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Let the games begin Ҩ autumn&alban.

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MessageSujet: Let the games begin Ҩ autumn&alban. Let the games begin Ҩ autumn&alban. EmptySam 1 Oct - 20:36

Let the games begin Ҩ autumn&alban. 120200ezZ2HQgU Let the games begin Ҩ autumn&alban. 120189cBlSu1z2


L e x i n g t o n c l u b - f r o n t d o o r - 11.48 p. m
❝ L e t t h e g a m e s b e g i n . ❞

C’était un cauchemar. Comment son monde, si parfait, si bien réglé selon ses convenances, avait-il pu basculer, se transformer en confusion des plus totales en une fraction de seconde ? Deux mots gribouillés à la va-vite de l’écriture élégante et bouclée de sa mère, deux yeux azur plongés brutalement au fond des siens, allant jusqu’à sonder son âme, et c’en était fini. Sa vie avait soudainement basculé, pour le pire. Le globe de verre dans lequel elle réglait son existence seconde par seconde, les personnes qu’elle devait fréquenter, celles qu’elle devait éviter, toutes ses petites programmations qui devaient parfaitement se dérouler selon ses convenances…tout ce monde lui avait soudainement échappé des mains, ses doigts vernis étaient devenus moites dès l’instant où cette vision cauchemardesque s’imprimait dans son cerveau, derrière le rideau de ses paupières se gravant à jamais à chacun de ses pas, à chacun des clignements de ses longs cils. Puis, il s’était écrasé, le globe de verre avait glissé, il ne lui avait pas laissé le temps de réagir, même pas de temps de réflexion, il s’était brisé sur le parquet brillant de ce fichu restaurant huppé de San Francisco. Elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle avait mal joué. Qu’elle n’avait pas exploré toutes les possibilités, qu’il devait forcément y avoir un autre moyen de contrecarrer les plans de ses parents, de leurs parents. Des jours entiers s’étaient écoulées dans le brouillard après leur rencontre, des jours passés à griffonner des théories stupides, des idées complètement folles, à graver inconsciemment des phrases sans queue ni tête sur ses cours de grammaire, n’écoutant par la même occasion rien du cours. Elle ne pouvait pas se permettre de se laisser aller ainsi, elle se le disait chaque soir en fronçant les sourcils devant son miroir, chassant d’un clignement de paupières des visions étranges qui la prenaient jusque dans son sommeil, là où les cauchemars la hantaient. Son visage recommençait à lui rendre visite alors qu’elle avait parvenu, avec succès, à l’effacer de sa mémoire. Puis, le réveil arrivait, et le cauchemar continuait. La vérité l’étouffait, à un tel point qu’elle fut forcée de constater qu’ils n’avaient pas d’autre solution. Il était temps qu’elle compose les numéros gravés dans sa mémoire, temps que le plan se mette en marche avant que sa mère ne l’appelle pour venir l’aider à choisir sa robe de mariée.

Comme à l’accoutumée, elle roulait trop vite. L’asphalte filait à une vitesse effrayante, avalé par les roues de la Porsche de la jeune femme. La fraicheur de la soirée lui mordait les joues, le vent lui fouettait le visage, pour une fois cependant elle ne semblait pas s’en préoccuper. Les yeux figés, bloqués sur le feu rouge, le pied enfoncé sur l’accélérateur dans un boucan d’enfer qui amenait tous les regards sur elle, Autumn Rowen-Glaswell avait presque perdu ses moyens. Oui, presque, étant donné que la simple idée de perdre tous ses moyens, de ne pas avoir le contrôle d’une situation la rendait folle, aussi elle se refusait à s’imaginer le pire. Les doigts tremblants sur le volant, le cœur battant bien trop violemment contre sa cage thoracique, elle angoissait, complètement. Ressaisis-toi, ma fille, you’re always the queen. Le feu passa au vert, ce fut comme une libération pour la jeune femme. Enfonçant l’accélérateur de plus belle, roulant à 50km/h au-dessus de la moyenne autorisée, un sourire se dessina sur son visage. Tout allait bien se passer, ce n’était pas comme si elle était forcée de mettre en pratique son plan diabolique avec un parfait inconnu. Enfin, à s’imaginer son visage, son cœur pulsa jusqu’au bout de ses doigts, et elle regretta immédiatement d’avoir pensé cela. Avec un inconnu, ils n’en seraient pas là. Après quelques minutes de course effrénée dans la ville, quelques rares passants hurlant en manquant de se faire écraser, Autumn arriva à destination. Se frayant un chemin jusqu’au parking derrière le club, elle se gara maladroitement et arrêta tout. Quelques secondes, elle fixa ses yeux fous, écouta son cœur lui dire tout ce qu’elle ne voulait pas entendre, réfréna les pensées les plus folles de son esprit en se remaquillant et coiffant dans le rétroviseur intérieur, vérifiant que sa tenue soit toujours aussi parfaite : robe bustier blanche avec ceinture noire, juste assez courte pour dévoiler ses interminables jambes agrémentée de magnifiques talons vertigineux. Si seulement elle pouvait partir d’ici au plus vite…mais cela signait son arrêt de mort, aussi elle se ressaisit rapidement, prenant cet air débordant de confiance, et sortit de la voiture.

C’était elle qui avait fixé le rendez-vous, refusant qu’il prenne les devants et qu’il organise le plan à sa façon. Elle fournissait les idées les plus tordues du monde, domaine dans lequel elle excellait depuis bien longtemps ; alors que lui jouait le jeu et était meilleur pour mettre en pratique ses idées, mais la plupart du temps il devait les rendre réalisables. Ils avaient toujours fonctionné ainsi lorsqu’ils étaient encore ensemble, cette organisation des choses leur avait semblé à tout deux, au restaurant, la façon idéale de procéder. A croire qu’ils renouaient avec les anciennes habitudes…à cette simple idée, un frisson glacé parcourut l’échine de la jeune femme, cependant elle ne parvint, à son plus grand désespoir, à déterminer si ce frisson était dû à l’horreur de retourner un an auparavant ou, au contraire, à…autre chose qu’elle ne voulait même pas formuler, qu’elle croyait avoir enfoui au plus profond d’elle-même pour ne jamais le retrouver. Retour au plan. Lexington Club, 23 heures 30 tapantes. Le club le plus prisé de la ville, celui où tout le monde voyait et était vu. Exactement l’endroit où ils devaient s’afficher ensemble, l’endroit où ils devaient commencer leurs abus en tout genre, point de départ du bordel monumental qu’ils avaient tout deux en tête…qu’ils s’amusaient bien à faire, d’ailleurs, il y a bien un an de cela. No memories, please. Rendez-vous à 30, évidemment elle arrivait avec un quart d’heure de retard, ne renonçant pas à l’emmerder si l’occasion se présentait. Arrivée devant l’entrée du club, elle jaugea deux secondes la file d’attente à l’entrée, le videur qui lui adressait déjà un signe de la main. Elle le connaissait bien, ils étaient bons amis, depuis le temps qu’elle venait ici. S’approchant de lui, elle lui servit un large sourire, alors qu’elle mourrait d’envie de vomir d’horreur à l’idée de jouer au petit couple avec son pire cauchemar. Le videur lui tenait déjà la porte ouverte pour entrer, cependant elle secoua la tête. « J’attends quelqu’un, répondit-elle à son ami abasourdi par cette réponse. » Autumn jeta un regard autour d’elle. Il n’était pas là…lui aussi jouait à se faire attendre, ou plutôt cherchait à retarder l’instant des retrouvailles, après le repas désastreux qui était censé les « présenter officiellement » l’un à l’autre, en tant que futur mari et femme. Pourquoi n’était-elle pas surprise ? Ils étaient ensemble là dedans, sûr, mais cela ne voulait pas dire qu’ils devaient devenir sympas l’un envers l’autre…ils devaient juste faire semblant. Un jeu qui pouvait la tuer à petit feu.
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MessageSujet: Re: Let the games begin Ҩ autumn&alban. Let the games begin Ҩ autumn&alban. EmptyDim 2 Oct - 14:57

Let the games begin Ҩ autumn&alban. Tumblr_lsb2sm7ki01qdsqclo4_250Let the games begin Ҩ autumn&alban. Tumblr_lsb2sm7ki01qdsqclo8_250

    Un verre à la main, une brune très bien roulée sur les genoux, de la musique de fond, voilà une soirée qui s'annonce très bonne. Je me souviens déjà plus de comment cette femme s'est retrouvée collée à moi. Ce que je sais, c'est que sa bouche a un excellent goût et qu'elle est très douée de ses mains. Assise à califourchon sur moi, cette demoiselle dont j'ai déjà oublié le nom (quelle importance de toute façon ?) m'embrasse avec une fougue incroyable. Ma main libre caresse son dos alors que je sens ses doigts descendrent sans aucune ambigüité vers mon entrejambe. Je bois une gorgée entre deux baisers et je la laisse faire. L'idée de l'emmener dans un endroit plus tranquille me vient à l'esprit mais je préfère rester encore ici un peu. Ce n'est pas difficile de faire monter l'excitation et rien ne semble pouvoir l'arrêter. Mais il faut croire que j'ai parlé trop vite. Avec la musique et ma concentration, je n'entends pas mon téléphone sonner et c'est la brune qui me le signale. Et merde ! Je sors mon téléphone de ma poche et je soupire en voyant le nom affiché sur l'écran. L'envie d'ignorer l'appel est tentante. Mais je sais pourquoi elle m'appelle. Notre plan commence ce soir visiblement et, malgré ma réticence à quitter cette soirée, quelque chose me dit que je vais m'amuser avec Autumn. Pas de le façon dont je me serais amusé avec cette brune encore assise sur moi mais rien je sais que je vais passer une nuit de folie et qu'en plus, j'aurais le privilège de pouvoir emmerder la jolie blonde. Je raccroche une fois que le rendez-vous est fixé et je finis mon verre d'une traite avant de virer la demoiselle de mes genoux sans m'excuser une seconde. Elle devrait se trouver quelqu'un d'autre avec qui finir la nuit de toute façon.

    Je regarde ma montre. Si je pars maintenant, je serais à l'heure, ce qui est impossible. Je me dirige donc vers le bar et je commande un autre verre. Une femme peu attirante vient me parler et je la laisse faire la conversation toute seule pendant que je bois mon verre. Puis, une fois que je décide que ça suffit, je sors du bar et je monte dans ma voiture. Déjà 23h30, parfait. Je serais en retard que j'ailles vite ou pas. Et comme je roule toujours vite, c'est parfait. Une trentaine de kilomètres/heure au dessus de la limite autorisée, sûrement un taux d'alcolémie plus haut que la limite également. Mais peu importe. Si jamais je me fais arrêter, j'ai largement assez d'argent pour payer la caution. Et mon casier judiciaire n'est plus à ça près. Je grille quelques feux, me fait klaxonner plusieurs fois mais j'arrive en un morceau au Lexington Club. J'entre sur le parking et cherche des yeux la Porsche de la demoiselle Rowen-Glaswell. Merde, elle est pas là ! Et c'est pas possible qu'elle soit venue avec une autre voiture, je sais très bien combien elle y tient à cette voiture. Elle joue les retardataires aussi. Et elle est pire que moi. Hors de question de la laisser gagner, c'est toujours moi qui gagne et ça doit continuer. Je ressors du parking en vitesse, sous les regards étonnés des gens qui font la queue pour entrer. So what ? J'ai le droit de repartir sans rien faire non ? Ca ne les regarde pas ce que je fais. Je roule une dizaine de minutes avant de reprendre le chemin de la boîte de nuit. Si elle n'est toujours pas là, elle abuse vraiment. Mais en passant devant l'entrée, je reconnais sa silhouette. Je me gare à côté de sa voiture et je sors sans attendre. Je remets bien le col de ma chemise et je me dirige vers la demoiselle qui m'a vu arriver. C'est seulement maintenant que je me demande comment je dois lui dire bonjour. On doit s'afficher comme un couple. Bah, je vais aviser selon ce qu'elle fait. « Salut Blondie ! Prête à passer la meilleure soirée de ta vie ? » dis-je avec un grand sourire. Je passe ma main autour de sa taille et je la fais avancer vers l'entrée. De ma main libre, je fais un signe au videur qui nous laisse entrer sans problème. Je ne fais même plus attention aux plaintes de ceux qui font la queue, je m'en fiche. Ils n'ont qu'à avoir du fric ! Ma main descend sur le derrière bien formé de celle qui devrait devenir ma femme. J'agis comme si c'était naturel, comme si on était vraiment ensemble comme on l'a prévu. La boîte est pleine de monde, plein de monde qui ignore pourquoi nous sommes ensemble ce soir. Tout le monde doit y croire si on veut que nos parents y croient aussi. J'entraîne Autumn jusqu'au bar sans la lâcher. Je réalise que ce soir, je peux lui dire toutes les saloperies que je veux, elle ne peut pas me frapper. Enfin je dois quand même être discret. « Prépare-nous cinq shooters chacun ! Et mets ça sur le compte Rowen-Glaswell. » Le barman obéit et je me tourne vers Autumn. « Connaissant ta résistance à l'alcool, tu devrais pas rester aussi sage longtemps ! » Je sais que bientôt, elle sera totalement bourrée, il ne lui faut jamais grand chose. « A moins que tu veuilles commencer par autre chose bien sûr. » Malgré ma proposition, je bois le premier shoot et la regarde d'un air de défi. Je sais très bien qu'elle va boire. Et que la soirée va sûrement être très intéressante.
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MessageSujet: Re: Let the games begin Ҩ autumn&alban. Let the games begin Ҩ autumn&alban. EmptyDim 9 Oct - 20:39

Attente, interminable. Cela ne faisait que quelques minutes pourtant que la jeune femme se tenait debout à côté de l’entrée, regardant avec envie et aigreur toutes les personnes qui, une à une, entraient dans le club avant elle. S’il y avait bien une chose dont elle avait horreur, c’était d’attendre, surtout de l’attendre lui, en particulier. La soirée devait pourtant bien s’annoncer, le programme était déjà imprimé dans sa tête ; à chaque clignement de ses paupières maquillées discrètement mais efficacement, Autumn le relisait encore et encore, planifiant chaque seconde de la soirée, essayant à tout prix de ne pas penser aux dérapages éventuels qui pourraient transformer leur plan, son plan, en désastre total. Plus les secondes s’égrenaient, et plus les catastrophes s’enchaînaient dans sa tête, des images d’elle et d’Alban sur la piste de danse, des mots qui sortaient seuls d’entre ses lèvres sans qu’elle n’exerce le moindre contrôle sur eux, des cris, des larmes, son cœur à nouveau balancé sur le parquet lustré et généreusement écrabouillé par les chaussures de marque à prix exorbitant d’Alban. Se forçant à reprendre le contrôle d’elle-même, elle s’appliqua du mieux qu’elle le put à décocher les regards les plus meurtriers au couple qui ne se lâchait pas d’une semelle, même pour franchir la porte, plutôt étroite pourtant, de l’entrée du club. Tout allait bien se passer, la soirée se déroulerait selon ses attentes, puis ils pourraient rentrer chez eux, ou déménager en Nouvelle Zélande plutôt, histoire de mettre définitivement cette histoire de mariage arrangé derrière eux. Espoir, illusions perdues. A chaque fois qu’ils se retrouvaient, la journée, soirée, même en pleine nuit, hôpital, toits d’immeubles, commissariat ; la jeune femme perdait toute emprise sur la situation, les événements lui filaient entre les doigts sans qu’elle ne puisse esquisser le moindre geste pour les arrêter. Cette fois-ci cependant, ce n’était pas le fruit du hasard mais l’idée développée d’un plan conçu de A à Z par ses soins ; aussi, tout allait parfaitement se dérouler. N’est-ce pas ?

A peine quelques minutes s’étaient écoulées depuis son arrivée, pourtant il lui sembla qu’elles s’étaient étirées en de longues heures. Le vent glacial s’infiltrait sous sa peau, lui donnant des frissons désagréables, et le regard insistant et impatient de son ami videur, qui avait sans aucun doute hâte de voir ce premier qui venait accompagner Autumn au club le plus sélect de la ville, la rendait dingue. Enfin elle l’aperçut, visage conquérant s’avançant dans la foule, sourire sûr de lui qui lui donnait envie de vomir. Malgré cela, comme à l’accoutumée, son cœur reprit cette cadence folle à laquelle elle ne s’habituerait définitivement jamais, les abeilles se réveillèrent brutalement lorsqu’il fut à deux mètres d’elle, tournicotant furieusement dans son estomac, détruisant tout sur leur passage et la laissant avec une sensation de nausée. Trois pas les séparent des retrouvailles, trois pas avant de commencer la comédie de leur vie. Une multitude de questions surgissent dans son esprit alors qu’il s’avance. Deux pas. Comment se saluer, d’une bise ? Trop froid et trop bizarre. D’un véritable baiser de cinéma qui en ferait flageoler ses genoux ? Mon dieu, s’il choisissait cette option, la faisant directement entrer dans le jeu, et dans la spirale infernale la ramenant droit aux enfers ? Un pas. Merde. Que faire ? Finalement, Alban choisit pour elle la casualité, lui servant l’un de ses sourires qu’elle détestait et qui lui donnait pourtant envie de l’embrasser. Arrête de penser conneries, pense plan. La jeune femme se contenta d’acquiescer vaguement à la question, sentant la pression de sa main autour de sa taille, brûlure soudaine au creux de son estomac. Merde. Alors qu’Alban fit signe au videur, Autumn sentit le regard de son ami lui vriller l’arrière de son crâne tandis qu’ils se faufilaient un chemin parmi la foule afin d’entrer. N’en pouvant plus, elle se retourna, croisant le regard du videur. Ce dernier lui lançait un regard entendu qui disait « je savais que vous reviendriez ensemble ». La dernière fois qu’Autumn était venue accompagnée ici, c’était avec lui. Le videur était persuadé qu’ils finiraient ensemble, d’ailleurs, ce qui avait pour don de l’exaspérer au plus haut point. Lui lançant un regard glacial, elle finit par se retourner, se laissant entraîner dans la boîte bondée.

Plusieurs regards se posèrent sur eux lorsqu’ils entrèrent, cependant Autumn ne les aperçut pas. La seule chose qu’elle sentait à cet instant précis, c’était la main d’Alban qui changeait doucement de position. Un frisson la parcourut, et, levant les yeux vers lui, elle fut tentée de le repousser brutalement, avant de réaliser qu’il essayait de donner un minimum de réalisme à leur couple. Cauchemar. Elle se sentait prise de tournis. Clignant des yeux pour s’habituer à l’obscurité et au bruit ambiant, elle se laissa entraîner par le jeune homme jusqu’au bar. Alcool, nausée, regard sûr de lui d’Alban. Cela s’annonçait mal, très mal. A l’instant où elle se convainc qu’elle devait boire le moins possible pour rester en état d’exécuter leur plan à merveille, Alban commanda cinq shooters. L’exacte dose qui la ferait à coup sûr plonger. Il le savait, le salaud, il le faisait exprès. Se redressant, elle frappa discrètement mais assez violemment la main baladeuse du jeune homme. Alors qu’elle s’apprêtait à répliquer, il l’interrompit, et Autumn referma la bouche aussi sec, choquée. Il venait de lui demander son avis, c’était sans doute la première fois qu’il semblait faire attention à ses idées depuis qu’ils avaient cessé d’être ce couple fusionnel détruisant tout sur leur passage. Étrange retour en arrière. Donc, selon lui, la première partie du plan était de la rendre aussi alcoolisée que possible. La jeune femme jeta un coup d’œil alentour, observant la foule. Des danseurs, nombreux étaient des étudiants qu’elle connaissait, de vue ou plus personnellement. Un groupe riait aux éclats dans un coin. Toutes les personnes qui entraient et commandaient au bar les fixaient quelques secondes. Deux étudiants du journal de la fac étaient aux aguets, attendant la prochaine crasse. Elle tourna à nouveau la tête vers Alban, qui lui servait son regard de défi. Elle ne pouvait refuser, cependant elle devait d’abord achever quelque chose. Sa première partie du plan. Le moment était idéal, pourtant ils n’en étaient qu’au début de la soirée, et s’achever tout de suite ainsi n’était sans doute pas la chose la plus conseillée. Cependant, cinq shooters l’attendaient, et le reste de la nuit serait un flou total d’incompréhension et de conneries en tout genre. Autant se tuer directement. Ses yeux restèrent quelques longues secondes plongés dans les siens, elle le regardait comme jamais elle ne l’avait fait avant, avec une telle intensité qu’elle se sentait à nouveau emplie d’abeilles bourdonnantes. Ignorant la douleur, les brûlures, sa raison dans sa tête qui lui disait de fuir, elle prit alors la parole, plus sûre d’elle qu’elle ne l’était en réalité. « Intéressante, ton idée. J’y viendrais dans quelques instants, je pense que nous avons autre chose à faire en premier. » Elle tourna la tête, donnant sans doute l’impression qu’elle cherchait quelque chose. Les regards, qui étaient vrillés à 99;9% sur eux. Puis, sans se donner le temps de réfléchir une seconde de plus, elle se retourna vers lui, posa ses mains dans sa nuque et laissa ses lèvres attraper les siennes dans un intense baiser. Ses lèvres avaient le goût de l’alcool, de la cigarette et de la menthe, étrange mélange dont elle se souvenait pourtant parfaitement. Pas de premières douceurs, pas de préliminaires, ils se connaissaient sur le bout des doigts et, elle le savait, plus le baiser gagnerait en intensité, en longueur et en passion, plus on parlerait d’eux. Aussi, essayant d’oublier l’explosion de sensations et la violence des battements de son cœur contre ses côtes, elle se laissait entraîner avec fougue dans le baiser, sans doute mue d’une volonté propre n’ayant rien à voir avec le plan. Le sentiment qui gisait en elle depuis qu’ils s’étaient quittés, celui qu’elle croyait avoir réussi à oublier, se réveillait brutalement, bousculant tout sur son passage, plus vivace que jamais.

Elle ne s’éloigna seulement lorsque ses poumons n’en purent plus. Le cœur battant plus violemment que jamais, elle ne le quitta pourtant pas du regard lorsqu’ils s’éloignèrent, laissant un fin sourire paraitre sur son visage. Tous les regards étaient sur eux, elle le savait, elle le sentait. Comme elle sentait encore le goût de ses lèvres sur les siennes. Se penchant vers lui, elle lui chuchota dans le creux de l’oreille, alors que les abeilles s’affolaient plus que jamais. « All eyes on us, babe. ». Jouant avec le feu, elle lui mordilla l’oreille puis s’éloigna à nouveau. Son sourire se concrétisa, tandis qu’elle se retournait vers les cinq petits verres alignés sur le comptoir. « Je demande à ce que tu sois au moins autant torché que moi, dans l’histoire. Sinon, où est le fun ? » Elle haussa un sourcil interrogateur, essayant de le provoquer, afin de voir s’il était capable de boire une dose incalculable d’alcool afin de répondre à sa requête. Voyant son hésitation, elle ajouta, sûre d’elle. « Tu sais que t’auras du mal à survivre à cette soirée sans une grande dose d’alcool dans le sang. Les quelques mignonnettes n’ont pas suffit à rendre la nuit sur le toit amusante, la dernière fois. » Autumn prit le premier shoot et le leva. « A ta santé, futur ex-mari ! Enfin, j'espère plutôt que nous n'aurons jamais à passer devant l’autel. » Elle tendit son verre vers lui, puis le descendit d’une traite, l’alcool lui brûlant l’œsophage. Quatre autres shoots l’attendaient, pourtant elle se sentait plus prête que jamais à affronter la soirée, malgré la présence de ce sentiment dont elle avait horreur, de ces abeilles et de ce cœur vibrant contre sa cage thoracique avec une telle force qu’elle en avait le souffle coupé.
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MessageSujet: Re: Let the games begin Ҩ autumn&alban. Let the games begin Ҩ autumn&alban. EmptyMar 11 Oct - 22:45

    Arriver avant elle aurait signifié que je perdais. Il était hors de question que je l'attende et encore moins qu'elle le découvre et en soit heureuse. C'était moi qui dominais tout, ça avait toujours le cas. Quoiqu'elle fasse, je gagnais toujours. C'était ainsi. Elle était trop faible, trop fragile, trop amoureuse. J'étais trop joueur, indestructible, insensible, sans cœur tout simplement. Que pouvait-elle faire ? Et voulait-elle seulement gagner ? Sa seule victoire fut de réussir à me supporter comme petit ami aussi longtemps. Enfin petit ami, quel bien grand mot. Le nombre de filles qui passaient par mon lit n'avait pas changé pendant les quelques mois de la relation que j'avais eu avec Autumn. Elle le savait dès le début, je savais qu'elle faisait pareil et je n'en avais pas grand chose à faire. Je m'amusais vraiment avec elle mais il faut croire qu'au bout d'un moment, n'importe quelle femme – aussi canon soit-elle – cesse d'être intéressante. Bien que ce ne soit pas moi qui avait mis fin à notre relation, c'est ce que j'avais pensé à l'époque. Autumn était tombée amoureuse, elle était devenue jalouse et ne supportait plus de me savoir avec d'autres femmes. Normal, c'était une femme. Même la plus forte des femmes ment si elle prétend ne jamais être jalouse ni amoureuse. Seul un homme peut faire ça. Et encore, ils n'en sont pas tous capables. Il suffit qu'ils se rendent compte que l'amour ne sert à rien, que le sexe marche toujours mieux. Autumn ne l'avait pas compris. Elle était tombée amoureuse et l'était toujours, je le savais très bien. J'aimais en jouer. Certes, notre relation était différente des autres que nous avions eues mais de là à parler d'amour... Je ne tombe pas amoureux, de personne. Autumn en avait fait les frais et ça continuait. A croire que le destin était contre elle. Elle ne cessait de se retrouver sur mon chemin et finissait toujours par en ressortir plus triste que jamais. Et je prenais un malin plaisir à jouer avec ses sentiments.

    N'importe qui connaissant mon comportement me traiterait de salop. Mais la laisser tranquille, la laisser oublier m'est impossible. Suis-je vraiment si sadique ? Sûrement. C'était avec elle que j'étais le pire des salops. Les autres femmes n'avaient droit qu'à une version soft d'Alban Saint-Remy, le briseur de cœurs. Autumn avait droit au grand jeu, qu'elle s'estime heureuse. Et ce soir, j'allais profiter de notre plan pour annuler nos fiançailles forcées pour jouer avec son pauvre petit cœur, comme je le faisais si bien.

    Je ne l'embrasse pas dès mon arrivée, je ne veux pas lui donner ça. Pas tout de suite. Je sais très bien que l'embrasser sera une des pires choses pour elle, pour l'empêcher de m'oublier encore et encore. Mais toute la nuit s'offre à nous. Autant faire durer les choses, la faire attendre, trouver d'autres trucs amusants pour lui faire mal. Déjà, la faire boire plus qu'elle ne peut le supporter. Shooters commandés. Il lui a toujours suffi d'une petite quantité d'alcool pour ne plus être consciente de ses actes. Je l'avais constaté à de nombreuses reprises. Elle faisait des trucs fous et était encore plus vulnérable quand elle avait trop bu. Mais elle décida de faire autre chose avant d'obéir à ma requête. Je suis surpris que la décision vienne d'elle, la faible Rowen-Glaswell qui prend les commandes, grande nouveauté. Je la laisse faire, un peu surpris au début. Elle craque déjà ? C'est donc si facile ? Où est l'amusement de la chercher toute la soirée ? C'est comme si elle me donnait tout ce que je voulais pour la faire souffrir dès le début. Et puis je me souviens que nous sommes sensés être un couple. Alors je prends les choses en main. J'intensifie notre baiser et je l'embrasse comme je ne le fais pas souvent. Et là, j'ai l'impression de perdre pied. C'est comme si je réalisais pourquoi j'étais resté avec elle bien plus longtemps qu'avec les autres femmes. Ses lèvres sont fruitées, elle embrasse à merveille et tous les mouvements me viennent naturellement. La passion. Différente de celle que je peux ressentir en présence d'autres femmes. Elle a toujours été différente des autres. J'ai toujours agi différemment avec elle, plus souvent en mal qu'en bien. Et c'est comme si je venais de réaliser ça. Je pose une main sûre d'elle dans son cou et je l'embrasse comme si ma vie en dépendait. C'est le cas en quelques sortes. Je reviens à la réalité. Je ne l'embrasse pas parce que j'en ai envie. Mais parce qu'on doit le faire pour que nos parents réalisent leur idiotie de vouloir nous marier.

    Au moment où je réalise ça, Autumn met fin à notre baiser. Puis elle vient chuchoter quelques mots à mon oreille et en profite pour la mordiller un peu. Qu'elle dise ce qu'elle veut, je sais qu'elle n'a pas fait ça que pour qu'on nous voit. Je sais qu'elle a senti ce que j'ai senti aussi, mais sûrement en bien plus fort car elle y est habituée. Mais je ne lui dis pas. Bizarre. Puis la discussion reprend là où nous l'avons laissée. Tiens, elle n'est pas si idiote finalement, elle sait bien que je veux la voir bourrée. Et je ne peux pas dire non, c'est une nuit de folie ce soir. Bien sûr, je m'amuserais plus en ayant beaucoup bu, elle le sait. C'est vrai que rester conscient de mes actes était ce que j'avais prévu pour pouvoir rendre la soirée d'Autumn inoubliable – dans le mauvais sens du terme bien sûr. Mais en buvant, je sais que je vais passer une soirée imprévue et sûrement excellente. « Deal ! De toute façon, c'est toi qui paye ce soir. Dommage que je tienne bien mieux l'alcool que toi n'est-ce pas ? » Sourire sûr de moi, assurance récupérée après un moment d'égarement inexpliqué. De toute façon, Autumn n'a sûrement rien remarqué et c'est tant mieux comme ça. Tout peut arriver ce soir mais je vais m'arranger pour que cette soirée soit mauvaise pour elle et excellente pour moi, comme toujours. Je ne vais plus laisser mon esprit divaguer comme ça encore fois. Nous sommes là pour mettre le feu, c'est ce que nous allons faire. Convaincre nos parents que nous nous ne pouvons pas être ensemble – ce qui est vrai – et s'arranger pour que le destin arrête de nous mettre chacun sur la route de l'autre. C'est ça le plan. Si je peux aussi la blesser définitivement en même temps, je suis preneur.

    Je trinque avec elle et la regarde boire son verre cul sec et je rigole en la voyant grimacer. N'est pas Omega qui veut. Je bois aussi mon verre puis je le pose d'un coup sur le bar. « Même si je me retrouvais devant l'autel avec toi, je m'arrangerais pour ne pas en ressortir marié. Soit je dirais non tout simplement, le plus simple et le plus douloureux pour toi. Ou bien... oh encore mieux ! » Je souris, fier de ma trouvaille. Faisant durer un peu le suspense, je bois un autre verre d'alcool fort comme si c'était de l'eau. Parfois, c'est chiant de tenir si bien l'alcool. Heureusement que j'ai de l'argent sinon je ne pourrais pas souvent me mettre la tête à l'envers sans me ruiner. Mais il faut croire que les dieux ont été logiques et m'ont fait naître dans une famille riche. « Je suis sûre que je pourrais trouver une autre fille folle de moi pour dire " je m'oppose à ce mariage " Et oui, tu n'es pas la seule tu sais. » Je passe le doigt sous son menton pour qu'elle me regarde et je lui souris, fier de moi. De l'autre main, je pousse le verre suivant vers elle et je prends le mien. « A nous ! Que notre couple aille se faire voir ! » Bien sûr, je ne parle pas que de notre mariage prévu mais aussi de cette relation qui ne fait que trop durer. Je ne dis pas que j'en ai marre de la faire souffrir mais je compte bien en avoir fini après avoir montré les dégâts à nos parents. Je bois mon quatrième verre et je sens l'alcool commencer à agir sur moi. Alors qu'Autumn est déjà pire que moi avec moins d'alcool dans le sang. Petite nature va ! Quand nous étions ensemble, ça me faisait rire son incapacité à tenir l'alcool. Maintenant, je me moque d'elle plus méchamment. Je descends rapidement mon dernier shooter puis je me lève en entraînant Autumn et les verres restés devant elle. « Bon c'est pas que je m'emmerde mais on est pas venus pour rester au bar comme deux alcoolos ! Je propose qu'on passe aux choses sérieuses ! » Je sors alors de ma poche un sachet et je le pose sur une table. Je m'assied et boit un des verres d'Autumn avant de lui donner le dernier. « A toi l'honneur Blondie ! » Être vu, tout repose sur ça. La drogue, j'ai l'habitude. Autumn, sûrement un peu moins mais nos parents ne savent pas que quand nous sommes ensembles, nous devenons incontrôlables au point de sniffer en public. Et cette nuit est là pour le leur prouver. Et nous allons réussir bien sûr. L'alcool paraît ridicule à côté de tout ça. J'ai pris assez de drogue pour que la soirée soit vraiment inoubliable et qu'elle marque les esprits des autres gens – en particulier nos parents.
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MessageSujet: Re: Let the games begin Ҩ autumn&alban. Let the games begin Ҩ autumn&alban. EmptySam 22 Oct - 20:28

Ce n’était pas qu’un baiser qui scellait leur nouveau statut, ou plutôt leur faux statut de couple. Ce n’était pas elle qui craquait dès le départ, lui donnant son cœur sur un plateau d’argent pour qu’il puisse l’écraser à sa guise, comme il l’avait fait avec une certaine délectation ces derniers mois. Ce n’était pas qu’un simple baiser innocent, donné dans le simple but de s’afficher, que les flashs crépitent autour d’eux pour immortaliser ce moment et le retour du couple tornade. Elle avait beau s’être répété une bonne centaine de fois dans sa tête avant de s’être jetée à l’eau que tout cela n’était qu’une mise en scène, qu’ils n’étaient faits que pour se détruire, cela ne servait à rien. Toutes ses bonnes résolutions volaient en éclats à chaque fois que ses lèvres rencontraient les siennes, retrouvant ce goût familier, tous ces gestes autour du baiser qui leur étaient si familiers, comme s’ils replongeaient dans une routine qu’ils avaient quittée à regret. Ce n’était pas qu’un baiser, c’était la fusion de deux âmes qui se croisaient à nouveau, deux âmes qui, malgré les désastres qu’ils engendraient ensemble, étaient plus que complémentaires, elle le savait. Lui ne le savait pas. Il n’était sans doute pas conscient que, tandis qu’ils s’embrassaient, le monde entier s’effondrait autour d’eux, les laissant seuls pour la première fois depuis des années. Deux indestructibles. Alors qu’elle s’apprêtait à stopper le baiser, estimant qu’elle s’ était assez bousillé le cœur pour les cinq années à venir, elle le perçut. Ce changement, dans son attitude, que lui-même n’avait sans doute pas remarqué. Sa main dans son cou, cette brûlure soudaine, ce baiser doublant d’intensité. Soudainement, elle le comprit. Elle le sentit à nouveau, ce qu’ils avaient perdu. Il n’avait pas oublié ce qu’il avait ressenti lorsqu’ils étaient ensemble, il comprenait à présent les raisons qui l’avaient poussé à rester avec elle aussi longtemps. Cette passion, cette alchimie indéniable qui les unissait. Autumn n’avait pas cherché à lui faire retrouver ces sentiments, à la base, ce baiser était censé les afficher, premier pas vers leur nuit de débauche qui permettrait de virer cette idée de mariage de la tête de leurs parents. Tout ce qu’elle voulait, c’était sortir de cet enfer, l’oublier une bonne fois pour toutes, puisque, après tout, il n’était pas fait pour elle. Cependant, alors que le goût et l’intensité de son baiser restait collé sur ses lèvres tandis qu’elle s’éloignait, elle ne put s’empêcher de se demander si, justement, ils n’étaient pas faits l’un pour l’autre.

L’alcool lui brûla l’œsophage, mais ne suffit pas à chasser cette idée de son esprit. Aussi, elle prit presque immédiatement l’un des seconds minuscules verres entre ses doigts, le descendant également avant qu’il ne remarque ses doigts légèrement tremblants et qu’il ne perçoive sa faiblesse. Elle connaissait la sienne, elle savait désormais qu’il n’était pas si indifférent que cela, cependant elle se garderait bien de lui dire, attendant le moment plus approprié pour l’achever comme il l’avait tellement fait pour elle ces derniers temps. Autumn l’écouta tandis qu’il reprenait la parole. Profondément agacée, elle tâchait pourtant d’afficher un regard débordant d’amour, car elle sentait les yeux de plusieurs personnes rivés sur eux. Elle fronça les sourcils, tapa le rebord du comptoir de ses ongles vernis de corail; elle sentait l’une de ses répliques qui l’énervait profondément venir à des kilomètres. Lorsque la sentence tomba, elle laissa échapper un ricanement moqueur, ignorant royalement les battements affolés de son cœur tandis qu’il la forçait à le regarder dans les yeux. Elle entrouvrit la bouche, et la referma brutalement. C’était moins une, elle avait failli laisser échapper quelque chose qu’il ne fallait sans doute pas dire. Finalement, elle répondit sans le quitter des yeux. « Oh, je suis dévastée, dit-elle, prenant une voix haute perchée. Un air de profonde exaspération passa sur son visage. C’est dommage que je ne fasse plus partie de ces filles, »termina-t-elle, toujours les yeux rivés dans les siens, prenant un ton glacial qui la surprit elle-même. Elle poussa la main d’Alban presque trop violemment, qui était toujours collée à son menton, puis roula ses yeux d’un air exaspéré. Elle savait qu’il ne la croirait pas, pourtant c’était bien la première fois qu’elle le disait avec tant de hargne et de détachement, avec ce ton à glacer le sang. Punaise, elle devenait vraiment très forte, elle parvenait à se convaincre. L’alcool, définitivement pas bon pour les chevilles de la demoiselle.

Le troisième verre glissa sur le comptoir en sa direction. Sa tête semblait déjà peser une tonne, et les pensées qui se bousculaient en elle, de plus en plus embrouillées, signalaient bien qu’elle devait stopper d’apporter de l’alcool dans ses veines, poison qui pouvait lui nuire. Il n’était cependant pas question d’arrêter, surtout pas face à Alban, qui gardait les yeux rivés sur elle, attendant de la voir devenir folle à la descente du troisième verre. Il la connaissait trop bien, elle détestait cela. Alors qu’il descendait déjà son quatrième verre, Autumn prit le troisième entre ses doigts tremblants et, avant de réfléchir une seconde de plus, l’alcool lui brûla la gorge. Du mouvement, elle le sentit soudainement bouger à ses côtés. La partie d’elle-même encore à peu près consciente des choses alluma l’alerte, et l’alarme résonna dans tous les membres de son corps, la fixant au tabouret de bar sur lequel elle s’était installée, laissant ses yeux rivés sur le moindre geste qu’esquissait le jeune homme. Ils se déplacèrent finalement à une table à quelques mètres, la table dans le coin. Leur table, elle se demanda une seconde tout en marchant s’il se souvenait de ce détail; s’il l’avait choisie exprès pour la faire souffrir. Une main dans sa poche, elle le voyait venir, l’alarme s’intensifia, lui explosant les oreilles. Elle savait ce qui allait suivre, elle détestait cela. L’alcool, ça allait. Elle avait l’habitude. Cependant, la substance coincée dans l’étroit sachet de plastique, c’était une autre chose à laquelle elle était moins familiarisée, bien qu’elle ait déjà plusieurs fois testé, avec Alban précisément. Déglutissant péniblement, elle tâcha de garder les yeux rivés sur Alban, ne montrant aucun signe de peur quelconque, ni même de dégoût. Prenant le dernier verre, elle le descendit, la brûlure paraissant presque comme une douce saveur sucrée face à ce qui allait suivre. Elle était loin d’être une poule mouillée, et n’était pas contre toutes ces histoires de drogue. Simplement, elle savait qu’avec tout cela, le contrôle de la situation serait facilement entre les mains d’Alban, et c’était une chose qu’elle ne pouvait accepter. Aussi, ne cédant pas à l’alarme dans sa tête, elle fit comme Alban le désirait, se servant la première, proférant tous les jurons possibles à l’encontre de son futur ex-mari. Puis, elle leva à nouveau les yeux vers lui, le regard presque rieur, poussant les substances plus qu’illicites vers le jeune homme. Merde. Merde. Merde. C’était foutu, elle le savait, tout allait partir en cacahouète d’ici une demi-heure, même pas. Et après, n’était-ce pas ce qu’ils désiraient ? Alcool, plus drogue, tout cela lui embrouillait les pensées plus que jamais. Un serveur passa à leurs côtés, un plateau empli de cocktails colorés dans les mains, un air complètement perdu collé sur son visage. Autumn, sans qu’il ne s’en rende compte, se servit au passage deux cocktails d’une couleur rosée, ornementés de deux petits parasols et d’un quartier de citron. Elle éclata d’un rire sonore et poussa un verre jusqu’à Alban. « Cette couleur te va parfaitement au teint, mon amouur, dit-elle dans un ricanement méchant. Ridicule, elle devenait complètement folle. Le pire, c’était qu’elle en était encore consciente, et qu’elle n’avait rien envie de faire pour stopper cette folie de la gagner complètement. La jeune femme prit une gorgée du cocktail, puis s’approcha d’Alban en glissant sur la banquette. Il est temps de passer à la seconde étape, dit-elle dans un souffle, leurs visages à quelques centimètres l’un de l’autre, délicieuse brûlure la dévorant à nouveau. Puis, dans un éclat de rire, pas moqueur, mais joyeux, elle saisit la main d’Alban et l’entraîna hors de table, entrelaçant ses doigts dans les siens. Ce simple contact contractait son estomac comme jamais, cependant son cerveau s’était assoupi, ce vertige familier s’était emparé de ses sens. Ils passèrent devant plusieurs groupes de personnes les regardant d’un air intrigué, Autumn poussa même délibérément deux jeunes femmes qui passaient leur temps à tweeter. Elles mettraient à coup sûr cette photo d’elle et Alban, main dans la main, sourire aux lèvres dans un club branché. Ils arrivèrent enfin à destination, là où les lumières se faisaient plus intenses, et la musique battait jusque dans leur poitrine. C’est l’heure de se défoncer sur la piste de danse, love. » Ses mots glissèrent jusqu’à l’oreille d’Alban, doux murmure, laissant presque croire aux plus éloignés qu’ils s’embrassaient à nouveau. Puis, se frayant un chemin parmi les danseurs, Autumn entraîna Alban jusqu’au centre de la piste, où elle commença à danser, toujours proche d’Alban, ses yeux dans les siens, se perdant déjà dans les tourments de l’alcool. A voir dans son regard, elle sentit pourtant dans un frisson familier qu’ils étaient deux à risquer de se perdre ce soir.
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MessageSujet: Re: Let the games begin Ҩ autumn&alban. Let the games begin Ҩ autumn&alban. EmptySam 5 Nov - 16:38


    Un baiser pour prouver à tous que nous étions ensemble, c'était normal. Nous devions montrer à nos parents ce qu'ils voulaient voir et cela passait par les yeux de tout le monde. Tout le monde devait penser que nous étions ensemble en grande partie pour les rumeurs et pour les photos de nos nuits de débauche. C'était un baiser pour notre jeu. Bien sûr, elle ressentirait quelque chose, c'était habituel. A se demander si elle aimait autant souffrir pour venir m'embrasser. Mais je ne m'attendais pas à apprécier ce contact. Cela faisait un moment que nous avions rompu, je n'avais plus vraiment pensé à la douceur agréable de ses lèvres. Pourtant, elle était une femme. Une autre femme parmi toutes celles que j'avais rencontrées. Elle n'avait rien de plus, si ce n'est son incapacité à m'oublier et le fait qu'elle revienne toujours vers moi. Mais je prolongeais le baiser jusqu'à ce qu'elle éloigne nos lèvres. C'était étrange que ce geste vienne d'elle. Enfin, elle faisait sûrement ça pour éviter de souffrir plus que nécessaire. Je reprenais rapidement mes esprits. Ce n'était rien d'autre qu'un peu de nostalgie. Elle ne signifiait rien d'autre pour moi. Elle n'est que la femme que mes parents ont choisi pour moi et dont je dois me débarrasser. Notre passé ensemble n'avait aucune importance. Nous n'avions pas de futur. Notre présent n'était que simulé pour que nos parents changent d'avis. Je ne serais jamais avec elle s'il n'y avait pas cette histoire.

    Je l'entraîne vers une table pour que nous soyons un peu plus tranquilles pour la suite. Elle est déjà ivre de toute façon, rien ne sert de rester au bar. Mais l'alcool ne suffit pas à une vraie nuit de débauche. Bien que, connaissant Autumn, 4 verres lui auraient largement suffi pour ne plus se souvenir de la nuit. Mais prendre de la drogue la rendra encore plus à l'ouest et ça risque d'être très amusant. Je l'ai déjà fait prendre de la drogue plusieurs fois pendant que nous étions ensemble et c'était vraiment hilarant. Je ne prends pas la peine d'être discret avec le sachet. Nous ne sommes pas seuls à faire ça de toute façon et le personnel s'en fiche un peu. Il m'est même arrivé de voir certains serveurs en consommer alors je ne me gêne pas. Autumn se sert la première et je rigole en voyant qu'elle ne sait toujours pas s'y prendre. Je doute qu'elle en ait prit depuis la dernière fois avec moi. De toute façon, elle n'aimait pas vraiment ça à l'époque. Moi, j'ai l'habitude depuis un long moment déjà. Quand elle repousse le sachet vers moi, j'en prend une bonne dose qui devrait compenser le peu d'alcool que j'ai pris. Mais qu'importe la quantité que je prends, je resterais plus conscient que la blonde qui ne tient ni l'alcool ni la drogue. Finalement, j'en reprends encore un peu avant de ranger le sachet. Ça devrait suffire à nous faire faire toutes sortes de folies. On serait sans doute capable de faire n'importe quoi sans rien dans le sang mais c'est tellement plus amusant et crédible de laisser l'alcool et la drogue prendre possession de notre corps. A mon grand étonnement, Autumn reprend de l'alcool. Elle veut vraiment me donner la possibilité de tout contrôler ce soir. Ou bien elle a déjà perdu conscience de ce qui se passait. Petite blague très drôle au passage. Je lève les yeux au ciel devant son ridicule. Je bois le cocktail d'un traite. « Tu m'aimes avec n'importe quelle couleur de toute façon chérie. » Cinéma de couple mais aussi moyen de lui rappeler qu'elle est folle de moi (comme si j'en avais besoin). Je la laisse m'entraîner sur la piste de danse. Après tout, nous sommes dans une boîte de nuit, autant danser. Et quoi de mieux pour un couple de danser au milieu des regards ? La musique est à fond, les gens sont déchaînés mais c'est nous qui allons mettre l'ambiance. Ce soir, c'est nous qui serons au centre des regards. Le couple de la soirée. Je pose mes mains sur les hanches de ma prétendue fiancée et je commence à danser, l'entraînant sur le rythme de la musique. « Faudra m'expliquer pourquoi tu mets toujours des talons gigantesques pour venir danser. T'es vraiment pas logique blondie. » Je ne sais même pas pourquoi je dis ça. Autumn est toujours en talons de toute façon. Et cela ne fait qu'agrandir ses jambes déjà interminables. Elle a toujours su se mettre en valeur, aucun doute. Mais combien de nuits finit-elle nue pied ? Enfin c'est son problème ça, je m'en fiche. De temps en temps, je la regarde dans les yeux et je viens l'embrasser. Quelques petits baisers dans le cou ou sur les lèvres pour bien montrer que nous sommes un couple encore dans sa période lune de miel. A la fin d'une chanson, je prends un regard sérieux et je la regarde. « Tu sais quoi Autumn ? » Je ne l'appelle presque jamais par son prénom, préférant les surnoms qu'elle n'aime pas. « Je propose qu'on arrête tout ça et qu'on laisse nos parents nous marier. Ils ont raison, on est faits l'un pour l'autre, je peux le sentir ce soir. Si j'avais une bague, je te ferais ma demande tout de suite. » Sans lui laisser le temps d'assimiler – et dieu sait qu'il lui en faut quand elle est dans cet état – je l'embrasse passionnément. Le baiser dure jusqu'à ce que j'éclate de rire. Entre deux éclats de rire, je réussis à dire « T'es vraiment.... trop crédule blondie ! » Je me calme un peu pour regarder sa tête. Humiliation non prévue mais mon dieu que c'est amusant. La drogue me donne de ces bonnes idées dis donc. « Tu croyais vraiment qu'une soirée et quelques baisers allaient tout changer ? Il n'y a qu'une personne ici qui soit folle de l'autre et je ne crois pas avoir besoin de te dire de qui il s'agit. » Sa réaction ne devrait pas tarder à arriver. Osera-t-elle me gifler alors que nous sommes au milieu de la foule et que nous sommes censés être ensemble ? Ou bien est-elle déjà trop défoncée pour comprendre ? Sourire fier aux lèvres, je guette ses changements d'expression en recommençant à danser alors qu'elle reste immobile. C'était sûrement stupide de lui faire ce coup-là alors que nous jouons le couple mais je ne pouvais pas manquer l'occasion de la faire souffrir. Il ne faudrait pas qu'elle pense que je m'assagis pour mener à bien notre mission. Le but final est de faire en sorte que nos parents changent d'avis mais, à côté, je compte bien la faire souffrir jusqu'au bout.
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MessageSujet: Re: Let the games begin Ҩ autumn&alban. Let the games begin Ҩ autumn&alban. EmptyVen 11 Nov - 9:24

Malgré les battements répétés de la musique, le bruit de la foule et les éclats de rire qui flottaient et envahissaient ses oreilles, la jeune femme parvenait, on ne sait comment, à entendre cette petite voix qui résonnait dans sa tête depuis qu’elle s’était levée de la banquette pour se diriger vers la piste de danse. Cette voix hachée, grésillant, qui lui martelait la tête tel un marteau s’effondrant sans cesse, lui murmurant avec insistance la grossière erreur qu’ils faisaient. Qu’ils ne pouvaient pas combattre ensemble sans se perdre, sans tomber dans le trou béant qui s’étendait devant eux appelé le passé. Forcément ; même si leur histoire pouvait paraître anodine à côté de grands romans d’amour où les couples se connaissent depuis des années et ont traversé tellement d’épreuves différentes, ils marchaient en cet instant précis sur le rebord d’un fil, s’improvisaient funambules sur un coup de tête. Autumn le savait bien, pourtant, qu’elle était incapable de marcher sur ce fil plus d’une heure sans que ses pensées s’embrouillent, son cœur explose violemment, ses yeux se perdent à nouveau dans les siens comme si ces pupilles azur lui appartenaient à nouveau. La piste de danse, l’alcool, la drogue, une dizaine de paires d’yeux rivés sur eux…tout cela était bien trop familier, un baiser de plus et elle se retrouvait des mois auparavant, à danser comme si cette porte ne s’était jamais refermée sur son visage parfait. Elle avait accepté le plan, pourtant, puisque c’était la seule façon d’empêcher ce mariage, ce cauchemar, de devenir réalité. Mais, elle réalisait, alors qu’elle commençait à s’agiter sur la piste de danse, qu’il lui faudrait passer par son propre enfer pour que le plan marche à la perfection.

L’ambiance est à son summum, la musique est tellement forte qu’elle en fait vibrer les tympans et secoue la poitrine de la jeune femme…a moins que ce soit son cœur qui se précipite violemment contre ses côtes, qui sait. Un sourire satisfait flotta sur ses lèvres quelques instants. Ils n’auraient pu, enfin, elle n’aurait pu choisir de meilleur lieu pour cette première apparition publique, pour ces premières folies. L’endroit était bondé, les regards étaient fixés sur eux, cependant ce n’était pas cela qui rendait la jeune femme nerveuse. Un quelconque pressentiment l’atteignit en pleine poitrine alors que son soi-disant futur mari se rapprochait, posant ses mains brûlantes sur ses hanches, l’entraînant dans ses pas de danse. Quelque chose dans le regard d’Alban réveilla brutalement une alarme dans sa tête. Elle connaissait ce regard, il préparait quelque chose. Pouvait-il seulement jouer avec elle alors qu’ils étaient censés jouer ensemble cette fois-ci, contre un ennemi commun ? Bien qu’elle connaissait la réponse à cette question, elle n’osait pas se l’imaginer, elle n’osait pas essayer d’organiser ses pensées et de sonder son regard afin de comprendre ce qu’il préparait. Peut-être aurait-elle dû. Hélas, tout s’évanouit bien trop rapidement, trop violemment à son goût, lorsque les lèvres du jeune homme agrippèrent à nouveau les siennes. Il savait sans doute à quel point elle en souffrait, de ces caresses, de ces baisers, de ce contact forcé et pourtant désiré. Les chansons s’écoulaient, les minutes s’égrenaient à l’infini, la moindre des secondes passées à ses côtés lui brisait le cœur comme le faisait battre ; comme si ces deux choses étaient possibles en même temps. Il les rendait possible, en tout cas.

La musique s’arrêta, le silence sembla se faire tout autour d’eux, le seul son audible par tous était les battements précipités de son cœur, devenus incontrôlables. Ses yeux se semblaient pas pouvoir le quitter d’une seconde, ses jambes s’étaient brutalement transformées en coton, prêtes à la laisser s’écrouler là, au milieu de la piste de danse, si elle effectuait le moindre mouvement. Elle aurait dû le voir venir gros comme un camion, pourtant. La simple mention de son prénom n’était pas normale : Alban n’avait pas pour habitude de l’appeler ainsi, préférant nettement Blondie la plupart du temps, sinon il ne manquait pas de l’affubler de surnoms débiles et ridicules, histoire de l’emmerder. Jamais depuis qu’ils s’étaient rencontrés, il ne l’avait appelé par son prénom. Pas une seule fois. La transformation, dans son regard, elle aurait aussi dû la voir. Évidemment, aveuglée par un je ne sais quoi incontrôlable, plongée dans ses pensées, concentrée pour ne pas tomber du fil, elle n’avait pas aperçu Alban qui, arrivant par derrière, s’apprêtait à la pousser en bas. Les mots qui sortaient de sa bouche n’avaient aucun sens, ils tournèrent et retournèrent dans son esprit pendant quelques secondes, cherchant leur signification. Tenant d’un pied sur le fil, Alban ne manque pas d’en profiter. Ses paroles machiavéliques ne traînent dans l’air d’une fraction de seconde avant que ses lèvres ne joignent à nouveau les siennes, l’entraînant dans une chute interminable. Il fallut bien deux longues secondes où, immobile, les yeux encore écarquillés par le choc, la jeune femme réalisa ce qu’il s’était dit, ce qu’il se passait. Il voulait la voir morte, très bien. Time to go down in flames, and i’m taking you. Posant une main dans sa nuque, Autumn ferma les paupières et répondit à son baiser sans la moindre retenue, cependant elle parvint pour la première fois à garder la tête froide, les pensées claires. L’alcool n’avait pas complètement gagné son sang, la drogue ne la déstabilisait pas pour le moment ; autant en profiter. Ce baiser n’était qu’un leurre, cependant en y répondant, la blondinette ne se laissait pas attraper. Elle prenait Alban à son propre piège, sans doute sans qu’il ne le sache jamais. Il ne devait pas comprendre pourquoi il parvenait à l’embrasser comme il n’avait jamais embrassé personne auparavant. Elle le comprenait, elle l’avait compris dès le premier baiser. Alban aussi, au bout d’un moment, allait réaliser, allait comprendre que quelque chose dans son attitude, inconsciemment, il verrait pourquoi, comment, ce qu’il se passe réellement en cet instant précis. Et là, ce serait à son tour de s’écrouler.

Les rires moqueurs, l’insulte, tout cela passait à des kilomètres d’où elle se trouvait. Les yeux pourtant encore un peu dans le vague, ce sourire satisfait restant visible pour elle seule dans son propre esprit, elle écouta Alban rire de sa bonne blague, évidemment satisfait de lui-même au possible ; sans doute inconscient de ce qui se tramait dans l’esprit de la blondinette, inconscient de ce que cette multitude de baisers provoquait chez lui. Elle resta quelques instants inerte, les yeux rivés sur lui, hésitante quand à l’attitude à adopter. Le moindre faux pas pourrait bousiller tout leur plan. Aussi, bien qu’en cet instant précis elle mourrait d’envie de lui donner la claque de sa vie dont il ressentirait la douleur encore des jours et des jours plus tard, elle se contenta de pincer les lèvres, gardant quelques secondes le silence. Ah, il avait tapé juste. Elle pensait bien que cette soirée allait tout changer, elle en était même persuadée. Mais pas dans le sens que lui imaginait. Ce baiser, cette intensité, cette connexion. Il ne pourrait pas la nier toute sa vie. Surprenante au possible, la Autumn, elle avait déjà préparé son petit plan, à élaborer en parallèle avec leur plan commun. La souffrance, le cœur bousillé, sans même le savoir. Il allait comprendre bien vite, il allait s’écrouler également d’ici la fin de la nuit. Un sourire passa sur son visage, et la jeune femme haussa légèrement l’un de ces sourcils.« Je crois bien que tout va changer ce soir, honey…seulement pas dans le sens que tu imagines. Elle lui livra l’un de ces sourires dont elle avait le secret, sourire mystérieux, regard crypté, yeux pétillants emplis de mauvaises intentions. Oh, et d’ailleurs, je pense que tu devrais revoir tes statistiques. Je crois au contraire que TU as besoin de réaliser de qui il s’agit réellement, dans l’histoire. » Évidemment, elle pensait à lui. Il était presque dans le même cas qu’elle, la seule différente étant qu’il n’en était pas conscient.

Le laissant à ses réflexions, la jeune femme le frôla en quittant la piste de danse, l’abandonnant sans prévenir pour se diriger à nouveau vers le bar. Il ne manquait qu’un peu d’alcool pour oublier ce qu’il venait de se passer, oublier les paroles d’Alban qui, bien qu’elles soient aussi fausses que la moindre de ses caresses, restaient là, à tourner en boucle dans sa tête, éternelle litanie qui ne pouvait cesser. « Servez-moi un cocktail, n’importe lequel, pourvu qu’il n’ai pas cette drôle de couleur rose, » lâcha-t-elle à l’homme derrière le comptoir, indiquant la personne installée à côté d’elle, serrant son verre rose comme on tient un crucifix en pleine prière désespérée. Il ne lui laisserait pas plus de répit que cette seconde, elle le savait, aussi en profita-t-elle pour reprendre sa respiration, passer une main nerveuse dans sa chevelure blonde, fixer les gens autour d’eux. Comme elle l’avait prévu, elle le sentit arriver près d’elle sans même tourner la tête. Elle le connaissait trop, son cœur s’affolait même sans qu’elle ne le regarde. « Non, toujours pas compris de quoi je parle ? Tant pis, ou tant mieux, je ne sais pas. On verra bien quand ça te tombera sur la gueule, dit-elle sans tourner la tête. Elle attrapa le verre posé devant elle, cocktail non pas rose mais aux couleurs d’un coucher de soleil. Oh, cliché romantique, quelle ironie. Alban pensait sans doute qu’elle divaguait, sans doute était-ce le cas. Finalement, sauvons les apparences, la jeune femme se retourna pour se trouver face à son faux fiancé., lui livrant un large sourire. Elle tendit son verre vers lui, l’inclina légèrement, renversant presque le liquide sur ses pieds. Anyway, santé, trinquons à notre mariage ! Cria-t-elle par-dessus la musique. Elle descendit son verre en une fois, grimaçant à la brûlure familière. Une idée se forma alors dans son esprit. Une idée pour oublier, sans doute, une idée assez folle, comme le reste de la nuit le serait. Elle se pencha vers Alban, lui donnant par la même occasion une vue sur son décolleté vertigineux, et lui chuchota à l’oreille. T’es prêt à rendre tout ça plus amusant ? Suis moi. Il ne prenait pas les ordres, Alban, elle le savait. Pourtant, il ne pourrait s’empêcher de la suivre dans ses conneries s’il voulait suivre le plan à la perfection. Large sourire, Autumn s’éloigne de lui, regarde aux alentours. Alors que le barman se déplace à l’autre bout de la salle, la jeune femme, du haut de ses talons, effectue sans doute une prouesse : elle s’assit sur le comptoir, pivote et se laisse tomber de l’autre côté, à l’abri des regards. Quelques secondes pour reprendre sa respiration, pour laisser l’adrénaline la gagner, puis elle se relève et lance un regard de défi à Alban. Alors, on fait son timide ? »La jeune femme tâcha de mettre cette connexion qu’ils avaient à profit, lui faisant comprendre d’un simple regard qu’elle le voulait derrière le bar, avec elle. Indiquant les bouteilles d’alcool, qu’ils ne manqueraient pas de descendre une à une. Montrant la porte de service à quelques pas, qui les entraineraient dans une réserve à saccager, sur le toit du club où graver leurs noms entrelacés de flammes brûlantes, aussi brûlantes que leur couple, signature qui révélerait au monde, et à leurs parents, le retour du couple le plus fusionnel et destructeur de tous les temps.
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