Les cours avait repris depuis une semaine déjà, ce qui avait permis à Maxence de retrouvé ses amis et connaissances. Le Gamma entamait sa deuxième année d’étude à Berkely et il avait la ferme intention de causer des ravages encore cette année. Sa cible ? Casey A. Nelson, la petite sœur de Charlie son meilleure ami. Cette petite était tellement naïve, qu’il n’aurait pas de mal à profiter de ses bonnes volontés, si bien qu’elle n’y verrait que du feu à cause de l’amitié qu’entretenait Maxence avec son frère. Cette fameuse petite sainte nitouche encore vierge, avait attiré son attention et pour cause. Durant la dernière année, la blondinette et lui avait fait plus amples connaissance par l’entremise du frangin, ce qui avait donner au Gamma l’envie de chambouler sa vie, pour de bonnes et de moins bonne raisons. Il la trouvait trop sage, trop ordonné et il ne supportait pas ça. Il avait envie de lui faire gouter à la vraie vie, lui faire vivre des expériences, mais surtout, l’utiliser à son avantage.

Quoi qu’il en soit, la dernière fois qu’ils s’étaient vu tous les deux, Casey avait invité Maxence à manger chez son frère. Un peu surpris par cette demande, Maxence fini par accepter sous condition qu’elle lui explique ce qu’elle avait en tête. Elle ne l’invitait pas pour rien et il le savait. En fait, la blondinette voulait se venger de son frère qui c’était mis en couple avec cette jeune femme qu’elle ne supportait plus. Cette miss lui avait volé son frangin, l’amour de sa vie, et les deux devait payer. C’est pour cette raison que Casey avait demandé à Maxence de jouer le nouveau petit copain prometteur devant son frère, sans doute pour lui faire voir de quoi elle était capable. Enfin bref, Max’ était au courant du rôle qu’il avait à jouer dans l’histoire, et il était prêt à y mettre son trois cent pourcent.

Cet après-midi-là, il n’avait pas cours. Il était donc resté chez lui à étudier sagement dans l’attente d’un signe quelconque de la part de Casey. Lorsqu’elle l’eu texter pour lui demander s’il était déjà chez son frère ou s’il passait la récupéré, Maxence s’empressa de lui répondre de l’attendre à l’université, qu’il passerait la prendre pour créer un plus gros impacte. Il avait une idée en tête. Il savait fort bien que Charlie n’appréciait pas les gestes odieux et provocateur envers sa petite sœur et c’est pourquoi il lui réservait une surprise toute particulière. Fin prêt à partir, McKee empoigna son portefeuille et partie en direction de l’université pour récupérer Casey. Les deux réunis, ils se dirigèrent chez leur hôte. Une fois sur place, Maxence empoigna la main de Casey , histoire de donner un peu plus de véracité au faux couple et lorsqu’ils furent devant la porte, Maxence frappa. « Je n’ai qu’une chose à dire, joue le jeu au maximum ok? » à ces mots, il attira la blondinette dans ses bras, et ce mit à l’embrasser de façon sauvage et sensuelle à la fois, pour que Charlie les surprennent ainsi. Son plan avait fonctionné, lorsque Charlie vint ouvrir la porte, Maxence était en train de rouler une pelle à sa sœur, main sur son postérieur. En bon innocent, le Gamma mit fin au baiser et ce tourna face à Charlie pour le saluer. « Hey Charlie Brown, ça va ? » Il avait une de ses envie de rire, mais il ce retint. Pauvre Casey, elle ne savait pas dans quoi elle venait de s’embarquer, mais le plus à plaindre dans toute cette histoire, c’était sans doute Charlie.

Casey jeta un nouveau coup d’œil à l’horloge qui trônait au-dessus de la porte d’entrée avec un soupir. Cela faisait près d’une heure qu’elle était à la bibliothèque – un lieu qu’elle fréquentait beaucoup trop ces derniers temps à son avis – et sa feuille restait résolument blanche. Elle n’arrivait tout bonnement pas à se concentrer. Pas quand son esprit peinait à se focaliser sur l’objet de sa dissertation pour mieux s’évader vers d’autres sujets bien plus futiles. Comme le fait qu’elle allait voir Maxence ce soir et que le dîner prévu chez son frère risquait par conséquent de ne pas être de tout repos. Réalisant qu’elle ne pourrait pas tenir une autre heure de plus à bosser sur son devoir, Casey décida de rassembler ses affaires. Elle balança son sac sur son épaule et sortit de la grande bibliothèque pour se rendre à l’extérieur. Elle irait chez Charlie plus tôt que prévu finalement. Avec cette pensée elle prit son téléphone et composa un message pour demander à McKee s’il n’avait pas encore quitter chez lui et si dans ce cas pouvait passer la prendre avant de se rendre au dîner. Il ne tarda pas à répondre par l’affirmative. Casey l’attendit, assise sur un des bancs bordant la façade de Berkeley, ne faisant pas attention au monde autour, distraite encore une fois.

Depuis qu’elle l’avait revu, quelques jours après la reprise des cours, elle se plongeait assez souvent dans ses pensées, se questionnant sans arrêt. Au départ, elle s’était empressée de s’entretenir avec Maxence pour lui parler de ce plan complètement tordu qu’elle avait en tête pour agacer son frère et lui faire en quelque sorte comprendre ce qu’elle ressentait quand elle le voyait traîner avec cette rouquine sans cœur qui, au passage, avait de nouveau rompu avec lui – d’accord, elle admettait que ce n’était pas n’importe quelle rouquine, Belammée n’était plus seulement la copine de Charlie qui lui donnait de sérieux envie de meurtres, mais Belammée, sa femme, la mère de son neveu, Sydney, qu’elle adorait comme s’il avait été son fils. Mais le sentiment de trahison qu’elle avait ressenti quand Charlie lui avait fait comprendre qu’elle ne voulait pas qu’elle interfère dans sa vie alors que celle-ci était déjà assez retournée comme ça lui avait donné l’idée de lui faire payer. Charlie était son frère, son meilleur ami, Casey se réservait le droit de rendre la monnaie de sa pièce à celui ou celle qui osait le blesser. Ne pouvoir rien faire qui montrerait combien elle tenait à son bien être la tuait. Alors elle avait trouvé quelque chose pour compenser la colère. Sortir avec Maxence. Son meilleur ami à lui, son frère de cœur. Evidemment ce n’était que prétendre sortir avec, rien de sérieux, de réel. Casey avait trouvé le plan brillant, et Maxence lui n’avait étrangement pas été contre. Tout le contraire même. Il était ravi de lui offrir ce plaisir. Et à la réflexion, s’il elle appréhendait tant maintenant c’est parce qu’elle se demandait si tout cela était finalement une excellente idée. Parce qu’au fond, quand elle lui avait proposé son idée, elle n’avait pas encore réfléchi aux conséquences que tout ceci aurait pu avoir sur eux…

Elle fut coupée dans ses pensées par son arrivée. Ils n’échangèrent pas grands mots quand Casey monta dans la voiture. Ils se connaissaient depuis assez longtemps pour s’en tenir aux silences confortables. Ils passèrent le court chemin à regarder la route et pour Casey, c’était un autre sursis à ce qui allait l’attendre face à Charlie. Cela ne dura pas très longtemps. Arrivée devant la porte de l’appartement de son frère, elle sentit la main de Maxence saisir la sienne, un regard qu’elle ne connaissait que trop bien au fond de l’œil. Il frappa. « Je n’ai qu’une chose à dire, joue le jeu au maximum ok? » Casey se tourna vers lui et avant qu’elle n’ait pu lui demander ce qu’il comptait exactement faire, il se pencha vers elle, l’attirant à lui, pour lui rouler une pelle monumentale…qui la laissa tout simplement pantelante. A l’instant où la porte s’ouvrit, les mots du jeune homme firent chemin dans son esprit momentanément placé sur off et elle s’attela à participer au baiser, sentant soudainement la main de Maxence se poser bien plus bas que sa notion de la décence ne l’autorisait. Puis il s’éloigna et ce fut comme si elle redescendait brusquement sur terre.

« Hey Charlie Brown, ça va ? » Casey devait reconnaître une chose, Maxence en avait dans le pantalon. Parce que s’il y avait bien une chose que l’entourage de Charlie respectait avec soin, et c’était elle. Même Max, tout bad boy qu’il pouvait être avait toujours eu cette notion en tête et ne se serait jamais permis de lui faire mal au su et au vu de Charlie.

Voyant le sang quitter doucement le visage de ce dernier, Casey ne put s’empêcher de sourire, bien que toujours autant secoué par le baiser.. Se décollant de la poigne du Gamma, sans lâcher sa main qui reposait toujours dans la sienne, et un air plus qu’innocent sur le visage, elle s’avança vers son frère en le saluant pour lui déposer un rapide baiser sur la joue tandis qu’elle entrait tranquillement dans l’appartement. « Max est passé me prendre, j’espère que ça ne te dérange pas qu’on soit venu plus tôt que prévu. »

Casey se débarrassa de sa veste, son regard croisant celui de Maxence, plein de malice, et elle eut soudainement très chaud, ses yeux descendant sur ses lèvres. Elle lâcha sa main. Oui parce qu’au fond, quand elle lui avait proposé son idée, elle n’avait pas encore réfléchi aux conséquences que tout ceci aurait pu avoir sur eux, et leur relation déjà bien trop compliquée…

Charlie, lui, était toujours restée près de la porte, figé.

Le coup de théâtre avait fonctionné ! Maxence était certain qu’avec cette idée pourrie, ils arriveraient à traumatiser Charlie. Le pauvre. Lui qui devait s’imaginer les pires scénarios à propos de sa sœur et lui. Dieu sait ce que McKee aurait donné pour être dans la tête de son meilleur ami au moment où il avait ouvert la porte pour les accueillir. Accueil qui mit du temps à venir d’ailleurs. Le Gamma avait toujours été du genre à ce payé la gueule des gens. Meilleur ami ou pas, il n’y avait pas de différence, surtout lorsqu’une jeune femme ravissante était en cause. Cassey, il la connaissait depuis toujours, enfin il la connaissait plus sous le pseudo de la vierge marie sainte ni touche – surnom qu’il lui avait si gentiment attribué - . Tout le monde à Berkeley savait qu’elle prônait l’abstinence et patati et patata. Tout le contraire de Maxence, qui lui était plus libertin que Dom juan lui-même ! Pour lui les relations de couple, les fiançailles, le mariage, les bébés et tout le reste ce n’était pas pour lui. Il n’avait rien contre ça au contraire, il trouvait admirable que son ami et frère de cœur se soit uni avec cette petite rouquine pour le restant de ses jours … Une vie c’est long tsais … et devoir endurer cette même personne durant un maximum d’année, n’était pas donner à tout le monde. La preuve, McKee avait du mal à supporter une nana plus d’une nuit, alors je vous laisse imaginer le reste.

Pourquoi en étaient-ils arriver là ? Qu’est ce qui avait poussé Maxence à accepter de jouer les petits copains aimant et fidèle ? Cassey devait avoir ce petit quelque chose en plus – mit à part le fait qu’elle soit encore vierge – pour le convaincre de jouer le jeu. À vrai dire, depuis un moment déjà, leur relation avait évolué en quelque chose de bizarre, étrange et amusant, mais tout de même bizarre. Au début elle n’était que la sœur de Charlie rien d’autre. Mais plus le temps avançait, plus il c’était surpris à vouloir passer du temps avec elle. À l’insu de son ami ça va de soi. De simple connaissance, elle était devenue une ‘’ amie ‘’ et d’amie elle était passé à quelque chose de plus… quelque chose d’inqualifiable. Ce qui faisait peur à McKee. Oui il lui faisait du mal et s’amusait à ses dépens – comme avec toute les autres filles d’ailleurs – mais avec Cassey, il ressentait toujours le besoin de demander pardon, chose qu’il ne faisait jamais. Il ne voulait pas la perdre, il ne voulait pas qu’elle cesse de lui parler, de lui pardonner. À vrai dire peut-être qu’il l’appréciait plus qu’il ne le pensait, et le fait qu’elle soit de nature innocente, lui facilitait la tâche lorsqu’il s’agissait de la manipuler et lui mentir à sa guise. Mais après tout, il était peut-être celui des deux qui se faisait prendre au jeu.

Quoi qu’il en soit, lorsque le baiser prit fin, Maxence échangea un regard complice avec sa nouvelle ‘’ petite copine ‘’ avant de saluer Charlie. Celui-ci semblait complètement sous le choc, si bien qu’il les laissa poiroter dehors, de longues minutes durant. Yo c’était qu’un baiser, il n’y avait pas mort d’homme. Pourquoi tout ce cinéma pour un simple échange de salive. Qui sait peut-être c’étaient-ils refiler la mononucléose. Ce qui aurait été pas mal d’ailleurs, puisqu’ils auraient pu passer leurs journées au lit – ensemble - . Enfin bref, Cassey et Maxence finirent par entrer à l’intérieur, main dans la main, avant que celle-ci ne les séparent afin de retirer sa veste que le Gamma s’empressa de prendre. Il sentait que Charlie les observait, ce qui le faisait rire. Il devait remédier à la situation et vite, c’est pourquoi il s’empressa de balancer le vêtement de sa compagne au visage de l’hôte. Après quoi il s’empressa de réclamer Sidney en faisant abstraction des paroles que Charlie venait de prononcer. « Il est ou ton fils dude ? Cassey aimerait bien le voir histoire de ce pratiquer un peu, car au cas où elle ne te l’aurait pas dit… dans neufs mois c’est à son tour d’être maman ! » Et BAM prend ça ou je pense Silver. Tout ça n’était que mensonge bien évidemment, mais ce qui avait de drôle dans tout ça, c’est que Charlie, lui, y croyait. Après coup, un silence s’installa dans la pièce.

Maxence se retenait d’éclater de rire, putin s’il avait vu la gueule qu’il tirait l’autre, il serait sans doute mort d’une crise cardiaque, à moins que ça ne soit déjà fait. Quelques minutes passèrent ainsi, sans que personne ne dise rien… Le Gamma, tant qu’à lui, avait profité de ce silence pour prendre sa partenaire de jeu par la taille, histoire de rendre le tout encore plus réaliste. Et c’est à ce moment-là que le petit Sidney fit son apparition. À peine entrer dans la pièce ou se trouvait ‘’ les grands ‘’ le petit garçon se précipita dans les bras de Maxence, qui le couvrit de baiser avant de le remettre à sa tante. « Vas la voir bonhomme, tu lui as manqué tu sais !» Que c’était mignon… le fils du meilleur ami qui se précipitait dans les bras d’une personne presque inconnue mais polyvalente toute de même. On aura tout vu. « Tu sais » reprit Maxence en regardant Charlie du coin de l’œil. « Bientôt tu auras un petit cousin ou une petite cousine avec qui jouer c’est tu pas beau tout ça ! » Le gamin ne semblait pas comprendre, c’était peut-être mieux ainsi après tout, ce n’était pas lui qui était visé dans l’histoire mais bien son père qu’il fallait faire réagir. Cassey avait un message à faire passer, et Maxence était la simplement pour l’aider et pour ce marrer au passage. Une chose était certaine, ce diner allait être le plus diversifiant jamais vu chez la famille Silver, et Maxence était ravi de pourvoir y contribuer.

Elle le voyait bien, ce truc dans ses yeux qui lui retournait l'estomac de la même manière qu'elle en ressentait une certaine satisfaction. Cette lueur qui vacillait un peu entre la colère, l'incompréhension, le dégout et le sentiment de trahison. Cette même flamme qui brillait trop souvent dans ses yeux à elle. Casey avait conscience que ca faisait mal. Et par effronterie, elle adressa un sourire des plus brûlants à Maxence tandis que son frère se remettait - facon de parler - du choc.

Avant d'être frères et soeurs, Charlie et Casey avaient été reliés par une forte amitié, surprenante mais indiscutable. Casey ne connaissait personne qu'elle aimait autant que Charlie, pas même ses propres parents - et c'était peu dire. Il n'y avait pas si longtemps elle était persuadée qu'il en était de même de son coté. En fait, elle ne se le demandait pas, c'était quelque chose qui était normal, logique, comme le fait que les poules n'ont et n'auront jamais de dents et cela malgré ce que peut nous faire croire Chiken Run. Puis il avait rencontré Belammée et elle n'était alors plus la prunelle des yeux de son Charlie. Il ne fallait pas se méprendre cela dit; ce n'était pas de la jalousie à proprement parler, ce n'était pas une simple histoire de "elle m'a volé mon frère", Casey avait conscience qu'un jour ils viendraient tous deux à grandir et auraient chacun quelqu'un dans leurs vies, mais elle l'aurait pris plus ou moins bien, si à la rigueur Charlie et Bella ne s'évertuaient pas à faire un remake de "10 façons de te larguer" à longueur de temps. Laissant son frère dans un état déplorable à chaque fois. Casey avait tout simplement décidé que trop, c'est trop.

Alors que ce dernier, qui s'était remis - facon de parler - du choc précédent, répondait à la question de son "meilleur-ami", il ajouta une remarque qui montrait qu'il était loin d'approuver l'étalage surprenant de leur nouvelle "complicité". Ce à quoi Maxence fit mine de ne pas entendre et enchaina avant qu'elle même ne put répliquer.

« Il est ou ton fils dude ? Casey aimerait bien le voir histoire de se pratiquer un peu, car au cas où elle ne te l’aurait pas dit… dans neufs mois c’est à son tour d’être maman ! »

Le silence qui tomba fut de plomb. Charlie n'avait jamais autant pâli en peu de temps : elle n'en menait pas large. Casey dut sérieusement utiliser tout son talent d'actrice pour ne pas tirer la même tête ahurie. Elle savait que choisir Max pour ce plan tordu revenait à décider d'un suicide collectif. Casey doutait sérieusement qu'ils allaient tous ressortir de ce dîner indemne psychologiquement. La torture mentale que McKee lui faisait subir était probablement pire que ce que Charlie pouvait vivre là. Cas' était habituellement posée et aux moeurs particulièrement sages. Foi oblige. Maxence et bonnes moeurs dans la même phrase relevait de la bonne blague. De près ou de loin, ils n'allaient tout simplement pas ensemble. Et puis, c'était jouer avec le feu. Tous les deux avaient une relation déjà assez bancale entre une amitié sincère et un mélange de jeux malsains qui la saignait souvent à vifs...Charlie n'en savait d'ailleurs strictement rien. Ca devait en rajouter une couche dans son nuage d'incompréhension totale.

Mentionner (prétendre surtout) qu'ils avaient sautés CE cap dans cette relation déja assez décousue, même pour le plan, était osé. Tous savait sa position sur le sujet. Elle n'affichait pas partout sa foi mais tout le monde la savait pieuse et ancrée dans la religion. Elle avait ses vices, certes, bien qu'ils se cantonnaient à quelques mensonges et mauvais actes mais le sexe, c'était une chose qui relevait du tabou pour elle. Bien qu'elle ne pronait pas non plus totale inactivité sexuelle, elle était adepte du "pas avant le mariage". Elle considérait que ce n'était pas du puritanisme mais juste des valeurs morales qu'elle prenait toujours soin de respecter. Maxence ne voyait pas du tout les choses de cette facon.

C'est que McKee avait cet espèce de charisme, cet aura qui rassurait derrière le regard insolent et la gueule d'ange. Voilà pourquoi a chacune de leurs disputes, Casey cédait malgré elle. Il la trouvait trop sage. Trop droite. Elle avait bien conscience qu'il essayait à tout prix de la dévier, à en voir par la main sur le cul et les nombreux va et viens sur sa cuisse - Maxence devait probablement être le seul à s'amuser comme un petit fou. Elle se morigéna mentalement, après tout l'idée venait d'elle, elle n'avait qu'à s'en prendre à elle même si la situation lui échappait des mains.

Pour en rajouter un peu plus dans le malaise qui régnait dans la pièce - Casey n'osait rien dire - Maxence demanda Sidney pour, dixit lui même : " histoire de se pratiquer un peu". Son neveu fit son irruption quelques secondes plus tard, au même moment où elle rougissait très violemment. Elle venait tout juste de percuter qu'avoir un enfant c'était certes une question d'activité sexuelle mais une activité qu'elle partagerait avec Max et tout ce qui s'en suivait. Et alors qu'il accueillait son neveu dans les bras, le petit visiblement radieux de le voir, Casey vit une tonne d'images toutes plus incongrues les une des autres défiler devant ses yeux. Elle pouvait presque sentir de nouveau le goût de ses lèvres contre les siennes et imaginait facilement ces lèvres descendre plus bas encore...

« ...bientôt tu auras un petit cousin ou une petite cousine avec qui jouer c’est du pas beau tout ça ! »

Sidney se tourna soudainement vers elle, le regard curieux, et Casey redescendit brusquement sur terre, ses joues ne décolorant pas. Elle ne venait juste de pas de fantasmer...n'est ce pas ?! Elle se refusa de croiser le regard de Maxence - non vraiment, elle se sentait déja défaillir sachant qu'il la jaugeait du regard - et décida d'arrêter le massacre. Ou tout du moins de faire pause.

« Je crois que Sid ne comprend pas un traitre mot de ce que tu racontes Max » , fit-elle, un faux sourire amusé sur les lèvres. « D'ailleurs mon coeur qu'est ce que tu dirais de montrer à tata comment tu joues avec le cadeau que je t'ai offert la dernière fois? »

Petite joueuse. Fuir le jeu était plus simple. Elle n'était juste pas capable d'affronter la situation que Maxence avait installé maintenant. C'était trop soudain. Elle avait besoin de réfléchir posément pour ne pas tout foutre en l'air. D'un geste rapide elle s'empara de son neveu qui ne protesta pas - Dieu savait comment il adorait Max, c'était parfois très vexant! - et après un autre sourire quitta la pièce pour se diriger vers la chambre du petit, laissant les deux hommes discuter. Le mot était faible. Sidney ne perdit pas de temps et courut vers la guitare électrique pour enfant qu'elle lui avait offert à leur dernier week end passés ensemble, tout excité. Ce petit était un amour, elle adorait s'occuper de lui. Brooke qui l'avait souvent jouer avec Sid lui avait un jour sorti qu'elle avait définitivement la fibre maternelle. Pour Casey c'était naturel, il était son neveu, elle le chérissait tout simplement. Mais avec ce que Maxence avait sous entendu - tu parles! Une baleine au milieu de la rue était plus sous entendu que cette bombe qu'il avait balancé! - Casey venait à se demander si elle ferait une bonne mère. Elle avait conscience que le plan ne pouvait pas mieux fonctionner - Charlie allait s'en mordre les doigts - mais Casey avait peur de devoir gérer en plus les sentiments contradictoires que cette blague faisait naitre en elle.

Elle marqua une pause. Elle aimait toutes les petites choses qui construisait sa relation étrange avec Maxence. Elle aimait rire avec lui, se battre avec lui, jouer avec lui, parler avec lui... Il avait réussi après tout a la faire basculer un peu vers un monde moins strict. Avant, même pour prétendre, elle n'aurait jamais embrassé quelqu'un comme ca, surtout devant Charlie. En fait, même si elle affirmait le contraire, il réussissait malgré elle à faire d'elle ce qu'il voulait. Ce pouvoir qu'il avait sur elle ne l'effrayait pas pourtant. Tous les deux, parents ? Mon dieu.. Charlie allait la tuer. S'il ne le tuait pas avant.