses livres et toutes ces notes éparpillés sur le long de la table de travail, il était plus qu’évident que la demoiselle était du genre à travailler d’arrache-pied et à ne se donner aucun moment de répit. Si elle l’avait souhaité, j’aurais pu être ce répit qu’elle devait plus ou moins désirer dans son for intérieur. Néanmoins, vu l’acharnement avec lequel elle me répondait toujours et encore plus agressivement, j’allais avoir du mal à la faire sortir de sa carapace pour que ce moment pour l’instant pesant deviennent rapidement beaucoup plus divertissant et par la même occasion amusant. Bien entendu, je pouvais aisément lui demander de faire un petit effort mais à tous les coups, elle m’assènerait un coup fatal comme quoi si je n’étais pas content, que j’aille voir ailleurs. Sans savoir pourquoi, je n’avais pas la moindre envie de partir. A croire que j’aimais bien ces petites chamailleries de gamin et surtout que j’appréciais le fait qu’elle me rembarre sans pitié. A vrai dire, je n’aimais pas cela, toutefois j’appréciais cette querelle car même si elle ne m’apporterait au final, elle aurait au moins le mérite d’avoir fait passer le temps plus vite. Lorsqu’une rougeur traîtresse envahit les pommettes de mon interlocutrice, je me retins d’enfoncer un peu plus encore le couteau dans la plaie en étant méchant. Je fis même une chose qui m’étonna moi-même : Je tentais un moyen pour tourner la situation en dérision. Or, on ne peut vraisemblablement pas refouler sa véritable nature bien longtemps car le compliment que je lui adressais était certes bien tourné mais elle pourrait le prendre comme un affront. Et je ne pourrai pas le lui reprocher. Je m’attendais à une réplique cinglante de sa part comme un « va au diable » ou une autre gentillesse de sa part. Rien ne se produisit. Contrairement à ce que je pensais, elle parut un peu plus perdue encore et cela ne diminua aucunement la couleur qui s’était à présent bien installé sur ses joues. Sa phrase suivante ma fit soupirer. Elle ne lâchait jamais le morceau. Haussant brièvement les épaules, je répondis provocateur. « Très bien. Dis-moi tout de suite ce qu’il faut pour que tu tombes dans mes bras, que l’on puisse passer aux choses sérieuses. » Qui a dit que les hommes ne savaient pas être adorables ?

    La partie fut gagnée pour moi quand elle accepta d’aller jusqu’à la villa. Plutôt téméraire sachant qu’elle ne me connait que depuis une heure à peu près. Mais ce n’est pas moi qui vais me plaindre de ce retournement de situation en ma faveur. Je serai même stupide d’essayer de la convaincre que finalement non, pour son bien-être, elle ferait mieux de refuser. Après tout, elle est assez grande pour décider de ses choix et les assumer jusqu’au bout. J’étais à la fois tellement surpris et excité qu’elle ait accepté que je ne pris pas la peine de répondre à sa remarque comme quoi, elle n’était pas certaine de vouloir découvrir toutes mes facettes. En acceptant mon invitation pourtant, il y avait de fortes chances pour qu’elle en voie quelqu’une durant les prochaines heures qui allaient suivre. Pendant que nous nous préparions à sortir de cette fameuse bibliothèque – qui finalement m’avait servi à quelque chose – ma « charmante » compagne ne put s’empêcher de me comparer à un connard. Aoutch, ça c’est le type de mot qui fait mal à l’égo. Surtout à un égo un brin sur développé comme le mien. Toutefois, à mon étonnement, je ne pouvais pas nier tout ce qu’elle venait de dire de bout en blanc. Elle n’avait pas tort sur toute la ligne et je me voyais mal mentir. Certes, j’étais capable de trouver des arguments pour balayer avec négligence cette attaque frontale … Mais en avais-je vraiment envie ? Rien n’était moins sûr. De ma part, elle eut juste le droit à un « Oui, peut-être … » songeur. Peut mieux faire. Il y a trois minutes, j’avais un talent de comédien qui aurait fait pâlir plus d’une star hollywoodienne et là, je me contentais d’un oui peut-être assez pathétique. C’est de bonne guerre, pour une fois c’est elle qui reprenait l’avantage. Durant le trajet qui nous mena jusqu’à ma voiture, nous avons chacun rempli notre marché : Je lui avais trouvé un endroit calme pour travailler, elle me dévoilait son prénom sans chichis. Une fois que cela fut fait, je me suis présenté à mon tour par politesse. Mon prénom - accompagné de me accent – ne dut pas la tromper car elle m’interrogea sur mes origines. Enfin … sa question se révéla être rhétorique car elle ne me laissa pas en placer une. Elle répondit immédiatement et je dus attendre que mademoiselle se taise pour pouvoir ouvrir la bouche et parler également. « C’est fou comme vous les américains vous avez des préjugés sur nous les méditerranéens. » En même temps, ce que l’on racontait sur les italiens n’était pas totalement obsolète. Effectivement, nous étions un peu plus macho que d’autres civilisations. D’accord, il arrivait que nous soyons aussi un peu plus beaux parleurs que les autres hommes et le maniement des compliments dans nos bouches n’avait réellement aucun secret. Mais ce n’est pas une raison pour nous les balancer à la première occasion en pleine tête tout de même. Nous étions presque arrivés à la villa quand le silence qui s’était installé fut rompu par … une question que je posais par pure curiosité. Sa réponse me déplut fortement et mes sourcils se froncèrent. « Et toi, je te prierai de ne pas me donner d’ordre. » Mon ton était certainement un peu plus sec que je ne l’aurai voulu, mais je n’appréciais que moyennement que l’on me dise ce que je dois faire ou pas. Moins d’une minute plus tard, nous étions arrivés et je garais mon cabriolet dans l’allée. J’attendis que Riley sorte de la voiture à son tour avant de lui indiquer le chemin à suivre d’un signe de main. Aucun de mes colocataires n’étaient présents car aucune de leur voiture n’étaient disposées près de l’entrée. Une fois la partie d’entrée ouverte, j’ai montré à la jeune femme un couloir sur la droite. « Le salon est au bout du couloir, tu peux aller t’installer. Je te rejoins dans deux minutes. » Puis sans attendre une quelconque réponse de sa part, je la laissais en plan, préférant me diriger vers la cuisine pour me prendre un verre.
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