.IDRIS & ANDREAS..LES COPAINS D'ABORD.
« Han putain t'es trop con. » Je m'exclame en restant la bouche à moitié ouverte avant de lever les yeux au ciel. Enfin au ciel, façon de parler. Plutot au plafond de mon appartement. Ce soir je suis sorti – me mettre une murge d'enfer – faire la fête avec ma moitié. Non non pas mon Soan que j'aime mais plutot Idris. Mon autre moitié. A vrai dire je ne sais même plus comment nous sommes devenus potes lui et moi. Enfin si, on est sortis ensemble un temps mais ca n'a pas fonctionné, alors nous avons préféré rester de bons amis. Et il faut dire que notre amitié roule comme sur des roulettes. J'sais même plus où on s'est trouvés. Ca devait être dans un bar ou bien une connerie de ce genre là. L'alcool ca rapproche c'est bien connu. Et ce n'est pas certainement pas Idris qui m'en dira le contraire. Il m'avait raconté ca petite aventure d'un soir avec sa rouquine. Enfin la rouquine de Soan également. La rouquine de toute le monde en gros. Personnellement elle m'agace un peu cette gonzesse. Bon c'est vrai qu'elle est vachement bandante – n'ayons pas peur des mots – mais de là à être en admiration devant elle... Ou alors c'est moi qui suit trop buté j'en sais rien. Ce n'est pas que je ne l'aime pas, au contraire j'apprécie sa présence à l'appartement quand elle tient compagnie à Soan, mais j'sais pas...Quand ils sont tous les deux à regarder leurs conneries de films d'amour, mon appartement se transforme en Bisounoursland c'est une horreur. D'ailleurs en parlant de ces deux là, il me semble qu'ils passent la soirée ensemble. En même temps, Soan ne peut pas encadrer Idris – surtout depuis le coup de pute qu'il a fait à la naine rousse – alors c'est clair et net qu'il n'allait pas rester dans les parages. Moi ca me fait franchement marrer tout ce cirque. Ouais, c'est tellement le bordel dans leur histoire – à savoir si il y en a vraiment une – que je trouve ca comique.

On dirait une équipe de bras cassé Idris et Sid. Ils sont là à se tourner autour pendant cent sept ans pour au final s'engueuler. Dire que moi je vie un truc pépère avec mon Soan. Mon couple est presque parfait à coté de ces deux là. Soan et moi étions tout de même moins coincés que ca. Enfin moi non puisque je me suis rué sur lui, mais mon petit-ami c'était un autre niveau. Bon en même temps ce n'est pas tous les jours qu'on découvre que l'on est gay ca je veux bien le reconnaître. En tout cas une chose est sûre et certaine, jamais je ne m'y suis pris de la même façon qu'Idris pour attirer Soan dans mes filets. Je crois même que ca aurait fait tout l'effet inverse. Non mais l'abruti fini que de martyriser cette pauvre rouquine. En plus de se la mettre à dos, il s'était mis mon petit-ami – qui ne le portait déjà pas dans son coeur – à dos. La crise de nerfs que m'avait tapé Soan en apprenant le coup de la banderole sur le casier. Bon moi franchement je dois le reconnaître, j'ai jamais autant ris de toute ma vie. J'aurais vraiment aimé voir ca. La gueule décomposée de la nouvelle Brigitte Bardot. Mais bon, je crois que si j'avais participé à ce lynchage public, Soan m'aurait pété la gueule à coup de sac à main. C'était sa nouvelle lubie les sacs à mains de luxe. Moi personnellement je préfère les planches de skateboard mais chacun son délire hein.

D'un geste brusque je fais claquer la porte de l'appartement et balance ma veste en cuir sur le canapé du salon avant de me diriger droit vers la cuisine. Une fois arrivé à la hauteur du frigo, je nous sors deux bières – comme si nous n'avions pas assez picolé – et retourne m'affaler près de mon pote. Bien calé entre les coussins je sirote ma bière tout en fumant tranquillement ma clope. J'adore rester à glander comme ca. Le pied d'enfer. Je tire une dernière latte et jète un coup d'oeil au frisé. « Quand j'y reprense ca me fais bien marrer ton truc. J'aurai été là je l'aurai accompagnée jusqu'à son casier pour lui dire qu'elle avait une surprise. » Dis-je en laissant échapper un rire. « Mais en même temps c'est franchement batârd c'que t'as fait. » D'accord elle s'était barrée mais j'sais pas si elle méritait une humiliation pareille. « Ca fait trois jours qu'elle appelle mon mec en chialant et lui il la suit comme un petit toutou en prétextant qu'elle a besoin de réconfort et tout le tralala... moi je vais péter un câble je t'assure ! » M'exclamais-je en posant ma bouteille contre la table. « T'as chier dans la colle mec. »